Os Escritos de Maria Valtorta

198. Jésus rencontre sa Mère à Béthanie.

198. O encontro com a mãe em Betânia.

198.1

Par la route ombragée qui relie le mont des Oliviers à Béthanie – et je pourrais dire que la montagne avec ses verts contreforts arrive jusqu’à la campagne de Béthanie –, Jésus et ses disciples marchent rapidement jusqu’à la ville de Lazare.

Il n’y est pas encore entré qu’on le reconnaît et que des messagers volontaires se répandent dans tous les sens pour annoncer sa venue. Grâce à cela, Lazare et Maximin accourent d’un côté, Isaac avec Timon et Joseph de l’autre, et en troisième lieu Marthe avec Marcelle, qui relève son voile afin de se baisser pour baiser le vêtement de Jésus ; tout de suite après surviennent Marie, femme d’Alphée, et Marie Salomé qui vénèrent le Maître, puis embrassent leurs fils. Pendant ce temps, le petit Yabeç — que Jésus tient toujours par la main —, ballotté au milieu de tous ces gens qui arrivent, écarquille les yeux avec stupéfaction ; de son côté, Jean d’En-Dor, se sentant étranger, se retire à part au fond du groupe. Et voici que s’avance, sur le sentier qui mène à la maison de Simon, la Mère de Jésus.

Jésus laisse tomber la main de Yabeç et repousse doucement ses amis pour se hâter vers elle. Les mots bien connus déchirent l’air, se détachant comme un solo d’amour au-dessus du bourdonnement de la foule : « Mon Fils ! » ; « Maman ! » Ils s’embrassent ; on sent, dans le baiser, de Marie l’angoisse de celle qui a craint pendant si longtemps et qui, maintenant, au moment de la délivrance de la terreur qui l’a possédée, ressent la fatigue de l’effort qu’elle a fait à la mesure du danger qu’il a couru…

Jésus, qui le comprend, lui fait une caresse et dit :

« En plus de mon ange gardien, j’avais le tien, Mère, pour veiller sur moi. Il ne pouvait rien m’arriver de mal.

– loué soit le Seigneur. Mais j’ai tant souffert !

– Je voulais venir plus rapidement, mais j’ai dû emprunter une autre route pour t’obéir. Et cela a été un bien, parce que ton ordre, ma Mère, comme toujours, a produit de belles fleurs.

– Ton obéissance, mon Fils !

– Ton sage commandement, Mère… »

Ils se sourient comme deux amoureux. Mais est-il possible que cette femme soit la mère de cet homme ? Où sont les seize années de différence ? La fraîcheur et la grâce du visage et du corps virginal font de Marie la sœur de son Fils qui est, lui, dans la plénitude de son splendide développement humain.

« Tu ne me demandes pas la raison de cette belle floraison ? demande Jésus sans cesser de sourire.

– Je sais que mon Jésus ne me cache rien.

– Chère Maman ! »

Il lui donne encore un baiser…

Les gens qui se sont tenus à quelques mètres paraissent ne pas observer la scène. Mais je parie qu’il n’y en a pas un, de tous ces yeux qui semblent regarder ailleurs, qui ne se porte un instant sur ce doux tableau.

198.2

Celui qui regarde plus que tout autre, c’est Yabeç. Jésus l’a abandonné quand il a couru embrasser sa Mère et ce pauvre enfant est resté seul car, dans l’empressement des questions et des réponses, on n’a plus prêté attention à lui… Il examine attentivement, puis incline la tête, lutte contre le chagrin… mais à la fin il n’y tient plus et fond en larmes en gémissant : « Maman ! Maman ! »

Tous, et Jésus et Marie les premiers, se retournent, tous tentent d’y remédier ou se demandent quel est cet enfant.

Marie, femme d’Alphée, accourt, ainsi que Pierre — ils étaient ensemble — en demandant tous deux :

« Pourquoi pleures-tu ? »

Mais avant que Yabeç, étreint par son grand chagrin, puisse retrouver son souffle pour parler, Marie accourt et le prend dans ses bras :

« Oui, mon petit enfant, la Maman ! Ne pleure plus et excuse- moi si je ne t’ai pas vu plus tôt. Voici, mes amis, mon petit enfant… »

On se rend compte que Jésus, en parcourant ces quelques mètres, doit lui avoir confié :

« C’est un petit orphelin que j’ai pris avec moi. »

Le reste, Marie l’a deviné. L’enfant pleure encore, mais avec moins de peine, et comme Marie le tient dans ses bras et l’em­brasse, il finit par sourire, son visage encore tout baigné de larmes.

« Viens que je t’essuie toutes ces larmes. Tu ne dois plus pleurer ! Donne-moi un baiser… »

Yabeç… ne demandait que cela et, après tant de caresses d’hommes barbus, il est heureux d’embrasser la joue si douce de Marie.

198.3

Pendant ce temps, Jésus a recherché et trouvé Jean d’En-Dor, et il va le prendre dans le coin où il se tient, à l’écart. Tandis que les apôtres saluent Marie, Jésus vient à elle tenant par la main Jean d’En-Dor :

« Mère, voici l’autre disciple. Ces deux fils, c’est ton ordre qui les a obtenus.

