Los Escritos de Maria Valtorta

377. Parabole de l’eau et du jonc pour Marie

377. Parábola del agua y del junco para María

377.1

Je comprends immédiatement que c’est encore le personnage de Marie-Madeleine qui est central, car c’est elle que je vois en premier, portant un simple vêtement de couleur lilas comme la fleur de mauve. Aucun ornement précieux. Ses cheveux, simplement rassemblés en tresses sur la nuque, la font paraître plus jeune qu’à l’époque où elle était un vrai chef-d’œuvre de toilette. Disparus le regard effronté du temps de la “ pécheresse ”, l’air humilié du moment où elle écoutait la parabole de la brebis perdue, et le visage honteux et mouillé de larmes, du soir dans la salle du pharisien… elle a maintenant un regard paisible, redevenu limpide comme celui d’un enfant, sur un sourire plein de paix.

Marie, appuyée contre un arbre à la limite de la propriété de Béthanie, regarde le chemin. Et attend. Puis elle pousse un cri de joie, se tourne vers la maison et appelle très fort pour qu’on l’entende. Elle crie de sa voix splendide veloutée et passionnée, unique : “ Il arrive !… Marthe, ils avaient raison, le Rabbi est ici ! ” et elle court ouvrir le lourd portail qui grince sans même laisser aux serviteurs le temps de le faire, et elle sort sur la route, les bras tendus comme un enfant qui s’élance vers sa maman et, dans un transport de joie affectueuse, elle s’écrie : “ O mon Rabbouni ! ” — je note “ Rabbouni ” parce que je vois que c’est l’orthographe de l’Evangile. Mais chaque fois que j’ai entendu Marie-Madeleine l’appeler, j’ai eu l’impression qu’elle disait “ Rabbomi ”, avec un m et non un n —, et elle se prosterne dans la poussière de la route pour baiser les pieds de Jésus.

« Paix à toi, Marie. Je viens me reposer sous ton toit.

– O mon Maître ! » répète Marie en levant son visage avec une expression de respect et d’amour qui exprime quantité de choses… : tout à la fois remerciement, bénédiction, joie, invitation à entrer, et allégresse parce qu’il entre…

Jésus lui a posé la main sur la tête et il semble encore l’absoudre.

377.2

Marie se lève et, à côté de Jésus, elle entre dans l’enceinte de la propriété. Pendant ce temps, les serviteurs et Marthe sont accourus, les serviteurs avec des amphores et des coupes, Marthe avec son seul amour. Mais il est si grand !

Les apôtres, qui ont chaud, boivent les rafraîchissements apportés par les serviteurs. Ils voudraient les offrir tout d’abord à Jésus, mais Marthe les a devancés. Elle a pris une coupe de lait et l’a offerte à Jésus. Elle doit savoir que c’est ce qu’il préfère.

Quand les disciples se sont désaltérés, Jésus leur dit :

« Allez prévenir les fidèles. Ce soir, je leur parlerai. »

A peine sortis du jardin, les apôtres s’égaillent dans diverses directions.

Jésus marche entre Marthe et Marie.

« Viens, Maître » dit Marthe. « En attendant Lazare, restaure-toi et prends quelque repos. »

Pendant qu’ils pénètrent dans une pièce fraîche qui donne sur le portique ombragé, Marie, qui s’était éloignée rapidement, revient avec un broc d’eau, suivie d’un serviteur qui porte un bassin. Mais c’est Marie qui veut laver les pieds de Jésus. Elle délace ses sandales poussiéreuses et les donne à un serviteur pour qu’il les rapporte nettoyées, ainsi que son manteau pour qu’il en secoue la poussière. Puis elle plonge les pieds de Jésus dans l’eau, que des aromates rendent légèrement rosée, les essuie, les embrasse. Ensuite elle change l’eau et en apporte de la propre pour les mains. Pendant qu’elle attend le serviteur avec les sandales, accroupie sur le tapis aux pieds de Jésus, elle les caresse, et avant de lui remettre ses sandales, elle les embrasse encore en disant :

« Pieds saints qui avez tant marché pour me chercher ! »

Marthe, dont l’amour est plus pratique, pense à ce qui est humainement utile :

« Maître, qui viendra en plus de tes disciples ? »

Jésus répond :

« Je ne sais pas encore exactement, mais tu peux préparer pour cinq autres, en plus des apôtres. »

Marthe s’en va.

