Gli Scritti di Maria Valtorta

639. L’élection de Matthias.

639. L’elezione di Mattia.

639.1

C’est une soirée paisible. Le jour décroît doucement, et le ciel se défait de sa couleur pourpre pour devenir un voile délicat d’améthyste. Ce sera bientôt l’obscurité, mais pour l’instant, il y a encore de la lumière, une douce lumière du soir qui paraît bien faible après l’ardeur de soleil qui l’a précédée.

La vaste cour de la maison du Cénacle, entre les murs blancs de la maison, est bondée comme lors des soirées qui ont suivi la Résurrection. Et de ce rassemblement monte un bruit concordant de prières, interrompues de temps en temps par des pauses de méditation.

La lumière baisse de plus en plus dans la cour enfermée entre les hautes murailles de la maison, et certains apportent des lampes qu’ils posent sur la table près de laquelle sont rassemblés les apôtres : Pierre est au milieu, à ses côtés se trouvent Jacques, fils d’Alphée, et Jean, puis les autres.

La lumière vacillante des petites flammes éclaire par dessous le visage des apôtres en faisant ressortir vivement leurs traits et en montrant leur expression : celle de Pierre est concentrée, comme tendue sous l’effort d’assumer dignement ces premières fonctions de son ministère ; celle de Jacques, fils d’Alphée, est d’une douceur ascétique, celle de Jean sereine et rêveuse ; à côté de lui vient le visage de penseur de Barthélemy, suivi de celui, plein de vivacité, de Thomas ; André semble voilé par son humilité qui le fait rester les yeux presque clos, un peu penché : il semble dire “ je ne suis pas digne ” ; près de lui se trouve Matthieu, le coude appuyé sur la main de l’autre bras, la joue appuyée sur la main du bras soutenu ; et après Jacques, fils d’Alphée, il y a Jude au visage impérieux et avec un regard dont la couleur des yeux et l’expression rappellent si bien celui de Jésus : un vrai dominateur de foules.

Maintenant aussi, il tient l’assemblée tranquille sous le feu de son regard plus que ne le font tous les autres réunis. En dépit de son involontaire majesté royale, on voit cependant affleurer le sentiment d’un cœur plein de componction, spécialement quand vient son tour d’entonner une prière. Quand il dit le psaume[1] : “ Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom rapporte la gloire pour ton amour et pour ta vérité ! Que les païens ne disent pas : où est leur Dieu ? ”, il prie l’âme agenouillée devant Celui qui l’a choisi, et toute la puissance de sa vie intérieure vibre dans sa voix. Lui aussi laisse entendre par toute sa prière : “ Je ne suis pas digne de te servir, toi qui es si parfait. ”

Philippe, à côté de lui, a le visage déjà marqué par les ans bien qu’il soit encore dans l’âge viril. Il semble contempler un spectacle connu de lui seul et se tient, les mains pressant ses joues, un peu penché et un peu triste… pendant que Simon le Zélote regarde en haut, au loin, et a un sourire intime qui embellit son visage, qui n’est pas beau, mais que sa distinction austère rend attrayant. Jacques, fils de Zébédée, impulsif et frémissant, récite ses prières comme s’il parlait encore au Maître aimé, et le psaume 12[2] sort impétueusement de son âme enflammée.

Ils terminent par le long et très beau psaume 118 qu’ils disent une strophe chacun, reprenant leur tour par deux fois pour arriver à la fin.

639.2

Puis ils se recueillent tous en silence jusqu’à ce que Pierre, qui s’est assis, se relève comme sous le coup d’une inspiration subite, en priant à haute voix, les bras tendus, comme le faisait Jésus :

« Envoie-nous ton Esprit, Seigneur, pour que nous puissions voir dans sa lumière.

– Maran-atà » répondent-ils tous.

Pierre se recueille en une intense et muette prière, mais peut-être écoute-t-il plus qu’il ne prie, ou du moins attend-il des paroles de lumière… Puis il relève la tête et, de nouveau, desserre les bras — qu’il tenait croisés sur sa poitrine. Et comme il est petit par rapport à la plupart des autres, il monte sur son siège pour dominer la petite foule qui se presse dans la cour et pour être vu de tous. Eux, comprenant qu’il va parler, se taisent en le regardant avec attention.

