The Writings of Maria Valtorta

589. De Béthanie à Jérusalem, Jésus prépare

589. From Bethany to Jerusalem, preparing

589.1

Jésus chemine parmi des vergers et des oliviers en fleurs. Même les feuilles argentées des oliviers ressemblent à des fleurs, ainsi couvertes de gouttelettes de rosée qui brillent sous le premier rayon de l’aurore et qu’une légère brise parfumée fait remuer. Chaque frondaison est un travail d’orfèvre, et l’œil en admire la beauté. Les amandiers, déjà couverts de leurs feuilles vertes, contrastent avec les masses blanc rosé des autres arbres fruitiers ; dessous, les vignes révèlent les découpures de leurs premières feuilles, si claires et soyeuses qu’on croirait voir un éclat d’émeraude très fine ou un lambeau de soie précieuse. En haut, un ciel de turquoise foncée, uni, serein, solennel. Partout, des chants d’oiseaux et des parfums de fleurs. Un air frais restaure les forces et réjouit. C’est vraiment la gaieté d’avril qui sourit partout.

589.2

Jésus marche au milieu de ses douze apôtres. Il dit :

« J’ai envoyé les femmes en avant, car c’est à vous seuls que je veux parler. Dans les premiers temps que j’étais avec vous, j’ai dit à ceux qui étaient avec moi : “ Ne troublez pas ma Mère en lui racontant les mauvaises actions commises contre moi. ” Elles paraissaient bien graves, à l’époque… Maintenant, Jean, Simon et Judas, qui avez été tous les trois témoins de celles qui ont été au commencement de la chaîne par laquelle le Fils de l’homme sera conduit à la mort, vous vous rendez bien compte que ce n’étaient que grains de sable en comparaison des blocs de rochers que sont les actions actuelles. Mais à ce moment-là, ni vous, ni ma Mère, ni moi, n’étions préparés à la méchanceté humaine. Dans le bien comme dans le mal, l’homme n’atteint pas le sommet d’un coup. Il s’élève ou s’abaisse par degrés, et de même dans la douleur. Vous qui êtes bons, vous vous êtes élevés dans le bien et vous pouvez constater, sans être aussi scandalisés que vous l’auriez été au début, à quel point de perversion peut tomber l’homme qui se voue au satanisme ; de même, ma Mère et moi, nous pouvons supporter sans en mourir toute la douleur qui nous est causée par l’homme. Nous avons tous fortifié notre âme, que ce soit dans le bien, dans le mal, ou dans la douleur. Pourtant, nous n’en avons pas encore atteint l’apogée… Ah ! si vous saviez quel est cet apogée et comme est élevé le comble du bien, du mal, de la douleur ! Mais je vous réitère ma demande d’alors : ne répétez pas à ma Mère ce que le Fils de l’homme va vous dire. Elle en souffrirait trop. Celui qui doit être mis à mort boit le breuvage qu’on lui donne par pitié pour l’étourdir, et qui lui permettra d’attendre l’heure du supplice sans frémir à chaque instant. Votre silence servira de breuvage de pitié pour elle, la Mère du Rédempteur !

589.3

Maintenant, pour que rien ne reste obscur pour vous, je veux vous révéler le sens des prophéties[1]. Et je vous demande de rester avec moi, beaucoup, beaucoup. Dans la journée, j’appartiendrai à tout le monde. La nuit, je vous prie d’être avec moi, car je veux être avec vous. J’ai besoin de ne pas me sentir seul… »

Jésus est si triste que les apôtres s’en rendent compte. Angoissés, ils se serrent autour de lui. Même Judas sait se presser contre le Maître, comme s’il était le plus affectueux des disciples.

Jésus les caresse, et il poursuit :

« A cette heure qui m’est encore donnée, je désire parachever en vous la connaissance du Christ. Au commencement, avec Jean, Simon et Judas, j’ai fait connaître la vérité des prophéties sur ma naissance. Les prophéties m’ont décrit, comme le meilleur peintre ne saurait le faire, de mon aurore à mon crépuscule. Ces deux moments de l’aurore et du crépuscule sont même les deux passages les plus mis en lumière par les prophètes. Or le Christ descendu du Ciel, le Juste que les nuées ont fait pleuvoir sur la terre, le Germe sublime, est sur le point d’être mis à mort, brisé comme un cèdre par la foudre. Alors, parlons de sa mort. Ne soupirez pas, ne hochez pas la tête. Ne murmurez pas dans votre cœur, ne maudissez pas les hommes. Cela ne sert à rien.

