Gli Scritti di Maria Valtorta

527. La nature humaine du Christ connaît

527. Ignoranze e tentazioni

527.1

Ils se trouvent déjà sur les pentes de l’Oliveraie, et les trois couples d’apôtres laissés à Jéricho, à Tecua et à Béthanie sont de nouveau réunis au Maître. Mais Judas est toujours absent et les apôtres en parlent à voix basse…

Jésus est d’une infinie tristesse. Les apôtres, qui le remarquent, se disent :

« C’est certainement à cause de Lazare. C’est un homme dont la fin est proche… Et ses sœurs font peine à voir… Le Maître ne peut même pas s’arrêter dans cette maison, à cause de la haine qui le poursuit. Cela aurait été un réconfort pour le malade et ses sœurs, et aussi pour le Maître.

– Moi, je n’arrive pas à comprendre pourquoi il ne le guérit pas ! s’exclame Thomas.

– Ce serait même bien mérité. Un ami… qui l’aide tant… Un juste… murmure Barthélemy.

– Ah ! pour être juste, c’est vraiment un juste ! Je crois que, ces jours-ci, tu t’en es persuadé… dit Simon le Zélote à Barthélemy.

– Oui, c’est vrai. Et ce que tu sous-entends l’est aussi. Je n’étais pas bien convaincu de sa justice… Etant donné leurs relations avec les païens, l’éducation qu’ils ont reçue de leur père qui était très, très… je dirais complaisant envers de nouvelles formes de vie différentes des nôtres…

– Leur mère était un ange, intervient résolument Simon le Zélote.

– C’est peut-être pour cela qu’ils sont des justes… Survolons le passé de Marie. Maintenant, elle s’est rachetée… dit Philippe.

– Oui. Mais tout cela me rendait méfiant. Maintenant, je suis vraiment convaincu, et je m’étonne que le Maître…

527.2

– Mon Frère, déclare Jacques, fils d’Alphée, sait reconnaître la valeur des créatures. Nous en avons souffert, nous aussi, pendant très longtemps, par suite d’une jalousie naturelle, humaine, en voyant les étrangers exaucés plus que nous, qui étions de sa famille. Mais maintenant, nous avons compris que c’est notre façon de voir qui était erronée, et la sienne juste. Nous regardions sa manière de faire comme de l’indifférence et même comme une dépréciation, une incompréhension de notre valeur. Aujourd’hui, nous savons qu’il préfère attirer à lui les personnes difformes et informes. Il séduit par ses moyens infinis les âmes plus mesquines, les plus éloignées, les plus en danger. Vous rappelez-vous la parabole[1] de la brebis égarée ? La vérité, la clé de sa manière d’agir se trouve dans cette parabole. Quand il voit que ses brebis fidèles le suivent ou restent où et comme il le veut, son esprit se repose, mais il se sert de ce repos pour courir après celles qui sont égarées. Il sait que nous l’aimons, que Lazare et ses sœurs l’aiment, tout comme les femmes disciples et les bergers, aussi il ne perd pas son temps à nous donner des preuves spéciales de son amour. Il ne cesse pas de nous aimer. Il nous a toujours dans son cœur. Nous-mêmes y entrons et ne voulons pas en sortir. Mais les autres… les pécheurs, les égarés !… Il doit courir après eux, les attirer par son amour et ses miracles, par sa puissance. Et il le fait. Lazare, Marie et Marthe continueront de l’aimer, même sans miracle…

– C’est vrai, reconnaît André. Pourtant… qu’aura-t-il voulu dire par sa dernière salutation ? Vous l’avez entendu : “ L’amour du Seigneur pour vous se manifestera en proportion de votre amour. Et souvenez-vous que l’amour a deux ailes pour être parfait : la foi et l’espérance, deux ailes d’autant plus démesurées qu’il est plus parfait. ”

– Oui ! Qu’aura-t-il voulu dire ? » s’interrogent plusieurs.

527.3

Un silence. Puis Thomas, avec un grand soupir conclut son discours intérieur :

« …Pourtant ce n’est pas toujours que sa bonne patience obtient la rédemption. Moi aussi, j’ai souffert parfois de la préférence qu’il éprouve à l’égard de Judas…

– Préférence ? Je n’en ai pas l’impression. Il le reprend comme tout autre d’entre nous… dit André.

