The Writings of Maria Valtorta

38. Marie enseigne à Jésus, à Jude et à Jacques.

38. Mary, the teacher of Jesus, Judas and James.

38.1

Jésus dit :

« Viens, petit Jean, et vois. Tenue par ma main qui te conduit, reviens en arrière aux années de mon enfance. Tout ce que tu verras devra être inséré dans l’Evangile de mon enfance là où je veux que l’on mette aussi la vision du séjour de la sainte Famille en Egypte. Vous les rangerez dans cet ordre : la sainte Famille en Egypte, puis la première leçon de travail de l’Enfant-Jésus, ensuite la scène qui va être décrite maintenant, puis la scène de la majorité (promise aujourd’hui 25-11)[1], et en dernier lieu la scène de Jésus parmi les docteurs au Temple à l’occasion de sa dou­zième fête de la Pâque. Ce n’est pas sans raison que je vais te faire voir la scène d’aujourd’hui. Elle éclaire au contraire des détails sur mes premières années et les relations avec ma parenté. C’est un cadeau pour toi, en cette fête de ma Royauté, pour toi qui te sens imprégnée de la paix de la maison de Nazareth quand tu la vois. Ecris. »

38.2

Je vois la pièce où ils ont l’habitude de prendre leurs repas et où Marie fait des travaux de tissage ou de couture. Cette pièce est voisine de l’atelier de Joseph, où on l’entend travailler avec assiduité. Ici, au contraire, c’est le silence. Marie coud des bandes d’étoffe de laine. C’est sûrement elle qui les a tissées. Elles ont un demi-mètre environ de large et le double de longueur. Elles me semblent destinées à confectionner un manteau pour Joseph.

De la porte, ouverte sur le jardin, on aperçoit des haies tout ébouriffées de ces marguerites de couleur bleu violet qu’on appelle communément « Marie » ou « ciel étoilé ». Je n’en connais pas le terme botanique exact. Elles sont en fleurs, ce doit donc être l’automne. Pourtant, les frondaisons sont encore belles et bien fournies sur les arbres, et les abeilles, dont les deux ruches sont adossées à un mur ensoleillé, volent en bourdonnant, dansant, dans la lumière du soleil, d’un figuier à la vigne, puis à un grenadier chargé de fruits ronds. Ces fruits ont éclaté par excès de maturité et laissent apparaître des colliers de rubis sucrés alignés à l’intérieur d’un écrin rouge vert à compartiments jaunes.

38.3

Sous les arbres, Jésus joue avec deux bambins à peu près du même âge. Ils sont frisés mais pas blonds. L’un d’eux est vraiment brun : il a une tête d’agneau noir qui fait ressortir encore davantage la blancheur de la peau de son visage rond où s’ouvrent deux très beaux yeux d’un bleu qui tend vers le violet. L’autre a les cheveux moins frisés, châtain foncé, et il a les yeux bruns. Son teint est plus brun mais nuancé de rose aux joues. Avec sa tête blonde entre ces deux chevelures foncées, Jésus paraît être déjà nimbé de lumière. Ils jouent ensemble, en bonne entente, avec de petites carrioles sur lesquelles se trouvent… des marchandises variées : feuilles, cailloux, copeaux et morceaux de bois. Ils jouent sûrement aux marchands. Jésus est le client qui fait des achats pour sa Maman, à qui il porte tantôt un objet, tantôt un autre. Marie reçoit avec un sourire ses acquisitions.

Mais ensuite le jeu change. Un des deux enfants propose[2] :

« Faisons l’Exode à travers l’Egypte. Jésus sera Moïse, moi Aaron et toi… Myriam.

– Mais je suis un garçon !

– Peu importe ! Fais-le quand même. Tu es Myriam et tu danses devant le veau d’or qui sera cette ruche.

– Je ne danse pas. Je suis un homme et je ne veux pas être une femme. Je suis un fidèle et je ne veux pas danser devant l’idole. »

Jésus intervient :

« Ne jouons pas ce passage. Prenons-en un autre : quand Josué fut élu comme successeur de Moïse. Comme ça, plus question de ce vilain péché d’idolâtrie, et Jude sera content d’être un homme et mon successeur. N’est-ce pas que tu es content ?

