Los Escritos de Maria Valtorta

516. A Gabaon, le miracle du petit muet, et éloge

516. En Gabaón, milagro del mudito

516.1

Au printemps, en été et en automne, Gabaon, située au sommet d’une petite colline en pente douce, isolée au milieu d’une plaine très fertile, doit être une ville avenante, aérée, jouissant d’un panorama magnifique. Ses maisons blanches se cachent presque dans la verdure des arbres à feuillage persistant, de toutes espèces, mêlés aux arbres, dégarnis à cette époque mais qui à la belle saison doivent transformer la colline en une nuée de pétales légers, et plus tard en un triomphe de fruits. Maintenant, dans la grisaille de l’hiver, elle montre ses pentes rayées par les vignes dépouillées et les oliviers gris, ou bien tachetées par les vergers nus aux troncs sombres. Et pourtant, elle est belle et aérée, et l’œil se repose sur la pente de la colline et sur la plaine labourée.

Jésus se dirige vers un vaste puits — ou citerne — qui me rappelle celui de la Samaritaine ou En-Rogel, ou plus encore les réservoirs près d’Hébron.

Nombreux sont les habitants qui se hâtent de faire une provision d’eau pour le sabbat maintenant proche, les gens qui traitent leurs dernières affaires, et ceux qui, leurs occupations terminées, se livrent déjà au repos du sabbat.

Au milieu d’eux se trouvent les huit apôtres qui annoncent la présence du Maître. Ils ont manifestement eu du succès, car je vois amener des malades et se rassembler des mendiants ainsi que des gens qui accourent de leurs maisons.

Quand Jésus pénètre dans l’espace où se trouve le bassin, il se produit un murmure qui se change en un cri unanime :

« Hosanna, Hosanna ! Le Fils de David est parmi nous ! Bénie soit la Sagesse qui arrive là où elle a été invoquée !

– Soyez bénis, vous qui savez l’accueillir. Paix ! Paix et bénédiction. »

Aussitôt, il s’avance vers les malades et ceux qui sont estropiés par accident ou par maladie, vers les immanquables aveugles ou qui sont en voie de l’être, et il les guérit.

516.2

Un beau miracle est accordé à un enfant muet, que sa mère lui présente en pleurant et que Jésus guérit d’un baiser sur la bouche. Il se sert de la parole qui lui a été donnée par la Parole pour crier les deux plus beaux noms :

« Jésus ! Maman ! »

Et, des bras de sa mère qui le tenait élevé au-dessus de la foule, il se jette dans les bras de son Sauveur en se serrant à son cou jusqu’à ce que le Maître le rende à sa mère, tout heureuse. Elle explique à Jésus comment cet enfant, qui était son premier-né et que ses parents destinaient dans leurs cœurs à être lévite dès avant sa naissance, pourra l’être maintenant qu’il est sans défauts :

« Ce n’est pas pour moi que mon époux Joachim et moi l’avions demandé à Dieu, mais pour qu’il serve le Seigneur. Et ce n’est pas pour qu’il m’appelle maman et qu’il me dise qu’il m’aime que j’ai demandé pour lui la parole. Ses yeux et ses baisers me le disaient déjà. Mais je le demandais pour qu’il puisse, comme un agneau sans tache, être offert tout entier au Seigneur, et en louer le nom. »

A quoi Jésus répond :

« Le Seigneur entendait la parole de son âme, parce que, comme une mère, il transforme les sentiments en paroles et en actes. Mais ton désir était bon et le Très-Haut l’a accueilli. Maintenant, applique-toi à éduquer ton fils à la louange parfaite, afin qu’il soit parfait dans le service du Seigneur.

– Oui, Rabbi. Mais dis-moi ce que je dois faire.

– Agis en sorte qu’il aime le Seigneur Dieu de tout son être, et la louange parfaite fleurira spontanément dans son cœur : ainsi, il sera parfait dans le service de son Dieu.

– Tu as bien parlé, Rabbi. La sagesse est sur tes lèvres. Je t’en prie, parle-nous à tous » dit un digne Gabaonite qui s’est frayé un chemin jusqu’à Jésus et l’invite ensuite à la synagogue. C’est certainement le chef de la synagogue.

