Gli Scritti di Maria Valtorta

108. Discours aux vendangeurs.

108. Discorso ai vendemmiatori.

108.1

Toutes les campagnes de Galilée sont occupées au joyeux travail de la vendange. Les hommes, grimpés sur de hautes échelles, font la cueillette sur les tonnelles et les pieds de vigne. Les femmes, un panier sur la tête, apportent les grappes rouges et dorées aux fouleurs qui les attendent. Chants, rires, plaisanteries circulent de coteau à coteau, de jardin à jardin. En même temps se répand l’odeur du moût, et les abeilles, en grand nombre, bourdonnant dans une espèce d’ivresse, dansent en un vol rapide sur les sarments encore riches de petites grappes jusqu’aux paniers et aux cuves où les grains qu’elles recherchent disparaissent dans la trouble bouillie du moût. Les enfants, barbouillés de jus comme autant de faunes, poussent des cris d’hirondelles en courant sur l’herbe, dans les cours, sur les chemins.

Jésus s’est dirigé vers un village pas très éloigné du lac, un village de plaine ; celle-ci forme une sorte de cuvette entre deux chaînes montagneuses orientées vers le nord. La plaine est bien irriguée, parce qu’un fleuve (je pense que c’est le Jourdain) la traverse. Jésus passe par la route principale et beaucoup le saluent aux cris de : « Rabbi ! Rabbi ! » Jésus passe et bénit.

Avant d’arriver au village, il y a une riche propriété et, à l’entrée, un couple âgé attend le Maître.

« Entre. Quand le travail va finir, tous se presseront pour t’écouter. Quelle joie tu apportes ! Elle émane de toi comme la sève dans les sarments et devient un vin qui réjouit les cœurs.

108.2

C’est ta Mère ? demande le maître de maison.

– Oui. Je vous l’ai amenée parce qu’elle fait désormais partie de la troupe de mes disciples. Elle est la dernière à y avoir été accueillie, mais la première dans l’ordre de la fidélité. Elle est l’Apôtre par excellence. Elle m’a prêché dès avant ma naissance… Mère, viens. Un jour, dans les premiers temps où j’évangélisais, cette douce hôtesse m’a permis de ne pas te regretter, tant elle fut une mère avec ton Fils fatigué.

– Que le Seigneur te donne sa grâce, femme compatissante.

– Je possède la grâce parce que je possède le Messie et toi. Viens. La maison est fraîche et la lumière s’est adoucie. Tu pourras te reposer. Tu dois être fatiguée.

– Il n’y a pour moi d’autre lassitude que la haine du monde. Mais le suivre et l’entendre, voilà mon désir depuis ma plus lointaine enfance.

– Tu savais que tu serais la Mère du Messie ?

– Oh non ! Mais j’espérais vivre assez longtemps pour pouvoir l’entendre et le servir, comme la dernière des évangélisés, mais ô combien fidèle !

– Tu l’entends et tu le sers, et pour cette joie tu as été la première. Je suis mère, moi aussi, et j’ai des fils qui sont sages. Quand je les entends parler, mon cœur bondit de fierté. Et toi, qu’éprouves-tu quand tu l’entends ?

– Une douce extase. Je me perds dans mon néant et la Bonté, qui n’est autre que lui-même, m’élève également à lui. Je vois alors, dans un simple regard, la Vérité éternelle et elle se fait chair et sang de mon âme.

– Béni soit ton cœur ! Il est pur, et c’est pourquoi il comprend le Verbe. Nous, nous sommes plus durs, parce que remplis de fautes…

– C’est pour cela que je voudrais donner à tout le monde mon cœur, car l’amour leur serait lumière pour comprendre. Parce que, crois-le, c’est l’amour qui rend toute entreprise aisée – or moi, je suis la Mère et en moi l’amour coule de source –. »

Les deux femmes continuent à échanger, la plus âgée près de la Mère de mon Seigneur, si jeune, toujours si jeune. Pendant ce temps, Jésus discute avec le maître de maison près des cuves où une foule de vendangeurs ne cessent de déverser des grappes. Les apôtres, assis à l’ombre d’une tonnelle de jasmins, mangent de bon appétit des raisins et du pain.