– Oui, Jésus, mais alors toi, tu dois mourir parce que Moïse meurt ensuite. Je ne veux pas que tu meures, toi qui m’aimes tellement.

– Nous devons tous mourir… Mais, moi, avant de mourir, je bénirai Israël, et bien qu’il n’y ait que vous, en vous bénissant je bénirai tout Israël. »

Les autres acceptent. Mais voilà qu’une question se pose : est-ce que le peuple d’Israël, après avoir marché si longtemps, avait encore les chariots qu’il possédait à sa sortie d’Egypte ? Les avis sont partagés.

On recourt à Marie :

« Maman, je dis que les Israélites avaient encore leurs chariots, Jacques dit que non, Jude ne sait pas à qui donner raison. Et toi, tu le sais ?

– Oui, mon Fils. Le peuple nomade avait encore ses chariots. Quand il s’arrêtait, on faisait les réparations. Les plus faibles montaient dessus et on y transportait les provisions et toutes choses nécessaires à un peuple si nombreux. Excepté l’Arche, portée à bras d’hommes, tout le reste était sur les chariots. »

La question est réglée.

38.4

Les enfants vont au fond du jardin et, de là, ils se dirigent en psalmodiant vers la maison. Jésus est en tête et chante des psaumes de sa voix argentine. Derrière lui viennent Jude et Jacques portant une carriole élevée au rang de Tabernacle. Mais, étant donné qu’ils doivent jouer aussi le rôle du peuple, en plus de ceux de Josué et d’Aaron, ils se sont attaché aux pieds les chars en miniature avec leurs ceintures qu’ils ont enlevées et marchent ainsi, l’air aussi sérieux que des vrais acteurs.

Ils parcourent toute la tonnelle, passent devant la porte de la pièce où se trouve Marie, et Jésus dit :

« Maman, salue l’Arche qui passe ! »

Marie se lève avec un sourire et se penche vers son Fils qui passe, rayonnant, nimbé de soleil.

Puis Jésus gravit le côté de la colline qui sert de limite à la maison, ou plutôt au jardin. Et là, au-dessus de la grotte, il se tient debout et parle à… Israël. Il transmet les ordres et les promesses de Dieu, présente Josué comme chef, l’appelle à lui, et Jude monte à son tour sur l’escarpement. Il l’encourage et le bénit. Puis il se fait apporter une… tablette (c’est une large feuille de figuier) et il écrit le cantique et le lit, pas tout mais une bonne partie ; on dirait vraiment qu’il le lit sur la feuille. Puis il fait ses adieux à Josué qui l’embrasse en pleurant, et il monte plus haut, exactement au sommet de l’escarpement. Là, il bénit tout Israël, autrement dit les deux garçons prosternés jusqu’à terre, puis il s’allonge sur l’herbe courte, ferme les yeux et… meurt.

38.5

Marie était restée souriante, sur le seuil. Quand elle le voit étendu, inerte, elle crie :

« Jésus, Jésus, lève toi ! Ne reste pas comme cela ! Ta Maman ne veut pas te voir mort ! »

Jésus se lève avec un sourire, court à Marie et lui donne un baiser. Jacques et Jude arrivent et eux aussi reçoivent des caresses de Marie.

« Comment Jésus peut-il se rappeler ce cantique si long et si difficile, et toutes ces bénédictions ? » demande Jacques.

Marie sourit et répond simplement :

« Il a une excellente mémoire et il est très attentif quand je lis.

– Moi, à l’école, je suis attentif, mais toutes ces lamentations, ça me donne sommeil… Je n’apprendrai jamais, alors ?

– Tu apprendras, sois tranquille. »

38.6

On frappe à la porte. Joseph traverse rapidement le jardin et la pièce pour aller ouvrir.

« Paix à vous, Alphée et Marie !

– A vous aussi, et bénédiction. »

C’est le frère de Joseph et sa femme. Un char rustique auquel est attelé un âne robuste est arrêté dans la rue.

« Avez-vous fait un bon voyage ?

– Excellent, et les enfants ?