516.3

Jésus s’y dirige, suivi de tout le monde, et comme il est impossible de faire entrer à la fois tous les habitants de la ville et ceux qui étaient déjà avec Jésus, ce dernier accepte le conseil du chef de parler de la terrasse de sa maison, qui est contiguë à la synagogue, une maison large et basse, tapissée sur deux côtés par la verdure tenace de jasmins en espaliers.

La voix de Jésus, puissante et harmonieuse, se répand dans l’air calme du soir qui descend, et se propage à travers la place et les trois rues qui y débouchent, tandis qu’une petite mer de têtes se tient le visage levé pour l’écouter.

« La femme de votre ville qui a désiré obtenir la parole pour son enfant, non par désir d’entendre des mots tendres dans la bouche de son fils, mais pour qu’il soit apte au service de Dieu, me rappelle une autre parole lointaine, tombée des lèvres d’un grand homme dans cette ville-même. A celle-là, comme à celle de votre compatriote, Dieu a acquiescé, car il a vu dans les deux une demande conforme à la justice, une justice qui devrait se trouver dans toutes les prières pour qu’elles trouvent de la part de Dieu accueil et grâce. Qu’est-ce qui est nécessaire pendant la vie pour obtenir ensuite la récompense éternelle, la vraie vie sans fin, dans une béatitude éternelle ? Il faut aimer le Seigneur de tout son être, et le prochain comme soi-même. C’est ce qui est le plus nécessaire pour avoir Dieu comme ami et obtenir de lui grâces et bénédictions. Quand Salomon[1], devenu roi à la mort de David, assuma de fait le pouvoir, il monta à cette ville où il offrit en sacrifice de nombreuses victimes. Et cette nuit-là, le Très-Haut lui apparut pour lui dire : “ Demande-moi ce que tu désires. ” C’est une grande bienveillance de la part de Dieu, et une grande épreuve pour l’homme. Car à tout don correspond une grande responsabilité de la part de celui qui le reçoit, une responsabilité d’autant plus importante que le don l’est. C’est la preuve du degré de formation qu’il a atteint spirituellement. Si une âme comblée de bienfaits par Dieu, descend vers le matérialisme au lieu de se perfectionner, elle a raté l’épreuve, et elle montre ainsi l’absence ou l’insuffisance de sa formation. La valeur spirituelle d’un homme se reconnaît à deux indicateurs : sa façon de se comporter dans la joie et celle de se comporter dans la souffrance. Seul celui qui est formé en fait de justice sait être humble dans la gloire, fidèle dans la joie, reconnaissant et constant même après avoir obtenu ce qu’il espérait, même quand il ne désire plus rien. Et seul celui qui est réellement saint sait être patient et rester plein d’amour pour son Dieu, quand les peines s’acharnent sur lui.

516.4

– Maître, puis-je poser une question ? demande un habitant.

– Parle.

– Tout est vrai de ce que tu dis et, si j’ai bien compris, tu veux dire que Salomon a triomphé de l’épreuve d’une manière heureuse. Mais ensuite, il a péché. Maintenant, éclaire-moi : pourquoi Dieu l’a-t-il tant comblé, si ensuite il devait pécher ? Le Seigneur connaissait sûrement le futur péché du roi. Dans ce cas, pourquoi lui propose-t-il : “ Demande-moi ce que tu veux ? ” Est-ce que ce fut un bien ou un mal ?

– Toujours un bien, car Dieu ne fait pas d’actions mauvaises.

– Mais tu nous as expliqué qu’à tout don correspond une responsabilité. Or Salomon, ayant demandé et obtenu la sagesse…

– Il avait la responsabilité d’être sage et il ne l’a pas été, veux-tu dire. C’est vrai. Et moi, je t’affirme que son manquement à la sagesse fut puni, et avec justice. Mais l’acte de Dieu de lui accorder la sagesse qu’il demandait fut bon, et bon fut l’acte de Salomon de demander la sagesse et non des jouissances matérielles. Et étant donné que Dieu est Père et qu’il est justice, au moment de l’erreur, il en a pardonné une grande partie, en se souvenant que le pécheur avait autrefois aimé la Sagesse plus que toute autre chose et que toute créature. Un acte aura atténué l’autre. La bonne action, faite antérieurement au péché, reste et elle vaut pour le pardon, mais quand le pécheur se repent après avoir péché.