– Par justice, oui. Mais considère combien plus de rigueur mériterait cet homme…

– C’est vrai.

– Eh bien, j’en ai souffert parfois. Mais maintenant, je comprends qu’il le fait certainement parce que… c’est le plus en difficulté de nous.

– Le plus malheureux, devrais-tu dire, Thomas ! lance Jude. Le plus malheureux ! Vous croyez que cette tristesse (et il montre Jésus qui marche en avant, seul, absorbé dans sa peine) lui est causée par la maladie de Lazare et les larmes de ses sœurs. Moi, je vous dis qu’elle vient de l’absence de Judas. Il espérait que celui-ci le rejoindrait en allant à Beth-Abara. Il espérait au moins le retrouver à Jéricho, Tecua ou à Béthanie au retour. A présent, il n’espère plus. Il a la certitude que Judas agit mal. Je n’ai pas cessé de l’observer… et j’ai vu que son visage a pris cet aspect de délaissement absolu quand toi, Barthélemy, tu as dit : “ Judas n’est pas venu. ”

527.4

– Mais il connaît tous les évènements à venir, j’en suis certain ! s’exclame Jean.

– Beaucoup, pas tous. Je pense que son Père lui en tient quelques-uns cachés par pitié » suppose Simon le Zélote.

Les Onze se divisent en deux groupes : ceux qui acceptent une version et ceux qui sont pour l’autre, et chacun apporte ses raisons.

Jean s’écrie :

« Ah ! moi, je ne veux écouter ni les uns ni les autres, pas plus que moi-même ! Nous sommes tous de pauvres hommes, et nous ne pouvons voir juste. Je vais trouver Jésus et l’interroger.

– Non. Il pourrait penser à tout autre chose, et cette question lui rappellerait Judas, ce qui le ferait souffrir davantage, dit André.

– Mais non : je ne lui dirai pas que nous discutions de Judas. Je lui parlerai comme ça… sans allusion.

– Vas-y ! s’exclame Pierre en poussant Jean. Cela servira à le distraire. Vous ne voyez pas comme il est affligé ?

– J’y vais. Qui vient avec moi ?

– Va, va seul. Avec toi, il parle sans retenue. Ensuite, tu nous raconteras… »

527.5

Jean s’éloigne.

« Maître !

– Jean ! Que veux-tu ? »

Avec un lumineux sourire, Jésus entoure de son bras son apôtre préféré, et il le tient près de lui tout en marchant.

« Nous parlions entre nous et nous avions des doutes sur quelque chose : connais-tu tout l’avenir, ou bien t’est-il caché en partie ? Les uns disaient ceci, les autres cela.

– Et toi, qu’en pensais-tu ?

– J’étais d’avis qu’il valait mieux te poser cette question.

– Et tu es venu. Tu as bien fait. Cela au moins nous sert, à toi et à moi, à profiter d’un moment d’amour… C’est si rare, désormais, de pouvoir avoir un peu de paix…

– C’est vrai ! Comme les premiers temps étaient beaux !

– Oui. Pour l’homme que nous sommes, oui, ils étaient plus beaux. Mais pour l’âme qui est en nous, ceux-ci sont meilleurs, parce que maintenant la Parole de Dieu est plus connue, et parce que nous souffrons davantage. Plus on souffre, et plus on rachète, Jean… Aussi, tout en nous souvenant des jours sereins, nous devons aimer davantage ceux qui nous font souffrir, et qui avec la

souffrance nous attirent des âmes.

527.6

Mais je réponds à ta question. Ecoute : je n’ignore pas, comme Dieu, et je n’ignore pas, comme homme. Je connais les événements à venir, car je suis avec le Père depuis avant le temps et je vois au-delà du temps. Comme homme exempt des imperfections et des limites inhérentes au péché originel et aux fautes, j’ai le don de l’introspection des cœurs. Ce don n’est pas limité au Christ. Mais il appartient à des degrés divers à tous ceux qui, ayant atteint la sainteté, sont tellement unis à Dieu, qu’ils peuvent se dire qu’ils n’opèrent pas par eux-mêmes, mais avec la Perfection qui est en eux. Je puis donc te répondre que, en tant que Dieu, je n’ignore pas les siècles à venir, et que, en tant qu’homme juste, je n’ignore pas l’état des cœurs. »

Jean réfléchit et se tait.

