The Writings of Maria Valtorta

232. Guérison de deux aveugles et d’un muet possédé.

232. The healing of two blind men and a dumb demoniac.

232.1

Après cela, Jésus descend dans la cuisine et, voyant que Jean va se rendre à la fontaine, il préfère l’accompagner au lieu de rester dans la cuisine chaude et enfumée, laissant Pierre aux prises avec des poissons que viennent de lui apporter les mousses de Zébédée pour le repas du Maître et des apôtres.

Ils ne vont pas à la source qui se trouve au bout du village, mais à la fontaine de la place, où arrive certainement l’eau de cette belle source abondante qui jaillit sur la pente de la colline, près du lac. Sur la place, c’est la foule habituelle des villages de Palestine, le soir : les femmes y viennent avec leurs amphores, les enfants y jouent, les hommes s’entretiennent d’affaires ou… des potins du village. On y voit aussi, entourés de serviteurs ou de clients, les pharisiens qui regagnent leurs riches demeures. Les gens s’é­cartent avec respect pour les laisser passer, quitte ensuite, à peine sont-ils plus loin, à les maudire de tout cœur en racontant leurs dernières injustices et leurs usures.

232.2

Dans un coin de la place, Matthieu discute avec ses vieux amis, ce qui fait dire au pharisien Urie, avec mépris et à haute voix :

« Ah, ces fameuses conversions ! Le lien au péché demeure, cela se voit aux amitiés qui durent. Ha ! Ha ! »

Ce à quoi Matthieu se retourne vivement pour répondre :

« Elles durent pour les convertir !

– Ce n’est pas nécessaire ! Ton Maître suffit à la tâche. Toi, tiens-toi loin d’eux, que la maladie ne te reprenne pas, en admettant que tu sois réellement guéri…»

Matthieu rougit sous l’effort de ne pas lui dire ses quatre vérités, mais il se borne à rétorquer :

« Ne crains pas et n’espère pas.

– Quoi ?

– Ne crains pas que je redevienne Lévi le publicain et n’espère pas que je t’imite pour perdre ces âmes. Je vous laisse, à tes amis et à toi, les séparations et les mépris. Moi, j’imite mon Maître et je fréquente les pécheurs pour les amener à la grâce. »

Urie voudrait répliquer, mais l’autre pharisien, le vieil Eli, survient et dit :

« Mon ami, ne souille pas ta pureté et ne contamine pas ta bouche. Viens avec moi. »

Il prend Urie par le bras et l’emmène chez lui.

232.3

Pendant ce temps, la foule, composée surtout d’enfants, s’est groupée autour de Jésus. Parmi les enfants, il y a Jeanne et Tobie, ceux qui, il y a longtemps déjà, s’étaient disputés[1] pour des figues. De leurs petites mains, ils tripotent le grand corps de Jésus pour attirer son attention et disent :

« Ecoute ! Ecoute ! Aujourd’hui, nous avons été gentils, tu sais ? Nous n’avons jamais pleuré. Nous ne nous sommes jamais chamaillés, par amour pour toi. Tu nous donnes un baiser ?

– Vous avez donc été gentils, et par amour pour moi ! Quelle joie vous me donnez ! Voilà votre baiser. Et soyez encore meilleurs demain. »

Il y a aussi Jacques[2], le petit qui, chaque sabbat, portait à Jésus la bourse de Matthieu. Il dit :

« Lévi ne me donne plus rien pour les pauvres du Seigneur, mais, moi, j’ai mis de côté toutes les piécettes qu’on me donne quand je suis gentil, et je te les donne. Tu les donneras aux pauvres pour mon grand-père ?

– Bien sûr. Qu’est-ce qu’a ton grand-père ?

– Il ne peut plus marcher. Il est très vieux et ses jambes ne le portent plus.

– Cela te fait de la peine ?

– Oui, parce qu’il était mon maître quand on marchait dans la campagne. Il me disait plein de choses. Il me faisait aimer le Seigneur. Même maintenant, il me parle de Job et me montre les étoiles du ciel, mais de son siège… C’était plus beau avant !