377.3

Jésus sort dans le jardin ombragé et frais. Il porte simplement son habit bleu foncé. Son manteau, replié avec soin par Marie, est resté sur un banc de la pièce. Marie sort avec Jésus.

Ils cheminent par des allées bien entretenues, entre des parterres de fleurs, jusqu’à un vivier qui a l’air d’un miroir tombé dans la verdure. L’eau, très limpide, est à peine remuée çà et là par le frétillement de quelque poisson ou la pluie très fine du jet d’eau qui est au centre. Des sièges sont disposés près de la large vasque, qui ressemble à un petit lac d’où partent des petits canaux d’irrigation. Je crois même que l’un d’eux alimente le vivier et que les autres, plus petits, servent à l’écoulement pour l’irrigation.

Jésus s’assied sur un siège placé exactement sur le rebord de la vasque. Marie s’assied à ses pieds dans l’herbe verte et bien entretenue. Au début, ils ne parlent pas. Jésus savoure visiblement le silence et le repos dans la fraîcheur du jardin. Marie se délecte à le regarder.

Jésus joue avec l’eau transparante de la vasque. Il y plonge les doigts, il la peigne en la séparant en petits sillages, puis il laisse la main se plonger tout entière dans sa fraîcheur cristalline.

« Comme cette eau limpide est belle ! dit-il.

– Maître, elle te plaît tellement ? dit Marie.

– Oui, Marie, parce qu’elle est si pure. Regarde : pas une trace de boue. C’est de l’eau, mais elle est si claire qu’il semble qu’il n’y ait rien, comme si elle n’était pas élément mais esprit. Nous pourrions lire sur le fond les paroles qu’échangent les petits poissons…

– Comme on lit au fond des âmes pures, n’est-ce pas, Maître ? »

A ces mots, Marie soupire avec un regret caché.

377.4

Jésus remarque le soupir qu’elle étouffe et il lit le regret que voile un sourire. Il guérit aussitôt la peine de Marie.

« Où y a-t-il des âmes pures, Marie ? Il est plus facile à une montagne de se déplacer qu’à une créature de savoir se garder des trois impuretés. Trop de tentations s’agitent et fermentent autour d’un adulte. Et il ne peut toujours empêcher qu’elles pénètrent en lui. Seuls les enfants ont l’âme angélique, l’âme préservée par leur innocence des connaissances qui peuvent se changer en fange. C’est pour cela que je les aime tant. Je vois en eux un reflet de la Pureté infinie. Ce sont les seuls qui portent avec eux ce souvenir du Ciel.

Ma Mère est la femme à l’âme d’enfant. Plus encore, elle est la Femme à l’âme angélique, telle Eve sortie des mains du Père. Imagines-tu, Marie, ce qu’a dû être le premier lys fleuri dans le jardin terrestre ? Ceux qui conduisent à cette eau sont bien beaux, eux aussi. Mais le premier sorti des mains du Créateur ! Etait-ce une fleur ou un diamant ? Etaient-ce des pétales ou des feuilles d’argent très pur ? Eh bien ! ma Mère est plus pure que ce premier lys qui a parfumé les vents. Et son parfum de Vierge inviolée emplit le Ciel et la terre, et c’est derrière elle que marcheront les hommes bons dans les siècles des siècles.