108.3

Le crépuscule s’approche et le travail cesse lentement. Les paysans se sont tous rassemblés dans la grande cour rustique où se répand l’odeur des raisins écrasés. D’autres paysans viennent aussi des maisons voisines.

Jésus monte sur un escalier qui conduit à une aile à arcades sous laquelle sont abrités des sacs de produits et des instruments agricoles. Comme il jubile, Jésus, en montant ces quelques marches ! J’aperçois son sourire à travers ses cheveux soyeux que fait onduler la brise du soir. Et je voudrais bien connaître la raison de ce bonheur si lumineux. Tel le vin dont parlait le maître de la maison, la joie de ce sourire pénètre dans mon cœur – qui était très triste aujourd’hui – et le réconforte.

(Ce n’est pas la première chose qui me réconforte aujourd’hui. Ce matin – vous m’aviez déjà vue pleurer à cause d’une souffrance spirituelle toujours plus vive –, il m’était apparu au moment de la communion, comme toujours quand vous dites : « Voici l’Agneau de Dieu. » Mais il ne s’était pas borné à vous regarder avec amour, Père, et à me sourire. Il avait quitté sa place à gauche du lit et était passé à droite, de son pas allongé, avec un léger balancement en avant, et il était venu à ma droite, me donnant, de ses mains allongées, des caresses sensibles et en me disant : « Ne pleure pas ! »… Mais maintenant, son sourire m’inonde de paix.)

Il se retourne. Il s’assied sur la dernière marche, au haut de l’escalier qui devient une tribune pour les plus favorisés des auditeurs, c’est-à-dire les maître et maîtresse de maison, les apôtres et Marie. Celle-ci, toujours humble, n’avait pas cherché à monter à cette place d’honneur, mais y avait été amenée par la maîtresse de maison. Elle est assise exactement sur la marche au-dessous de Jésus de sorte que sa tête blonde est au niveau des genoux de son Fils ; assise de côté, elle peut le regarder de face, de son regard de colombe pleine d’amour. Le doux profil de Marie se détache nettement, comme sur un marbre, sur le mur sombre du bâtiment rustique.

Plus bas se trouvent les apôtres et les propriétaires, et dans la cour tous les paysans, les uns debout, d’autres assis par terre, d’autres encore grimpés sur les cuves et les figuiers aux quatre coins de la cour.

108.4

Jésus parle lentement, en plongeant la main dans un gros sac de graines posé derrière Marie. Il semble jouer avec elles ou les caresser par plaisir, pendant que sa main droite fait des gestes paisibles.

« On m’a dit : “ Viens, Jésus, bénir le travail de l’homme. ” Et je suis venu. Au nom de Dieu, je le bénis. Tout travail, quand il est honnête, mérite en effet la bénédiction du Seigneur éternel. Mais je l’ai dit : la première condition pour avoir la bénédiction de Dieu, c’est l’honnêteté de chacun de vos actes.

Maintenant, regardons ensemble quand et à quelles conditions les actions sont honnêtes. Elles le sont, quand on les accomplit en ayant présent à l’esprit le Dieu éternel. Peut-il donc pécher, celui qui dit : “ Dieu me regarde. Dieu a les yeux sur moi, et aucun détail de mes actes ne lui échappe ” ? Non. Cela lui est impossible, car la pensée de Dieu est une pensée salutaire, et plus que toute menace humaine, elle retient l’homme de pécher.

Mais doit-on seulement craindre le Dieu éternel ? Non. Ecoutez. Il vous a été dit[1] : “ Crains le Seigneur ton Dieu. ” Et les patriarches ont tremblé, les prophètes ont tremblé quand le visage de Dieu ou un ange du Seigneur est apparu à leurs esprits de justes. Et aux temps de la colère divine, l’apparition du surnaturel doit vraiment faire trembler le cœur. Qui, même s’il est pur comme un petit enfant, ne tremble pas devant le Puissant, devant l’éclat éternel duquel se tiennent en adoration les anges empressés à chanter l’alléluia du paradis ? Dieu tempère l’insoutenable éclat d’un ange par un voile miséricordieux, pour permettre à œil humain de le contempler sans que soient brûlés sa pupille et son esprit. Que sera-ce donc que de voir Dieu ?

