Os Escritos de Maria Valtorta

577. Troisième annonce de la Passion.

577. Terceiro anúncio da Paixão.

577.1

L’aube éclaire à peine le ciel et rend la marche toujours difficile quand Jésus quitte Doco, encore endormie. On n’entend sûrement pas le bruit des pas, car ils avancent avec précaution et les gens dorment encore dans les maisons fermées. Nul ne parle avant qu’ils ne soient sortis de la ville et arrivés dans la campagne, qui se réveille lentement dans la lumière faible et toute fraîche après la rosée.

Alors Judas dit :

« Route inutile, impossible de se reposer. Il aurait mieux valu ne pas venir jusqu’ici. »

Jacques, fils d’Alphée, répond doucement — car il est toujours doux, à l’opposé de Judas qui, même à ses meilleurs moments, est toujours violent et autoritaire :

« Les quelques personnes que nous avons rencontrées ne nous ont pas mal reçus ! Elles ont passé la nuit à nous écouter et à aller chercher les malades dans les campagnes. Au contraire, il est bon que nous soyons venus. En effet, ceux qui, à cause de la maladie ou pour quelque autre raison, ne pouvaient espérer voir le Seigneur à Jérusalem, l’ont rencontré ici et ont été consolés en recevant la santé ou d’autres grâces. Les autres, on le sait, sont déjà partis en ville… C’est l’usage pour nous d’y aller, si on le peut, quelques jours avant la fête.

– Justement ! Comme nous montons nous aussi à Jérusalem, il était inutile de venir ici… Ils nous auraient entendus et vus là-bas…

– Mais pas les femmes ni les malades » réplique en l’interrompant Barthélemy, qui vient à l’aide de Jacques.

Judas feint de ne pas entendre et il dit, comme s’il continuait la conversation :

« Du moins, je crois que nous nous rendons à Jérusalem, bien que je n’en sois plus sûr désormais, après le discours au berger.

– Et où veux-tu que nous allions, sinon là-bas ? demande Pierre.

– Bah ! Je ne sais pas. Tout ce que nous faisons depuis quelques mois est tellement irréel, tellement contraire à ce que l’on peut prévoir, au bon sens, à la justice même, que…

– Je t’ai vu boire du lait à Doco, et pourtant tu parles comme si tu étais ivre ! Où vois-tu ce qui est contraire à la justice ? » demande Jacques, fils de Zébédée, avec des yeux peu rassurants. Et il renchérit : « Assez de reproches adressés au Juste ! As-tu compris que cela suffit ? Tu n’as pas le droit, toi, de le critiquer. Personne n’a ce droit, car il est parfait, et nous… Aucun de nous ne l’est, et toi moins que tous.

– Mais oui ! Si tu es malade, soigne-toi, mais ne nous ennuie pas avec tes discussions. Si tu es lunatique, le Maître est là. Fais-toi guérir et n’en parlons plus ! » lance Thomas, qui perd patience.

577.2

Jésus, lui, marche à l’arrière avec Jude et Jean, et tous trois aident les femmes qui, moins habituées à marcher dans la pénombre, ont de la peine à avancer par le sentier difficile et encore plus sombre que les champs, parce qu’il traverse une épaisse oliveraie. Jésus ne cesse de parler avec les femmes, étranger à ce qui se passe plus en avant, même si ceux qui sont avec lui entendent. En effet, si les mots sont peu compréhensibles, leur ton indique que ce ne sont pas des paroles douces mais qu’elles sentent déjà la dispute.

Jude et Jean se regardent en silence. Ils observent Jésus et Marie. Mais Marie est tellement voilée par son manteau qu’on ne lui voit pour ainsi dire pas le visage, et Jésus semble ne pas avoir entendu. Ils parlent de Benjamin et de son avenir, ainsi que de la veuve Sarah d’Afec, qui s’est établie à Capharnaüm et est la mère affectueuse, non seulement de l’enfant de Giscala mais aussi des petits enfants de la femme de Capharnaüm[1] : celle-ci, après un second mariage, n’aimait plus ses enfants du premier lit puis est morte “ si malheureusement qu’on a vraiment reconnu la main de Dieu dans sa mort ”, aux dires de Salomé. Pourtant, à la fin de la conversation, Jésus va en avant avec Jude, et se joint aux apôtres après avoir dit en partant :

« Reste, Jean, si tu veux. Je vais répondre au disciple inquiet et ramener la paix. »

Mais Jean, après avoir fait encore quelques pas avec les femmes, se rend compte que le sentier devient plus ouvert et plus clair, et court rejoindre Jésus. Il arrive au moment où ce dernier dit :

« Rassure-toi donc, Judas. Nous n’avons jamais rien fait d’irréel, et pas davantage maintenant. De même, nous ne faisons rien d’opposé à ce que l’on pouvait prévoir. C’est le temps où il est prévisible que tout véritable israélite, non empêché par des maladies ou de graves raisons, monte au Temple. Or nous, nous montons au Temple.

– Pas tous pourtant. J’ai entendu dire que Marziam n’y sera pas. Est-il malade, peut-être ? Pour quel motif ne vient-il pas ? Te paraît-il normal de le remplacer par le Samaritain ? »

Le ton de Judas est insupportable…

Pierre murmure :

« Ô prudence, enchaîne ma langue, je ne suis qu’un homme ! »

Et il serre fortement les lèvres pour ne pas en dire davantage. Ses yeux, un peu bovins, ont un regard émouvant, tant y sont visibles l’effort qu’il fait pour réfréner son indignation et sa peine d’entendre Judas parler de cette façon.

577.3

La présence de Jésus retient toutes les langues, et c’est seulement lui qui parle pour dire, avec un calme vraiment divin :

« Venez un peu en avant, que les femmes n’entendent pas. J’ai une confidence à vous faire depuis quelques jours. Je vous l’ai promis[2] dans les campagnes de Tersa, mais je voulais que vous soyez tous présents pour l’entendre, vous tous, pas les femmes. Laissons-les dans leur humble paix… Ce que je vous dirai expliquera pourquoi Marziam ne sera pas avec nous, ni ta mère, Judas, ni tes filles, Philippe, ni les femmes disciples de Bethléem de Galilée avec la jeune fille. Il y aura des horreurs que tous ne pourraient pas supporter. Moi, le Maître, je sais ce qui est bon pour mes disciples et ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas endurer.

Même vous, vous n’avez pas la force de résister à l’épreuve, et ce serait une grâce pour vous d’en être préservés. Mais vous devez me continuer, et vous devez savoir à quel point vous êtes faibles, pour être ensuite miséricordieux avec les faibles. Vous ne pouvez donc pas être exclus de cette redoutable épreuve, qui vous donnera la mesure de ce que vous êtes, de ce que vous êtes restés après trois ans passés avec moi, et de ce que vous êtes devenus. Vous êtes douze. Vous êtes venus à moi presque en même temps. Ce n’est pas le petit nombre de jours qui séparent ma rencontre avec Jacques, Jean et André, du moment où tu as été accueilli parmi nous, Judas, ou de celui où toi, Jacques mon frère, et toi, Matthieu, vous êtes venus avec moi, qui pourrait justifier une si grande différence de formation entre vous. Vous étiez tous — même toi, docte Barthélemy, même vous, mes frères — très ignorants par rapport à ce qu’est la connaissance de ma doctrine. Et même, votre évolution, meilleure que celle des autres parmi vous dans la doctrine du vieil Israël, constituait un obstacle pour vous former en moi.

