Gli Scritti di Maria Valtorta

523. A Jéricho.

523. A Gerico. La richiesta a Gesù di giudicare su

523.1

Jésus sort de la maison de Zachée. La matinée est avancée. Il a avec lui Zachée, Pierre, et Jacques, fils d’Alphée. Les autres apôtres se sont peut-être déjà dispersés dans la campagne pour annoncer que le Maître est dans la ville.

Derrière le groupe constitué de Jésus, Zachée et les apôtres, il en vient un autre, très… divers pour ce qui est des physionomies, de l’âge, des vêtements. Il n’est pas difficile de déclarer avec certitude que ces hommes appartiennent à des races différentes, peut-être même rivales, mais les événements de la vie les ont amenés dans cette ville palestinienne et les ont réunis, pour que de leurs profondeurs, ils remontent vers la lumière. Ils ont pour la plupart ce visage flétri, ces yeux battus des gens qui ont usé et abusé de la vie de plusieurs manières. D’autres ont des regards que leur long entraînement à des occupations… d’escroquerie fiscale ou de commandement brutal a rendus rapaces et durs. Parfois, cet ancien regard réapparaît sous le voile humble et pensif qu’y a mis leur nouvelle vie. Et cela se produit particulièrement quand un habitant de Jéricho les considère d’un air méprisant ou murmure quelque insolence à leur adresse ; puis ils reprennent leur air las et, sous l’humiliation, ils baissent la tête.

Jésus se retourne par deux fois pour les observer. Les voyant ralentir le pas au fur et à mesure qu’ils approchent de l’endroit choisi pour parler et déjà noir de monde, il en fait autant pour les attendre. Puis il leur dit :

« Passez devant moi, n’ayez pas peur. Vous avez défié le monde quand vous faisiez le mal, vous ne devez pas le craindre maintenant que vous vous en êtes délivrés. Ce qui vous a servi alors pour le maîtriser — l’indifférence aux jugements du monde, unique arme pour le lasser d’accuser —, servez-vous-en encore aujourd’hui. Il se fatiguera de s’occuper de vous, et il vous absorbera, même si ce doit être lentement, pour vous faire disparaître dans cette grande masse anonyme qu’est ce pauvre monde auquel, en vérité, on accorde trop d’importance. »

Les hommes, au nombre de quinze, obéissent et passent devant.

523.2

« Maître, voici là-bas les malades de la campagne, dit Jacques, fils de Zébédée, qui vient à la rencontre de Jésus et lui montre un endroit réchauffé par le soleil.

– J’arrive. Mais où sont les autres ?

– Ils sont dans la foule, mais ils t’ont aperçu et vont venir. Il y a aussi avec eux Salomon, Joseph d’Emmaüs, Jean d’Ephèse, et Philippe d’Arbel. Ils vont chez ce dernier et ils viennent de Joppé, Lydda et Modin. Ils sont accompagnés d’hommes de la côte et de femmes. Ils te cherchaient même, car ils ne sont pas d’accord entre eux sur le jugement à porter sur une femme. Mais ils t’en parleront… »

Jésus est effectivement bientôt entouré des autres disciples, qui le saluent avec vénération. Derrière eux se trouvent ceux qui ont été récemment attirés à la doctrine de Jésus. Mais Jean d’Ephèse est absent, et Jésus en demande la raison.

« Il s’est arrêté avec une femme et les parents de cette dernière dans une maison, loin des gens. Quant à la femme, on ne sait si elle est possédée ou prophétesse. Elle dit des choses merveilleuses d’après ses concitoyens, mais les scribes qui l’ont entendue l’ont jugée possédée. Les parents ont appelé plusieurs fois les exorcistes[1], mais ils n’ont pas réussi à chasser le démon qui la tient et la fait parler. Pourtant, l’un d’eux a dit au père de la femme (c’est une veuve vierge restée dans sa famille) : “ Quant à ta fille, c’est le Messie Jésus qu’il te faut. Lui, il comprendra ses paroles et il saura d’où elles proviennent. Moi, j’ai essayé d’imposer à l’esprit qui parle en elle de s’en aller au nom de Jésus, dit le Christ. Les esprits de ténèbres se sont toujours enfuis quand je me suis servi de ce nom. Mais pas cette fois. Je dis à ce sujet : soit c’est Belzébuth en personne qui parle et réussit à résister même à ce nom que je prononce, soit c’est l’Esprit même de Dieu ; car lui ne craint rien, puisqu’il ne fait qu’un avec le Christ. Je crois plutôt à cette dernière explication qu’à la première. Mais pour en être certain, seul le Christ peut juger. Lui, il comprendra ces paroles et leur origine. ” Et Jean d’Ephèse a été maltraité par les scribes présents, qui l’ont déclaré possédé lui aussi, comme la femme et comme toi. Pardonne-moi, si nous devons le révéler… Et des scribes ne nous ont plus lâchés ; certains sont même restés de garde auprès de la femme, car ils veulent établir si elle a pu être avisée de ton arrivée ou non. En effet, elle prétend connaître ton visage et ta voix, et elle déclare qu’elle te reconnaîtrait entre mille, alors qu’il est prouvé qu’elle n’est jamais sortie de son village et même de sa maison depuis l’époque, il y a quinze ans, où son mari est mort à la veille de la fête nuptiale. Il est aussi prouvé que tu n’es jamais passé par son village, Betléchi. Et les scribes attendent cette dernière preuve pour la déclarer possédée.

523.3

Veux-tu la voir tout de suite ?

– Non. Je dois parler aux gens et cette rencontre serait trop bruyante ici au milieu de la foule. Va dire à Jean d’Ephèse, aux parents de la femme, et aux scribes aussi, que je les attends tous au début du coucher du soleil dans les bois le long du fleuve, sur le sentier du gué. Va. »

Après avoir congédié Salomon — qui a parlé au nom de tous —, Jésus va trouver les malades qui demandent à être guéris et il les exauce. Il y a là une femme âgée, paralysée par l’arthrite, un paralytique, un jeune simple d’esprit, une fillette que je crois tuberculeuse, et deux personnes aux yeux malades. La foule pousse de bruyants cris de joie.