Le paradis est lumière, parfum et harmonie. Mais si le Père ne s’y délectait pas dans la contemplation de la Toute-Belle qui fait de la terre un paradis, si le paradis devait à l’avenir ne pas posséder le Lys vivant au sein duquel se trouvent les trois pistils de feu de la divine Trinité, la lumière du Paradis, son parfum, son harmonie et sa joie seraient amoindris de moitié[1]. La pureté de ma Mère sera le joyau du Paradis.

Mais le Paradis est sans limites ! Que dirais-tu d’un roi qui n’aurait qu’une seule pierre précieuse dans son trésor ? Même si c’était le bijou par excellence ?

Quand j’aurai ouvert les portes du Royaume des Cieux… — ne soupire pas, Marie, c’est pour cela que je suis venu — beaucoup d’âmes de justes et de petits enfants entreront, formant une troupe candide derrière la pourpre du Rédempteur. Mais ce sera encore peu pour peupler les Cieux de joyaux et former les citoyens de la Jérusalem éternelle. Et ensuite… lorsque la Doctrine de vérité et de sanctification sera connue des hommes, lorsque ma mort leur aura rendu la grâce, comment les adultes pourraient-ils conquérir les Cieux, si la pauvre vie humaine est une fange continuelle qui rend impur ? Mon Paradis appartiendra-t-il donc aux seuls enfants ? Oh, non ! le Royaume est aussi ouvert aux adultes, mais il leur faut savoir devenir comme des enfants. Comme des tout-petits… Voilà la pureté.

Tu vois cette eau ? Elle paraît si limpide, mais observe : il suffit qu’avec un jonc j’en remue le fond pour qu’elle se trouble. Des détritus et de la boue affleurent. Son cristal devient jaunâtre et personne n’en boirait plus. Mais si j’enlève le jonc, la paix revient et l’eau reprend peu à peu sa clarté et sa beauté. Le jonc, c’est le péché. Il en est ainsi des âmes. Le repentir, sois-en sûre, est ce qui purifie les âmes… »

377.5

Marthe survient, tout essoufflée :

« Tu es encore ici, Marie ? Et moi qui me fais tant de soucis !… L’heure avance. Les invités seront bientôt arrivés, et il y a tant à faire ! Les servantes sont occupées au pain, les serviteurs découpent et font cuire les viandes. Moi, je prépare les nappes, les tables et les boissons. Mais il y a encore les fruits à cueillir et l’eau de menthe et de miel à préparer… »

Marie écoute d’une oreille les lamentations de sa sœur. Avec un sourire bienheureux, elle continue à regarder Jésus sans bouger de place.

Marthe réclame l’aide de Jésus :

« Maître, tu vois comme j’ai chaud. Te paraît-il juste que je sois seule à faire les préparatifs ? Dis-lui, toi, de m’aider ! »

Marthe est vraiment énervée.

Jésus la regarde avec un sourire à la fois doux et légèrement ironique, ou plutôt taquin. Marthe s’offense un peu :

« Je parle sérieusement, Maître. Rends-toi compte comme elle est oisive pendant que je travaille. Et elle reste ici à ne rien faire… »

Jésus prend un air plus sérieux :

