Os Escritos de Maria Valtorta

162. Les conversions humaines d’Eli le pharisien et de Simon, fils d’Alphée.

162. As conversões humanas

162.1

Par un jardin potager dont tous les sillons commencent à verdir, Jésus entre dans une grande cuisine où les deux Marie les plus âgées (la femme de Cléophas et Marie Salomé) préparent le dîner.

« Paix à vous !

– Oh, Jésus ! Maître ! »

Les deux femmes se retournent et le saluent, l’une tenant un beau poisson qu’elle est en train d’ouvrir, l’autre le chaudron plein de légumes qu’elle fait bouillir et qu’elle avait retiré de son crochet pour voir où en était la cuisson. Leurs bons visages un peu flétris, rougis par la flamme et le travail, sourient de joie ; sous l’effet du bonheur, ils semblent rajeunir et embellir.

« C’est prêt dans un instant, Jésus. Tu es fatigué ? Tu dois avoir faim, dit sa tante Marie, qui a la familiarité d’une parente et qui, je crois, aime Jésus plus que ses propres enfants.

– Pas plus que d’habitude. Mais je mangerai certainement avec plaisir les bons plats que Marie et toi m’avez préparés. Et les autres de même. Les voilà qui arrivent.

– Ta Mère est dans la chambre du haut. Tu sais ? Simon est venu… Oh, je suis vraiment contente, ce soir ! Non : pas complètement, parce que… Tu le sais, toi, quand je serai vraiment contente…

– Oui, je le sais. »

Jésus attire à lui sa tante, l’embrasse sur le front puis dit :

« Je connais ton désir et je sais que tu envies Salomé, sans qu’il y ait de péché. Mais un jour viendra où, comme elle, tu pourras dire : “ Tous mes enfants appartiennent à Jésus. ”

162.2

Je vais trouver Maman. »

Il sort, monte le petit escalier extérieur qui mène à la terrasse qui, pour une bonne moitié, recouvre la maison ; l’autre partie est oc­cupée par une vaste pièce d’où sortent de grosses voix d’hommes et, de temps à autre, la douce voix de Marie, cette voix claire et virginale de jeune fille que les années n’ont pas altérée, cette même voix qui a dit “ Je suis la servante du Seigneur ” et qui chantait des berceuses à son bébé.

Jésus s’approche sans bruit, tout en souriant parce qu’il entend sa Mère dire :

« Ma demeure, c’est mon Fils. Et je n’éprouve aucune douleur d’être loin de Nazareth sauf lorsqu’il est parti. Mais s’il est auprès de moi… ah, plus rien ne me manque ! Et puis, je ne crains rien pour ma maison : vous y êtes, vous…

– Oh ! Regarde, voilà Jésus ! » crie Alphée, fils de Sarah, qui, ayant le visage tourné vers la porte, est le premier à y voir apparaître Jésus.

« Je suis là, oui. Que la paix soit avec vous tous. Maman ! »

Il embrasse sa Mère sur le front et reçoit son baiser. Puis il se tourne vers ces hôtes inattendus que sont son cousin Simon, Alphée, fils de Sarah, le berger Isaac et ce Joseph que Jésus avait recueilli à Emmaüs[1] après le verdict du Sanhédrin.

« Nous étions allés à Nazareth, mais Alphée nous a avertis qu’il fallait venir ici, et nous sommes venus. Et Alphée a voulu nous accompagner, ainsi que Simon, explique Isaac.

– Cela me semblait trop beau de venir, dit Alphée.

– Moi aussi, je voulais te saluer, rester un peu avec toi et avec Marie, achève Simon.

– Et moi, je suis très heureux d’être parmi vous. J’ai bien fait de ne pas rester sur l’autre rive, comme le désiraient les habitants de Qédesh, où j’étais arrivé en allant de Guerguesa à Mérom, pour revenir ensuite par l’autre rive.

– Tu viens de là bas ? !

– Oui, je me suis montré dans les endroits où j’étais déjà allé, et encore plus loin. Je suis allé jusqu’à Giscala.

– Quelle longue route !

