The Writings of Maria Valtorta

377. Parabole de l’eau et du jonc pour Marie

377. The parable of the water and the rush for

377.1

Je comprends immédiatement que c’est encore le personnage de Marie-Madeleine qui est central, car c’est elle que je vois en premier, portant un simple vêtement de couleur lilas comme la fleur de mauve. Aucun ornement précieux. Ses cheveux, simplement rassemblés en tresses sur la nuque, la font paraître plus jeune qu’à l’époque où elle était un vrai chef-d’œuvre de toilette. Disparus le regard effronté du temps de la “ pécheresse ”, l’air humilié du moment où elle écoutait la parabole de la brebis perdue, et le visage honteux et mouillé de larmes, du soir dans la salle du pharisien… elle a maintenant un regard paisible, redevenu limpide comme celui d’un enfant, sur un sourire plein de paix.

Marie, appuyée contre un arbre à la limite de la propriété de Béthanie, regarde le chemin. Et attend. Puis elle pousse un cri de joie, se tourne vers la maison et appelle très fort pour qu’on l’entende. Elle crie de sa voix splendide veloutée et passionnée, unique : “ Il arrive !… Marthe, ils avaient raison, le Rabbi est ici ! ” et elle court ouvrir le lourd portail qui grince sans même laisser aux serviteurs le temps de le faire, et elle sort sur la route, les bras tendus comme un enfant qui s’élance vers sa maman et, dans un transport de joie affectueuse, elle s’écrie : “ O mon Rabbouni ! ” — je note “ Rabbouni ” parce que je vois que c’est l’orthographe de l’Evangile. Mais chaque fois que j’ai entendu Marie-Madeleine l’appeler, j’ai eu l’impression qu’elle disait “ Rabbomi ”, avec un m et non un n —, et elle se prosterne dans la poussière de la route pour baiser les pieds de Jésus.

« Paix à toi, Marie. Je viens me reposer sous ton toit.

– O mon Maître ! » répète Marie en levant son visage avec une expression de respect et d’amour qui exprime quantité de choses… : tout à la fois remerciement, bénédiction, joie, invitation à entrer, et allégresse parce qu’il entre…

Jésus lui a posé la main sur la tête et il semble encore l’absoudre.

377.2

Marie se lève et, à côté de Jésus, elle entre dans l’enceinte de la propriété. Pendant ce temps, les serviteurs et Marthe sont accourus, les serviteurs avec des amphores et des coupes, Marthe avec son seul amour. Mais il est si grand !

Les apôtres, qui ont chaud, boivent les rafraîchissements apportés par les serviteurs. Ils voudraient les offrir tout d’abord à Jésus, mais Marthe les a devancés. Elle a pris une coupe de lait et l’a offerte à Jésus. Elle doit savoir que c’est ce qu’il préfère.

Quand les disciples se sont désaltérés, Jésus leur dit :

« Allez prévenir les fidèles. Ce soir, je leur parlerai. »

A peine sortis du jardin, les apôtres s’égaillent dans diverses directions.

Jésus marche entre Marthe et Marie.

« Viens, Maître » dit Marthe. « En attendant Lazare, restaure-toi et prends quelque repos. »

Pendant qu’ils pénètrent dans une pièce fraîche qui donne sur le portique ombragé, Marie, qui s’était éloignée rapidement, revient avec un broc d’eau, suivie d’un serviteur qui porte un bassin. Mais c’est Marie qui veut laver les pieds de Jésus. Elle délace ses sandales poussiéreuses et les donne à un serviteur pour qu’il les rapporte nettoyées, ainsi que son manteau pour qu’il en secoue la poussière. Puis elle plonge les pieds de Jésus dans l’eau, que des aromates rendent légèrement rosée, les essuie, les embrasse. Ensuite elle change l’eau et en apporte de la propre pour les mains. Pendant qu’elle attend le serviteur avec les sandales, accroupie sur le tapis aux pieds de Jésus, elle les caresse, et avant de lui remettre ses sandales, elle les embrasse encore en disant :

« Pieds saints qui avez tant marché pour me chercher ! »

Marthe, dont l’amour est plus pratique, pense à ce qui est humainement utile :

« Maître, qui viendra en plus de tes disciples ? »

Jésus répond :

« Je ne sais pas encore exactement, mais tu peux préparer pour cinq autres, en plus des apôtres. »

Marthe s’en va.

