Gli Scritti di Maria Valtorta

459. Pardon accordé à Samuel de Nazareth,

459. Il perdono a Samuele di Nazareth

459.1

« Dans la chambre du haut, il y a des hommes de Nazareth. Et hier, tes frères sont venus te chercher, puis des pharisiens et de nombreux malades. Et aussi quelqu’un d’Antioche, annonce Judas dès qu’il voit Jésus entrer dans la maison.

– Sont-ils donc repartis ?

– Non, celui d’Antioche est allé à Tibériade, mais il revient après le sabbat. Les malades sont répartis dans les maisons, et les pharisiens, en les entourant de beaucoup d’honneurs, ont voulu que tes frères soient présents. Ils sont tous les hôtes de Simon le pharisien.

– Oh ! la ! là !… gémit Pierre.

– Qu’est-ce que tu as ? Tu n’es pas content qu’ils honorent le Maître dans la personne de ses parents ? demande Judas.

– Oh ! s’il s’agit vraiment d’honneur et de rencontre utile… j’en suis très heureux !

– Se méfier, c’est juger. Le Maître ne veut pas que l’on juge.

– Mais oui ! Mais oui ! Pour être sûr, je vais attendre pour me faire une opinion. Ainsi, je ne serai ni naïf ni pécheur.

– Montons trouver les Nazaréens. Demain, nous irons voir les malades » dit Jésus.

Judas se tourne vers Jésus :

« Tu ne peux pas, c’est le sabbat. Veux-tu que les pharisiens te fassent des reproches ? Si tu ne penses pas à ton honneur, moi, j’y pense ! » lance très théâtralement Judas.

Puis il ajoute :

« Mais comme je comprends ton désir de guérir tout de suite ceux qui te cherchent, nous pouvons y aller nous-mêmes. Nous imposerons les mains en ton nom et…

– Non. »

C’est un “ non ” tellement sec qu’il n’admet aucune discussion.

« Tu ne veux pas que nous accomplissions un miracle ? Tu veux le faire toi-même ? Eh bien… nous allons dire que tu es ici et que tu promets de les guérir. Ils seront déjà heureux…

– Ce n’est pas nécessaire. Les pêcheurs nous ont vus, on sait donc que je suis ici. Et ils savent bien que je guéris ceux qui ont foi en moi, puisqu’ils sont venus me chercher. »

Judas se tait, mécontent. Il a le visage fermé des mauvais jours.

459.2

Jésus sort sans se soucier de l’averse que l’orage précipite sur la terre, et il monte à la chambre du haut. Il pousse la porte et entre, suivi des apôtres. Les femmes sont déjà là, en discussion avec les Nazaréens. Dans un coin se trouve un homme qui m’est inconnu.

« Paix à vous.

– Maître ! »

Les Nazaréens s’inclinent, puis ils disent : “ Voici l’homme ”, en désignant l’inconnu.

« Viens ici, ordonne Jésus.

– Ne me maudis pas !

– Pour cela, il n’était pas nécessaire que je t’appelle ici. Tu n’as rien d’autre à dire au Sauveur ? »

Jésus est austère, mais en même temps encourageant.

L’homme le regarde… Puis il éclate en sanglots et crie en se jetant sur le sol :

« Si tu ne me pardonnes pas, je n’aurai pas de paix…

– Quand je voulais te rendre bon, pourquoi ne l’as-tu pas voulu ? Maintenant, c’est tard pour réparer. Ta mère est morte.

– Ah ! ne me dis pas cela. Tu es cruel !

– Non. Je suis la Vérité. J’étais la Vérité quand je te disais que tu allais tuer ta mère. Je le suis encore. A cette époque, tu te moquais de moi. Pourquoi me recherches-tu maintenant ? Ta mère est morte. Tu as péché, et tu as continué, tout en sachant ce que tu faisais. Je te l’avais dit. C’est là une grande faute : tu as voulu pécher en repoussant la Parole et l’Amour. Pourquoi te lamenter si, maintenant, tu n’as pas de paix ?

– Seigneur ! Seigneur ! Pitié ! J’étais fou et tu m’as guéri, j’ai espéré en toi, auparavant je désespérais de tous. Ne déçois pas mon espérance…

– Et pourquoi désespérais-tu?