– Mais quelle récolte ! Sais-tu, Isaac ? Nous avons été les hôtes du rabbi Gamaliel. Il s’est montré bien bon. Ensuite, j’ai rencontré le chef de la synagogue de la Belle Eau. Il vient, lui aussi. Je te le confie. Et puis… et puis… j’ai trois nouveaux disciples… »

Jésus sourit, manifestement heureux.

« De qui s’agit-il ?

– D’un vieillard de Chorazeïn. Je lui ai rendu service autrefois, et, pour me montrer son amour, ce pauvre homme, un vrai juif sans préventions, a travaillé la région pour moi comme un parfait laboureur le fait pour son sol. Le second est un enfant de cinq ans, guère plus, intelligent, hardi. Je lui avais déjà parlé la première fois que je suis allé à Bethsaïde, et il s’en est souvenu mieux que les adultes. Le troisième est un ancien lépreux. Je l’ai guéri un soir près de Chorazeïn, il y a déjà longtemps, puis je l’ai quitté. Je le retrouve maintenant parlant de moi sur les monts de Nephtali. Et pour confirmer ses dires, il lève ce qui lui reste de ses mains, guéries mais partiellement diminuées, et il montre ses pieds, guéris mais déformés, avec lesquels il fait beaucoup de route, pourtant. A ce qui lui reste, les gens comprennent à quel point il a été malade et ils croient à ses paroles accompagnées de larmes de reconnaissance. Il m’a été facile de parler là-bas, parce que quelqu’un m’avait déjà fait connaître et avait amené les autres à croire en moi. J’ai ainsi pu faire de nombreux miracles. Celui qui croit réellement peut tant ! »

Alphée écoute sans mot dire. Il ne cesse d’acquiescer de la tête alors que Simon baisse la tête sous le reproche implicite. Quant à Isaac, il jubile ouvertement de la joie de son Maître, qui va raconter le miracle accompli peu de temps auparavant sur le petit-fils d’Eli.

162.3

Mais le dîner est prêt et les femmes, aidées par Marie, préparent la table dans la grande salle, apportent les plats, puis se retirent en bas. Seuls les hommes restent, et Jésus offre, bénit et distribue les parts.

Mais après quelques bouchées à peine, Suzanne monte annoncer :

« Eli est arrivé avec des serviteurs et de nombreux cadeaux. Mais il souhaiterait te parler.

– Je viens tout de suite. Ou plutôt, fais-le monter. »

Suzanne sort et revient peu après avec le vieil Eli accompagné de deux serviteurs qui portent un grand panier. Derrière, les femmes – Marie exceptée – observent avec curiosité.

« Que Dieu soit avec toi, mon bienfaiteur, salue le pharisien.

– Et avec toi, Eli. Entre. Que veux-tu ? Ton petit-fils est encore malade ?

– Oh ! Il va très bien ! Il saute dans le jardin comme un cabri. Mais, tout à l’heure, j’étais tellement bouleversé, tellement sens dessus dessous que j’ai manqué à tous mes devoirs. Je désire te prouver ma reconnaissance et je te prie de ne pas refuser les petits cadeaux que je t’offre : un peu de nourriture pour tes disciples et toi. Ce sont des produits de mes domaines. Et puis… je voudrais… je voudrais t’avoir à table demain pour te dire encore merci et de faire honneur en compagnie d’amis. Ne refuse pas, Maître. Je pourrais croire que tu ne m’aimes pas et que, si tu as guéri Elisée, c’est seulement par amour pour lui, pas pour moi.

– Je te remercie. Mais ces cadeaux n’étaient pas nécessaires.

– tous les grands et les savants les acceptent. C’est l’usage.

– Moi aussi.

162.4

Mais il y a surtout un cadeau que j’accepte bien volontiers, que je cherche même.

– De quoi s’agit-il ? Dis-le-moi. Si je le peux, je te l’offrirai.

– Il s’agit de votre cœur, de votre pensée. Donnez-les-moi, pour votre bien.