– Je viendrai voir ton grand-père demain. Tu es content ? »

Et Jacques est remplacé par Benjamin, pas celui de Magdala, mais celui de Capharnaüm, rencontré dans une vision d’il y a longtemps[3]. Arrivé sur la place en même temps que sa mère, il lui lâche la main dès qu’il aperçoit Jésus et se lance avec un cri qui ressemble à un gazouillis d’hirondelle au milieu de cette petite cohue ; une fois arrivé devant Jésus, il l’embrasse aux genoux en réclamant :

« Moi aussi, moi aussi je veux une caresse ! »

232.4

A ce moment, Simon le pharisien passe. Il s’incline solennellement devant Jésus, qui lui rend sa salutation. Le pharisien s’arrête tandis que la foule, comme intimidée, s’écarte. Il dit avec un léger sourire :

« Et à moi, tu ne ferais pas une caresse ?

– A tous ceux qui me le demandent. Je me réjouis avec toi, Simon, de ton excellente santé. On m’avait dit à Jérusalem que tu avais été quelque peu malade.

– Oui, bien malade. J’ai désiré te voir pour guérir.

– Croyais-tu que je pouvais te guérir ?

– Je n’en ai jamais douté. Mais j’ai dû guérir par moi-même parce que tu t’es absenté longtemps. Où es-tu allé ?

– Jusqu’aux confins d’Israël. C’est ainsi que j’ai occupé les jours entre Pâque et Pentecôte.

– Est-ce que tu as eu beaucoup de succès ? J’ai appris ce qui s’est passé avec les lépreux d’Hinnom et de Siloan. C’est magnifique. Tu as fait cela seulement ? Non, sûrement pas. Mais cela se sait par le prêtre Jean. Ceux qui n’ont pas de préventions croient en toi et sont bienheureux.

– Et ceux qui ne croient pas à cause de leurs préventions ? Qu’en est-il d’eux, sage Simon ? »

Le pharisien se trouble un peu. Il est pris entre le désir de ne pas condamner ses trop nombreux amis qui ont de telles préventions contre Jésus, et celui de mériter ses compliments. Mais il surmonte ce trouble et répond :

« Ceux qui refusent de croire en toi malgré les preuves que tu donnes sont condamnés.

– Je désirerais que personne ne le soit…

– Toi, oui. Nous ne répondons pas à la bonté dont tu fais preuve à notre égard. Trop nombreux sont ceux qui ne te méritent pas… Jésus, je souhaiterais que tu sois mon hôte demain…

– Demain, cela m’est impossible. Disons dans deux jours. Acceptes-tu ?

– Toujours. J’aurai… des amis… et il te faudra les excuser si…

– Oui, oui. Je viendrai avec Jean.

– Avec lui seul ?

– Les autres ont d’autres missions. Les voilà qui reviennent de la campagne. Paix à toi, Simon.

– Que Dieu soit avec toi, Jésus. »

Le pharisien s’en va, et Jésus rejoint les apôtres.

232.5

Ils rentrent à la maison pour le repas.

Mais pendant qu’ils mangent du poisson grillé, ils sont rejoints par des aveugles qui avaient déjà imploré Jésus en route. Ils répètent :

« Jésus, Fils de David, aie pitié de nous !

– Partez donc ! Il vous a dit : “demain”, alors venez demain ! Laissez-le manger, leur lance Simon-Pierre sur un ton de reproche.

– Non, Simon, ne les chasse pas. Une telle constance mérite récom­pense. Vous deux, avancez » dit-il aux aveugles, qui entrent en tâtant de leur bâton le sol et les murs.

« Croyez-vous que je puisse vous rendre la vue ?

– Oh oui ! Seigneur ! Nous sommes venus parce que nous en sommes certains. »

Jésus se lève de table, s’approche d’eux, mets le bout du doigt sur les paupières aveugles, lève la tête, prie et dit :

« Qu’il vous soit fait selon votre foi. »

Il retire ses mains, et les paupières immobiles se lèvent car, chez l’un la lumière atteint de nouveau les pupilles revenues à la vie et, chez l’autre, les paupières se dessillent et, là où il y avait une suture, apparue certainement à la suite d’ulcères mal soignés, voilà que le bord des paupières se reforme sans défaut, et que celles-ci se lèvent et se baissent comme des ailes qui battent.

Les deux hommes tombent à genoux.

« Relevez-vous et allez. Et veillez bien à ce que personne ne sache ce que j’ai fait pour vous. Portez la nouvelle de la grâce que vous avez reçue à vos villes, à votre parenté, à vos amis. Ici, ce n’est pas nécessaire ni bon pour votre âme. Gardez-la pure de toute lésion à sa foi de la même manière que, maintenant que vous savez ce qu’est un œil, vous le préserverez des lésions pour ne pas redevenir aveugle. »

232.6

Le dîner s’achève. Ils montent sur la terrasse où ils trouvent quelque fraîcheur. Le lac tout entier brille sous le quartier de lune.