– Parce que… j’ai fait mourir ma mère de douleur… Même le dernier soir… elle était à bout… et je n’ai pas eu pitié… Je l’ai frappée, Seigneur ! »

C’est un vrai cri de désespoir qui remplit la pièce.

« Je l’ai frappée !… Elle est morte dans la nuit !… Et elle m’avait seulement demandé d’être bon… Ma mère ! Je l’ai tuée…

– Il y a des années que tu l’as fait mourir, Samuel, à partir du moment où tu as cessé d’être un juste. Pauvre Esther ! Que de fois je l’ai vue pleurer ! Et quand elle me demandait une caresse de fils, à la place des tiennes… Et tu sais que ce n’était pas par amitié pour toi, qui es du même endroit[1] et du même âge que moi, mais par pitié pour elle que je venais chez toi… Je ne devrais pas te pardonner. Mais deux mères ont prié pour toi, et ton repentir est sincère. Je te pardonne donc. Par une vie honnête, efface du cœur de tes concitoyens le souvenir d’un Samuel pécheur, et retrouve ta mère. Tu le pourras si, par une vie de juste, tu conquiers le Ciel et ta mère avec lui. Mais rappelle-toi, rappelle-toi bien, que ton péché a été grand et que ta justice doit donc l’être dans la même proportion pour éteindre ta dette.

459.3

– Ah ! Que tu es bon ! Pas comme celui de tes disciples qui est sorti aussitôt après être rentré, et qui est venu à Nazareth seulement pour me terroriser ! Eux peuvent le confirmer. »

Jésus se retourne… Des apôtres, il manque uniquement Judas. C’est donc lui qui a maltraité Samuel. Que doit faire Jésus ? Pour éviter que l’on critique l’apôtre — comme apôtre sinon comme homme —, il dit :

« Tout homme ne peut qu’être sévère à cause de ton péché. Quand on fait le mal, il faudrait réfléchir au fait que les hommes jugent, penser qu’on leur en donne l’occasion … Mais n’aie pas de rancœur. La mortification que tu as reçue, mets-la comme expiation sur la balance de Dieu. Allons. Ici, les justes sont joyeux de ta rédemption. Tu es parmi des frères qui ne te méprisent pas. Car, si tout homme peut pécher, il n’est méprisable que lorsqu’il persiste dans le péché.

– Je te bénis, Seigneur. Je te demande pardon aussi pour toutes les fois où je t’ai méprisé… Je ne sais comment remercier… Tu sais ? La paix revient en moi. »

Il pleure maintenant calmement…

« Remercie ma Mère. Si tu es pardonné, si je t’ai guéri du délire pour te donner la possibilité du repentir, c’est grâce à elle.

459.4

Descendons. Le dîner est prêt et nous partagerons notre nourriture. »

Et il sort en tenant l’homme par la main.

En effet le repas est prêt, mais Judas n’est pas en bas non plus. Il n’est nulle part dans la maison. La maîtresse explique :

« Il est sorti. Il a dit : “ Je reviens tout de suite. ”

– C’est bien. Asseyons-nous et mangeons. »

Jésus offre la nourriture, la bénit et la partage. Mais une ombre glaciale est dans la pièce, éclairée par deux lampes et le foyer. Au-dehors, l’orage continue…

Judas revient, essoufflé, ruisselant comme s’il était tombé dans le lac. Bien qu’il ait relevé son manteau sur la tête, quand il le dépose tout mouillé à terre, ses cheveux paraissent raides et détrempés, collés aux joues, au cou. Tout le monde le regarde, mais personne ne parle.

Lui veut s’excuser bien que personne ne lui demande rien :

« J’ai couru chez tes frères pour leur dire que tu es ici. Je t’ai obéi, pourtant : je ne suis pas allé trouver les malades. D’ailleurs c’était impossible. Que d’eau ! Un vrai déluge !… Mais j’ai voulu sans tarder honorer ta famille… N’es-tu pas content, Maître ? Tu ne parles pas !…

– Je t’écoute. Prends et mange.

459.5

Et en attendant d’aller nous reposer, parlons entre nous.