« Ce n’est pas de l’oisiveté, Marthe : c’est de l’amour. L’oisiveté, c’était avant. Et tu as tant pleuré à cause de cette oisiveté indigne. Tes larmes ont rendu encore plus efficaces mes efforts pour la ramener à moi et la rendre à ton honnête affection. Voudrais-tu lui disputer l’amour qu’elle a pour son Sauveur ? Préférerais-tu donc qu’elle soit loin d’ici pour ne pas te voir travailler, mais aussi loin de moi ? Marthe, Marthe ! Dois-je donc te dire qu’elle (et Jésus met la main sur la tête de Marie), revenue de si loin, t’a surpassée en amour ? Dois-je donc dire qu’elle, qui ne savait pas une seule parole de bien, est maintenant savante dans la science de l’amour ? Laisse-la à sa paix ! Elle a été si malade ! c’est maintenant une convalescente qui revient à la santé en buvant les boissons qui la fortifient. Elle a été tellement tourmentée… Désormais sortie du cauchemar, elle regarde autour d’elle et en elle, elle se voit renouvelée et elle découvre un monde nouveau. Laisse-la dans cette sécurité. C’est avec ce qui est “ renouvelé ” en elle qu’elle doit oublier le passé et conquérir l’éternité… Elle ne sera pas seulement conquise par le travail, mais aussi par l’adoration. Celui qui aura donné un pain à l’apôtre et au prophète obtiendra une récompense, mais celui qui aura oublié même de se nourrir pour m’aimer en obtiendra une double, parce qu’il aura eu l’esprit plus grand que la chair, un esprit qui aura crié plus fort que les besoins humains, même licites. Tu te préoccupes de trop de choses, Marthe. Pour elle, une seule compte. Mais c’est celle qui suffit à son âme et surtout à son Seigneur, qui est aussi le tien. Laisse tomber ce qui est superflu. Imite ta sœur. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera jamais enlevée. Quand toutes les vertus seront dépassées, parce qu’elles ne seront plus nécessaires aux citoyens du Royaume, la seule qui restera sera la charité. Elle seule demeurera toujours, telle une souveraine. Marie l’a choisie, elle l’a prise comme écu et comme bourdon. Ainsi armée, comme sur des ailes d’anges, elle arrivera dans mon Ciel. »

377.6

Marthe, mortifiée, baisse la tête et s’en va.

« Ma sœur t’aime beaucoup et se donne du mal pour te faire honneur… dit Marie pour la justifier.

– Je le sais et elle en sera récompensée. Mais elle a besoin d’être purifiée, comme l’a fait cette eau, de sa façon de penser trop humaine. Regarde comme l’eau est redevenue limpide pendant que nous parlions. Marthe se purifiera grâce aux paroles que je lui ai dites. Toi… toi, par la sincérité de ton repentir…

– Non, par ton pardon, Maître. Mon repentir ne suffisait pas pour laver mon grand péché…

– Il suffisait et il suffira pour toutes tes sœurs qui t’imiteront. Pour tous les pauvres malades spirituellement. Le repentir sincère est un filtre qui purifie ; l’amour ensuite est la substance qui préserve de toute nouvelle souillure. Voilà la raison pour laquelle ceux que la vie a rendus adultes et pécheurs pourront redevenir innocents comme des enfants et entrer comme eux dans mon Royaume. Rentrons maintenant à la maison. Que Marthe ne reste pas trop dans sa douleur. Apportons-lui notre sourire d’Ami et de sœur. »

377.7

Jésus dit :

« Il n’est pas besoin de commentaire. La parabole de l’eau en est un pour l’action du repentir dans les cœurs.

Tu as ainsi le cycle complet de Marie-Madeleine[2]. De la mort à la Vie. C’est la plus grande ressuscitée de mon Evangile. Elle est ressuscitée de sept morts. Elle est revenue à la Vie. Tu l’as vue comme une plante à fleur relever de la fange la tige de sa nouvelle fleur toujours plus haut, puis s’épanouir pour moi, répandre ses parfums pour moi, mourir pour moi. Tu l’as vue pécheresse, puis assoiffée s’approchant de la Source, puis repentie, puis pardonnée, puis aimante, puis penchée avec pitié sur le Corps inerte de son Seigneur, puis servante de ma Mère, qu’elle aime parce que c’est ma Mère, enfin pénitente sur le seuil de son éaradis.

Ames qui craignez, apprenez, en lisant la vie de Marie de Magdala, à ne pas avoir peur de moi.

Ames qui aimez, apprenez d’elle à aimer avec une séraphique ardeur.

Ames qui avez erré, apprenez d’elle la science qui prépare au Ciel.

Je vous bénis toutes pour vous aider à vous élever.

