Los Escritos de Maria Valtorta

490. Jésus au champ des Galiléens avec ses cousins apôtres.

490. En el campo de los Galileos con los primos

490.1

« Jude et Jacques, venez avec moi. »

Les deux fils d’Alphée ne se le font pas dire deux fois. Ils se lèvent immédiatement pour sortir avec Jésus d’une maisonnette d’un faubourg au sud de Jérusalem où ils sont accueillis aujourd’hui.

« Où allons-nous, Jésus ? demande Jacques.

– Saluer les Galiléens sur le mont des Oliviers. »

Ils marchent quelque temps vers Jérusalem puis, rasant de petites collines où des maisons s’élèvent dans la campagne — certainement des maisons de maîtres —, ils coupent la route qui va à Béthanie et à Jéricho, la plus au sud qui va finir entre Tophet et Siloan, passent derrière une autre colline qui est déjà un contrefort du mont des Oliviers, coupent l’autre route qui mène directement du mont des Oliviers à Béthanie, et par une petite voie secondaire à travers les oliviers, ils montent au champ des Galiléens. Les tentes y sont très rares, et il reste, en souvenir de la foule, des branchages désormais flétris, jetés par terre, des reliquats de foyers rudimentaires qui ont brûlé l’herbe, des cendres, des tisons, tout un bric-à-brac comme il en subsiste toujours là où il y a eu un campement.

La saison froide et précocement pluvieuse a hâté le départ des pèlerins. Des caravanes de femmes et d’enfants sont actuellement en partance. Les hommes, surtout ceux qui sont valides, sont restés pour terminer la fête.

490.2

Les Galiléens qui croient dans le Seigneur ont été avertis peut-être par quelques disciples, car je les vois tous, et de tous les villages qui me sont le mieux connus. Nazareth est représentée par deux disciples, Alphée — celui a qui Jésus a pardonné après la mort de sa mère —, et un autre. Je ne vois pourtant ni Joseph ni Simon, les fils d’Alphée. En revanche, d’autres ne manquent pas, parmi lesquels le chef de la synagogue, qui paraît visiblement embarrassé de saluer respectueusement Jésus après lui avoir tellement fait obstacle. Néanmoins, il se tire d’affaire en disant que les parents de Jésus sont logés chez “ cet ami que tu connais ” à cause des enfants qui souffraient du vent de la nuit. Cana est représentée par l’époux de Suzanne, son père et quelques autres, et de même Naïm par son ressuscité et d’autres encore. De nombreux habitants de Bethléem de Galilée ou des villes de la rive occidentale du lac sont ici…

« Paix à vous ! Paix à vous ! » dit Jésus pour les saluer en passant au milieu d’eux, tout en caressant les enfants encore présents, ses petits amis des villages de Galilée, et en écoutant Jaïre lui dire combien il regrette de n’avoir pas été là la dernière fois.

Jésus s’informe pour savoir si la veuve d’Aphéqa s’est établie à Capharnaüm et si elle a accepté l’orphelin de Giscala.

« Je ne sais pas, Maître, peut-être étais-je déjà parti… dit Jaïre.

– Oui, oui, il est venu une femme qui donne beaucoup de miel et de caresses aux enfants, et elle nous fait des fouaces. Les enfants qui venaient vers toi vont toujours manger chez elle. Et, le dernier jour, elle nous a fait voir un tout petit garçon. Elle a acheté deux chèvres pour le lait et elle nous a dit que c’est un enfant du Ciel et du Seigneur. Elle n’est pas venue à la fête comme elle le voulait, car elle ne pouvait pas amener avec elle un bébé aussi petit. Et elle nous a demandé, à nous, de te dire qu’elle l’aimera avec justice et qu’elle te bénit. »

Les gamins de Capharnaüm gazouillent autour de Jésus, tout fiers de savoir, eux, ce que le chef de la synagogue ignore, et d’avoir, eux, servi d’ambassadeurs auprès du bon Maître, qui les écoute avec l’attention qu’il aurait pour des adultes, et qui répond :

« Et vous lui direz que, moi aussi, je la bénis et qu’elle doit aimer les enfants pour moi. Quant à vous, aimez-la bien, n’abusez pas de sa bonté, ne l’aimez pas seulement pour le miel et les fouaces, mais parce qu’elle est bonne : bonne au point d’avoir compris que celui qui aime un innocent en mon nom me rend heureux. Et imitez-la tous, les petits et grands, en vous rappelant toujours que celui qui accueille un enfant en mon nom a sa place marquée dans le Ciel. Car la miséricorde est toujours récompensée, même pour une seule coupe d’eau donnée en mon nom, mais la miséricorde dont on fait preuve envers les petits, en les sauvant non seulement de la faim, de la soif, du froid, mais aussi de la corruption du monde,

est infiniment récompensée…

490.3

Je suis venu pour vous bénir avant votre départ. Vous porterez ma bénédiction à vos femmes, à vos maisons…

– Mais tu ne reviens pas chez nous, Maître ?