– Ils sont dans le jardin avec Marie. »

Mais les enfants accourent déjà pour saluer leur maman. Marie arrive aussi, tenant Jésus par la main. Les deux belles-sœurs s’embrassent.

« Ont-ils été gentils ?

– Tout à fait sages et gentils. Tous les parents vont bien ?

– Tous vont très bien et, de Cana, ils vous envoient tous ces cadeaux : raisin, pommes, fromages, miel. Et… Joseph ! J’ai trouvé exactement ce que tu voulais pour Jésus. C’est sur le char, dans ce gros panier rond. »

La femme d’Alphée se met à rire. Elle se penche sur Jésus qui la regarde en écarquillant les yeux. Elle l’embrasse sur ses deux yeux bleus et lui dit :

« Sais-tu ce que j’ai pour toi ? Devine. »

Jésus réfléchit et ne trouve pas. Je suppose qu’il le fait exprès pour donner à Joseph la joie de lui faire une surprise. En effet Joseph revient, portant un gros panier rond. Il le pose par terre devant Jésus, détache la corde qui retient le couvercle, le soulève… et une petite brebis, toute blanche, un vrai flocon d’écume, apparaît, endormie sur une litière de foin très propre.

Jésus pousse un “ Oh ! ” étonné et ravi. Sur le point de se précipiter sur l’animal, il se retourne et court vers Joseph encore penché par terre. Il l’enlace et lui donne des baisers en le remerciant.

Ses cousins regardent la brebis avec admiration. Elle s’est éveillée et, dressant son petit museau rose, elle bêle, à la recherche de sa mère. On la sort du panier et on lui présente une poignée de trèfle. Elle la broute en promenant autour d’elle ses yeux tendres.

Jésus se met à dire :

« Pour moi ! Pour moi… Merci, père !

– Elle te plaît beaucoup ?

– Beaucoup ! Si douce, si propre… une agnelle… oh ! » et il passe ses bras au cou de la brebis. Il pose sa tête blonde sur la tête blanche et reste ainsi, tout heureux.

« Je vous en ai apporté deux à vous aussi » dit Alphée à ses fils. « Mais elles sont noires. Vous n’êtes pas ordonnés comme Jésus et, si elles étaient blanches, vous ne sauriez pas les garder aussi propres. Ce sera votre troupeau. Vous les garderez ensemble, comme cela vous ne resterez plus à flâner sur les routes tous les deux, comme des polissons, et à vous battre à coups de pierres. »

Les enfants courent vers le char et regardent les deux autres brebis, plus noires que blanches.

Jésus est resté avec la sienne ; il la mène au jardin, lui donne à boire et elle le suit comme si elle l’avait toujours connu. Jésus l’appelle. Il lui a donné le nom de « Neige » et elle répond en bêlant joyeusement.

Les hôtes ont pris place à table et Marie leur sert du pain, des olives et du fromage. Elle apporte aussi une amphore contenant du cidre ou de l’hydromel, je ne sais pas : je vois que le liquide est blond clair, vraiment clair.

Ils discutent, pendant que les enfants jouent avec les trois brebis que Jésus a voulu rassembler pour donner aux autres de l’eau et un nom.

« La tienne, Jude, s’appellera “ Etoile ” car elle porte ce signe sur le front. Et la tienne “ Flamme ” parce qu’elle a la couleur de certaines flammes de bruyères fanées.

– D’accord. »

Les grandes personnes entrent dans la conversation. C’est Alphée qui parle :

« J’espère avoir ainsi résolu l’histoire des querelles entre garçons. C’est toi, Joseph, qui m’en as donné l’idée. Je me suis dit : “ Mon frère veut une petite brebis pour Jésus, pour le distraire. J’en prendrai deux pour ces garçons, pour les faire tenir un peu tranquilles et ne plus avoir d’histoires avec les autres parents pour des têtes ou des genoux écorchés. Grâce à l’école et aux brebis, ils réussiront peut-être à se calmer. ”

38.7

Mais, cette année, toi aussi, tu devrais envoyer Jésus à l’école. Il en a l’âge.

– Je n’enverrai jamais Jésus à l’école » répond Marie catégoriquement.

