Los Escritos de Maria Valtorta

38. Marie enseigne à Jésus, à Jude et à Jacques.

38. María, maestra de Jesús, Judas y Santiago.­

38.1

Jésus dit :

« Viens, petit Jean, et vois. Tenue par ma main qui te conduit, reviens en arrière aux années de mon enfance. Tout ce que tu verras devra être inséré dans l’Evangile de mon enfance là où je veux que l’on mette aussi la vision du séjour de la sainte Famille en Egypte. Vous les rangerez dans cet ordre : la sainte Famille en Egypte, puis la première leçon de travail de l’Enfant-Jésus, ensuite la scène qui va être décrite maintenant, puis la scène de la majorité (promise aujourd’hui 25-11)[1], et en dernier lieu la scène de Jésus parmi les docteurs au Temple à l’occasion de sa dou­zième fête de la Pâque. Ce n’est pas sans raison que je vais te faire voir la scène d’aujourd’hui. Elle éclaire au contraire des détails sur mes premières années et les relations avec ma parenté. C’est un cadeau pour toi, en cette fête de ma Royauté, pour toi qui te sens imprégnée de la paix de la maison de Nazareth quand tu la vois. Ecris. »

38.2

Je vois la pièce où ils ont l’habitude de prendre leurs repas et où Marie fait des travaux de tissage ou de couture. Cette pièce est voisine de l’atelier de Joseph, où on l’entend travailler avec assiduité. Ici, au contraire, c’est le silence. Marie coud des bandes d’étoffe de laine. C’est sûrement elle qui les a tissées. Elles ont un demi-mètre environ de large et le double de longueur. Elles me semblent destinées à confectionner un manteau pour Joseph.

De la porte, ouverte sur le jardin, on aperçoit des haies tout ébouriffées de ces marguerites de couleur bleu violet qu’on appelle communément « Marie » ou « ciel étoilé ». Je n’en connais pas le terme botanique exact. Elles sont en fleurs, ce doit donc être l’automne. Pourtant, les frondaisons sont encore belles et bien fournies sur les arbres, et les abeilles, dont les deux ruches sont adossées à un mur ensoleillé, volent en bourdonnant, dansant, dans la lumière du soleil, d’un figuier à la vigne, puis à un grenadier chargé de fruits ronds. Ces fruits ont éclaté par excès de maturité et laissent apparaître des colliers de rubis sucrés alignés à l’intérieur d’un écrin rouge vert à compartiments jaunes.

38.3

Sous les arbres, Jésus joue avec deux bambins à peu près du même âge. Ils sont frisés mais pas blonds. L’un d’eux est vraiment brun : il a une tête d’agneau noir qui fait ressortir encore davantage la blancheur de la peau de son visage rond où s’ouvrent deux très beaux yeux d’un bleu qui tend vers le violet. L’autre a les cheveux moins frisés, châtain foncé, et il a les yeux bruns. Son teint est plus brun mais nuancé de rose aux joues. Avec sa tête blonde entre ces deux chevelures foncées, Jésus paraît être déjà nimbé de lumière. Ils jouent ensemble, en bonne entente, avec de petites carrioles sur lesquelles se trouvent… des marchandises variées : feuilles, cailloux, copeaux et morceaux de bois. Ils jouent sûrement aux marchands. Jésus est le client qui fait des achats pour sa Maman, à qui il porte tantôt un objet, tantôt un autre. Marie reçoit avec un sourire ses acquisitions.

Mais ensuite le jeu change. Un des deux enfants propose[2] :

« Faisons l’Exode à travers l’Egypte. Jésus sera Moïse, moi Aaron et toi… Myriam.

– Mais je suis un garçon !

– Peu importe ! Fais-le quand même. Tu es Myriam et tu danses devant le veau d’or qui sera cette ruche.

– Je ne danse pas. Je suis un homme et je ne veux pas être une femme. Je suis un fidèle et je ne veux pas danser devant l’idole. »

Jésus intervient :

« Ne jouons pas ce passage. Prenons-en un autre : quand Josué fut élu comme successeur de Moïse. Comme ça, plus question de ce vilain péché d’idolâtrie, et Jude sera content d’être un homme et mon successeur. N’est-ce pas que tu es content ?

– Oui, Jésus, mais alors toi, tu dois mourir parce que Moïse meurt ensuite. Je ne veux pas que tu meures, toi qui m’aimes tellement.

– Nous devons tous mourir… Mais, moi, avant de mourir, je bénirai Israël, et bien qu’il n’y ait que vous, en vous bénissant je bénirai tout Israël. »

Les autres acceptent. Mais voilà qu’une question se pose : est-ce que le peuple d’Israël, après avoir marché si longtemps, avait encore les chariots qu’il possédait à sa sortie d’Egypte ? Les avis sont partagés.