– Si, je reviendrai… Mais pas maintenant. Après la Pâque…

– Ah ! si tu tardes tant, tu vas sûrement oublier ta promesse…

– Ne craignez rien. Le soleil pourra cesser de briller avant que Jésus oublie ceux qui espèrent en lui.

– Le temps va nous paraître bien long…

– Et triste !

– Si nous sommes malades…

– Si nous avons des peines…

– Si la mort descend dans nos maisons…

– Qui nous aidera ? disent plusieurs de différents endroits.

– Dieu. Il est avec vous, si vous restez en moi par votre volonté.

– Et nous ? Nous croyons en toi depuis peu : nous l’avouons. Nous n’aurons pas de réconfort, alors ? Et pourtant, maintenant, depuis que nous t’avons vu faire des miracles et entendu parler dans le Temple, nous croyons vraiment en toi…

– C’est pour moi une grande joie, car voir mes concitoyens sur le chemin du Salut est mon désir le plus ardent.

– Tu nous aimes tant ? Mais pendant si longtemps nous t’avons offensé et nous nous sommes moqués de toi !

– C’est le passé. Il n’existe plus. Soyez fidèles, à l’avenir, et en vérité je vous dis que sur la terre comme au Ciel, votre passé est effacé.

– Tu restes avec nous ? Nous partagerons le pain comme tant de fois à Nazareth, quand nous étions tous pareils et que, le sabbat, nous nous reposions dans les oliviers, ou bien quand tu étais seulement Jésus, et que tu venais avec nous et comme nous à Jérusalem pour les fêtes… »

Il y a un regret et une nostalgie du passé dans la voix des Nazaréens qui croient maintenant.

« Je voulais aller voir Joseph et Simon. Mais je m’y rendrai plus tard. Vous êtes tous pour moi des frères en Dieu, et pour moi l’esprit et la foi ont plus de valeur que la chair et le sang, car ces derniers périssent alors que les autres sont immortels. »

490.4

Et pendant que certains se hâtent de préparer le feu pour rôtir les viandes, d’y mettre des branches d’olives pour apprêter le repas, les plus âgés et les plus élevés socialement, de tous les endroits de la Galilée, se pressent en cercle autour de Jésus pour lui demander pourquoi, le matin et celui du jour précédent, il n’était pas au Temple et s’il s’y rendrait le lendemain, dernier jour de la fête.

« J’étais autre part… Mais demain, j’y serai certainement.

– Et tu parleras ?

– Si je le peux… »

Alphée, fils de Sarah, baisse la voix, et en regardant autour de lui, il dit tout bas au Maître :

« Tes frères sont partis pour t’assurer de l’aide dans la ville… Un tel sait beaucoup de choses car, par les femmes, il est parent d’un homme du Temple… Joseph se préoccupe de toi, tu sais ? Au fond… il est bon.

– Je le sais. Et il sera toujours meilleur quand il sera spirituellement bon. »

De la ville arrivent d’autres Galiléens. Leur nombre augmente autour de Jésus, au grand déplaisir des enfants, qui se voient repoussés par les adultes et n’arrivent plus à s’approcher de Jésus, jusqu’à ce qu’il remarque leur foule innocente et boudeuse. Il sourit :

« Laissez mes petits enfants venir à moi. »

A peine le cercle s’est-il rompu que, tout réjouis, ils s’élancent telle une volée d’oiseaux vers Jésus, qui les caresse tout en continuant de parler avec les adultes. Sa longue main encore brunie par le soleil de l’été passe et repasse sur les petites têtes brunes et châtaines avec, perdues parmi elles, quelques petites têtes blondes. Les enfants se serrent le plus possible contre lui, les petits visages cachés dans les vêtements, sous le manteau, accrochés à ses genoux, à ses côtés, avides de ses caresses, heureux de les obtenir.

490.5

Ils mangent en cercle, après que Jésus a béni et distribué la nourriture, dans une paisible et amicale union des cœurs.

Les autres, ceux qui ne suivent pas Jésus, regardent de loin, moqueurs et incrédules, mais personne ne se soucie d’eux…

Le repas est fini. Jésus se lève le premier et appelle Jaïre, Alphée, Daniel de Naïm, Elie de Chorazeïn, Samuel (un ex-estropié de je ne sais où), puis un certain Urie, et encore l’un des nombreux Jean, l’un des nombreux Simon, un Lévi, un Isaac, Abel de Bethléem et d’autres, un par village en somme. Aidé par ses cousins, il fait autant de parts égales de deux bourses bien pleines et en donne une à chacun des appelés afin qu’il s’en serve pour les pauvres de son village. Il ne lui reste pas la moindre pièce.

Puis il bénit l’assemblée et fait ses adieux. Il voudrait bien prendre congé pour se diriger vers Gethsémani et entrer dans la ville par la Porte des Brebis, mais presque tous le suivent, surtout les enfants qui ne lâchent pas son vêtement et les pans de son manteau, et le gênent certainement. Mais il les laisse faire…

490.6

Et cet enfant de Magdala, Benjamin — celui qui avait dit[1] un jour clairement à Judas ce qu’il pensait de lui — tire son vêtement jusqu’à ce que Jésus se penche pour l’écouter en particulier.