Il est étonnant de la voir parler de cette manière, qui plus est avant Joseph.

« Pourquoi ? L’enfant doit étudier pour être capable, le moment venu, de passer l’examen de majorité…

– L’enfant sera instruit, mais il n’ira pas à l’école. C’est décidé.

– Tu seras bien la seule en Israël à agir de cette manière.

– Je serai la seule, mais c’est ce que je vais faire. N’est-ce pas, Joseph ?

– C’est vrai. Jésus n’a pas besoin d’aller à l’école. Marie a été élevée au Temple et c’est un vrai docteur pour la connaissance de la Loi. Elle sera sa maîtresse. C’est ma volonté aussi.

– Vous le gâtez, ce garçon.

– Tu ne peux pas dire cela. C’est le meilleur enfant de Nazareth. L’as-tu jamais entendu pleurer, faire des caprices, refuser d’obéir, manquer de respect ?

– Pour ça, non, mais cela arrivera si on continue à le gâter.

– Ce n’est pas gâter ses enfants que de les garder près de soi. C’est les aimer intelligemment et de bon cœur. C’est ainsi que nous l’aimons, notre Jésus, et puisque Marie est plus instruite que le maître d’école, c’est elle qui servira de maîtresse à Jésus.

– Et quand il sera homme, ton Jésus sera une femmelette à qui une mouche fera peur.

– Non, il ne le sera pas. Marie est une femme forte qui sait donner une éducation virile. Moi aussi, je ne suis pas un faible et je sais donner des exemples virils. Jésus est une créature sans défauts physiques ni moraux. Il grandira donc, droit et fort physiquement et spirituellement. Tu peux être tranquille, Alphée : il ne déshonorera pas la famille. D’ailleurs, c’est décidé et cela suffit.

– C’est Marie qui a décidé et toi…

– Et même si c’était vrai ? N’est-ce pas beau que deux personnes qui s’aiment soient toutes disposées à avoir la même pensée et la même volonté parce que, mutuellement, l’une em­brasse le point de vue de l’autre et le fait sien ? Si Marie voulait des choses déraisonnables, je dirais : “ Non. ” Mais tout ce qu’elle demande est plein de sagesse, je l’approuve et je le fais mien. Nous nous aimons, nous, comme au premier jour… et ce sera ainsi tant que nous vivrons. N’est ce pas, Marie ?

– Oui, Joseph et – mais que cela n’arrive jamais – si l’un devait mourir sans l’autre, nous nous aimerions encore. »

Joseph caresse la tête de Marie comme si elle était encore une enfant, et elle le regarde d’œil paisible et affectueux.

38.8

Sa belle-sœur intervient :

« Vous avez bien raison. Ah ! Si j’étais capable d’enseigner ! A l’école nos fils apprennent le bien et le mal. A la maison, le bien seulement. Mais moi je ne sais pas… Si Marie…

– Que veux-tu, ma belle-sœur ? Ne te gêne pas pour le dire. Tu sais que je t’aime et que je suis heureuse quand je puis te faire plaisir.

– Je disais… Jacques et Jude sont un peu plus âgés que Jésus. Ils vont déjà à l’école… mais pour ce qu’ils savent !… Au contraire, Jésus connaît déjà si bien la Loi !… Je voudrais… Voilà, voudrais-tu les prendre eux aussi, quand tu enseignes à Jésus ? Je pense qu’ils deviendraient meilleurs et plus instruits. Ils sont cousins, au fond, et il est bon qu’ils s’aiment comme des frères… J’en serais si heureuse !

– Si Joseph veut bien et ton mari aussi, j’y suis toute disposée. Parler pour un, ou pour trois, cela revient au même. Revoir toute l’Ecriture, c’est de la joie. Qu’ils viennent ! »

Les trois enfants qui étaient entrés tout doucement ont entendu et ils attendent la décision.

« Ils vont te pousser au désespoir, Marie, dit Alphée.

– Non, avec moi ils sont toujours bons. N’est-ce pas que vous serez gentils si je vous fais la classe ? »

Ils accourent tous deux auprès d’elle, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, lui passent les bras autour du cou, la tête sur l’épaule et font les plus belles promesses.