Mais la série des malades n’est pas encore terminée. Une mère s’avance, défigurée par le chagrin, soutenue par deux amies ou parentes, et elle s’agenouille :

« Mon fils est mourant. On ne peut l’amener ici… Aie pitié de moi !

– Peux-tu croire sans mesure ?

– Tout, mon Seigneur !

– Alors, rentre chez toi.

– Chez moi ? Sans toi !… »

La femme, angoissée, le regarde un instant, puis elle comprend. Son pauvre visage se transfigure. Elle s’écrie :

« J’y cours, Seigneur ! Béni sois-tu, toi et le Très-Haut qui t’a envoyé ! »

Et elle s’éloigne plus rapidement que ses compagnes elles-mêmes…

Jésus se tourne vers un habitant de Jéricho à l’air digne.

« Cette femme est-elle hébraïque ?

– Non. Du moins pas de naissance. Elle vient de Milet. Cependant, elle a épousé l’un de nous et, depuis lors, elle partage notre foi.

– Elle a su croire mieux que beaucoup d’Hébreux » observe Jésus.

523.4

Puis, montant en haut du perron d’une maison, il ouvre les bras : c’est le geste habituel qui précède sa prise de parole et lui sert à imposer le silence. Une fois celui-ci obtenu, il rassemble les plis de son manteau, qui s’était ouvert sur la poitrine, et il le tient de la main gauche, tandis qu’il baisse la main droite, avec l’attitude de quelqu’un qui fait un serment. Il dit :

« Ecoutez, habitants de Jéricho, les paraboles du Seigneur. Ensuite, chacun les méditera dans son cœur et en tirera une leçon qui le nourrisse spirituellement. Vous pouvez le faire, car ce n’est pas d’hier, ni de la dernière lune, ni même de l’hiver dernier que vous connaissez la parole de Dieu. Avant même que je ne sois le Maître, Jean, mon Précurseur, vous avait préparés à ma venue, et depuis, mes disciples ont labouré ce sol à maintes reprises pour y jeter toute la semence que je leur avais donnée. Vous pouvez donc comprendre la parole et la parabole.

523.5

A quoi comparerai-je ceux qui, après avoir été pécheurs, se sont ensuite convertis ? A des malades qui guérissent.

A quoi comparerai-je les autres, qui n’ont pas péché publiquement, ou qui — mais ils sont plus rares que des perles noires — n’ont jamais commis de faute grave, même en secret ? A des personnes en bonne santé.

Le monde est composé de ces deux catégories, tant dans le domaine spirituel que dans le domaine physique. Mais si les comparaisons sont les mêmes, le comportement du monde envers les malades guéris dans leur chair diffère de celui qu’il adopte envers les pécheurs convertis, c’est-à-dire envers les malades spirituels qui retrouvent la santé.

Voici ce que nous voyons : quand un malade — même un lépreux, qui est le malade le plus contagieux et qu’il faut isoler à cause du danger — obtient la grâce de la guérison, on l’admet de nouveau dans la société une fois qu’il a été examiné par le prêtre et purifié ; ses concitoyens lui font même fête parce qu’il est guéri, revenu à la vie, à la famille, aux affaires. C’est une grande fête dans la famille et dans la ville quand un lépreux réussit à obtenir grâce et à guérir ! C’est à qui, des membres de sa famille et des habitants, lui apportera une chose ou l’autre, et s’il est seul et sans maison ou sans mobilier, on lui offrira un toit ou des meubles. Tout le monde dit alors : “ C’est un privilégié de Dieu. C’est son doigt qui l’a guéri, faisons-lui donc honneur et honorons Celui qui l’a recréé. ” Et il est juste d’agir ainsi. Et encore, quand une personne montre les premiers signes de la lèpre, avec quel amour angoissé ses parents et amis la comblent de tendresse, tant qu’il est encore possible de le faire, comme pour lui donner en une seule fois le trésor d’affection qu’ils lui auraient montré en plusieurs années pour qu’elle l’emporte dans son tombeau d’être vivant.

Mais pourquoi n’agit-on pas ainsi à l’égard des autres malades ? Si un homme commence à pécher, et que les membres de sa famille, et surtout ses concitoyens, le voient, pourquoi ne cherchent-ils pas avec amour à l’arracher au péché ? Une mère, un père, une épouse, une sœur le font encore, mais il est déjà difficile que ses frères le fassent, et je ne parle même pas de ses neveux. Enfin, ses concitoyens les plus justes ne savent que critiquer, railler, être insolents, se scandaliser, monter en épingle les péchés du pécheur, le montrer du doigt, le tenir éloigné comme un lépreux ; et ceux qui ne sont pas justes se rendent complices de lui pour tirer quelque profit à ses dépens. Mais il est bien rare qu’une bouche, et surtout un cœur, aille trouver le malheureux avec pitié et fermeté, avec une patience et un amour surnaturels, et se soucie de freiner sa descente dans le péché.

Comment cela se fait-il ? La maladie spirituelle ne serait-elle pas plus grave, vraiment grave et mortelle ? Ne prive-t-elle pas, et pour toujours, du Royaume de Dieu ? La première des charités envers Dieu et envers le prochain ne doit-elle pas être cette œuvre de guérison du pécheur pour le bien de son âme et la gloire de Dieu ?

Et quand un pécheur se convertit, pourquoi s’obstiner à le juger, à sembler regretter qu’il ait retrouvé la santé spirituelle ? Voyez-vous démentis vos pronostics d’une damnation certaine de l’un de vos concitoyens ? Vous devriez au contraire vous en réjouir, car celui qui vous apporte ce démenti est le Dieu miséricordieux, qui vous donne une mesure de sa bonté pour vous faire reprendre courage après vos fautes plus ou moins graves.

Pourquoi persister à vouloir considérer comme souillé, méprisable et passible d’isolement ce que Dieu et la bonne volonté d’un cœur ont rendu net, fort, digne de l’estime des frères, et même de leur admiration ?