Jésus le laisse un moment, puis il reprend :

« Par exemple, je vois en toi cette pensée : “ Mais alors, mon Maître connaît exactement l’état de Judas ! ”

– Oh ! Maître !

– Oui, je le connais. Je le connais et je continue d’être son Maître, et je voudrais que vous continuiez à être ses frères.

– Maître saint !… Vraiment, tu connais toujours tout ? Nous nous disons parfois que ce n’est pas le cas, car tu vas à des endroits où tu rencontres des ennemis. Avant même de t’y rendre, tu sais que tu vas les y trouver, et tu y vas pour les combattre par ton amour, pour les soumettre à l’amour, ou bien… tu l’ignores et tu ne vois les ennemis que lorsque tu les as en face de toi et que tu lis dans leur cœur ? Une fois, tu m’as dit — tu étais si triste aussi alors, et toujours pour la même raison — que tu étais comme quelqu’un qui ne voit pas…

– J’ai éprouvé aussi ce martyre de l’homme : devoir avancer sans voir, en me fiant totalement à la Providence.

527.7

Je dois tout connaître de l’homme, sauf la faute accomplie. Et cela, non par l’effet d’une barrière mise par mon Père à la chair, au monde et au démon, mais par ma volonté d’homme. Je suis comme vous. Mais je sais vouloir mieux que vous. Aussi je subis les tentations, mais je n’y cède pas, et c’est en cela que réside, comme pour vous, mon mérite.

– Des tentations, toi !… Cela me paraît presque impossible…

– Parce que tu en subis peu. Tu es pur, et tu penses que, l’étant plus que toi, je ne dois pas connaître la tentation. De fait, la tentation charnelle est si faible pour ma chasteté, qu’elle ne m’est jamais sensible. C’est comme si un pétale frappait un bloc de granit sans fissures. Il vole plus loin… Le démon lui-même s’est lassé d’envoyer contre moi ce dard. Mais, Jean, tu ne sais pas combien d’autres tentations m’entourent ?

– Toi ? Tu n’es pas avide de richesses ni d’honneurs… Quoi donc ?…

– Et tu ne penses pas que j’ai une vie, des affections, et des devoirs aussi envers ma Mère, et que cela peut m’inciter à fuir le danger ? Lui, le Serpent, appelle cela “ danger ”, mais son vrai nom c’est “ Sacrifice ”. Et tu ne penses pas que, moi aussi, j’ai des sentiments ? Le moi moral n’est pas absent en moi, et il souffre des offenses, des mépris, des duplicités. Ah ! mon Jean ! Tu ne te demandes pas quel dégoût j’éprouve pour le mensonge et le menteur ? Sais-tu combien de fois le démon me porte à réagir à tout ce qui m’afflige, pour me faire sortir de la mansuétude, pour me rendre dur, intransigeant ? Et enfin, tu ne penses pas combien de fois son souffle brûlant d’orgueil m’insinue : “ Glorifie-toi de ceci ou de cela. Tu es grand. Le monde t’admire. Les éléments te sont soumis ! ” La tentation de se complaire d’être saint ! C’est la plus subtile ! Combien perdent leur sainteté déjà acquise à cause de cet orgueil ! Comment Satan a-t-il corrompu Adam ? En tentant les sens, la pensée, l’esprit. Et ne suis-je pas l’Homme qui doit recréer l’homme ? C’est de moi que viendra la nouvelle humanité. Alors Satan cherche les mêmes voies pour détruire, et pour toujours, la race des enfants de Dieu.

527.8

Maintenant, va trouver tes compagnons et répète-leur mes paroles. Et ne te demande pas si je sais ou non ce que fait Judas. Pense que je t’aime. Cette pensée ne suffit-elle pas pour occuper un cœur ? »

Il lui donne un baiser et le congédie.

