The Writings of Maria Valtorta

150. A Nazareth, chez sa Mère qui devra suivre son Fils.

150. At Nazareth with Holy Mary

150.1

Jésus est seul. Il marche rapidement sur la grand-route qui passe à proximité de Nazareth et, une fois en ville, il se dirige vers la maison. Quand il en est proche, il voit sa Mère qui s’y rend de son côté, accompagnée de son neveu Simon, fils d’Alphée, chargé de fagots de bois sec. Il l’appelle :

« Maman ! »

Marie se retourne en s’écriant :

« Oh ! Mon Fils bien-aimé ! »

Ils courent l’un vers l’autre pendant que Simon, après avoir jeté ses fagots par terre, imite Marie, et s’approche de son cousin, qu’il salue cordialement.

« Maman, je suis venu. Es-tu heureuse maintenant ?

– Oui, tellement heureuse, mon Fils ! Mais… si c’est seulement à ma prière que tu l’as fait, je te dis qu’il ne m’est pas permis, ni à toi, de suivre le sang plutôt que la mission.

– Non, Maman. Je suis venu aussi pour d’autres raisons.

– C’est donc bien vrai, mon Fils ? Je croyais, je voulais croire que c’étaient des paroles mensongères et que tu n’étais pas haï à ce point… »

Il y a des larmes dans la voix et dans les yeux de Marie.

« Ne pleure pas, Maman. Ne me fais pas souffrir. J’ai besoin de ton sourire.

– Oui, mon Fils, oui. C’est vrai. Tu vois tant de visages durs et hostiles que tu as besoin de beaucoup d’amour et de sourires. Mais ici, vois-tu, quelqu’un t’aime pour tous… »

Marie, qui s’appuie légèrement sur son Fils qui la tient par les épaules, marche lentement vers la maison et essaie de sourire pour effacer toute peine du cœur de Jésus.

Simon a repris son fardeau et marche à côté de Jésus.

« Tu es pâle, Maman. On t’a fait beaucoup de peine ? As-tu été malade ? Es-tu trop fatiguée ?

– Non, mon Fils, non. Ma seule peine est de te voir au loin et pas aimé. Mais ici, tous font preuve de beaucoup de bonté à mon égard. Je ne parle même pas de Marie et d’Alphée : tu sais ce qu’ils sont. Mais même Simon, tu vois comme il est bon ? C’est toujours comme cela. Il m’a rendu service, ces mois-ci. Maintenant, il m’approvisionne en bois. Il est très bon. Et même Joseph, sais-tu ? Ils ont tant de pensées délicates pour leur Marie…

– Que Dieu te bénisse, Simon, et qu’il bénisse aussi Joseph. Que vous ne m’aimiez pas encore comme Messie, je vous le pardonne. Vous viendrez à l’amour du Christ que je suis, mais comment pourrais-je vous pardonner de ne pas l’aimer, elle ?

– Aimer Marie, c’est juste et c’est la paix, Jésus. Mais toi aussi, tu es aimé… seulement, voilà, nous avons trop de craintes pour toi.

– Oui, vous m’aimez humainement. Vous en viendrez à un amour supérieur.

– Mais, toi aussi, mon Fils, tu es pâle et amaigri.

– Oui, tu parais vieilli. Je le vois moi aussi » observe Simon.

150.2

Ils entrent dans la maison et Simon, après avoir rangé les fagots, se retire discrètement.

« Mon Fils, maintenant que nous sommes seuls, dis-moi toute la vérité. Pourquoi t’ont-ils chassé ? »

Marie parle, les mains sur les épaules de son Jésus et elle fixe son visage émacié.

Jésus a un sourire doux et las :

« Parce que je cherchais à amener l’homme à l’honnêteté, à la justice, à la vraie religion.

– Mais qui t’accuse ? Le peuple ?

– Non, Mère. Les pharisiens et les scribes, à l’exception de quelques justes parmi eux.

– Mais qu’as-tu fait pour t’attirer leurs accusations ?

– J’ai dit la vérité. Ne sais-tu pas que c’est la plus grande faute pour les hommes ?

– Et qu’est-ce qu’ils ont pu dire pour justifier leurs accusations ?

– Des mensonges. Ceux que tu connais et d’autres encore.

– Rapporte-les à ta Maman. Remets toute ta douleur dans mon sein. Un sein de mère est habitué à la douleur et il est heureux de la consumer pour l’enlever du cœur de son fils. Donne-moi ta douleur, Jésus. Mets-toi ici comme lorsque tu étais tout petit, et dépose toute ton amertume. »

Jésus s’assied sur un petit banc aux pieds de sa Mère et raconte tous ces mois de Judée, sans rancœur, mais sans voile.

