The Writings of Maria Valtorta

459. Pardon accordé à Samuel de Nazareth,

459. Forgiveness of Samuel of Nazareth.

459.1

« Dans la chambre du haut, il y a des hommes de Nazareth. Et hier, tes frères sont venus te chercher, puis des pharisiens et de nombreux malades. Et aussi quelqu’un d’Antioche, annonce Judas dès qu’il voit Jésus entrer dans la maison.

– Sont-ils donc repartis ?

– Non, celui d’Antioche est allé à Tibériade, mais il revient après le sabbat. Les malades sont répartis dans les maisons, et les pharisiens, en les entourant de beaucoup d’honneurs, ont voulu que tes frères soient présents. Ils sont tous les hôtes de Simon le pharisien.

– Oh ! la ! là !… gémit Pierre.

– Qu’est-ce que tu as ? Tu n’es pas content qu’ils honorent le Maître dans la personne de ses parents ? demande Judas.

– Oh ! s’il s’agit vraiment d’honneur et de rencontre utile… j’en suis très heureux !

– Se méfier, c’est juger. Le Maître ne veut pas que l’on juge.

– Mais oui ! Mais oui ! Pour être sûr, je vais attendre pour me faire une opinion. Ainsi, je ne serai ni naïf ni pécheur.

– Montons trouver les Nazaréens. Demain, nous irons voir les malades » dit Jésus.

Judas se tourne vers Jésus :

« Tu ne peux pas, c’est le sabbat. Veux-tu que les pharisiens te fassent des reproches ? Si tu ne penses pas à ton honneur, moi, j’y pense ! » lance très théâtralement Judas.

Puis il ajoute :

« Mais comme je comprends ton désir de guérir tout de suite ceux qui te cherchent, nous pouvons y aller nous-mêmes. Nous imposerons les mains en ton nom et…

– Non. »

C’est un “ non ” tellement sec qu’il n’admet aucune discussion.

« Tu ne veux pas que nous accomplissions un miracle ? Tu veux le faire toi-même ? Eh bien… nous allons dire que tu es ici et que tu promets de les guérir. Ils seront déjà heureux…

– Ce n’est pas nécessaire. Les pêcheurs nous ont vus, on sait donc que je suis ici. Et ils savent bien que je guéris ceux qui ont foi en moi, puisqu’ils sont venus me chercher. »

Judas se tait, mécontent. Il a le visage fermé des mauvais jours.

459.2

Jésus sort sans se soucier de l’averse que l’orage précipite sur la terre, et il monte à la chambre du haut. Il pousse la porte et entre, suivi des apôtres. Les femmes sont déjà là, en discussion avec les Nazaréens. Dans un coin se trouve un homme qui m’est inconnu.

« Paix à vous.

– Maître ! »

Les Nazaréens s’inclinent, puis ils disent : “ Voici l’homme ”, en désignant l’inconnu.

« Viens ici, ordonne Jésus.

– Ne me maudis pas !

– Pour cela, il n’était pas nécessaire que je t’appelle ici. Tu n’as rien d’autre à dire au Sauveur ? »

Jésus est austère, mais en même temps encourageant.

L’homme le regarde… Puis il éclate en sanglots et crie en se jetant sur le sol :

« Si tu ne me pardonnes pas, je n’aurai pas de paix…

– Quand je voulais te rendre bon, pourquoi ne l’as-tu pas voulu ? Maintenant, c’est tard pour réparer. Ta mère est morte.

– Ah ! ne me dis pas cela. Tu es cruel !

– Non. Je suis la Vérité. J’étais la Vérité quand je te disais que tu allais tuer ta mère. Je le suis encore. A cette époque, tu te moquais de moi. Pourquoi me recherches-tu maintenant ? Ta mère est morte. Tu as péché, et tu as continué, tout en sachant ce que tu faisais. Je te l’avais dit. C’est là une grande faute : tu as voulu pécher en repoussant la Parole et l’Amour. Pourquoi te lamenter si, maintenant, tu n’as pas de paix ?

– Seigneur ! Seigneur ! Pitié ! J’étais fou et tu m’as guéri, j’ai espéré en toi, auparavant je désespérais de tous. Ne déçois pas mon espérance…

– Et pourquoi désespérais-tu?

– Parce que… j’ai fait mourir ma mère de douleur… Même le dernier soir… elle était à bout… et je n’ai pas eu pitié… Je l’ai frappée, Seigneur ! »

C’est un vrai cri de désespoir qui remplit la pièce.

