The Writings of Maria Valtorta

108. Discours aux vendangeurs.

108. Preaching to the vintagers. A paralytic child

108.1

Toutes les campagnes de Galilée sont occupées au joyeux travail de la vendange. Les hommes, grimpés sur de hautes échelles, font la cueillette sur les tonnelles et les pieds de vigne. Les femmes, un panier sur la tête, apportent les grappes rouges et dorées aux fouleurs qui les attendent. Chants, rires, plaisanteries circulent de coteau à coteau, de jardin à jardin. En même temps se répand l’odeur du moût, et les abeilles, en grand nombre, bourdonnant dans une espèce d’ivresse, dansent en un vol rapide sur les sarments encore riches de petites grappes jusqu’aux paniers et aux cuves où les grains qu’elles recherchent disparaissent dans la trouble bouillie du moût. Les enfants, barbouillés de jus comme autant de faunes, poussent des cris d’hirondelles en courant sur l’herbe, dans les cours, sur les chemins.

Jésus s’est dirigé vers un village pas très éloigné du lac, un village de plaine ; celle-ci forme une sorte de cuvette entre deux chaînes montagneuses orientées vers le nord. La plaine est bien irriguée, parce qu’un fleuve (je pense que c’est le Jourdain) la traverse. Jésus passe par la route principale et beaucoup le saluent aux cris de : « Rabbi ! Rabbi ! » Jésus passe et bénit.

Avant d’arriver au village, il y a une riche propriété et, à l’entrée, un couple âgé attend le Maître.

« Entre. Quand le travail va finir, tous se presseront pour t’écouter. Quelle joie tu apportes ! Elle émane de toi comme la sève dans les sarments et devient un vin qui réjouit les cœurs.

108.2

C’est ta Mère ? demande le maître de maison.

– Oui. Je vous l’ai amenée parce qu’elle fait désormais partie de la troupe de mes disciples. Elle est la dernière à y avoir été accueillie, mais la première dans l’ordre de la fidélité. Elle est l’Apôtre par excellence. Elle m’a prêché dès avant ma naissance… Mère, viens. Un jour, dans les premiers temps où j’évangélisais, cette douce hôtesse m’a permis de ne pas te regretter, tant elle fut une mère avec ton Fils fatigué.

– Que le Seigneur te donne sa grâce, femme compatissante.

– Je possède la grâce parce que je possède le Messie et toi. Viens. La maison est fraîche et la lumière s’est adoucie. Tu pourras te reposer. Tu dois être fatiguée.

– Il n’y a pour moi d’autre lassitude que la haine du monde. Mais le suivre et l’entendre, voilà mon désir depuis ma plus lointaine enfance.

– Tu savais que tu serais la Mère du Messie ?

– Oh non ! Mais j’espérais vivre assez longtemps pour pouvoir l’entendre et le servir, comme la dernière des évangélisés, mais ô combien fidèle !

– Tu l’entends et tu le sers, et pour cette joie tu as été la première. Je suis mère, moi aussi, et j’ai des fils qui sont sages. Quand je les entends parler, mon cœur bondit de fierté. Et toi, qu’éprouves-tu quand tu l’entends ?

– Une douce extase. Je me perds dans mon néant et la Bonté, qui n’est autre que lui-même, m’élève également à lui. Je vois alors, dans un simple regard, la Vérité éternelle et elle se fait chair et sang de mon âme.

– Béni soit ton cœur ! Il est pur, et c’est pourquoi il comprend le Verbe. Nous, nous sommes plus durs, parce que remplis de fautes…

– C’est pour cela que je voudrais donner à tout le monde mon cœur, car l’amour leur serait lumière pour comprendre. Parce que, crois-le, c’est l’amour qui rend toute entreprise aisée – or moi, je suis la Mère et en moi l’amour coule de source –. »

Les deux femmes continuent à échanger, la plus âgée près de la Mère de mon Seigneur, si jeune, toujours si jeune. Pendant ce temps, Jésus discute avec le maître de maison près des cuves où une foule de vendangeurs ne cessent de déverser des grappes. Les apôtres, assis à l’ombre d’une tonnelle de jasmins, mangent de bon appétit des raisins et du pain.

108.3

Le crépuscule s’approche et le travail cesse lentement. Les paysans se sont tous rassemblés dans la grande cour rustique où se répand l’odeur des raisins écrasés. D’autres paysans viennent aussi des maisons voisines.