– Ton obéissance, mon Fils », répète Marie. Et elle salue l’homme en disant : « La paix est avec toi. »

L’homme, cet homme rude, inquiet, qui avait déjà bien changé depuis ce matin où le caprice de Judas avait amené Jésus à En-Dor, finit de se dépouiller de son passé alors qu’il s’incline devant Marie. Je crois qu’il en est ainsi, tant le visage qui se redresse après la profonde inclination paraît serein, réellement “ pacifié ”.

198.4

Tout le monde se dirige vers la maison de Simon : Marie avec Yabeç dans ses bras, Jésus qui tient par la main Jean d’En-Dor et puis, autour et derrière, Lazare et Marthe, les apôtres avec Maximin, Isaac, Joseph, Timon.

Ils entrent dans la maison sur le seuil de laquelle le vieux serviteur de Simon vénère Jésus et son maître.

« Paix à toi, Joseph, ainsi qu’à cette maison », dit Jésus en levant la main pour bénir, après l’avoir posée sur la tête blanche du vieil homme.

Une fois passé leur premier mouvement de joie, Lazare et Marthe se montrent un peu tristes, et Jésus les interroge :

« Pourquoi donc, mes amis ?

– Parce que tu n’es pas avec nous, et parce que tout le monde vient à toi excepté l’âme que nous voudrions tout à toi.

– Affermissez votre patience, votre espérance, votre prière. Et puis, je suis avec vous. Cette maison !… Cette maison n’est que le nid d’où le Fils de l’homme volera chaque jour vers de chers amis, si voisins dans l’espace mais, à considérer les choses surnaturellement, infiniment plus proches dans l’amour. Vous êtes dans mon cœur et je suis dans le vôtre. Peut-on être plus proches que cela ? Mais ce soir nous serons ensemble. Veuillez vous asseoir à ma table.

– Ah ! Pauvre de moi ! Et moi qui reste à flâner ici ! Viens, Salomé, nous avons du travail ! »

Le cri de Marie, femme d’Alphée, fait sourire tout le monde, alors que la bonne parente de Jésus se lève rapidement pour vaquer à ses occupations.

Mais Marthe la rejoint :

« Marie, ne te fais pas de souci pour la nourriture. Je vais donner des ordres. Contente-toi de préparer les tables. Je t’enverrai les sièges qui seront nécessaires et tout ce qu’il faut. Viens, Marcelle. Je reviens tout de suite, Maître.

198.5

– J’ai vu Joseph d’Arimathie, Lazare. Il vient lundi ici avec des amis.

– Oh ! Alors, ce jour-là, tu m’appartiens !

– Oui. Il vient pour que nous soyons ensemble, et aussi pour organiser une cérémonie qui concerne Yabeç. Jean, conduis l’enfant sur la terrasse. Il s’amusera. »

Jean, toujours obéissant, se lève aussitôt de sa place, et peu après on entend le babil de l’enfant et le bruit de ses petits pieds sur la terrasse qui entoure la maison.

« Cet enfant, explique Jésus à sa Mère, à ses amis, aux femmes, parmi lesquelles se trouve Marthe qui s’est empressée pour ne pas perdre une minute de joie auprès du Maître, c’est le petit-fils d’un paysan de Doras. Je suis passé par Esdrelon…

– Est-il vrai que les champs sont désolés et qu’il veut les vendre ?

– Pour être désolés, ils le sont ! Pour ce qui est de la vente, je l’ignore. Un paysan de Yokhanan m’en a parlé, mais je ne sais pas si c’est sûr.

– S’il vendait… je les achèterais volontiers pour te procurer un asile même au milieu de ce nid de serpents.

– Je ne crois pas que tu y parviennes. Yokhanan est décidé à les acquérir.

– Nous verrons… Mais continue ton récit. Qui sont ces paysans ? Il a dispersé tous ceux qui s’y trouvaient.

– Oui. Ceux-ci viennent de ses terres de Judée, au moins le vieillard qui est le parent de l’enfant. Il le gardait dans le bois comme un animal sauvage, pour que Doras ne l’aperçoive pas… et il y était depuis l’hiver…

– Oh, le pauvre enfant ! Mais pourquoi ? »

Les femmes sont toutes bouleversées.

« Parce que son père et sa mère ont été ensevelis sous l’éboulement qui a eu lieu aux environs d’Emmaüs. Tous : père, mère, frères. Lui, il a échappé à la mort parce qu’il n’était pas à la maison. On l’a conduit chez son vieux grand-père. Mais que pouvait faire un paysan de Doras ? Toi, Isaac, tu as parlé de moi comme d’un sauveur, même pour ce cas.

– Ai-je mal fait, Seigneur ? demande humblement Isaac.

– Tu as bien fait. Dieu le voulait. Le vieillard m’a confié l’enfant qui doit aussi devenir majeur ces jours-ci.

– Oh, le pauvre ! Il est si petit à douze ans ! Mon Jude mesurait le double à cet âge-là… Et Jésus ? Quelle fleur ! » dit Marie, femme d’Alphée.

Salomé ajoute :

« Même mes fils étaient bien plus forts ! »

Et Marthe murmure :

« Vraiment, il est petit ! Je croyais qu’il n’avait pas encore dix ans.

– Ah ! La faim, c’est effroyable ! Or il a souffert de la faim depuis qu’il est au monde. Et maintenant… Que pouvait bien lui donner le vieil homme, si là-bas tout le monde meurt de faim ? dit Pierre.

– Oui, il a beaucoup souffert. Mais il est très bon et intelligent. Je l’ai pris pour consoler le vieillard et l’enfant.