– Mais je te les consacre, Jésus béni ! En douterais-tu ? J’ai eu… oui… j’ai eu des torts envers toi. Mais, maintenant, j’ai compris. J’ai aussi appris la mort de Doras qui t’avait offensé… Pourquoi souris-tu, Maître ?

– Un souvenir…

– Je pensais que tu ne croyais pas à ce que je disais.

– Oh si ! Je sais que la mort de Doras t’a ému plus encore que le miracle de ce soir. Mais ne crains pas Dieu, si réellement tu as compris et si réellement tu veux être dorénavant l’un de mes amis.

– Je vois que tu es vraiment un prophète. Moi, c’est vrai, je craignais davantage… Je venais surtout à toi par crainte d’un châtiment semblable à celui de Doras. Et, ce soir, je me suis dit : “ Voilà, le châtiment est venu : il est encore plus atroce parce qu’il n’a pas frappé le vieux chêne dans sa propre vie, mais dans ses affections, dans sa joie de vivre, en foudroyant le petit chêne qui faisait toute ma joie. ” C’est cela qui m’amenait, plus encore que mon malheur. J’avais compris que cela aurait été juste, comme pour Doras…

– Tu avais compris que cela aurait été juste, mais tu ne croyais pas encore en celui qui est bon.

– Tu as raison. Mais, maintenant, ce n’est plus la même chose. J’ai compris.

162.5

Alors, tu viens chez moi, demain ?

– Eli, j’avais décidé de partir dès l’aurore. Mais pour que tu ne puisses pas t’imaginer que je te méprise, je repousse mon départ d’un jour. Demain, je viendrai chez toi.

– Ah ! Tu es vraiment bon ! Je m’en souviendrai toujours.

– Adieu, Eli, et merci pour tout. Ces fruits sont superbes, ces fromages doivent être très crémeux, le vin est certainement des meilleurs. Mais tu pouvais tout donner aux pauvres en mon nom.

– Il y en a pour eux aussi, si tu veux, au fond. C’était une offrande pour toi.

– Alors nous distribuerons celle-là ensemble, demain, avant ou après le repas, comme tu veux. Que la nuit te soit paisible, Eli.

– A toi de même. Adieu. »

Il part avec ses serviteurs.

Pierre, qui a vidé, avec une mimique expressive, tout ce que contenait le panier pour le rendre aux serviteurs, pose une bourse sur la table devant Jésus et, comme s’il terminait une réflexion intérieure, constate :

« Ce sera bien la première fois que ce vieil hibou fait l’aumône.

– C’est vrai, confirme Matthieu. Moi, j’étais avare, mais lui, il me dépassait. Par son usure, il a multiplié ses biens par deux.

– Eh bien… s’il se repent… C’est beau, n’est-ce pas ? dit Isaac.

– Oui, c’est beau. Et il semble bien qu’il en soit ainsi, approuvent Philippe et Barthélemy.

– Le vieil Eli converti ! Ah, ah ! »

Pierre rit de bon cœur.

162.6

Simon, le cousin de Jésus, qui est resté pensif, dit :

« Jésus, je voudrais… je voudrais te suivre. Pas comme tes apôtres, mais au moins comme les femmes. Permets-moi de m’unir à ma mère et à la tienne. Tous viennent… moi, moi qui suis ton parent… Je ne prétends pas avoir une place parmi eux. Mais au moins comme cela, comme un bon ami…

– Que Dieu te bénisse, mon fils ! Comme j’attendais ces mots de ta part ! S’écrie Marie, femme d’Alphée.

– Viens. Je ne repousse personne et ne force personne. Je n’exige pas non plus tout de tous. Je prends ce que vous pouvez me donner. Il est bon que les femmes ne restent pas tout le temps seules, quand nous irons dans des régions qui leur sont inconnues. Merci, mon frère.

– Je vais l’annoncer à Marie, dit la mère de Simon avant d’achever : Elle est déjà, en bas, dans sa petite chambre, et elle prie. Elle en sera bien contente. »…

162.7

…Le soir tombe rapidement. On allume une lanterne pour descendre par l’escalier, déjà dans la pénombre du crépuscule. Les uns partent à droite, les autres à gauche, pour se reposer.