Ecoutez : il est écrit[2] de ne pas confier son cœur à l’étranger parce que nous ne connaissons pas ses habitudes. Mais pouvons-nous dire que nous connaissons le cœur d’un autre, même s’il est notre compatriote ? Le cœur d’un ami, d’un parent ? Il n’y a que Dieu qui connaisse parfaitement le cœur de l’homme, et l’homme n’a qu’un moyen de connaître le cœur de son semblable et de comprendre s’il est vraiment son compatriote, ou bien son véritable ami et son vrai parent.

Quel est ce moyen ? Où se trouve-t-il ? Dans le prochain lui-même et en nous, dans ses actes et ses paroles, et dans le jugement droit que nous formons. Quand, dans les paroles du prochain, dans ses actes, ou dans les actions qu’il voudrait que nous fassions, nous nous rendons compte, par le jugement droit que nous formons, qu’il n’y a pas de bien, alors nous pouvons dire : “ II n’a pas le cœur bon, et je dois m’en méfier. ” Il faut le traiter avec charité, parce qu’il souffre du malheur le plus grave : avoir l’esprit malade. Mais il ne faut pas imiter ses actes, ni considérer ses paroles comme vraies et sages, et encore moins suivre ses conseils.

Ne laissez pas cette orgueilleuse pensée vous détruire : “ Moi, je suis fort et le mal des autres n’entre pas en moi. Je suis juste et je le reste, même si j’écoute ceux qui sont injustes. ”

L’homme est un abîme profond, et tous les éléments du bien et du mal sont en lui. Les premiers, les auxiliaires de Dieu, nous aident à grandir et à devenir rois ; les seconds, c’est-à-dire les passions et les mauvaises amitiés, peuvent devenir nuisibles à la vie de l’âme. Toutes les aspirations au bien et tous les germes du mal dorment en l’homme par la volonté aimante de Dieu, et par la volonté mauvaise de Satan qui suggestionne, qui tente, qui excite, alors que Dieu attire, réconforte, aime. Satan tente pour séduire. Dieu travaille pour conquérir. Et ce n’est pas toujours Dieu qui a la victoire, car la créature est lourde tant qu’elle ne fait pas de l’amour sa loi : à cause de sa pesanteur, elle descend et se laisse attirer plus facilement vers ce qui est assouvissement immédiat et par ce qu’il y a de plus bas en l’homme.

Par ce que je dis de la faiblesse humaine, vous pouvez comprendre combien il est nécessaire de se méfier de soi-même et de faire grandement attention à notre prochain, pour ne pas unir le venin d’une conscience impure à ce qui fermente déjà en nous. Quand on comprend qu’un ami est la ruine de notre cœur, quand ses paroles troublent la conscience, quand ses conseils scandalisent, il faut savoir rompre cette amitié nuisible. En y restant fidèle, on finirait par périr spirituellement, parce qu’on en viendrait à des actes qui éloignent Dieu, qui empêchent la conscience endurcie de comprendre les inspirations de Dieu.

Si un homme coupable de péchés graves pouvait, voulait parler, pour expliquer comment il en est venu à de telles fautes, on verrait qu’à l’origine il y a eu une amitié mauvaise…

– C’est vrai ! reconnaît à voix basse Samuel de Nazareth.

459.6

– Méfiez-vous de ceux qui, après vous avoir combattu sans raison, vous comblent tout à coup d’honneurs et de cadeaux.

Méfiez-vous de ceux qui louent toutes vos actions et sont prêts à tous les éloges : en d’autres termes, ils louent le paresseux comme étant un bon travailleur, l’adultère comme étant un mari fidèle, le voleur comme étant honnête, le brutal comme étant un homme doux, le menteur comme étant sincère, le mauvais fidèle et le pire des disciples comme étant des modèles. Ils le font pour vous détruire et se servent de votre ruine pour leurs mauvais projets.

Fuyez ceux qui veulent vous enivrer d’éloges et de promesses, pour vous faire commettre des actes que vous n’accepteriez pas de faire si vous n’étiez pas ivres.

Et quand vous avez juré fidélité à quelqu’un, évitez de traiter avec ses ennemis ; ils ne peuvent vous fréquenter que pour nuire à celui qu’ils haïssent, et cela avec votre aide même.