Marie lui caresse les cheveux, un héroïque sourire aux lèvres contrastant avec la larme qui scintille dans son œil bleu.

Jésus souligne aussi la nécessité d’approcher des femmes pour les racheter et la peine qu’il a de ne pouvoir le faire à cause de la malignité des hommes.

Marie approuve, puis décide :

« Mon Fils, tu ne dois pas me refuser ce que je veux. Dorénavant, je viendrai avec toi quand tu t’éloigneras. Par n’importe quel temps, en n’importe quelle saison, à n’importe quel endroit. Je te défendrai contre la calomnie. Ma seule présence fera tomber la boue. Et Marie viendra avec moi. Elle le désire tant ! Voilà ce qu’il faut aux côtés du Saint contre le démon et le monde : le cœur des mamans. »

150.1

Jesus is alone. He is walking fast along the main road near Nazareth. He enters the village and heads towards His house. When He is near it He sees His Mother. She is also going towards the house and Her nephew Simon is with Her, carrying a bundle of firewood. Jesus calls Her: «Mother!»

Mary turns around exclaiming: «Oh! My Blessed Son!» and they both run to meet each other, while Simon drops the bundle to the ground and like Mary runs towards Jesus and greets Him wholeheartedly.

«Mother, I have come. Are You happy now?»

«So happy, Son. But… If You came only because I begged You, I tell You that it is not right for Me or for You to listen to the call of blood, rather than to Your mission.»

«No, Mother. I have come for other reasons as well.»

«Is it really true, Son? I thought, I wanted to believe that they were false rumours and that You were not hated so much…» There are tears in Mary’s voice and in Her eyes.

«Do not weep, Mother. It grieves Me so much. I need Your smiles.»

«Yes, Son. That is true. You see so many harsh faces of enemies, that You need so much smiling love. But here, see? Here is She Who loves You on behalf of everybody…» Mary is leaning lightly on Her Son, Who embraces Her shoulders, and while walking slowly towards the house, She endeavours to smile, to expel all grief from Jesus’ heart.

Simon has picked up his bundle and is walking beside Jesus.

«You are pale, Mother. Have they grieved You so much? Have You not been well? Have You tired Yourself excessively?»

«No, Son, no one has grieved Me. My only sorrow is that You are far from Me and they do not love You. Here everybody is good to Me. I will not even mention Mary and Alphaeus; You know what they are like. Also Simon, see how good he is. He is always like that. He has helped Me all these past months. He is now supplying Me with wood. He is so good. And Joseph is too. They are so thoughtful for their Mary.»

«May God bless you, Simon, and may He bless Joseph as well. I forgive you for not loving Me yet as the Messiah. Oh! You will eventually love Me as Christ! But how could I forgive you for not loving Her?»

«It is fair and peaceful to love Mary, Jesus. You are loved, too… only, see, we are too much afraid for You.»

«Yes, you love Me with a human love. You will come to the other love.»

«You, too, Son, are pale looking and thin.»

«Yes, You look older. I can see that, too» remarks Simon.

150.2

They go into the house, and Simon, after laying the firewood in its place, withdraws discreetly.

«Son, now that we are alone, tell Me the truth. The whole truth. Why did they drive You away?» Mary speaks holding Her hands on Jesus’ shoulders and staring at His thin face.

Jesus smiles kindly but sadly: «Because I tried to bring man back to honesty, justice and to the true religion.»

«But who accuses You? The people?»

«No, Mother, the Pharisees and the scribes, with the exception of a few just ones amongst them.»

«But what have You done to incur their accusations?»

«I told them the truth. Do You know that it is the biggest mistake with men?»

«What could they say to justify their accusations?»

«They told lies. The ones You know and many more.»

«Tell Your Mother. Place Your sorrow, all Your sorrow on My bosom. A mother’s bosom is accustomed to sorrow and is happy to consume it, to remove it from the heart of her son. Give Me Your sorrow, Jesus. Come here, as You were wont to do when a child, and leave all Your bitterness.»

Jesus sits on a little stool at His Mother’s feet and tells Her all about the months spent in Judaea, without any grudges and without concealing anything.

Mary caresses His hair with a heroic smile on Her lips to fight back the tears shining in Her blue eyes.

Jesus also mentions the necessity of approaching women to redeem them and His grief at not being able to do so owing to the wickedness of men.

Mary nods assent and then She decides: «Son, You must not deny Me what I want. From now on I will come with You when You go away. I will come at any time, in any season, to any place. I will defend You from false accusations. My simple presence will cause the mud to fall off. And Mary will come with Me. She is so anxious to. That is what is needed near the Holy One, against the demon and against the world: a mother’s heart.»