« Il n’est plus avec toi, ce méchant ?

– Quel méchant ? Avec moi, il n’y en a pas… répond Jésus avec un sourire.

– Si, il y en a un ! Cet homme grand et noir qui riait… tu sais, celui à qui j’ai dit qu’il était beau du dehors, mais laid à l’intérieur… lui, il est mauvais.

– Il parle de Judas, souffle Jude qui se tient derrière Jésus et qui l’entend.

– Je sais » lui répond Jésus en se retournant.

Puis il dit à l’enfant :

« Bien sûr qu’il est avec moi, cet homme. C’est l’un de mes apôtres. Mais maintenant, il est très bon… Pourquoi hoches-tu la tête ? On ne doit pas penser du mal de son prochain, spécialement de ceux qu’on ne connaît pas. »

L’enfant baisse la tête et se tait.

« Tu ne me réponds pas ?

– Tu ne veux pas que je dise des mensonges… et je t’ai promis de ne pas en dire, et je l’ai fait. Mais si maintenant je dois croire qu’il est bon, je dis une chose qui n’est pas vraie, car je pense qu’il est mauvais. Je peux garder ma bouche fermée pour te faire plaisir, mais je ne peux pas tenir ma tête fermée pour ne pas penser. »

La sortie est si impétueuse et si logique dans sa simplicité encore enfantine, que tous ceux qui l’entendent se mettent à rire. Tous, sauf Jésus qui soupire et répond :

« Eh bien, tu dois faire une chose : prier pour qu’il devienne bon, si vraiment il te semble mauvais. Tu dois être son ange gardien. Le feras-tu? S’il devient meilleur, j’en aurai plus de joie ; donc en priant pour lui, tu pries pour que je sois heureux.

– Je vais le faire, mais s’il est mauvais et ne devient pas bon avec toi, ma prière ne servira à rien. »

Jésus coupe la discussion en s’arrêtant et en se penchant pour embrasser les enfants. Puis il ordonne à tous de s’en retourner…

490.7

Quand Jésus et ses deux cousins restent seuls, Jude, après un moment de réflexion en silence, conclut :

« Il a raison ! Il a entièrement raison ! Je suis du même avis que lui.

– Mais de qui parles-tu ? lui demande son frère Jacques qui marchait en avant, l’air un peu absorbé, sur un sentier étroit où il ne peut passer qu’une personne à la fois.

– De Benjamin, et de ce qu’il a dit. Et… mais toi tu ne veux pas l’entendre et je t’assure moi aussi que Judas est… Non, ce n’est pas un véritable apôtre… Il n’est pas sincère, il ne t’aime pas, il ne…

– Jude ! Jude ! Pourquoi me fais-tu souffrir ?

– Mon Frère, c’est parce que je t’aime. Et j’ai peur de Judas, plus que d’un serpent…

– Tu es injuste. Sans lui, peut-être, j’aurais été déjà pris.

– Jésus a raison. Judas a fait beaucoup. Il s’est attiré des haines et des railleries sans ménagement, mais il a travaillé et il travaille pour Jésus, dit Jacques.

– Il m’est impossible de penser que tu es un naïf, ou un menteur… Alors je me demande bien pourquoi, toi, tu soutiens Judas. Je ne parle pas par jalousie, ni par haine. Je dis cela parce que je sens en moi qu’il est malfaisant, qu’il manque de sincérité… Tout ce que je puis admettre, par amour pour toi, c’est qu’il soit fou. Un pauvre fou, qui aujourd’hui délire dans un sens, demain dans un autre. Mais bon, non, il ne l’est pas. Méfie-toi, Jésus ! Méfie-toi… Aucun de nous n’est parfait, mais regarde-nous bien : nos yeux sont limpides. Observe-nous bien : notre conduite ne change pas. Cela ne te surprend pas que les pharisiens ne lui fassent pas payer ses railleries, que ceux du Temple ne réagissent pas à ses paroles ? Cela ne t’étonne pas qu’il ait toujours des amis justement parmi ceux qu’il offense apparemment et qu’il ait toujours de l’argent ? Je ne parle pas de nous deux, mais même Nathanaël qui est riche, même Thomas qui ne manque pas de moyens, n’ont que le nécessaire. Alors que lui… »

Jésus garde le silence…

Jacques insinue :

« Mon frère a en partie raison. Il est certain que Judas trouve toujours moyen d’être seul, de partir seul, de… Mais je ne veux pas murmurer et juger. Tu sais…

– Oui, je sais. Et c’est pour cela que je dis que je ne veux pas de jugement. Quand vous serez dans le monde pour me remplacer, vous approcherez des individus bien plus étranges que Judas. Quels apôtres serez-vous si vous les laissez de côté parce qu’ils sont étranges ? C’est justement parce qu’ils le sont que vous devrez les aimer d’un patient amour pour faire d’eux des agneaux du Seigneur.