Pourtant, aucun de vous n’a parcouru autant de chemin qu’il aurait fallu pour vous amener tous à un point unique. L’un de vous l’a atteint, d’autres en sont proches, d’autres plus éloignés, d’autres très en arrière, d’autres… oui, je dois aussi le dire, ont reculé au lieu de progresser. Ne vous regardez pas ! Ne cherchez pas qui est le premier et qui est le dernier. Celui qui, peut-être, se croit le premier ou que l’on croit être le premier doit encore s’éprouver lui-même. Celui qui se croit le dernier ne va pas tarder à resplendir dans sa formation comme une étoile au ciel. Aussi, une fois de plus, je vous dis : ne jugez pas. Les faits jugeront par leur évidence. Pour le moment, vous ne pouvez pas comprendre. Mais bientôt, vous vous rappellerez mes paroles et vous les comprendrez.

– Quand ? Tu nous as promis de nous dire, de nous expliquer pourquoi la purification pascale sera différente cette année, et tu ne le fais jamais, se plaint André.

– C’est de cela que j’ai voulu vous parler. Car les paroles que je vais prononcer comme les autres forment un tout, elles s’enracinent dans une même origine.

577.4

Voilà : nous allons monter à Jérusalem pour la Pâque, et là s’accompliront toutes les prophéties[3] qui concernent le Fils de l’homme. En vérité, comme l’ont vu les prophètes, comme on le voit déjà dans l’ordre[4] donné aux Hébreux d’Egypte, comme cela fut ordonné à Moïse dans le désert, l’Agneau de Dieu va être immolé. Son sang va laver les linteaux des cœurs, et l’ange de Dieu passera sans frapper ceux qui porteront sur eux, avec amour, le sang de l’Agneau immolé. Celui-ci va être élevé comme le serpent d’airain sur la barre transversale, pour être un signe adressé aux hommes blessés par le serpent infernal, et pour être le salut de ceux qui le regarderont avec amour. Le Fils de l’homme, votre Maître Jésus, va être livré aux mains des princes des prêtres, des scribes et des anciens. Ils le condamneront à mort et le remettront aux païens pour être exposé au mépris. On le giflera, on le frappera, on le couvrira de crachats, on le traînera sur les routes comme un chiffon immonde. Après l’avoir flagellé et couronné d’épines, les païens le condamneront à la mort de la croix réservée aux malfaiteurs, suivant la volonté du peuple juif rassemblé à Jérusalem, exigeant sa mort à la place de celle d’un meurtrier. C’est ainsi qu’il sera mis à mort. Mais, comme il est dit dans les signes des prophéties, après trois jours, il ressuscitera. Voilà l’épreuve qui vous attend, celle qui montrera votre formation.

Tous, vous vous croyez assez parfaits pour mépriser ceux qui n’appartiennent pas à Israël, et même pour mépriser beaucoup de personnes de notre propre peuple ; en vérité, je vous dis que, une fois le Pasteur capturé, vous qui êtes la partie élue de mon troupeau, vous serez pris de peur et que vous vous débanderez en fuyant comme si les loups qui me saisiront de toutes parts dans leurs crocs se retournaient contre vous. Mais, je vous le dis : ne craignez rien. On ne touchera pas à un cheveu de votre tête. Je suffirai à rassasier les loups féroces… »

577.5

Les apôtres se courbent au fur et à mesure, comme sous une pluie de pierres.

« Ce que je vous annonce est désormais imminent. Les autres fois, il restait un délai, mais aujourd’hui l’heure est venue. Je vais être livré à mes ennemis et immolé pour le salut de tous. Ce bouton de fleur n’aura pas encore perdu ses pétales, après avoir fleuri, que je serai déjà mort. »

A ces mots, les uns se cachent le visage de leurs mains, d’autres gémissent comme si on les avait blessés. Judas est livide, littéralement livide…

Le premier à se ressaisir, c’est Thomas, qui s’exclame :

« Cela ne t’arrivera pas, car nous te défendrons ou nous mourrons avec toi, et ainsi nous prouverons que nous t’avons rejoint dans ta perfection et que nous sommes parfaits dans ton amour. »

Jésus le regarde sans mot dire.

Après un long moment de réflexion, Barthélemy déclare :

« Tu as dit que tu serais livré… Mais qui, qui donc peut te livrer aux mains de tes ennemis ? Les prophètes n’en parlent pas. Non, ils n’en parlent pas. Ce serait trop horrible que l’un de tes amis, l’un de tes disciples, l’un de ceux qui te suivent, même le dernier de tous, te livre à ceux qui te haïssent. Non ! Quelqu’un qui t’a entendu avec amour, même une seule fois, ne peut commettre ce crime. Ce sont des hommes, pas des fauves, pas des satans… Non, mon Seigneur ! Et même ceux qui te haïssent ne le pourront pas… Ils ont peur du peuple, et le peuple tout entier sera autour de toi ! »

Jésus regarde aussi Nathanaël sans mot dire.

Pierre et le Zélote n’arrêtent pas de discuter. Jacques, fils de Zébédée, adresse des paroles de reproche à son frère qu’il voit serein, et Jean lui répond :

« C’est parce que je suis au courant depuis trois mois[5]. »

Deux larmes coulent sur son visage.

Les fils d’Alphée parlent avec Matthieu, qui secoue la tête d’un air découragé.

André s’adresse à Judas :

« Toi qui as tant d’amis au Temple…

– Jean connaît Hanne en personne » réplique Judas, avant d’achever : « Mais que peut-on y faire ? Que veux-tu que puisse une parole d’homme si c’est écrit ?

– Tu le crois vraiment ? demandent ensemble Thomas et André.

– Non. Moi, je ne crois rien. Ce sont des alarmes inutiles. Barthélemy le dit bien : tout le peuple sera autour de Jésus. On le voit déjà par ceux que l’on rencontre, et ce sera un triomphe. Vous verrez qu’il en sera ainsi, affirme Judas.

– Mais alors pourquoi est-ce qu’il… commence André, en montrant Jésus qui s’est arrêté pour attendre les femmes.

– Pourquoi il dit cela ? Parce qu’il est impressionné… et parce qu’il veut nous mettre à l’épreuve. Mais il n’arrivera rien. Du reste, moi j’irai…

– Oh ! oui. Va te rendre compte ! » supplie André.

577.6

Ils se taisent soudain, car Jésus les suit de nouveau, entre sa Mère et Marie, femme d’Alphée.