« Laisse-les essayer, Alphée, et laisse-moi aussi essayer. Je crois que tu n’en seras pas mécontent. Ils viendront chaque jour, depuis la sixième heure jusqu’au soir. Cela suffira, tu peux le croire. Je connais l’art d’enseigner sans fatiguer. Les enfants, on les captive et on les distrait en même temps. Si on les comprend et si on les aime, on en est aimé et on obtient tout d’eux. Et vous m’aimez, n’est-ce pas ? »

En guise de réponse, ils lui donnent deux gros baisers.

« Tu vois ?

– Je vois. Je n’ai plus qu’à te dire : “ Merci. ” Et Jésus, que dira-t-il en voyant sa Mère occupée avec les autres ? Qu’en dis-tu, Jésus ?

– Moi, je dis[3] : “ Bienheureux ceux qui se tiennent près d’elle, qui l’écoutent et qui établissent leur demeure auprès de la sienne. ” Comme pour la Sagesse, bienheureux celui qui est ami de ma Mère et je suis heureux que ceux que j’aime soient ses amis.

– Mais qui met de telles paroles sur les lèvres de l’enfant ? demande Alphée, étonné.

– Personne, mon frère. Personne au monde ».

C’est la fin de la vision.

38.9

Jésus dit :

« C’est ainsi que Marie fut ma maîtresse, celle de Jacques et de Jude. Voilà pourquoi nous nous sommes aimés comme des frères, unis non seulement par la parenté, mais aussi par les connaissances et l’éducation comme trois sarments d’un même tronc, ma Mère, docteur comme nul autre en Israël, ma douce Maman. Siège de la Sagesse et de la vraie Science, elle nous a instruits pour la vie du monde et pour celle du Ciel. Je dis : “ nous a instruits ” car je fus son élève pas différemment de mes cousins. Et le “ sceau ” fut maintenu sur le secret de Dieu contre la curiosité de Satan, maintenu sous l’apparence d’une vie ordinaire.

T’es-tu réjouie dans cette scène suave ? Maintenant, reste en paix. Jésus est avec toi. »

38.1

Jesus says:

«Come, little John, and see. Held by My hand which will lead you, go back to the years of My childhood. And what you see will have to be included in the Gospel of My boyhood, where I want also the vision of the Family’s stay in Egypt to be put. You will put them in this order: the Family in Egypt, then the first working lesson given to the Child Jesus, then this one which you are about to describe, the scene of My coming of age (promised today[1], 25th November), lastly the vision of Jesus among the doctors in the Temple at His twelfth Feast of Passover. What you are now going to see is not without a reason. On the contrary it enlightens details of My early years and relationship among relatives. And it is a present for you, in the feast of My Regality, as you feel the peace of the house in Nazareth being transfused into you whenever you see it. Write.»

38.2

I see the room where they usually eat their meals and where Mary works at Her loom or needlework. The room is near Joseph’s workshop and I can hear the sound of his working. Here instead there is silence. Mary is sewing some strips of wool which She has certainly woven Herself; they are about a metre and a half wide and twice as long and I think they will be used to make a mantle for Joseph.

From the door which opens onto the kitchen garden, ruffled hedges of little daisies can be seen; their colour is violet blue and they are normally called «Maries: or «starry Sky.» I do not know their botanical name. They are in full bloom and consequently it must be autumn. But the green is still thick and beautiful on the plants and from two beehives leaning against a sunny wall, bees are flying in the bright sunshine buzzing and dancing, going from a fig-tree to the vines, and then to a pomegranate-tree full of its round fruits, some of which have already burst from excessive growth and show the strings of juicy rubies, lined up inside the green-red casket divided into yellow sections.

38.3

Jesus is playing under the trees with two children who are about His own age. They have curly hair, but they are not blond. One, on the contrary, is very dark: a little head of a little black lamb which makes the skin of his little round face look even whiter, and two most beautiful large, wide open blue violet eyes. The other is less curly and his hair is dark brown, his eyes are brown and his complexion darker, but with a pinkish hue on his cheeks. Jesus’ little blond head looks like a blaze of light. They are playing in perfect harmony with some little carts on which there are… various articles: leaves, little stones, wood shavings, little pieces of wood. They must be playing at shops, and Jesus is the one who buys things for His Mummy, to Whom He takes now one thing, then another one. Mary accepts all the purchases with a smile.