Vous vous réjouissez bien si votre bœuf, votre âne, votre chameau, une brebis du troupeau ou votre pigeon préféré guérit d’une maladie ! Vous vous réjouissez bien si un étranger, dont vous vous rappelez à peine le nom pour en avoir entendu parler à l’époque où il fut isolé comme lépreux, se rétablit ! Dans ce cas, pourquoi ne pas vous réjouir des guérisons spirituelles, de ces victoires de Dieu ? Quand un pécheur se convertit, le Ciel est dans la jubilation, autrement dit Dieu, les anges très purs, ceux qui ne savent pas ce que c’est que pécher. Et vous, les hommes, voulez-vous vous montrer plus intransigeants que Dieu ?

523.6

Rendez votre cœur juste et reconnaissez la présence du Seigneur, non seulement dans les nuages de l’encens et les cantiques du Temple — là où seule doit entrer la sainteté du Seigneur, par l’intermédiaire du grand-prêtre, qui devrait être saint, comme son nom l’indique —, mais aussi dans la merveille de ces âmes ressuscitées, de ces autels à nouveau consacrés, sur lesquels l’amour de Dieu descend avec ses feux pour allumer le sacrifice. »

Jésus est interrompu par la mère de tout à l’heure qui veut l’adorer et pousse de grands cris de bénédiction. Jésus l’écoute, la bénit et la renvoie chez elle, puis reprend son discours.

« Si un pécheur qui vous a autrefois scandalisés, vous montre aujourd’hui un spectacle édifiant, ne le méprisez pas, mais imitez-le. Car personne n’est parfait au point de ne pouvoir être instruit par un autre. Et le bien est toujours une leçon qu’il faut écouter, même si celui qui le pratique a été auparavant objet de réprobation. Imitez et aidez. Car en agissant ainsi, vous glorifierez le Seigneur et vous montrerez que vous avez compris son Verbe. Ne soyez pas comme ceux que vous critiquez dans votre cœur sous prétexte que leurs actes ne correspondent pas à leurs paroles. Mais faites en sorte que toutes vos bonnes actions viennent couronner vos bonnes paroles. Alors vous serez vraiment regardés et entendus avec bienveillance par l’Eternel.

523.7

Ecoutez cette autre parabole pour comprendre ce qui a de la valeur aux yeux de Dieu. Elle vous enseignera à vous corriger d’une pensée qui n’est pas bonne, mais que beaucoup partagent. La plupart des hommes se jugent eux-mêmes et, comme un homme sur mille est vraiment humble, il se produit que l’homme se croit le seul parfait, alors que chez le prochain, il remarque des péchés par centaines.

Un jour, deux hommes qui étaient allés à Jérusalem pour affaires, montèrent au Temple, comme il convient à tout bon juif chaque fois qu’il met les pieds dans la Cité sainte. L’un était pharisien, l’autre publicain. Le premier était venu percevoir les revenus de certains magasins et faire ses comptes avec ses intendants qui habitaient dans les environs de la ville. L’autre venait verser les impôts perçus et demander pitié au nom d’une veuve qui ne pouvait payer la taxe de sa barque et des filets, car la pêche, faite par l’aîné des fils, suffisait à peine à donner à manger à ses nombreux autres enfants.

Avant de monter au Temple, le pharisien était passé chez les tenanciers des magasins et avait jeté un coup d’œil sur ces commerces qu’il avait vus remplis de marchandises et d’acheteurs. Il s’était réjoui, avait appelé le tenancier du lieu et lui avait dit :

“ Je vois que tes affaires prospèrent.

– Oui, grâce à Dieu, je suis content de mon travail. J’ai pu augmenter le stock de marchandises, et j’espère faire encore mieux. J’ai amélioré le magasin ; l’an prochain, je n’aurai pas les dépenses de bancs et d’étagères et j’aurai donc un plus grand profit.

– Bien ! Bien ! J’en suis heureux ! Combien paies-tu pour cet endroit ?

– Cent didrachmes par mois. C’est cher, mais la situation est bonne…

– Tu l’as dit : la situation est bonne. Par conséquent, je double la redevance.

– Mais, seigneur ! s’écria le marchand, de cette manière, tu m’enlèves tout profit !

– C’est juste. Dois-je peut-être t’enrichir à mes dépens ? Vite ! Ou bien tu me donnes tout de suite deux mille quatre cents didrachmes, ou bien je te mets dehors, et je prends la marchandise. Ce lieu est à moi, et j’en fais ce que je veux. ”

Ainsi fit-il pour le premier, le second, le troisième de ses tenanciers, doublant pour tous la redevance, restant sourd à toute prière. Comme le troisième, chargé de famille, voulait résister, il appela les gardes et fit poser les scellés en jetant le malheureux dehors.

De retour dans son palais, il examina les registres des intendants pour trouver de quoi les punir comme paresseux et s’accaparer la part qu’ils s’étaient réservée de droit. L’un d’eux avait son fils mourant et, à cause de ses nombreuses dépenses, il avait vendu une partie de son huile pour payer les remèdes. Il n’avait donc rien à donner au maître exigeant.

“ Aie pitié de moi, maître. Mon pauvre fils va mourir, et ensuite je ferai des travaux supplémentaires pour te rembourser ce qui te semble juste. Mais maintenant, tu le comprends, je ne peux pas payer.

– Tu ne peux pas ? Je vais te faire voir si tu peux ou si tu ne peux pas ! ”

Et étant allé au pressoir avec le pauvre intendant, il enleva le reste d’huile que l’homme s’était réservé pour sa misérable nourriture et pour alimenter la lampe qui lui permettait de veiller son fils pendant la nuit.

Le publicain, de son côté, était allé chez son supérieur et, après avoir versé les impôts perçus, il s’entendit dire :

“ Mais il manque ici trois cent soixante as. Comment cela se fait-il ?