Mais cela vaut tant que dure la colère. Quand la paix vient prendre sa place, quand le Dieu d’Israël dit : “ Je l’ai juré et je tiendrai parole. Voici celui que j’envoie, et c’est moi tout en n’étant pas moi, mais ma Parole qui se fait chair pour être Rédemption ”, alors à la crainte doit succéder l’amour et c’est seulement de l’amour qu’il faut manifester au Dieu éternel, joyeusement, car l’âge de la paix est venu pour la terre ainsi qu’entre Dieu et l’homme. Lorsque les premiers vents du printemps répandent le pollen des fleurs de la vigne, l’agriculteur doit encore craindre, car les intempéries ou les insectes peuvent encore causer bien des dégâts aux fruits. Mais lorsque arrive l’heure joyeuse de la vendange, alors toute crainte cesse et le cœur jubile dans la certitude de la récolte.

Annoncé[2] par les prophètes, le Rejeton de la souche de Jessé est venu. Maintenant, il est parmi vous, tel une grappe merveilleuse qui vous apporte le suc de la Sagesse éternelle et qui ne demande qu’à être cueillie et pressée pour être vin pour les hommes. Vin de joie sans fin pour ceux qui se nourriront de lui. Cependant, malheur à ceux qui, ayant eu ce vin à leur portée, l’auront repoussé et trois fois malheur à ceux qui, après s’en être nourris, l’auront rejeté ou mélangé aux nourritures de Mammon.

108.5

J’en reviens donc à ma première idée. La première puissance pour avoir la bénédiction de Dieu sur nos œuvres tant spirituelles qu’humaines, c’est la droiture d’intention.

Est honnête celui qui dit : “ J’observe la Loi, non pour être loué par les hommes, mais par fidélité à Dieu. ” Est honnête celui qui dit : “ Je marche à la suite du Christ, non pour les miracles qu’il fait, mais pour les conseils de vie éternelle qu’il me donne. ” Est honnête encore celui qui dit : “ Je travaille, non par recherche avide de profit, mais parce que le travail a été établi par Dieu comme moyen de sanctification car il a le pouvoir de former, de mortifier, de préserver, d’élever. Je travaille, pour pouvoir aider mon prochain. Je travaille pour faire resplendir les prodiges de Dieu qui transforme un grain minuscule en touffe d’épis, une graine de raisin en grande vigne, un noyau en arbre et qui fait de moi – qui ne suis qu’un homme, un moins que rien tiré du néant de par sa volonté – son aide pour l’œuvre incessante de perpétuer les blés, les vignes et les fruits, et de peupler la terre des hommes. ”

Il y a des personnes qui travaillent comme des bêtes de somme, mais sans autre religion que celle-ci : augmenter leurs richesses. Leur compagnon plus dépourvu meurt-il de privations et d’épuisement à côté d’eux ? Les enfants de ce pauvre homme meurent-ils de faim ? Qu’importe à celui qui ne pense qu’à accumuler des richesses… Il en est d’autres, encore plus durs, qui ne travaillent pas, mais font travailler et entassent des richesses en exploitant la sueur des autres. D’autres encore dilapident ce que par cupidité ils tirent des efforts d’autrui. En vérité, pour ceux-ci, ce n’est pas un travail honnête. Et ne prétendez pas : “ Pourtant, Dieu les protège. ” Non, il ne les protège pas. Ils ont beau triompher actuellement, ils seront bientôt frappés par la sévérité de Dieu. En ce temps ou dans l’éternité, il leur rappellera le commandement : “ Je suis le Seigneur ton Dieu. Aime-moi par-dessus tout et aime ton prochain comme toi-même. ” Si ces paroles résonnent pour l’éternité, elles seront plus redoutables que les foudres du Sinaï !

108.6

Nombreuses, trop nombreuses sont les paroles que l’on vous dit. Moi, je ne vous dis que celles-ci : “ Aimez Dieu. Aimez votre prochain. ” Elles ressemblent au travail du printemps sur la vigne, qui permettra au cep d’être fécond. L’amour de Dieu et du prochain, c’est la herse qui nettoie le sol de ces mauvaises herbes que sont l’égoïsme et les mauvaises passions. C’est la pioche qui creuse un cercle autour du pied de vigne pour l’isoler des herbes parasites et le nourrir des eaux fraîches de l’arrosage. C’est la serpette qui supprime les pousses superflues pour condenser la sève et la diriger là où le fruit doit se former. C’est le lien qui serre la plante contre le tuteur solide qui la soutient, et enfin c’est le soleil qui fait mûrir les fruits de la bonne volonté et les transforme en fruits de vie éternelle…