377.3

Jésus sort dans le jardin ombragé et frais. Il porte simplement son habit bleu foncé. Son manteau, replié avec soin par Marie, est resté sur un banc de la pièce. Marie sort avec Jésus.

Ils cheminent par des allées bien entretenues, entre des parterres de fleurs, jusqu’à un vivier qui a l’air d’un miroir tombé dans la verdure. L’eau, très limpide, est à peine remuée çà et là par le frétillement de quelque poisson ou la pluie très fine du jet d’eau qui est au centre. Des sièges sont disposés près de la large vasque, qui ressemble à un petit lac d’où partent des petits canaux d’irrigation. Je crois même que l’un d’eux alimente le vivier et que les autres, plus petits, servent à l’écoulement pour l’irrigation.

Jésus s’assied sur un siège placé exactement sur le rebord de la vasque. Marie s’assied à ses pieds dans l’herbe verte et bien entretenue. Au début, ils ne parlent pas. Jésus savoure visiblement le silence et le repos dans la fraîcheur du jardin. Marie se délecte à le regarder.

Jésus joue avec l’eau transparante de la vasque. Il y plonge les doigts, il la peigne en la séparant en petits sillages, puis il laisse la main se plonger tout entière dans sa fraîcheur cristalline.

« Comme cette eau limpide est belle ! dit-il.

– Maître, elle te plaît tellement ? dit Marie.

– Oui, Marie, parce qu’elle est si pure. Regarde : pas une trace de boue. C’est de l’eau, mais elle est si claire qu’il semble qu’il n’y ait rien, comme si elle n’était pas élément mais esprit. Nous pourrions lire sur le fond les paroles qu’échangent les petits poissons…

– Comme on lit au fond des âmes pures, n’est-ce pas, Maître ? »

A ces mots, Marie soupire avec un regret caché.

377.4

Jésus remarque le soupir qu’elle étouffe et il lit le regret que voile un sourire. Il guérit aussitôt la peine de Marie.

« Où y a-t-il des âmes pures, Marie ? Il est plus facile à une montagne de se déplacer qu’à une créature de savoir se garder des trois impuretés. Trop de tentations s’agitent et fermentent autour d’un adulte. Et il ne peut toujours empêcher qu’elles pénètrent en lui. Seuls les enfants ont l’âme angélique, l’âme préservée par leur innocence des connaissances qui peuvent se changer en fange. C’est pour cela que je les aime tant. Je vois en eux un reflet de la Pureté infinie. Ce sont les seuls qui portent avec eux ce souvenir du Ciel.

Ma Mère est la femme à l’âme d’enfant. Plus encore, elle est la Femme à l’âme angélique, telle Eve sortie des mains du Père. Imagines-tu, Marie, ce qu’a dû être le premier lys fleuri dans le jardin terrestre ? Ceux qui conduisent à cette eau sont bien beaux, eux aussi. Mais le premier sorti des mains du Créateur ! Etait-ce une fleur ou un diamant ? Etaient-ce des pétales ou des feuilles d’argent très pur ? Eh bien ! ma Mère est plus pure que ce premier lys qui a parfumé les vents. Et son parfum de Vierge inviolée emplit le Ciel et la terre, et c’est derrière elle que marcheront les hommes bons dans les siècles des siècles.

Le paradis est lumière, parfum et harmonie. Mais si le Père ne s’y délectait pas dans la contemplation de la Toute-Belle qui fait de la terre un paradis, si le paradis devait à l’avenir ne pas posséder le Lys vivant au sein duquel se trouvent les trois pistils de feu de la divine Trinité, la lumière du Paradis, son parfum, son harmonie et sa joie seraient amoindris de moitié[1]. La pureté de ma Mère sera le joyau du Paradis.

