Los Escritos de Maria Valtorta

272. Dialogue avec un scribe sur la réincarnation et la vie éternelle.

272. Reencarnación y vida eterna

272.1

Jésus met le pied sur la rive droite du Jourdain à un bon mille, peut-être plus, de la petite péninsule de Tarichée. Ce n’est qu’une campagne bien verte car le terrain, maintenant sec mais humide en profondeur, garde en vie les plantes les plus faibles. Jésus y trouve une foule de gens qui l’attendent.

Ses cousins viennent à sa rencontre avec Simon le Zélote :

« Maître, les barques nous ont trahi… Peut-être que Manahen leur a donné une indication…

– Maître, s’excuse celui-ci, je suis parti de nuit pour qu’on ne me voie pas et je n’ai parlé à personne, crois-moi. Plusieurs m’ont demandé où tu étais. Mais je leur ai seulement répondu à tous : “ Il est parti. ” Mais je pense que le mal vient d’un pêcheur qui a dit t’avoir donné sa barque…

– Mon imbécile de beau-frère ! » tonne Pierre. « Et je lui avais dit de ne pas parler ! Je lui avais même dit que nous allions à Bethsaïde ! Et j’avais ajouté que, s’il parlait, je lui arracherais la barbe ! Et je le ferai ! Pour sûr que je le ferai ! Et maintenant ? Adieu paix, solitude, repos !

– Du calme, du calme, Simon ! Nous avons déjà eu nos journées de paix. Et du reste, j’ai atteint en partie le but que je poursuivais : vous instruire, vous consoler et vous calmer pour empêcher des offenses et des heurts entre les pharisiens de Capharnaüm et vous. Maintenant, allons trouver ces gens qui nous attendent. Pour récompenser leur foi et leur amour. Et même cet amour n’est-il pas pour nous un soulagement ? Nous souffrons de ce qui est de la haine. Voici de l’amour, et donc de la joie. »

Pierre se calme comme un vent qui tombe d’un coup. Jésus s’avance vers la foule des malades qui l’attendent avec un désir marqué sur leurs figures, et il les guérit l’un après l’autre, bienveillant, patient même à l’égard d’un scribe qui lui présente son petit enfant malade.

272.2

C’est ce scribe qui lui dit :

« Tu vois ? Tu fuis. Mais c’est inutile. La haine et l’amour sont ingénieux pour te trouver. Ici, c’est l’amour qui t’a trouvé, comme dit le Cantique[1]. Tu es désormais comme l’époux des Cantiques pour trop de gens et l’on vient à toi comme la Sulamite va vers son époux, en bravant les gardes de ronde et les quadriges d’Aminadab !

– Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi ?

– Parce que c’est vrai. Venir à toi est dangereux parce qu’on te hait. Ne sais-tu pas que Rome te surveille et que le Temple te hait ?

– Pourquoi me tentes-tu, homme ? Tes paroles sont des pièges pour rapporter mes réponses à Rome et au Temple. Je ne t’ai pas tendu un piège en guérissant ton fils… »

Sous ce doux reproche, le scribe baisse la tête de confusion et avoue :

« Je me rends compte que tu vois réellement le cœur des hommes. Pardonne-moi. Je vois que tu es vraiment saint. Pardonne-moi. Oui, j’étais venu alors que fermentait en moi le levain que d’autres y avaient mis…

– Levain qui avait trouvé en toi la chaleur qui convenait à sa fermentation.

– Oui, c’est vrai… Mais je repars désormais sans levain, ou plutôt avec un levain nouveau.

– Je le sais et je ne t’en tiens pas rigueur. Beaucoup sont en faute par leur propre volonté, beaucoup par la volonté d’autrui. Différente sera la mesure dont le Dieu juste se servira pour les juger. Toi, scribe, sois juste, et à l’avenir ne corromps pas comme on t’a corrompu. Quand le monde exercera sur toi sa pression, regarde la grâce vivante qu’est ton fils, sauvé de la mort, et sois-en reconnaissant à Dieu.

– A toi.