Jésus monte sur un escalier qui conduit à une aile à arcades sous laquelle sont abrités des sacs de produits et des instruments agricoles. Comme il jubile, Jésus, en montant ces quelques marches ! J’aperçois son sourire à travers ses cheveux soyeux que fait onduler la brise du soir. Et je voudrais bien connaître la raison de ce bonheur si lumineux. Tel le vin dont parlait le maître de la maison, la joie de ce sourire pénètre dans mon cœur – qui était très triste aujourd’hui – et le réconforte.

(Ce n’est pas la première chose qui me réconforte aujourd’hui. Ce matin – vous m’aviez déjà vue pleurer à cause d’une souffrance spirituelle toujours plus vive –, il m’était apparu au moment de la communion, comme toujours quand vous dites : « Voici l’Agneau de Dieu. » Mais il ne s’était pas borné à vous regarder avec amour, Père, et à me sourire. Il avait quitté sa place à gauche du lit et était passé à droite, de son pas allongé, avec un léger balancement en avant, et il était venu à ma droite, me donnant, de ses mains allongées, des caresses sensibles et en me disant : « Ne pleure pas ! »… Mais maintenant, son sourire m’inonde de paix.)

Il se retourne. Il s’assied sur la dernière marche, au haut de l’escalier qui devient une tribune pour les plus favorisés des auditeurs, c’est-à-dire les maître et maîtresse de maison, les apôtres et Marie. Celle-ci, toujours humble, n’avait pas cherché à monter à cette place d’honneur, mais y avait été amenée par la maîtresse de maison. Elle est assise exactement sur la marche au-dessous de Jésus de sorte que sa tête blonde est au niveau des genoux de son Fils ; assise de côté, elle peut le regarder de face, de son regard de colombe pleine d’amour. Le doux profil de Marie se détache nettement, comme sur un marbre, sur le mur sombre du bâtiment rustique.

Plus bas se trouvent les apôtres et les propriétaires, et dans la cour tous les paysans, les uns debout, d’autres assis par terre, d’autres encore grimpés sur les cuves et les figuiers aux quatre coins de la cour.

108.4

Jésus parle lentement, en plongeant la main dans un gros sac de graines posé derrière Marie. Il semble jouer avec elles ou les caresser par plaisir, pendant que sa main droite fait des gestes paisibles.

« On m’a dit : “ Viens, Jésus, bénir le travail de l’homme. ” Et je suis venu. Au nom de Dieu, je le bénis. Tout travail, quand il est honnête, mérite en effet la bénédiction du Seigneur éternel. Mais je l’ai dit : la première condition pour avoir la bénédiction de Dieu, c’est l’honnêteté de chacun de vos actes.

Maintenant, regardons ensemble quand et à quelles conditions les actions sont honnêtes. Elles le sont, quand on les accomplit en ayant présent à l’esprit le Dieu éternel. Peut-il donc pécher, celui qui dit : “ Dieu me regarde. Dieu a les yeux sur moi, et aucun détail de mes actes ne lui échappe ” ? Non. Cela lui est impossible, car la pensée de Dieu est une pensée salutaire, et plus que toute menace humaine, elle retient l’homme de pécher.

Mais doit-on seulement craindre le Dieu éternel ? Non. Ecoutez. Il vous a été dit[1] : “ Crains le Seigneur ton Dieu. ” Et les patriarches ont tremblé, les prophètes ont tremblé quand le visage de Dieu ou un ange du Seigneur est apparu à leurs esprits de justes. Et aux temps de la colère divine, l’apparition du surnaturel doit vraiment faire trembler le cœur. Qui, même s’il est pur comme un petit enfant, ne tremble pas devant le Puissant, devant l’éclat éternel duquel se tiennent en adoration les anges empressés à chanter l’alléluia du paradis ? Dieu tempère l’insoutenable éclat d’un ange par un voile miséricordieux, pour permettre à œil humain de le contempler sans que soient brûlés sa pupille et son esprit. Que sera-ce donc que de voir Dieu ?