Ouvrez les yeux. J’ai dit[3] : soyez simples comme des colombes, mais en même temps rusés comme des serpents. Car, pour traiter de questions spirituelles, la simplicité est sainte, mais pour vivre dans le monde sans se nuire à soi-même et à ses amis, il faut une ruse qui sache découvrir les fourberies de ceux qui haïssent les saints. Le monde est un nid de serpents. Sachez connaître le monde et ses combinaisons. Et puis, en restant des colombes, pas dans la boue où restent les serpents, mais à l’abri, en haut du rocher, ayez le cœur simple des enfants de Dieu. Et priez, priez car, en vérité je vous le dis, le grand Serpent siffle autour de vous : vous êtes en grand danger et celui qui ne veille pas, périra.

459.7

Oui. Parmi les disciples, il y en aura qui périront, pour la plus grande joie de Satan et l’infinie douleur du Christ.

– Qui donc, Seigneur ? Peut-être pas l’un des nôtres, un prosélyte, quelqu’un… qui n’est pas originaire de Palestine, ou qui…

– Ne cherchez pas. N’est-il donc pas écrit[4] que l’abomination entrera, comme elle l’a déjà fait, dans le lieu saint ? Or, si on peut pécher même près du Saint, est-ce que l’un de mes disciples ne pourra pas pécher, qu’il soit Galiléen ou Judéen ? Veillez, veillez, mes amis. Veillez sur vous-mêmes et sur les autres, veillez à ce que vous disent les autres et à ce que vous dit votre conscience. Et si par vous-mêmes vous n’avez pas la lumière pour voir clair, venez à moi. Je suis la Lumière. »

Pierre s’agite et chuchote derrière le dos de Jean qui fait des signes de dénégation. Jésus tourne vers lui son regard, le voit… Pierre se donne une contenance et fait mine de s’éloigner. Jésus se lève, sourit légèrement… Puis il entonne la prière, bénit, prend congé. Il reste seul pour prier encore.

459.1

«Nella stanza alta vi sono uomini di Nazaret. E ieri sono venuti i tuoi fratelli a cercarti. E poi dei farisei. E dei malati, molti. E uno da Antiochia», comunica l’Iscariota appena li vede entrare in casa.

«Sono ripartiti forse?».

«No. Quel di Antiochia è andato a Tiberiade. Ma torna dopo il sabato. I malati sono sparsi fra le case. Ma i farisei, con molti onori, hanno voluto con loro i tuoi fratelli. Sono tutti ospiti da Simone fariseo».

«Uhm!…», mugola Pietro.

«Che hai? Non sei contento che onorino il Maestro nei suoi parenti?», chiede l’Iscariota.

«Oh! se sarà vero onore e utile incontro… felicissimo!».

«Diffidare è giudicare. Il Maestro non vuole che si giudi­chi».

«Ma sì! Ma sì! Ma per essere sicuro aspetterò a giudicare. Così non sarò stolto e peccatore».

«Andiamo di sopra, dai nazareni. Domani andremo dai malati», dice Gesù.

L’Iscariota si rivolge a Gesù. «Non puoi. È sabato. Vuoi farti rimproverare dai farisei? Se Tu non ci pensi, io penso al tuo onore», dice molto teatralmente Giuda. E termina: «Piuttosto, poiché capisco il tuo desiderio di fare subito sani questi che ti cercano, ecco, andremo noi e imporremo le mani in tuo Nome e…».

«No». Un no molto reciso che non ammette discussione.

«Non vuoi che facciamo miracolo? Vuoi essere Tu a farlo? Ebbene… andremo a dire che ci sei e che prometti di guarirli. Saranno già felici…».

«Non occorre. Ci hanno visto i pescatori. Perciò che Io ci sia si sa già. E che Io guarisca chi ha fede in Me essi lo sanno, tanto che sono venuti a cercarmi».

Giuda tace malcontento, col volto oscuro dei momenti brutti.

459.2

Gesù esce senza curarsi del temporale, che rovescia scrosci d’acqua sulla terra, e sale alla stanza alta. Spinge la porta ed entra. Lo seguono gli apostoli. Le donne sono già lassù e parlano coi nazareni. In un angolo un uomo a me ignoto.

«La pace a voi».

«Maestro!». I nazareni si inchinano. Poi dicono: «Ecco l’uomo», e accennano allo sconosciuto.

«Vieni qui», ordina Gesù.

«Non mi maledire!».

«Per farlo non occorreva che ti chiamassi qui. Non hai che questa parola da dire al Salvatore?». Gesù è austero, ma nello stesso tempo incoraggiante.