490.8

Maintenant, allons chez Joseph et Simon. Vous avez entendu, n’est-ce pas ? Eux travaillent en secret pour moi. Vous allez dire : en famille, on se soutient. Oui, c’est vrai. Mais c’est toujours de l’amour. Vous vous êtes quittés en mauvais termes la dernière fois. Réconciliez-vous maintenant. Eux et vous avez à la fois tort et raison. Que chacun reconnaisse ses propres torts et ne fasse pas valoir sa part de raison.

– Il m’a beaucoup offensé en t’offensant extrêmement, dit Jacques.

– Tu ressembles beaucoup à Joseph, mon père. Et Joseph, ton frère, ressemble à Alphée, votre père. Eh bien : Joseph fut souvent critiqué par son frère aîné mais, chaque fois, il s’est montré indulgent et a pardonné, car mon père était un grand juste ! A toi de l’être autant que lui.

– Et s’il me fait des reproches comme si j’étais encore un enfant ? Tu sais que, lorsqu’il est fâché, il n’entend pas raison…

– Garde le silence : c’est l’unique moyen de calmer la colère. Tais-toi avec humilité et patience, et si tu sens que tu ne peux le faire sans impolitesse, va-t’en. Savoir se taire, savoir fuir, non par lâcheté, ni parce que l’on ne sait plus que dire, mais par vertu, par prudence, par charité, par humilité. Dans les discussions, il est si difficile de conserver la justice, tout comme la paix de l’esprit ! Quelque chose descend toujours pour altérer les profondeurs, pour troubler, pour faire du vacarme. L’image de Dieu qui se reflète en toute âme bonne s’en trouve ternie, elle s’évanouit, et on ne peut plus écouter ses paroles. Paix ! Paix entre frères. Paix même avec les ennemis. S’ils sont nos ennemis, ils sont les amis de Satan. Mais voudrions-nous devenir, nous aussi, des amis de Satan, en haïssant ceux qui nous haïssent ? Comment pourrions-nous les amener à l’amour, si nous sommes en dehors de l’amour ? Vous me dites : “ Jésus, tu l’as déjà dit de nombreuses fois et tu agis de la sorte, mais tu es toujours haï. ” Je le répéterai toujours. Quand je ne serai plus avec vous, je vous l’inspirerai du Ciel. Je vous recommande aussi de ne pas compter les défaites, mais les victoires. Louons-en le Seigneur! Il ne se passe pas de lune qui ne soit marquée par quelque conquête. C’est cela que doit remarquer l’ouvrier de Dieu, en s’en réjouissant dans le Seigneur, sans le dépit qu’ont ceux du monde quand ils perdent l’une de leurs pauvres victoires. Si vous agissez ainsi…

490.9

– Paix à toi, Maître. Tu ne me reconnais pas ? dit un jeune homme qui remontait de la ville vers Gethsémani.

– Toi ?… Tu es le lévite qui, l’an dernier, était avec nous[2], avec le prêtre.

– C’est bien moi. Comment m’as-tu reconnu, toi qui vois tant de monde autour de toi ?

– Je n’oublie pas les visages, les âmes et ce qui les caractérise.

– Qu’est-ce qui caractérise mon âme ?

– Elle est bonne et insatisfaite. Tu es las de ce qui t’entoure, ton esprit vise à des espirations supérieures. Tu pressens qu’elles existent. Tu sens qu’il est temps de te décider pour un bien éternel, tu sens qu’au-delà des brumes, il y a un Soleil, la Lumière. Tu veux la Lumière. »

Le jeune homme se jette à genoux :

« Maître, tu l’as dit ! C’est vrai. C’est ce que j’ai dans le cœur, et je n’arrivais pas à me décider. Le vieux prêtre Jonathas a cru, puis il est mort. Il était âgé, moi je suis jeune. Mais je t’ai entendu parler au Temple… Ne me repousse pas, Seigneur, car là-bas tous ne te haïssent pas, et je suis de ceux qui t’aiment. Dis-moi ce que je dois faire, comme lévite…

– Ton devoir, jusqu’au temps nouveau. Réfléchir, car tu ne vas pas vers la gloire terrestre en venant à moi, mais vers la souffrance. Si tu persévères, tu obtiendras la gloire au Ciel. Instruis-toi dans ma doctrine ; affermis-toi en elle…

– Avec quoi ?

– Le Ciel lui-même te soutiendra par ses signes. Deviens fort à l’aide de mes disciples ; apprends et pratique de plus en plus ce que j’ai enseigné. Agis de la sorte, et tu auras la vie éternelle.

– Je le ferai, Seigneur. Mais… puis-je encore servir au Temple ?

– Je te l’ai dit : jusqu’au temps nouveau.

– Bénis-moi, Maître. Ce sera ma nouvelle consécration. »

Jésus le bénit et l’embrasse. Ils se séparent.

490.10

« Vous voyez ? C’est cela, la vie des ouvriers du Seigneur. Il y a un an que la semence est tombée dans ce cœur, et cela n’a pas semblé être une victoire, puisqu’il n’est pas venu aussitôt à nous. Un an plus tard, le voilà qui arrive pour confirmer mes propos de tout à l’heure. C’est une victoire. Et n’embellit-elle pas notre journée ?