639.3

« Mes frères, il était nécessaire que s’accomplisse l’Ecriture où, par la bouche de David, l’Esprit Saint a parlé[3] de Judas. C’est lui qui a servi de guide à ceux qui ont arrêté Jésus, notre béni Seigneur et Maître.

C’était l’un des nôtres et il avait sa part de notre ministère. Mais son élection devint sa perte, car Satan entra en lui de diverses façons, de sorte que, d’apôtre de Jésus, il en fit un traître à son Seigneur. Il crut triompher et tirer profit, et se venger ainsi du Saint qui avait déçu les immondes espérances de son cœur plein de toutes sortes de concupiscences. Mais alors qu’il croyait savourer sa réussite, il comprit que l’homme qui se rend esclave de Satan, de la chair, du monde, ne triomphe pas, mais au contraire mord la poussière comme tout vaincu. Et il se rendit compte que la saveur des nourritures procurées par l’homme et par Satan est très amère et diffère totalement du pain suave et simple que Dieu donne à ses enfants. Il connut alors le désespoir et se mit à haïr tout le monde après avoir haï Dieu, il maudit tout ce que le monde lui avait donné, puis il se donna la mort en se pendant à un olivier de l’oliveraie qu’il avait acquise par ses iniquités. Le jour où le Christ sortit glorieux de la mort, son corps décomposé et déjà rempli de vers se rompit et ses entrailles se répandirent par terre au pied de l’olivier, en rendant impur cet endroit.

Sur le Golgotha plut le sang rédempteur et il purifia la terre, car c’était le sang du Fils de Dieu incarné pour nous. Sur la colline proche du lieu de l’infâme Conseil, ce ne fut pas du sang, ni des larmes de véritable remords, mais l’ordure des viscères décomposées qui plut sur la poussière. Car nul autre sang ne pouvait se mélanger à celui, très saint, du Christ en ces jours de purification dans lesquels l’Agneau nous lavait dans son sang, et moins que jamais la terre, qui buvait le sang du Fils de Dieu, ne pouvait boire aussi le sang du fils de Satan.

L’affaire est bien connue. Nous savons que, dans sa rage de damné, Judas rapporta au Temple l’argent de l’infâme marché, en frappant de cet argent impur le visage du grand-prêtre. Nous savons aussi qu’avec cet argent, pris au Trésor du Temple, mais qui ne pouvait y être reversé — car c’était le prix du sang —, les princes des prêtres et les anciens décidèrent, après débat, d’acheter le champ du potier comme l’avaient annoncé les prophéties[4], qui spécifiaient jusqu’à son prix. Et l’endroit passera dans les siècles sous le nom d’Hakeldama.

Tout ce qui se rapporte à Judas est donc clos, et il faut que disparaisse d’entre nous jusqu’au souvenir de son visage. Mais nous devons nous rappeler quels chemins il a pris pour tomber, de la condition d’appelé du Seigneur au Royaume céleste, à celle de prince dans le royaume des ténèbres éternelles. Cela nous permettra de ne pas les fouler imprudemment, nous aussi, en devenant d’autres Judas pour la Parole que Dieu nous a confiée et qui est encore le Christ, Maître parmi nous.

639.4

Cependant il est écrit[5] dans le livre des Psaumes : “ Que son enclos devienne désert, et qu’il ne se trouve personne pour y habiter. Qu’un autre reçoive sa charge. ” Il faut donc que, de ces hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur a vécu parmi nous, allant et venant, depuis le baptême de Jean jusqu’au jour où il nous fut enlevé pour monter au Ciel, il y en ait un qui soit établi avec nous témoin de sa résurrection. Et il faut le faire promptement pour qu’il soit présent avec nous au baptême de feu dont le Seigneur nous a parlé, afin que lui aussi, qui n’a pas reçu l’Esprit Saint du Maître très saint, le reçoive directement de Dieu, en soit sanctifié et illuminé, ait les vertus que nous aurons, puisse juger et remettre, et faire ce que nous ferons, et que ses actes soient valides et saints.