– A Dieu. A lui toute gloire et louange. Je suis son Messie et je suis le premier à le louer et à le glorifier. Le premier à lui obéir. Car l’homme ne se rabaisse pas en honorant et en servant Dieu avec fidélité, mais il se dégrade en servant le péché.

– Tu parles bien. Parles-tu toujours ainsi, à tous ?

– A tous. Que je m’adresse à Hanne ou à Gamaliel, ou que je parle au mendiant lépreux, sur un chemin de campagne, mes paroles sont les mêmes, car la vérité est une.

– Alors parle, car nous sommes tous ici pour mendier une parole de toi ou l’une de tes grâces.

– Je vais le faire, afin qu’on ne dise pas que j’ai des préjugés contre ceux qui sont honnêtes dans leurs convictions.

– celles que j’avais sont mortes. Mais c’est vrai. J’étais honnête, je croyais servir Dieu en te combattant.

– Tu es sincère, et pour cette raison tu mérites de comprendre Dieu qui n’est jamais mensonge. Mais tes convictions ne sont pas encore mortes. C’est moi qui te le dis. C’est comme du chiendent qu’on a brûlé. En surface, il semble détruit, et en vérité il a subi un rude assaut qui l’a affaibli. Mais les racines sont vivantes, le terrain les nourrit, la rosée les invite à faire pousser de nouvelles tiges et celles-ci de nouvelles feuilles. Il faut veiller à ce que cela n’arrive pas, sinon tu seras de nouveau envahi par le chiendent.

272.3

Israël a la vie dure !

– Israël doit donc mourir ? C’est de la mauvaise herbe ?

– Il doit mourir pour ressusciter.

– Une réincarnation spirituelle ?

– Une évolution spirituelle. Il n’y a pas de réincarnation, d’aucune sorte.

– certains y croient.

– Ils sont dans l’erreur.

– L’hellénisme nous a transmis ces croyances à nous aussi. Les savants s’en repaissent et s’en glorifient comme d’une très noble nourriture.

– Contradiction absurde, pour ceux qui crient à l’anathème si on a négligé l’un des six cent treize préceptes mineurs.

– C’est vrai. Mais… c’est ainsi. On prend plaisir à imiter ce que pourtant l’on hait.

– Alors imitez moi, puisque vous me haïssez. Ce sera mieux pour vous. »

Le scribe doit forcément esquisser un sourire devant cette sortie de Jésus. Les gens restent bouche bée à écouter et les plus éloignés se font répéter par les plus proches les paroles des deux hommes.

« Mais toi, entre nous, que penses-tu de la réincarnation ?

– C’est une erreur. Je l’ai dit.

– Il y en a qui soutiennent que les vivants proviennent des morts et les morts des vivants, sous prétexte que ce qui existe ne peut se détruire.

– Ce qui est éternel, en effet, ne se détruit pas. Mais, dis-moi : à ton avis, le Créateur a t-il des limites à lui-même ?

– Non, Maître. Penser cela reviendrait à l’amoindrir.

– Tu l’as dit. Dans ce cas, est-il possible de penser qu’il permet la réincarnation d’une âme parce qu’il ne pourrait y avoir qu’un nombre donné d’âmes ?

– On ne devrait pas le croire, et pourtant il y en a qui le pensent.

– Et, ce qui est pire, on le croit en Israël. Cette pensée de l’immortalité de l’âme – qui est déjà grande, même si elle est unie chez un païen à une erreur d’appréciation sur la façon dont se produit cette immortalité – devrait être parfaite chez un juif. Au contraire, chez ceux qui l’admettent d’après les termes de la thèse païenne, elle devient une pensée amoindrie, rabaissée, coupable. Ce n’est pas la gloire d’une pensée qui se montre digne d’admiration pour avoir frôlé par elle seule la vérité et qui, par conséquent, témoigne de la nature composite de l’homme, comme c’est le cas chez le païen qui a l’intuition d’une vie immortelle de cette chose mystérieuse qu’on appelle l’âme et qui nous distingue des animaux. En revanche, c’est une dégradation pour la pensée qui, connaissant la divine sagesse et le Dieu vrai, devient matérialiste, même dans une réalité aussi profondément spirituelle.