Mais cela vaut tant que dure la colère. Quand la paix vient prendre sa place, quand le Dieu d’Israël dit : “ Je l’ai juré et je tiendrai parole. Voici celui que j’envoie, et c’est moi tout en n’étant pas moi, mais ma Parole qui se fait chair pour être Rédemption ”, alors à la crainte doit succéder l’amour et c’est seulement de l’amour qu’il faut manifester au Dieu éternel, joyeusement, car l’âge de la paix est venu pour la terre ainsi qu’entre Dieu et l’homme. Lorsque les premiers vents du printemps répandent le pollen des fleurs de la vigne, l’agriculteur doit encore craindre, car les intempéries ou les insectes peuvent encore causer bien des dégâts aux fruits. Mais lorsque arrive l’heure joyeuse de la vendange, alors toute crainte cesse et le cœur jubile dans la certitude de la récolte.

Annoncé[2] par les prophètes, le Rejeton de la souche de Jessé est venu. Maintenant, il est parmi vous, tel une grappe merveilleuse qui vous apporte le suc de la Sagesse éternelle et qui ne demande qu’à être cueillie et pressée pour être vin pour les hommes. Vin de joie sans fin pour ceux qui se nourriront de lui. Cependant, malheur à ceux qui, ayant eu ce vin à leur portée, l’auront repoussé et trois fois malheur à ceux qui, après s’en être nourris, l’auront rejeté ou mélangé aux nourritures de Mammon.

108.5

J’en reviens donc à ma première idée. La première puissance pour avoir la bénédiction de Dieu sur nos œuvres tant spirituelles qu’humaines, c’est la droiture d’intention.

Est honnête celui qui dit : “ J’observe la Loi, non pour être loué par les hommes, mais par fidélité à Dieu. ” Est honnête celui qui dit : “ Je marche à la suite du Christ, non pour les miracles qu’il fait, mais pour les conseils de vie éternelle qu’il me donne. ” Est honnête encore celui qui dit : “ Je travaille, non par recherche avide de profit, mais parce que le travail a été établi par Dieu comme moyen de sanctification car il a le pouvoir de former, de mortifier, de préserver, d’élever. Je travaille, pour pouvoir aider mon prochain. Je travaille pour faire resplendir les prodiges de Dieu qui transforme un grain minuscule en touffe d’épis, une graine de raisin en grande vigne, un noyau en arbre et qui fait de moi – qui ne suis qu’un homme, un moins que rien tiré du néant de par sa volonté – son aide pour l’œuvre incessante de perpétuer les blés, les vignes et les fruits, et de peupler la terre des hommes. ”

Il y a des personnes qui travaillent comme des bêtes de somme, mais sans autre religion que celle-ci : augmenter leurs richesses. Leur compagnon plus dépourvu meurt-il de privations et d’épuisement à côté d’eux ? Les enfants de ce pauvre homme meurent-ils de faim ? Qu’importe à celui qui ne pense qu’à accumuler des richesses… Il en est d’autres, encore plus durs, qui ne travaillent pas, mais font travailler et entassent des richesses en exploitant la sueur des autres. D’autres encore dilapident ce que par cupidité ils tirent des efforts d’autrui. En vérité, pour ceux-ci, ce n’est pas un travail honnête. Et ne prétendez pas : “ Pourtant, Dieu les protège. ” Non, il ne les protège pas. Ils ont beau triompher actuellement, ils seront bientôt frappés par la sévérité de Dieu. En ce temps ou dans l’éternité, il leur rappellera le commandement : “ Je suis le Seigneur ton Dieu. Aime-moi par-dessus tout et aime ton prochain comme toi-même. ” Si ces paroles résonnent pour l’éternité, elles seront plus redoutables que les foudres du Sinaï !

108.6

Nombreuses, trop nombreuses sont les paroles que l’on vous dit. Moi, je ne vous dis que celles-ci : “ Aimez Dieu. Aimez votre prochain. ” Elles ressemblent au travail du printemps sur la vigne, qui permettra au cep d’être fécond. L’amour de Dieu et du prochain, c’est la herse qui nettoie le sol de ces mauvaises herbes que sont l’égoïsme et les mauvaises passions. C’est la pioche qui creuse un cercle autour du pied de vigne pour l’isoler des herbes parasites et le nourrir des eaux fraîches de l’arrosage. C’est la serpette qui supprime les pousses superflues pour condenser la sève et la diriger là où le fruit doit se former. C’est le lien qui serre la plante contre le tuteur solide qui la soutient, et enfin c’est le soleil qui fait mûrir les fruits de la bonne volonté et les transforme en fruits de vie éternelle…