198.6

– Tu l’adoptes ? demande Lazare.

– Non. Je ne le peux pas. »

– Dans ce cas, c’est moi qui le prends. »

Pierre voit se dissiper son espoir et pousse un vrai gémissement :

« Seigneur ! Tout pour lui ? »

Jésus sourit :

« Lazare, tu as déjà beaucoup fait et je t’en suis reconnaissant. Mais cet enfant, je ne peux te le confier. C’est “ notre ” enfant à nous tous. Il fait la joie des apôtres et du Maître. De plus, il grandirait ici dans le luxe. Je veux lui faire don de mon manteau royal : “ l’honnête pauvreté ”, celle que le Fils de l’homme veut pour lui-même, pour pouvoir approcher les plus grandes misères sans humilier personne. Tu as reçu encore récemment un cadeau de moi…

– Ah oui ! Le vieux patriarche et sa fille. La femme est très active, et le vieil homme est bon.

– Où sont-ils maintenant ? Je veux dire : à quel endroit ?

– Mais ici, à Béthanie ! Crois-tu que j’aurais voulu éloigner la bénédiction que tu m’envoyais ? La femme travaille au lin. Ce travail demande des mains légères et expertes. Quant au vieillard, étant donné qu’il voulait absolument travailler, je l’ai mis aux ruches. Hier – n’est-ce pas, ma sœur ? –, sa longue barbe était toute dorée : les abeilles, en essaimant, s’y étaient toutes attachées, et il leur parlait comme à ses filles. Il est heureux.

– Je le crois bien ! Sois béni ! Dit Jésus.

– Merci, Maître.

198.7

Mais cet enfant t’occasionnera des frais ! Me permettrais-tu au moins…

– C’est moi qui m’occupe de son vêtement de fête ! » s’écrie Pierre.

Tout le monde rit de son impulsivité.

« Très bien, mais il aura besoin d’autres vêtements. Simon, sois gentil. Moi aussi, je suis sans enfants. Permets que Marthe et moi nous nous consolions en lui faisant faire de petits habits. »

Pierre, ainsi sollicité, s’émeut tout de suite :

« Les habits… oui… mais le vêtement de mercredi, c’est moi qui m’en charge. Le Maître me l’a promis, et il a dit que j’irai avec sa Mère l’acheter demain. »

Pierre dit tout cela par crainte de quelque changement à son détriment.

Jésus sourit :

« Oui, Mère. Je te prie d’accompagner Simon, demain. Sinon, cet homme va mourir d’angoisse. Tu le conseilleras pour le choix.

– Moi, j’ai dit : vêtement rouge et ceinture verte. Cela ira très bien, mieux que cette couleur qu’il porte maintenant.

– Le rouge ira très bien, répond doucement Marie. Jésus lui aussi portait un vêtement rouge. Mais je dirais que, sur le rouge, il vaudrait mieux une ceinture rouge, ou du moins avec une broderie rouge.

– Moi, je faisais cette proposition parce que je vois que Judas, qui est brun, est très beau avec ces bandes vertes sur son habit rouge.

– Mais elles ne sont pas vertes, mon ami ! Dit en riant Judas.

– Non ? Et quelle couleur est-ce alors ?

– On appelle cette couleur “ veine d’agate ”.

– Et que veux-tu que j’en sache ? ! Elle me paraissait verte. Je l’ai vue aussi sur les feuilles… »

Marie intervient avec bienveillance :

« Simon a raison. C’est exactement la couleur que prennent les feuilles aux premières pluies de Tisri…

– Voilà ! Et comme les feuilles sont vertes, je disais que la ceinture était verte » conclut Pierre, satisfait.

La douce Marie a apporté paix et joie jusque dans ce petit détail.

198.8

« Appelez l’enfant ! » demande Marie.

Il arrive aussitôt, avec Jean.

« Comment t’appelles-tu ? demande Marie avec une caresse.

– Je m’appelle… je m’appelais Yabeç. Mais maintenant j’attends un nom…

– Tu en attends un ?

– Oui, Yabeç veut un nom qui signifie que je l’ai sauvé. Tu le chercheras, Mère. Un nom d’amour et de salut. »

Marie réfléchit… puis elle dit :

« Marjiam (Maarhgziam). Tu es la petite goutte dans la mer de ceux qui sont sauvés par Jésus. Il te plaît ? Ce nom, outre le salut, sera aussi mon souvenir de moi.

– Il est très beau, dit l’enfant tout content.

– Mais n’est-ce pas un nom de femme ? demande Barthélemy.

– Avec un “ l ” final au lieu d’un “ m ”, quand cette petite goutte d’humanité sera adulte, vous pourrez changer son nom en nom d’homme. Maintenant, il porte le nom que lui a donné la Mère. N’est-ce pas ? »

L’enfant approuve et Marie le caresse.

Sa belle-sœur tâte le petit manteau de Yabeç et l’interpelle :

« C’est de la belle laine, mais elle a une de ces couleurs ! Qu’en dis-tu ? Je le teindrai en rouge très foncé. Cela ira bien.

– nous le ferons demain soir, car alors il aura son nouveau vêtement. Maintenant, nous ne pouvons le lui enlever. »

Marthe dit à l’enfant :

« Viendrais-tu avec moi, mon petit ? Je t’emmène tout près d’ici pour voir plein de choses, et puis on revient ici… »

Yabeç ne refuse pas. Il ne refuse jamais rien… mais il paraît un peu intimidé de partir avec une femme presque inconnue. Il dit timidement et avec gentillesse :

« Est-ce que Jean pourrait venir avec moi ?