– Tu as toujours raison, mon Jésus… Mais fais attention à Judas ! Je regrette de le répéter. Je le sais. Tu le sais… Mais j’ai ce tourment au fond du cœur … Je n’en parle pas aux autres, mais … je suis certain qu’ils l’ont eux aussi. »

Jésus ne réplique pas. Il dit :

« Je suis content que Joseph et Nicodème m’aient donné cet argent, ainsi j’ai pu envoyer une aide à mes petits pauvres de Galilée… »

Les voilà arrivés à la Porte et, à peine entrés en ville, ils se perdent dans la foule.

490.1

«Judas y Santiago, venid conmigo».

A los dos hijos de Alfeo no hay que repetírselo. Se levantan inmediatamente y salen con Jesús de una casita de un arrabal situado al sur de Jerusalén, donde los hospedan hoy.

«¿A dónde vamos, Jesús?» pregunta Santiago.

«Al Monte de los Olivos, a saludar a los galileos».

Caminan un rato hacia Jerusalén. Pasan muy cerca de unas pequeñas colinas donde hay casas —sin duda, solariegas— entre el verde. Cortan el camino que va a Betania y a Jericó, y el que está más al Sur, que termina entre Tofet y Siloán. Dan la vuelta, por detrás, a otra colina, que ya es estribación del Monte de los Olivos. Cortan el otro camino que lleva directamente a Betania desde el Monte de los Olivos. Y, por un camino secundario que va entre olivos, suben al campo de los Galileos, donde las tiendas son mucho menos numerosas, y quedan, como recuerdo del agolpamiento, ramajes arrojados al suelo y ya deslucidos, restos de hogares rudimentarios —que han dejado hierba chamuscada y cenizas y palos carbonizados—, morralla: lo que siempre queda donde hubo gente acampada. La temporada fría y precozmente lluviosa ha acelerado la partida de los peregrinos. También ahora se están poniendo en camino caravanas de mujeres y niños. Los hombres, especialmente los vigorosos, se han quedado todavía para terminar la fiesta.

490.2

Los galileos que creen en el Señor han debido ser avisados, quizás por algun discípulo, porque los veo a todos, y procedentes de todos aquellos lugares que más conozco. Nazaret está presente con los dos discípulos, con Alfeo —aquel a quien Jesús perdonó después de la muerte de su madre— y con algún otro. De todas formas, no veo ni a José ni a Simón de Alfeo. Pero, como contrapartida, no faltan otros, entre los cuales el arquisinagogo, que se muestra visiblemente apurado al saludar con deferencia a Jesús después de haberle puesto tantos obstáculos. Pero se ayuda diciendo que los parientes de Jesús están hospedados en casa de «ese amigo que sabes», por razón de los niños, que sufrían con el viento de la noche. Y Caná está presente, con el marido de Susana, su padre y otros; y así Naím, con su resucitado y otros; y Belén de Galilea, con muchos vecinos; y las ciudades occidentales del lago, con sus moradores…

«¡La paz a vosotros! ¡La paz a vosotros!» saluda Jesús, pasando entre ellos, acariciando a los niños que todavía están ahí —sus pequeños amigos de los lugares galileos—; y escucha a Jairo, que le refiere lo mucho que sintió el no haber estado la última vez.

Jesús se informa sobre si la viuda de Afeq se ha establecido en Cafarnaúm y si ha aceptado al huérfano de Yiscala. «No sé, Maestro. Quizás yo ya me había marchado…» dice Jairo.

«Sí, sí, ha venido una mujer que da mucha miel y muchas caricias a los niños. Y, fíjate, hace tortas. Y aquellos niños que iban a donde estabas Tú van siempre donde ella a comer. Y el último día nos mostró un niñito muy pequeño. Ha comprado dos cabras para la leche. Y nos ha dicho que es el hijo del Cielo y del Señor. No vino a la fiesta, como quería, porque no podía llevar consigo a un niño tan pequeno. Y nos dijo, a nosotros, que te dijéramos que le querrá con justicia y que te bendice».

Los niños de Cafarnaúm gorjean como gorrioncillos alrededor de Jesús, orgullosos de saber, ellos, lo que ni siquiera el arquisinagogo sabe, y de verse, ellos, haciendo de embajadores ante el Maestro bueno, que los escucha con la atención con que escucharía a los adultos, y que responde: «Y vosotros le diréis que Yo también la bendigo y que quiera a los niños por mí. Y vosotros queredla; no os aprovechéis porque sea buena; no la queráis sólo por la miel y las tortas, sino porque es buena. Tan buena, que ha comprendido que quien ama en mi nombre a un niño me hace feliz. E imitadla todos, ya seáis pequeños, ya seáis adultos, pensando siempre que aquel que recibe a un niño en mi nombre tiene su sitio señalado en el Cielo. Porque, si la misericordia siempre recibe premio —aunque fuere un solo vaso de agua dado en mi nombre—, la que se practica con los niños —salvándolos no sólo del hambre, de la sed, del frío, sino también de la corrupción del mundo— es infinitamente premiada…

490.3

He venido a bendeciros antes de que os marchéis. Llevaréis mi bendición a vuestras mujeres, a vuestras casas…».