Va en paix. »

377.1

Comprendo inmediatamente que la figura de la Magdalena ocupa todavía el lugar central, porque lo primero que veo es a ella, vestida con una sencilla túnica de un rosa lila semejante a la flor de la malva. Ningún adorno precioso, los cabellos simplemente recogidos en trenzas sobre la nuca. Parece más joven que cuando era una obra maestra de tocador. No tiene ya los ojos altaneros de cuando era la “pecadora”, ni la mirada humillada de cuando escuchaba la parábola de la oveja, ni avergonzada y brillante de llanto de cuando estaba en la sala del Fariseo… Ahora tiene una mirada serena, límpida otra vez como la de un niño, y una sonrisa pacífica resplandece en sus ojos.

Está apoyada en un árbol, cerca del linde de la propiedad de Betania, y mira hacia la calle. Espera. Luego lanza un grito de alegría. Se vuelve hacia la casa y grita fuerte, para ser oída, grita con su espléndida voz pastosa y pasional, inconfundible: «¡Está llegando!… ¡Marta, era como nos habían dicho! ¡El Rabí está aquí!» y corre a abrir la pesada cancilla. No les da a los domésticos el tiempo de hacerlo y sale a la calle con los brazos abiertos, como hace un niño hacia su mamá, y con un grito de amorosa alegría: «¡Rabbuní mío!» (yo escribo “Rabbuní” porque veo que el Evangelio dice eso. Pero todas las veces que he oído a la Magdalena llamarle me ha parecido como si dijera “Rabbumí”, con la eme y no con la ene), y se postra a los pies de Jesús y se los besa entre el polvo de la calle.

«Paz a ti, María. Vengo a descansar bajo tu techo».

«¡Maestro mío!» repite María levantando la cara con una expresión de reverencia y de amor que dice muchas cosas… Es gratitud, bendición, alegría, invitación a entrar y júbilo por el hecho de que entre…

Jesús le ha puesto la mano sobre la cabeza y parece como si la absolviera una vez más.

377.2

María se levanta y, al lado de Jesús, vuelve a entrar en el recinto de la propiedad. Entretanto han acudido ya los domésticos y Marta: éstos, con ánforas y copas; Marta sólo con su amor, pero es mucho.

Los apóstoles, sudorosos, beben las frescas bebidas que los criados vierten. Hubieran querido ofrecérselo primero a Jesús, pero Marta se les ha adelantado: ha tomado una copa llena de leche y se la ha ofrecido a Jesús; debe saber que le gusta mucho.

Una vez que los discípulos han apagado su sed, Jesús les dice: «Id a advertir a los fieles. Por la noche hablaré para ellos».

Los apóstoles, dejado apenas el jardín, se diseminan en distintas direcciones.

Jesús se adentra en él entre Marta y María.

«Ven, Maestro» dice Marta. «Mientras llega Lázaro, descansa y repón fuerzas».

Están poniendo pie en una fresca habitación que da al pórtico umbroso, cuando regresa María, que se había alejado a paso rápido. Vuelve con una ánfora de agua, seguida por uno de los domésticos, que trae una jofaina. Pero es María la que quiere lavar los pies a Jesús. Desata sus sandalias polvorientas y se las da al criado para que las traiga limpias, junto con el manto (también se lo ha dado para que le sacuda el abundante polvo). Luego sumerge los pies en el agua, que está un poco rosada por algún aroma que contiene, los seca, los besa. Luego cambia el agua y ofrece agua limpia a Jesús para las manos. Y, mientras espera a que el criado vuelva con las sandalias, acoclada a los pies de Jesús, se los acaricia, y, antes de meterle las sandalias, se los besa una vez más diciendo: «¡Santos pies que tanto habéis andado para buscarme!».

Marta, con un amor más práctico, va a lo humanamente positivo; pregunta: «Maestro, ¿además de tus discípulos, quién va a venir?».

Y Jesús: «No lo sé con exactitud todavía. Pero puedes preparar para otros cinco además de los apóstoles».