– Mais bien sûr ! »

Et ils s’en vont.

198.9

Pendant leur absence, les conversations se poursuivent entre les différents groupes : récits, commentaires, soupirs sur la dureté des hommes…

Isaac raconte ce qu’il a pu apprendre sur Jean-Baptiste. Certains prétendent qu’il est à Machéronte, d’autres à Tibériade. Les disciples ne sont pas encore de retour…

« Mais ne l’avaient-ils pas suivi ?

– Si. Mais, près de Docco, ceux qui l’avaient arrêté ont traversé le fleuve avec leur prisonnier, et on ne sait pas s’ils sont remontés vers le lac ou descendus à Machéronte. Jean, Mathias et Siméon se sont lancés à leur recherche pour s’informer et ils ne l’abandonneront sûrement pas.

– Et toi, Isaac, tu n’abandonneras certainement pas ce nouveau disciple. Pour l’instant, il reste avec moi. Je veux qu’il fasse la Pâque avec moi.

– Moi, je la ferai à Jérusalem, chez Jeanne. Elle m’a vu et m’a offert une chambre pour moi et mes compagnons. Ils viennent tous, cette année. Et nous serons avec Jonathas.

– Même ceux du Liban ?

– Eux aussi. Mais les disciples de Jean ne pourront peut-être pas venir.

– Ceux de Yokhanan viennent, tu le sais ?

– Vraiment ? Je serai à la porte, près des prêtres qui immolent. Je les verrai et je les amènerai avec moi.

– Attends-les pour la dernière heure. Ils n’ont qu’un temps limité. Mais ils ont l’agneau.

– Moi aussi. Magnifique. C’est Lazare qui me l’a donné. Nous immolerons celui-ci, et l’autre, le leur, leur servira pour le retour. »

198.10

Marthe rentre avec Jean et l’enfant qui porte une petite chemise de lin blanc avec un vêtement de dessus rouge. Sur le bras, il a aussi un petit manteau rouge.

« Tu les reconnais, Lazare ? Tu vois que tout sert ? »

Le frère et la sœur se sourient.

Jésus dit :

« Je te remercie, Marthe.

– Oh mon Seigneur ! J’ai la manie de tout garder. Je l’ai héritée de ma mère. J’ai encore beaucoup de vêtements de mon frère. Ils me sont chers parce que ma mère les a touchés. De temps en temps, j’en enlève une pièce pour quelque enfant. Je vais maintenant les donner à Marziam. Ils sont un peu longs, mais on peut les raccourcir. Lazare, devenu majeur, n’en a plus voulu… Un beau caprice, un vrai caprice d’enfant… et ma mère lui a cédé parce qu’elle adorait son Lazare. »

Marthe le caresse avec amour, et Lazare prend sa très belle main, la baise et dit :

« Et pas toi ? »

Ils se sourient.

« C’est providentiel, soulignent plusieurs.

– Oui, mon caprice a été un bienfait. Peut-être me sera-t-il pardonné pour cette raison. »

Le dîner est prêt et chacun gagne sa place…

198.11

La nuit est tombée quand Jésus peut rester en paix avec sa Mère. Ils sont montés sur la terrasse et, assis l’un à côté de l’autre sur un siège, main dans la main, ils se parlent et s’écoutent.

C’est d’abord Jésus qui raconte tout ce qui s’est passé. Puis c’est Marie qui dit :

« Mon Fils, après ton départ, tout de suite après, une femme est venue chez moi… Elle te cherchait. Une grande misère. Et une grande rédemption. Mais cette femme a besoin de ton pardon pour persévérer dans sa résolution. Je l’ai confiée à Suzanne en lui disant que c’était une femme que tu avais guérie. C’est vrai. J’aurais pu la garder avec moi si notre maison n’était pas désormais une mer où tous font voile… et beaucoup avec des intentions malveillantes. Et la femme éprouve du dégoût pour le monde, désormais. Veux-tu savoir de qui il s’agit ?

– C’est une âme. Mais dis-moi son nom pour que je puisse l’accueillir sans faire d’erreur.

– C’est Aglaé, la romaine, mime et pécheresse que tu as commencé à sauver à Hébron, qui t’a cherché et trouvé à la Belle Eau, qui a déjà souffert de son honnêteté reconquise. Et combien !… Elle m’a tout dit… Quelle horreur !…

– Son péché ?

– Cela et… je dirais plus encore : quelle horreur est le monde ! Ah ! Mon Fils ! Méfie-toi des pharisiens de Capharnaüm ! Ils ont voulu se servir de cette malheureuse pour te nuire. Même d’elle…

– Je le sais, Mère… Où est Aglaé ?

– Elle arrivera avec Suzanne avant la Pâque.

– C’est bien. Je lui parlerai. Je serai ici chaque soir et, mis à part la soirée pascale que je consacrerai à la famille, je l’attendrai. Tu n’as qu’à la retenir, si elle vient. C’est une grande rédemption, tu l’as dit. Et si spontanée ! En vérité, je te dis qu’en peu de cœurs ma semence prend racine avec autant de force que dans ce terrain dévasté. Et depuis lors, André l’a aidée à croître jusqu’à sa complète formation.