«Pero, ¿no vas a volver donde nosotros, Maestro?».

«Volveré… Pero no ahora. Después de Pascua…».

«¡Si estás tanto, seguro que te olvidas de la promesa!…».

«No temáis. Antes podrá dejar de resplandecer el Sol que Jesús olvidarse de quien espera en Él».

«¡Será un tiempo largo!…».

«¡Y triste!».

«Si enfermamos…».

«Si desciende la muerte a nuestras casas…».

«¿Quién nos ayudará?» dicen no pocas personas de no pocos lugares.

«Dios. Él está con vosotros, si permanecéis en mí con vuestra voluntad».

«¿Y nosotros? Hace poco que creemos en ti. Lo confesamos. ¿No tendremos ayuda, entonces? Pero ahora que te hemos visto hacer milagros y te hemos oído hablar en el Templo, ¡te creemos…!».

«Esto me es motivo de gran gozo, porque el que mis coterráneos vayan por el camino de la Salud es mi más ardiente deseo».

«¿Nos amas así? ¡Pero nosotros durante mucho tiempo te hemos escarnecido!…».

«Es pasado. Ya no existe. Sed fieles en el futuro, y en verdad os digo que tanto en la Tierra como en el Cielo está borrado vuestro pasado».

«¿Vas a estar con nosotros? Compartiremos el pan como muchas veces en Nazaret, cuando éramos todos iguales y los sábados descansábamos en los olivares, o cuando Tú eras sólo Jesús y venías con nosotros y como nosotros a Jerusalén para las fiestas…». Hay añoranza y deseo de los tiempos pasados en la voz de los nazarenos que se han convencido.

«Quería ir donde José y Simón. Pero iré después. Todos sois para mí hermanos en Dios, y para mí tiene más valor el espíritu y la fe que la carne y la sangre, porque estos últimos perecen, mientras que los otros son inmortales».

490.4

Y, mientras algunos se apresuran a preparar los fuegos para asar las carnes y a limpiar algunos lugares del olivar para hacerlos aptos para las mesas, los más ancianos y altos de grado, de todos los lugares de Galilea, se arriman a Jesús en círculo y le preguntan que cómo esa mañana y el día anterior no estaba en el Templo, y que si va a volver al día siguiente, último día de la fiesta.

«Estaba en otro lugar… Mañana seguro que estaré».

«¿Y vas a hablar?».

«Si puedo…».

Alfeo de Sara baja la voz y, mirando a su alrededor, susurra al Maestro: «Tus hermanos han ido a la ciudad para asegurarte ayudas… Ese hombre sabe muchas cosas, porque es pariente de uno del Templo por línea femenina… José se preocupa de ti, ¿eh! En el fondo… es bueno».

«Lo sé. Y será cada vez mejor, cuando sea espiritualmente bueno».

Llegan de la ciudad otros galileos. El número de los que están alrededor de Jesús aumenta, con gran desagrado de los niños, que se ven apartados por los adultos y no logran abrirse paso hasta Jesús; hasta que Él se apercibe del tropel inocente y enfurruñado y, sonriendo, dice: «Dejad venir a mí a mis niños».

¡Ah, entonces, mientras el círculo se rompe, alegres otra vez como una bandada de pájaros, corren hacia Jesús! Y Él los acaricia, mientras sigue hablando con los adultos. Y su mano, larga y todavía morenita por el mucho sol tomado en el verano, pasa una y otra vez sobre las cabecitas negras y castañas, con alguna cabezita de oro diseminada entre las cabezas morenas, que están lo más que pueden pegadas a Él, con la carita escondida entre sus indumentos, bajo el manto, abrazados a las rodillas, a la cadera, ávidos de su caricia, dichosos si la obtienen.

490.5

Comen en círculo —después de bendecir Jesús los alimentos, y repartirlos—, con una serena y amigable unión de corazones. Los otros, los que no son seguidores de Jesús, miran desde lejos, sarcásticos e incrédulos. Pero ninguno les presta atención…

La comida termina. El primero en levantarse es Jesús. Llama a Jairo, a Alfeo, a Daniel de Naím, a Elías de Corazín, a Samuel (el ex tullido de no sé dónde), también a un cierto Urías, a uno de los tantos Juanes, a uno de los tantos Simones, a un Leví, a un Isaac, a Abel de Belén, etc. etc.; en definitiva, a uno por pueblo. Ayudado por sus primos, hace de dos bolsas bien llenas tantas partes iguales cuantos son los llamados, y da una parte a cada uno de ellos, para que la usen para los pobres de cada uno de los pueblos.

Luego, cuando ya no tiene ni una moneda, bendice a todos y se despide de ellos. Y querría despedirse para dirigirse hacia el Getsemaní y así volver a la ciudad por la puerta de las Ovejas. Pero casi todos le siguen, especialmente los niños, que no le sueltan la túnica ni los bordes del manto, y, sin duda, le causan molestia, pero Él no se lo impide…

490.6

Y aquel niño de Magdala, Benjamín, que un día dijo[1] claramente su juicio a Judas de Keriot, le tira de la túnica hasta que Jesús se inclina para escucharle particularmente. «¿Sigues teniendo contigo a ese malo?».