Jésus sort et va au bord du lac. Le village est parfaitement calme, les rues désertes de même que la rive, et il n’y a personne sur le lac en cette nuit sans lune. Il n’y a que les étoiles dans le ciel et le clapotis du ressac sur la grève. Jésus monte dans la barque tirée sur le rivage, s’y assied, pose un bras sur le rebord, y appuie la tête et reste dans cette position.

Matthieu le rejoint très prudemment :

« Tu dors, Maître ? demande-t-il doucement.

– Non, je réfléchis. Viens ici avec moi, puisque tu ne dors pas.

– Tu m’as paru troublé, et je t’ai suivi. N’es-tu pas content de ta journée ? Tu as touché le cœur d’Eli, tu as trouvé Simon, fils d’Alphée comme disciple…

– Matthieu, tu n’es pas un homme simple comme Pierre ou Jean. Tu es subtil et instruit. Sois donc franc. Serais-tu heureux de ces conquêtes ?

– Mais… Maître… ils sont toujours meilleurs que moi, et tu m’as dit, ce jour-là, que tu étais très heureux de ce que je me sois converti.

– Oui. Mais toi, tu t’étais réellement converti. Et tu étais franc dans ton évolution vers le Bien. Tu venais à moi sans tout un travail de réflexion, tu venais poussé par la volonté de ton âme. Il n’en va pas de même d’Eli… pas même de Simon. Le premier n’est touché que superficiellement : l’homme Eli a été secoué, pas l’âme d’Eli. Elle est restée la même. Une fois retombée l’émotion que le miracle de Doras et de son petit-fils ont suscitée en lui, il redeviendra l’Eli d’hier et de toujours. Quant à Simon… Simon lui aussi n’est encore qu’un homme. S’il m’avait vu insulté plutôt qu’exalté, il m’aurait plaint et, comme toujours, il m’aurait quitté. Ce soir, il s’est rendu compte qu’un vieillard, un enfant et un lépreux savent faire ce que lui, mon parent, ne sait pas faire. Il a vu que l’orgueil d’un pharisien s’est plié devant moi, et il a décidé : “ Moi aussi. ” Mais ce ne sont pas ces conversions décidées à la suite de considérations humaines qui me rendent heureux. Elles me dépriment au contraire.

162.8

Reste avec moi, Matthieu. Dans le ciel il n’y a pas de lune, mais du moins les étoiles brillent. Dans mon cœur, ce soir, il n’y a que des larmes. Que ta compagnie soit l’étoile de ton Maître affligé…

– Mais, Maître, si je peux… bien sûr ! C’est que je suis toujours un grand malheureux, un pauvre bon à rien. J’ai trop péché pour pouvoir te plaire. Je ne sais pas parler. Je ne sais pas encore dire les paroles nouvelles, pures, saintes, maintenant que j’ai abandonné mon vieux langage de fraude et de luxure. Et je crains de n’être jamais capable de parler avec toi et de toi.

– Non, Matthieu, tu es l’homme avec toute ta pénible expérience d’homme. Tu es donc celui qui, pour avoir goûté d’abord la fange et maintenant le miel céleste, peut parler des deux saveurs, en faire une véritable analyse, et comprendre, comprendre et faire comprendre à tes semblables d’aujourd’hui et de plus tard. Et ils te croiront, justement parce que tu es l’homme, ce pauvre homme qui, grâce à sa volonté, devient l’homme, l’homme juste rêvé par Dieu. Laisse-moi, moi qui suis l’Homme-Dieu, m’appuyer sur toi, qui es l’humanité que j’aime jusqu’à quitter le ciel pour toi et mourir pour toi.

– Non, pas mourir ! Ne me dis pas que tu meurs pour moi !

– Pas pour toi, Matthieu, mais pour tous les Matthieu de la terre et de tous les siècles. Embrasse-moi, Matthieu, embrasse ton Christ, pour toi, pour tous. Soulage ma fatigue de Rédempteur incompris. Moi, je t’ai soulagé de ta souffrance de pécheur. Essuie mes larmes… car, Matthieu, être si peu compris, voilà mon amertume.