Mais le Paradis est sans limites ! Que dirais-tu d’un roi qui n’aurait qu’une seule pierre précieuse dans son trésor ? Même si c’était le bijou par excellence ?

Quand j’aurai ouvert les portes du Royaume des Cieux… — ne soupire pas, Marie, c’est pour cela que je suis venu — beaucoup d’âmes de justes et de petits enfants entreront, formant une troupe candide derrière la pourpre du Rédempteur. Mais ce sera encore peu pour peupler les Cieux de joyaux et former les citoyens de la Jérusalem éternelle. Et ensuite… lorsque la Doctrine de vérité et de sanctification sera connue des hommes, lorsque ma mort leur aura rendu la grâce, comment les adultes pourraient-ils conquérir les Cieux, si la pauvre vie humaine est une fange continuelle qui rend impur ? Mon Paradis appartiendra-t-il donc aux seuls enfants ? Oh, non ! le Royaume est aussi ouvert aux adultes, mais il leur faut savoir devenir comme des enfants. Comme des tout-petits… Voilà la pureté.

Tu vois cette eau ? Elle paraît si limpide, mais observe : il suffit qu’avec un jonc j’en remue le fond pour qu’elle se trouble. Des détritus et de la boue affleurent. Son cristal devient jaunâtre et personne n’en boirait plus. Mais si j’enlève le jonc, la paix revient et l’eau reprend peu à peu sa clarté et sa beauté. Le jonc, c’est le péché. Il en est ainsi des âmes. Le repentir, sois-en sûre, est ce qui purifie les âmes… »

377.5

Marthe survient, tout essoufflée :

« Tu es encore ici, Marie ? Et moi qui me fais tant de soucis !… L’heure avance. Les invités seront bientôt arrivés, et il y a tant à faire ! Les servantes sont occupées au pain, les serviteurs découpent et font cuire les viandes. Moi, je prépare les nappes, les tables et les boissons. Mais il y a encore les fruits à cueillir et l’eau de menthe et de miel à préparer… »

Marie écoute d’une oreille les lamentations de sa sœur. Avec un sourire bienheureux, elle continue à regarder Jésus sans bouger de place.

Marthe réclame l’aide de Jésus :

« Maître, tu vois comme j’ai chaud. Te paraît-il juste que je sois seule à faire les préparatifs ? Dis-lui, toi, de m’aider ! »

Marthe est vraiment énervée.

Jésus la regarde avec un sourire à la fois doux et légèrement ironique, ou plutôt taquin. Marthe s’offense un peu :

« Je parle sérieusement, Maître. Rends-toi compte comme elle est oisive pendant que je travaille. Et elle reste ici à ne rien faire… »

Jésus prend un air plus sérieux :