«¿Qué malo? Conmigo no hay malos…» dice Jesús sonriéndole.

«¡Sí que los hay! Aquel hombre alto y moreno que se reía… ¿no sabes?, aquel al que le dije que era guapo por fuera y feo por dentro… Ése es malo».

«Habla de Judas» dice Judas Tadeo, que está detrás de Jesús y oye.

«Lo sé» le responde Jesús volviéndose; y luego, al niño: «Sí que está conmigo ese hombre. Es un apóstol mío. Pero ahora es muy bueno… ¿Por qué meneas la cabeza? No se debe pensar mal del prójimo, especialmente de aquel al que no se conoce».

El niño agacha la cabeza y calla.

«¿No me respondes?».

«Tú no quieres que diga mentiras… y te prometí no decirlas y lo he hecho. Pero, si ahora te digo que sí, que creo que es bueno, digo algo no verdadero, porque pienso que es malo. Puedo tener cerrada la boca, por agradarte, pero no puedo tener cerrada la cabeza para no pensar».

La salida es tan espontánea y lógica, dentro de su sencillez aún infantil, que todos los que la oyen se echan a reír. Todos menos Jesús, que suspira y dice: «Bien, pues debes hacer una cosa. Orar para que se haga bueno, si es que realmente te parece malo. Debes ser su ángel. ¿Lo vas a hacer? Si se hace mejor, mayor será mi alegría; así que tú, rezando por esto, rezas porque Yo me sienta feliz».

«Lo haré. Pero si es malo y no se hace bueno contigo, el que yo rece no va a hacer nada».

Jesús zanja esta confrontación de criterios parándose y agachándose a besar a los niños. Luego ordena a todos que regresen…

490.7

Cuando están solos Jesús y sus dos primos, Judas de Alfeo, pasado un rato de silencio, como si antes hubiera razonado dentro de sí, dice a manera de conclusión: «¡Tiene razón! ¡En todo tiene razón! Yo soy de su misma opinión».

«¿Pero de qué hablas?» le pregunta su hermano Santiago, que caminaba absorto un poco adelantado por el senderillo que permite el paso de uno en uno solamente.

«De Benjamín hablo. Y de lo que ha dicho. Y… bueno, pero Tú no lo quieres oír, y te digo también yo que Judas es… No es un verdadero apóstol… No es sincero, no te quiere, no…».

«¡Judas! ¡Judas! ¿Por qué apenarme?».

«Hermano mío, porque te quiero. Y tengo miedo de Judas Iscariote; más miedo a él que a una serpiente…».

«Eres injusto. Sin él, quizás Yo habría sido ya capturado».

«Jesús tiene razón. Judas ha hecho mucho. Ha atraído hacia sí, sin poner límites, odios y burlas… pero ha trabajado y trabaja para Jesús» dice Santiago.

«No puedo pensar ni que Tú seas necio ni que mientas… Y me pregunto por qué entonces defiendes a Judas. No hablo por celos ni por odio… Hablo porque siento dentro que es malo, que es insincero… Todo lo más que, por tu amor, puedo admitir es que esté loco. Un pobre loco que hoy delira en un sentido y mañana en otro. Pero bueno no, no lo es. ¡Desconfía, Jesús! Desconfía… Ninguno de nosotros es bueno. Pero, míranos bien. Nuestra mirada es transparente. Obsérvanos bien. Nuestra conducta es igual. Pero… ¿no te dice nada el hecho de que los fariseos no le hagan pagar las burlas contra ellos?; ¿nada, el que los del Templo no reaccionen contra sus palabras?; ¿nada, el que tenga siempre amigos precisamente entre aquellos a quienes aparentemente ofende?; ¿nada, el que tenga siempre dinero? No digo nosotros dos, pero incluso Natanael, que es rico, y Tomás, que no tiene escasez de medios, tienen sólo lo necesario. Él… ¡Oh!…».

Jesús calla…

Santiago observa: «En parte mi hermano tiene razón. Cierto es que Judas encuentra siempre la manera de… estar solo, de ir solo… de… Bueno, no quiero ni murmurar ni juzgar. Tú ya sabes…».

«Sí, sé. Y por eso digo que no quiero juicios. Cuando estéis en el mundo substituyéndome, trataréis con criaturas bastante más extrañas que Judas. ¿Qué apóstoles seríais si los eliminarais por ser extraños? Es más, precisamente por serlo, habréis de amarlos con

paciente amor para transformarlos en corderos del Señor.

490.8

Ahora vamos donde José y Simón. Habéis oído, ¿no? Ellos trabajaban en secreto para beneficiarme a mí. Diréis: amor de familia. Sí. Es verdad. Pero, en todo caso, es amor. Os habéis dejado mal la última vez. Echad los pelillos a la mar, ahora. Ellos y vosotros tenéis, y no tenéis, razón. Que cada uno reconozca su error, y no alce la voz en la parte que tiene de razón».