Aujourd’hui, vous êtes joyeux parce que l’année a été bonne, les moissons riches et les vendanges abondantes. Mais en vérité je vous dis que cette joie que vous éprouvez est plus petite qu’un grain de sable, en comparaison de la joie sans mesure que vous éprouverez quand le Père éternel vous dira : “ Venez, mes sarments féconds, greffés sur la vraie Vigne. Vous vous êtes prêtés à tout, même quand c’était pénible, pour donner beaucoup de fruit : maintenant venez à moi, riches des doux sucs de l’amour envers votre prochain et moi. Epanouissez-vous dans mes jardins pour l’éternité tout entière. ”

Tendez à cette joie éternelle. Attachez-vous fidèlement à la poursuite de ce bien. Avec reconnaissance, bénissez l’Eternel qui vous aide à l’atteindre. Bénissez-le pour la grâce de sa Parole, bénissez-le pour la grâce d’une bonne récolte. Aimez le Seigneur en reconnaissant ses bienfaits et soyez sans crainte. Dieu donne cent pour un à ceux qui l’aiment. »

Jésus aurait fini, mais tous se mettent à crier :

« Bénis-nous, bénis-nous ! Ta bénédiction sur nous ! »

Jésus se lève, ouvre les bras et dit d’une voix de tonnerre :

« Que le Seigneur vous bénisse et vous garde. Qu’il vous montre sa face et vous prenne en pitié. Que le Seigneur tourne vers vous son visage et vous donne sa paix. Que le nom du Seigneur soit dans vos cœurs, sur vos maisons et sur vos champs. »

108.7

La foule, la petite foule qui s’était rassemblée, pousse un cri de joie et acclame le Messie. Mais aussitôt après, elle se tait et s’ouvre pour laisser passer une mère qui porte sur les bras un garçon d’environ dix ans, paralytique. Au bas de l’escalier, elle le présente comme pour l’offrir à Jésus.

« C’est une de mes servantes, explique le maître de maison. Son fils est tombé l’an dernier du haut de la terrasse et s’est brisé les reins. Toute sa vie, il lui faudra rester couché sur le dos.

– Elle a espéré en toi tous ces derniers mois…, ajoute son épouse.

– Dis-lui de venir à moi. »

Mais la pauvre femme est tellement émue qu’on a l’impression que c’est elle qui est paralysée. Elle tremble de tous ses membres et s’empêtre dans son long vêtement en montant les hautes marches, son fils sur les bras.

Compatissante, Marie s’est levée et descend à sa rencontre :

« Viens, ne crains pas. Mon Fils t’aime. Donne-moi ton enfant, tu monteras plus facilement. Viens, ma fille. Je suis mère, moi aussi. »

Et elle lui prend l’enfant, auquel elle sourit doucement, en montant avec la charge pitoyable qu’elle porte sur ses bras. La mère la suit, en larmes.

Marie se tient maintenant devant Jésus. Elle s’agenouille et dit :

« Mon Fils ! Pour cette mère ! »

Rien d’autre.

Jésus ne demande pas comme d’habitude :

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? Crois-tu que je puisse le faire ? »

Non, il dit en souriant :

« Femme, approche. »

La femme va juste à côté de Marie. Jésus lui pose la main sur la tête et dit simplement :

« Réjouis-toi. »

Il n’a pas fini de parler que déjà l’enfant, qui reposait lourdement sur les bras de Marie, les jambes inertes, s’assied brusquement et, avec un cri joyeux : « Maman ! », court se réfugier sur le sein de sa mère.

Les hosannas semblent vouloir pénétrer dans le ciel que rougit le crépuscule.