– Voilà, je vais te l’expliquer : dans la ville, il y a une veuve qui a sept enfants. Seul le premier est en âge de travailler, mais il ne peut s’éloigner de la rive avec la barque parce que ses bras sont encore faibles pour la rame et la voile, et il ne peut payer un employé de barque. Restant près de la rive, il prend peu de poissons, et sa pêche suffit à peine pour nourrir ces huit malheureuses personnes. Je n’ai pas eu le cœur d’exiger la taxe.

– Je comprends, mais la loi c’est la loi. Malheur, si on savait qu’elle a pitié ! Tout le monde trouverait des raisons pour ne pas payer. Que le jeune change de métier et vende la barque s’ils ne peuvent pas payer.

– C’est leur pain pour l’avenir… et c’est le souvenir de leur père.

– Je comprends, mais on ne peut transiger.

– C’est bien. Mais moi, je ne puis penser à huit malheureux privés de leur unique bien. Je paie de ma bourse les trois cent soixante as. ”

523.8

Cela fait, les deux hommes montèrent au Temple. En passant dans la salle du Trésor, le pharisien tira avec ostentation de son sein une bourse volumineuse et il la secoua jusqu’au dernier sou dans le Trésor. Dans cette bourse se trouvait l’argent pris en plus aux commerçants et le prix de l’huile enlevée à l’intendant et aussitôt vendue à un marchand. Le publicain, de son côté, jeta une poignée de piécettes après avoir gardé ce qui lui était nécessaire pour retourner chez lui. L’un et l’autre donnèrent donc ce qu’ils avaient et même, en apparence, le plus généreux était le pharisien, car il avait donné jusqu’au dernier sou qu’il avait sur lui. Cependant, il faut savoir qu’il avait encore de l’argent dans son palais et qu’il avait des crédits ouverts auprès des riches changeurs.

De là, ils allèrent devant le Seigneur. Le pharisien, tout en avant près de la limite de la Cour des Juifs, vers le Saint ; le publicain, tout au fond, presque sous la voûte qui menait dans la Cour des Femmes, restait courbé, accablé par la pensée de sa misère par rapport à la Perfection divine. Et ils priaient l’un et l’autre.

Le pharisien, tout droit, presque insolent, comme s’il était le maître du lieu et comme si c’était lui qui daignait rendre hommage à un visiteur, disait :

“ Voici que je suis venu te vénérer dans la Maison qui est notre gloire. Je suis venu, bien que je sente que tu es en moi, car je suis juste. Je sais l’être. Cependant, bien que je sache que c’est par mon mérite que je le suis, je te remercie, comme la loi le prescrit, de ce que je suis. Je ne suis pas rapace, injuste, adultère, pécheur comme ce publicain qui, en même temps que moi, a jeté quelques sous dans le Trésor. Moi, tu l’as vu, j’ai donné tout ce que j’avais sur moi. Cet avare, au contraire, a fait deux parts et il t’a donné la plus petite. Il va certainement garder l’autre pour faire bombance et pour les femmes. Mais moi, je suis pur. Je ne me contamine pas, moi. Je suis pur et juste, je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme sur tout ce que je possède. Oui, je suis pur, juste et béni, car je suis saint. Gardes-en le souvenir, Seigneur. ”

Le publicain, dans son coin éloigné, n’osait lever les yeux vers les portes précieuses du hécal[2] et, en se frappant la poitrine, il priait ainsi :

“ Seigneur, je ne suis pas digne de me tenir dans ce lieu. Mais tu es juste et saint et tu me le permets encore, car tu sais que l’homme est pécheur et que s’il ne vient pas vers toi, il devient un démon. Oh ! mon Seigneur ! Je voudrais t’honorer nuit et jour, mais je dois sans cesse être l’esclave de mon travail : c’est un travail rude qui m’humilie, parce qu’il cause la douleur de mon prochain le plus malheureux, mais il me faut obéir à mes supérieurs, parce que c’est mon gagne-pain. Fais, mon Dieu, que je sache accommoder le devoir envers mes supérieurs, avec la charité envers mes pauvres frères, pour qu’en mon travail je ne trouve pas ma condamnation. Tout travail est saint, s’il est fait avec charité. Garde ta charité toujours présente en mon cœur, pour que le misérable que je suis sache avoir pitié de ceux qui me sont soumis, comme tu as pitié de moi, grand pécheur. J’aurais voulu t’honorer davantage, Seigneur, tu le sais. Mais j’ai pensé que prendre l’argent destiné au Temple pour soulager huit cœurs malheureux valait mieux que le verser au Trésor et puis faire verser des larmes de désolation à huit innocents malheureux. Pourtant, si je me suis trompé, fais-le-moi comprendre, Seigneur : je te rendrai jusqu’au dernier sou et je retournerai au village à pied en mendiant mon pain. Fais-moi comprendre ta justice. Aie pitié de moi, Seigneur, car je suis un grand pécheur. ”

523.9

Voilà la parabole.

En vérité, en vérité je vous dis que le pharisien sortit du Temple avec un nouveau péché ajouté à ceux déjà faits avant de monter au mont Moriah, alors que le publicain en sortit justifié, et la bénédiction de Dieu l’accompagna à sa maison et y demeura : il s’était en effet montré humble et miséricordieux, et ses actes avaient été encore plus saints que ses paroles. En revanche, le pharisien n’était bon qu’en paroles et extérieurement, alors qu’en son intérieur, il était l’ouvrier de Satan et faisait ses œuvres par orgueil et dureté de cœur, et Dieu le haïssait pour ce motif.

Celui qui s’exalte sera toujours, tôt ou tard, humilié. Si ce n’est pas ici, ce sera dans l’autre vie. Celui qui s’humilie sera exalté particulièrement là-haut au Ciel où on voit les actions des hommes dans leur vérité.

Viens, Zachée, Venez, vous qui êtes avec lui et vous aussi, mes apôtres et disciples. Je vais vous parler encore en particulier. »

Et, s’enveloppant dans son manteau, il revient dans la maison de Zachée.