Je proposerais de le choisir parmi les plus fidèles des disciples, ceux qui ont souffert pour Jésus et lui sont restés fidèles même quand il était ignoré du monde. Plusieurs, avant de venir à nous, étaient disciples de Jean, le Précurseur du Messie ; ce sont des hommes profondément spirituels, modelés depuis des années pour le service de Dieu. Ils étaient très chers au Seigneur, en particulier Isaac qui avait tant souffert à cause de Jésus enfant. Mais vous savez que son cœur s’est brisé dans la nuit qui suivit l’Ascension. Nous ne le regrettons pas. Il a rejoint son Seigneur. C’était l’unique désir de son cœur… C’est aussi le nôtre… Mais nous devons souffrir notre passion. Isaac l’avait déjà vécue. Proposez donc quelques noms parmi ceux-ci, afin que nous puissions choisir le douzième apôtre selon les usages de notre peuple, en laissant dans les circonstances les plus graves au Très-Haut le pouvoir de l’indiquer, lui qui sait. »

639.5

Ils se consultent, mais il ne faut pas longtemps aux disciples les plus importants — parmi ceux qui ne sont pas bergers — pour communiquer à Pierre que, d’un commun accord avec les dix apôtres, ils proposent Joseph, fils de Joseph de Saba, pour honorer son père, martyrisé pour le Christ, en son fils disciple fidèle, et Matthias, pour les mêmes raisons que le premier, et en outre pour honorer son premier maître, Jean-Baptiste.

Pierre ayant accepté leur conseil, ils font avancer les deux hommes vers la table, et prient, les bras tendus en avant dans l’attitude ordinaire des Juifs :

« Seigneur très-haut, Père, Fils, et Esprit Saint, Dieu unique et trine, toi qui connais les cœurs, montre celui que tu as choisi pour prendre dans ce ministère et cet apostolat la place de Judas, qui a manqué aux devoirs de sa charge.

– Maran-atà » répondent-ils tous en chœur.

Comme ils n’ont ni dé, ni quoi que ce soit d’autre pour tirer au sort, et comme ils se refusent à utiliser de l’argent, ils ramassent des petits cailloux dans la cour, de pauvres petits cailloux, autant de blancs que de noirs. Ils décident que les blancs seront pour Matthias et les autres pour Joseph. Ils les enferment dans un sac qu’ils vident de son contenu, le secouent et le présentent à Pierre. Celui-ci trace sur lui un geste de bénédiction, y plonge la main et, priant avec les yeux levés au ciel, qui s’est fleuri d’étoiles, il tire un caillou : blanc comme la neige.

639.6

Le Seigneur a indiqué Matthias pour succéder à Judas.

Pierre passe devant la table et l’embrasse “ pour le rendre semblable à lui ”, dit-il.

A leur tour, les dix autres font le même geste au milieu des acclamations de la petite foule.

Enfin, Pierre revient à sa place, en tenant par la main l’élu qu’il garde à son côté. Il se trouve désormais entre Matthias et Jacques, fils d’Alphée, et il dit :

« Viens à la place que Dieu t’a réservée et efface par ta justice le souvenir de Judas, en nous aidant, nous tes frères, à accomplir les œuvres que Jésus nous a dit d’accomplir. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit toujours avec toi. »

Il se tourne vers la foule pour la congédier…

Pendant que les disciples se séparent lentement par une porte secondaire, les apôtres entrent dans la maison pour conduire Matthias à Marie, qui est recueillie en prière dans sa pièce, afin que le nouvel apôtre reçoive aussi de la Mère de Dieu une parole de salutation et d’élection.

639.1

È una placida sera. La luce decade dolcemente facendo del cielo, poc’anzi porpureo, un delicato velario d’ametista. Presto sarà buio, ma per ora ancora è luce, ed è dolce questa luce serotina languida dopo tanto ardore di sole.