Aujourd’hui, vous êtes joyeux parce que l’année a été bonne, les moissons riches et les vendanges abondantes. Mais en vérité je vous dis que cette joie que vous éprouvez est plus petite qu’un grain de sable, en comparaison de la joie sans mesure que vous éprouverez quand le Père éternel vous dira : “ Venez, mes sarments féconds, greffés sur la vraie Vigne. Vous vous êtes prêtés à tout, même quand c’était pénible, pour donner beaucoup de fruit : maintenant venez à moi, riches des doux sucs de l’amour envers votre prochain et moi. Epanouissez-vous dans mes jardins pour l’éternité tout entière. ”

Tendez à cette joie éternelle. Attachez-vous fidèlement à la poursuite de ce bien. Avec reconnaissance, bénissez l’Eternel qui vous aide à l’atteindre. Bénissez-le pour la grâce de sa Parole, bénissez-le pour la grâce d’une bonne récolte. Aimez le Seigneur en reconnaissant ses bienfaits et soyez sans crainte. Dieu donne cent pour un à ceux qui l’aiment. »

Jésus aurait fini, mais tous se mettent à crier :

« Bénis-nous, bénis-nous ! Ta bénédiction sur nous ! »

Jésus se lève, ouvre les bras et dit d’une voix de tonnerre :

« Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Qu’il vous montre sa face et vous prenne en pitié. Que le Seigneur tourne vers vous son visage et vous donne sa paix. Que le nom du Seigneur soit dans vos cœurs, sur vos maisons et sur vos champs. »

108.7

La foule, la petite foule qui s’était rassemblée, pousse un cri de joie et acclame le Messie. Mais aussitôt après, elle se tait et s’ouvre pour laisser passer une mère qui porte sur les bras un garçon d’environ dix ans, paralytique. Au bas de l’escalier, elle le présente comme pour l’offrir à Jésus.

« C’est une de mes servantes, explique le maître de maison. Son fils est tombé l’an dernier du haut de la terrasse et s’est brisé les reins. Toute sa vie, il lui faudra rester couché sur le dos.

– Elle a espéré en toi tous ces derniers mois…, ajoute son épouse.

– Dis-lui de venir à moi. »

Mais la pauvre femme est tellement émue qu’on a l’impression que c’est elle qui est paralysée. Elle tremble de tous ses membres et s’empêtre dans son long vêtement en montant les hautes marches, son fils sur les bras.

Compatissante, Marie s’est levée et descend à sa rencontre :

« Viens, ne crains pas. Mon Fils t’aime. Donne-moi ton enfant, tu monteras plus facilement. Viens, ma fille. Je suis mère, moi aussi. »

Et elle lui prend l’enfant, auquel elle sourit doucement, en montant avec la charge pitoyable qu’elle porte sur ses bras. La mère la suit, en larmes.

Marie se tient maintenant devant Jésus. Elle s’agenouille et dit :

« Mon Fils ! Pour cette mère ! »

Rien d’autre.

Jésus ne demande pas comme d’habitude :

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? Crois-tu que je puisse le faire ? »

Non, il dit en souriant :

« Femme, approche. »

La femme va juste à côté de Marie. Jésus lui pose la main sur la tête et dit simplement :

« Réjouis-toi. »

Il n’a pas fini de parler que déjà l’enfant, qui reposait lourdement sur les bras de Marie, les jambes inertes, s’assied brusquement et, avec un cri joyeux : « Maman ! », court se réfugier sur le sein de sa mère.

Les hosannas semblent vouloir pénétrer dans le ciel que rougit le crépuscule.

Son fils serré sur son cœur, la femme ne sait que dire et demande :

« Que dois-je faire pour te prouver mon bonheur ? »

Jésus lui répond, en lui faisant encore une caresse :

« Etre bonne, aimer Dieu et ton prochain, et élever ton fils dans cet amour. »

Mais la femme n’est toujours pas satisfaite. Elle voudrait… elle voudrait… et finit par demander :

« Un baiser de toi et de ta Mère à mon petit. »

Jésus se penche et l’embrasse, puis Marie fait de même. Et pendant que la femme s’éloigne, radieuse, au milieu des acclamations d’un cortège d’amis, Jésus explique à la maîtresse de maison :

« Il n’en fallait pas plus. Il était dans les bras de ma Mère. Même si elle n’avait rien dit, je l’aurais guéri. Elle est heureuse quand elle peut consoler une affliction et moi, je veux lui faire plaisir. »

Jésus et Marie échangent un de ces regards que seul celui qui en a vu peut comprendre, tant leur signification est profonde.