« Je l’ai frappée !… Elle est morte dans la nuit !… Et elle m’avait seulement demandé d’être bon… Ma mère ! Je l’ai tuée…

– Il y a des années que tu l’as fait mourir, Samuel, à partir du moment où tu as cessé d’être un juste. Pauvre Esther ! Que de fois je l’ai vue pleurer ! Et quand elle me demandait une caresse de fils, à la place des tiennes… Et tu sais que ce n’était pas par amitié pour toi, qui es du même endroit[1] et du même âge que moi, mais par pitié pour elle que je venais chez toi… Je ne devrais pas te pardonner. Mais deux mères ont prié pour toi, et ton repentir est sincère. Je te pardonne donc. Par une vie honnête, efface du cœur de tes concitoyens le souvenir d’un Samuel pécheur, et retrouve ta mère. Tu le pourras si, par une vie de juste, tu conquiers le Ciel et ta mère avec lui. Mais rappelle-toi, rappelle-toi bien, que ton péché a été grand et que ta justice doit donc l’être dans la même proportion pour éteindre ta dette.

459.3

– Ah ! Que tu es bon ! Pas comme celui de tes disciples qui est sorti aussitôt après être rentré, et qui est venu à Nazareth seulement pour me terroriser ! Eux peuvent le confirmer. »

Jésus se retourne… Des apôtres, il manque uniquement Judas. C’est donc lui qui a maltraité Samuel. Que doit faire Jésus ? Pour éviter que l’on critique l’apôtre — comme apôtre sinon comme homme —, il dit :

« Tout homme ne peut qu’être sévère à cause de ton péché. Quand on fait le mal, il faudrait réfléchir au fait que les hommes jugent, penser qu’on leur en donne l’occasion … Mais n’aie pas de rancœur. La mortification que tu as reçue, mets-la comme expiation sur la balance de Dieu. Allons. Ici, les justes sont joyeux de ta rédemption. Tu es parmi des frères qui ne te méprisent pas. Car, si tout homme peut pécher, il n’est méprisable que lorsqu’il persiste dans le péché.

– Je te bénis, Seigneur. Je te demande pardon aussi pour toutes les fois où je t’ai méprisé… Je ne sais comment remercier… Tu sais ? La paix revient en moi. »

Il pleure maintenant calmement…

« Remercie ma Mère. Si tu es pardonné, si je t’ai guéri du délire pour te donner la possibilité du repentir, c’est grâce à elle.

459.4

Descendons. Le dîner est prêt et nous partagerons notre nourriture. »

Et il sort en tenant l’homme par la main.

En effet le repas est prêt, mais Judas n’est pas en bas non plus. Il n’est nulle part dans la maison. La maîtresse explique :

« Il est sorti. Il a dit : “ Je reviens tout de suite. ”

– C’est bien. Asseyons-nous et mangeons. »

Jésus offre la nourriture, la bénit et la partage. Mais une ombre glaciale est dans la pièce, éclairée par deux lampes et le foyer. Au-dehors, l’orage continue…

Judas revient, essoufflé, ruisselant comme s’il était tombé dans le lac. Bien qu’il ait relevé son manteau sur la tête, quand il le dépose tout mouillé à terre, ses cheveux paraissent raides et détrempés, collés aux joues, au cou. Tout le monde le regarde, mais personne ne parle.

Lui veut s’excuser bien que personne ne lui demande rien :

« J’ai couru chez tes frères pour leur dire que tu es ici. Je t’ai obéi, pourtant : je ne suis pas allé trouver les malades. D’ailleurs c’était impossible. Que d’eau ! Un vrai déluge !… Mais j’ai voulu sans tarder honorer ta famille… N’es-tu pas content, Maître ? Tu ne parles pas !…

– Je t’écoute. Prends et mange.

459.5

Et en attendant d’aller nous reposer, parlons entre nous.

Ecoutez : il est écrit[2] de ne pas confier son cœur à l’étranger parce que nous ne connaissons pas ses habitudes. Mais pouvons-nous dire que nous connaissons le cœur d’un autre, même s’il est notre compatriote ? Le cœur d’un ami, d’un parent ? Il n’y a que Dieu qui connaisse parfaitement le cœur de l’homme, et l’homme n’a qu’un moyen de connaître le cœur de son semblable et de comprendre s’il est vraiment son compatriote, ou bien son véritable ami et son vrai parent.