– Oh, Seigneur, Seigneur ! Oui, oui ! »

Matthieu, assis auprès du Maître qu’il entoure d’un bras, le console par son amour…

162.1

Do meio das hortaliças, que já estão começando a ficar muito viçosas por todos os lados, Jesus passa para uma cozinha muito espaçosa, onde as duas Marias, já anciãs, (Maria de Cléofas e Maria Salomé) estão cozinhando e preparando a ceia.

– A paz esteja convosco!

– Oh! Jesus! Mestre!

As duas mulheres se viraram para saudá-lo, tendo uma nas mãos um belo peixe, que ela estava destripando, e a outra segurando ainda o caldeirão cheio de verduras, que estão sendo cozidas, e que ela tinha acabado de tirar do gancho para ver em que ponto estava o cozimento. Os rostos delas, tranquilos e cheios de rugas, aquecidos pelas chamas do fogo e pelo esforço no trabalho, estão sorridentes e alegres, parecendo terem-se tornado mais jovens e belos, pela felicidade que sentem.

– Daqui a pouco estará pronto, Jesus. Estás cansado? Deves estar com fome –diz a tia Maria com uma confiança de parenta, de quem ama Jesus, mais até do que aos seus próprios filhos.

– Não estou mais do que de costume. Mas certamente irei comer com prazer a boa comida que tu e Maria me preparastes. Creio que os outros farão a mesma coisa. Ei-los que já vêm chegando.

– A mamãe está no quarto de cima. Sabes!… Simão chegou… Oh! Eu estou completamente contente nesta tarde! Não. Completamente, não, porque… Tu sabes quando é que eu estaria completamente contente.

– Sim, Eu sei.

Jesus puxa para perto de Si a tia, e a beija na fronte. E depois diz:

– Eu sei qual é o teu desejo e qual a tua inveja que, sem pecado, tens de Salomé. Mas chegará o dia em que, como ela, poderás dizer: “Todos os meus filhos estão com Jesus.”

162.2

Agora Eu vou à Mamãe.

Jesus sai, e sobe pela escadinha externa, chegando ao terraço, que está sobre a casa, cobrindo talvez a metade dela, enquanto a outra metade está ocupada por um vasto salão, do qual estão vindo as vozes grossas dos homens e, nos intervalos, a voz doce de Maria, a límpida voz virginal de menina, que os anos não conseguiram fazer desafinar, aquela mesma voz que pronunciou as palavras: “Eis aqui a escrava do Senhor”, e que depois cantou o canto de ninar para o seu Menino.

Jesus se aproxima, sem fazer barulho, sorrindo porque está ouvindo sua mãe dizer:

– A minha morada é o meu Filho. E não sinto pena por estar fora de Nazaré, a não ser quando Ele está longe. Mas, se estiver perto de mim… oh! nada mais me falta. E também não me preocupo pela minha casa. Porque aqui estais vós…

– Oh! Olha lá Jesus –grita Alfeu de Sara que, estando virado para a porta, é o primeiro a ver Jesus.

– Estou aqui, sim. A paz esteja com todos vós. Minha mãe!

Beija sua mãe na fronte, e por ela é beijado. Depois, vira-se para os hóspedes inesperados, que são o seu primo Simão, Alfeu de Sara, o pastor Isaque e aquele José, que tinha sido acolhido por Jesus em Emaús[1], depois do veredito do Sinédrio.

– Nós tínhamos ido para Nazaré, mas Alfeu nos disse que precisava vir aqui. Então, viemos. E Alfeu quis acompanhar-nos, e Simão também –explica Isaque.

– Pareceu-me um sonho poder vir –diz Alfeu.

– E eu também queria te cumprimentar, estar um pouco contigo e com Maria –termina Simão.

– Eu estou muito contente por estar convosco. Fiz bem em não ficar mais tempo, como queriam os habitantes de Kedeque, onde Eu tinha chegado, quando fui de Guerguesa até o Meron, passando pelo outro lado.

– É de lá que estás vindo?