La Vierge a un pâle sourire parce que sa belle-sœur lui montre des graines, ramassées je ne sais où, et lui expose qu’elle veut les semer à Nazareth, après la Pâque, juste à côté de la petite grotte si chère à son cœur :

« Quand tu étais petite, je te revois toujours avec ces fleurs dans les mains. Tu les appelais les fleurs de ta venue. En effet, à ta naissance, ton jardin en était couvert, et ce soir-là, quand tout Nazareth est accouru pour voir la fille de Joachim, les touffes de ces petites étoiles n’étaient qu’un diamant à cause de l’eau qui était descendue du ciel et du dernier rayon de soleil qui les frappait depuis le crépuscule. Et comme tu t’appelais “ Etoile ”, tout le monde disait, en regardant la multitude de ces petites étoiles brillantes : “ Les fleurs se sont parées pour faire fête à la fleur de Joachim, et les étoiles ont quitté le ciel pour venir près de l’Etoile ”, et tous souriaient, heureux du présage et de la joie de ton père.

577.7

Quant à Joseph, le frère de mon époux, il a remarqué : “ Etoiles et gouttelettes. C’est vraiment Marie[6] ! ” Qui aurait pu dire, alors, que tu étais destinée à devenir son étoile ? Quand il revint de Jérusalem, choisi pour être ton époux, tout Nazareth voulait lui faire fête parce que grand était l’honneur qui lui était venu du Ciel et venu de ses fiançailles avec toi, fille de Joachim et d’Anne. Chacun désirait l’inviter à un banquet. Mais, avec une volonté douce mais ferme, il déclina ces réjouissances, à l’étonnement de tous. En effet, quel est l’homme destiné à une union honorable et par un tel décret du Très-Haut qui ne fête pas le bonheur de son âme, de sa chair et de son sang ? Mais lui disait : “ A grande élection, grande préparation. ” Et il veillait aussi à respecter la continence en paroles et en nourriture, en plus de la continence proprement dite qu’il avait toujours gardée. Il passa ainsi ce temps à travailler et à prier, car je crois que chaque coup de marteau, chaque marque de ciseau était devenu oraison, s’il est possible de prier par le travail. Son visage était comme extatique. Moi, j’allais ranger la maison, blanchir les draps et tout ce que ta mère avait laissé, et que le temps avait jauni, et je le regardais pendant qu’il travaillait dans le jardin et la maison, pour en restaurer la beauté comme s’ils n’avaient jamais été à l’abandon. Je lui parlais aussi… mais il était comme absorbé. Il souriait. Mais ce n’était pas à moi ni à d’autres, à ses pensées qui n’étaient assurément pas celles de tout homme sur le point de se marier. Son sourire, au lieu d’exprimer une joie maligne et charnelle, semblait s’adresser aux anges invisibles de Dieu, parler avec eux et leur demander conseil… Ah ! je suis bien certaine qu’ils lui indiquaient comment se conduire avec toi ! Autre surprise de Nazareth, qui provoqua presque de l’indignation chez mon Alphée, il recula les noces le plus possible… et on ne comprit jamais comment, à l’improviste, il se décida avant le temps fixé. Et aussi, quand on sut que tu étais mère, comme Nazareth s’étonna de sa joie contenue !… Mais mon Jacques est un peu comme cela. Et il le devient de plus en plus. Maintenant que je l’observe bien — je ne sais pourquoi, mais depuis que nous sommes arrivées à Ephraïm, il me paraît tout changé —, je le vois ainsi… absolument comme Joseph. Examine-le maintenant aussi, Marie, tandis qu’il se retourne encore pour nous regarder, n’a-t-il pas l’air songeur si habituel chez Joseph, ton époux ? Il a ce sourire dont on ne saurait dire s’il est triste ou lointain. Il a ce long regard, qui voit plus loin que nous, et qu’avait si souvent Joseph. Te souviens-tu comment Alphée le taquinait ? Il disait : “ Mon frère, tu observes encore les pyramides ? ” Patient et secret, peu bavard à son habitude, il secouait la tête en silence. Mais après ton retour d’Hébron ! Il ne venait même plus seul à la fontaine comme il le faisait auparavant et comme tous le font. Il était soit avec toi, soit à son travail. Et, sauf pour le sabbat à la synagogue, ou quand il se rendait ailleurs pour affaires, personne ne peut dire qu’il ait vu Joseph vagabonder çà et là pendant ces mois. Puis vous êtes partis… Quelle angoisse de ne plus rien savoir de vous après le massacre ! Alphée se rendit jusqu’à Bethléem… On lui apprit que vous étiez partis. Mais comment croire, quand on vous hait à mort dans une ville encore rouge de sang innocent, où fumaient les ruines et où vous étiez accusés d’être à l’origine de tout ce sang répandu ? Il alla à Hébron, puis au Temple, car Zacharie était de service. Elisabeth n’avait que des larmes à lui offrir, et Zacharie des paroles de réconfort. L’un et l’autre, angoissés pour Jean, l’avaient caché de peur de nouvelles atrocités, et tremblaient pour lui. De vous, ils ne savaient rien, et Zacharie dit à Alphée : “ S’ils sont morts, leur sang est sur moi, car c’est moi qui les ai persuadés de rester à Bethléem. ”

577.8

Ma Marie ! Mon Jésus, qu’on avait vu si beau à la Pâque qui suivit sa naissance ! Et ne rien savoir, pendant si longtemps ! Mais pourquoi jamais une nouvelle ?…

– Parce qu’il valait mieux se taire. Là où nous étions, il y avait beaucoup de Marie et de Joseph, et il valait mieux passer pour un couple quelconque » répond tranquillement la Vierge, avant d’ajouter en soupirant : « Et c’étaient encore des jours heureux malgré leur tristesse. Le mal était encore si loin ! S’il manquait bien des choses à nos besoins humains, notre esprit se rassasiait de la joie de t’avoir, mon Fils !

– Maintenant encore, Marie, tu as ton Fils. Il manque Joseph, c’est vrai ! Mais Jésus est ici et avec son amour plénier d’adulte » fait remarquer Marie, femme d’Alphée.

La Vierge lève la tête pour regarder son Jésus. Son regard trahit son déchirement malgré un léger sourire sur ses lèvres, mais elle reste silencieuse.

577.9

Les apôtres se sont arrêtés pour les attendre et se sont tous regroupés, même Jacques et Jean, qui étaient derrière les autres avec leur mère. Pendant qu’ils se reposent de la marche et que certains mangent un peu de pain, la mère de Jacques et Jean s’approche de Jésus et se prosterne devant lui, qui ne s’est même pas assis dans sa hâte de reprendre la route.

Jésus l’interroge, car il est visible qu’elle désire lui demander quelque chose :

« Que veux-tu, femme ? Parle.

– Accorde-moi une grâce, avant que tu t’en ailles, comme tu l’annonces.

– Quoi donc ?

– Ordonne que mes deux fils, qui ont tout quitté pour toi, siègent l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire, au Royaume des Cieux. »

Jésus observe la femme, puis il tourne les yeux vers les deux apôtres et leur dit :

« C’est vous qui avez suggéré[7] cette idée à votre mère en interprétant très mal mes promesses d’hier. Ce n’est pas dans le cadre d’un royaume de la terre que vous obtiendrez le centuple de ce que vous avez quitté. Vous aussi, vous devenez avides et sots ? Mais ce n’est pas vous : c’est déjà le crépuscule empoisonné des ténèbres qui s’avance et l’air souillé de Jérusalem qui approche, vous corrompt et vous aveugle… Vous ne savez pas ce que vous demandez ! Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ?