Then the game changes. One of the two children proposes: «Let us play at the Exodus from Egypt. Jesus will be Moses, I will be Aaron, and you… Mary.»

«But I am a boy!»

«It does not matter. It’s just the same. You are Mary, and you shall dance before the golden calf, and the golden calf is that beehive over there.»

«I’m not going to dance. I am a man and I do not want to be a woman. I am a faithful believer and I am not going to dance before an idol.»

Jesus interrupts them: «Don’t let us play that part. Let us play this other one: when Joshua is elected Moses’ successor. So there will be no terrible sin of idolatry and Judas will be happy to be a man and My successor. Are you happy?»

«Yes I am, Jesus. But then You will have to die, because Moses dies afterwards. But I do not want You to die; You have always been so fond of me.»

«Everybody dies… but before dying I shall bless Israel, and since you are the only ones here, I shall bless the whole of Israel in you.»

They agree. Then there is an argument: whether the people of Israel, after so much travelling, still had the same carts they had when leaving Egypt. There is a difference of opinion.

They ask Mary. «Mummy, I say that the Israelites still had the carts. James says they didn’t. Judas does not know who is right. Do you know?»

«Yes, My Son. The nomadic people still had their carts. They repaired them when they stopped to rest. The weaker people travelled in them together with the foodstuffs, and the many things which were necessary for so many people were loaded into them. With the exception of the Ark, which was carried by hand, everything else was on the carts.» The question is now solved.

38.4

The children go down to the bottom of the orchard and from there, singing psalms, they come towards the house. Jesus is in front and He is singing some psalms in His gentle silvery voice. Behind Him, there come Judas and James holding a little cart which has been elevated to the rank of Tabernacle. But since they have also to play the part of the people, in addition to Aaron’s and Joshua’s, with their belts they have tied other miniature carts to their feet, and thus they proceed very seriously as if they were real actors.

They cover the whole length of the pergola, they pass in front of the door of Mary’s room and Jesus says: «Mummy, hail the Ark when it passes by.» Mary stands up smiling, and She bows to Her Son Who passes by, radiant in the bright sunshine.

Then Jesus clambers up the side of the mountain that forms the boundary of the house, or rather of the garden; He stands up straight on top of the little grotto, and speaks to… Israel. He repeats the orders and the promises of God, He appoints Joshua as the leader, calls him, and then Judas in his turn climbs up the cliff. He encourages and blesses him. He then asks for a… tablet (it is a large fig leaf) and He writes the canticle and reads it. It is not quite complete, but contains a large part of it, and He seems to be reading it from the leaf. He then dismisses Joshua who embraces Him crying, and He then climbs further up, right up to the edge of the cliff. And from there He blesses the whole of Israel, that is the two who are prostrated on the ground, He then lies down on the short grass, closes His eyes and… dies.

38.5

Mary, who has been watching from the doorstep smiling, when She sees Him lying still on the ground shouts: «Jesus, Jesus! Get up! Don’t lie down like that! Your Mummy does not want to see You dead!»

Jesus gets up smiling, runs towards Her, and kisses Her. Also James and Judas come. They also receive Mary’s caresses.

«How can Jesus remember that canticle which is so long and difficult and all those blessings?» asks James.

Mary smiles and answers: «His memory is very good and He pays a lot of attention when I read.»

«I too, at school, pay attention. But then I get sleepy with all the hubbub… shall I never learn then?»

«You will learn, be good.»

38.6

There is a knock at the door. Joseph walks quickly across the orchard and the room and opens it.

«Peace to you, Alphaeus and Mary!»

«And peace and blessings to you.»

It is Joseph’s brother with his wife. A rustic cart, drawn by a strong donkey, is outside in the street.

«Did you have a good trip?»

«Very good. And the children?»

«They are in the garden with Mary.»

But the children have already come to greet their mother. Also Mary comes, holding Jesus by the hand. The two sisters-in-law kiss each other.