«Él me ha ofendido mucho ofendiéndote muchísimo a ti» dice Santiago.

«Tú te asemejas en mucho a José, mi padre. Y José, tu hermano, se asemeja en mucho a Alfeo, tu padre. Pues bien, José fue a menudo criticado por su hermano mayor, pero José fue siempre indulgente con él y le perdonó siempre. ¡Porque mi padre era un gran justo! Sélo tú igual».

«¿Y si me regaña como si fuera todavía un niño? Ya sabes que cuando está nervioso no atiende a razones…».

«Pues calla. Es la única medicina para calmar las iras. Calla con humildad y paciencia; y, si sientes que no puedes callar sin desaires, te marchas. ¡Saber callar! ¡Saber marcharse! No por vileza, no por falta de palabras, sino por virtud, por prudencia, por caridad, por humildad. ¡Es tan difícil conservar la justicia en las disputas! Y la paz del espíritu. Alguna cosa baja siempre a perturbar en las profundidades, a enturbiar, a hacer bullicio. Y la imagen de Dios que se refleja en todo espíritu bueno queda empañada, desaparece, y ya no se pueden oír las palabras de Dios. ¡Paz! Paz entre hermanos. Paz también con los enemigos. Si son enemigos nuestros, son amigos de Satanás. Pero, ¿querríamos hacernos nosotros también amigos de Satanás, odiando a quien nos odia? ¿Cómo podríamos conducirlos al amor si estuviéramos fuera del amor? Me diréis: “Jesús, lo has dicho ya muchas veces, y lo haces; pero te siguen odiando siempre”. Siempre lo diré. Cuando ya no esté entre vosotros, os lo inspiraré desde el Cielo. Y también os digo que no contéis las derrotas, sino las victorias. ¡Alabemos por éstas al Señor! No pasa una luna sin la nota de alguna conquista. Esto debe constatar el obrero de Dios, y por ello exultar en el Señor, sin la rabia que tienen los del mundo cuando pierden una de sus pobres victorias. Si lo hacéis así…».

490.9

«La paz a ti, Maestro. ¿No me conoces?» dice un joven que subía hacia el Getsemaní de regreso de la ciudad.

«¿Tú?… Tú eres el levita que el año pasado estuviste con nosotros[2] junto con el sacerdote».

«Soy yo. ¿Cómo me has reconocido, Tú que ves a todo un mundo alrededor de ti?».

«No olvido los rostros ni los espíritus en sus características».

«¿Qué característica tiene mi espíritu?».

«Buena. E insatisfecha. Estás cansado de lo que te rodea. Tu espíritu tiende a cosas mejores. Sientes que existen. Sientes que es la hora de decidirte por un Bien eterno. Sientes que tras las brumas hay un Sol, la Luz. Tú quieres la Luz».

El joven se arroja al suelo de rodillas: «¡Maestro, Tú lo has dicho! Es verdad. Tengo estas cosas en el corazón. Y no sabía decidirme. El viejo sacerdote Jonatán ha creído, y después ha muerto. Era viejo. Yo soy joven. Pero te he oído hablar en el Templo… No me rechaces, Señor, porque no todos te odian allí, y yo soy de los que te quieren. Dime qué debo hacer, siendo levita…».

«Tu deber hasta el tiempo nuevo. Reflexionar, porque, viniendo a mí, no vas al encuentro de la gloria terrena, sino del dolor. Si perseveras, tendrás gloria en el Cielo. Instruirte en mi doctrina. Confirmarte en ella…».

«¿Con qué?».

«El Cielo mismo te confirmará con sus signos. Reconfirmarte con la ayuda de mis discípulos y conocer y practicar cada vez más lo que he enseñado. Haz esto y tendrás la vida eterna».

«Lo haré, Señor. Pero… ¿puedo seguir sirviendo en el Templo?».

«Te lo he dicho: hasta el tiempo nuevo».

«Bendíceme, Maestro. Será mi nueva consagración».

Jesús le bendice y le besa. Se separan.

490.10

«¿Veis? Así es la vida de los obreros del Señor. Hace un año, en ese corazón cayó la semilla. Y no pareció una victoria, porque no vino inmediatamente a nosotros. Pasado un año, como confirmación de mis palabras de poco antes, he aquí que viene. Una victoria. ¿Y no hace, éste, hermoso el día para nosotros?».

«Tienes siempre razón, Jesús mío… ¡Pero ten cuidado con Judas! Soy un necio al decírtelo. Lo sé. Tú sabes… Pero en el corazón está este tormento… y no lo manifiesto a los otros, pero está… y estoy seguro de que también los otros lo tienen».

Jesús no rebate. Dice: «Estoy contento de que José y Nicodemo me dieran ese dinero. Así puedo enviar una ayuda a mis pobrecitos de Galilea…».

Han llegado a la puerta. Entran por ella. Se confunden con el gentío.


Notes

  1. celui qui avait dit, en 184.7.
  2. était avec nous, en 281.11 et 281.14/16.

Notas

  1. un día dijo…, en 184.7.
  2. estuviste con nosotros…, en 281.11 y 281.14/16.