Il cortile della casa del Cenacolo, vasto fra i muri bianchi della casa, è pieno di gente come nelle sere dopo la Risurrezione. E da questa gente raccolta sale un brusio concorde di preghiere, interrotte ogni tanto da pause di meditazione.

Calando sempre più la luce nel cortile, chiuso fra le alte mura della casa, alcuni portano dei lumi che mettono sul tavolo presso il quale sono radunati gli apostoli: Pietro al centro, al suo fianco Giacomo d’Alfeo e Giovanni, poi gli altri.

La luce palpitante delle fiammelle illumina di sotto in su i volti apostolici, dando grande risalto ai loro tratti e mostrando le loro espressioni: concentrata quella di Pietro, come tesa nello sforzo di fare degnamente queste prime funzioni del suo ministero; di una mitezza ascetica quella di Giacomo d’Alfeo; serena e sognante quella di Giovanni, e al suo fianco il viso di pensatore di Bartolomeo, seguito da quello pieno di vivacità di Tommaso e poi da quello di Andrea, velato dalla sua umiltà che lo fa stare ad occhi quasi chiusi, un poco chino: pare che dica “io non sono degno”; vicino a lui Matteo, un gomito puntato sulla mano dell’altro braccio, la guancia appoggiata sulla mano del braccio sorretto; e, dopo Giacomo d’Alfeo, il Taddeo dal viso d’imperio e dallo sguardo così ricordante, nel colore e nell’espressione, quello di Gesù: un vero dominatore di folle.

Anche ora tiene quieta l’assemblea, tenendola sotto il fuoco dei suoi occhi più che non lo facciano tutti gli altri presi insieme; eppure, dalla sua involontaria imponenza regale si vede affiorare il sentimento compunto del cuore, specie quando viene il suo turno di intonare una preghiera. Quando dice il salmo[1]: «Non a noi, Signore, non a noi, ma al tuo Nome da’ gloria per la tua misericordia e fedeltà, perché non abbiano a dire le nazioni: “Dove è il loro Dio?”», egli prega realmente con l’anima inginocchiata davanti a Colui che lo ha eletto, e il sentimento più forte nel suo interno vibra nella sua voce; anche egli dice con tutto il suo pregare: «io non son degno di servire Te, così perfetto».

Filippo, al suo fianco, volto già segnato dagli anni sebbene ancor nell’età virile, sembra uno che contempli uno spettacolo noto a lui solo, e sta con le mani premute contro le guance, un poco chino e un poco mesto… mentre lo Zelote guarda in alto, lontano, e ha un intimo sorriso che gli fa più bello il volto non bello ma attraente per la sua signorilità austera. Giacomo di Zebedeo, tutto impulso e fremiti, dice le sue preghiere come ancora parlasse al Maestro amato, e il 12° salmo[2] esce irruente dal suo spirito acceso. Terminano col lungo e bellissimo salmo 118°, che dicono una strofa per uno, ripetendo per due volte il turno per compire il numero delle strofe.

639.2

Poi si raccolgono tutti in silenzio sinché Pietro, che si è seduto, sorge in piedi come sotto l’impulso di un’ispirazione, pregando forte a braccia aperte come faceva il Signore: «Manda a noi il tuo Spirito, o Signore, perché noi si possa vedere nella sua Luce».

«Maran-atà», dicono tutti.

Pietro si raccoglie in un intenso e muto pregare, ma forse è più un ascoltare che un pregare, o per lo meno un attendere parole di luce… Poi alza il capo di nuovo e di nuovo disserra le braccia che aveva incrociate sul petto e, poiché è piccolo rispetto ai più, sale sul suo sedile per dominare la piccola folla che si assiepa nel cortile e per essere visto da tutti. E tutti, comprendendo che ha da parlare, tacciono guardandolo attenti.

639.3

«Fratelli miei, era necessario che si adempisse quella Scrittura predetta[3] dallo Spirito Santo per bocca di Davide riguardo a Giuda, il quale fu di guida a coloro che catturarono il Signore e Maestro nostro benedetto: Gesù.