«Have they been good?»

«Very good, and very dear. Are the relatives all well?»

«Yes they all are. They send You their regards, and they have sent You many presents from Cana. Grapes, apples, cheese, eggs, honey. And… Joseph? I have found just what you wanted for Jesus. It is on the cart, in the round basket.» Alphaeus’ wife smiles. She bends over Jesus Who is looking at her with His eyes wide open, she kisses Him on those two strips of blue and says: «Do you know what I have for you? Guess.»

Jesus thinks, but He cannot guess. I doubt whether He does it deliberately, to give Joseph the joy of giving Him a surprise. Joseph in fact comes in, carrying a large round basket. He lays it down on the floor in front of Jesus, unties the rope which is holding the lid on, he lifts it… and a little white sheep, a real flock of foam, appears sleeping in the very clean hay.

Jesus utters an «Oh!» of surprise and happiness and He is about to rush towards the little animal, but then He turns round and runs to Joseph, who is still bent down as before, He embraces him, and kisses him, thanking him.

The two little cousins look with admiration at the little creature, which is now awake and is lifting its little rosy head bleating, looking for its mother. They take it out of the basket, they offer it a handful of clover. It browses while looking around with its mild eyes.

Jesus continues saying, «For me! For me! Thank you, father!»

«Do you like it so much!»

«Oh! Very much! White, clean… a little lamb… Oh!» and He throws His little arms round the sheep’s neck, He lays His blond head on its little head and remains thus, happy.

«I brought two, also for you,» says Alphaeus to his sons. «But they are dark. You are not quite so tidy as Jesus and your sheep would always be untidy, if they were white. They will be your herd, you will keep them together and so you will no longer be loitering in the streets, you two little rascals, throwing stones at each other.»

The children run to the cart and look at the other two little animals, which are more black than white.

Jesus has stayed behind with His sheep. He takes it into the garden, gives it water to drink and the little pet follows Him as if it had known Him forever. Jesus beckons it. He calls it «Snow» and the little lamb replies bleating happily.

The guests are sitting at the table and Mary offers them bread, olives and cheese. She also puts a jug on the table with cider or water sweetened with honey, I do not know exactly which, I see that it is a very pale colour.

They speak while the children are playing with the three little animals that Jesus wanted to gather together so that He can give water and a name also to the others. «Yours, Judas, will be called ‘Star’ because it has that mark on its forehead. And the name of yours will be ‘Flame’ because it has the blazing colours of certain withering heathers.»

«Agreed.»

The elder people are talking and Alphaeus says: «I hope I have solved the matter of the boys’ quarrels. I got the idea from your request, Joseph. I said to myself: ‘My brother wants a little sheep for Jesus, that He may have something to play with. I will get two, also for those naughty boys, to keep them quiet a little, and avoid continuous arguments with other parents with regard to bruised heads and skinned knees. What with the school and what with the sheep, I will manage to keep them quiet’.

38.7

But this year You also will have to send Jesus to school. It is time.»

«I will never send Jesus to school,» says Mary resolutely. It is most unusual to hear Her talk in this way and above all to hear Her talk before Joseph.

«Why? The Child must learn to be ready in good time to pass His exam when He comes of age…»

«The Child will be ready. But He will not go to school. That is quite definite.»

«You will be the only woman in Israel to do that.»

«I will be the only one. But that is what I am going to do. Isn’t that right, Joseph?»

«Yes, that’s correct. There is no need for Jesus to go to school. Mary was brought up in the Temple, and She knows the Law as well as any doctor. She will be His Teacher. That’s what I want, too.»

«You are spoiling the Boy.»

«You cannot say that. He is the best boy in Nazareth. Have you ever heard Him cry, or be naughty, or be disobedient, or lack respect?»

«No. That’s true. But He will do all that if You continue to spoil Him.»

«You do not necessarily spoil your children just because you keep them at home. To keep them at home implies loving them with good common sense and wholeheartedly. And that is how we love our Jesus, and since Mary is better educated than a teacher, She will be Jesus’ Teacher.»

«And when Your Jesus is a Man, He will be like a silly little woman frightened even of flies.»