– Nous le pouvons, Seigneur.

– Comment pouvez-vous dire cela, si vous n’avez pas compris quelle sera l’amertume de ma coupe ? Ce ne sera pas seulement l’amertume que je vous ai décrite hier, mon amertume d’homme de toutes les douleurs. Il y aura des tortures que, même si je vous les décrivais, vous ne seriez pas en mesure de comprendre… Vous ressemblez à deux enfants qui ne connaissent pas la portée de ce qu’ils demandent, mais puisque vous êtes deux esprits justes et que vous m’aimez, il est certain que vous boirez à ma coupe. Cependant, il ne dépend pas de moi de vous accorder de siéger à ma droite ou à ma gauche. Il appartient à mon Père de l’accorder à ceux pour qui il l’a préparé. »

577.10

Les autres apôtres, pendant que Jésus parle encore, critiquent âprement la requête des fils de Zébédée et de leur mère. Pierre lance à Jean :

« Toi aussi ! Je ne te reconnais plus ! Tu n’étais pas comme ça !»

Et Judas, avec son sourire de démon :

« Vraiment, les premiers sont les derniers ! Quel temps de découvertes surprenantes… »

Mais il rit jaune.

« Serait-ce pour les honneurs, que nous avons suivi notre Maître ? » ajoute Philippe sur un ton de reproche.

Thomas, au contraire, cherche à excuser les deux frères, et il s’en prend à Salomé :

« Pourquoi provoquer l’humiliation de tes enfants ? Tu aurais dû réfléchir, si eux ne l’ont pas fait, et empêcher cela.

– C’est vrai. Notre mère ne l’aurait pas fait » approuve Jude.

Barthélemy reste en silence, mais son visage marque clairement sa désapprobation.

Simon le Zélote tente de calmer l’indignation :

« Nous pouvons tous nous tromper… »

Matthieu, André et Jacques, fils d’Alphée, ont beau ne pas intervenir, ils souffrent visiblement de l’incident qui entache la belle perfection de Jean.

Jésus fait un geste pour imposer le silence et il dit :

« Allons donc ! Une seule erreur va-t-elle en susciter un grand nombre ? Vous qui exprimez des reproches indignés, ne vous apercevez-vous pas que vous péchez, vous aussi ? Laissez tranquilles vos deux frères. Ma réprimande suffit. Leur humiliation est visible, leur repentir humble et sincère. Il vous faut vous aimer et vous soutenir mutuellement. Car, en vérité, aucun d’entre vous n’est encore parfait. Vous ne devez pas imiter le monde. Dans le monde, vous le savez, les chefs des nations les dominent et les puissants exercent sur elles leur autorité au nom du chef. Mais, parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Vous ne devez pas avoir la prétention de dominer les hommes, ni vos compagnons. Au contraire, que celui d’entre vous qui veut devenir grand se fasse votre ministre, et que celui qui veut être le premier se fasse le serviteur de tous, comme l’a fait votre Maître. Suis-je donc venu pour opprimer et dominer ? Pour être servi ? Non, en vérité : je suis venu pour servir. Et de même que le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour le rachat d’un grand nombre, vous devrez savoir en faire autant, si vous voulez être comme je suis et où je suis. Maintenant, allez, et soyez en paix entre vous comme je le suis avec vous. »

577.11

Jésus me dit :

« Souligne bien l’expression : “ … il est certain que vous boirez à ma coupe[8]. ” Dans les traductions, on lit : “ ma coupe ”. J’ai dit : “ à ma coupe ” et non pas “ ma coupe ”. Nul autre que moi n’aurait pu boire ma coupe. Moi seul, le Rédempteur, j’ai dû boire mon calice jusqu’à la lie. A mes disciples, à mes imitateurs et à ceux qui m’aiment, il est certainement permis de boire, à cette coupe où j’ai bu, une goutte, une gorgée, ou les gorgées que la prédilection de Dieu leur permet de boire. Mais jamais personne ne boira la coupe tout entière comme je l’ai fait. Il est donc juste de dire : “ à ma coupe ” et non pas “ ma coupe ”. »

577.1

A aurora apenas aclara o céu e torna difícil a vista do caminho na hora em que Jesus sai de Doco, onde todos ainda estão dormindo. O barulho dos passos certamente não está sendo ouvido por ninguém, porque todos vão com um pisar cuidadoso, e porque as pessoas ainda estão dormindo e as casas, fechadas. Ninguém fala antes de se verem fora da cidade, e vão indo pelo campo que agora desperta lentamente, com aquela meia luz bem fresca, depois do banho que lhe deram as orvalhadas.

Então Iscariotes começa a falar:

– Caminhada inútil, descanso perdido. Teria sido melhor não ter vindo até este lugar.

– Não. Não nos trataram mal aqueles poucos que encontramos. Perderam a noite para ouvir-nos e para irem buscar os doentes pelos campos. Foi até bastante bom que nós tenhamos vindo. Porque aqueles que, por doença ou por outra causa, não podiam esperar para ir ver o Senhor em Jerusalém, o viram aqui e ficaram consolados com a saúde recebida ou com outras graças. Os outros, como se sabe, já o receberam na cidade… Pois é o costume de todos nós irmos até lá, sempre que se possa, em qualquer dia antes da festa –diz acertadamente Tiago de Alfeu, pois ele é sempre manso, tudo ao contrário de Judas de Keriot, que até nas horas boas é sempre violento e autoritário.

– Justamente porque nós também estamos indo a Jerusalém era inútil irmos por aqui. Eles nos teriam percebido e visto lá…

– Mas não as mulheres e os doentes –replica, interrompendo-o, Tiago de Alfeu.

Judas finge não ouvir e diz, como que para continuar a conversa:

– Pelo menos eu creio que nós vamos a Jerusalém, ainda que agora eu não tenha muita certeza, depois das palavras ditas àquele pastor…

– E aonde queres que vamos a não ser para lá? –pergunta Pedro.

– Ora, isso eu não sei. É tudo tão irreal o que temos feito de uns meses para cá, tudo tão contrário ao que se poderia prever, e contra o bom senso, e até contra a justiça, que…

– Ei! Mas eu te vi bebendo leite em Doco e, no entanto, tu estás falando como um ébrio! Onde é que estás vendo coisas contrárias à justiça? –pergunta Tiago de Zebedeu, com uns olhos que não prometem boa coisa.

E ele ainda carrega:

– Basta de censurar o Cristo! Já compreendeste que basta? Não tens o direito, e logo tu, de censurá-lo. Ninguém tem esse direito, porque ele é perfeito, e nós… Nenhum de nós o é, e tu menos do que todos.

– Mas sem dúvida! Se tu estás doente, trata de curar-te, mas não nos fiques afligindo com tuas acusações. Se és um lunático, ali está o Mestre. Faze-te curar e acaba com isso! –diz Tomé, que já está perdendo a paciência.