– Elle m’en a fait part.

– Mère, qu’as-tu éprouvé au voisinage de cette ruine ?

– Du dégoût et de la joie. J’avais l’impression d’être au bord d’un abîme infernal, mais, en même temps, je me sentais transportée dans l’azur. Comme tu es Dieu, mon Jésus, quand tu accomplis de tels miracles ! »

Ils se taisent — sous l’éclatante lumière des étoiles et dans la blancheur d’une lune qui approche de sa plénitude —, silencieux, aimants et prenant leur repos l’un dans l’amour de l’autre.

198.1

Através da sombreada estrada, que liga o Monte das Oliveiras a Betânia, — e eu poderia dizer que o monte chega com suas ramificações verdes até às campinas de Betânia — Jesus com os seus vai caminhando solícito, para a cidade de Lázaro. Ele ainda não entrou, mas já está sendo reconhecido, e os estafetas voluntários vão correndo por todos os lados, a fim de darem notícia de sua chegada. Por causa deles, eis que, por um lado, vão-se pondo em movimento Lázaro com Maximino, Isaac com Timoneo e José do outro; em terceiro lugar vem vindo Marta com Marcela e esta levanta seu véu para curvar-se e beijar a veste de Jesus e logo depois vão chegando Maria de Alfeu com Maria Salomé, que prestam sua veneração ao Mestre e depois abraçam seus filhos e, enquanto o pobre Jabé sempre levado pela mão de Jesus, agitado por todos estes que chegam de todos os lados, observa espantado e João de Endor, sentindo-se um estranho, vai para trás do grupo e fica separado, eis que vem se aproximando pelo caminho que conduz à casa de Simão, a mãe.

Jesus abandona a mão de Jabé e, delicadamente, vai deixando para trás os amigos, apressando-se em ir ao encontro dela. As conhecidas palavras rasgam os ares, e ressoam, como um solo de amor, pelo meio do murmúrio da multidão: “Filho!”; “Mamãe!” E se beijam, mas no beijo de Maria vê-se a ânsia de quem ficou temendo por muito tempo e agora — desfazendo-se o terror que a infernizou —, sente o cansaço pelo esforço feito, mede em toda a sua extensão o perigo em que incorreu…

Jesus a acaricia, Ele que compreende e diz:

– Além do meu anjo, Eu tinha o teu, mãe, a velar sobre Mim. Assim, nada de mal me podia acontecer.

– Louvores sejam dados ao Senhor. Mas Eu sofri tanto!

– Eu queria vir mais depressa, mas tive que fazer outro caminho, para obedecer a ti. E foi bom, porque a tua ordem, minha mãe, como sempre, floresceu para produzir o bem.

– Foi a tua obediência, Filho!

– Foi a tua ordem sábia, minha mãe…

E sorriem como dois enamorados.

Mas, será possível que esta mulher seja a mãe deste Homem? Onde estão os dezesseis anos de diferença? O frescor e a graça do rosto e do corpo virginal fazem de Maria a irmã do seu Filho, que está na plenitude de sua belíssima virilidade.

– E não me perguntas por que é que tudo floresceu para produzir um bem? –pergunta-lhe Jesus, sempre sorrindo.

– Eu sei que meu Jesus não esconde nada de mim.

– Mamãe querida!

E a beija de novo…

As pessoas se conservaram longe, à distancia de alguns metros, e fazem como se não estivessem observando aquela cena. Mas eu tenho certeza que nenhum desses olhos, que parecem estar olhando para outro lado, deixe de estar olhando, de soslaio para uma cena de tão grande suavidade.

198.2

Quem está olhando, mais que todos é Jabé, que Jesus deixou, quando foi abraçar sua mãe, e que ficou sozinho porque, desde que começaram a atropelar-se com perguntas e respostas, não prestaram mais atenção no pobre menino… Ele fica olhando, olhando, depois inclina a cabeça, luta contra o choro… mas, enfim, não aguenta mais e explode em um choro, gemendo: “Mamãe! Mamãe!”

Todos, então, e, em primeiro lugar, Jesus e Maria, e todos os outros, procuram remediar o caso e saber quem é o menino. Maria de Alfeu chega e também Pedro — eles estavam juntos — e ambos dizem:

– Por que estás chorando?

Mas antes que, em seu forte pranto, Jabé possa achar fôlego para falar, Maria já correu e o tomou nos braços, dizendo:

– Sim, meu filhinho, é a mamãe! Não chores mais… desculpa, se eu não te vi antes. Aqui está, meus amigos, o meu filhinho…

Compreende-se que Jesus, naqueles poucos metros que andou até o menino, deve ter dito a Maria: “É um pobre orfãozinho que Eu tomei comigo.” E todo o resto Maria compreendeu logo.

O menino ainda está chorando, mas agora menos inconsolável e, visto que Maria o tem nos braços e o beija, acaba até por sorrir, com o seu rostinho banhado pelo pranto.

– Vem cá, que eu te enxugo todas estas lágrimas. Não deves chorar mais. Dá-me um beijo…

Jabé… não desejava senão aquilo, e, depois de receber tantas carícias até de homens barbudos, ele se aconchega agora no calor do afeto, beijando a face lisa de Maria.