Quel est ce moyen ? Où se trouve-t-il ? Dans le prochain lui-même et en nous, dans ses actes et ses paroles, et dans le jugement droit que nous formons. Quand, dans les paroles du prochain, dans ses actes, ou dans les actions qu’il voudrait que nous fassions, nous nous rendons compte, par le jugement droit que nous formons, qu’il n’y a pas de bien, alors nous pouvons dire : “ II n’a pas le cœur bon, et je dois m’en méfier. ” Il faut le traiter avec charité, parce qu’il souffre du malheur le plus grave : avoir l’esprit malade. Mais il ne faut pas imiter ses actes, ni considérer ses paroles comme vraies et sages, et encore moins suivre ses conseils.

Ne laissez pas cette orgueilleuse pensée vous détruire : “ Moi, je suis fort et le mal des autres n’entre pas en moi. Je suis juste et je le reste, même si j’écoute ceux qui sont injustes. ”

L’homme est un abîme profond, et tous les éléments du bien et du mal sont en lui. Les premiers, les auxiliaires de Dieu, nous aident à grandir et à devenir rois ; les seconds, c’est-à-dire les passions et les mauvaises amitiés, peuvent devenir nuisibles à la vie de l’âme. Toutes les aspirations au bien et tous les germes du mal dorment en l’homme par la volonté aimante de Dieu, et par la volonté mauvaise de Satan qui suggestionne, qui tente, qui excite, alors que Dieu attire, réconforte, aime. Satan tente pour séduire. Dieu travaille pour conquérir. Et ce n’est pas toujours Dieu qui a la victoire, car la créature est lourde tant qu’elle ne fait pas de l’amour sa loi : à cause de sa pesanteur, elle descend et se laisse attirer plus facilement vers ce qui est assouvissement immédiat et par ce qu’il y a de plus bas en l’homme.

Par ce que je dis de la faiblesse humaine, vous pouvez comprendre combien il est nécessaire de se méfier de soi-même et de faire grandement attention à notre prochain, pour ne pas unir le venin d’une conscience impure à ce qui fermente déjà en nous. Quand on comprend qu’un ami est la ruine de notre cœur, quand ses paroles troublent la conscience, quand ses conseils scandalisent, il faut savoir rompre cette amitié nuisible. En y restant fidèle, on finirait par périr spirituellement, parce qu’on en viendrait à des actes qui éloignent Dieu, qui empêchent la conscience endurcie de comprendre les inspirations de Dieu.

Si un homme coupable de péchés graves pouvait, voulait parler, pour expliquer comment il en est venu à de telles fautes, on verrait qu’à l’origine il y a eu une amitié mauvaise…

– C’est vrai ! reconnaît à voix basse Samuel de Nazareth.

459.6

– Méfiez-vous de ceux qui, après vous avoir combattu sans raison, vous comblent tout à coup d’honneurs et de cadeaux.

Méfiez-vous de ceux qui louent toutes vos actions et sont prêts à tous les éloges : en d’autres termes, ils louent le paresseux comme étant un bon travailleur, l’adultère comme étant un mari fidèle, le voleur comme étant honnête, le brutal comme étant un homme doux, le menteur comme étant sincère, le mauvais fidèle et le pire des disciples comme étant des modèles. Ils le font pour vous détruire et se servent de votre ruine pour leurs mauvais projets.

Fuyez ceux qui veulent vous enivrer d’éloges et de promesses, pour vous faire commettre des actes que vous n’accepteriez pas de faire si vous n’étiez pas ivres.

Et quand vous avez juré fidélité à quelqu’un, évitez de traiter avec ses ennemis ; ils ne peuvent vous fréquenter que pour nuire à celui qu’ils haïssent, et cela avec votre aide même.

Ouvrez les yeux. J’ai dit[3] : soyez simples comme des colombes, mais en même temps rusés comme des serpents. Car, pour traiter de questions spirituelles, la simplicité est sainte, mais pour vivre dans le monde sans se nuire à soi-même et à ses amis, il faut une ruse qui sache découvrir les fourberies de ceux qui haïssent les saints. Le monde est un nid de serpents. Sachez connaître le monde et ses combinaisons. Et puis, en restant des colombes, pas dans la boue où restent les serpents, mais à l’abri, en haut du rocher, ayez le cœur simple des enfants de Dieu. Et priez, priez car, en vérité je vous le dis, le grand Serpent siffle autour de vous : vous êtes en grand danger et celui qui ne veille pas, périra.