Jésus s’assied sur le rebord du muret et s’abstrait dans la contemplation de cette mer aux vagues argentées. Les autres parlent à mi-voix pour ne pas le déranger. Mais ils le regardent avec fascination.

Et qu’il est beau, en effet ! Tout auréolé par la lune qui éclaire son visage sévère et serein en même temps – ce qui permet d’en étudier les moindres détails –, il se tient la tête légèrement renversée, appuyée contre le sarment rêche de la vigne qui monte de là pour s’étendre ensuite sur la terrasse. Ses yeux allongés, d’un bleu que la nuit rend presque couleur onyx, semblent déverser des ondes de paix sur toutes choses. Parfois, ils se lèvent vers le ciel serein parsemé d’étoiles, à d’autres moments, ils s’abaissent sur les collines et, plus bas, sur le lac, ou encore ils fixent un point indéterminé et ils semblent sourire à leur propre vision. Ses cheveux ondulent un peu sous une brise légère. Une jambe suspendue à peu de distance du sol, l’autre appuyée par terre, il reste ainsi, assis de biais, les mains abandonnées sur sa poitrine ; son vêtement blanc paraît intensifier sa blancheur, le rendre argenté sous la lumière de la lune, tandis que ses longues mains semblent accentuer leur teinte de vieil ivoire et leur beauté virile bien qu’elles soient effilées. Son visage aussi, avec son front haut, son nez droit, l’ovale fin des joues que prolonge sa barbe blonde cuivrée, semble prendre, sous la lumière de la lune, la même teinte de vieil ivoire en perdant la nuance rosée que, de jour, on remarque en haut des joues.

« Tu es fatigué, Maître ?

– Non.

– Tu me parais pâle et pensif…

– Je réfléchissais. Mais je ne crois pas être plus pâle que d’habitude.

232.7

Venez ici… La lumière de la lune vous rend tous pâles, vous aussi. Demain, vous irez à Corazeïn. Vous y trouverez peut-être des disciples. Parlez-leur. Mais veillez à être de retour demain en fin de journée. Je prêcherai au bord du torrent.

– Que c’est beau ! Nous préviendrons les habitants de Corazeïn. En rentrant, aujourd’hui, nous avons rencontré Marthe et Marcelle. Elles sont venues ici ? demande André.

– Oui.

– A Magdala, on parlait beaucoup de Marie, qui ne sort plus et ne donne plus de fêtes. Nous nous sommes reposés chez la femme de la dernière fois. Benjamin m’a dit que, quand il a envie de faire le méchant, il pense à toi et…

– … et à moi, dis-le aussi, Jacques, ajoute Judas.

– Il ne m’a rien dit de tel.

– Mais il l’a sous-entendu : “ Je ne veux pas être beau et méchant, moi ! ”, disait-il en me regardant de travers. Il ne peut me souffrir.

– Ce sont des antipathies sans importance, Judas, intervient Jésus. N’y pense plus.

– Oui, Maître, mais c’est ennuyeux que…

232.8

– Le Maître est-il ici ? crie une voix qui vient de la route.

– Oui. Mais que voulez-vous encore ? Malgré sa longueur, la journée ne vous suffit pas ? Est-ce que c’est une heure pour troubler de pauvres pèlerins ? Revenez demain ! Ordonne Pierre.

– C’est que nous avons avec nous un muet qui est possédé. Et, pendant le trajet, il nous a échappé trois fois. Sans cela, nous serions arrivés plus tôt. Soyez gentils ! Dans un moment, quand la lune sera haute, il hurlera fort et épouvantera le village. Voyez comme il s’agite déjà ! »

Jésus se penche du haut du muret après avoir traversé toute la terrasse. Les apôtres l’imitent. Une chaîne de visages courbés sur une foule de gens qui lèvent la tête vers ceux qui se penchent. Au milieu, avec des gestes saccadés et des grondements d’ours ou de loup enchaîné, il y a un homme avec les poignets bien attachés pour l’empêcher de s’enfuir. Il mugit en se démenant avec des mouvements de bête et comme s’il cherchait je ne sais quoi par terre. Mais quand il lève les yeux et rencontre le regard de Jésus, il pousse un hurlement bestial, inarticulé, un vrai rugissement, et il tente de s’enfuir. La foule – presque tous les adultes de Capharnaüm – prend peur et s’écarte.