198.3

Mas Jesus saiu procurando e já avistou João de Endor, e vai buscá-lo lá em seu cantinho afastado. E, enquanto todos os outros apóstolos saúdam Maria, Jesus chega até perto dela, segurando pela mão João de Endor, e diz:

– Eis, mãe, o outro discípulo. Estes dois filhos, foi a tua ordem que os conseguiu.

– A tua obediência, meu Filho –repete Maria, e depois cumprimenta o homem, dizendo–: A paz esteja contigo.

O homem, o rústico e inquieto homem de Endor, que já mudou tanto, desde aquela manhã em que um capricho de Iscariotes levou Jesus até Endor, acaba agora de despojar-se do seu passado, enquanto se inclina para Maria. Eu acho que é assim, de tal forma o rosto que se levanta, depois daquela profunda inclinação, aparece sereno, verdadeiramente “pacificado.”

198.4

Põem-se todos a caminho da casa de Simão. Maria, com Jabé nos braços, Jesus, segurando pela mão João de Endor, e depois, ao redor e atrás ,estão Lázaro e Marta, os apóstolos com Maximino, Isaac, José e Timoneu.

Entram na casa, em cuja soleira o velho servo de Simão venera a Jesus e a seu patrão.

– A paz esteja contigo José, e com esta casa –diz Jesus, levantando a mão para abençoar, depois de tê-la posto sobre a cabeça já branca do velho servo.

Lázaro e Marta, depois da primeira alegria, ficaram um pouco tristes e Jesus pergunta:

– Por que, amigos?

– Porque Tu não estás conosco e porque todos vêm a Ti, menos a alma que nós quereríamos que fosse tua.

– Animai-vos com paciência, na esperança e na oração. Além disso, Eu estou convosco. Esta casa!… Esta casa não é mais do que o ninho, ao qual o Filho do Homem voará todos os dias para os queridos amigos, que estão tão perto no espaço, mas que, considerando-se sobrenaturalmente o assunto, estão infinitamente mais perto no amor. Vós estais no meu coração, e Eu estou no vosso. Pode-se estar mais perto do que estando assim? Mas, nesta tarde, estaremos juntos. Vinde sentar-vos à minha mesa.

– Oh! pobre de mim! E eu fico aqui me balançando. Vem cá, Salomé. Temos muito que fazer!

O grito de Maria de Alfeu faz todos sorrirem, enquanto a boa parenta de Jesus se levanta prontamente para ir ao seu trabalho.

Mas Marta logo lhe diz:

– Não te preocupes, Maria, pela comida. Eu vou dar ordens. Tu, prepara somente as mesas. Eu vou te mandar cadeiras suficientes e tudo mais que for preciso. Vem Marcela. Eu volto logo, Mestre.

198.5

– Eu vi José de Arimateia, Lázaro. Segunda-feira ele vai vir aqui com uns amigos.

– Oh! Então, naquele dia serás meu!

– Sim. Ele vem para estarmos juntos, mas também para combinarmos uma cerimônia, que diz respeito a Jabé. João: leva o menino para o terraço. Ele vai se divertir.

João de Zebedeu, sempre obediente, levanta-se logo do seu lugar e, pouco depois, já se ouve a voz do menino e o barulho de seus pezinhos, no terraço que está ao redor da casa.

– O menino –explica Jesus à mãe, aos amigos, às mulheres, entre as quais está Marta, que andou voando para não perder nem um minuto da alegria de estar perto do Mestre–, é neto de um dos camponeses de Doras. Eu passei por Esdrelon…

– É verdade que os campos estão uma desolação, e que ele os quer vender?

– Que estão uma desolação, estão. Quanto à venda, não estou sabendo. Um dos camponeses de Jocanã me falou do assunto. Mas não sei se é coisa certa.

– Se ele os vendesse… eu os compraria de boa vontade, para ter neles um abrigo para Ti, também dentro daquele ninho de serpentes.

– Não sei se conseguirás. Jocanã está disposto a ficar com eles.

– Isso veremos… Mas, continua o que ias dizendo. De que camponeses se trata? Os que tinha antes, ele os esparramou todos.

– É verdade. Os de agora estão vindo de suas terras na Judeia, pelo menos o velho, que é parente do menino. O menino era mantido no bosque, como um animal selvagem, a fim de que Doras não o visse… e esteve lá desde o inverno…

– Oh! pobre menino! Mas por quê?

As mulheres estão todas comovidas.

– Porque o pai e a mãe dele ficaram sepultados pela avalancha nas vizinhanças de Emaús. Todos: o pai, a mãe e os irmãozinhos. Ele ficou vivo, porque não estava em casa. Levaram-no para a casa do avô. Mas, que podia fazer um camponês de Doras? Tu, Isaac, falaste de Mim, como de um salvador, também para este caso.

– Eu fiz mal, Senhor? –pergunta humildemente Isaac.

– Fizeste bem. Deus assim queria. O velho me deu o menino, que está até para tornar-se maior de idade por estes dias.

– Oh! pobrezinho! Tão pequeno, com doze anos?! O meu Judas tinha quase o dobro de altura, quando estava nesta idade… E Jesus? Que flor! –diz Maria de Alfeu.

E Salomé:

– Meus filhos também eram bem mais fortes!

Marta murmura:

– De fato, é bem pequenino! Eu pensava que nem tivesse ainda dez anos.

– É isso. A fome é bruta. E ele deve ter passado fome desde que nasceu. Agora, então… Que é que o velho lhe iria dar, se lá todos estão morrendo de fome? –diz Pedro.