459.7

Oui. Parmi les disciples, il y en aura qui périront, pour la plus grande joie de Satan et l’infinie douleur du Christ.

– Qui donc, Seigneur ? Peut-être pas l’un des nôtres, un prosélyte, quelqu’un… qui n’est pas originaire de Palestine, ou qui…

– Ne cherchez pas. N’est-il donc pas écrit[4] que l’abomination entrera, comme elle l’a déjà fait, dans le lieu saint ? Or, si on peut pécher même près du Saint, est-ce que l’un de mes disciples ne pourra pas pécher, qu’il soit Galiléen ou Judéen ? Veillez, veillez, mes amis. Veillez sur vous-mêmes et sur les autres, veillez à ce que vous disent les autres et à ce que vous dit votre conscience. Et si par vous-mêmes vous n’avez pas la lumière pour voir clair, venez à moi. Je suis la Lumière. »

Pierre s’agite et chuchote derrière le dos de Jean qui fait des signes de dénégation. Jésus tourne vers lui son regard, le voit… Pierre se donne une contenance et fait mine de s’éloigner. Jésus se lève, sourit légèrement… Puis il entonne la prière, bénit, prend congé. Il reste seul pour prier encore.

459.1

«In the room upstairs there are some men from Nazareth. And your brothers came yesterday looking for You. And then some Pharisees came, and many sick people. And a man from Antioch» says the Iscariot as soon as he sees them enter the house.

«Have they gone away, perhaps?»

«No. The man from Antioch has gone to Tiberias, but he is coming back after the Sabbath. The sick people are scattered in various houses. But the Pharisees wanted your brothers as their guests and paid much honour to them. They are now in the house of Simon, the Pharisee.»

«H’m!…» mumbles Peter.

«What’s the matter with you? Are you not glad that they honour the Master in His relatives?» asks the Iscariot.

«Oh! if it is true honour and a useful meeting… I am very happy!»

«To mistrust is to judge. The Master does not want us to judge.»

«Of course! But to be certain I will wait before judging. I will thus avoid being a fool and a sinner.»

«Let us go upstairs, to see the people from Nazareth. We will go to the sick people tomorrow» says Jesus.

The Iscariot addresses Jesus: «You cannot. It is the Sabbath. Do You want to be reproached by the Pharisees? If You are not concerned about Your honour, I am» says Judas very theatrically. And he concludes: «By the way, as I realize that You are anxious to cure at once those who are looking for You, well, we will go and impose our hands on them in Your Name and…»

«No.» A very sharp «no» allowing no discussion.

«You do not want us to work miracles? You want to work them Yourself? Well… we will go and tell them that You are here and that You promise to cure them. They will be happy…»

«It is not necessary. The fishermen have seen us. So it is already known that I am here. And they know that I cure those who have faith in Me, in fact they have come looking for Me.»

Judas is silent, dissatisfied, his face momentarily dark and unpleasant.

459.2

Jesus goes outside, heedless of the storm and of the heavy showers of rain, and He goes upstairs. He pushes the door and goes inside. The apostles follow Him. The women are already up there talking to the Nazarenes. In a corner there is a man unknown to me.

«Peace to you.»

«Master!» The Nazarenes bow and then they say: «Here is the man» pointing at the unknown person.

«Come here» orders Jesus.

«Do not curse me!»

«To do that it was not necessary to tell you to come here. Is that the only word you have for the Saviour?» Jesus is austere, but encouraging at the same time.

The man looks at Him… He then bursts into tears and throwing himself on the ground he shouts: «If You do not forgive Me, I will have no peace…»

«Why did you reject Me, when I wanted to make you good? Now it is late to make amends. Your mother is dead.»

«Ah! don’t tell me! You are cruel!»

«No. I am the Truth. And I was the Truth when I told you that you would kill your mother. And I am the Truth now. And you laughed at Me then. Why are you looking for Me now? Your mother is dead. You have sinned and you have continued to sin although you knew that you were sinning. I had told you. That is your serious sin: you wanted to sin rejecting the Word and Love. Why complain now that you have no peace?»

«Lord! Lord! Have mercy on me! I was insane and You cured me, I have hoped in You, before I had lost all hope, in everybody. Do not disappoint my hope…»

«And why had you lost all hope?»