« Viens, pour l’amour de Dieu ! Cela le reprend comme avant…

– J’arrive tout de suite. »

Jésus descend rapidement et se met en face du malheureux, qui est plus agité que jamais.

« Sors de lui. Je le veux ! »

Le hurlement se brise en un seul mot :

« Paix !

– Oui, paix. Sois en paix, maintenant que te voilà délivré. »

La foule émerveillée crie à la vue de ce brusque passage de la furie au calme, de la possession à la délivrance, du mutisme à la parole.

232.9

« Comment avez-vous su que j’étais ici ?

– On nous a dit, à Nazareth : “ Il est à Capharnaüm. ” A Capharnaüm, cela nous a été confirmé par deux hommes qui avaient eu les yeux guéris par toi, dans cette maison.

– C’est vrai ! C’est vrai ! Ils nous l’ont dit à nous aussi » crient plusieurs.

Et ils commentent :

« On n’a jamais vu de telles choses en Israël.

– Sans l’aide de Belzébuth, il n’aurait rien pu faire », ricanent les pharisiens de Capharnaüm.

Mais Simon n’est pas avec eux.

« Aide ou pas aide, me voilà guéri, et les aveugles aussi. Vous, vous ne pouvez pas le faire malgré vos grandes prières » réplique le muet possédé qui a été guéri.

Et il baise le vêtement de Jésus qui, sans répondre aux pharisiens, se borne à congédier la foule de son “ Que la paix soit avec vous ”. Il retient le miraculé et ceux qui l’accompagnent pour leur offrir un abri dans la chambre du haut, afin qu’ils puissent se reposer jusqu’à l’aube.

232.10

… Jésus dit :

« Vous insérerez ici la parabole de la brebis perdue, que tu as vue le 12 août 1944. »

232.1

Jesus then goes down into the kitchen, and when He sees that John is about to go to the fountain, instead of remaining in the warm smoky kitchen, He prefers to go with John. He thus leaves Peter to deal with the fish that Zebedee’s servants have just brought in for the supper of the Master and His disciples.

They do not go to the spring well at the end of the village, but to the fountain in the square, the water of which still comes from the clear plentiful spring on the mountain side near the lake. In the square there are many people as is customary in Palestinian villages in the evening. Women with amphoras, boys playing, men discussing business or… local gossip. Also some Pharisees pass by, surrounded by servants or clients, on their way to their rich homes. Everybody moves aside to let them pass, paying their respect, but as soon as they have gone, many curse them wholeheartedly mentioning their most recent abuses and usury dealings.

232.2

Matthew is haranguing his old friends in a corner of the square and that causes the Pharisee Uriah to remark scornfully in a loud voice: «The famous conversions! But attachment to sin is still there as can be seen from lasting friendships. Ah! Ah!»

Matthew turns around and replies angrily: «They last in order to convert them.»

«There is no need for that! Your Master is quite sufficient. You had better stay away, lest you might be taken ill again, presuming that you have really been cured.»

Matthew becomes purple in the effort to control himself and not give him a piece of his mind, and he simply replies: «Do not be afraid, and have no hope.»

«What?»

«Don’t be afraid that I may become once again Levi the publican, and have no hope that I may imitate you in order to lose these souls. I leave to you and to your friends to keep contemptuously aloof from other people. I imitate my Master and I approach sinners to lead them to Grace.»

Uriah would like to retort, but another Pharisee, old Eli, arrives and says to him: «Do not contaminate your purity and your tongue, my friend. Come with me» and walking arm-in-arm with him he takes him towards his house.

232.3

In the meantime the crowd, particularly children, have gathered around Jesus. Among the children there are Toby and Johanna, the little brother and sister, who one day, a long time ago, were quarrelling[1] over some figs. They now say to Jesus, hanging on to His tall body to draw His attention: «Listen, listen. Today we have been good too, You know? We have never cried and we have not teased each other, for Your sake. Will You give us a kiss?»

«So you have been good for My sake! What joy you give Me. Here is My kiss. And be even better tomorrow.»

And there is James, the little fellow who used to bring Matthew’s purse to Jesus every Sabbath. He now says to Jesus: «Matthew does not give me anything now for the poor of the Lord, but I have put aside all the money they give me when I am good and I will give it to You now. Will you give it to the poor on account of my grandfather?»