– Sim, ele sofreu muito. Mas ele é muito bom e inteligente. Eu o tomei para consolar o velho e o menino.

198.6

– Tu o vais adotar? –pergunta Lázaro.

– Não. Não posso.

– Então, eu fico com ele.

Pedro vê desvanecer-se sua esperança, e solta um bem claro e verdadeiro gemido:

– Senhor! Tudo para ele?

Jesus sorri:

– Lázaro, tu já fizeste tanto e Eu te sou agradecido por isso. Mas este menino não o posso confiar a ti. É o “nosso menino.” De todos nós. É a alegria dos apóstolos e do Mestre. Além disso, aqui ele cresceria no meio da riqueza. E Eu lhe quero dar de presente o meu manto real: “a honesta pobreza.” Aquela que o Filho do homem quis para Si, para poder aproximar-se de todas as grandes misérias, sem humilhar ninguém. Tu tiveste, há pouco tempo, um presente meu…

– Ah! sim. O velho patriarca e sua filha. Muito ativa a mulher e o velho é muito bom.

– Onde estão eles agora? Quero dizer: em que lugar?

– Estão aqui, em Betânia. Achas que eu iria afastar de mim a bênção que me enviaste? A mulher trabalha com o linho. O trabalho com ele exige mãos ligeiras e experientes. O velho, visto que ele só quer mesmo é trabalhar, eu o mandei tomar conta das colmeias. Ontem — não é verdade, mana? — ele estava com a barba toda cor de ouro. As abelhas, tendo enxameado, tinham-se agarrado todas àquele barba e ele estava conversando com elas, como com umas filhas. Ele está feliz.

– Eu faço ideia! Que tu sejas bendito! –diz Jesus.

– Obrigado, Mestre.

198.7

Mas aquele menino vai fazer-te gastar! Tu me permitirás, pelo menos…

– Eu estou pensando em sua veste para a festa –grita Pedro.

Todos se riem da impulsividade do grito.

– Está bem. Mas haverá necessidade também de outras roupas. Simão, sê bom. Eu também não tenho filhos. Deixa que eu e Marta nos consolemos, tratando das pequenas vestes a serem feitas.

Pedro, tendo sido assim rogado, de repente se comove, e diz:

– As vestes… sim. Mas a veste para quarta-feira, dela eu trato. O Mestre já me prometeu, e até disse que eu devo ir com a mãe comprá-la amanhã.

Pedro diz tudo isso por medo de que haja alguma mudança em seu desfavor.

Jesus sorri, e diz:

– Sim, mãe. Eu te peço que vás amanhã com Simão. Senão, este homem acaba morrendo de aflição. Tu o aconselharás na escolha.

– Eu disse: veste vermelha e cinta verde. Ficará muito bem. Pelo menos melhor do que a cor que ele tem agora.

– Vermelho ficará muito bem. Também Jesus estava vestido de vermelho. Mas eu diria que ficaria melhor sobre o vermelho uma cinta vermelha, ou pelo menos, bordada em vermelho –diz Maria com doçura.

– Eu dizia assim, porque estou vendo como Judas, que é moreno, fica muito bem com aquelas fitas verdes sobre o hábito vermelho…

– Mas elas não são verdes, amigo –diz, rindo, Iscariotes.

– Não? Então, de que cor são?

– Esta cor é chamada “veio de ágata.”

– E, que queres que eu entenda disso?! A mim me pareceu verde. É a cor que eu vejo nas folhas!

Maria intervém com benignidade:

– Simão tem razão. É exatamente a cor que as folhas tomam, com as primeiras chuvas de Tisri…

– Aí está! E, assim como as folhas são verdes, eu dizia que era verde –termina, contente, Pedro.

A Virgem Suave fez haver paz e alegria até numa pequena coisa como esta.

198.8

– Quereis chamar o pequeno? –pede Maria.

E o menino chega logo, junto com João.

– Como te chamas? –pergunta Maria, acariciando-o.

– Eu sou… eu era Jabé. Mas agora estou esperando o nome…

– Tu o estás esperando?

– Sim. Jabé está querendo um nome que queira dizer que Eu o salvei. Tu procurarás esse nome, minha mãe. Um nome de amor e salvação.

Maria fica pensando… e depois diz:

– Marjiziam (Maarhgziam). Tu és a pequena gota do mar dos salvados de Jesus. Agrada-te? Assim ele faz pensar em mim e na Salvação.

– É muito bonito –diz contente o menino.

– Mas, este, não é um nome de mulher? –pergunta Bartolomeu.

– Com um L no fim, em lugar do M, quando este esboço de homem se tornar um adulto, podereis mudar o seu nome em nome de homem. Por enquanto, vai levar o nome que lhe deu a Mamãe. Está bem?

O menino diz que sim, e Maria o acaricia.

A cunhada lhe pergunta:

– Esta lã é bonita –e toca na capinha de Jabé–, mas tem uma cor! Que achas? Eu a tingirei de vermelho escuro. Ficará bem.

– Amanhã de tarde faremos isso. Porque amanhã é que ele vai receber sua veste nova. Agora não podemos tirar esta.

Marta diz:

– Virias comigo, menino? Te levo aqui perto, para ver muitas coisas e depois retornamos aqui…

Jabé não recusa. Ele nunca recusa nada… mas parece que está com um pouco de medo de ir com uma mulher quase desconhecida. Ele diz, entre tímido e delicado:

– João poderia ir comigo?