– Sim. Eu Me fiz ver nos lugares onde já tinha estado, e também em outros. Fui até Gíscala.

– Que caminhada!

– Mas também, que colheita! Sabes, Isaque? Fomos hóspedes do rabi Gamaliel. Ele foi muito bom. Depois, encontrei-me com o sinagogo de Águas Belas. Ele também vem. Entrego-o aos teus cuidados. E depois… adquiri três discípulos…

Jesus sorri abertamente, todo feliz.

– Quem são eles?

– Um velhinho, em Corozaim. Eu o ajudei por algum tempo, o pobrezinho, que é um verdadeiro israelita sem prevenções, para mostrar-me o seu amor, preparou para Mim toda a região, como um perfeito arador prepara o solo. O outro é um menino: tem cinco anos, ou pouco mais. É inteligente, corajoso. Também a ele Eu tinha falado, desde a primeira vez que fui a Betsaida, e ele se recordou disso melhor do que os grandes. O terceiro é um antigo leproso. Eu o curei perto de Corozaim, numa tarde, há já bastante tempo, e depois o deixei. Agora o reencontrei como meu anunciador nos montes de Neftali. E, para confirmar as suas palavras, ele costuma levantar os restos de suas mãos, curadas, mas parcialmente mutiladas, e mostra também os seus pés curados, ainda que deformados, com os quais ele anda por tantas estradas. O povo pode fazer uma ideia de quanto ele estava doente, ao vê-lo, e crê nas palavras dele, temperadas com suas lágrimas de reconhecimento. Para Mim foi fácil falar por lá, porque havia alguém que já me havia tornado conhecido, e persuadido os outros a crerem em Mim. Pude fazer muitos milagres. Tudo isso pode alcançar quem crê de verdade…

Alfeu concorda sem falar, concorda continuamente movendo a cabeça, enquanto Simão inclina a fronte, sob a repreensão que se subentende, e Isaque se alegra abertamente com a alegria do Mestre, que está para contar o milagre operado, pouco, antes sobre o neto de Eli.

162.3

A ceia já está pronta, e as mulheres, com Maria, preparam a mesa no grande salão, levando os pratos, e retirando-se depois para baixo. Ficam somente os homens, e Jesus faz o oferecimento, abençoa e distribui as partes.

Poucos bocados haviam sido consumidos, quando Susana sobe para dizer:

– Chegou Eli com seus servos e muitos presentes. Mas ele gostaria de falar contigo.

– Vou imediatamente. Ou melhor, faze-o subir.

Susana vai, e volta pouco depois com o velho Eli, acompanhado de dois servos que vêm trazendo um grande cesto. Atrás, as mulheres, menos a Virgem Maria, olham com curiosidade.

– Deus esteja contigo, meu Benfeitor –saúda o fariseu.

– E contigo também, Eli. Entra. Que queres? Ainda não está bem o netinho?

– Oh! Ele está muito bem. Pula no jardim como um cabrito. Mas eu estava tão atordoado, tão confuso, que acabei faltando com o meu dever. Quero mostrar-te a minha gratidão e peço-te que não recuses a ninharia que te ofereço. É um pouco de alimento para Ti e para os teus. São produtos dos meus campos. E depois… eu gostaria… eu gostaria de convidar-te amanhã à minha mesa. Para dizer-te de novo os meus agradecimentos e prestar-te uma honra, em meio aos meus amigos. Não recuses, Mestre. Senão, eu ficaria pensando que não me amas e que, se curaste Eliseu, foi só por amor a ele, não a mim.

– Eu te agradeço. Mas não eram necessários os presentes.

– Todos os grandes e doutos aceitam. É o costume.

– Eu também.

162.4

Só que há um presente que Eu aceito de muito boa vontade e até procuro.

– Qual é? Dize-o. Se eu puder, te darei.

– O vosso coração. O vosso pensamento. Dai-me. Para o vosso bem.

– Mas eu tos consagro, Jesus bendito. Será que poderás duvidar disto? Eu tenho cometido… sim… tenho cometido injustiças para contigo. Mas agora compreendi. Fiquei sabendo também da morte de Doras, que te ofendeu… Por que é que estás sorrindo, Mestre?