Resté seul, il lève les yeux vers le ciel que l’on voit à travers le feuillage des oliviers, et gémit :

« Mon Père ! Fais qu’au moins jusqu’à la dernière heure je puisse tenir caché le Crime, pour empêcher que mes bien-aimés se souillent de sang. Aie pitié d’eux, mon Père ! Ils sont trop faibles pour ne pas réagir à l’offense ! Qu’ils n’aient pas la haine au cœur à l’heure de la Charité parfaite ! »

Et il essuie des larmes que Dieu seul voit…

527.1

Sono già sulle pendici dell’Uliveto e le tre coppie di apostoli lasciate a Gerico, a Tecua e a Betania sono di nuovo riunite al Maestro. Ma Giuda di Keriot è sempre assente e sottovoce gli apostoli ne parlano…

Gesù è di una tristezza infinita. Gli apostoli, che lo notano, dicono fra loro: «È certo per Lazzaro. È proprio un uomo finito… E le sorelle fanno tanta pena… Il Maestro non si può neppure fermare in quella casa, con tanto astio che lo perseguita. Sarebbe stato un conforto per il malato e le sorelle, e anche per il Maestro».

«Io non so capire perché non lo guarisce!», esclama Tommaso.

«Sarebbe anche giusto. Un amico… Tanto aiuto che dà… Un giusto…», mormora Bartolomeo.

«Ah! per giusto è proprio un giusto. In questi giorni io credo che tu te ne sia reso persuaso…», dice lo Zelote a Bartolomeo.

«Sì, è vero. Ed è vero anche ciò che tu sottintendi. Non ero molto persuaso della sua giustizia… Con quella loro dimestichezza con i gentili, con l’educazione avuta dal padre che era molto, molto… dirò condiscendente a nuove forme di vita disformi dalle nostre…».

«La madre era un angelo», dice reciso Simone Zelote.

«Forse per questo essi sono dei giusti… Sorvoliamo sul passato di Maria. Ormai si è redenta…», dice Filippo.

«Sì. Ma tutto questo mi faceva sospettoso. Ora sono proprio persuaso, e stupisco che il Maestro…».

527.2

«Mio fratello sa valutare i valori delle creature. Ne abbiamo sofferto noi pure per molto tempo, di una naturale, umana gelosia, vedendo esauditi più gli estranei che noi di famiglia. Ma adesso abbiamo capito che l’errore era nel nostro pensiero e la giustizia nel suo. Noi giudicavamo il suo modo di fare come indifferenza, e anche come svalutazione, incomprensione del nostro valore. Ora si è compreso. Egli preferisce attirarsi i deformi e gli informi. Egli… seduce, con i suoi mezzi infiniti, le anime più meschine, più lontane, più in pericolo. Vi ricordate la parabola[1] della pecorella smarrita? La verità, la chiave del suo modo di agire è in quella parabola. Quando Egli vede le sue pecore fedeli seguirlo o stare dove e come Egli vuole, il suo spirito riposa. Ma del suo riposo si serve per correre dietro alle smarrite. Lo sa che noi lo amiamo, che Lazzaro e le sorelle lo amano, che le discepole e i pastori lo amano, e perciò non perde il suo tempo con noi, in speciali prove d’amore. Ci ama sempre, noi. Ci ha sempre nel cuore. Noi stessi ci entriamo e non ci vogliamo uscire. Ma gli altri… i peccatori, gli smarriti!… Deve correre dietro ad essi, deve attirarli con l’amore e col miracolo, con la potenza sua. E lo fa. Lazzaro, Maria e Marta continueranno ad amarlo, anche senza miracolo…», dice Giacomo d’Al­feo.

«Questo è vero. Però… Cosa avrà voluto dire col suo ultimo saluto? Avete sentito: “L’amore del Signore per voi si manifesterà in proporzione del vostro amore. E ricordatevi che l’amore ha due ali per essere perfetto, due ali tanto più smisurate quanto più è perfetto: la fede e la speranza”», dice Andrea.

«Già! Che avrà voluto dire?», domandano in diversi.