On recourt à Marie :

« Maman, je dis que les Israélites avaient encore leurs chariots, Jacques dit que non, Jude ne sait pas à qui donner raison. Et toi, tu le sais ?

– Oui, mon Fils. Le peuple nomade avait encore ses chariots. Quand il s’arrêtait, on faisait les réparations. Les plus faibles montaient dessus et on y transportait les provisions et toutes choses nécessaires à un peuple si nombreux. Excepté l’Arche, portée à bras d’hommes, tout le reste était sur les chariots. »

La question est réglée.

38.4

Les enfants vont au fond du jardin et, de là, ils se dirigent en psalmodiant vers la maison. Jésus est en tête et chante des psaumes de sa voix argentine. Derrière lui viennent Jude et Jacques portant une carriole élevée au rang de Tabernacle. Mais, étant donné qu’ils doivent jouer aussi le rôle du peuple, en plus de ceux de Josué et d’Aaron, ils se sont attaché aux pieds les chars en miniature avec leurs ceintures qu’ils ont enlevées et marchent ainsi, l’air aussi sérieux que des vrais acteurs.

Ils parcourent toute la tonnelle, passent devant la porte de la pièce où se trouve Marie, et Jésus dit :

« Maman, salue l’Arche qui passe ! »

Marie se lève avec un sourire et se penche vers son Fils qui passe, rayonnant, nimbé de soleil.

Puis Jésus gravit le côté de la colline qui sert de limite à la maison, ou plutôt au jardin. Et là, au-dessus de la grotte, il se tient debout et parle à… Israël. Il transmet les ordres et les promesses de Dieu, présente Josué comme chef, l’appelle à lui, et Jude monte à son tour sur l’escarpement. Il l’encourage et le bénit. Puis il se fait apporter une… tablette (c’est une large feuille de figuier) et il écrit le cantique et le lit, pas tout mais une bonne partie ; on dirait vraiment qu’il le lit sur la feuille. Puis il fait ses adieux à Josué qui l’embrasse en pleurant, et il monte plus haut, exactement au sommet de l’escarpement. Là, il bénit tout Israël, autrement dit les deux garçons prosternés jusqu’à terre, puis il s’allonge sur l’herbe courte, ferme les yeux et… meurt.

38.5

Marie était restée souriante, sur le seuil. Quand elle le voit étendu, inerte, elle crie :

« Jésus, Jésus, lève toi ! Ne reste pas comme cela ! Ta Maman ne veut pas te voir mort ! »

Jésus se lève avec un sourire, court à Marie et lui donne un baiser. Jacques et Jude arrivent et eux aussi reçoivent des caresses de Marie.

« Comment Jésus peut-il se rappeler ce cantique si long et si difficile, et toutes ces bénédictions ? » demande Jacques.

Marie sourit et répond simplement :

« Il a une excellente mémoire et il est très attentif quand je lis.

– Moi, à l’école, je suis attentif, mais toutes ces lamentations, ça me donne sommeil… Je n’apprendrai jamais, alors ?

– Tu apprendras, sois tranquille. »

38.6

On frappe à la porte. Joseph traverse rapidement le jardin et la pièce pour aller ouvrir.

« Paix à vous, Alphée et Marie !

– A vous aussi, et bénédiction. »

C’est le frère de Joseph et sa femme. Un char rustique auquel est attelé un âne robuste est arrêté dans la rue.

« Avez-vous fait un bon voyage ?

– Excellent, et les enfants ?

– Ils sont dans le jardin avec Marie. »

Mais les enfants accourent déjà pour saluer leur maman. Marie arrive aussi, tenant Jésus par la main. Les deux belles-sœurs s’embrassent.

« Ont-ils été gentils ?

– Tout à fait sages et gentils. Tous les parents vont bien ?

– Tous vont très bien et, de Cana, ils vous envoient tous ces cadeaux : raisin, pommes, fromages, miel. Et… Joseph ! J’ai trouvé exactement ce que tu voulais pour Jésus. C’est sur le char, dans ce gros panier rond. »

La femme d’Alphée se met à rire. Elle se penche sur Jésus qui la regarde en écarquillant les yeux. Elle l’embrasse sur ses deux yeux bleus et lui dit :

« Sais-tu ce que j’ai pour toi ? Devine. »

Jésus réfléchit et ne trouve pas. Je suppose qu’il le fait exprès pour donner à Joseph la joie de lui faire une surprise. En effet Joseph revient, portant un gros panier rond. Il le pose par terre devant Jésus, détache la corde qui retient le couvercle, le soulève… et une petite brebis, toute blanche, un vrai flocon d’écume, apparaît, endormie sur une litière de foin très propre.

