108.1
Toutes les campagnes de Galilée sont occupées au joyeux travail de la vendange. Les hommes, grimpés sur de hautes échelles, font la cueillette sur les tonnelles et les pieds de vigne. Les femmes, un panier sur la tête, apportent les grappes rouges et dorées aux fouleurs qui les attendent. Chants, rires, plaisanteries circulent de coteau à coteau, de jardin à jardin. En même temps se répand l’odeur du moût, et les abeilles, en grand nombre, bourdonnant dans une espèce d’ivresse, dansent en un vol rapide sur les sarments encore riches de petites grappes jusqu’aux paniers et aux cuves où les grains qu’elles recherchent disparaissent dans la trouble bouillie du moût. Les enfants, barbouillés de jus comme autant de faunes, poussent des cris d’hirondelles en courant sur l’herbe, dans les cours, sur les chemins.
Jésus s’est dirigé vers un village pas très éloigné du lac, un village de plaine ; celle-ci forme une sorte de cuvette entre deux chaînes montagneuses orientées vers le nord. La plaine est bien irriguée, parce qu’un fleuve (je pense que c’est le Jourdain) la traverse. Jésus passe par la route principale et beaucoup le saluent aux cris de : « Rabbi ! Rabbi ! » Jésus passe et bénit.
Avant d’arriver au village, il y a une riche propriété et, à l’entrée, un couple âgé attend le Maître.
« Entre. Quand le travail va finir, tous se presseront pour t’écouter. Quelle joie tu apportes ! Elle émane de toi comme la sève dans les sarments et devient un vin qui réjouit les cœurs.