« Ce n’est pas de l’oisiveté, Marthe : c’est de l’amour. L’oisiveté, c’était avant. Et tu as tant pleuré à cause de cette oisiveté indigne. Tes larmes ont rendu encore plus efficaces mes efforts pour la ramener à moi et la rendre à ton honnête affection. Voudrais-tu lui disputer l’amour qu’elle a pour son Sauveur ? Préférerais-tu donc qu’elle soit loin d’ici pour ne pas te voir travailler, mais aussi loin de moi ? Marthe, Marthe ! Dois-je donc te dire qu’elle (et Jésus met la main sur la tête de Marie), revenue de si loin, t’a surpassée en amour ? Dois-je donc dire qu’elle, qui ne savait pas une seule parole de bien, est maintenant savante dans la science de l’amour ? Laisse-la à sa paix ! Elle a été si malade ! c’est maintenant une convalescente qui revient à la santé en buvant les boissons qui la fortifient. Elle a été tellement tourmentée… Désormais sortie du cauchemar, elle regarde autour d’elle et en elle, elle se voit renouvelée et elle découvre un monde nouveau. Laisse-la dans cette sécurité. C’est avec ce qui est “ renouvelé ” en elle qu’elle doit oublier le passé et conquérir l’éternité… Elle ne sera pas seulement conquise par le travail, mais aussi par l’adoration. Celui qui aura donné un pain à l’apôtre et au prophète obtiendra une récompense, mais celui qui aura oublié même de se nourrir pour m’aimer en obtiendra une double, parce qu’il aura eu l’esprit plus grand que la chair, un esprit qui aura crié plus fort que les besoins humains, même licites. Tu te préoccupes de trop de choses, Marthe. Pour elle, une seule compte. Mais c’est celle qui suffit à son âme et surtout à son Seigneur, qui est aussi le tien. Laisse tomber ce qui est superflu. Imite ta sœur. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera jamais enlevée. Quand toutes les vertus seront dépassées, parce qu’elles ne seront plus nécessaires aux citoyens du Royaume, la seule qui restera sera la charité. Elle seule demeurera toujours, telle une souveraine. Marie l’a choisie, elle l’a prise comme écu et comme bourdon. Ainsi armée, comme sur des ailes d’anges, elle arrivera dans mon Ciel. »

377.6

Marthe, mortifiée, baisse la tête et s’en va.

« Ma sœur t’aime beaucoup et se donne du mal pour te faire honneur… dit Marie pour la justifier.

– Je le sais et elle en sera récompensée. Mais elle a besoin d’être purifiée, comme l’a fait cette eau, de sa façon de penser trop humaine. Regarde comme l’eau est redevenue limpide pendant que nous parlions. Marthe se purifiera grâce aux paroles que je lui ai dites. Toi… toi, par la sincérité de ton repentir…

– Non, par ton pardon, Maître. Mon repentir ne suffisait pas pour laver mon grand péché…

– Il suffisait et il suffira pour toutes tes sœurs qui t’imiteront. Pour tous les pauvres malades spirituellement. Le repentir sincère est un filtre qui purifie ; l’amour ensuite est la substance qui préserve de toute nouvelle souillure. Voilà la raison pour laquelle ceux que la vie a rendus adultes et pécheurs pourront redevenir innocents comme des enfants et entrer comme eux dans mon Royaume. Rentrons maintenant à la maison. Que Marthe ne reste pas trop dans sa douleur. Apportons-lui notre sourire d’Ami et de sœur. »

377.7

Jésus dit :

« Il n’est pas besoin de commentaire. La parabole de l’eau en est un pour l’action du repentir dans les cœurs.

Tu as ainsi le cycle complet de Marie-Madeleine[2]. De la mort à la Vie. C’est la plus grande ressuscitée de mon Evangile. Elle est ressuscitée de sept morts. Elle est revenue à la Vie. Tu l’as vue comme une plante à fleur relever de la fange la tige de sa nouvelle fleur toujours plus haut, puis s’épanouir pour moi, répandre ses parfums pour moi, mourir pour moi. Tu l’as vue pécheresse, puis assoiffée s’approchant de la Source, puis repentie, puis pardonnée, puis aimante, puis penchée avec pitié sur le Corps inerte de son Seigneur, puis servante de ma Mère, qu’elle aime parce que c’est ma Mère, enfin pénitente sur le seuil de son éaradis.

Ames qui craignez, apprenez, en lisant la vie de Marie de Magdala, à ne pas avoir peur de moi.

Ames qui aimez, apprenez d’elle à aimer avec une séraphique ardeur.

Ames qui avez erré, apprenez d’elle la science qui prépare au Ciel.

Je vous bénis toutes pour vous aider à vous élever.