Jésus pousse un “ Oh ! ” étonné et ravi. Sur le point de se précipiter sur l’animal, il se retourne et court vers Joseph encore penché par terre. Il l’enlace et lui donne des baisers en le remerciant.

Ses cousins regardent la brebis avec admiration. Elle s’est éveillée et, dressant son petit museau rose, elle bêle, à la recherche de sa mère. On la sort du panier et on lui présente une poignée de trèfle. Elle la broute en promenant autour d’elle ses yeux tendres.

Jésus se met à dire :

« Pour moi ! Pour moi… Merci, père !

– Elle te plaît beaucoup ?

– Beaucoup ! Si douce, si propre… une agnelle… oh ! » et il passe ses bras au cou de la brebis. Il pose sa tête blonde sur la tête blanche et reste ainsi, tout heureux.

« Je vous en ai apporté deux à vous aussi » dit Alphée à ses fils. « Mais elles sont noires. Vous n’êtes pas ordonnés comme Jésus et, si elles étaient blanches, vous ne sauriez pas les garder aussi propres. Ce sera votre troupeau. Vous les garderez ensemble, comme cela vous ne resterez plus à flâner sur les routes tous les deux, comme des polissons, et à vous battre à coups de pierres. »

Les enfants courent vers le char et regardent les deux autres brebis, plus noires que blanches.

Jésus est resté avec la sienne ; il la mène au jardin, lui donne à boire et elle le suit comme si elle l’avait toujours connu. Jésus l’appelle. Il lui a donné le nom de « Neige » et elle répond en bêlant joyeusement.

Les hôtes ont pris place à table et Marie leur sert du pain, des olives et du fromage. Elle apporte aussi une amphore contenant du cidre ou de l’hydromel, je ne sais pas : je vois que le liquide est blond clair, vraiment clair.

Ils discutent, pendant que les enfants jouent avec les trois brebis que Jésus a voulu rassembler pour donner aux autres de l’eau et un nom.

« La tienne, Jude, s’appellera “ Etoile ” car elle porte ce signe sur le front. Et la tienne “ Flamme ” parce qu’elle a la couleur de certaines flammes de bruyères fanées.

– D’accord. »

Les grandes personnes entrent dans la conversation. C’est Alphée qui parle :

« J’espère avoir ainsi résolu l’histoire des querelles entre garçons. C’est toi, Joseph, qui m’en as donné l’idée. Je me suis dit : “ Mon frère veut une petite brebis pour Jésus, pour le distraire. J’en prendrai deux pour ces garçons, pour les faire tenir un peu tranquilles et ne plus avoir d’histoires avec les autres parents pour des têtes ou des genoux écorchés. Grâce à l’école et aux brebis, ils réussiront peut-être à se calmer. ”

38.7

Mais, cette année, toi aussi, tu devrais envoyer Jésus à l’école. Il en a l’âge.

– Je n’enverrai jamais Jésus à l’école » répond Marie catégoriquement.

Il est étonnant de la voir parler de cette manière, qui plus est avant Joseph.

« Pourquoi ? L’enfant doit étudier pour être capable, le moment venu, de passer l’examen de majorité…

– L’enfant sera instruit, mais il n’ira pas à l’école. C’est décidé.

– Tu seras bien la seule en Israël à agir de cette manière.

– Je serai la seule, mais c’est ce que je vais faire. N’est-ce pas, Joseph ?

– C’est vrai. Jésus n’a pas besoin d’aller à l’école. Marie a été élevée au Temple et c’est un vrai docteur pour la connaissance de la Loi. Elle sera sa maîtresse. C’est ma volonté aussi.

– Vous le gâtez, ce garçon.

– Tu ne peux pas dire cela. C’est le meilleur enfant de Nazareth. L’as-tu jamais entendu pleurer, faire des caprices, refuser d’obéir, manquer de respect ?

– Pour ça, non, mais cela arrivera si on continue à le gâter.

– Ce n’est pas gâter ses enfants que de les garder près de soi. C’est les aimer intelligemment et de bon cœur. C’est ainsi que nous l’aimons, notre Jésus, et puisque Marie est plus instruite que le maître d’école, c’est elle qui servira de maîtresse à Jésus.

– Et quand il sera homme, ton Jésus sera une femmelette à qui une mouche fera peur.