Son fils serré sur son cœur, la femme ne sait que dire et demande :

« Que dois-je faire pour te prouver mon bonheur ? »

Jésus lui répond, en lui faisant encore une caresse :

« Etre bonne, aimer Dieu et ton prochain, et élever ton fils dans cet amour. »

Mais la femme n’est toujours pas satisfaite. Elle voudrait… elle voudrait… et finit par demander :

« Un baiser de toi et de ta Mère à mon petit. »

Jésus se penche et l’embrasse, puis Marie fait de même. Et pendant que la femme s’éloigne, radieuse, au milieu des acclamations d’un cortège d’amis, Jésus explique à la maîtresse de maison :

« Il n’en fallait pas plus. Il était dans les bras de ma Mère. Même si elle n’avait rien dit, je l’aurais guéri. Elle est heureuse quand elle peut consoler une affliction et moi, je veux lui faire plaisir. »

Jésus et Marie échangent un de ces regards que seul celui qui en a vu peut comprendre, tant leur signification est profonde.

108.1

Tutte le campagne della Galilea sono nel gaio lavoro della vendemmia. Gli uomini, arrampicati sulle alte scale, colgono dalle pergole e dalle viti; le donne, col capo carico di cesti, portano grappoli d’oro e rubino là dove i pigiatori attendono. Canti, risate, scherzi corrono da poggio a poggio, da orto ad orto, insieme a odor di mosti e ad un grande ronzare di api, che paiono ebbre tanto vanno veloci e danzanti dai superstiti tralci, ancor ricchi di grappoli, ai cesti ed ai tini dove si perdono gli acini, da esse cercati, nella brodaglia torbida dei mosti. I bambini, tinti di succo come tanti fauni, fanno un gridio di rondini correndo sull’erba, nelle corti, per le vie.

Gesù è diretto verso un paese a poca distanza dal lago. Un paese di pianura, però; pare un ampio alveo fra due lontani sistemi montuosi che vanno verso nord. La pianura è ben irrigata, perché un fiume (penso sia il Giordano) la traversa. Gesù passa per la strada maestra ed è salutato da molti col grido: «Rabbi! Rabbi!». Gesù passa e benedice.

Prima del paese è una ricca proprietà, e all’inizio della stessa due coniugi anziani sono in attesa del Maestro. «Entra. Quando il lavoro cesserà, tutti qui affluiranno ad udirti. Quanta gioia Tu porti! Essa si spande da Te come la linfa per i tralci e diventa vino di letizia per i cuori.

108.2

Quella è tua Madre?», dice il padrone di casa.

«È Lei. Ve l’ho condotta perché ora anch’Ella è nella schiera dei miei discepoli. L’ultimo in ordine di accoglimento, il primo in ordine di fedeltà. È l’Apostolo. Mi ha predicato prima ancora che nascessi… Madre, vieni. Un giorno, erano i primi tempi che evangelizzavo, questa madre non mi fece rimpiangere te, tanto fu dolce col tuo Figlio stanco».

«Il Signore ti dia grazia, donna pietosa».

«Ho grazia perché ho il Messia e te. Vieni. La casa è fresca, e pacata vi è la luce. Potrai riposare. Sarai stanca».

«Non mi è stanchezza altro che l’odio del mondo. Ma seguirlo e udirlo! È stato il mio desiderio dalla più lontana infanzia».

«Tu sapevi di essere la futura Madre del Messia?».

«Oh! no. Ma speravo vivere tanto da poterlo udire e servire, ultima fra i suoi evangelizzati, ma fedele! oh! fedele!».

«Lo odi e lo servi. E sei la prima. Sono madre io pure ed ho dei figli sapienti. Quando li sento parlare il mio cuore balza d’orgoglio. E tu che provi udendo Lui?».

«Un’estasi soave. Mi sprofondo nel mio nulla e la Bontà, che è Lui stesso, seco ugualmente mi solleva. Vedo allora con semplice sguardo la Verità eterna, ed Essa si fa carne e sangue del mio spirito».

«Benedetto il tuo cuore! È puro e perciò così comprende il Verbo. Noi siamo più duri perché pieni di colpe…».

«Vorrei dare a tutti il mio cuore per questo, perché l’amore vi fosse luce a comprendere. Perché, credilo, è l’amore – ed io sono la Madre e perciò naturale è in me l’amore – quello che rende facile ogni impresa».

Le due donne parlano ancora fra loro, la vecchia presso la tanto, sempre tanto giovane Madre del mio Signore, mentre Gesù parla col padrone presso i tini in cui schiere e schiere di vendemmiatori rovesciano grappoli e grappoli. Gli apostoli, seduti all’ombra di una pergola di gelsomini, gustano con buon appetito uva e pane.