C’est pour cela que je vous dis de ne pas laisser échapper l’occasion de faire de bonnes actions, pour qu’elles servent d’acompte pour vos péchés quand, par la grâce de Dieu, vous vous en repentez.

Même lorsque les bonnes actions semblent passées — et on peut penser à tort qu’elles n’œuvrent plus en nous pour créer de nouvelles stimulations et de nouvelles forces pour les œuvres bonnes —, elles restent actives, ne serait-ce que par le souvenir qui remonte du fond d’une âme avilie et suscite le regret du temps où l’on était bon. Et le regret est souvent un premier pas sur le chemin du retour à la justice. J’ai dit[2] qu’une simple coupe d’eau offerte avec amour à quelqu’un qui a soif ne reste pas sans récompense. Une gorgée d’eau n’a aucune valeur matérielle, mais la charité la rend meilleure et elle ne reste pas sans récompense. Il arrive que cette dernière soit un retour au bien qui se forme par le souvenir de cet acte, des paroles du frère assoiffé, des sentiments du cœur à ce moment-là, du cœur qui offrait à boire au nom de Dieu et par amour. Et voilà que Dieu, à la suite des souvenirs, revient, comme un soleil qui se lève après la nuit obscure, pour resplendir sur l’horizon d’un pauvre cœur qui l’a perdu et qui, fasciné par son ineffable Présence, s’humilie et crie : “ Père, j’ai péché ! Pardonne. Je t’aime de nouveau. ”

516.5

L’amour pour Dieu est sagesse. C’est même la Sagesse des sagesses, car celui qui aime connaît tout et possède tout. Ici, pendant que le soir descend et que le vent du soir fait frissonner les corps dans les vêtements et agite les flambeaux que vous avez allumés, je ne vais pas vous dire ce que vous savez déjà : les passages du Livre sapientiel où on décrit comment Salomon obtint la Sagesse, et la prière[3] qu’il fit pour l’obtenir. Mais en souvenir de moi, de la voie sûre, de la lumière qui vous guide, je vous exhorte à méditer ces pages avec votre chef de synagogue. Le Livre de la Sagesse devrait être un code de vie spirituelle. Comme une main maternelle, il devrait vous guider et vous introduire dans la parfaite connaissance des vertus et de ma doctrine, car la sagesse me prépare le chemin et transforme les hommes, “ à la vie courte, et incapables de comprendre les jugements et les lois, serviteurs et fils des servantes de Dieu ”, en dieux du Paradis de Dieu.

Recherchez la sagesse plus que tout, pour honorer le Seigneur et vous entendre dire par lui, au jour éternel : “ Puisque tu as eu surtout cela à cœur et non pas la richesse, les biens, la gloire, une longue vie, ni le triomphe sur tes ennemis, que te soit accordée la sagesse ”, c’est-à-dire Dieu lui-même, puisque l’Esprit de sagesse, c’est l’Esprit de Dieu. Recherchez plus que tout la sagesse sainte et, c’est moi qui vous le dis, tout le reste vous sera donné, et d’une façon qu’aucun des grands du monde ne peut se la procurer. Aimez Dieu. Souciez-vous seulement de l’aimer. Aimez votre prochain pour honorer Dieu. Consacrez-vous au service de Dieu, à son triomphe dans les cœurs. Convertissez au Seigneur celui qui n’est pas l’ami de Dieu. Soyez saints. Accumulez les œuvres saintes pour vous défendre contre les faiblesses possibles de la créature. Soyez fidèles au Seigneur. Ne critiquez ni les vivants ni les morts, mais efforcez-vous d’imiter les bons et, non pour votre joie terrestre, mais pour la joie de Dieu, demandez les grâces au Seigneur, et elles vous seront données.