– Non, il ne le sera pas. Marie est une femme forte qui sait donner une éducation virile. Moi aussi, je ne suis pas un faible et je sais donner des exemples virils. Jésus est une créature sans défauts physiques ni moraux. Il grandira donc, droit et fort physiquement et spirituellement. Tu peux être tranquille, Alphée : il ne déshonorera pas la famille. D’ailleurs, c’est décidé et cela suffit.

– C’est Marie qui a décidé et toi…

– Et même si c’était vrai ? N’est-ce pas beau que deux personnes qui s’aiment soient toutes disposées à avoir la même pensée et la même volonté parce que, mutuellement, l’une em­brasse le point de vue de l’autre et le fait sien ? Si Marie voulait des choses déraisonnables, je dirais : “ Non. ” Mais tout ce qu’elle demande est plein de sagesse, je l’approuve et je le fais mien. Nous nous aimons, nous, comme au premier jour… et ce sera ainsi tant que nous vivrons. N’est ce pas, Marie ?

– Oui, Joseph et – mais que cela n’arrive jamais – si l’un devait mourir sans l’autre, nous nous aimerions encore. »

Joseph caresse la tête de Marie comme si elle était encore une enfant, et elle le regarde d’œil paisible et affectueux.

38.8

Sa belle-sœur intervient :

« Vous avez bien raison. Ah ! Si j’étais capable d’enseigner ! A l’école nos fils apprennent le bien et le mal. A la maison, le bien seulement. Mais moi je ne sais pas… Si Marie…

– Que veux-tu, ma belle-sœur ? Ne te gêne pas pour le dire. Tu sais que je t’aime et que je suis heureuse quand je puis te faire plaisir.

– Je disais… Jacques et Jude sont un peu plus âgés que Jésus. Ils vont déjà à l’école… mais pour ce qu’ils savent !… Au contraire, Jésus connaît déjà si bien la Loi !… Je voudrais… Voilà, voudrais-tu les prendre eux aussi, quand tu enseignes à Jésus ? Je pense qu’ils deviendraient meilleurs et plus instruits. Ils sont cousins, au fond, et il est bon qu’ils s’aiment comme des frères… J’en serais si heureuse !

– Si Joseph veut bien et ton mari aussi, j’y suis toute disposée. Parler pour un, ou pour trois, cela revient au même. Revoir toute l’Ecriture, c’est de la joie. Qu’ils viennent ! »

Les trois enfants qui étaient entrés tout doucement ont entendu et ils attendent la décision.

« Ils vont te pousser au désespoir, Marie, dit Alphée.

– Non, avec moi ils sont toujours bons. N’est-ce pas que vous serez gentils si je vous fais la classe ? »

Ils accourent tous deux auprès d’elle, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, lui passent les bras autour du cou, la tête sur l’épaule et font les plus belles promesses.

« Laisse-les essayer, Alphée, et laisse-moi aussi essayer. Je crois que tu n’en seras pas mécontent. Ils viendront chaque jour, depuis la sixième heure jusqu’au soir. Cela suffira, tu peux le croire. Je connais l’art d’enseigner sans fatiguer. Les enfants, on les captive et on les distrait en même temps. Si on les comprend et si on les aime, on en est aimé et on obtient tout d’eux. Et vous m’aimez, n’est-ce pas ? »

En guise de réponse, ils lui donnent deux gros baisers.

« Tu vois ?

– Je vois. Je n’ai plus qu’à te dire : “ Merci. ” Et Jésus, que dira-t-il en voyant sa Mère occupée avec les autres ? Qu’en dis-tu, Jésus ?

– Moi, je dis[3] : “ Bienheureux ceux qui se tiennent près d’elle, qui l’écoutent et qui établissent leur demeure auprès de la sienne. ” Comme pour la Sagesse, bienheureux celui qui est ami de ma Mère et je suis heureux que ceux que j’aime soient ses amis.

– Mais qui met de telles paroles sur les lèvres de l’enfant ? demande Alphée, étonné.

– Personne, mon frère. Personne au monde ».

C’est la fin de la vision.

38.9

Jésus dit :

« C’est ainsi que Marie fut ma maîtresse, celle de Jacques et de Jude. Voilà pourquoi nous nous sommes aimés comme des frères, unis non seulement par la parenté, mais aussi par les connaissances et l’éducation comme trois sarments d’un même tronc, ma Mère, docteur comme nul autre en Israël, ma douce Maman. Siège de la Sagesse et de la vraie Science, elle nous a instruits pour la vie du monde et pour celle du Ciel. Je dis : “ nous a instruits ” car je fus son élève pas différemment de mes cousins. Et le “ sceau ” fut maintenu sur le secret de Dieu contre la curiosité de Satan, maintenu sous l’apparence d’une vie ordinaire.