L’uomo lo guarda… Poi dà in uno scoppio di pianto e grida gettandosi al suolo: «Se Tu non mi perdoni, non avrò pace…».

«Quando volevo farti buono, perché non mi volesti? Ora è tardi per riparare. Tua madre è morta».

«Ah! non me lo dire! Sei crudele!».

«No. Sono la Verità. Ero Verità quando ti dicevo che avresti ucciso tua madre. Lo sono ora. E tu, allora, mi deridevi. Perché ora mi cerchi? Tua madre è morta. Tu hai peccato, hai continuato a peccare pur sapendo che peccavi. Io te lo avevo detto. Questa è la colpa grande: hai voluto peccare respingendo la Parola e l’Amore. Perché ti lamenti se ora non hai pace?».

«Signore! Signore! Pietà! Ero pazzo e mi hai guarito, ho sperato in Te, prima disperavo di tutto. Non deludere la mia speranza…».

«E perché disperavi?».

«Perché… ho fatto morire mia madre di dolore… anche l’ultima sera… era sfinita…e non ho avuto pietà… L’ho percossa, Signore!!!». È un vero grido da disperato quello che empie la stanza. «L’ho percossa!… È morta nella notte!… E non mi aveva detto che di esser buono… Mia madre!… Io l’ho uccisa…».

«Sono anni che l’hai uccisa, Samuele! Da quando hai cessato di essere un giusto. Povera Ester! Quante volte l’ho vista piangere! E quante mi chiedeva una carezza di figlio al posto delle tue… E tu lo sai che non per amicizia per te, mio compaesano[1] e di uguale età, ma per pietà di lei venivo a casa tua… Non dovrei perdonarti. Ma due madri hanno pregato per te, e il tuo pentimento è sincero. Perciò ti perdono. Con una vita intemerata cancella dal cuore dei cittadini il ricordo di un Samuele peccatore, e riconquistati tua madre. Lo farai se con una vita da giusto conquisterai il Cielo e tua madre con esso. Ma ricorda, e ricorda bene, che il tuo peccato fu ben grande, e perciò grande in proporzione deve essere la tua giustizia per annullarne il debito».

459.3

«Oh! Tu sei buono! Non come quello dei tuoi che è uscito subito dopo essere entrato. E che è venuto a Nazaret soltanto per darmi terrore! Questi lo possono dire…».

Gesù si volge… Degli apostoli manca unicamente l’Iscariota. Perciò è lui quello che maltrattò Samuele. Gesù che deve fare? Per non far criticare l’apostolo, come apostolo se non come uomo, dice: «Ogni uomo non può che esser severo col tuo peccato. Quando si fa il male bisognerebbe pensare che gli uomini giudicano, pensare che diamo ad essi il modo di giudicarci… Ma non avere rancore. La mortificazione che hai ricevuta mettila come espiazione sulle bilance di Dio. Andiamo. Qui, fra i giusti, è giubilo per la tua redenzione. Sei fra fratelli che non ti sprezzano. Perché ogni uomo può peccare, ma solo è spregevole quando persiste nel peccare».

«Io ti benedico, Signore. Io ti chiedo perdono anche per tutte le volte che ti schernii… Io non so come ringraziare… È la pace, sai? La pace che torna in me», piange ora di un pianto calmo…

«Ringrazia mia Madre. Se sei perdonato, se ti ho guarito dal delirio per darti facoltà di pentimento, è per Lei.

459.4

Andiamo abbasso. La cena è pronta e spartiremo il cibo». Ed esce tenendo per mano l’uomo.

La cena infatti è pronta. Ma Giuda non è neppure abbasso. In nessun luogo della casa. La padrona spiega: «È uscito. Ha detto: “Torno subito”».

«Va bene. Sediamo e mangiamo».

Gesù offre, benedice e spartisce il cibo. Ma un’ombra di gelo è nella stanza illuminata da due lucerne e dal focolare. Fuori il temporale continua…

Torna Giuda, affannato, bagnato come fosse caduto nel lago. I capelli, nonostante si fosse messo il mantello sul capo, quando getta a terra il mantello inzuppato appaiono stesi e molli d’acqua, incollati alle guance, al collo. Lo guardano tutti. Ma nessuno parla. Egli si vuole scusare, benché nessuno gli chieda nulla: «Sono corso dai tuoi fratelli a dire loro che sei qui. Ti ho ubbidito però. Non sono andato dai malati. Già non si poteva. Un’acqua! Un’acqua!… Ma ho voluto onorare subito i tuoi parenti… Non sei contento, Maestro? Non parli!…».

