The Writings of Maria Valtorta

350. Instructions aux disciples sur le pouvoir de vaincre les démons.

350. A lesson to the apostles and disciples

350.1

Les voilà de nouveau dans la maison de Nazareth et même, pour être plus précis, ils sont dispersés sur le monticule des oliviers en attendant de se séparer pour le repos. Ils ont allumé un petit feu pour éclairer la nuit, car c’est déjà le soir et la lune se lève tard. Mais la soirée est tiède, “ presque trop ”, disent sentencieusement les pêcheurs qui prévoient des pluies prochaines. Et il est beau d’être là, tous unis, les femmes dans le jardin fleuri autour de Marie, les hommes là-haut et, sur le faîte du talus de manière à être avec ceux-ci et celles-là, Jésus qui répond à l’un ou l’autre pendant que les femmes écoutent attentivement. Ils doivent avoir parlé de l’épileptique guéri au pied de la montagne, et les commentaires durent encore.

« Il a vraiment fallu que ce soit toi ! S’exclame son cousin Simon.

– Mais même en voyant que leurs exorcistes n’y pouvaient rien, tout en reconnaissant qu’ils avaient employé les formules les plus fortes, le miracle ne les a pas persuadés, ces faucons ! Dit, en hochant la tête, le passeur Salomon.

– Et même en disant aux scribes leurs propres conclusions, on ne les persuaderait pas.

– Oui ! Mais il me semblait qu’ils parlaient bien, n’est-ce pas ? demande quelqu’un que je ne connais pas.

– Très bien. Ils ont exclu tout sortilège du démon dans le pouvoir de Jésus, en disant qu’ils s’étaient sentis envahis par une paix profonde quand le Maître a fait le miracle, alors que, disaient-ils, quand il sort sous l’influence d’un pouvoir mauvais ils en éprouvent une sorte de souffrance, répond Hermas.

350.2

– Pourtant, comme il était fort cet esprit, hein ? Il ne voulait pas partir ! Mais pourquoi ne le tenait-il pas en permanence ? C’était un esprit qui avait été chassé, qui était perdu, ou bien l’enfant est-il assez saint pour le chasser lui-même ? » demande un autre disciple dont je ne connais pas le nom.

Jésus répond spontanément :

« J’ai expliqué à plusieurs reprises[1] que toute maladie, étant un tourment et un désordre, peut cacher Satan et que Satan peut se cacher dans une maladie, s’en servir, la créer pour tourmenter et faire blasphémer Dieu. L’enfant était un malade, pas un possédé. Une âme pure. C’est pour cela que je l’ai délivrée, avec beaucoup de joie, du démon très rusé qui voulait la dominer au point de la rendre impure.

350.3

– Alors pourquoi, si c’était une simple maladie, n’avons-nous pas réussi ? fait remarquer Judas.

– Oui ! On comprend que les exorcistes ne pouvaient rien si ce n’était pas un possédé ! Mais nous… » observe Thomas.

Et Judas, qui ne digère pas l’échec d’avoir essayé plusieurs fois sur l’enfant en obtenant seulement de le faire tomber dans de l’agitation, sinon dans des convulsions, dit :

« Mais avec nous il devenait pire. Tu te souviens, Philippe ? Toi qui m’aidais, tu as entendu et vu les moqueries qu’il m’envoyait. Il a été jusqu’à me dire : “ Va-t’en ! De nous deux, le plus démon, c’est toi. ” Ce qui a fait rire les scribes derrière moi.

– Et cela t’a déplu ? demande Jésus, comme incidemment.

– Bien sûr ! Ce n’est pas agréable d’être bafoué et ce n’est pas utile quand on est de tes disciples. On y perd son autorité.

– Quand on a Dieu avec soi, on ne manque pas d’influence, même si tout le monde vous raille, Judas, fils de Simon.

– D’accord. Mais toi, augmente donc notre puissance, au moins en nous tes apôtres, pour que certains échecs ne se produisent plus.

– Il n’est pas juste que j’augmente votre pouvoir, et ce ne serait pas utile. Vous devez agir par vous-mêmes, pour réussir. C’est à cause de votre insuffisance que vous ne réussissez pas, et aussi parce que vous avez diminué ce que je vous avais donné par des dispositions qui ne sont pas saintes. Vous avez voulu les ajouter en espérant des triomphes plus spectaculaires.

– C’est pour moi que tu dis cela, Seigneur ? se récrie Judas.

– Tu dois savoir si tu le mérites. Moi, je m’adresse à tous. »

Barthélemy demande :

« Mais alors qu’est-ce qui est nécessaire pour vaincre ces démons ?

– La prière et le jeûne. Il ne faut pas autre chose. Priez et jeûnez. Et non seulement en ce qui concerne la chair. Car il convient que votre orgueil ait jeûné de satisfactions. L’orgueil, quand on le satisfait, rend l’esprit et l’âme apathiques, et l’oraison devient tiède, inerte, de même qu’un corps repu est somnolent et lourd.

350.4

Et maintenant allons, nous aussi, prendre un juste repos. Demain, à l’aube, que tous, sauf Manahen et les disciples bergers, soient sur la route de Cana. Allez. Que la paix soit avec vous. »

Mais ensuite, il retient Isaac et Manahen et leur donne des instructions particulières pour le lendemain, jour de départ pour les femmes disciples et Marie, qui commencent leur pèlerinage pascal avec Simon, fils d’Alphée, et Alphée, fils de Sarah.