«Because… I caused my mother to die of grief… also the last evening… she was exhausted… and I was merciless… I hit her, Lord!!!» A cry of real despair fills the room. «I struck her!… She died during the night!… And she had only told me to be good… My mother!… I killed her…»

«You killed her years ago, Samuel! Since you stopped being just. Poor Esther! How many times have I seen her weep! And how many times she asked Me to caress her in your place… And you know that I used to come to your house not because I was friendly with you, who are My age, but out of pity for her… I should not forgive you. But two mothers have begged Me to help you, and your repentance is sincere. So I forgive you. With an irreproachable life you must obliterate from the hearts of your fellow-citizens the memory of Samuel sinner and win back your mother. You will achieve that if through a life of justice you conquer Heaven and your mother at the same time. But remember – and bear this very clearly in mind – that your sin was very.serious and consequently your justice must be great in proportion in order to cancel your debt.»

459.3

«Oh! You are good! You are not like that disciple of Yours who went out immediately after he came in. And he came to Nazareth only to terrify me! These people can tell You…»

Jesus turns around… Of all the apostles only the Iscariot is missing. So it is he who ill-treated Samuel. What is Jesus to do? In order not to have the apostle criticised, as apostle if not as man, he says: «Every man can but be severe with regards to your sin. When one commits an evil deed one ought to consider that men judge the evil-doer, and that one gives them the opportunity to judge… But one must bear no grudge. Put the mortification you receive on the scales of God as expiation. Let us go. Here, the just are rejoicing because of your redemption. You are among brothers who do not despise you. Because every man can sin, but a man is contemptible only when he persists in sinning.»

«I bless You, Lord. I ask You to forgive me also for all the times I sneered at You… I do not know how to thank You… Peace, You know?, is coming back to me» and he weeps calmly…

«Thank My Mother. If you have been forgiven, if I have cured your delirium to enable you to repent, it was through Her intercession.

459.4

Let us go downstairs. Supper is ready and we will share the food.» And He goes out holding the man by the hand.

Supper is in fact ready. But Judas is not even downstairs. He is not in the house. The landlady explains: «He went out. He said: “I will be back soon”.»

«All right. Let us sit down and have our meal.»

Jesus offers, blesses and hands out the food. But a glacial shadow is in the room lit up by two lamps and the fireplace. Outside the storm is still raging…

Judas comes back, panting, soaked through as if he had fallen into the lake. Although he had covered his head with his mantle his hair looks smooth, wet, sticking to his cheeks and neck, when he throws the drenched cloak on the floor. They all look at him. But no one speaks. Although no one asks him anything, he wants to apologise saying: «I ran to Your brothers to tell them that You are here. But I obeyed You. I did not go to the sick people. It was not possible, in any case. What a downpour!… But I wanted to honour Your relatives at once… Are You not glad, Master? You are not speaking!…»

459.5

«I am listening. Take this and eat. And while waiting to go and rest, let us talk among ourselves.

Listen: it is written[1] that we must not confide secrets to a foreigner, because we do not know his habits. But can we say that we know the hearts even of our fellow-citizens? Or the hearts of our friends? Or of our relatives? God alone has perfect knowledge of the heart of man, and man has one means only to know the heart of a fellow-man and understand whether he is a true fellow-countryman, or a true friend and relative. Which is the means? Where is it to be found? In our neighbour and in ourselves. In his actions and words and in our upright judgement. When through our honest judgement we perceive that there is no good in the words or actions of our neighbour, or in the actions required of us, then we can say: “This man has not an honest heart and I must distrust him”. But he is to be treated charitably, because he is a poor wretch affected by the gravest unhappiness: that of a diseased spirit, but his actions are not to be imitated, his words are not to be taken as true and wise, least of all is his advice to be followed.

Do not allow yourselves to be harmed by the following proud thoughts: “I am strong and the evil of other people will not affect me. I am just, and even if I listen to unjust people, I will remain just”. Man is a deep abyss in which all the elements of good and evil can be found. The former, that is, the help of God, assists us in improving and becoming kings; the latter, that is, evil passions and bad friendship help men to grow more wicked and to reign noxiously. All the germs of evil and all the longing for good are latent in man by God’s loving will, and by the wicked will of Satan, who influences, tempts and instigates, whereas God attracts, comforts and loves. Satan tries to seduce, he works to conquer God. And God does not always win, because creatures are heavy until they choose love as their law, and being heavy they debase themselves and crave more easily for anything which is immediate satisfaction and gratification of the lowest instincts of man.