Marta se marcha.

377.3

Jesús sale al fresco del jardín umbroso. Lleva simplemente su túnica azul marina. El manto, cuidadosamente plegado por María, queda encima de un arquibanco de la habitación. María sale al lado de Jesús.

Caminan por paseos bien cuidados, entre parterres floridos, hasta el estanque de los peces, que parece un espejo caído entre el verde. Sólo el zigzagueo argénteo de algún pez y la menudísima lluvia del finísimo surtidor alto y central rompe apenas, acá o allá, el agua límpida. Junto al amplio estanque, que parece un pequeño lago, hay unos lugares para sentarse; de él salen pequeños canales de riego. Más exactamente: creo que uno es el que alimenta el estanque y los otros, más pequeños, son los de desagüe y se utilizan para el riego.

Jesús se sienta en un asiento que está colocado justo contra el borde del estanque. María se sienta a los pies de Jesús, en la hierba verde y bien cuidada. En un primer momento no hablan. Jesús, visiblemente, goza del silencio y del descanso en el fresco del jardín. María se deleita en mirarle.

Jesús juega con el agua cristalina del estanque. Sumerge en ella sus dedos, la peina separándola en pequeñas estelas, y luego deja que toda la mano se sumerja en ese frescor puro. «¡Qué bonita es esta agua límpida!» dice.

Y María: «¿Tanto te gusta, Maestro?».

«Sí, María. Porque es cristalina. Mira, no tiene ni un vestigio de barro. Hay agua, pero es tan pura que parece que no hay nada, casi como si no fuera un elemento, sino espíritu. Podemos leer en el fondo las palabras que se dicen los pececillos…».

«Como se lee en el fondo de las almas puras. ¿No es verdad, Maestro?» y María suspira con una celada nostalgia.

377.4

Jesús oye el suspiro cortado, lee la nostalgia celada con una sonrisa, y medica inmediatamente la pena de María.

«¿Dónde tenemos las almas puras, María? Es más fácil que un monte ande que no que una criatura sepa mantenerse pura con las tres purezas. Demasiadas cosas se mueven y fermentan en torno a un adulto. Y no siempre se puede impedir que entren dentro. Sólo los niños tienen el alma angélica, preservada por su inocencia de las cogniciones que pueden transformarse en fango. Por esto los amo tanto. Veo en ellos un reflejo de la Pureza infinita. Son los únicos que llevan consigo este recuerdo de los Cielos.

Mi Madre es la Mujer de alma de niño. Más aún, es la Mujer de alma de ángel. Cual era Eva cuando salió de las manos del Padre. ¿Te imaginas, María, qué sería la primera azucena florecida en el jardín terrenal? También son muy bonitas estas que hacen de guía a esta agua. ¡Pero la primera que salió de las manos del Creador!… ¡Ah!, ¿era flor o diamante?, ¿eran pétalos o láminas de plata purísima? Pues bien, mi Madre es más pura que esa primera azucena que perfumó el viento. Y su perfume de Virgen intacta llena Cielo y Tierra, y tras él irán los buenos por lossiglos de los siglos. El Paraíso es luz[1], perfume y armonía. Pero si en él no se deleitara el Padre en contemplar a la Toda Hermosa que hace de la Tierra un paraíso, y si el Paraíso no tuviere en el futuro a la Azucena viva en cuyo seno están los tres pistilos de fuego de la Divina Trinidad, quedarían disminuidos en la mitad la luz, el perfume y la armonía, la alegría del Paraíso. La pureza de la Madre será la gema del Paraíso.