589.4

Nous montons à Jérusalem. La Pâque est désormais proche.

“ Ce mois sera pour vous le premier mois de l’année. ”

Ce mois sera pour le monde le commencement d’un temps nouveau. Il ne cessera jamais. A certaines reprises, l’homme cherchera vainement à en instituer de nouveaux. Mais ceux qui voudront créer une ère nouvelle, à laquelle il donneront leur nom d’idole, seront foudroyés et frappés. Il n’y a qu’un Dieu au Ciel et un Messie sur la terre : le Fils de Dieu, Jésus de Nazareth. Puisqu’il donne tout de lui-même, il peut tout vouloir et mettre son sceau royal, non pas sur ce qui est chair et boue, mais sur ce qui est temps et esprit.

589.5

“ Le dix de ce mois, que chacun prenne un agneau par famille et par maison. Et si la maison est trop peu nombreuse pour consommer l’agneau, on s’associera avec son voisin le plus proche. ” Car le sacrifice et l’hostie doivent être complets et consommés. Il ne doit pas en rester une miette, et il n’en restera pas. Ceux qui vont se repaître de l’Agneau seront trop nombreux pour qu’on puisse les compter, ce sera pour un banquet sans limite de temps, et il n’est pas besoin de feu pour consumer les restes parce qu’il n’y en aura pas. Les parties qui seront offertes et seront repoussées par la haine seront consumées par le feu même de la victime, par son amour.

Je vous aime, ô hommes. Vous, mes douze amis que j’ai moi-même choisis, vous en qui sont les douze tribus d’Israël et les treize veines de l’humanité. J’ai tout réuni en vous, et en vous je vois tout rassemblé… Tout. »

Judas demande :

« Mais dans les veines du corps d’Adam, il y a aussi celle de Caïn. Aucun de nous n’a levé la main sur son compagnon. Abel, où se trouve-t-il donc ? »

« Tu l’as dit. Dans les veines du corps d’Adam, il y a aussi celle de Caïn. Et Abel, c’est moi, le doux Abel pasteur des troupeaux, agréable au Seigneur parce qu’il offrait ses prémices et ce qui était sans imperfection, et se mettait lui-même au nombre de ses offrandes. Je vous aime, ô hommes. Même si vous ne m’aimez pas, moi, je vous aime. L’amour accélère et achève le travail des sacrificateurs.

589.6

“ L’agneau sera sans défaut, mâle, âgé d’un an. ” Le temps n’existe pas pour l’Agneau de Dieu : lui, il est. Il est pareil, au dernier jour, comme au premier de cette terre. Celui qui est comme le Père ne connaît pas de vieillissement dans sa nature divine. Et sa personne ne connaît qu’un seul vieillissement, qu’une seule lassitude : celle de la déception d’être venu en vain pour un trop grand nombre.

Quand vous saurez comment j’ai été mis à mort — et les yeux qui verront leur Seigneur changé en lépreux couvert de plaies, sont maintenant pleins de larmes à côté de moi, et ne voient plus cette riante colline, tant les larmes les aveuglent de leur liquide visière —, dites simplement : “ Ce n’est pas de cela qu’il est mort, mais d’avoir été repoussé par trop d’humanité, méconnu de ceux qui lui étaient les plus chers. ”

Mais si le Fils de Dieu diffère de l’agneau du rite en ce sens qu’il n’est pas question de temps pour lui, il lui est semblable en ce qu’il est un mâle consacré au Seigneur, et sans défaut. Oui. C’est en vain que les bourreaux, ceux qui me tueront par les armes, par leur volonté ou par leur trahison, voudront se justifier en disant : “ Il était coupable ”. Aucune personne sincère ne peut m’accuser de péché. Le pouvez-vous ?