«Vous passerez par Esdrelon pour que Marziam voie le vieux père. Vous remettrez aux paysans la bourse que je vous ai fait donner par Judas. Et pendant le voyage, vous secourrez les pauvres que vous rencontrerez avec l’autre bourse que je vous ai laissé tout à l’heure. Arrivés à Jérusalem, allez à Béthanie, et dites de m’attendre pour la nouvelle lune de Nisan. Je ne tarderai guère à partir de cette date. Je vous confie la personne qui m’est la plus chère et les femmes disciples. Mais je suis tranquille, elles seront en sécurité. Allez. Nous nous reverrons à Béthanie et nous resterons longtemps ensemble.»

Il les bénit et, pendant qu’ils s’éloignent dans la nuit, il bondit dans le jardin et pénètre dans la maison où se trouvent déjà les femmes disciples et sa Mère qui, avec Marziam, sont en train de serrer les cordons des sacs de voyage et de tout ranger pour leur absence d’une durée inconnue.

350.1

They are now once again in the house in Nazareth: or, more precisely, they are scattered on the terrace of the olive-trees, waiting to part and go to rest. And they have lit a little bonfire to illuminate the night, because it is already dark and the moon rises late. It is a warm evening, «even too warm» state the fishermen, who foresee rain. And it is pleasant to be there, all together, the women in the flowery garden around Mary, the men up here; and Jesus on the edge of the terrace, between the two groups, replying to various questions of the disciples, while the women listen attentively. They must have spoken of the lunatic who was cured at the foot of the mountain and they are still making comments.

«It took You to do it!» exclaims His cousin Simon.

«Oh! But those falcons were not convinced even when they saw that their own exorcisers could not do anything, although they admitted that they had used the strongest formulae!» says Solomon, the ferryman, shaking his head.

«And even if they tell the scribes their conclusions, they will not persuade them.»

«Of course not! I got the impression that they spoke well, did they not?» asks one whom I do not know.

«Very well. They excluded all demoniac witchcraft from Jesus’ power stating that they felt they were pervaded with a deep peace, when the Master worked the miracle, whereas when it comes from a wicked power, they said that they feel it is painful» replies Hermas.

350.2

«However, it was a strong spirit! It did not want to go away! But why did it not always possess the boy? Was it an expelled or lost spirit, or was the boy so holy that he expelled it by himself?» asks another disciple whose name I do not know.

Jesus, without being questioned, replies: «I have explained several times[1] to you that every disease, as it is a torment and a disorder, may conceal Satan and Satan may hide himself in a disease, causing it and making use of it to torture a soul and make it curse God. The boy was ill, he was not possessed. He is a pure soul. That is why I was so pleased to free his soul from the most cunning demon who wanted to dominate it and make it impure.»

350.3

«In that case, if it was only a simple disease, why did we not succeed in curing it?» asks Judas of Kerioth.

«Of course it is obvious that the exorcisers could not do anything if he was not possessed! But we…» remarks Thomas.

And Judas of Kerioth, who is not prepared to swallow his humiliating failure, as he made several attempts with the child with the only result of getting him into a frenzy if not into a convulsive fit, says: «On the contrary, we seemed to be making things worse. Do you remember, Philip? You were helping me and you heard and saw how he gibed at me. He even said to me: “Go away! Of the two of us, you are the worse demon”. Which made the scribes laugh at me behind my back.»

«And were you sorry for that?» asks Jesus with indifference.

«Of course! It is not pleasant to be gibed at. And it is not useful when one is Your apostle. One loses one’s authority.»

«When you have God with you, you are authoritative even if the whole world sneers at you, Judas of Simon.»

«Very well. But increase our power, at least the power of Your apostles, so that we may not suffer such defeats again.»

«It is not right for Me to increase your power and it would be of no avail. You must do that by yourselves, in order to succeed. It is through your insufficiency that you failed, and also because you diminished what I gave you by means of unholy elements, which you wanted to add hoping to attain greater triumphs.»

«Are You referring to me, Lord?» asks the Iscariot.

«You know whether you deserve it. I am speaking to everybody.»

Bartholomew asks: «Then, what is necessary to cast out such demons?»

«Prayer and fasting. Nothing else is required. Pray and fast. And not only in your bodies. It is good for you that your pride has been left devoid of satisfaction. Satisfied pride makes mind and soul listless and prayer becomes tepid and inert, just as the body, when it is too full, becomes sleepy and sluggish.

350.4

And now let us go and have a well deserved rest. Tomorrow morning at dawn you will all be on the road to Cana, except Manaen and the shepherd disciples. Go. Peace be with you.»

But He keeps Isaac and Manaen and gives them special instructions for the following day, when the women disciples and Mary will begin their Passover pilgrimage with Simon of Alphaeus and Alphaeus of Sarah.

«You will go through Esdraelon, so that Marjiam may see his old grandfather. You will give the peasants the purse that I asked Judas of Kerioth to give you. And with the other purse, which I gave you a short while ago, you will assist any poor people you come across on your way. When you arrive in Jerusalem go to Bethany and tell them to wait for Me at the new moon of Nisan. I will not be very late after that date. I entrust the person Who is dearest to Me and the women disciples to you. But I am not worried as I know they will be safe. Go. We will meet at Bethany and will be together for a long time.»

He blesses them and, while they disappear in the night, He jumps down into the kitchen garden and goes into the house, in which the women disciples and His Mother are already tying with Marjiam the strings of the travelling bags and arranging everything for their absence, which they do not know how long it will last.


Notes

  1. J’ai expliqué à plusieurs reprises, par exemple en 122.8.

Notes

  1. I have explained several times, for example in 122.8.