– Sem dúvida!

E lá se vão.

198.9

E, enquanto eles estão ausentes, as conversações entre os vários grupos continuam. São narrações, comentários, suspiros por causa da dureza humana.

Isaac conta tudo o que ele pôde ficar sabendo do Batista. Há quem diga que ele está em Maqueronte, e quem diga que está em Tiberíades. Os discípulos ainda não voltaram…

– Mas, eles não o haviam acompanhado?

– Sim. Mas, perto de Doco, os captores atravessaram o rio com o prisioneiro e não se sabe se depois subiram para o lago ou se desceram para Maqueronte. João, Matias e Simeão puseram-se em seu encalço, para saberem, e certamente não o abandonarão.

– E tu, Isaac, com certeza não abandonarás este novo discípulo. Por enquanto, ele está comigo. Quero que faça a Páscoa comigo.

– Eu a farei em Jerusalém, na casa da Joana. Ela me viu, e me ofereceu um quarto para mim e os meus companheiros. Todos irão este ano. E estaremos com Jônatas.

– Virão também os do Líbano?

– Também. Mas talvez não poderão vir os discípulos de João.

– Sabes que virão os de Jocanã?

– É verdade? Estarei junto à porta, junto aos sacerdotes que fazem as imolações. Eu os verei e levarei comigo.

– Podes esperá-los, lá pela última hora. Pois eles têm, um tempo contado. Mas têm o cordeiro.

– Eu também. Magnífico! Foi Lázaro quem o deu. Imolaremos este; e o outro, o deles, servir-lhes-á para a volta.

198.10

– Está entrando de novo Marta com João e o menino, vestido este com uma pequena veste de linho branco e uma sobreveste vermelha. Sobre o braço traz umo manto também vermelho.

– Estás reconhecendo isto, Lázaro? Estás vendo como tudo serve?

Os dois irmãos sorriem.

Jesus diz:

– Eu te agradeço, Marta.

– Oh! Senhor meu! Eu tenho a mania de ficar guardando tudo. Eu a herdei de minha mãe. Tenho ainda muitas vestes do meu irmão. Muito queridas, porque foram tocadas pela minha mãe. De vez em quando, eu tiro uma parte delas para algum menino. Agora, vou dá-la a Margziam. São um pouco compridas, mas podem ser encurtadas. Lázaro, quando se tornou maior de idade, não as quis mais… Um bonito capricho, próprio de crianças… e que venceu porque minha mãe adorava o seu Lázaro.

A irmã o acaricia com amor e Lázaro pega sua belíssima mão, beija-a e diz:

– E tu, não?

Sorriem um para o outro.

– Foi providencial isto –observam muitos.

– Sim, o meu capricho deu bom resultado. Talvez me será perdoado por isso.

A ceia está pronta, e cada um vai para o seu lugar…

198.11

Já é noite, quando Jesus pode falar em paz com sua mãe. Eles subiram para o terraço e, sentados em cadeiras um ao lado da outra, com a mão na mão, falam e escutam um ao outro. Primeiro é Jesus, que narra as coisas que aconteceram. Depois, é Maria que diz:

– Meu Filho, depois da tua partida, logo depois, veio à minha casa uma mulher… Ela estava Te procurando. Uma grande miséria. E uma grande redenção. Mas essa criatura tem necessidade do teu perdão, para ser firme em sua resolução. Eu a confiei à Susana, dizendo que era uma das curadas por Ti. É verdade. Eu a poderia ter comigo, se nossa casa não fosse o que é, um verdadeiro mar, onde todos navegam, e muitos com más intenções. E a mulher já está com repugnância pelo mundo. Queres saber quem é?

– É uma alma. Mas, dize-me o seu nome, para que Eu possa acolhê-la sem erro.

– É Aglaé. É a romana, dançarina e pecadora, que Tu começaste a salvar no Hebron, que Te procurou e Te encontrou em Águas Belas e que, por sua renascida honestidade, já tem sofrido. E quanto!… Ela me disse tudo… Que horror!…

– O seu pecado?

– Este é…., diria, mais ainda; que horror é o mundo! Oh! Meu Filho! Desconfia dos fariseus de Cafarnaum! Daquela infeliz eles queriam servir-se para Te fazerem mal. Até dela…

– Eu sei, mãe… Onde está Aglaé?

– Chegará com Susana, antes da Páscoa.

– Está bem. Eu falarei com ela. Estarei aqui todas as tardes, menos na tarde do dia da Páscoa, que Eu devo consagrar à família, Eu a atenderei. Basta detê-la aqui, se ela vier. É uma grande redenção, como disseste. E tão espontânea! Em verdade, Eu te digo que em poucos corações a minha semente se enraíza com a força com que se enraizou nesse terreno infeliz. E depois André ajudou o crescimento, até a sua completa formação.

– Ele me disse.

– Mãe, que foi que sentiste, ao te aproximares daquela ruína?

– Senti asco e alegria. Parecia-me estar à beira de um abismo do inferno, mas, ao mesmo tempo, me sentia sendo transportada ao azul. Como Tu és Deus, meu Jesus, quando realizas esses milagres!

Ficam calados por baixo das estrelas luminosíssimas e na brancura de um quarto de lua que já está quase cheia. Calados, e repousando um no amor da outro.