– Porque eu estava me lembrando de uma coisa.

– Pensei que não estivesses acreditando no que estou dizendo.

– Oh! Não. Eu sei que ficaste comovido com a morte de Doras. Mais ainda do que com o milagre desta tarde. Mas, não tenhas medo de Deus, se realmente chegaste a compreender, e se realmente queres, de agora em diante, ser meu amigo.

– Vejo que és realmente um profeta. Eu, realmente, estava mais é com medo… e vinha a Ti mais por medo de um castigo igual ao de Doras do que pela desventura. Nesta tarde eu disse: “Aí está. O castigo chegou. E ainda mais atroz, porque veio ferir, não o velho carvalho em sua própria vida, mas em seu afeto, em sua alegria de viver, fulminando o meu carvalhinho, que me fazia feliz.” Cheguei a compreender que teria sido justo, como foi para Doras…” Chegaste a compreender que teria sido justo. Mas ainda não acreditavas em quem é bom.

– Tens razão. Mas agora não sou mais assim. Eu compreendi.

162.5

Irás, então, à minha casa amanhã?

– Eli, Eu havia resolvido partir amanhã, ao romper da aurora. Mas, para que não fiques pensando que Eu te desprezo, vou adiar um dia. Amanhã estarei em tua casa.

– Oh! És bom de verdade. Eu me lembrarei sempre disso.

– Adeus, Eli. Obrigado por tudo. Tuas frutas são muito bonitas, e estes pequenos queijos devem estar amanteigados, e o vinho deve ser ótimo. Mas tu podias dar tudo aos pobres em meu nome.

– Aí dentro, há também para eles, se assim queres. Está no fundo, por debaixo de tudo. A oferta era para Ti.

– Isto, então, vamos distribui-lo amanhã juntos, antes ou depois da refeição. Que a noite te seja agradável, Eli.

– E a Ti também. Adeus –e ele vai-se embora com os seus servos.

Pedro, que tirou tudo o que estava na cesta para poder entregá-la aos servos, revelando em seu rosto toda espécie de impressões, pega a bolsa e a põe sobre a mesa, diante de Jesus, e diz, como para terminar o seu discurso interior:

– Será esta a primeira vez que aquela velha coruja faz uma esmola.

– É verdade –confirma Mateus–. Eu era avarento, mas ele era mais do que eu. Dobrou as suas posses com a usura.

– Mas,… Se ele se corrige… É uma bela coisa, não e mesmo? –diz Isaque.

– É uma bela coisa, certamente. Parece que é mesmo –concordam Filipe e Bartolomeu.

– O velho Eli convertido! Ah! Ah!

Pedro ri com prazer.

162.6

O primo Simão, que ficou o tempo todo pensativo, diz:

– Jesus, eu gostaria… de acompanhar-te. Não como estes. Mas, pelo menos como as mulheres. Deixa que eu me una à minha mãe e à tua. Todos vão a Ti… e eu, eu que sou um parente… Não pretendo ter um lugar entre estes. Mas, pelo menos, como um bom amigo…

– Deus te abençoe, meu filho! Há quanto tempo eu esperava esta palavra de ti –grita Maria de Alfeu.

– Vem. Eu não rejeito a ninguém, nem forço ninguém. Também não exijo tudo de todos. Tomo o que me podeis dar. É bom que as mulheres não estejam sempre sozinhas, quando sairmos por regiões que, para elas, são desconhecidas. Obrigado, meu irmão.

– Eu vou contá-lo a Maria –diz a mãe de Simão.

E termina dizendo:

– Ela está lá em baixo, no seu quartinho, rezando. Ficará bem alegre com esta notícia.

162.7

… A tarde vem chegando rápida. Acende-se uma luz para se poder descer pela escada, que já está ficando escura com o crepúsculo, e uns vão para a direita, outros para a esquerda, descansar.