Nous sommes en face de la mort. Moi, je le suis. D’autres encore le sont. Qui ? Tu veux le savoir, Pierre ? Tous. La mort avance heure après heure et saisit celui qui s’y attend le moins. Mais même ceux qui ont encore une longue vie à tisser, sont heure après heure face à la mort, parce que le temps est un éclair comparé à l’éternité, et qu’au moment de la mort, même la plus longue vie se réduit à rien ; alors les actes des nombreuses décennies passées, depuis celles du premier âge, reviennent en foule pour dire : “ Voilà : hier, tu faisais telle chose. ” Hier ! C’est toujours hier, quand on meurt ! L’honneur ou l’or que la créature désirait si ardemment n’est toujours que de la poussière ! Le fruit dont on était fou perd toute saveur ! La femme ? L’argent ? Le pouvoir ? La science ? Que reste-t-il ? Rien ! Rien que la conscience et le jugement de Dieu devant qui se présente l’âme, pauvre, dénuée des protections et des richesses humaines, et chargée seulement de ses actes.

589.7

“ On prendra de son sang et on en mettra sur les deux montants et le linteau des maisons ; à son passage, l’Ange ne frappera pas les maisons sur lesquelles se trouve la marque du sang. ” Prenez mon sang. Mettez-le, non sur les pierres mortes, mais sur votre cœur mort. C’est la nouvelle circoncision. Je me circoncis pour le monde entier. Je ne sacrifie pas l’inutile partie, mais je brise ma magnifique, saine, pure virilité, je la sacrifie complètement, et de mes membres mutilés, de mes veines ouvertes, je prends mon sang, et je trace sur l’humanité des anneaux de salut, des anneaux de noces éternelles avec Dieu qui est dans les Cieux, avec le Père qui attend. Et je dis : “ Maintenant, tu ne peux plus les repousser, car ce serait repousser ton propre sang. ”

“ Et Moïse dit : … trempez un bouquet d’hysope dans le sang et aspergez-en les montants. ” Le sang ne suffit-il donc pas ? Non. A mon sang, il faut joindre votre repentir. Sans le repentir, amer et salutaire, c’est inutilement que je serai mort pour vous.

Je vous ai commenté les premières paroles du Livre où il est question de l’Agneau Rédempteur. Mais il en est rempli. De même qu’à chaque nouveau lever de soleil, la floraison sur ces branches s’épaissit, ainsi, à mesure qu’une année succède une autre et que le temps de la Rédemption approche, la floraison se multiplie.

589.8

Et maintenant, c’est avec Zacharie que je vous dis, pour Jérusalem : “ Voici que ton Roi vient à toi, humble, monté sur une ânesse et un ânon. ” Il est pauvre, mais il dispersera les puissants qui oppriment l’homme. Il est doux, et pourtant son bras levé pour bénir vaincra le démon et la mort. “ Il annoncera la paix aux nations ”, parce qu’il en est le Roi. Crucifié, il étendra sa domination d’une mer à l’autre. “ Il ne crie pas, il ne brise pas, il n’éteint pas la mèche qui faiblit ”, celui qui n’est pas force mais faiblesse, celui qui mérite tous les reproches, et il fera justice selon la vérité. C’est ton Messie, ô cité de Sion, ton Messie, ô peuple du Seigneur, ton Messie, ô peuple de la terre.

“ Sans être triste ni violent ” : vous voyez comme je n’éprouve ni la tristesse irritée du vaincu, ni la rancune du pervers, mais seulement le sérieux d’un homme qui voit à quel point peut en venir la possession de Satan dans l’homme ; et vous voyez comment, alors que je peux réduire en cendres et disperser d’un seul mouvement de ma volonté, j’ai tendu les mains pendant trois ans pour inviter chacun à l’amour, sans arrêt. Et maintenant encore, mes mains se tendront et seront blessées ! “ Sans être triste ni violent, j’arriverai à établir mon Royaume, ” ce Royaume du Christ où se trouve le salut du monde.

Le Père, Seigneur éternel, me dit : “ Je t’ai appelé, je t’ai saisi par la main, j’ai fait de toi l’alliance des peuples, la lumière des nations. ” Et j’ai été lumière. Lumière pour ouvrir les yeux aux aveugles, parole pour donner la parole aux sourds, clé pour ouvrir les prisons souterraines de ceux qui étaient dans les ténèbres de l’erreur.