523.1

Gesù esce dalla casa di Zaccheo. È mattina inoltrata. È con Zaccheo, Pietro e Giacomo di Alfeo. Gli altri apostoli sono forse già sparsi per la campagna per annunciare che il Maestro è in città.

Dietro al gruppo di Gesù con Zaccheo e gli apostoli ve ne è un altro, molto… variato per fisionomie, età, vesti. Non è difficile dichiarare con sicurezza che questi uomini appartengono a razze diverse, forse anche antagoniste fra di loro. Ma gli eventi della vita hanno portato questi in questa città palestinese e li hanno riuniti perché dal loro profondo risalissero verso la luce. Sono per lo più volti appassiti di chi ha usato e abusato della vita in più modi, occhi stanchi per la più parte; in altri, sguardi che la lunga abitudine ad occupazioni di… rapina fiscale o di comando brutale ha fatto rapaci o duri, e ogni tanto questo loro antico sguardo riaffiora da sotto un velo dimesso e pensoso che vi ha messo la nuova vita. E ciò avviene specialmente quando qualcuno di Gerico li guarda con sprezzo o borbotta qualche insolenza a loro carico. Poi l’occhio torna stanco, dimesso, e le teste si riabbassano avvilite.

Gesù si volta per due volte ad osservarli e, vedendoli indietro, rallentanti il loro passo più si avvicinano al luogo prescelto per parlare, e già pieno di gente, rallenta il suo per attenderli, e infine dice loro: «Passatemi avanti e non temete. Avete sfidato il mondo quando facevate il male; non dovete temerlo ora che vi siete spogliati di esso. Ciò che avete usato per domarlo allora — l’indifferenza al giudizio del mondo, unica arma per stancarlo di giudicare — usatelo anche ora, ed esso si stancherà di occuparsi di voi, e vi assorbirà, seppure lentamente, annullandovi nella grande massa anonima che è questo misero mondo, al quale in verità si dà troppo peso».

Gli uomini, quindici, ubbidiscono e passano avanti.

523.2

«Maestro, là sono i malati della campagna», dice Giacomo di Zebedeo andando incontro a Gesù e indicando un angolo tiepido di sole.

«Vengo. Gli altri dove sono?».

«Fra la gente. Ma già ti hanno visto e stanno venendo. Con loro sono anche Salomon, Giuseppe di Emmaus, Giovanni d’Efeso, Filippo di Arbela. Sono diretti alla casa di quest’ultimo e vengono da Joppe, Lidda e Modin. Hanno seco loro uomini della costa del mare e donne. Ti cercavano, anzi, perché è discordia fra loro sul giudicare una donna. Ma parleranno con Te…».

Gesù è infatti presto circondato dagli altri discepoli e salutato con venerazione. Dietro ad essi sono i nuovi attirati alla dottrina di Gesù. Ma non c’è Giovanni d’Efeso, e Gesù ne chiede la ragione.

«Si è fermato con una donna e con i parenti della stessa in una casa lontana dalla gente. La donna non si sa se è indemoniata o profetessa. Dice cose meravigliose, a detta di quelli del suo paese. Ma gli scribi che l’hanno ascoltata l’hanno giudicata posseduta. I parenti hanno chiamato gli esorcisti[1] più volte, ma essi non poterono cacciare il demonio parlante che la tiene. Però un di loro disse al padre della donna (è una vedova vergine rimasta in famiglia): “Per tua figlia ci vuole il Messia Gesù. Egli capirà le sue parole e saprà donde vengono. Io ho provato di imporre allo spirito che parla in lei di andarsene in nome di Gesù detto il Cristo. Sempre gli spiriti tenebrosi sono fuggiti quando ho usato questo Nome. Questa volta no. Da questo io dico che, o è lo stesso Belzebù che parla e riesce a resistere anche a quel Nome detto da me, o è lo stesso Spirito di Dio, e perciò non teme essendo che è una cosa sola col Cristo. Io sono convinto più di questo che del primo caso. Ma, per esserne certi, solo il Cristo può giudicare. Egli conoscerà le parole e la loro origine”. E fu malmenato dagli scribi presenti, che lo dissero posseduto lui pure come la donna e come Te. Perdona se dobbiamo dirlo… E degli scribi non ci hanno più lasciati, e sono di guardia alla donna perché vogliono stabilire se può essere avvisata del tuo arrivo. Perché essa dice che conosce il tuo volto e la tua voce, e fra mille e mille ti riconoscerebbe, mentre è provato che essa mai è uscita dal paese, anzi, dalla sua casa da quando, quindici anni or sono, le morì lo sposo la vigilia della festa nuziale; ed è anche provato che mai Tu sei passato dal suo paese che è Betlechi. E gli scribi attendono questa ultima prova per dirla indemoniata.

523.3

Vuoi vederla subito?».

«No. Devo parlare alla gente. E sarebbe troppo chiassoso l’incontro qui, fra le turbe. Va’ a dire a Giovanni d’Efeso e ai parenti della donna, e anche agli scribi, che li attendo tutti all’inizio del tramonto nei boschi lungo il fiume, sul sentiero del guado. Va’».

E Gesù, congedato Salomon, che ha parlato per tutti, va dai malati invocanti guarigione e li guarisce. Sono una donna anziana anchilosata dall’artrite, un paralitico, un giovanetto ebete, una fanciulla che direi etica e due malati agli occhi. La gente ha i suoi trillanti gridi di gioia.

Ma non è finita ancora la serie dei malati. Una madre si avanza, sfigurata dal dolore, sorretta da due amiche o parenti, e si inginocchia dicendo: «Ho il figlio morente. Non può essere portato qui… Pietà di me!».

«Puoi credere senza misura?».

«Tutto, o mio Signore!».

«E allora torna a casa tua».

«A casa mia?… Senza Te?…». La donna lo guarda un momento con affanno, poi comprende. Il povero viso si trasfigura. Grida: «Vado, Signore. E benedetto Te e l’Altissimo che ti ha mandato!». E corre via, più svelta delle stesse sue compagne…

Gesù si volge ad uno di Gerico, ad un dignitoso cittadino. «Quella donna è ebrea?».

