Maintenant que ma vision s’est arrêtée, je reste comme hier en présence de la Mère, visible à ma vision intérieure avec une telle netteté que je peux en faire le portrait : le rose pâle de ses joues, assez pleines, mais d’une douce délicatesse, le rouge vif de sa petite bouche et l’éclat doux de ses yeux bleus sous le blond foncé des cils.
Je puis vous dire comment ses cheveux, séparés en deux au sommet de la tête, descendent agréablement en trois ondulations de chaque côté, jusqu’à lui couvrir à demi ses petites oreilles roses, et comment leur or clair pâle et lumineux disparaît derrière le voile qui lui couvre la tête. (Je la vois en effet portant une robe de soie paradisiaque, et, rabattu sur la tête, son manteau, léger comme un voile et pourtant opaque, de la même étoffe que la robe).
Je puis vous dire que sa robe est serrée au cou par une gaine où coulisse un cordon dont les bouts sont noués sur le devant à la base du cou, et qu’elle est serrée à la taille par un plus gros cordon, lui aussi de soie blanche, qui descend avec deux pompons sur le côté.
Je peux même vous préciser que sa robe, ainsi serrée au cou et à la taille, forme sur sa poitrine sept plis arrondis et souples : c’est le seul et unique ornement de son habit très chaste.
Je peux vous parler de l’impression de pudeur qui se dégage de l’aspect de Marie comme de ses formes si délicates et harmonieuses, faisant d’elle une femme qui a l’air d’un ange.