«He will not. Mary is a strong woman, and She will give Him a manly education. I am not a coward, and I can give Him man-like examples. Jesus is a creature without any physical or moral faults. He will grow, therefore, upright and strong, both in His body and in His spirit. You can be sure of that, Alphaeus. He will not be a disgrace to the family. In any case, that is what I have decided, and that is all.»

«Perhaps Mary has decided, and you…»

«And if it were so? Is it not fair that two, who love each other, should have the same thoughts and the same wishes, so that each may accept the wishes of the other as if they were his own? If Mary should wish silly things, I would say to Her: ‘No’. But She is asking for something which is full of wisdom, and I agree, and I make it my own. We love each other, we do as we did the first day, and we shall go on doing so as long as we live. Is that right, Mary?»

«Yes, Joseph. And let us hope it will never happen, but when one should die without the other, we will still go on loving each other.»

Joseph pats Mary on the head as if She were a young daughter and She looks at him with Her serene loving eyes.

38.8

Her sister-in-law interferes: «You are quite right. I wish I could teach! Our children at school learn evil and good. At home they only learn what is good. But I do not know whether… if Mary…»

«What is it you want, My dear sister-in-law? Speak freely. You know that I love you and I am happy when I can do something that pleases you.»

«I was thinking… James and Judas are only a little older than Jesus. They are already going to school… for what they have learned!… Jesus instead already knows the Law so well… I would like… eh, I mean, if I asked You to take them as well, when You teach Jesus? I think they would behave better and be better educated. After all, they are cousins, and it is only fair that they should love one another like brothers. Oh! I would be so happy!»

«If Joseph wants, and your husband agrees, I am quite willing. It is the same to speak to one as to speak to three. And it is a joy to go through the whole Bible. Let them come.»

The three children, who have come in very quietly, are listening and are awaiting the final decision.

«They will drive You to despair, Mary,» says Alphaeus.

«No! They are always good with Me. You will be good if I teach you, will you not?»

The two boys move near Mary, one on Her left side, the other on Her right, they place their arms around Her shoulders, they lean their little heads on Her shoulders, and they promise all the good in the world.

«Let them try, Alphaeus, and let Me try. I am sure you will not be dissatisfied with the test. They can come every day from the sixth hour until evening. It will be enough, believe Me. I know how to teach without tiring them. You must keep their attention and let them relax at the same time. You must understand them, love them, and be loved by them, if you wish to get good results. And you will love Me, will you not?»

Two big kisses are the answer.

«See?»

«I see. I can only say: ‘Thank You’. And what will Jesus say, when He sees His Mummy busy with others? What do you say, Jesus?»

«I say: ‘Happy are those who listen to Her and build their dwelling near Hers’. As for Wisdom, happy are those who are My Mother’s friends, and I am happy that those whom I love are Her friends.»

«But who puts such words on the lips of the Child?» Alphaeus asks, astonished.

«Nobody, brother. Nobody in this world».

The vision ends here.

38.9

Jesus says:

«And Mary was My teacher and the teacher of James and Judas. That is why we loved one another like brothers, not only because of our relationship, but for our science and the fact that we had grown up together, like three shoots supported by one pole only: My Mother. There was no other doctor in Israel like My sweet Mother. Seat of Wisdom, and of true Wisdom, She taught us for the world, and for Heaven. I say: ‘She taught us’ because I was Her pupil just like My cousins. And the ‘seal’ was kept on the secret of God against Satan’s investigations, and it was safeguarded by the appearance of a normal life.

Did you enjoy this sweet scene? Now be in peace. Jesus is with you.»


Notes

  1. la scène de la majorité (promise aujourd’hui 25-11) est un ajout que Maria Valtorta a inséré au milieu des lignes écrites le 29 octobre. Elle se réfère à la promesse dont elle parle au début du chapitre suivant.
  2. propose une scène qu’on peut trouver en : Ex 32, mais à laquelle on préférera celle de Nb 27, 12-23 ou de Dt 31-34.
  3. je dis, comme en : Pr 8, 34.

Notes

  1. promised today: it will be found at the beginning of next chapter.