Jesus também sai, e vai para a beira do lago. A cidade está toda parada, as ruas desertas, como também a beira do lago, e o próprio lago está “despovoado”, nesta tarde sem luar. Só se vêem as estrelas no céu e só se ouve o barulho da ressaca espraiando-se na areia. Jesus entra na barca, que foi puxada para a beira, assenta-se, põe um braço sobre a borda, sobre ele inclina a cabeça, ficando assim. Não sei se Ele está pensando ou rezando.

Com muito cuidado, aproxima-se dele Mateus:

– Mestre, estás dormindo? –pergunta-lhe em voz baixa.

– Não. Estou pensando. Fica comigo, já que não estás dormindo.

– Parecias-me perturbado, e vim te acompanhando. Não estás contente com o trabalho de hoje? Tocaste o coração de Eli, adquiriste como discípulo Simão de Alfeu…

– Mateus, tu não és simples como Pedro e João. Tu és astuto, és instruído. Sejas também sincero. Sentir-te-ias feliz com estas conquistas?

– Mas…Mestre… Eles são sempre melhores do que eu, e Tu me disseste naquele dia, que estavas muito feliz por eu ter me convertido…

– Sim. Mas tu estavas realmente convertido. E eras sincero em tua evolução para o Bem. Vinhas a Mim sem todo aquele trabalho de pensamento, vinhas por vontade do teu espírito. Com Eli não é assim… nem com Simão. O primeiro foi tocado apenas na superfície: é o homem-Eli, que foi abalado. Não é o espírito-Eli. Aquele é sempre igual. Quando cair a efervescência que o milagre de Doras e do netinho produziu nele, será de novo o Eli de antes e de sempre. Simão!… Simão, ele também não é outra coisa senão um homem. Se me tivesse visto sendo insultado, em vez de exaltado, teria tido dó de Mim, mas teria me abandonado, como sempre. Nesta tarde, ele percebeu que um velhinho, um menino e um leproso sabem fazer o que ele, que é meu parente, não sabe; ele viu que o orgulho de um fariseu curvou-se diante de Mim, e decidiu: “Eu também.” Mas não são essas conversões, acontecidas sob o estímulo de considerações humanas, que me fazem feliz. Pelo contrário, elas até me aviltam.

162.8

Fica comigo, Mateus. No céu não há luar, mas pelo menos as estrelas estão brilhando. Em meu coração, nesta tarde, não há mais do que lágrimas. Que a tua companhia seja a estrela do teu aflito Mestre…

– Mas, Mestre, imagina só… se eu posso! É que eu sou um grande infeliz, sempre, um pobre inepto. Pequei demais, para que possa agradar-te. Não sei falar. Não sei ainda falar as palavras novas, puras, santas, agora que eu deixei a minha antiga linguagem de fraude e de luxúria. E tenho medo de que nunca seja capaz de falar contigo e sobre Ti.

– Não, Mateus. Tu és o homem com toda a tua penosa experiência de homem. És, pois, como alguém que, por ter comido lama, e comendo agora o mel celeste, podes dizer quais são os dois sabores e dar deles a verdadeira análise e compreender, compreender e fazer compreender aos teus semelhantes de agora e do futuro. Acreditarão em ti, porque de fato és o homem, o pobre homem que, por sua vontade, torna-se o homem, o homem justo sonhado por Deus. Deixa que Eu, o Homem-Deus, me apoie em ti, humanidade que Eu amo, a ponto de deixar o Céu por ti e morrer por ti.

– Não. Morrer, não. Não digas que morres por mim!

– Não por ti, Mateus, mas por todos os Mateus da terra e dos séculos. Abraça-me, Mateus, beija o teu Cristo, por ti e por todos. Alivia a meu cansaço de Redentor incompreendido. Eu te aliviei do teu cansaço de pecador. Enxuga o meu pranto… por ser assim tão pouco compreendido, Mateus, esta é que é a minha amargura.

– Oh! Senhor! Sim! Sim!…

E Mateus, sentado ao lado do Mestre, que ele cinge com um braço, consola-o com o seu amor…


Notes

  1. à Emmaüs : voir l’épisode 140.4/6.

Notas

  1. em Emaús, no episódio de 140.4/6