108.3

La giornata volge al tramonto e il lavoro cessa lentamente.

I coloni sono ormai tutti nell’ampia corte rustica, dove è un forte odore d’uve pigiate. Anche altri coloni vengono da case vicine.

Gesù sale su una scaletta che porta ad un’ala a loggiato, sotto cui sono ricoverati sacchi di derrate e attrezzi agricoli. Come sorride Gesù nel salire quei pochi scalini! Lo vedo sorridere fra l’ondeggiare dei soffici capelli che una brezza serale smuove. E vorrei sapere perché sorride così luminosamente. La letizia di questo sorriso entra, come quel vino di cui parlava il padrone di casa, nel mio cuore, molto triste oggi, e lo solleva.

(Non è la prima cosa che mi sollevi oggi. Già da stamane, e lei mi aveva visto piangere per un sempre vivo dolore di spirito, Egli, nella Comunione, mi era apparso come sempre quando lei dice: «Ecce Agnus Dei». Ma non si era limitato a guardarla con amore, Padre, e a sorridere a me. Aveva lasciato il suo fianco, alla sinistra del letto, ed era passato a destra col suo passo lungo, lievemente ondeggiante in avanti, ed era venuto a destra, dandomi carezze, sensibili, con le sue lunghe mani e dicendomi: «Non piangere!»… Ma ora il suo sorriso mi innonda di pace).

Si volge. Siede sull’ultimo scalino, al sommo della scala che diviene una tribuna per i più fortunati uditori, ossia per i padroni di casa, per gli apostoli e per Maria, la quale, sempre umile, non aveva neppur cercato di salire in quel posto d’onore, ma vi è condotta dalla padrona. È proprio seduta un gradino sotto Gesù, di modo che la sua testa bionda è all’altezza dei ginocchi del Figlio e, essendo seduta di lato, Ella lo può guardare in viso, col suo sguardo di colomba innamorata. Il profilo soave di Maria spicca nitido come in un marmo contro il muro scuro del rustico loggiato.

Più giù sono gli apostoli ed i padroni di casa. Nella corte tutti i villici, chi in piedi, chi seduto per terra, chi arrampicato sui tini e sulle piante di fichi che sono ai quattro angoli della corte.

108.4

Gesù parla lentamente, affondando la mano in un ampio sacco di grano posto dietro le spalle di Maria; pare scherzi con quei chicchi o li carezzi con piacere, mentre con la destra gestisce pacatamente.

«Mi è stato detto: “Vieni, o Gesù, a benedire il lavoro dell’uomo”. E sono venuto. In nome di Dio lo benedico. Perché ogni lavoro, se onesto, merita benedizione dal Signore eterno. Ma l’ho detto: la prima potenza per ottenere benedizione da Dio è l’essere onesti in tutte le azioni.

Ora guardiamo insieme quando e come le azioni sono oneste. Lo sono quando sono compiute avendo presente allo spirito l’eterno Iddio. Può mai peccare uno che dica: “Dio mi guarda. Dio ha i suoi occhi su me, né delle mie azioni perde un particolare”? No. Non può. Perché il pensiero di Dio è un salutare pensiero, e più di ogni minaccia umana trattiene l’uomo dal peccare.

Ma temerlo solo si deve l’eterno Iddio? No. Udite. Vi fu detto[1]: “Temi il Signore Iddio tuo”. Ed i Patriarchi hanno tremato, e tremato hanno i Profeti quando il Volto di Dio, o un angelo del Signore, apparve ai loro spiriti giusti. E invero, in tempo di corruccio divino, l’apparizione del Soprannaturale deve far tremare il cuore. Chi, ancorché puro come un pargolo, non trema davanti al Potente, davanti al cui fulgore eterno stanno adoranti gli angeli, proni nell’alleluia paradisiaco? L’insostenibile fulgore di un angelo, Dio lo tempera di velo pietoso, per concedere all’occhio umano di mirarlo senza averne bruciate pupilla e mente. Che dunque sarà il vedere Dio?