108.1

The whole country of Galilee is busy in the joyful vintage work. Men, climbing up high ladders, pick the grapes from pergolas and vines; women, their heads laden with baskets, take the golden and ruby grapes to where the crushers are waiting. Songs, burst of laughter, jokes are exchanged from hillock to hillock and from garden to garden. The smell of must is everywhere. Bees are humming and seem intoxicated, so fast do they fly about and dance from the remaining vine shoots, still laden with grapes, to the baskets and vats where the grapes sought by them get lost in the thick juice of the must. Children, their faces painted with juice like fauns, scream like swallows, running on the grass, in the yards and in the streets.

Jesus is going to a town not far from the lake. It is a town on the plain; it looks like a wide riverbed between two remote mountain ranges stretching northwards. The plain is well irrigated because a river (I think it is the Jordan) flows across it. Jesus is going along the main road and is cheered by many shouting: «Rabbi! Rabbi!» Jesus passes by and blesses.

Before the town there is a rich estate, at the entrance to which there is an elderly couple waiting for the Master. «Come in. When they finish working, they will all gather here to hear You. How much joy You bring us! It spreads from You as the lymph spreads through the shoots and becomes a joyful wine for our hearts.

108.2

Is that Your Mother?» asks the landlord.

«Yes, She is. I brought Her here to you, because She also is now in the group of My disciples. The last to be received, the first in faithfulness. She is the Apostle. She preached Me even before I was born… Mother, come. One day, it was in the first times when I was evangelising, this mother did not make Me miss You, so kind she was to Your tired Son.»

«May the Lord grant you His grace, merciful woman.»

«I have grace, because I have the Messiah and You. Come. The house is cool and the light is not so bright. You will be able to rest. You must be tired.»

«My only tiredness is the hatred of the world. But to follow Him and listen to Him! It has been My desire since My earliest childhood.»

«Did You know that You were to be the future Mother of the Messiah?»

«Oh! no. But I hoped to live long enough to hear Him and serve Him, the last of His evangelised followers, but faithful! oh! faithful!»

«You now hear Him and serve Him. And You are the first. I am a mother, too, and I have wise children. When I hear them speak, my heart leaps with pride. And what do You feel hearing Him?»

«A gentle ecstasy. I sink into My nothingness, and Goodness, which represents Him, lifts Me up with Him. I then see in a simple glance the eternal Truth, and it becomes the blood and flesh of My spirit.»

«Blessed be Your heart! It is pure and that is why it can understand the Word. We are tougher because we are full of faults…»

«I would like to give My heart to everybody for that, that love might enlighten you to understand. Because, believe Me, it is love, and I am the Mother and therefore love is natural in Me, it is love that makes all undertakings easy.»

The two women go on speaking, the old one near the ever so young Mother of my Lord, while Jesus talks to the landlord near the vats, into which the teams of vintagers pour the grapes. The apostles, sitting in the shade of a jasmin bower, enjoy bread and grapes with good appetite.

108.3

The sun is about to set and the work slowly comes to an end. The husbandmen are by now all in the large rustic yard, where there is a strong smell of crushed grapes. Other farmers have come from nearby houses.

Jesus climbs a little staircase that leads up to a gallery wing of the house, under which sacks of victuals and agricultural implements are stored. How Jesus smiles climbing those few steps! I see Him smiling while His soft hair is gently blowing in the evening breeze. I wonder why He is smiling so brightly. The joy of His smile, like the wine of which the landlord was speaking, enters my heart, very sad today, and comforts it.

(It is not the first thing that relieves me today. Even this morning, and you [Valtorta’s confessor-priest] saw me weeping because of a sharp spiritual sorrow. He, at Holy Communion, appeared to me as usual when you say: «Here is the Lamb of God». But He did not just look at you lovingly, Father, and smile at me. He departed from your side, on the left hand side of the bed and passed to the right side, with His long, slightly rolling gait, caressing me with His long hands and saying: «Do not weep!»… But now His smile fills me with peace.)