T’es-tu réjouie dans cette scène suave ? Maintenant, reste en paix. Jésus est avec toi. »

38.1

Dice Jesús:

«Ven, pequeño Juan, y observa. Retrocede a los años de mi niñez, agarrada de mi mano, de esta mano mía que te guía. Todo cuanto vea­s deberá incluirse en el Evangelio de mi infancia, donde quiero que quede recogida también la visión relativa a la permanencia de la Familia en Egipto. Lo pondréis de la siguiente manera: la Familia en Egipto; luego, la primera lección de trabajo de Jesús niño; luego, la que vas a describir ahora; luego, la escena de la mayoría de edad (prometida hoy, 25-11)[1]; por último, la visión de Jesús entre los doctores en el Templo en su 12ª Pascua. Motivo tiene también lo que ahora vas a ver; es más, proyecta luz sobre algunos puntos de mis primeros años, y sobre las relaciones entre los parientes. Esto es un regalo para ti, en esta fiesta mía de la Regalidad; para ti, que sientes cómo se transvasa a ti la paz de la casa de Nazaret cuando la ves. Escribe».

38.2

Veo la habitación que habitualmente usan como comedor, la misma en que María teje o cose. Es la habitación contigua al taller de José, cuyo diligente trabajar se siente; aquí hay, por el contrario, silencio. María está cosiendo unas piezas de lana alargadas, ciertamente tejidas por Ella, que tienen aproximadamente medio metro de anchas y un poco más del doble de largas; creo entender que están destinadas a ser un manto para José.

Por la puerta abierta de la parte del huerto-jardín se ve el seto formado por unas matas de enredado ramaje de esas margaritas pequeñas de color azul-violeta que comúnmente se llaman “Marías” o “Cielo estrellado”. Desconozco su exacto nombre botánico. Están florecidas. Por tanto, debe ser otoño. De todas formas, los árboles tienen todavía un follaje verde tupido y hermoso, y las abejas, desde dos colmenas adosadas a una pared soleada, vuelan zumbando, danzando y brillando al sol, de una higuera a la vid, de ésta a un granado lleno de redondos frutos, algunos de los cuales han estallado ya por exceso de vigor y muestran sus collares de jugosos rubíes, alineados en el interior de su verde-rojo cofre, de compartimentos amarillos.

38.3

Bajo los árboles, Jesús está jugando con otros dos niños de más o menos su misma edad. Son de pelo rizado, no rubios. Es más, uno de ellos es intensamente moreno: una cabecita de corderito negro que hace resaltar aún más la blancura de la piel de su carita redonda en que se abren dos ojazos de un azul tendente al violáceo; bellísimos. El otro es menos rizado y de un color castaño oscuro, tiene ojos castaños y coloración más morena, aunque con una tonalidad rosácea en los carillos. Jesús, con su cabecita rubia, entre los otros dos, oscuros, parece ya aureolado de fulgor. Están jugando en concordia con unos pequeños carritos en los que hay... distintas mercancías: hojas, piedrecitas, virutas, pedacitos de madera. Eran mercaderes, sin duda, y Jesús era el que compraba para su Mamá, a la que le lleva ora una cosa, ora otra; María, sonriendo, acepta los objetos comprados.

Pero después de un poco el juego cambia. Uno de los dos niños propone: «¿Por qué no hacemos el Éxodo a través de Egipto? Jesús es Moisés; yo, Aarón; tú... María».

«¡Pero si yo soy chico!».

«¡No importa! ¿Qué más da? Tú eres María y bailas ante el becerro de oro, que será aquella colmena».

«Yo no bailo. Soy un hombre y no quiero ser una mujer; soy un fiel, y no quiero bailar ante el ídolo».

Jesús interviene diciendo: «Pues no hacemos este pasaje. Podemos hacer ese otro de cuando le eligen a Josué sucesor de Moisés. Así no está ese feo pecado de idolatría y Judas estará contento de ser hombre y sucesor mío. ¿Verdad que estás contento?».

«Sí, Jesús. Pero entonces Tú tienes que morir, porque Moisés muere después. No quiero que Tú mueras; Tú, que siempre me quieres tanto».

«Todos morimos... Pero Yo antes de morir bendeciré a Israel, y, dado que aquí sólo estáis vosotros, en vosotros bendeciré a todo Is­rael».

Es aceptada la propuesta. Pero luego surge una cuestión: si el pueblo de Israel, después de tanto caminar, llevaba o no los carros que tenía al salir de Egipto. Hay disparidad de ideas.