«Ti ascolto. Prendi e mangia.

459.5

E in attesa di andare al riposo parliamo fra noi.

Ascoltate. È detto[2] di non affidare il cuore allo straniero perché non ne conosciamo le abitudini. Ma possiamo dire di conoscere il cuore anche di chi ci è compaesano? Il cuore dell’amico? Quello del parente? Soltanto Dio conosce a perfezione il cuore dell’uomo, e l’uomo ha solo un mezzo per conoscere il cuore del suo simile e comprendere se egli è un vero suo compatriota, oppure amico vero e vero parente. Quale è questo mezzo? Dove si trova? Nel prossimo stesso e in noi. Nelle azioni e nelle parole di lui e nel retto giudizio nostro.

Quando nelle parole del prossimo, nelle sue azioni, o nelle azioni che vorrebbe da noi, noi sentiamo, col nostro retto giudizio, che non c’è del bene, allora possiamo dire: “Costui non ha cuore buono e ne devo diffidare”. Trattarlo con carità, perché è un infelice della infelicità più grave, quella dello spirito malato, ma non seguirlo nelle sue azioni, non accettare le sue parole per vere e sagge e, tanto meno, seguire i suoi consigli. Non vi rovini l’orgoglioso pensiero: “Io sono forte e il male degli altri non entra in me. Io sono giusto e, anche se ascolto gli ingiusti, giusto mi serbo”.

L’uomo è un abisso profondo, in cui sono tutti gli elementi del bene e del male. Aiutano a crescere e farsi re i primi, gli aiuti di Dio. Aiutano a svilupparsi e a regnare nocivi le passioni e le cattive amicizie. Tutti i germi del male e tutti gli aneliti al bene sono latenti nell’uomo per volere amoroso di Dio, per volere malvagio di Satana che suggestiona, che tenta, che aizza mentre Dio attira, conforta, ama. Tenta sedurre Satana, lavora a conquistare Dio. E non sempre vince Dio, perché la creatura è pesante finché non elegge l’amore a sua legge, ed essendo pesante scende ed appetisce più facilmente a ciò che è appagamento immediato e delle parti più basse dell’uomo.

Voi, per quello che dico sulla debolezza umana, potete capire quanto è necessario diffidare di se stessi e fare molta attenzione al prossimo nostro, per non unire il veleno di una coscienza impura a quello che già fermenta in noi. Quando si comprende che un amico è rovina del cuore, quando le sue parole turbano la coscienza, quando i suoi consigli danno scandalo, occorre saper lasciare l’amicizia che è dannosa. Persistendo, si finirebbe a perire nello spirito, perché si passerebbe ad azioni che allontanano Dio, che impediscono alla coscienza indurita di comprendere le ispirazioni di Dio. Se ogni uomo colpevole di gravi peccati potesse, volesse parlare, dicendo come giunse a quei peccati, si vedrebbe che alle origini ci fu sempre una cattiva amicizia…».

«È vero!», confessa sottovoce Samuele di Nazaret.

459.6

«Diffidate di coloro che, dopo avervi combattuto senza motivo, di colpo vi colmano di onori e di regali. Diffidate di coloro che lodano ogni vostra azione e sono uomini di tutte le lodi: ossia lodano il fannullone come buon lavoratore, l’adultero come marito fedele, il ladro come onesto, il violento come mite, il bugiardo come sincero, il cattivo fedele e il pessimo discepolo come modelli. Lo fanno per rovinarvi e servirsi della vostra rovina per i loro scopi astuti. Fuggite coloro che vi vogliono ubbriacare di lodi e promesse per farvi fare azioni che, se non foste ebbri, non accettereste di fare. E, quando avete giurato fedeltà ad uno, non trattate con i nemici di quello. Non possono che avvicinarvi per nuocere a colui che odiano e nuocere col vostro aiuto stesso.