577.2

De fato, Jesus está lá atrás com Judas de Alfeu e João, e estão aguardando as mulheres que, pouco acostumadas a caminhar na penumbra, sentem dificuldade em prosseguir pelo caminho que não é bom e até mais escuro do que os campos, porque foi aberto em um olival já frondoso. E Jesus fala animadamente com as mulheres, estando alheio ao que vai sucedendo lá adiante, e que, no entanto, é ouvido pelos que estão com Ele, porque, se as palavras chegam mal, o tom delas dá a entender que não são palavras calmas, mas já com sabor de discussão.

Os dois apóstolos, Tadeu e João olham-se e depois olham para Jesus e para Maria. Mas Maria está tão velada com o seu manto, que dela quase nem se vê o rosto. E Jesus parece não ter ouvido. Mas tendo terminado sua conversação — eles estavam falando de Benjamim e do seu futuro, e estão falando agora da viúva Sara, de Afeque, que se estabeleceu em Cafarnaum e é mãe amorosa, não só do menino de Gíscala, mas também dos filhos pequenos da mulher de Cafarnaum[1] que, tendo passado a segundas núpcias, não amava mais os filhos do primeiro casamento, e que depois morreu “tão mal que verdadeiramente se viu ali a mão de Deus em sua morte”, diz Salomé — Jesus vai adiante junto com Judas Tadeu e se une aos apóstolos, dizendo, enquanto vai indo:

– Fica tu também, João, se quiseres. Eu vou responder a esse inquieto e restabelecer a paz.

Mas João, tendo dado alguns poucos passos com as mulheres, vendo que o caminho já se vai tornando mais aberto e claro, vai de carreira unir-se a Jesus, justamente quando ele está dizendo:

– Tranquiliza-te, pois, Judas. Não faremos nada de irreal, como nunca fizemos. Agora mesmo não estamos fazendo nada que não fosse previsível. Este é o tempo no qual é previsível que todo verdadeiro israelita, não impedido por doença ou outras causas muito graves, suba até o Templo. E nós estamos subindo ao Templo.

– Mas nem todos. Marziam, por exemplo, ouvi dizer que não virá. Será que ele está doente? Por que é que ele não vem? Parece-te que o podes substituir pelo samaritano?

O tom em que fala Judas é insuportável…

Pedro murmura:

– Ó Prudência… põe um freio em minha língua, pois eu sou homem! –e aperta fortemente os lábios para não dizer mais nada.

Seus olhos, um pouco bovinos, têm um olhar comovente, pois é visível neles o esforço que o homem está fazendo para frear sua ira e aflição ao ouvir Judas falar daquele modo…

577.3

A presença de Jesus conserva quietas todas as línguas. E somente Jesus é quem fala, dizendo, com sua calma verdadeiramente divina:

– Vinde um pouco para frente. Que as mulheres não ouçam. Há dias, que Eu preciso dizer-vos uma coisa. Eu prometi[2] fazê-lo quando estávamos nos campos de Tersa. Mas Eu queria que estivéssemos todos juntos para ouvir. Que estivésseis todos vós. Mas não as mulheres. Deixemo-las em sua humilde paz… Naquilo que Eu vou dizer-vos estará também a razão pela qual Marziam não está conosco, e também a tua mãe, Judas de Keriot. E não as tuas filhas, Filipe, nem as discípulas de Belém da Galileia com a menina. Há coisas que nem todas podem suportar. Eu, o Mestre, sei o que é bom para os meus discípulos e quanto eles podem ou não podem suportar. Nem vós sois fortes para suportar a prova. E seria uma graça para vós o serdes excluídos. Mas deveis continuar-me e deveis saber o quanto sois fracos para serdes, depois, misericordiosos com os fracos. Portanto, não podeis ser excluídos desta tremenda prova que vos dará a medida daquilo que sois, daquilo em que vós vos transformastes depois dos três anos que estais comigo. Sois doze. Viestes a Mim quase todos ao mesmo tempo. Não serão os poucos dias que vão do meu encontro com Tiago, com João e André, até o dia no qual também tu foste acolhido entre nós, Judas de Keriot, nem aquele dia em que tu, Tiago, meu irmão, e tu, Mateus, viestes ficar comigo, não serão esses dias que poderão justificar tão grande diferença de formação entre vós. Todos vós éreis, e também tu, douto Bartolomeu, e também vós, irmãos meus, muito deficientes no que se refere à formação em minha doutrina. Aconteceu, então, que a vossa formação, melhor do que a de outros entre vós que seguem a doutrina do velho Israel, era para vós um obstáculo para formar-vos na minha doutrina. Pois bem. No entanto, nenhum de vós percorreu estrada suficiente, como a que seria necessário percorrer, que fosse capaz de levar-vos a um único ponto. Só um de vós atingiu esse ponto. Outros chegaram perto dele e outros ficaram longe. E ainda outros ficaram muito atrás. E outros!… Sim, devo dizer também isso, em vez de virem para frente foram para trás. Não fiqueis olhando uns para os outros. Não fiqueis procurando entre vós quem é o primeiro nem quem é o último. Aquele que talvez pense ser o primeiro, e é tido por primeiro, ainda precisa provar-se a si mesmo. Aquele que se crê o último está para resplandecer em sua formação como uma estrela do céu. Por isso, uma vez mais Eu vos digo: “Não julgueis”. Os fatos julgarão em sua evidência. Por enquanto, não podeis compreender. Mas brevemente, muito brevemente, vos lembrareis destas minhas palavras e as compreendereis.

– Quando? Tu nos prometeste dizer-nos, explicar-nos também porque é que a purificação pascal será diferente neste ano e não o dizes nunca! –lamenta-se André.

– É sobre isso que Eu vos quis falar. Porque, tanto aquelas palavras como estas são a mesma coisa, têm sua raiz numa mesma coisa.

577.4

Nós, vejam, estamos subindo para Jerusalém para a Páscoa. E lá se cumprirão todas as coisas ditas pelos profetas[3] a respeito do Filho do Homem. Em verdade, foi assim que os profetas viram, como já foi dito na ordem[4] dada aos hebreus no Egito, como foi ordenado a Moisés no deserto, que o Cordeiro de Deus está para ser imolado e o seu sangue está para lavar os pilares dos corações, e o anjo de Deus passará sem ferir aqueles que tiverem sobre si, e com amor, o sangue do Cordeiro imolado, que está para ser levantado como a serpente feita de metal precioso sobre a viga transversal, a fim de servir como um sinal aos que foram feridos pela serpente infernal, e ser salvação para aqueles que para ela olharem com amor. O Filho do Homem, vosso Mestre Jesus, está para ser entregue nas mãos dos príncipes dos sacerdotes, dos escribas e dos anciãos, que o condenarão à morte, o entregarão aos gentios para que por eles seja escarnecido. Ele será esbofeteado, espancado, escarrado, arrastado pelas ruas como um trapo sujo; e os gentios, depois de o terem flagelado e coroado com espinhos, o condenarão à morte de cruz, que é própria para os malfeitores, querendo o povo hebreu a sua morte, tendo-se reunido em Jerusalém para isso, e que Ele ocupe o lugar de um ladrão. E assim Ele será morto. Mas como está escrito nas profecias, depois de três dias, Ele ressurgirá. Esta é a prova que vos aguarda. É ela que provará a vossa formação. Em verdade, Eu vos digo, a todos vós que vos credes tão perfeitos a ponto de desprezar aqueles que não são de Israel, e até desprezar muitos do nosso próprio povo; em verdade Eu vos digo que vós, que sois a minha parte escolhida do rebanho, quando for preso o Pastor, sereis atacados pelo medo e debandareis, fugindo como se os lobos que se assanharam contra Mim de todos os lados estivessem revoltados contra vós. Eu vos digo: não temais. Nem um fio de cabelo vos será arrancado. Eu bastarei para saciar os lobos ferozes…