Se recurre a María. «Mamá, Yo digo que los israelitas tenían todavía los carros. Santiago dice que no. Judas no sabe a quién de los dos dar la razón. ¿Tú sabes si los tenían?».

«Sí, Hijo. El pueblo nómada tenía todavía sus carros. En los descansos los reparaban. Montaban en ellos los más débiles. Se cargaba en ellos aquellos víveres o cosas que un pueblo tan numeroso necesitaba. Todas las demás cosas iban en los carros, menos el Arca, que la llevaban a mano». La cuestión está resuelta.

38.4

Los niños van al final del huerto y, desde allí, entonando salmos, vienen hacia la casa. Jesús viene delante cantando salmos con su vocecita de plata. Detrás de Él vienen Judas y Santiago portando un pequeño carrito elevado al rango de Tabernáculo. Pero, dado que además de a Aarón y a Josué tienen que representar también al pueblo, se han quitado los cinturones y se han atado al pie los otros carros en miniatura, y así caminan, serios como si fueran verdaderos actores.

Hacen el recorrido de la pérgola, pasan por delante de la puerta de la habitación donde está María, y Jesús dice: «Mamá, pasa el Arca, salúdala». María se levanta sonriendo y se inclina ante su Hijo, que, radiante, pasa, aureolado de sol.

Acto seguido Jesús trepa un poco por el lado del monte que limita la casa, o mejor, el huerto. Arriba de la gruta, erguido, dirige unas palabras a... Israel. Manifiesta los preceptos y las promesas de Dios, señala a Josué como caudillo, le llama a sí — Judas también sube arriba de la peña —, le anima y le bendice. Luego pide una... tabla (es la hoja ancha de una higuera) y escribe el cántico, y lo lee; no todo, pero sí una buena parte de él, y al hacerlo da la impresión de que realmente lo estuviera leyendo en la hoja. A continuación se despide de Josué, el cual le abraza llorando, y sube más arriba, justo hasta el borde de la peña. Allí bendice a todo Israel, es decir, a los dos niños que están prosternados en tierra, y luego se acuesta sobre la corta hierbecilla, cierra los ojos y... muere.

38.5

María se había quedado, sonriente, a la puerta, y, cuando le ve echado en el suelo, rígido, grita: «¡Jesús! ¡Jesús! ¡Levántate! ¡No estés así! ¡Mamá no quiere verte muerto!».

Jesús se levanta del suelo, sonríe, y va hacia Ella corriendo, y la besa. Se acercan lo mismo Santiago y Judas, y María los acaricia también.

«¿Cómo puede acordarse Jesús de ese cántico tan largo y difícil y de todas esas bendiciones?» pregunta Santiago.

María sonríe y responde sencillamente: «Tiene una memoria muy buena y está muy atento cuando yo leo».

«Yo, en la escuela, estoy atento, pero con tanta lamentación me viene el sueño... Entonces, ¿no voy a aprender nunca?».

«Aprenderás. Tranquilo».

38.6

Llaman a la puerta. José atraviesa con paso rápido huerto y habitación, y abre.

«¡La paz sea con vosotros, Alfeo y María!».

«Y con vosotros. Paz y bendición».

Es el hermano de José con su mujer. Un rústico carro tirado por un robusto burro está parado en la calle.

«¿Habéis tenido buen viaje?».

«Sí, bueno. ¿Y los niños?».

«Están en el huerto con María».

Ya los niños venían corriendo a saludar a su mamá. También María está viniendo, trayendo a Jesús de la mano. Las dos cuñadas se besan.

«¿Se han portado bien?».

«Sí, muy bien, y han sido muy cariñosos. ¿La familia está toda bien?».

«Todos están bien. Nos han dado recuerdos para vosotros. De Caná os mandan muchos regalos: uvas, manzanas, queso, huevos, miel. Y... José, he encontrado exactamente lo que tú querías para Jesús. Está en el carro, en aquella cesta redonda». La mujer de Alfeo, sonriendo, se curva hacia Jesús, que la está mirando con unos ojos maravillados, abiertísimos; y le besa en esos dos pedacitos de azul y dice: «¿Sabes lo que he traído para ti? Adivina».

Jesús piensa, pero no adivina. Probablemente lo hace a propósito, para que José tenga la alegría de dar una sorpresa. En efecto, José entra trayendo consigo una cesta redonda. La deposita en el suelo a los pies de Jesús, desata la cuerda que está sujetando la tapadera, la levanta... y una ovejita toda blanca, un verdadero copo de espuma, aparece, dormida sobre un heno muy limpio.