Aprite gli occhi. Ho detto[3]: siate astuti come le serpi, oltreché semplici come colombe. Perché per trattare delle cose di spirito è santa la semplicità, ma per vivere nel mondo senza nuocere a se stessi e agli amici ci vuole astuzia che sa scoprire le astuzie di chi odia i santi. Il mondo è un serpaio. Sappiate conoscere il mondo e i suoi sistemi. E poi, stando come colombe, non fra il fango dove stanno le serpi, ma nel riparo alto sulla rupe, abbiate il cuore semplice dei figli di Dio. E pregate, pregate perché in verità vi dico che il gran Serpente sibila intorno a voi, e che siete in gran pericolo, e chi non vigilerà perirà.

459.7

Sì. Fra i discepoli ci sarà chi perisce, con giubilo grande di Satana e infinito dolore del Cristo».

«Chi mai, Signore? Forse uno che non è dei nostri, un proselite, uno… non di Palestina, uno…».

«Non cercate. Non è forse detto[4] che l’abominazione entrerà, come già è entrata, nel luogo santo? Ora, se si può peccare anche presso il Santo, non potrà peccare alcuno che sia galileo o giudeo fra i miei seguaci? Vegliate, vegliate, amici miei. Vigilate voi stessi e gli altri, vigilate ciò che vi dicono gli altri e ciò che vi dice la vostra coscienza. E se da soli non avete luce a vedere, venite a Me. Io sono la Luce».

Pietro armeggia e sussurra dietro la schiena di Giovanni, che fa cenno di no, di no. Gesù gira lo sguardo, vede… Pietro si dà un contegno e mostra di allontanarsi. Gesù si alza, sorride lievemente… Poi intona la preghiera, benedice, congeda. E resta solo a pregare ancora.


Notes

  1. du même endroit : c’est nous qui rectifions. Par distraction probablement, Maria Valtorta avait écrit : contemporain et du même âge. A l’intérieur de la couverture du quatrième cahier autographe, qui comprend les chapitres 453 à 459, elle a noté : Je vous prie de m’excuser si ce cahier est particulièrement mal écrit. Ce sont des épisodes que j’ai vus alors que j’étais entre la vie et la mort après ce funeste 2 juillet 1946… Je l’ai écrit couchée, avec une forte fièvre… et d’atroces douleurs… Cela explique aussi l’indécision que nous avons signalée en note en 457.2. La raison du funeste 2 juillet 1946 se trouve en 454.8. D’autres malaises de l’écrivain sont attestés en 54.9, 113.1, 131.6, 154.9, 165.11, 215.7 (en note), 227.1, 230.1, 361.1, 402.1, 456.1 (passage entre parenthèses), 487.2 (en note), 515.6 (dernières lignes), 574.4 (en note), 590.4, 634.18. La différente manière de recevoir les “ visions ” et les “ dictées ” est expliquée en 3.1, 21.7, 361.1.
  2. il est écrit : en Si 8, 18-19.
  3. J’ai dit, en 265.7.
  4. N’est-il donc pas écrit, en Dn 9, 27 ; 11, 31 ; 12, 11.

Note

  1. compaesano, invece di coetaneo, è correzione nostra. Solo per distrazione MV può avere scritto: mio coetaneo e di uguale età. Sull’interno di copertina del quaderno autografo, comprendente i capitoli da 453 a 459, MV ha scritto: Prego scusare se questo quaderno è particolarmente scritto male. Sono episodi visti mentre ero fra morte e vita dopo l’infausto 2 luglio 1946… L’ho scritto stando stesa e con febbri altissime oltre… dolori altissimi… Ciò giustifica anche l’indecisione che abbiamo segnalato in nota a 457.2. La ragione dell’infausto 2 luglio 1946 è in 454.8. Altri disagi della scrittrice sono attestati in: 54.9 - 113.1 - 131.6 - 154.9 - 165.11 - 215.7 (in nota) - 227.1 - 230.1 - 361.1 - 402.1 - 456.1 (brano tra parentesi) - 487.2 (in nota) - 515.6 (ultime righe) - 574.4 (in nota) - 590.4 - 634.18. Il diverso modo di recepire le “visioni” e i “dettati” è spiegato in 3.1, 21.7, 361.1.
  2. È detto, in: Siracide 8, 18-19.
  3. Ho detto, in 265.7.
  4. detto, in: Daniele 9, 27; 11, 31; 12, 11.