577.5

Os apóstolos, à medida que Jesus vai falando, parecem criaturas sob a chuva de pedras. Eles vão se inclinando sempre mais enquanto Jesus vai falando. E quando Ele termina, dizendo:

– E tudo o que Eu vos digo já está para acontecer. Não é, como das outras vezes, quando havia ainda muito tempo pela frente. Agora, a hora chegou. Eu vou indo para ser entregue aos meus inimigos e imolado para a salvação de todos. E este botão de flor ainda não terá perdido as suas pétalas, depois de ter florescido, e Eu já estarei morto –e nesse ponto Ele protege o rosto com as mãos e geme como se tivesse sido ferido. Iscariotes está lívido, completamente lívido…

O primeiro a voltar a si é Tomé, que proclama:

– Isto não acontecerá, porque nós te defenderemos, ou morreremos junto contigo, e assim demonstraremos que te havíamos alcançado em tua perfeição e que éramos perfeitos no amor a Ti.

Jesus olha para eles sem dizer nada.

Bartolomeu, depois de um grande silêncio em meditação, diz:

– Disseste que vais ser entregue… Mas quem é que te pode entregar nas mãos dos teus inimigos? Isto não foi dito nas profecias. Não. Não foi. Seria horrível demais se algum teu amigo, algum teu discípulo, um dos teus acompanhantes, mesmo que fosse o último de todos, te entregasse aos que te odeiam… Não. Quem te ouviu com amor, ainda que uma só vez, não pode cometer esse delito. Eles são homens e não são feras, não são satanases… Não, meu Senhor. E nem mesmo aqueles que te odeiam poderão… Eles têm medo do povo, e o povo estará todo ao redor de Ti.

Jesus olha também para Natanael e nada fala.

Pedro e Zelotes falam animadamente um com o outro. Tiago de Zebedeu repreende o irmão, porque o vê calmo, e João lhe responde:

– É porque há três meses que eu estou sabendo disso[5] –e duas lágrimas lhe descem pelo rosto.

Os filhos de Alfeu falam com Mateus, que sacode a cabeça, desconfortado.

André se vira para Iscariotes:

– Tu, que tens tantos amigos no Templo…

– João conhece até Anás –replica Judas.

E termina:

– Mas que queres que façamos? Que queres que possa uma palavra de homem, se assim está escrito?

– E tu crês mesmo? –perguntam juntos Tomé e André.

– Não. Eu não creio em nada. São boatos inúteis, bem que o diz Bartolomeu. O povo todo estará ao redor de Jesus. Já se nota isso pelos que vamos encontrando. E será um triunfo. Vereis que será assim –diz Judas de Keriot.

– Mas, então, por que Ele… –diz André, mostrando Jesus que parou para esperar as mulheres.

– E por que é que o diz? Porque está impressionado… e porque nos quer provar. Mas não acontecerá nada. E, afinal, eu irei…

– Oh! Sim. Vai ouvir –suplica André.

577.6

Estão calados, porque Jesus está de novo acompanhando-os, e está entre sua Mãe e Maria do Alfeu.

Maria tem um sorriso pálido, porque a cunhada lhe mostrou algumas sementes apanhadas não sei onde, e lhe diz que quer semeá-las em Nazaré, depois da Páscoa, justamente ao lado da pequena gruta, tão querida por Maria:

– Quando eras menina, eu me lembro de como estavas sempre com estas flores nas mãozinhas. Tu as chamavas as flores da tua vinda. E, de fato, quando nasceste, o teu jardim estava cheio delas e, naquela tarde, quando toda Nazaré correu para ver a filha de Joaquim, as moitas dessas estrelinhas pareciam todas uns diamantes por causa da água que tinha descido do céu e por causa do último raio de sol, que lá do poente a golpeava; e também porque tu te chamavas “Estrela”, e todos sorriam, felizes pelo presságio e pela alegria de teu pai.

577.7

E José, irmão do meu esposo, disse: “Estrelas e gotinhas. É verdadeiramente Maria[6]!” E quem lhe teria dito, naquele tempo, que tu irias tornar-te a estrela dele? Quando ele voltou de Jerusalém escolhido para ser teu esposo! Nazaré inteira lhe queria fazer festa, porque grande era a sua honra vinda do Céu e vinda do matrimônio contigo, filha de Joaquim e de Ana, e todos queriam fazer-lhe festa. Mas ele, com aquelas suas maneiras simpáticas e firmes, rejeitou qualquer festa, causando admiração a todos, porque qual é o homem destinado a tão honrosas núpcias e a tal decreto do Altíssimo, que não festeje a sua felicidade com todo o seu ser? Mas ele dizia: “Para uma grande eleição, grande preparação.” E praticando a continência tanto nas palavras como nos alimentos, porque qualquer outra continência sempre houve nele, passou aquele tempo trabalhando e rezando, porque eu acho que cada batida do martelo, cada sinal deixado pelo cinzel se transformaria em oração, se for possível orar e trabalhar. O seu rosto estava como ainda em êxtase. Eu ficava pondo em ordem a casa, alvejando os lençóis e tudo mais que foi deixado por tua mãe e que ficou amarelado pelo tempo, e olhava para ele enquanto estava trabalhando no jardim e na casa para fazer ficar tudo bonito, como se nunca tivesse ficado nada abandonado, e eu lhe falava… mas era como se estivesse absorto. Ele sorria. Mas não para mim ou para outros, para algum pensamento que não era, não, o pensamento de todo homem que está para casar-se. Aquele é um sorriso de uma alegria maliciosa e carnal… Ele… Ele parecia sorrir para os anjos invisíveis de Deus, e que com eles falasse e se aconselhasse… Oh! Que eu disso estou certa, certa de que eles o instruíssem sobre o modo de tratar-te! Porque depois, outro espanto para toda Nazaré e quase a indignação do meu Alfeu, fez que se adiassem as núpcias o mais possível, e nunca se pode entender como de repente ele se decidiu para antes do tempo marcado. E também quando se soube que tu eras mãe, comoNazaré se surpreendeu com a sua alegria absorta!… Mas também o meu Tiago é um pouco assim. E assim se vai tornando cada vez mais. Agora, que eu o observo bem — não sei por que, mas desde que viemos para Efraim ele me parece completamente novo — eu o vejo assim… igual a José. Olha para ele agora, Maria, agora que ele se põe de novo a olhar para nós. Não tem aquele aspecto de absorto, tão habitual de José, teu esposo? Um sorriso que eu não sei dizer se é triste ou distante. Ele olha, um olhar distante, para além de nós, como tinha José muitas vezes. Tu te lembras como Alfeu o molestava? E como lhe dizia: “Irmão, ainda estás vendo as pirâmides?” E ele sacudia a cabeça sem responder, paciente e guardador dos segredos de seus pensamentos. Ele nunca foi um falador. Mas desde quando voltaste de Hebron! Nem à fonte ele ia mais sozinho, como fazia antes, como todos fazem. Ou estava contigo ou em seu trabalho. E a não ser no sábado, quando ele ia à sinagoga, ou quando ia fazer trabalhos em outros lugares, ninguém pode dizer que viu José andando à toa naqueles meses. Depois partistes… Que ansiedade não ficar sabendo nada sobre vós, depois da matança! Alfeu resolveu ir até Belém… “Eles partiram”, foi o que lhe disseram. Mas como acreditar, se vos tinham um ódio mortal na cidade onde ainda se viam as manchas vermelhas do sangue inocente, e as ruínas ainda soltavam fumaça, e lá se dizia que era por causa de vós que aquele sangue havia corrido. Foi a Hebron e depois ao Templo, porque lá Zacarias tinha o seu turno. Isabel não lhe deu mais do que lágrimas e Zacarias, palavras de conforto. Ele e ela, preocupados por causa de João, temendo novas crueldades, o haviam escondido e temiam por ele. De vós nada sabiam, e Zacarias disse a Alfeu: “Se estão mortos, o sangue deles cai sobre mim, porque eu os persuadi a ficarem em Belém.”