527.3

Un silenzio. Poi Tommaso, con un grande sospiro, conclude un suo discorso interiore: «…Però non sempre la sua pazienza buona ottiene redenzioni. Anche io ho sofferto talora per la predilezione che mostra a Giuda di Keriot…».

«Predilezione? Non mi pare. Lo rimprovera come ogni altro di noi…», dice Andrea.

«Per giustizia, sì. Ma considera quanto più rigore meriterebbe quell’uomo…».

«Questo è vero».

«Ebbene, io ne ho sofferto delle volte. Ma ora capisco che lo fa certo perché… è il più informe fra noi».

«Il più sciagurato, devi dire, Tommaso! Il più sciagurato. Voi credete che quella tristezza (e accenna a Gesù che se ne va avanti solo, assorto nella sua pena) sia data dalla malattia di Lazzaro e dalle lacrime delle sorelle. Io dico che viene dall’assenza di Giuda. Egli sperava di essere raggiunto per via da lui mentre andava a Betabara. Sperava almeno di ritrovarlo a Gerico, Tecua o a Betania al ritorno. Adesso non spera più. Ha la certezza del malfare di Giuda. Io l’ho sempre osservato… e ho visto che il suo viso ha preso quell’aspetto di assoluta derelizione quando tu, Bartolmai, hai detto: “Giuda non è venuto”», dice il Taddeo.

527.4

«Ma Egli sa le cose avanti che siano, ne sono certo!», esclama Giovanni.

«Molte. Non tutte. Io penso che il Padre suo gliene tenga occulte alcune per pietà», dice lo Zelote.

Gli undici si dividono in due partiti, chi accetta una versione e chi l’altra, e ognuno porta le sue ragioni a sostegno della propria.

Giovanni esclama: «Oh! io non voglio ascoltare né l’uno, né l’altro, neppure me stesso! Siamo tutti poveri uomini e non possiamo vedere giusto. Vado da Gesù e glielo domando».

«No. Potrebbe pensare ad altro e con questa domanda ricordare Giuda e soffrire di più», dice Andrea.

«Ma no. Non gli dirò certo che parlavamo di Giuda. Dirò così… senza riferimenti».

«Vai, vai! Gli servirà a distrarsi. Non vedete come è af­flit­to?», dice Pietro spingendo Giovanni.

«Vado. Chi viene con me?».

«Va’, va’ da solo. Con te parla senza ritegno. E poi ci dici…».

527.5

Giovanni va.

«Maestro!».

«Giovanni! Che vuoi?», e Gesù, con una luce di sorriso sul volto, cinge con un braccio il suo prediletto tenendolo vicino a Sé nel camminare.

«Si parlava fra noi e si era incerti su una cosa. Questa: se Tu sai tutto il futuro, o se ti è in parte nascosto. Chi diceva una cosa e chi l’altra».

«E tu che dicevi?».

«Dicevo che era meglio di tutto chiederlo a Te».

«E così sei venuto. Hai fatto bene. Questo almeno serve a Me e a te a godere un momento di amore… È tanto raro, ormai, poter avere un poco di pace!…».

«È vero! Come erano belli i primi tempi!…».

«Sì. Per l’uomo che siamo noi, erano più belli. Ma per lo spirito che è in noi sono migliori questi. Perché ora è più conosciuta la Parola di Dio e perché soffriamo di più. Più si soffre e più si redime, Giovanni… Per questo, pur ricordando i tempi sereni, dobbiamo amare maggiormente questi che ci dànno dolore, e col dolore ci dànno anime.

527.6

Ma rispondo alla tua domanda. Ascolta. Io non ignoro, come Dio. E non ignoro, come Uomo. Conosco il futuro degli avvenimenti, perché sono col Padre da prima del tempo e vedo oltre il tempo. Come Uomo esente da imperfezioni e limitazioni congiunte alla Colpa e alle colpe, ho il dono dell’introspezione dei cuori. Esso dono non è limitato al Cristo. Ma è in diversa misura di tutti quelli che, avendo raggiunto la santità, sono talmente uniti a Dio da potersi dire che non per sé operano, ma con la Perfezione che è in loro. Perciò posso risponderti che non ignoro come Dio il futuro dei secoli, e non ignoro come Uomo giusto lo stato dei cuori».