«¡Oh!» exclama Jesús con estupor y beatitud, mientras hace ademán de echarse hacia el animalito, pero... no, se vuelve y corre adonde José, que aún está agachado, y le abraza y le besa dándole las gracias.

Los primitos miran con admiración al animalito, que ahora está despierto y alza su rosado morrito y bala buscando a su mamá. Sacan de la cesta a la ovejita y le ofrecen un manojo de tréboles. Ella come, mirando a su alrededor con sus mansos ojos.

Jesús repite una y otra vez: «¡Para mí! ¡Para mí! ¡Padre, gra­cias!».

«¿Te gusta mucho?».

«¡Oh, mucho! Blanca, limpia... una cordera... ¡oh!» y le echa sus brazitos al cuello a la ovejita, pone su cabeza rubia sobre la cabecita, y se queda así, satisfecho.

«También os he traído a vosotros otras dos» dice Alfeo a sus hijos. «Pero son de color oscuro. Vosotros no sois ordenados como lo es Jesús y, si hubieran sido blancas, las tendríais mal. Serán vuestro rebaño, las tendréis juntas, y así vosotros dos, golfos, no estaréis ya más por ahí por las calles tirando piedras».

Los dos niños van corriendo al carro para ver a estas otras dos ovejas, más negras que blancas.

Jesús por su parte se ha quedado con la suya. La lleva al huerto, la da de beber, y el animalito le sigue como si le conociera desde siempre. Jesús la llama. Le pone por nombre «Nieve». Ella responde balando jubilosa.

Los llegados ya están sentados a la mesa. María les sirve pan, aceitunas y queso. Trae también una ánfora de sidra o de agua de manzanas, no lo sé; veo que es de un color dorado muy claro.

Los niños juegan con los tres animales y ellos se ponen a conversar. Jesús quiere que estén las tres ovejas, para darles a las otras también agua y un nombre: «La tuya, Judas, se llamará “Estrella”, por el signo ese que tiene en la frente; y la tuya “Llama”, porque tiene un color como el de ciertas llamas de brezo lánguido».

«De acuerdo».

Los mayores dicen — es Alfeo el que habla —: «Espero haber resuelto así la historia de las peleas entre muchados. Tu idea, José, ha sido la que me ha iluminado. Dije: “Mi hermano quiere una cordera para Jesús, para que juegue un poco. Yo me llevo dos para esos golfos, para que estén un poco tranquilos y no tener siempre problemas con otros padres por cabezas o rodillas rotas. Un poco la escuela y un poco las ovejas, lograré tenerlos quietos”.

38.7

Por cierto, este año tendrás que mandar tú también a Jesús a la escuela. Ya es tiempo».

«Yo no voy a mandarle jamás a Jesús a la escuela» dice María con tono resoluto. Resulta insólito oírla hablar así, y además antes que José (!).

«¿Por qué? El Niño tiene que aprender, para que a su debido tiempo sea capaz de afrontar el examen de la mayoría de edad...».

«El Niño sabrá; pero no irá a la escuela. Está decidido».

«Pues serías la única que actuara así en Israel».

«Pues seré la única, pero actuaré así. ¿No es verdad, José?».

«Así es; Jesús no tiene necesidad de ir a la escuela. María se ha formado en el Templo y es una verdadera doctora en el conocimiento de la Ley. Será su Maestra. Es también mi deseo».

«Le estáis mimando demasiado al Muchacho».

«Eso no puedes decirlo. Es el mejor de Nazaret. ¿Le has visto alguna vez llorar o cogerse alguna pataleta o negarse a obedecer o faltar al respeto?».

«No. Pero un día será así si le seguís mimando».

«Tener al lado a los hijos no es mimarlos; es quererlos, con mente cabal y buen corazón. Nosotros amamos así a nuestro Jesús, y, dado que María es una mujer más instruida que el maestro, será Ella la Maestra de Jesús».

«Y cuando sea hombre, tu Jesús será una mujercita temerosa hasta de las moscas».

«No lo será. María es una mujer fuerte y sabe educarle virilmente; y yo no soy ningún mezquino, y sé dar ejemplos viriles. Jesús es un niño sin defectos físicos ni morales. Por tanto se desarrollará recto y fuerte en el cuerpo y en el espíritu. Estáte seguro de esto, Alfeo. No dejará fea a la familia. Y, además, ya lo he decidido y es suficiente».

«Lo habrá decidido María. Tú sólo...».

«¿Y si así fuera? ¿No es acaso bonito que dos personas que se aman estén en la disposición de tener el mismo pensamiento y la misma voluntad, porque mutuamente abrazan el deseo del otro y lo hacen propio? Si María desease estupideces, yo le diría que no, pero lo que pide son cosas llenas de sabiduría, y yo las apruebo y hago mía­s. Nosotros nos amamos como el primer día... y lo seguiremos haciendo mientras vivamos, ¿verdad, María?».