He turns around. He sits down on the last step at the top of the staircase, which becomes a gallery for the more fortunate listeners, that is the owners of the house, the apostles and Mary, Who, always humble, had not even tried to climb up to that place of honour, but is led there by the landlady. She sits one step below Jesus, so that Her fair-haired head is at the height of Jesus’ knees, and as She is sitting sideways, She can look at His face with Her look of a dove in love. Mary’s delicate profile stands out neatly, as in marble, against the dark wall of the rustic gallery.

Farther down, there are the apostles and the owners. All the husbandmen are in the yard, some standing, some sitting on the ground, some have climbed on to the vats or up the fig trees which are at the four corners of the yard.

108.4

Jesus speaks slowly, sinking His hand into a large sack of corn placed behind Mary’s back: He seems to be playing with the grain, or to be caressing it with pleasure, while gesticulating calmy with His right hand.

«I was asked: “Come, Jesus, to bless the work of man”. And I have come. I bless it in the name of God. Because, every work, if honest, deserves to be blessed by the eternal Lord. But I said : the first condition to receive blessings from God is to be honest in all one’s actions.

Now let us consider together when and how actions are honest. They are honest when they are done having eternal God present in one’s soul. Can one ever sin if one says: “God is looking at me. God’s eyes are on me and He does not miss the slightest detail of my actions”? No. One cannot. Because the thought of God is a healthy thought and diverts man from sin more than any human threat.

But must one only fear eternal God? No. Listen. You were told: “Fear the Lord your God”. And the Patriarchs and the Prophets trembled when the Face of God, or an angel of the Lord, appeared to their just souls. Truly, in time of divine wrath, the apparition of the Supernatural must make hearts tremble. Who, even if as pure as a child, does not tremble before the Powerful One, before Whose eternal brightness are the adoring angels, prostrated in the heavenly hallelujah? God mitigates with a veil of pity the unbearable refulgence of an angel to allow the human eye to look at it without having eyes and mind burned out. What must it therefore be to see God?

But it is so, as long as the wrath lasts. But when it is replaced by peace and the God of Israel says: “I have sworn it. And I will keep My pact. Here is He Whom I am sending, and it is I, although not being I, but My Word, Who becomes flesh to be Redemption”, then love must take the place of fear, and nothing but love is to be given to eternal God, joyfully, because the time of peace has come for the earth and between God and man. When the first spring winds spread the pollen of the vine flowers, the farmer must still be watchful, because many injuries may be caused to the fruit by bad weather and insects. But when the happy day of vintage comes, then all fears cease and hearts rejoice in the certainty of the harvest.

The Shoot of the stock of Jesse has sprung, preannounced[1] by the Prophets. He is now amongst you: a rich bunch which brings you the juice of eternal Wisdom and only asks to be picked and squeezed to be Wine for men. A wine of endless delight for those who will feed on Him. But woe to those who, having had this Wine within reach, will reject it, and three times woe to those who after feeding on it will reject it or mix it within themselves with the food of Mammon.

108.5

And now I am going back to the first idea. The first condition to have God’s blessing, both in spiritual and human deeds, is honesty of intentions.

He is honest who says: “I abide by the Law not to be praised by men, but out of loyalty to God”. He is honest who says: “I follow Christ not because of the miracles He works, but for the advice of eternal life He gives me”. He is honest who says: “I work not for a greedy gain, but because also work has been set by God as a means of sanctification on account of its formative, mortifying, preservative and elevating values. I work to be able to help my neighbour, I work to be able to make the wonders of God known, Who of a tiny grain makes a tuft of ears, of a grape-stone makes a huge vineyard, of a fruit-stone makes a tree, and of me, a man, a poor nothing, who was made out of nothing by His will, He makes His assistant in the unremitting work of perpetuating cereals, vines and orchards, as well as populating the earth with men”.

There are people who work as hard as pack animals, but their only religion is to increase their wealth. If their more unfortunate companion dies of privations and fatigue beside them; if the children of that poor man die of starvation, what does it matter to the greedy hoarder of riches? There are others, who even harder-hearted, do not work but make other people work and they accumulate wealth by their sweat. And others squander what they meanly extort from other people’s work. Their work is certainly not honest. And do not say: “And yet God protects them”. No. He does not protect them. Now they enjoy an hour of triumph. But they will soon be struck by divine rigour, which both in time and in eternity will remind them of the commandment: “I am the Lord your God. Love Me above all things and love your neighbour as yourself”. Oh! If those words resound eternally, they will be more dreadful than the lightning of Sinai!