Va en paix. »

377.1

I realize at once that we are still dealing with the Magdalene, because she is the first person I see, wearing a plain pink lilac dress like the mallow flower. She is not wearing any precious ornament, her hair is plaited and collected at the back of her neck. She looks younger than when she wore sumptuous dresses. Her eyes are no longer shameless, as when she was a «sinner». Neither are they discouraged as when she was listening to the parable of the lost sheep, or shameful and shining with tears as when she was in the hall of the Pharisee… Her eyes are now peaceful and they have become as clear as those of a boy and they shine with a calm look.

She is leaning against a tree near the border of the Bethany property, looking towards the road. She is waiting. She then utters a cry of joy. She turns towards the house and shouts loudly – to be heard by everybody – in her earnest unmistakable voice: «He is arriving!… Martha, they told us the truth. The Rabbi is here!» and she runs to open the heavy creaking gate. She does not give the servants time to open it and she runs out onto the road, with her arms stretched out, as does a boy towards his mother, and with a cry of loving joy: «O Rabboni!» (I am writing «Rabbomi» because I see that it is spelt so in the Gospel. But every time I hear Mary call Him, she seems to be saying «Rabbomi», with an ‘m’ and not with an ‘n’). She prostrates herself at Jesus’ feet, kissing them in the dust of the road.

«Peace to you, Mary. I have come to rest under your roof.»

«O my Master!» repeats Mary, looking up with an expression of respect and love, which is so meaningful… it is thanksgiving, joy, an invitation to come in, happiness because He is entering…

Jesus has laid His hand on her head and seems to be absolving her once again.

377.2

Mary stands up and walking beside Jesus she goes into the enclosure of the property. In the meantime servants and Martha have arrived, the servants with amphoras and cups. Martha with just her love, which is so great.

The apostles, who are warm, take the fresh drinks poured by the servants. They would like to give some to Jesus first, but Martha has forestalled them. She has taken a cup full of milk and has offered it to Jesus. She must be aware that He likes it very much.

After the disciples have taken some refreshments, Jesus says to them: «Go and inform the believers. I will speak to them this evening.»

The apostles scatter in various directions as soon as they are out of the garden.

Jesus proceeds between Martha and Mary.

«Come, Master» says Martha. «While waiting for Lazarus to have a rest and take some refreshment.»

While they are entering a cool room which opens onto the shady porch, Mary, who had gone away quickly, comes back. She is carrying a pitcher of water and is followed by a servant with a wash-hand basin. But it is Mary who wants to wash Jesus’ feet. She unlaces His dusty sandals and hands them to the servant to be cleaned, together with His mantle, which needs brushing. She then dips His feet in the water, which some spices have made pale pink, she dries them and kisses them. She then changes the water and offers it to Jesus for His hands. And while waiting for the servant with the sandals, crouching on the carpet at Jesus’ feet, she caresses them, and before putting His sandals on, she kisses them once again saying: «a holy feet, which have walked so far looking for me!»

Martha, who is more practical in her love, considers the human side and asks: «Master, is anybody else coming, besides Your disciples?»

And Jesus replies: «I am not sure, as yet. But you can prepare for five more people in addition to the apostles.»

Martha goes away.

377.3

Jesus goes out into the cool shady garden. He is wearing His dark-blue tunic only. His mantle, which Mary has carefully folded, is lying on a chest in the room. Mary goes out with Jesus.

They walk along well-kept paths, among blooming flowerbeds, as far as the fish-pond, which looks like a mirror lying in the greenery. The very clear water is rippled here and there by the silvery wriggling of fish and by the drizzle of a very tall slender jet in the centre of the pond. There are seats around the wide basin, which looks like a little lake with irrigation canals departing from it. Actually I think that one of the canals feeds the pond, while the other smaller ones discharge the water for irrigation purposes.

Jesus sits on a seat placed against the border of the pond. Mary sits at His feet, on the green well-kept grass. At first they do not speak. Jesus is clearly enjoying the silent restful cool garden. Mary delights in looking at Him.

Jesus plays with the clear water of the pond. He dips His fingers into it, He combs its surface forming little wakes and then He immerses His whole hand in the pure cool water. «How lovely this clear water is!» He says.

And Mary: «Do You like it so much, Master?»