577.8

A minha Maria! O meu Jesus, tão bonito na Páscoa que veio em seguida ao seu nascimento! E ficamos sem saber nada. Por tanto tempo! Mas por que nunca chegava uma notícia?…

– Porque era bom ficar calados. Lá, onde nós estávamos, eram muitos os Josés e as Marias, e era bom que passássemos como um casal qualquer –respondeu tranquila Maria.

E suspira:

– E eram, em sua tristeza, dias ainda felizes. O mal estava tão longe ainda! Se tantas coisas faltavam às nossas pessoas humanas, nossos espíritos se saciavam pela alegria de ter-Te, meu Filho!

– Agora também tu o tens, Maria, ao teu Filho. Falta José, é verdade. Mas Jesus está aqui com o seu completo amor de adulto –observa Maria de Alfeu.

Maria levanta a cabeça a fim de olhar para o seu Jesus. E o sofrimento se nota em seu olhar ainda que a boca sorrisse levemente. Mas ela não diz nada.

577.9

Os apóstolos pararam para esperá-los, e estão todos reunidos, até Tiago e João, que iam atrás de todos com a mãe deles. Enquanto repousam da viagem, alguns estão comendo um pouco de pão, e a mãe de Tiago e de João se aproxima de Jesus, prostra-se diante dele que ainda nem se assentou, pois está com pressa de prosseguir a viagem.

Jesus a interroga, pois é evidente nela o desejo de pedir alguma coisa:

– Que queres, mulher? Fala.

– Concede-me uma graça, antes que te vás embora, como dizes.

– Qual é?

– A de ordenar que estes meus dois filhinhos, que por Ti deixaram tudo, se assentem, um à tua direita e o outro à tua esquerda, quando estiveres já sentado em tua glória, no teu Reino.

Jesus olha para a mulher e depois olha para os dois apóstolos, e diz:

– Fostes vós que sugeristes[7] esse pensamento à vossa mãe, interpretando muito mal as promessas que Eu fiz ontem. O cêntuplo pelo que tiverdes deixado, não o tereis em um reino desta Terra. Será que vós também vos tornastes ávidos e estultos? Mas não sois vós. É o crepúsculo malcheiroso das trevas, que vem avançando, e o ar infectado de Jerusalém, que vem chegando, que vos corrompe e vos cega… Eu vos digo que vós não sabeis o que estais pedindo! Podeis, por acaso, beber o cálice que Eu vou beber?

– Podemos, Senhor.

– Como podeis dizer isso, se ainda não compreendestes qual vai ser o amargor do meu cálice? Não será apenas o amargor que Eu vos descrevi ontem, o amargor que Eu sinto como o Homem de todas as dores. Haverá torturas que, mesmo que Eu as descrevesse, vós não estaríeis em condições de entender… Contudo, sim, porque — mesmo sendo ainda como duas crianças que não sabem qual é o valor do que estão pedindo — visto, porém, que sois dois espíritos justos e que tendes amor a Mim, vós certamente bebereis do meu cálice. Mas, sentar-vos à minha direita e à minha esquerda não cabe a Mim vos conceder. Isso é concedido àqueles para os quais foi preparado por meu Pai.

577.10

Os outros apóstolos, enquanto Jesus ainda está falando, são duros em criticar o pedido dos filhos de Zebedeu e da mãe deles. E Pedro diz a João:

– Logo tu! Eu não te estou reconhecendo mais como aquele que eras!

E Iscariotes, com aquele seu sorriso de demônio, diz:

– Verdadeiramente os primeiros serão os últimos. Que tempo de surpresas e boatos…

E dá uma risada forçada.

– Por acaso temos seguido o nosso Mestre indo atrás de honras?

–censura-os Filipe.

Tomé, em vez de dirigir-se aos dois, se dirige a Salomé, dizendo:

– Por que fazes que os teus filhos sejam humilhados? Se eles, não, tu devias refletir e impedir uma coisa dessas.

– É verdade. Nossa mãe não teria feito isso –diz Tadeu.

Bartolomeu não fala, mas o seu rosto só mostra reprovação.

Simão Zelotes diz, para acalmar a irritação:

– Todos nós podemos errar.

Mateus, André, Tiago de Alfeu não falam, mas visivelmente estão sofrendo com aquele incidente que veio surpreender a todos, o destoante gesto de João que veio manchar o bom conceito que faziam dele.

Jesus faz um gesto como para impor silêncio, e diz:

– Que é isso? Será que de um erro vão nascer muitos outros? Vós que estais reprovando indignados, não percebeis que vós também estais pecando? Deixai de falar desses vossos irmãos. A minha reprovação já é suficiente. O erro deles é evidente, mas também o arrependimento deles é humilde e sincero. Deveis amar-vos uns aos outros e sustentar-vos reciprocamente. Porque, na verdade, por enquanto, nenhum de vós é perfeito. Vós não deveis imitar o mundo e os homens dele. No mundo, como vós sabeis, os príncipes das nações são os que mandam, e os seus grandes exercem sobre elas o poder em nome dos príncipes. Mas entre vós não há de ser assim. Não deve haver entre vós o desejo ardente de dominar sobre os homens nem sobre vossos companheiros. Pelo contrário, quem entre nós quiser ser o maior, que se faça vosso servo, e quem quiser ser o primeiro, que se faça o servo de todos. Assim como fez o vosso Mestre. Por acaso Eu terei vindo para oprimir e dominar? E para ser servido? Não. Na verdade, não. Eu vim para servir. E assim como o Filho do homem não veio para ser servido, mas para servir e para dar sua vida para a redenção de muitos, assim vós deveis saber fazer se quiserdes ser como Eu sou e estar onde eu estou. Agora ide. E ficai em paz entre vós, como Eu estou convosco.