272.4

Il n’y a pas d’autre transmigration de l’âme que celle du Créateur à l’être et de l’être au Créateur, auquel on se présente après la vie pour recevoir un jugement de vie ou de mort. Voilà la vérité. Et là où elle est envoyée, elle reste pour toujours.

– Tu n’admets pas le purgatoire[2] ?

– Si. Pourquoi me demandes-tu cela ?

– Parce que tu dis : “ là où elle est envoyée, elle reste. ” Le purgatoire est temporaire.

– C’est que, dans ma pensée, je l’assimile à la vie éternelle. Le purgatoire est déjà “ vie ”. Amoindrie, liée, mais toujours de la vie. Une fois terminé son séjour temporaire dans le purgatoire, l’âme acquiert la vie parfaite, elle l’atteint sans plus de limites et de liens. Il y aura deux demeures qui resteront : le Ciel – l’Abîme. Le Paradis – l’Enfer. Il y aura deux catégories : les bienheureux – les damnés. Mais, de ces trois royaumes qui existent maintenant[3], aucune âme ne reviendra jamais se revêtir de chair. Et cela jusqu’à la résurrection finale qui mettra fin pour toujours à l’incarnation des âmes dans la chair, de l’immortel dans le mortel.

– Pas de l’éternel, non ?

– Dieu est éternel. L’éternité, c’est n’avoir ni commencement ni fin. Et cela, c’est Dieu. L’immortalité, c’est de continuer à vivre à partir du moment où l’on a commencé à vivre. C’est ce qui se passe pour l’âme humaine. Voilà la différence.

– Tu dis pourtant : “ vie éternelle ”.

– Oui. A partir du moment où un homme est créé pour vivre, il peut par l’esprit, par la grâce et par sa volonté, arriver à la vie éternelle, pas à l’éternité. La vie suppose un commencement. On ne dit pas “ la vie de Dieu ” car Dieu n’a pas eu de commencement.

– Et toi ?

– Moi, je vivrai parce que je suis chair aussi, et à l’esprit divin j’ai uni l’âme du Christ dans une chair d’homme.

– Dieu est dit[4] “ le Vivant ”.

– Effectivement, il ne connaît pas la mort. Il est Vie. La Vie inépuisable. Non pas vie de Dieu, mais Vie. Cela seulement. Ce sont des nuances, scribe, mais c’est de nuances que se revêtent la sagesse et la vérité.

272.5

– Parles-tu ainsi aux païens ?

– Non, ils ne comprendraient pas. Je leur montre le Soleil, mais comme je le montrerais à un enfant jusqu’alors aveugle et demeuré, et revenu par miracle à la vue et à l’intelligence. Je le montre pour ce qu’il est, comme astre, sans aller jusqu’à en expliquer la composition. Mais vous, en Israël, vous n’êtes ni aveugles ni demeurés. Depuis des siècles, le doigt de Dieu vous a ouvert les yeux et éclairci l’esprit…

– C’est vrai, Maître. Et pourtant nous sommes aveugles et demeurés.

– Vous vous êtes rendus tels. Et vous ne voulez pas du miracle de celui qui vous aime.

– Maître…

– C’est la vérité, scribe. »

Celui-ci baisse la tête et se tait, Jésus le quitte et va plus loin. En passant, il fait une caresse à Marziam et au petit garçon du scribe qui se sont mis à jouer avec des cailloux multicolores.

Sa prédication est plutôt une conversation avec tel ou tel groupe. Mais c’est une prédication continuelle car elle résout tous les doutes, éclaircit toute pensée, résume ou développe des choses déjà dites ou des idées partiellement retenues par quelqu’un. Et les heures passent ainsi…

272.1

Cuando Jesús pone pie en la orilla derecha del Jordán —a una buena milla, quizás más, de la pequeña península de Tariquea, en esa zona en que todo es campo bien verde, porque el terreno, ahora seco pero húmedo en lo profundo, mantiene vivas todas las plantas, hasta las más gráciles—, encuentra a mucha gente esperándole.