«Of course I will. What is the matter with your grand-dad?»

«He cannot walk anymore. He is so old and his legs will not support him.»

«Are you sorry about that?»

«Yes, I am, because he was my master when we used to go into the country. He told me many things. And he made me love the Lord. Also now he tells me of Job and he shows me the stars in the sky, but he does that from his chair… It was much nicer before.»

«I will come to your grand-dad tomorrow. Are you happy now?»

And James is replaced by Benjamin, not the boy from Magdala, but the one from Capernaum, the boy I saw in a vision a long time ago[2]. When he arrives in the square with his mother and sees Jesus, he leaves his mother’s hand and rushes through the crowd, shrieking like a swallow and when he arrives in front of Jesus, he embraces His knees saying: «I want a caress, too!»

232.4

Simon, the Pharisee, passes by at that moment and bows pompously to Jesus, Who responds to his greeting. The Pharisee stops and while the crowd draw aside as if frightened, Simon says: «And would You not caress me as well?» and he smiles lightly.

«I will caress anyone who asks Me. I congratulate you, Simon, on your very good health. I was told in Jerusalem that you were rather ill.»

«Yes, I was very ill. I wanted You, to be cured.»

«Did you believe that I could cure you?»

«I never doubted it. But I had to recover by myself, because You have been away for a long time. Where have You been?»

«In the border area of Israel. That is how I spent the days between Passover and Pentecost.»

«A very successful journey? I heard of the lepers at Hinnom and Siloam. Really wonderful. Only that? Certainly not. But we hear of You, through John, the priest. He who is not biased believes in You and is blessed.»

«And what about him who does not believe because he is biased? What about him, my wise Simon?»

The Pharisee is somewhat upset… he cannot make up his mind, as while he does not wish to condemn his too many friends, who are prejudiced against Jesus, he does wish to deserve being praised by Jesus. He decides on the latter alternative and says: «He who does not want to believe in You, notwithstanding all the proofs You give, is condemned.»

«And I wish nobody were…»

«Yes, You do. But we do not return to You the same measure of goodness that You have for us. Too many do not deserve You… Jesus, I would like You to be my guest tomorrow…»

«I cannot tomorrow. Let us make it in two days’ time. Do you agree?»

«I always agree with You. I will have… some friends… and You will have to put up with them if…»

«I know. I will come with John.»

«John only?»

«The others have other tasks to attend to. Here they are, they are just coming back from the country. Peace to you, Simon.»

«God be with You, Jesus.»

The Pharisee goes away and Jesus joins His disciples.

232.5

They go back home for supper.

But while they are eating roast fish, some blind men arrive, who had already implored Jesus along the road. They now repeat their prayer: «Jesus, Son of David, have mercy on us!»

«Go away! I told you to come tomorrow and let it be tomorrow. Let Him eat» says Peter reproachingly.

«No, Simon. Do not send them away. So much perseverance deserves a reward. You two, come forward» He then says to the blind men, who go in sounding the floor and walls with their sticks. «Do you believe that I can give your eyesight back to you?»

«Oh! Yes! Lord! We came because we are certain.»

Jesus gets up from the table, approaches them, lays His fingertips on the blind eyes, raises His head and prays: «Let it be done to you according to your faith.» He removes His hands and the eyelids, so far motionless, begin to wink, because light strikes the revived pupils of one of the men, and the eyelids of the other become unsealed, whereas before they were sealed probably by neglected ulcers, and the palpebral edges are reshaped anew without the least fault, so that he can wink freely.

The two men fall on their knees.

«You may stand up and go. And mind you, do not let anybody know what I have done to you. Take the news of the grace to your relatives and friends in your villages. It is not necessary to do so here and it would not do your souls any good. Make sure that the faith of your souls does not suffer from any injury and now that you know what it is like to be able to see, ensure that your eyes do not get injured, so that you may not become blind again.»

232.6

The supper is over. They go up on the terrace where it is cool. The lake is shining in the moonlight.