¡Mas el Paraíso es inconmensurable! ¿Qué diríais de un rey que tuviera sólo una gema en su tesoro?, ¿aunque fuera la Gema por excelencia? Cuando Yo abra las puertas del Reino de los Cielos… — no suspires, María: para esto he venido — muchas almas de justos y de niños entrarán, estela de candor, detrás de la púrpura del Redentor. Pero serán todavía pocas gemas para poblar los Cielos, pocos para formar los ciudadanos de la Jerusalén eterna. Y después… cuando los hombres conozcan la Doctrina de verdad y santificación, cuando mi Muerte haya dado de nuevo la Gracia a los hombres, ¿cómo podrían los adultos conquistar los Cielos, si la pobre vida humana es continuo lodo que contamina? ¿Será entonces sólo de los niños el Paraíso? ¡No!, ¡no! Es necesario saber hacerse niños, pero el Reino se abre también para los adultos. Como niños… Ésta es la pureza.

¿Ves esta agua? Parece muy limpia. Pero, observa: basta con que Yo, con un junco, remueva el fondo, para que se vuelva turbia. Afloran detritos y lodo. Su cristal se pone amarillento y ninguno bebería de ella. Pero si quito el junco, vuelve la paz, y el agua, poco a poco, vuelve a ser cristalina y bonita. El junco: el pecado. Así sucede con las almas. El arrepentimiento, créeme, es lo que depura…».

377.5

Llega improvisamente Marta, apurada: «¿Estás todavía aquí, María? ¡Y yo agobiada!… Pasa el tiempo. Los invitados vendrán pronto y hay muchas cosas que hacer. Las criadas están con el pan, los domésticos desollando y cociendo las carnes, yo estoy con la vajilla, las mesas y las bebidas. Pero todavía hay que coger la fruta y preparar el agua de menta y miel…».

María medio escucha las quejas de su hermana. Con una sonrisa dichosa sigue mirando a Jesús, sin cambiar de posición.

Marta invoca la ayuda de Jesús: «Maestro, mira cómo sudo. ¿Te parece justo que trajine yo sola? Dile que me ayude». Marta está verdaderamente inquieta.

Jesús la mira con una sonrisa mitad dulce mitad un poco irónica, mejor: un poco de broma.

Marta se inquieta un poco más: «Lo digo de verdad, Maestro. Mira cómo está ociosa mientras yo trabajo. Y está aquí y ve…».

Jesús se pone más serio: «No es ocio, Marta. Es amor. El ocio era antes. Y tú lloraste mucho por aquel ocio indigno. Tu llanto puso más alas a mi marcha para salvarla para mí y devolverla a tu honesto afecto. ¿Vas a querer impedirle amar a su Salvador? ¿Preferirías, entonces, verla lejos de aquí para no verte trabajar, pero lejos también de mí? ¡Marta, Marta! ¿Tendré que decirte, entonces, que ésta (Jesús le pone una mano en la cabeza), venida de tan lejos, te ha superado en el amor? ¿Debo decirte, entonces, que ésta, que no conocía ni una palabra de bien, es ahora docta en la ciencia del amor? ¡Déjala en su paz! ¡Ha estado muy enferma! Ahora es una convaleciente que se cura bebiendo las bebidas que la fortalecen. Ha vivido muy atormentada… Ahora que se ha liberado de la pesadilla, mira alrededor de sí y hacia dentro de sí, y se descubre nueva y descubre un mundo nuevo. Déjala que se refuerce con ello. Con esta “novedad” suya debe olvidar el pasado y conquistarse la eternidad… que no será conquistada únicamente con el trabajo, sino también con la adoración. El que dé un pan a un apóstol o a un profeta recibirá recompensa. Sí. Pero doble recompensa recibirá el que, por amarme, se olvide incluso de comer, porque más grande que la carne habrá tenido el espíritu, que habrá oído voces más fuertes que las de las necesidades — incluso lícitas — humanas. Tú te preocupas de demasiadas cosas, Marta; ella, de una sola. Pero es la que es suficiente para su espíritu y, sobre todo, para su Señor y el tuyo. Deja pasar las cosas inútiles. Imita a tu hermana. María ha escogido la parte mejor, la que no le será arrebatada jamás. Cuando todas las virtudes queden atrás, al no serles ya necesarias a los ciudadanos del Reino, quedará sólo la caridad. La caridad permanecerá siempre. Ella sola. Soberana. Ella, María, ha escogido la caridad, la ha tomado por escudo y bordón, y con ella, como impulsada por alas de ángel, vendrá a mi Cielo».