Egli, Giuda, era uno dei nostri ed ebbe la sorte di questo ministero. Ma la sua elezione si mutò per lui in rovina, perché Satana entrò in lui per molte vie e da apostolo di Gesù lo fece traditore del suo Signore. Credette di trionfare e godere e vendicarsi così del Santo, che aveva deluso le speranze immonde del suo cuore pieno di ogni concupiscenza. Ma allor che credeva di trionfare e godere, comprese che l’uomo che si fa schiavo di Satana, della carne, del mondo, non trionfa, ma anzi morde la polvere come chi è sconfitto. E conobbe che il sapore dei cibi dati dall’uomo e da Satana è amarissimo e diverso totalmente dal pane soave e semplice che Dio dà ai suoi figli. E allora conobbe la disperazione e odiò tutto il mondo dopo avere odiato Dio, e maledisse tutto ciò che il mondo gli aveva dato, e si dette la morte appiccandosi ad un ulivo dell’uliveto che si era comperato con le sue iniquità, e il giorno che il Cristo risorse glorioso da morte il suo corpo putrido e già verminoso crepò e le sue viscere si sparsero a terra a pie’ dell’ulivo, rendendo immondo quel luogo.

Sul Golgota piovve il Sangue redentore e purificò la Terra, perché era il Sangue del Figlio di Dio incarnatosi per noi. Sul colle che è presso al luogo dell’infame Consiglio non sangue, non lacrime di rimorso buono, ma lordure di viscere sfatte piovvero sulla polvere. Perché non poteva nessun altro sangue mescolarsi a quello santissimo in quei giorni di purificazione, nei quali l’Agnello ci lavava nel suo Sangue, e men che mai poteva la Terra, che beveva il Sangue del Figlio di Dio, bere anche il sangue del figlio di Satana.

La cosa è risaputa. E con questo si sa ancora che, nel suo furore di dannato, Giuda riportò nel Tempio il denaro dell’infame mercato percuotendo con esso, immondo, il volto del Sommo Sacerdote. E si sa che con quel denaro, preso dal Tesoro del Tempio, ma che in esso più non poteva venire riversato perché era prezzo di sangue, i principi dei Sacerdoti e gli Anziani, consigliatisi fra loro, hanno comperato il campo del vasaio, così come avevano detto le profezie[4] specificando persino il prezzo di esso. E il luogo passerà alle storie dei secoli col nome di Aceldama.

E tutto quanto è di Giuda così è detto, e sparisca di fra mezzo a noi anche il ricordo del suo volto, ma si abbia presente le vie per le quali da vocato dal Signore al Regno celeste scese ad esser principe nel Regno delle tenebre eterne, onde non calcarle imprudentemente noi pure divenendo altri Giuda, per la Parola che Dio ci ha affidata e che è ancora il Cristo, Maestro fra noi.

639.4

Però sta scritto[5] nel libro dei Salmi: “Diventi la loro abitazione deserta, né vi sia chi la abiti e il suo ufficio lo prenda un altro”. Bisogna dunque che di questi uomini, i quali sono stati insieme con noi per tutto il tempo in cui il Signore Gesù è stato con noi, andando e venendo, a cominciare dal Battesimo da parte di Giovanni fino al giorno in cui di mezzo a noi fu assunto al Cielo, uno sia con noi costituito testimone della Risurrezione di Lui. E occorre farlo con sollecitudine, perché sia presente con noi al Battesimo di Fuoco, del quale il Signore ci ha parlato, onde egli pure, che non ricevette lo Spirito Santo dal Maestro Ss., lo riceva direttamente da Dio e ne sia santificato e illuminato, ed abbia le virtù che noi avremo, e possa giudicare e rimettere e fare ciò che noi faremo, e siano validi e santi i suoi atti.