Giovanni riflette e tace.

Gesù lo lascia stare qualche momento. E poi dice: «Ad esempio, ora Io vedo in te questo pensiero: “Ma allora il mio Maestro sa esattamente lo stato di Giuda di Keriot!”».

«Oh! Maestro!».

«Sì. Lo so. Lo so e proseguo ad essere il suo Maestro, e vorrei che voi proseguiste ad essere i suoi fratelli».

«Maestro santo!… Ma proprio sempre conosci tutto? Vedi, talora noi ci diciamo che ciò non è, perché Tu vai in luoghi dove trovi nemici. Prima di andarvi lo sai di trovarceli, e ci vai per combatterli col tuo amore, per vincerli all’amore, oppure… non lo sai e vedi i nemici soltanto quando li hai di fronte e ne leggi il cuore? Una volta Tu mi hai detto — eri tanto triste anche allora, e sempre per la stessa causa — che eri come uno che non vede…».

«Ho provato anche questo martirio dell’uomo: il dover procedere senza vedere, affidandosi totalmente alla Provvidenza.

527.7

Io devo conoscere tutto dell’uomo. Meno la colpa consumata. E ciò non per barriera messa dal Padre mio alla carne, al mondo e al demonio, ma dalla mia volontà di uomo. Io sono come voi. Ma so volere più di voi. Perciò subisco le tentazioni, ma non cedo alle tentazioni. E in questo sta, come per voi, il mio merito».

«Tentazioni Tu!… Mi pare quasi impossibile…».

«Perché tu ne soffri poche. Sei puro e pensi che, essendolo Io più di te, non debba conoscere la tentazione. Infatti quella carnale è così debole rispetto alla mia castità, che non è giammai sensibile all’io. È come se un petalo percuotesse un granito senza fessure. Scorre via… Se ne è stancato persino il demonio di avventarmi contro questo dardo. Ma, o Giovanni, non pensi quante altre tentazioni sono intorno a Me?».

«A Te? Tu non sei avido di ricchezze, non di onori… Quali dunque?…».

«E non pensi che ho una vita, degli affetti, e dei doveri anche, verso mia Madre, e che queste cose mi tentano a sfuggire il pericolo? Esso, il Serpente, lo chiama “pericolo”. Ma il suo vero nome è “Sacrificio”. E non pensi che ho dei sentimenti Io pure? L’io morale non è assente in Me, e soffre delle offese, degli scherni, delle doppiezze. Oh! mio Giovanni! Non ti chiedi che schifo sia per Me la menzogna e il menzognero? Sai quante volte il demonio mi tenta a reagire a queste cose, che mi danno dolore, uscendo dalla mansuetudine, divenendo duro, intransigente? E infine, non pensi quante volte soffia il suo bruciante fiato di superbia e dice: “Gloriati di questo o quello. Sei grande. Il mondo ti ammira. Gli elementi ti servono!”. La tentazione di compiacersi di essere santo! La più sottile! Quanti perdono la santità già acquistata per questa superbia! Con che Satana ha corrotto Adamo? Con la tentazione al senso, al pensiero e allo spirito. E Io non sono l’Uomo che deve ricreare l’uomo? Da Me la nuova Umanità. Ed ecco che Satana cerca le stesse vie per distruggere, e per sempre, la razza dei figli di Dio.

527.8

Ora va’ dai compagni e ripeti le mie parole. E non pensare se Io so o non so ciò che fa Giuda. Pensa che ti amo. Non è sufficiente questo pensiero ad occupare un cuore?».

Lo bacia e lo congeda. E rimasto solo di nuovo, alza gli occhi al cielo che si vede fra il fogliame degli ulivi e geme: «Padre mio! Fa’ che almeno, sino all’ultima ora, Io possa tenere occulto il Delitto. Ad impedire che questi miei diletti si sporchino di sangue. Pietà di loro, Padre mio! Sono deboli troppo per non reagire all’offesa! Che essi non abbiano odio in cuore nell’ora della Carità perfetta!», e si asciuga delle lacrime che solo Dio vede…


Notes

  1. parabole relatée en 233.1/4.

Note

  1. parabola, narrata in 233.1/4.