«Yes, Mary. Because it is so limpid. Look. There is not the least trace of mud. The basin is full of water, but it is so clear that it does not seem to contain anything, as if the water were not a material but a spiritual element. On the bottom we can read the words which the little fish whisper to one another…»

«As one can read in the depth of pure souls. Is that right, Master?» and Mary sighs with secret regret.

377.4

Jesus perceives the stifled sigh and reads her regret disguised by a smile and He at once relieves Mary’s grief.

«Mary, where do we find pure souls? It is easier for a mountain to walk than it is for a human being to be pure with the three purities. Too many things stir and ferment around adults. And it is not always possible to prevent them from penetrating inside. Only children have angelical souls, which their innocence preserves from knowledge liable to change into mud. That is why I love them so much. I can see in them a reflection of the Infinite Purity. They are the only ones who have within themselves this remembrance of Heaven. My Mother is the Woman with a child’s soul. Even more. She is the Woman with an angel’s soul. As Eve was when the Father made her. Can you imagine, Mary, what the first lily in bloom in the earthly garden was like? Also these ones, which lead to this water are beautiful. But the first one, which came out of the hands of the Creator! Was it a flower or a diamond? Were they petals or plates of the most pure silver? And yet My Mother is purer than that first lily that scented the winds. And Her scent of inviolate Virgin fills Heaven and Earth, and good people will follow it in future centuries. Paradise is light, perfume, harmony. But if in it the Father did not delight in contemplating the Most Beautiful Lady Who changes the Earth into a paradise, if Paradise in future should not have the living Lily in Whose bosom are the three pistils of fire of the Divine Trinity, the light, perfume and harmony, which are the delight of Paradise, would be halved. The purity of My Mother will be the gem of Paradise. But Paradise is boundless! What would you think of a king who had but one gem in his Treasure? Even if it were the pre-eminent Gem? When I open the gates of the Kingdom of Heaven… – do not sigh, Mary, I have come for that – many souls of just people and children will come in, like a brilliant immaculate wake, behind the purple of the Redemeer. But they will be too few to populate Heaven with gems and form the citizens of the eternal Jerusalem. And later… after My Doctrine of truth and holiness has become known to men, after My Death has restored Grace to men, how could men conquer Heaven, if the poor life of men is continuously soiled with mud, which makes them impure? So, will My Paradise be populated only by children? Oh! no! One must learn how to become like a child. The Kingdom is open also to adults. Like children… That is purity. See this water? It looks so limpid. But watch: if I only stir its bottom with this rush, it becomes muddy. Waste and mud come to the surface. From clear it becomes yellowish and no one would drink it anymore. But if I remove the rush, it settles and little by little it becomes once again limpid and beautiful. The rush: sin. The same applies to souls. It is repentance, believe Me, that cleanses…»

377.5

Martha arrives panting: «Are you still here, Mary? And I am so busy!… Time is flying. The guests will soon be here and there is so much to be done. The maids are busy baking bread, the servants flaying and cooking. I am preparing drinks, dishes and I am laying the tables. But the fruit is still to be picked and the honey and mint water is to be prepared…»

Mary does not pay much attention to her sister’s complaints. Smiling blissfully she continues to look at Jesus, without moving from her position.

Martha begs Jesus’ help: «Master, look how hot I am. Do You think that I should be the only one to be so busy? Tell her to help me.» Martha is really annoyed.

Jesus looks at her smiling half kindly and half ironically, or rather jokingly.