Ma questo, finché il corruccio dura. Quando ad esso subentra pace e il Dio d’Israele dice: “Io l’ho giurato. E mantengo il mio patto. Ecco Colui che mando, ed Io sono, pure non Io essendo, ma la mia Parola che si fa Carne per essere Redenzione”, allora al timore deve succedere l’amore, e solo amore all’eterno Dio va dato, in letizia, poiché l’età di pace è venuta per la Terra e fra Dio e l’uomo. Quando i primi venti di primavera spargono il polline del fior della vigna, ancora deve l’agricoltore temere, ché tante insidie possono essere tese dall’intemperie e dagli insetti al frutto. Ma quando giunge l’ora lieta del vendemmiare, ecco che allora cessa ogni timore e il cuore giubila nella certezza del raccolto.

Preannunciato [2] dalle parole dei Profeti, il Germoglio della stirpe di Jesse è venuto. Ora è fra voi. Grappolo opimo che vi porta il succo della Sapienza eterna e non chiede che d’essere colto e spremuto per esser Vino agli uomini. Vino di letizia senza fine per quelli che di Lui si nutriranno. Però guai a quelli che, avendo avuto a loro portata questo Vino, l’avranno respinto, e tre volte guai a quelli che, dopo essersene pasciuti, l’avranno rigettato o mescolato nel loro interno ai cibi di Mammona.

108.5

Ed ecco che Io ritorno al concetto primo. La prima potenza per avere benedizione di Dio, sia sulle opere dello spirito che sulle opere dell’uomo, è l’onestà di intenti.

È onesto colui che dice: “Io seguo la Legge non per averne lode dagli uomini, ma per fedeltà a Dio”. È onesto colui che dice: “Io seguo il Cristo non per i miracoli che fa, ma per i consigli che mi dà di vita eterna”. È onesto colui che dice: “Io lavoro non per avido lucro, ma perché anche il lavoro è stato messo da Dio come mezzo di santificazione per il suo valore formativo, mortificativo, preservativo, elevativo. Io lavoro per potere aiutare il mio prossimo. Io lavoro per poter fare risplendere i prodigi di Dio, che di un granello minuscolo fa cespo di spighe, di un seme d’uva fa grande vigna, di un nocciolo fa una pianta e di me, uomo, povero niente che sono tratto dal nulla per il suo volere, fa un suo aiutante nell’opera indefessa del perpetuare biade, viti e frutteti, come del popolare la Terra di uomini”.

Vi sono persone che lavorano come bestie da soma. Ma senza altra religione che questa: aumentare le loro ricchezze. Muore al loro fianco il compagno più sfortunato di stenti e di fatica? I figli di questo misero muoiono per fame? Che importa all’avido accumulatore di ricchezze? Vi sono altri che, ancor più duri, non lavorano, ma fanno lavorare, e loro accumulano col sudore altrui. Altri ancora che dilapidano ciò che con esosità estorcono dall’altrui fatica. In verità per costoro non è onesto il lavoro. E non dite: “Eppure Dio li protegge”. No. Non li protegge. Oggi avranno un’ora di trionfo. Ma presto saranno colpiti da un rigore divino, che nel tempo o nell’eternità ricorderà loro il precetto: “Io sono il Signore Iddio tuo. Amami al disopra di tutte le cose e ama il prossimo tuo come te stesso”. Oh! che allora, se quelle parole risuoneranno in eterno, saranno più tremende dei fulmini del Sinai!

108.6

Molte, troppe sono le parole che vi sono dette. Io vi dico queste sole: “Amate Dio. Amate il prossimo”. Esse sono come il lavoro che fa fecondo il tralcio, fatto intorno alla vite in primavera. L’amore di Dio e di prossimo è come l’erpice che pulisce il suolo dalle erbe nocive dell’egoismo e delle male passioni; è come la zappa che scava un anello intorno al tralcio perché sia isolato dal contagio d’erbe parassite e nutrito di fresche acque d’irrigazione; è come cesoia che leva il superfluo per condensare il vigore e dirigerlo là dove darà frutto; è laccio che stringe e sostiene insieme al palo robusto; è infine sole che matura i frutti del buon volere e ne fa frutti di vita eterna.

Ora voi giubilate perché l’anno fu buono e ricche le messi e opima la vendemmia. Ma in verità vi dico che questo vostro giubilo è men che minuto granello di rena rispetto al giubilo senza misura che sarà vostro quando l’eterno Padre vi dirà: “Venite, miei fecondi tralci innestati con la vera Vite. Voi vi siete prestati ad ogni operazione, anche se penosa, pur di dare gran frutto, e ora a Me venite densi dei succhi dolci dell’amore verso Me ed il prossimo. Fiorite nei miei giardini per tutta l’eternità”.