From what I am telling you about human weakness, you can understand how necessary it is not to trust yourselves and to watch your neighbour very carefully, lest you should join the poison of an impure conscience to that already fermenting in you. When you understand that a friend is the ruin of your hearts, when his words upset your consciences, when his advice is the cause of scandal, you must forsake the harmful friendship. If you persist you would end by seeing your souls perish, because you would pass onto actions which remove from God and prevent a hardened conscience from understanding God’s inspirations. If every man guilty of serious sins could or wanted to speak explaining how he came to commit such sins, one would see that there is always a bad friendship at the origin…»

«That is true!» admits Samuel of Nazareth in a low voice.

459.6

«Do not trust those who after fighting you without any reason, load you with honours and gifts. Do not trust those who praise every action of yours and who praise everybody and everything: they commend loungers as being hard workers, adulterers as faithful husbands, thieves as honest people, violent fellows as being meek, liars as being sincere, wicked people as being loyal and they point out the worst disciples as exemplary ones. They do so to ruin you and to make use of your downfall for their artful aims. Shun those who want to intoxicate you with praises and promises to make you do things, which you would refuse to do if you were not intoxicated. And when you have sworn loyalty to a man, have nothing to do with his enemies. They would approach you only to harm him whom they hate and do so through your very help. Keep your eyes open. I said[2]: be as wise as serpents besides being as simple as doves. Because simplicity is holy when dealing with spiritual matters, but to live in the world without damaging oneself and one’s friends, it is necessary to possess the cunning which is capable of finding out the artfulness of those who hate saints. The world is a nest of snakes. You must become acquainted with the world and its systems. And then, staying like doves not in the mire where serpents are, but in the shelter of a high cliff, have the simple hearts of the children of God. And pray and pray, because I solemnly tell you that the great Serpent is hissing around you, and you are therefore in great danger and those who are not vigilant will perish.

459.7

Yes, among the disciples there are some who will perish with great joy of Satan and infinite grief of the Christ.»

«Who, Lord? Perhaps one who does not belong to us, a proselyte, one… who is not from Palestine, one…»

«Do not investigate. Is it not written[3] that abomination will enter, and has already entered the Temple? Now, if it is possible to sin in the Holy Place, will a Galilean or a Judaean among my followers not be able to sin? Be vigilant, my friends. Watch over yourselves and other people, take heed of what other people say to you and of what your consciences tell you. And if you cannot see clearly by yourselves, come to Me, for I am the Light.»

Peter bustles and whispers something standing behind John who shakes his head in denial. Jesus turns his eyes and sees… Peter strikes an attitude and feigns to be going away. Jesus stands up, He smiles gently… He then intones the prayers, He blesses and dismisses the crowds. And He remains alone to carry on praying.


Notes

  1. du même endroit : c’est nous qui rectifions. Par distraction probablement, Maria Valtorta avait écrit : contemporain et du même âge. A l’intérieur de la couverture du quatrième cahier autographe, qui comprend les chapitres 453 à 459, elle a noté : Je vous prie de m’excuser si ce cahier est particulièrement mal écrit. Ce sont des épisodes que j’ai vus alors que j’étais entre la vie et la mort après ce funeste 2 juillet 1946… Je l’ai écrit couchée, avec une forte fièvre… et d’atroces douleurs… Cela explique aussi l’indécision que nous avons signalée en note en 457.2. La raison du funeste 2 juillet 1946 se trouve en 454.8. D’autres malaises de l’écrivain sont attestés en 54.9, 113.1, 131.6, 154.9, 165.11, 215.7 (en note), 227.1, 230.1, 361.1, 402.1, 456.1 (passage entre parenthèses), 487.2 (en note), 515.6 (dernières lignes), 574.4 (en note), 590.4, 634.18. La différente manière de recevoir les “ visions ” et les “ dictées ” est expliquée en 3.1, 21.7, 361.1.
  2. il est écrit : en Si 8, 18-19.
  3. J’ai dit, en 265.7.
  4. N’est-il donc pas écrit, en Dn 9, 27 ; 11, 31 ; 12, 11.

Notes

  1. it is written, in Sirach 8,18-19.
  2. I said, in 265.7.
  3. written, in: Daniel 9,27; 11,31; 12,11.