108.6

You are told many words, too many. I will tell you only these: “Love God. Love your neighbour”. They are like the work in the vineyard in spring, that makes the vine shoots fruitful. The love of God and of your neighbour is like the harrow that clears the soil of the harmful herbs of selfishness and of evil passions; it is like the hoe that digs a circle round the shoot to isolate it from infectious parasite herbs and to nourish it with cool irrigation water; it is like the shears that remove what is superfluous and confine the strength, directing it to where it will bear fruit; it is a tie that fastens and supports with a robust pole, finally it is the sun that ripens the fruits of goodwill and makes them fruits of eternal life.

You are now jubilant because it has been a good year, the crops are plentiful and the vintage rich. But I solemnly tell you that this joy of yours is less than a tiny grain of sand as compared to the immeasurable jubilation that will be yours when the eternal Father will say to you: “Come, My fruitful shoots grafted into the true Vine. You have helped in all kinds of work, also in painful ones, to bear abundant fruit, and you are now coming to Me, rich with sweet juices of love for Me and your neighbour. Blossom in My gardens forever and ever”.

Aim at that eternal happiness. Pursue that good with loyalty, with gratitude bless the Eternal Father Who assists you in reaching it. Bless Him for the grace of His Word, bless Him for the grace of a good harvest. Love the Lord with gratitude and do not fear. God gives one hundred to one to those who love Him.»

Jesus would have finished. But they all shout: «Bless us, bless us! Your blessing upon us!»

Jesus stands up, He stretches out His arms and in a thundering voice He says: «May the Lord bless you and keep you, may His Face shine on you and be gracious to you. May the Lord uncover His Face to you and bring you peace. The Name of the Lord be in your hearts, in your homes and in your fields.»

108.7

The little crowd which had gathered utter cries of joy and applause for the Messiah. They then turn quiet and open out to let pass through a mother, who is carrying in her arms a paralytic child, about ten years old. At the foot of the staircase, she holds him out, as if she were offering him to Jesus.

«She is one of my servants. Her boy last year fell from the terrace and broke his back. He will lie on his back all his life» explains the landlord.

«She has been hoping in You all these months…» adds the landlady.

«Tell her to come to Me.»

But the poor woman is so excited, that she seems to be paralyzed. She trembles all over and trips on her long dress while climbing up the high steps with her son in her arms.

Mary, compassionate, stands up and goes down to meet her. «Come. Do not be afraid. My Son loves you. Give Me your child. It will be easier for you to climb up. Come, My daughter. I am a Mother, too» and She takes the child, smiling kindly at him, and then goes up with Her piteous load weighing on Her arms. The boy’s mother follows Her crying.

Mary is now before Jesus. She kneels down and says: «Son! For the sake of this mother!» Nothing else.

Jesus does not even ask the usual question: «What do you want Me to do for you? Do you believe that I can do it?» No. Today He smiles and says: «Woman, come here.»

The woman goes beside Mary. Jesus lays His hand on her head and says only: «Be happy», and He has not yet finished saying the words, when the boy, who so far had been lying heavily on Mary’s arms, with his legs hanging loose, sits up all of a sudden and with a cry of joy: «Mummy!», he runs to take refuge in his mother’s lap.

The shouts of hosanna seem to be penetrating the sky now all red at sunset.

The woman, clasping her son to heart, does not know what to say and she asks: «What must I do to tell You that I am happy?»

And Jesus, caressing her once again: «You must be good and love God and your neighbour and bring your son up in this love.»

But the woman is not yet content. She would like to… she would like to… and at last she asks: «A kiss of Yours and of Your Mother’s to my child.»

Jesus bends down and kisses him and Mary does likewise. And while the woman is going away happy, surrounded by cheering friends, Jesus explains to the landlord: «Nothing else was needed. He was in My Mother’s arms. Even without any word I would have cured him, because She is happy when She can relieve distress and I want to make Her happy.»

And Jesus and Mary exchange one of those glances that only one who has seen them can understand, so deeply meaningful are they.


Notes

  1. Il vous a été dit, par exemple, en : Lv 19, 14.32 ; 25, 17.36 ; Dt 6, 13 ; 10, 12.20.
  2. Annoncé, par exemple, en : Is 11, 1-12.

Notes

  1. preannounced: as in Isaiah 11: 1-12.