«No. Di nascita almeno, no. Viene da Mileto. Sposa però a uno di noi e da allora nella nostra fede».

«Ha saputo credere meglio di molti ebrei», osserva Gesù.

523.4

Poi, salendo sull’alto gradino di una casa, fa il gesto abituale, di aprire le braccia, che precede il suo parlare e serve ad imporre silenzio. Ottenutolo, raccoglie le pieghe del manto, apertosi sul petto nel gesto, e lo tiene fermo con la sinistra mentre abbassa la destra nell’atto di chi giura, dicendo:

«Ascoltate, o cittadini di Gerico, le parabole del Signore, e ognuno poi le mediti nel suo cuore e ne tragga la lezione per nutrire il suo spirito. Lo potete fare perché non da ieri, né dalla passata luna, e neppure dall’altro inverno, conoscete la Parola di Dio. Prima che Io fossi il Maestro, Giovanni, mio Precursore, vi aveva preparato al mio venire e, dopo che lo fui, i miei discepoli hanno arato questo suolo sette e sette volte per seminarvi ogni seme che Io avevo loro dato. Dunque potete capire la parola e la parabola.

523.5

A che paragonerò Io coloro che, dopo essere stati peccatori, poi si convertono? Li paragonerò a malati che guariscono. A che paragonerò gli altri che non hanno pubblicamente peccato, o che, rari più di perle nere, non hanno fatto mai, neppur nel segreto, colpe gravi? Li paragonerò a delle persone sane. Il mondo è composto di queste due categorie. Sia nello spirito che nella carne e sangue. Ma, se uguali sono i paragoni, diverso è il modo del mondo di usare coi malati guariti, che erano malati nella carne, da quello che esso usa coi peccatori convertiti, ossia coi malati dello spirito che tornano in salute.

Noi vediamo che quando anche un lebbroso, che è il malato più pericoloso e più isolato perché pericoloso, ottiene la grazia di guarigione, dopo essere stato osservato dal sacerdote e purificato, viene riammesso nel consorzio delle genti, e anzi quelli della sua città lo festeggiano perché guarito, perché risuscitato alla vita, alla famiglia, agli affari. Gran festa in famiglia e in città, quando uno che era lebbroso riesce ad ottenere grazia e a guarire! È una gara fra i famigliari e i cittadini a portargli questo e quello e, se è solo e senza casa o mobili, a offrirgli tetto o mobiglia, e tutti dicono: “È uno prediletto da Dio. Il suo dito lo ha sanato. Facciamogli dunque onore, e onoreremo Colui che lo ha creato e ricreato”. È giusto di fare così. E quando, sventuratamente invece, uno ha i primi segni di lebbra, con che amore angoscioso parenti e amici lo colmano di tenerezze, finché è possibile ancora farlo, quasi per dargli, tutto in una volta, il tesoro di affetti che gli avrebbero dato in molti anni, perché se lo porti seco nel suo sepolcro di vivo.

Ma perché allora per gli altri malati non si fa così? Un uomo comincia a peccare, e famigliari e soprattutto concittadini lo vedono? Perché allora non cercano con amore di strapparlo al peccare? Una madre, un padre, una sposa, una sorella ancora lo fanno. Ma è già difficile che lo facciano i fratelli, e non dico poi che lo facciano i figli del fratello del padre o della madre. I concittadini, infine, non sanno che criticare, schernire, insolentire, scandalizzarsi, esagerare i peccati del peccatore, segnarselo a dito, tenerlo discosto come un lebbroso quelli che sono più giusti, farsi suoi complici, per godere alle sue spalle, quelli che giusti non sono. Ma non c’è che ben raramente una bocca, e soprattutto un cuore, che vada dall’infelice con pietà e fermezza, con pazienza e amore soprannaturale, e si affanni a frenarne la discesa nel peccato. E come? Non è forse più grave, veramente grave e mortale la malattia dello spirito? Non priva essa, e per sempre, del Regno di Dio? La prima delle carità verso Dio e verso il prossimo non deve essere questo lavoro di sanare un peccatore per il bene della sua anima e la gloria di Dio?

E quando un peccatore si converte, perché quell’ostinatezza di giudizio su di lui, quel quasi rammaricarsi che egli sia tornato alla salute spirituale? Vedete smentiti i vostri pronostici di certa dannazione di un vostro concittadino? Ma dovreste esserne felici, perché Colui che vi smentisce è il misericordioso Iddio, che vi dà una misura della sua bontà a rincuorarvi nelle vostre colpe più o meno gravi. E perché quel persistere a voler vedere sporco, spregevole, degno di stare nell’isolamento, ciò che Dio e la buona volontà di un cuore hanno fatto netto, ammirevole, degno della stima dei fratelli, anzi della loro ammirazione? Ma ben giubilate anche se un vostro bue, un vostro asino o cammello, o la pecora del gregge, o il colombo preferito guariscono da una malattia! Ben giubilate se un estraneo, che appena ricordate a nome per averne sentito parlare al tempo in cui fu isolato perché lebbroso, torna guarito! E perché allora non giubilate per queste guarigioni di spirito, per queste vittorie di Dio? Il Cielo giubila quando un peccatore si converte. Il Cielo: Dio, gli angeli purissimi, quelli che non sanno cosa è peccare. E voi, voi uomini, volete essere più intransigenti di Dio?

523.6

Fate, fate giusto il vostro cuore e riconoscete il Signore non soltanto come presente fra le nuvole d’incenso e i canti del Tempio, nel luogo dove solamente la santità del Signore, nel Sommo Sacerdote, deve entrare, e dovrebbe essere santa come il nome lo indica. Ma anche nel prodigio di questi spiriti risorti, di questi altari riconsacrati, sui quali l’Amore di Dio scende coi suoi fuochi ad accendere il sacrificio».

Gesù viene interrotto dalla madre di prima, che con gridi di benedizione lo vuole adorare. Gesù la ascolta e benedice e la rimanda a casa, riprendendo il discorso interrotto.