Tendete a questa eterna letizia. Con fedeltà perseguite questo bene, con riconoscenza benedite l’Eterno che vi aiuta a raggiungerlo. Beneditelo per la grazia della sua Parola, beneditelo per la grazia del buon raccolto. Amate con riconoscenza il Signore e non temete. Dio dà il cento per uno a chi lo ama».

Gesù avrebbe finito. Ma tutti gridano: «Benedici, benedici!

La tua benedizione su noi!».

E Gesù si alza in piedi, apre le braccia e tuona: «Il Signore vi benedica e custodisca, vi mostri la sua faccia e abbia di voi pietà. Il Signore volga su voi il suo volto e vi dia la sua pace. Il nome del Signore sia nei vostri cuori, sulle vostre case e sui vostri campi».

108.7

La folla, la piccola folla adunata, ha un gridio di gioia e di acclamazioni al Messia. Ma poi tace e si fende per lasciare passare una madre che ha sulle braccia un bambino di circa dieci anni, paralitico. Ai piedi della scala lo tende, come lo offrisse a Gesù.

«È una mia serva. Il suo maschio cadde lo scorso anno dall’alto della terrazza ed ebbe spezzate le reni. Per tutta la vita giacerà sulla schiena», spiega il padrone.

«Ha sperato in Te tutti questi mesi…», aggiunge la padrona.

«Dille che venga a Me».

Ma la povera donna è così emozionata che pare abbia lei una paralisi. Trema tutta e incespica nella lunga veste montando gli alti gradini col figlio sulle braccia.

Maria si alza in piedi, pietosa, e le scende incontro. «Vieni.

Non temere. Mio Figlio ti ama. Dammi la tua creatura. Salirai meglio. Vieni, figlia. Sono madre io pure», e le prende il fanciullo, al quale sorride dolcemente, salendo poi col suo pietoso carico che le pesa sulle braccia. La madre del fanciullo le va dietro piangente.

Maria è ora davanti a Gesù. Si inginocchia e dice: «Figlio! Per questa madre!». Non altro.

Gesù non chiede neppure il suo solito: «Che vuoi che ti faccia? Credi che Io lo possa fare?». No. Oggi sorride e dice: «Donna, vieni qui».

La donna va proprio accosto a Maria. Gesù le pone una mano sulla testa e dice solo: «Sii lieta», e ancor non ha finito di dire la parola che il fanciullo, fino allora steso pesantemente sulle braccia di Maria e con le gambe ciondoloni, si siede di scatto e, con un grido di festa: «Mamma!», corre a rifugiarsi sul seno materno.

I gridi di osanna sembra vogliano penetrare nel cielo tutto rosso nel tramonto.

La donna, col figlio stretto al cuore, non sa che dire e lo chiede: «Che, che devo fare per dirti che son felice?».

E Gesù, carezzandola ancora: «Essere buona, amare Dio e il tuo prossimo, e allevare in questo amore il figlio tuo».

Ma la donna non è ancor contenta. Vorrebbe… vorrebbe… e infine chiede: «Un bacio tuo e di tua Madre al mio bambino».

Gesù si china e lo bacia, e Maria pure. E mentre la donna va via felice, fra un codazzo di amici acclamanti, Gesù spiega alla padrona: «Non è occorso di più. Egli era nelle braccia di mia Madre. Anche senza parola lo avrei sanato, perché Ella è felice quando può consolare un’afflizione ed Io la voglio fare felice».

E fra Gesù e Maria va uno di quegli sguardi che solo chi li ha visti li può capire, tanto sono profondi di significato.


Notes

  1. Il vous a été dit, par exemple, en : Lv 19, 14.32 ; 25, 17.36 ; Dt 6, 13 ; 10, 12.20.
  2. Annoncé, par exemple, en : Is 11, 1-12.

Note

  1. fu detto, per esempio in: Levitico 19, 14.32; 25, 17.36; Deuteronomio 6, 13; 10, 12.20.
  2. Preannunciato, per esempio in: Isaia 11, 1-12.