377.6

Marta agacha su cara avergonzada y se marcha.

«Mi hermana te quiere mucho y se preocupa por darte honor…» dice María para disculparla.

«Lo sé. Y será recompensada por ello. Pero necesita ser depurada de su modo de pensar humano, como se ha limpiado esta agua. ¡Mira cómo se ha aclarado otra vez mientras hablábamos! Marta se depurará por las palabras que le he dicho. Tú… tú por la sinceridad de tu arrepentimiento…».

«No. Por tu perdón, Maestro. No bastaba mi arrepentimiento para lavar mi gran pecado…».

«Bastaba y bastará a las hermanas tuyas que te imiten; a todos los pobres enfermos del espíritu. El arrepentimiento sincero es filtro que depura; y el amor es substancia que preserva de todo nuevo emponzoñamiento. Por eso aquellos a quienes la vida hace adultos y pecadores podrán volver a ser inocentes como niños y entrar como ellos en mi Reino. Vamos ahora a la casa. Que Marta no esté demasiado en su dolor. Vamos a llevarle nuestra sonrisa de Amigo y hermana».

377.7

Dice Jesús:

«No hace falta hacer un comentario. La parábola del agua es comentario de la operación del arrepentimiento en los corazones.

Así tienes completo el ciclo de la Magdalena[2]. De la muerte a la Vida. Es la más grande de las resucitadas de mi Evangelio. Resucitó de siete muertes. Nació de nuevo. Ya has visto cómo, cual planta que da flores, ha alzado del lodo el tallo de su nueva flor, cada vez más alto; y luego la has visto florecer para mí, esparcir fragancia para mí, morir para mí. La has visto pecadora, luego mujer sedienta que se acercaba a la Fuente, luego arrepentida, luego perdonada, luego amante, luego piadosa ante el Cuerpo despojado de vida de su Señor, luego sirviendo a mi Madre, amada por ser Madre mía; en fin, penitente ante el umbral de su Paraíso.

Almas que teméis, aprended a no tener miedo de mí leyendo la vida de María de Magdala. Almas que amáis, aprended de ella a amar con seráfico ardor. Almas que habéis cometido errores, aprended de ella la ciencia que prepara para el Cielo.

Os bendigo a todos para ayudaros a subir. Ve en paz».


Notes

  1. seraient amoindris de moitié, non pas quant au degré de béatitude (qui consiste en la possession et la contemplation de Dieu, et qui, comme telle, est inaltérable), mais quant à la valeur du peuple des bienheureux, qui sont comme des joyaux. Tous ensemble, ils valent autant que le joyau par excellence : la Vierge, Mère de Dieu.
  2. le cycle de Marie-Madeleine comprend les épisodes de ce qu’on appelle l’Evangile de la Miséricorde, cités en note en 174.11, ainsi que d’autres épisodes mentionnés ici, qui font partie, comme les précédents, de l’Œuvre de Maria Valtorta, excepté celui de la note en 15.2.

Notas

  1. El Paraíso es luz... Todos los elementos del discurso, considerados en su contexto, no pueden llevar sino a la siguiente interpretación: El Paraíso sin la Virgen estaría disminuido a su mitad, no en la bienaventuranza (que consiste en la posesión y contemplación de Dios, y, en cuanto tal, es inalterable), sino en la preciosidad del pueblo de los bienaventurados, que son como gemas que, todas juntas, valen lo que la gema por excelencia: la Virgen Stma.
  2. El ciclo de la Magdalena, nombrado también como Evangelio de la Misericordia, está constituido por los episodios relacionados en una nota puesta al principio del ciclo, en 174.11.