Io proporrei di scegliere costui fra i fedelissimi fra i fedeli discepoli, quelli che già hanno patito per Lui rimanendogli fedeli anche quando Egli era l’Ignorato dal mondo. Molti di essi vengono a noi da Giovanni Precursore del Messia, animi modellati da anni al servizio di Dio. Il Signore li aveva molto cari, e carissimo fra essi Isacco, che tanto aveva patito per causa di Gesù infante. Ma voi lo sapete che il suo cuore si è spezzato nella notte che seguì l’Ascensione del Signore. Non lo rimpiangiamo. Egli è ricongiunto al suo Signore. Era l’unico desiderio del suo cuore… È anche il nostro… Ma noi dobbiamo patire la nostra passione. Isacco l’aveva già patita.

Proponete dunque voi qualche nome fra questi, onde si possa eleggere il dodicesimo apostolo secondo gli usi del nostro popolo, lasciando nelle occorrenze più gravi al Signore altissimo la potestà di indicare, Lui che sa».

639.5

Si consultano fra loro. Non passa molto tempo che i più importanti discepoli (fra i non pastori), di comune accordo con i dieci apostoli, comunicano a Pietro che essi propongono Giuseppe figlio di Giuseppe di Saba, per onorare il padre, martire per Cristo col figlio discepolo fedele, e Mattia, per le stesse ragioni del primo e inoltre per onorare anche il suo primo maestro: Giovanni.

E avendo accettato Pietro il loro consiglio, fanno venire avanti al tavolo i due, e pregano intanto con le braccia tese in avanti nella posa abituale degli ebrei: «Tu, Signore altissimo, Padre, Figlio e Spirito Santo, unico e trino Iddio, che conosci i cuori di tutti, mostra quale di questi due Tu hai scelto a prendere in questo ministero e apostolato il posto dal quale prevaricò Giuda, per andare al posto di lui».

«Maran-atà», fanno coro tutti.

Non avendo dadi o altra cosa con cui tirare la sorte, e non volendo usare denaro per questa funzione, prendono dei sassetti sparsi nel cortile, dei poveri sassolini, tanti di bianchi, tanti di scuri, in numero uguale, decidendo che quelli bianchi sono per Mattia e gli altri per Giuseppe, e li chiudono in una borsa che vuotano da ciò che conteneva, la scuotono e la offrono a Pietro che, tracciato su essa un gesto di benedizione, vi immerge la mano e, pregando con gli occhi al cielo che si è fiorito di stelle, estrae un sasso: bianco come neve.

639.6

Il Signore ha indicato Mattia per successore di Giuda.

Pietro passa sul davanti della tavola e lo abbraccia «per farlo simile a lui», dice. Anche gli altri dieci ripetono lo stesso gesto fra le acclamazioni della piccola folla.

In ultimo Pietro, dopo esser tornato al suo posto tenendo per mano l’eletto che tiene al suo fianco — così Pietro è ora fra Mattia e Giacomo d’Alfeo — dice: «Vieni al posto che Dio ti ha serbato e cancella con la tua giustizia il ricordo di Giuda, aiutando noi, tuoi fratelli, a compiere le opere che Gesù Ss. ci ha detto di compiere. La grazia del Signore nostro Gesù Cristo sia sempre con te».

Si volge a tutti congedandoli…

Mentre i discepoli sfollano lentamente da una uscita secondaria, gli apostoli rientrano nella casa conducendo Mattia a Maria, che è raccolta in preghiera nella sua stanza, perché anche dalla Madre di Dio il novello apostolo riceva la parola di saluto e di elezione.


Notes

  1. le psaume : il s’agit du Ps 115, 1-2.
  2. le psaume 12 et le psaume 118 sont, dans la Néo-Vulgate, les Ps 13 et 119.
  3. a parlé, en Ps 41, 10.
  4. les prophéties : elles se trouvent en Jr 32, 6-10 ; Za 11, 12-13.
  5. il est écrit en Ps 69, 26 ; 109, 8.

Note

  1. il salmo, che è Salmo 115, 1-2.
  2. 12° salmo e salmo 118° sono, nella neo-volgata, Salmo 13 e Salmo 119.
  3. predetta, in: Salmo 41, 10.
  4. le profezie, che sono in: Geremia 32, 6-10; Zaccaria 11, 12-13.
  5. sta scritto, in: Salmo 69, 26; 109, 8.