Vienen a su encuentro sus primos y Simón Zelote: «Maestro, las barcas nos han delatado… Quizás también Manaén ha sido índi­ce…».

Manaén se disculpa: «Maestro, me puse en camino de noche para no ser visto, y no he hablado con nadie. Créeme. Muchos me han preguntado dónde estabas, pero a todos les he dicho solamente: “Se ha marchado”. Creo que el daño lo ha hecho un pescador, diciendo que te había dejado la barca…».

«¡El imbécil de mi cuñado!» exclama con vehemencia Pedro. «¡Mira que le había dicho que guardara silencio! ¡Y le había dicho que íbamos a Betsaida! ¡Y le había dicho que si hablaba le arrancaba la barba! ¡Y lo voy a hacer! ¡Vaya que si lo hago! ¡¿Y ahora?! ¡Adiós paz, aislamiento, descanso!».

«Tranquilo, tranquilo, Simón. Hemos tenido ya nuestros días de paz. Además ya he conseguido parte del objetivo que perseguía: adoctrinaros, consolaros y tranquilizaros, para impedir ofensas y choques entre vosotros y los fariseos de Cafarnaúm. Ahora vamos con estos que nos están esperando. Para premiar su fe y amor. ¿No alivia también este amor? Sufrimos por odio, aquí hay amor: por tanto, dicha».

Pedro se calma como viento que se para de golpe. Jesús se dirige hacia la muchedumbre de los enfermos que le esperan con el deseo grabado en su rostro. Los cura, uno tras otro, benévolo, paciente (incluso con un escriba que le presenta a su hijito enfermo).

272.2

Es este escriba el que le dice: «¿Ves como huyes? Pero es inútil, tanto el odio como el amor son sagaces para encontrar. Aquí te ha encontrado el amor, como está escrito en el Cantar. Para demasiados eres ya como el Esposo de los Cantares. Se viene a ti como la Sulamita a su esposo, desafiando a la ronda y las cuadrigas de Aminadab».

«¿Por qué dices esto? ¿Por qué?».

«Porque es verdad. Venir a ti es un peligro, porque eres odiado. ¿No sabes que te acecha Roma y te odia el Templo?».

«¡Oh, hombre!, ¿por qué me tientas? Pones insidia en tus palabras para llevar al Templo y a Roma mis respuestas. Yo no he curado a tu hijo con insidia…».

El escriba, ante esta dulce reprensión, agacha la cabeza confundido, y confiesa: «Me doy cuenta de que realmente ves los corazones de los hombres. Perdona. Me doy cuenta de que realmente eres santo. Perdona. He venido, sí, incubando dentro de mí el fermento que otro me había metido…».

«Y que había encontrado en ti el calor apropiado para fermen­tar».

«Sí, es verdad… Pero ahora me marcho sin fermento, o sea, con fermento nuevo».

«Lo sé. Y no siento rencor. Muchos incurren en falta por propia voluntad, muchos por voluntad ajena. Los juzgará con distinta medida el justo Dios. Tú, escriba, sé justo y en el futuro no corrompas como fuiste corrompido. Cuando te hostiguen las presiones del mundo, mira a esta gracia viva que es tu hijo, salvado de la muerte, y muéstrate agradecido con Dios».

«Contigo».

«Con Dios. A Él toda gloria y alabanza. Yo soy su Mesías y soy el primero en alabarle y glorificarle, el primero en obedecerle. Porque el hombre no se rebaja honrando y sirviendo a Dios en verdad; como se rebaja es sirviendo al pecado».

«Dices bien. ¿Siempre hablas así? ¿Para todos?».

«Para todos. Ya hablase a Anás o a Gamaliel, ya hablase al mendigo leproso del camino, las palabras son las mismas porque una es la Verdad».

«Habla, entonces, pues todos estamos aquí porque somos mendigos de una palabra o de una gracia tuyas».

