Eux aussi cheminent rapidement sous les oliviers. Ils sont tellement sûrs de sa résurrection qu’ils parlent avec la gaieté d’enfants heureux. Ils se dirigent tout droit vers la ville.
« Nous dirons à Pierre de le regarder attentivement et de nous dire combien son visage est beau, suggère Elie.
– Personnellement, si beau qu’il puisse être, je n’oublierai jamais son aspect pendant supplice, murmure Isaac.
– Tu le revois encore tel qu’il était quand il a été élevé sur la croix ? » demande Lévi. « Et vous autres ?
– Moi, parfaitement. La lumière était alors encore bonne. Ensuite, avec mes vieux yeux, je n’y voyais plus guère, répond Daniel.
– Moi, au contraire, je l’ai vu jusqu’à ce qu’il me paraisse être mort. Mais j’aurais préféré être aveugle pour ne pas voir cela, déclare Joseph.
– Bon ! Mais maintenant il est ressuscité, cela doit nous rendre heureux, intervient Jean pour le consoler.
– Tout comme la pensée que nous ne l’avons quitté que pour être charitables, ajoute Jonathas.
– Mais notre cœur est resté là-haut, pour toujours, soupire Matthias.
– Pour toujours, oui. Toi qui l’as vu sur le suaire, dis-nous : comment est-il ? Ressemblant ? questionne Benjamin.
– Comme s’il parlait, répond Isaac.
– Le verrons-nous, ce voile ? demandent plusieurs.
– La Mère de Jésus le montre à tous. Vous le verrez certainement. Mais c’est un triste spectacle. Il vaudrait mieux voir…