Martha becomes rather impatient: «I really mean it. Look how idle she is while I am so busy. And she sees…»

Jesus becomes serious: «It is not idleness, Martha. It is love. It was idleness previously. And you wept so bitterly because of that worthless idleness. Your tears lent wings to My efforts to save her and bring her back to your honest love. Do you want to forbid her to love her Saviour? Would you prefer her to be far from here, so that she would not see you work, but would be far also from Me? Martha, Martha! Have I to say that she (and Jesus lays His hand on her head) who has come from so far, has excelled you in love? Have I to say that she, who did not know one word of love, is now learned in the science of love? Leave her to her peace! She was so ill! She is now convalescent and she is recovering by drinking what fortifies her. She was tormented so violently… Now that she has come out of her nightmare, she looks around and within herself and finds herself new and discovers a new world. Let her become certain. With her “new ego” she has to forget her past and conquer what is eternal… And the latter will not be conquered only through work, but also through adoration. He who gives a piece of bread to an apostle and a prophet will receive his reward. But double reward will be given to him who will forget to feed himself in order to love Me, because his soul will be greater than his body, a soul that will cry even louder than human needs, also when the latter are lawful and right. You worry and fret about too many things, Martha. She is concerned with one only. That which is sufficient for her soul and above all for her and your Lord. Forget useless things. Imitate your sister. Mary has chosen the better part, which will never be taken from her. When all virtues become superfluous, because they are no longer necessary to the citizens of the Kingdom, Charity alone will remain. It will last forever. Alone and supreme. That is what Mary has chosen and has taken as her shield and pilgrim’s staff. Through it, as if she were flying with angelical wings, she will come to My Heaven.»

377.6

Martha, who feels mortified, lowers her head and goes away.

«My sister loves You very much and is anxious to honour You…» says Mary to excuse her.

«I know, and she will be rewarded for that. But she needs to be purified of her human way of thinking, as this water was purified. Look how limpid it has become again, while we were speaking. Martha will be purified by the words I spoke to her. You… through the sincerity of your repentance.»

«No, through Your forgiveness, Master. My repenting was not sufficient to wash my great sin…»

«It was and will be sufficient for the sisters who will imitate you. It will be sufficient for all the poor whose souls are diseased. Sincere repentance is a purifying filter; love, then, preserves from further defilement. Thus, those who through life become adults and sinners, will be able to become as innocent as children again and enter My Kingdom like them. Let us go home now. So that Martha may not be left too long in her grief. Let us go and smile at her as Friend and sister.»

377.7

Jesus says:

«No comment is required. The parable of the water is the comment on the repenting action of hearts.

You have thus seen the complete cycle of the Magdalene[1]. From her death to the Life. Of all the resurrected people of My Gospel she is the greatest. She was raised from seven deaths. She was reborn. You have seen her raise the stalk of her new flower higher and higher above the mud of the earth, like a flowery plant, and then bloom and smell sweetly for Me, and die for Me. You have seen her when she was a sinner, then when, thirsty, she approached the Fountain, then when she repented, then when she was forgiven, then you saw her as a lover, then as a pitiful woman bent over the slain Body of her Lord, then as a servant of My Mother, Whom she loves because She is My Mother; and finally you have seen her as a repentant soul at the threshold of her Paradise.

O souls who are afraid, learn not to be afraid of Me by reading the life of Mary of Magdala. O souls who love, learn from her how to love with seraphic ardour. O souls who have erred, learn from her the Science that will prepare you for Heaven.

I bless you all to help you to rise. Go in peace.»


Notes

  1. seraient amoindris de moitié, non pas quant au degré de béatitude (qui consiste en la possession et la contemplation de Dieu, et qui, comme telle, est inaltérable), mais quant à la valeur du peuple des bienheureux, qui sont comme des joyaux. Tous ensemble, ils valent autant que le joyau par excellence : la Vierge, Mère de Dieu.
  2. le cycle de Marie-Madeleine comprend les épisodes de ce qu’on appelle l’Evangile de la Miséricorde, cités en note en 174.11, ainsi que d’autres épisodes mentionnés ici, qui font partie, comme les précédents, de l’Œuvre de Maria Valtorta, excepté celui de la note en 15.2.

Notes

  1. the complete cycle of the Magdalene includes the episodes of the so-called Gospel of Mercy, as listed in note 174.11 and other episodes to which reference is made here and belong, as well as the aforementioned, in this work, apart from the one indicated in 15.2.