«Hablaré. Para que no se diga que tengo prejuicios contra quien es honesto en sus convicciones».

«Han muerto las que tenía. Pero es verdad, en ellas era honesto; creía servir a Dios yendo contra ti».

«Eres sincero. Por eso mereces comprender a Dios, que nunca es mentira. Pero tus convicciones no han muerto todavía. Yo te lo digo. Son como malas hierbas quemadas. Superficialmente parecen muertas. En verdad han sufrido un duro ataque que las ha arrasado, pero las raíces están vivas, el terreno las nutre, el rocío las invita a echar nuevos rizomas, y éstos nuevas hojas. Hay que vigilar para que ello no suceda; si no, quedarás de nuevo invadido por las malas hier­bas.

272.3

¡Israel ofrece mucha resistencia a morir!».

«¿Entonces tiene que morir Israel? ¿Es árbol malo?».

«Tiene que morir para resucitar».

«¿Una reencarnación espiritual?».

«Una evolución espiritual. No hay ningún género de reencarnaciones».

«Hay quien cree en ella».

«Están en error».

«El helenismo ha introducido en nosotros también estas creencias. Y los doctos —como si fuera un nobilísimo alimento— se alimentan de ellas y en ellas se glorían».

«Contradicción absurda en quienes lanzan anatemas por el descuido de uno de los seiscientos trece preceptos menores».

«Es verdad. Pero… es así. Agrada imitar aquello que, contrariamente, se aborrece».

«Pues entonces imitadme a mí, dado que me odiáis. Y será mejor para vosotros».

El escriba debe sonreír finamente, por fuerza, por esta salida de Jesús. La gente está escuchando boquiabierta, y los que están lejos piden a los que están cerca que les repitan las palabras de los dos.

«Pero Tú, en confidencia, ¿qué piensas de la reencarnación?».

«Que es un error. Ya lo he dicho».

«Hay quien sostiene que los vivos se generan de los muertos y los muertos de los vivos, porque lo que es no se destruye».

«Lo eterno, en efecto, no se destruye. Pero, dime, según tu opinión el Creador tiene limites para sí mismo?».

«No, Maestro. Pensarlo sería una mengua».

«Tú lo has dicho. ¿Puede entonces pensarse que permita que un espíritu se reencarne porque llegado a un cierto número de espíritus ya no puede haber más?».

«No se debería pensar. Pero hay quien lo piensa».

«Y, lo que es peor, hay quien lo piensa en Israel. Este pensamiento de una inmortalidad del espíritu —grande de por sí en un pagano, aunque unido al error de una inexacta valoración acerca de cómo se produce esta inmortalidad— debería ser perfecto en un israelita. Sin embargo, en el israelita que lo admite en los términos de la tesis pagana, se transforma en pensamiento disminuido, rebajado, culpable. No es, como en el pagano, gloria de un pensamiento que muestra ser digno de admiración por haber tocado casi, por sí mismo, la Verdad, y que, por tanto, da testimonio de la naturaleza compuesta del hombre, por esta intuición suya de la vida perenne de esa cosa misteriosa que se llama alma y que nos distingue de los animales. Mas es mengua del pensamiento que, conociendo la divina Sabiduría y al Dios verdadero, viene a ser materialista incluso en una cosa tan altamente espiritual.

272.4

El espíritu no transmigra sino del Creador al ser y del ser al Creador, ante el cual se presenta después de la vida para recibir juicio de vida o de muerte. Esto es una verdad. Y eternamente permanece en el lugar a que es enviado».

«¿No admites el Purgatorio[1]?».

«Sí. ¿Por qué lo preguntas?».

«Porque dices: “Permanece en el lugar a que es enviado”. El Purgatorio es temporal».