Allons. Demain, nous prierons ensemble et Dieu sera avec nous. »

Et Jésus les congédie en les bénissant.

516.1

En primavera, verano y otoño, Gabaón, construida en el copete de un suave y bajo otero aislado en medio de una llanura fertilísima, debe ser una ciudad graciosa, ventilada y de bellísimo panorama. Sus casas blancas se esconden casi entre el verde de los árboles —de todas clases— de hoja perenne, que están mezclados con árboles desnudos ahora por la estación del año, pero que en la estación buena deben transformar el otero en una nube de pétalos ligeros y, más tarde, en exuberancia de frutas. Ahora, con el tono gris del invierno, muestra las laderas listeadas de desnudas vides y grises por los olivos, y con manchas de árboles frutales, desnudos, de obscuros troncos; a pesar de lo cual, es bonita y aparece ventilada, y la mirada descansa en la ladera del monte y en la arada llanura.

Jesús se dirige hacia una cisterna grande o pozo, que me recuerda un poco el de la samaritana, o también En Rogel y, más todavía, los depósitos cercanos a Hebrón. Hay allí mucha gente: quiénes se apresuran a tomar mucha agua para el sábado, que ya está cerca, quiénes concluyen los últimos tratos, quiénes, habiendo terminado ya sus ocupaciones, se entregan al descanso del sábado (entre éstos, los ocho apóstoles, que anuncian al Maestro y ya han tenido éxito, porque veo que traen a enfermos y se congregan mendigos y otras personas vienen de sus casas).

Cuando Jesús llega a donde está el pilón, se forma un murmullo que se transforma en un grito unánime: «¡Hosanna! ¡Hosanna! ¡Está entre nosotros el Hijo de David! ¡Bendita la Sabiduría, que viene al lugar donde fue invocada!».

«Benditos vosotros, que la sabéis acoger. ¡Paz! Paz y bendición». Y en seguida se dirige hacia los enfermos y los tullidos (por desgracias o enfermedades), hacia los indefectibles ciegos o que están en camino de serlo, y los cura.

516.2

Hermoso es el milagro de un mudito. La madre se lo presenta llorando. Jesús le cura con un beso en la boca. Y él usa las palabras que la Palabra le da para gritar los dos nombres más bonitos: «¡Jesús! ¡Mamá!». Y de los brazos de su madre, que le tenía alzado por encima de la gente, se arroja a los brazos de Jesús, se abraza a su cuello, hasta que Jesús le devuelve a la madre feliz. Ella explica a Jesús cómo este hijo suyo primogénito, destinado desde antes que naciera, en el corazón de los padres, para ser levita, podrá serlo ahora que no tiene defectos: «No le había pedido al Señor, junto con mi esposo Joaquín, para mí, sino para que sirviera al Señor. Y no he pedido para él la palabra para que me llamase madre y me dijera que me quiere. Sus ojos y sus besos ya me lo decían. La pedía para que pudiera, como cordero sin defecto, ser consagrado enteramente al Señor y alabar su Nombre».

A lo cual Jesús responde: «El Señor oía la palabra de su alma, porque Él, como una madre, hace de los sentimientos palabras y actos. Pero bueno ha sido tu deseo y el Altísimo lo ha acogido. Ahora esfuérzate en educar a tu hijo para la alabanza perfecta, para que sirva siempre con perfección al Señor».

«Sí, Rabí. Pero dime Tú qué es lo que debo hacer».

«Haz que ame al Señor Dios con todo su ser, y espontáneamente florecerá en su corazón la alabanza perfecta, y perfecto será en su servicio a su Dios».

«Bien has hablado, Rabí. La Sabiduría está en tus labios. Te ruego que nos hables a todos» dice un gabaonita de aspecto señorial que se ha abierto paso hasta Jesús y le ha invitado a la sinagoga. Sin duda es el arquisinagogo.