«E se da un peccatore, che un tempo vi ha dato spettacolo di scandalo, ricevete ora spettacoli di edificazione, non vogliate schernire ma imitare. Perché nessuno è mai tanto perfetto da essere impossibile che un altro lo ammaestri. E il Bene è sempre lezione che va accolta, anche se colui che lo pratica un tempo era oggetto di riprovazione. Imitate e aiutate. Perché, così facendo, glorificherete il Signore e dimostrerete che avete capito il suo Verbo. Non vogliate essere come quelli che in cuor vostro criticate perché le loro azioni non corrispondono alle loro parole. Ma fate che ogni vostra buona azione sia il coronamento di ogni vostra buona parola. E allora veramente sarete guardati e ascoltati benevolmente dall’Eterno.

523.7

Udite quest’altra parabola, per comprendere quali sono le cose che hanno valore agli occhi di Dio. Essa vi insegnerà a correggervi da un pensiero non buono che è in molti cuori. I più degli uomini si giudicano da se stessi e, posto che solo un uomo su mille è veramente umile, così avviene che l’uomo si giudica perfetto, lui solo perfetto, mentre nel prossimo nota cento e cento peccati.

Un giorno due uomini, andati a Gerusalemme per affari, salirono al Tempio, come si conviene ad ogni buon israelita ogni qualvolta pone piede nella Città Santa. Uno era un fariseo. L’altro un pubblicano. Il primo era venuto per riscuotere il fitto di alcuni empori e per fare i conti con i suoi fattori, che abitavano nelle vicinanze della città. L’altro per versare le imposte riscosse e per invocare pietà in nome di una vedova che non poteva pagare la tassazione della barca e delle reti, perché la pesca, fatta dal figlio maggiore, le era appena sufficiente per dare da mangiare ai molti altri figli.

Il fariseo, prima di salire al Tempio, era passato dai tenutari degli empori e, gettato uno sguardo in essi empori, vistili pieni di merci e di compratori, si era compiaciuto in se stesso e poi aveva chiamato il tenutario del luogo e gli aveva detto: “Vedo che i tuoi commerci vanno bene”.

“Sì, per grazia di Dio. Sono contento del mio lavoro. Ho potuto aumentare le merci e spero di farlo ancora di più. Ho migliorato il luogo, e l’anno veniente non avrò le spese dei banchi e scaffali, e perciò avrò più guadagno”.

“Bene! Bene! Ne sono felice! Quanto paghi tu per questo luogo?”.

“Cento didramme al mese. È caro, ma la posizione è buona…”.

“Lo hai detto. La posizione è buona. Perciò io ti raddoppio il fitto”.

“Ma signore”, esclamò il negoziante. “In tal maniera tu mi levi ogni utile!”.

“È giusto. Devo forse io arricchire te? E sul mio? Presto. O tu mi dai duemilaquattrocento didramme, e subito, o ti caccio fuori e mi tengo la merce. Il luogo è mio e ne faccio ciò che voglio”.

Così al primo, così al secondo e al terzo dei suoi affittuari, ad ognuno raddoppiando il prezzo, sordo ad ogni preghiera. E perché il terzo, carico di figli, volle fare resistenza, chiamò le guardie e fece porre i sigilli di sequestro, cacciando fuori l’infelice.

Poi, nel suo palazzo, esaminò i registri dei fattori, trovando di che punirli come fannulloni e sequestrando loro la parte che si erano tenuta di diritto.

Uno aveva il figlio morente, e per le molte spese aveva venduto una parte del suo olio per pagare le medicine. Non aveva dunque che dare all’esoso padrone. “Abbi pietà di me, padrone. Il mio povero figlio sta per morire, e dopo farò dei lavori straordinari per rifonderti ciò che ti sembra giusto. Ma ora, tu lo comprendi, non posso”.

“Non puoi? Io ti farò vedere se puoi o non puoi”. E, andato col povero fattore nel frantoio, lo privò anche di quel resto d’olio che l’uomo si era tenuto per il misero cibo e per alimentare la lampada che permetteva di vegliare il figlio nella notte.

Il pubblicano invece, andato dal suo superiore e versate le imposte riscosse, si sentì dire: “Ma qui mancano trecentosettanta assi. Come mai ciò?”.

“Ecco, ora ti dico. Nella città è una vedova con sette figli. Il primo solo è in età di lavorare. Ma non può andare lontano da riva con la barca, perché le sue braccia sono deboli ancora per il remo e la vela, e non può pagare un garzone di barca. Stando vicino a riva, poco pesca, e il pescato basta appena a sfamare quelle otto infelici persone. Non ho avuto cuore di esigere la tassa”.

“Comprendo. Ma la legge è legge. Guai se si sapesse che essa è pietosa! Tutti troverebbero ragioni per non pagare. Il giovinetto cambi mestiere e venda la barca se non possono pagare”.

“È il loro pane futuro… ed è il ricordo del padre”.

“Comprendo. Ma non si può transigere”.

“Va bene. Ma io non posso pensare otto infelici privati del­l’unico bene. Pago io i trecentosettanta assi”.

523.8

Fatte queste cose, i due salirono al Tempio e, passando presso il gazofilacio, il fariseo trasse con ostentazione una voluminosa borsa dal seno e la scosse sino all’ultimo picciolo nel Tesoro. In quella borsa erano le monete prese in più ai negozianti e il ricavato dell’olio levato al fattore e subito venduto ad un mercante. Il pubblicano invece gettò un pugnello di piccioli, dopo aver levato quanto gli era necessario al ritorno al suo luogo. L’uno e l’altro dettero perciò quanto avevano. Anzi, in apparenza, il più generoso fu il fariseo, perché dette fino all’ultimo dei piccioli che aveva seco. Però occorre riflettere che nel suo palazzo egli aveva altre monete e aveva crediti aperti presso dei ricchi cambiavalute.