577.11

Jesus me diz:

– Assinala bem este ponto: “… vós certamente bebereis do[8] meu cálice.” Nas traduções se diz: “o meu cálice.” Eu disse “do meu”, e não “o meu.” Nenhum homem teria podido beber o meu cálice. Somente Eu, Redentor, tive que beber todo o meu cálice. Aos meus discípulos, aos meus imitadores e amigos, certamente é concedido beber daquele cálice do qual Eu bebi. Portanto, o certo é dizer “do meu cálice”, e não “o meu cálice.”


Notes

  1. la femme de Capharnaüm, nommée Méroba, rencontrée en 449.6/8.
  2. Je vous l’ai promis, en 575.8. Il s’agit de l’annonce de la Passion (la troisième après celles des chapitres 346 et 355), qui est désormais imminente.
  3. toutes les prophéties qui concernent le Messie sont citées et répétées en : 7.3 ; 10.5 ; 27.3 ; 41.3 ; 66.2 ; 73.6 ; 74.7 ; 77.5 ; 78.6 ; 108.4 ; 111.6 ; 144.3 ; 155.8 ; 176.3 ; 177.4 ; 194.5 ; 207.8 ; 225.11 ; 260.8 ; 266.10 ; 291.4 ; 293.4/5 ; 324.4.8 ; 340.9 ; 342.8 ; 348.12 ; 354.12 ; 378.5 ; 382.7 ; 390.6 ; 399.5 ; 405.9 ; 414.3 ; 436.2.5 ; 463.2.5 ; 464.10/11.471.1 ; 478.3.9 ; 482.5 ; 483.8 ; 486.4 ; 487.6/8 ; 506.3 ; 507.6 ; 518.6.7 ; 520.7 ; 525.5.8 ; 536.2 ; 549.9 ; 554.8 ; 556.7 ; 560.5 ; 561.11 ; 566.19 ; 579.8-10 ; 580.3 ; 588.9 ; 589.3 ; 591.5/6 ; 592.9 ; 593.1 ; 595.4 ; 596.38 ; 597.5.7/11 ; 598.7 ; 600.9.13 ; 601.1 ; 604.4.10.25 ; 609.3. Elles sont récapitulées d’une certaine manière en 625.6/9 et se rencontrent encore en 639.3, 645.5 et 647.5.
  4. ordre qui se trouve en Ex 12, 1-14 et qui concerne la Pâque. A propos des citations sur ce thème, on consultera avec profit les notes auxquelles renvoie l’index thématique à la fin du volume.
  5. je suis au courant depuis trois mois : c’est en 540.3 que le Maître le lui a confié.
  6. Marie, le nom de la Mère de Jésus, est très commun chez les juives de cette époque. Il peut être interprété de bien des façons, mais il est impossible de dire avec certitude d’où il provient. Les sens d’étoile (déjà signalé en 4.4) et de goutte (signalé en 198.8) évoquent respectivement la lumière et la douleur (comme en 5.6, 22.13, 262.4) et remontent à une interprétation de saint Jérôme. Une référence à la mer s’y est ajoutée (en 168.4 et 244.9). En ce qui concerne la racine du nom, la remarque savante de Judas en 192.2 pourrait nous éclairer. Néanmoins, Jésus dit, en 346.3, que “ seuls ceux qui uniront une foi parfaite à un amour parfait parviendront à connaître la véritable signification du nom de Marie, de la Mère du Fils de Dieu ”.
  7. C’est vous qui avez suggéré : ils ont cependant trouvé l’approbation de leur mère, qui ne réduit pas la responsabilité de ses fils (comme on peut le lire en 106.7.12) dans cette demande insensée.
  8. à ma coupe : cette préposition est clairement mise en évidence à la fin de 577.9. L’expression “ boire la coupe ” semble traduite correctement du texte grec des évangiles de Matthieu et de Marc. Mais on pourrait aussi l’interpréter comme “ boire à la coupe ” si cela a été dit en araméen, la langue parlée par Jésus : dans cette langue, aucune différence de forme ne permet de distinguer “ boire la coupe ” de “ boire à la coupe ”.

Notas

  1. mulher de Cafarnaum, de nome Meroba, encontrada em 449.6/8.
  2. Eu prometi, em 575.8. Trata-se do anúncio (o terceiro depois daqueles que estão nos capítulos 346 e 355) da Paixão, já iminente.
  3. todas as coisas ditas pelos profetas, relativas ao Messias, são citadas e repetidas em: 7.3 - 10.5 - 27.3 - 41.3 – 66.2 - 73.6 - 74.7 - 77.5 - 78.6 - 108.4 - 111.6 - 144.3 - 155.8 - 176.3 - 177.4 - 194.5 - 207.8 - 225.11 - 260.8 - 266.10 - 291.4 - 293.4/5 - 324.4.8 - 340.9 - 342.8 - 348.12 - 354.12 - 378.5 - 382.7 - 390.6 - 399.5 - 405.9 - 414.3 - 436.2.5 - 463.2.5 - 464.10/11 - 471.1 - 478.3.9 - 482.5 - 483.8 - 486.4 - 487.6/8 - 506.3 - 507.6 - 518.6.7 - 520.7 - 525.5.8 - 536.2 - 549.9 - 554.8 - 556.7 - 560.5 - 561.11 - 566.19 - 579.8.10 - 580.3 - 588.9 - 589.3 - 591.5/6 - 592.9 - 593.1 - 595.4 - 596.38 - 597.5.7/11 - 598.7 - 600.9.13 - 601.1 - 604.4.10.25 - 609.3. De certa forma, são recapituladas em 625.6/9 e encontradas também em 639.3, 645.5 e 647.5.
  4. ordem, que está em Levítico 12,1-14 e que se refere à Páscoa. Para esta e outras citações, podem ser consultadas as notas referentes ao índice temático no final do volume.
  5. há três meses que eu estou sabendo disso, que lhe foi confiado pelo Mestre em 540.3.
  6. Maria, nome da Mãe de Jesus e muito comum entre as mulheres hebreias do seu tempo, tem numerosas interpretações, mas nenhuma com derivação certa. Os significados de estrela (já em 4.4) e distila (já em 198.8), evocando respectivamente a luz e a dor (como em 5.6, 22.13, 262,4), reconduzem a uma interpretação de São Jerônimo, à qual se acrescenta (em 168.4 e 244.9) uma referência ao mar. Pela raiz do nome, a sábia observação de Iscariotes em 199.2 poderia ser esclarecedora. Todavia, Jesus diz, em 346.3, que “somente aqueles que unirão fé perfeita a amor perfeito chegarão a conhecer o verdadeiro significado do nome ‘Maria’, da Mãe do Filho de Deus”.
  7. vós que sugeristes, mesmo tendo encontrado a condescendência da mãe, que, todavia, não reduz a responsabilidade dos dois filhos (como se lê em 106.7.12) pela solicitação insensata.
  8. do, preposição em itálico na antepenúltima linha de 577.9, evidenciada com sinais vistosos no manuscrito original. A expressão “beber o cálice” parece traduzida corretamente do texto grego dos evangelistas Mateus e Marcos; mas poderia ser interpretada também como “beber no cálice”, se for dita em aramaico, a língua falada por Jesus, na qual não haveria distinção de forma entre “beber o cálice” e “beber no cálice”.