Jesus sits on the edge of the low wall and lets His mind wander watching the silvery surface of the lake. The others are talking to one another in low voices, so as not to disturb Him. But they look at Him as if they were fascinated. In fact how handsome He is!. The moon forms a halo around His head and illuminates His face, which is severe and serene at the same time, emphasising its tiniest details. He is sitting with His head lightly tilted backwards leaning against the coarse vine branch, which climbs up there and then spreads out on the terrace. His deep blue eyes look like onyx in the night and seem to be pouring peaceful waves over everything. At times He looks up at the clear sky, strewn with stars, at times He looks down at the hills, and farther down, at the lake or He stares at a distant hazy point and His eyes seem to be smiling at something He only can see. His wavy hair is gently blown by a light breeze. He is sitting slightly sideways, touching the floor with one foot, while the other is a few inches off it, with His hands relaxing on His lap. His white robe emphasises His splendour, which becomes silvery in the moonlight, and His long white hands look more like old ivory emphasising the virile beauty of His tapering fingers. Also His face, with its high forehead, straight nose, lightly oval-shaped cheeks and its pale-copper beard, looks like old ivory without the pinkish nuance visible during the day on the upper part of His cheeks.

«Are You tired, Master?» asks Peter.

«No, I am not.»

«You look pale and pensive…»

«I was thinking. But I do not think I am paler than usual.

232.7

Come here… The moonlight makes you all look pale as well. You will go to Korazim tomorrow and you may find some disciples there. Speak to them. And remember to be back here at vesper. I will be preaching near the torrent.»

«How lovely! We shall tell the people of Korazim. On our way back we met Martha and Marcella. Did they come here?» asks Andrew.

«Yes, they did.»

«There was a lot of talk at Magdala about Mary, who does not go out anymore and has no more parties. We had a rest in the house of the same woman as last time. Benjamin told me that when he feels inclined to be naughty, he thinks of You and…»

«… and of me, You may as well say so, James» says the Iscariot.

«He did not say so.»

«But he meant it when he said: “I’d rather be good than handsome and naughty” and he cast me a side glance. He cannot stand me…»

«A dislike of no importance, Judas. Forget about it» says Jesus.

«Yes, Master. But it is annoying that…»

232.8

«Is the Master there?» someone shouts from the street.

«Yes, He is. But what do you want now? Is the day not long enough for you? Is this a decent hour to disturb poor pilgrims? Come back tomorrow» orders Peter.

«The trouble is that we have a dumb demoniac with us. And he escaped three times on the way. Had it not been for that, we would have arrived earlier. Be good! Before long, when the moon is high in the sky, he will begin to howl louder and will frighten the village. Look how he is struggling already?!»

Jesus goes to the other side of the terrace and leans out over the low wall. The apostles do likewise. A row of faces bending over a crowd of people looking up at them. In the middle, moving about and howling like a chained bear or a wolf, there is a man with his wrists tied together so that he may not escape. He howls while moving about restlessly, as if he were looking for something on the ground. When he looks up and meets Jesus’ eyes, he utters a beastly cry, an inarticulate howl, and tries to run away.

The crowds, almost all the adults of Capernaum are there, move aside frightened.

«Come, for goodness’ sake! He is starting all over again…»

«I am coming at once.» And Jesus runs downstairs and goes in front of the poor wretch who is more agitated than ever.

«Go out of him. I want it.»

The howling fades into one word: «Peace!»

«Yes, peace. Peace to you now that you are freed.»

The crowd shout for wonder seeing the sudden change from fury to calm, from being possessed to freedom, from dumbness to speech.

232.9

«How did you know that I was here?»

«At Nazareth they said to us: “He is at Capernaum”. This was confirmed at Capernaum by two men who said their eyes had been cured by You in this house.»

«That is true! It is very true! They told us as well…» many shout. And they remark: «Such things have never been seen in Israel before!»

«If He were not helped by Beelzebub He would not do them» sneer the Pharisees of Capernaum. Simon, however, is not amongst them.

«Help or not help. I have been cured and so were the blind men. You would not be able to do it, notwithstanding your great prayers» retorts the cured dumb demoniac and he kisses Jesus’ robe. The Master does not reply to the Pharisees, He simply dismisses the crowd saying: «Peace be with you» and He asks the cured man and those who accompanied him to stay, and offers them hospitality in the room upstairs so that they may rest until the following morning.

232.10

… Jesus says: «You will put here the Parable of the lost sheep, which you had on the 12th of August 1944.»


Notes

  1. s’étaient disputés : en 97.1.
  2. Jacques, le petit enfant de Capharnaüm que l’on a rencontré en 60.7 et en 70.6.
  3. une vision d’il y a longtemps : du 7 mars 1944, insérée au chapitre 352.

Notes

  1. were quarreling: in 97.1.
  2. long time ago: vision of 7th march 1944, inserted in chapter 352.