«Sí, José. Y aun en el caso — y ojalá no suceda jamás — de que uno de los dos muriese y el otro no, nos seguiríamos amando».

José le acaricia a María la cabeza, como si fuera una hija pequeña, y Ella a su vez le mira con ojos serenos y amorosos.

38.8

La cuñada interviene diciendo: «Tenéis realmente razón. ¡Si yo fuera capaz de enseñar!... En la escuela nuestros hijos aprenden el bien y el mal; en casa, sólo el bien. Pero yo no sé hacerlo... Si María...».

«¿Qué quieres, cuñada? Habla libremente. Tú sabes que te quiero y que me siento contenta cada vez que puedo satisfacerte en algo».

«No, yo lo que pensaba... era... Santiago y Judas son sólo un poco mayores que Jesús. Ya van a la escuela... ¡pero, para lo que saben!... Por el contrario, Jesús ya sabe muy bien la Ley... Yo quisiera... bueno, ¿si te pidiera que los tuvieras también a ellos cuando enseñas a Jesús? Creo que ganarían en bondad y en conocimientos. Al fin y al cabo son primos y sería justo que se quisieran como hermanos... ¡Qué feliz me sentiría!».

«Si José y tu marido quieren, yo por mí estoy dispuesta. Hablar para uno o para tres es igual. Repasar la Escritura es motivo de gozo. Que vengan».

Los tres niños, que habían entrado despacito, han oído estas palabras y están a la espera del veredicto.

«Te harán desesperar, María» dice Alfeo.

«¡No! Conmigo siempre se portan bien. ¿Verdad que os vais a portar bien si yo os enseño?».

Los dos niños acuden a su lado corriendo, uno a la derecha, el otro a la izquierda. Le ponen los brazos en torno a los hombros apoyan­do en ellos sus cabecitas, y hacen promesas de todo el bien posible.

«Déjales que prueben, Alfeo, y déjame probar también a mí. Yo creo que no quedarás descontento de la prueba. Que vengan todos los días desde la hora sexta hasta la tarde. Será suficiente, créelo. Conozco el arte de enseñar sin cansar. A los niños hay que tenerlos cautivados y distraídos al mismo tiempo. Hay que comprenderlos, amarlos y ser amados para conseguir de ellos. Y vosotros me queréis, ¿no?».

La respuesta es dos fuertes besos.

«¿Lo ves?».

«Ya lo veo. Sólo me queda decirte: “Gracias”. Y Jesús ¿qué va a decir cuando vea a su mamá entretenida en otros? ¿Tú qué dices, Jesús?».

«Yo digo: “Bienaventurados los que le prestan atención y levantan su morada junto a la de Ella”. Como con la Sabiduría, dichoso aquel que es amigo de mi Madre. Me gozo viendo que aquéllos a quienes amo son sus amigos».

«¿Quién pone tales palabras en labios de este Niño?» pregunta Alfeo asombrado.

«Nadie, hermano, nadie de este mundo».

La visión cesa en este momento.

38.9

Dice Jesús:

«Y María fue Maestra mía, de Santiago y de Judas. Y éste es el motivo por el cual hubo entre nosotros amor fraternal, además de por el parentesco; por la ciencia y por haber crecido juntos, como tres sarmientos con un único palo como soporte: la Madre mía. Que en verdad mi dulce Madre era doctora como nadie en Israel. Sede de la Sabiduría, de la verdadera Sabiduría, Ella nos instruyó para el mundo y para el Cielo. Digo que “nos instruyó”, porque yo fui alumno suyo no en modo distinto de mis primos. Y el “sello” colocado sobre el misterio de Dios fue mantenido contra las pesquisas de Satanás, mantenido bajo la apariencia de una vida común.

¿Te has deleitado con esta delicada escena? Queda ahora en paz. Jesús está contigo».


Notes

  1. la scène de la majorité (promise aujourd’hui 25-11) est un ajout que Maria Valtorta a inséré au milieu des lignes écrites le 29 octobre. Elle se réfère à la promesse dont elle parle au début du chapitre suivant.
  2. propose une scène qu’on peut trouver en : Ex 32, mais à laquelle on préférera celle de Nb 27, 12-23 ou de Dt 31-34.
  3. je dis, comme en : Pr 8, 34.

Notas

  1. la escena de la mayoría de edad (prometida hoy, 25-11): relacionarlo con el principio del capítulo siguiente, el número 39