«Precisamente por eso, en mi pensamiento lo asimilo a la Vida eterna. El Purgatorio es ya “vida”; mortecina, trabada, pero de todas formas vital. Una vez terminada la estancia temporal en el Purgatorio, el espíritu conquista la perfecta Vida, la alcanza ya sin límites ni ataduras. Quedarán dos cosas: el Cielo, el Abismo; el Paraíso, el Infierno. Dos categorías: los bienaventurados, los réprobos. Pero, de los tres reinos que actualmente existen, ningún espíritu volverá a vestirse jamás de carne hasta la resurrección final, que clausurará para siempre la encarnación de los espíritus en los cuerpos, de lo inmortal en lo mortal».

«¿De lo eterno, no?».

«Eterno es Dios. La eternidad es no tener ni comienzo ni final. Ello es Dios. La inmortalidad es seguir viviendo desde que se empieza a vivir: así para el espíritu del hombre. He aquí la diferen­cia».

«Dices: “vida eterna”».

«Sí. Desde que uno es creado a la vida, puede, por el espíritu, por la gracia y por la voluntad, conseguir la vida eterna. No la eternidad. Vida supone comienzo. No se dice “vida de Dios”, porque Dios no ha tenido comienzo».

«¿Y Tú?».

«Yo viviré porque soy también carne, y al espíritu divino he unido el alma del Cristo en carne de hombre».

«Dios es llamado “el que vive”».

«Efectivamente, no conoce muerte. Él es Vida, la Vida inagotable. No vida de Dios, sino Vida; sólo esto. Son matices, escriba. Pero la Sabiduría y la Verdad se visten de matices».

272.5

«¿Hablas así a los gentiles?»[2].

«No, así no; no entenderían. A ellos les muestro el Sol. Pero se lo muestro de la misma forma como se lo mostraría a un niño que hubiera sido ciego e ignorante hasta ese momento y que milagrosamente hubiera recuperado vista e inteligencia. Así: como astro; sin adentrarme a explicar su composición. Pero vosotros, los de Israel, ni estáis ciegos ni sois ignorantes; desde hace siglos el dedo de Dios os ha abierto los ojos, os ha despejado la mente…».

«Es verdad, Maestro. Pero a pesar de todo estamos ciegos y somos ignorantes».

«Tales os habéis hecho. Y no queréis el milagro de quien os ama».

«Maestro…».

«Es verdad, escriba».

El escriba agacha la cabeza y guarda silencio. Jesús le deja, y va adelante. Al pasar acaricia a Margziam y al hijito del escriba, los cuales se han puesto a jugar con unas piedrecitas multicolores.

Más que una predicación, lo suyo es una conversación con éste o aquel grupo. Pero es una continua predicación porque va resolviendo todas las dudas, aclarando todas las ideas, resumiendo o ampliando cosas ya dichas o conceptos aprehendidos sólo en parte por alguno. Y las horas pasan así…


Notes

  1. comme dit le Cantique, en particulier en Ct 3, 1-4 (le nom de la Sulamite donné à l’épouse se trouve en 7, 1).
  2. le purgatoire était inconnu à cette époque sous ce terme. Mais le concept en était connu, et esquissé en 2 M 12, 44-46. Cependant, l’expression “ purgatoire ”, chaque fois qu’elle se réfère à la culture judaïque et non à la doctrine chrétienne, doit s’entendre comme la traduction de ce concept dans le langage moderne de l’œuvre de Maria Valtorta. Jésus parle encore de “ purification ” de l’âme comme “ préparation à la joie ” en 524.9.
  3. ces trois royaumes qui existent maintenant reflètent la triple attente dans les limbes, dont nous avons déjà parlé dans la note 223.7.
  4. est dit, par exemple en Jr 10, 10.

Notas

  1. El Purgatorio, desconocido en aquel tiempo como vocablo, era conocido como concepto, ya insinuado en 2 Maccabei 12, 45. Por tanto, la expresión Purgatorio, aquí y en otros lugares (por ejemplo en 550.4), puede entenderse como la traducción de ese concepto en el lenguaje de la Obra valtortiana.
  2. ¿Hablas así a los gentiles? La respuesta de Jesús a esta pregunta puede ayudar a comprender el motivo de ciertas adaptaciones que las verdades sufren, en la presente Obra, cuando se enseñan a romanos y romanas.