Indi andarono davanti al Signore. Il fariseo proprio avanti, presso il limite dell’atrio degli Ebrei, verso il Santo; il pubblicano in fondo, quasi sotto la volta che portava nel cortile delle Donne, e stava curvo, schiacciato dal pensiero della sua miseria rispetto alla Perfezione divina. E pregavano l’uno e l’altro.

Il fariseo, ben ritto, quasi insolente, come fosse il padrone del luogo e fosse lui che si degnasse di ossequiare un visitatore, diceva: “Ecco che sono venuto a venerarti nella Casa che è la nostra gloria. Sono venuto benché senta che Tu sei in me, perché io sono giusto. So esserlo. Però, per quanto sappia che soltanto per mio merito sono tale, ti ringrazio, come è legge, di ciò che sono. Io non sono rapace, ingiusto, adultero, peccatore come quel pubblicano che ha gettato contemporaneamente a me un pugnello di piccioli nel Tesoro. Io, lo hai visto, ti ho dato tutto quanto avevo meco. Quell’esoso, invece, ha fatto due parti e a Te ha dato la minore. L’altra, certamente, la terrà per le gozzoviglie e le femmine. Ma io sono puro. Non mi contamino io. Io sono puro e giusto, digiuno due volte alla settimana, pago le decime di quanto possiedo. Sì. Sono puro, giusto e benedetto, perché santo. Ricòrdatelo, o Signore”.

Il pubblicano, dal suo angolo remoto, senza osare di alzare lo sguardo verso le porte preziose dell’hecal[2] e battendosi il petto, pregava così: “Signore, io non son degno di stare in questo luogo. Ma Tu sei giusto e santo, e me lo concedi ancora perché sai che l’uomo è peccatore e, se non viene da Te, diviene un demonio. Oh! mio Signore! Vorrei onorarti notte e giorno, e devo per tante ore essere schiavo del mio lavoro. Lavoro rude che mi avvilisce, perché è dolore al mio prossimo più infelice. Ma devo ubbidire ai miei superiori, perché è il mio pane. Fa’, o mio Dio, che io sappia temperare il dovere verso i superiori con la carità verso i miei poveri fratelli, perché nel mio lavoro non trovi la mia condanna. Ogni lavoro è santo se operato con carità. Tieni la tua carità sempre presente al mio cuore perché io, miserabile qual sono, sappia compatire i miei soggetti, come Tu compatisci me, gran peccatore. Avrei voluto onorarti di più, o Signore. Tu lo sai. Ma ho pensato che levare il denaro destinato al Tempio per sollevare otto cuori infelici fosse cosa migliore che versarlo nel gazofilacio e poi far versare lacrime di desolazione a otto innocenti infelici. Però se ho sbagliato fammelo comprendere, o Signore, e io ti darò fino all’ultimo picciolo, e tornerò al paese a piedi mendicando un pane. Fammi capire la tua giustizia. Abbi pietà di me, o Signore, perché io sono un gran peccatore”.

523.9

Questa la parabola. In verità, in verità vi dico che, mentre il fariseo uscì dal Tempio con un nuovo peccato aggiunto a quelli già fatti avanti di salire al Moria, il pubblicano uscì di là giustificato, e la benedizione di Dio lo accompagnò a casa sua e restò in essa. Perché egli era stato umile e misericordioso, e le sue azioni erano state ancor più sante delle sue parole. Mentre il fariseo solo a parole e all’esterno era buono, mentre nel suo interno era e faceva opere da satana per superbia e durezza di cuore, e Dio lo odiava perciò.

Chi si esalta sarà sempre, prima o poi, umiliato. Se non qui nell’altra vita. E chi si umilia sarà esaltato, specie lassù nel Cielo, ove si vedono le azioni degli uomini nella loro vera verità.

Vieni, Zaccheo. Venite voi che siete con lui. E voi, miei apostoli e discepoli. Vi parlerò ancora in privato».

E, avvolgendosi nel mantello, torna alla casa di Zaccheo.


Notes

  1. les exorcistes avaient pour fonction de chasser les démons et ils l’exerçaient “ selon Israël ”, comme il est dit en 352.15. Quelques scribes (en 349.10) déclarent n’être pas exorcistes, tandis que l’un deux affirme (en 387.7) : “ Nous, qui sommes ornés des signes de l’exorcisme. ” La présence et l’action des exorcistes en Israël sont affirmées par Jésus en 137.5 et confirmées dans une fameuse discussion entre scribes et pharisiens, en 269.7. Le chapitre 350 traite de scribes exorcistes en se servant de formules : c’est là que Jésus déclare qu’il faut distinguer le possédé du malade, bien que le démon ne soit pas étranger aux maladies, et il assure que les démons ne peuvent être vaincus que par le jeûne et la prière.
  2. hécal signifie lieu saint, et c’était la salle qui, dans le Temple de Jérusalem, précédait le débir (il sera mentionné en 534.4) ou Saint des Saints (dont il est fait souvent mention), où était gardée l’Arche et où seul pouvait entrer le grand-prêtre une fois par an.

Note

  1. gli esorcisti avevano la funzione di scacciare demoni e la esercitavano “secondo Israele”, come è detto in 352.15. Alcuni scribi (in 349.10) dichiarano di non essere esorcisti, mentre uno scriba (in 387.7) dice: “noi, ornati dei segni d’esorcismo”. La presenza e l’azione di esorcisti in Israele sono affermate da Gesù in 137.5 e confermate in una famosa disputa con scribi e farisei, segnatamente in 269.7. Di scribi che fanno esorcismi usando formule si parla nel breve capitolo 350, dove Gesù avverte che bisogna distinguere il posseduto dal malato, pur non essendo il demonio estraneo alle malattie, e assicura che i demoni si vincono con la preghiera e il digiuno.
  2. hecal significa luogo santo ed era la sala che nel Tempio di Gerusalemme precedeva il debir (sarà menzionato in 534.4) o Santo dei santi (menzionato spesso), dove era custodita l’Arca e dove poteva entrare soltanto il Sommo Sacerdote una volta all’anno.