516.3

Jesús se dirige hacia ella, seguido de todos, y dado que es imposible hacer que entren todos los de la ciudad, más los que ya estaban con Él, acepta el consejo del jefe de la sinagoga de hablar desde la terraza de su casa, contigua a la sinagoga. Una casa ancha y baja, fajada por dos lados por el verde tenaz de una espaldera de jazmines. Y la voz de Jesús, potente y armoniosa, se expande en el aire apacible de la tarde que declina, y se propaga por la plaza y por las tres calles que en ella desembocan, mientras un pequeño mar de cabezas está con la cara alzada escuchando.

«La mujer de vuestra ciudad que ha deseado la palabra para su hijo, no por un deseo de oír de los labios de su hijo dulces palabras, sino para que fuera hábil para servir a Dios, me recuerda otras palabras, ya lejanas, brotadas de los labios de un gran hombre en esta misma ciudad. A éstas, como a las de la mujer de esta ciudad, Dios ha asentido, porque en ambos ha visto una petición de justicia, una justicia que debería estar en todas las oraciones para que encontraran acogida de parte de Dios y gracia. ¿Qué es necesario durante la vida para obtener luego el premio eterno, la verdadera Vida sin fin en una bienaventuranza sin fin? Es necesario amar al Señor con todo el propio ser, y al prójimo como a uno mismo. Y ésta es la cosa más necesaria para tener a Dios por amigo y obtener de Él gracias y bendiciones. Cuando Salomón[1], hecho rey después de la muerte de David, asumió de hecho el reino, subió a esta ciudad y ofreció un gran sacrificio de víctimas. Y en esa noche se le apareció el Altísimo y le dijo: “Pídeme lo que desees de mí”. Gran benignidad por parte de Dios. Gran prueba por parte del hombre. Porque a todo don le corresponde una gran responsabilidad por parte de quien lo recibe, responsabilidad que es tanto mayor cuanto mayor es el don. Y ésta es una prueba del grado de formación alcanzado por el espíritu. Si un espíritu favorecido por Dios, en lugar de perfeccionarse, desciende hacia la materialidad, ha fallado la prueba y muestra con esto su no formación, o su parcial formación. Hay dos cosas que son índice del valor espiritual del hombre: su modo de comportarse en la alegría y el modo de comportarse en el dolor. Sólo el que está formado en la justicia sabe ser humilde en la gloria, fiel en la alegría, agradecido y constante aun después de haber obtenido algo, aun cuando no desea ya nada más. Y sólo el que es realmente santo sabe ser paciente y seguir siendo amante de su Dios cuando las penas se ensañan con él».

516.4

«¿Maestro, puedo preguntarte una cosa?» dice uno de Gabaón.

«Habla».

«Todo lo que dices es verdad. Y, si he comprendido bien, quieres decir que Salomón superó la prueba felizmente. Pero luego pecó. Ahora dime: ¿por qué Dios le favoreció tanto si luego iba a pecar? Sin duda, el Señor conocía el futuro pecado del rey. ¿Y entonces por qué le dijo: “Pídeme lo que quieras”? ¿Fue un bien o un mal?».

«Siempre un bien, porque Dios no cumple acciones malas».

«Pero has dicho que a todo don corresponde una responsabilidad. Ahora bien, habiendo Salomón pedido y obtenido la sabiduría…».

«Tenía la responsabilidad de ser sabio y no lo fue, quieres decir. Es verdad. Y te digo que ciertamente esta falta suya respecto a la sabiduría fue castigada, y con justicia. Pero el acto de Dios de concederle la sabiduría que había pedido fue bueno. Y bueno fue el acto de Salomón de pedir la sabiduría y no otras cosas materiales. Y, puesto que Dios es Padre y es Justicia, en el momento del error buena parte de error lo perdonó, teniendo presente que el pecador en el pasado había amado la Sabiduría más que a ninguna otra cosa o criatura. Un acto habrá disminuido el otro acto. Una buena acción hecha antes del pecado permanece, y vale para el perdón, pero cuando el pecador después del pecado se arrepiente.

Por esto os digo que no dejéis pasar la ocasión de llevar a cabo buenas acciones, para que sean como monedas para pagar vuestros pecados (cuando, por gracia de Dios, de ellos os arrepentís). Las acciones buenas —aunque parezcan pasadas, y por tanto se pueda pensar equivocadamente que ya no fermentan en nosotros y crean nuevos estímulos y fuerzas para cosas buenas— están siempre activas, aunque sólo sea con el recuerdo que resurge desde el fondo de un alma humillada y suscita una añoranza del tiempo en que la persona era buena. Y la añoranza es, a menudo, un primer paso por el camino del regreso a la Justicia. Yo he dicho que incluso un vaso de agua dado con amor a un sediento no queda sin premio. Un sorbo de agua no es nada, en cuanto al valor material, pero la caridad le hace grande. Y no queda sin premio. A veces el premio puede ser volver al Bien que se forma con el recuerdo de esa acción, de las palabras del hermano sediento, de los sentimientos del corazón de aquella ocasión, de ese corazón que daba de beber en nombre de Dios y por amor. Y entonces Dios, por sucesión de recuerdos, vuelve, como un sol que renace después de la noche obscura, para resplandecer en el horizonte de un pobre corazón que lo perdió y que, hechizado por su inefable Presencia, se humilla y grita: “¡Padre, he pecado! Perdona. Te amo de nuevo”.

516.5

El amor a Dios es sabiduría. Es la sabiduría de las sabidurías, porque el que ama conoce todo y posee todo. Aquí, mientras cae la tarde y el viento vespertino hace tiritar a los cuerpos arropados y agita las antorchas que habéis encendido, no os repito lo que ya sabéis: los puntos del libro sapiencial donde está escrito cómo Salomón obtuvo la sabiduría, y la oración[2] que hizo para obtenerla. Pero, para memoria mía, para ir por sendero seguro, para tener luz de guía, os exhorto a meditar con vuestro arquisinagogo esas páginas. El Libro de la Sabiduría debería ser un código de vida espiritual. Como una mano materna debería guiaros —e introduciros en él— al perfecto conocimiento de las virtudes y de mi doctrina. Porque la Sabiduría me prepara los caminos y hace de los hombres —”de corta vida e incapaces de entender los juicios y las leyes, siervos e hijos de siervas de Dios”— los dioses del Paraíso de Dios.

Buscad, sobre todo, Sabiduría para honrar al Señor y oír que Él, en el día eterno, os dice: “Porque has estimado sobre todo esto y no riqueza, bienes, gloria, larga vida, ni triunfo sobre los enemigos, te sea concedida la Sabiduría”, o sea, Dios mismo, porque el Espíritu de Sabiduría es Espíritu de Dios. Buscad, sobre todo, la Sabiduría santa, y Yo os digo que todas las demás cosas os serán dadas, y en un modo en que ninguno de los grandes del mundo puede procurárselas. Amad a Dios. Preocupaos sólo de amarle. Amad al prójimo vuestro para honrar a Dios. Consagraos al servicio de Dios, a su triunfo en los corazones. Convertid a quien no es amigo de Dios, convertidlo al Señor. Sed santos. Acumulad las obras santas para defensa vuestra contra las posibles debilidades del ser creado. Sed fieles al Señor. No critiquéis ni a los vivos ni a los muertos. Pero esforzaos en imitar a los buenos, y, no para alegría vuestra terrena, sino para alegría de Dios, pedid al Señor gracias y os serán dadas.

Vamos. Mañana oraremos juntos y Dios estará con nosotros».

Y Jesús los bendice y los despide.


Notes

  1. Quand Salomon…, comme cela est relaté en 2 Ch 1, 3-12 ; 1 R 3, 4-15 ; mais ensuite, il a péché : 1 R 11, 1-13.
  2. J’ai dit, en 265.13.
  3. prière qui se trouve en Sg 9.

Notas

  1. Cuando Salomón…, como se narra en 2 Crónicas 1, 3-12; 1 Reyes 3, 4-15; iba a pecar, como se narra en 1 Reyes 11, 1-13.
  2. la oración, que está en Sabiduría 9.