589.9

Or, moi qui suis tout cela, je vais mourir. J’entre dans l’obscurité de la mort. La mort, comprenez-vous ? Voilà que va s’accomplir ce qui a été annoncé en premier, je vous le dis avec le prophète. Quant aux autres prophéties, je vous en parlerai avant que le Démon ne nous sépare.

Voilà Sion, là-bas, au fond. Allez chercher l’ânesse et l’ânon. Dites à leur propriétaire : “ Le Rabbi Jésus en a besoin. ” Et prévenez ma Mère que je vais la rejoindre. Elle est là, sur le talus avec les Marie. Elle m’attend. C’est mon triomphe humain… Qu’il soit son triomphe. Nous sommes toujours unis. Oh ! combien unis !…

Quel est le cœur de hyène qui, d’un coup de griffes de sa patte, arrache le cœur du cœur maternel : moi, son Fils ? Un homme ? Non. Tout homme naît d’une femme, donc, que ce soit par instinct ou par réflexion morale, il ne peut frapper une mère parce qu’il pense à la sienne. Il ne s’agit donc pas d’un homme. Dans ce cas, qui est-ce ? Un démon. Mais un démon peut-il offenser la Victorieuse ? Pour l’offenser, il faudrait la toucher. Or Satan ne supporte pas la lumière virginale de la Rose de Dieu. Alors ? Quel est votre avis? Vous ne répondez pas ? Je vous le révèle donc. Le démon le plus rusé s’est uni à l’homme le plus corrompu et, tel le venin enfermé dans les crochets de la vipère, il s’est enfermé en cet homme qui, lui, peut approcher de la Femme et ainsi, traîtreusement, la mordre.

Maudit soit cet être hybride monstrueux qui est Satan et qui est homme ! Je le maudis ? Non. Ce mot n’appartient pas au vocabulaire du Rédempteur. Mais je répète à l’âme de cet hybride monstrueux ce que j’ai dit[2] à Jérusalem, cette monstrueuse cité de Dieu et de Satan : “ Ah ! si, en cette heure qui t’est encore donnée, tu savais venir au Sauveur ! ” Il n’est pas de plus grand amour que le mien ! Il n’est pas de plus grand pouvoir que le mien. Lorsque je dis : “ Je veux ”, le Père lui-même y consent. Or je ne sais prononcer que des paroles de pitié pour ceux qui sont tombés et qui, du fond de leur abîme, tendent les bras vers moi.

Ame du plus grand pécheur, ton Sauveur, au seuil de la mort, se penche sur ton abîme, et il t’invite à prendre sa main. Ma mort ne sera pas empêchée… Mais toi… toi… tu serais sauvé, toi, que j’aime encore, et l’âme de ton Ami ne frémirait pas d’horreur à la pensée que c’est à cause de son ami qu’il connaît l’horreur de la mort, de cette mort-là… »

Jésus, accablé, se tait…

589.10

Les apôtres discutent et se demandent :

« Mais de qui parle-t-il ? Qui est-ce ? »

Et Judas déclare, sans aucune honte de mentir :

« C’est sûrement l’un de ces faux jetons de pharisiens… Moi, je pense à Joseph ou Nicodème, ou bien à Kouza et Manahen… Tous sont avides de pouvoir et d’argent… Je sais qu’Hérode… Et je sais que le Sanhédrin… Il s’est vraiment trop fié à eux ! Vous voyez que, hier aussi, ils n’étaient pas présents ? ! Ils n’ont pas le courage de l’affronter… »

Jésus n’entend pas. Il est parti de l’avant rejoindre sa Mère, qui se trouve avec les Marie, Marthe et Suzanne. Il ne manque que Jeanne, femme de Kouza, dans le groupe des saintes femmes.

589.11

Quand vous composerez l’œuvre complète, vous placerez ici les parties que je vous donnerai et que je vous indiquerai.

589.1

Jesus is walking through orchards and olive-groves all in blossom. Even the silvery leaves of the olive-trees look like flowers, pearled as they are with dew, which shimmers in the first light of dawn as the leaves quiver in a gentle scented breeze. Each leafy branch seems the work of a goldsmith and one looks at them admiring their beauty. The almond-trees, which are all already covered with their green foliage, stand out from the white-rosy masses of the other fruit-trees, and under them the vines show their first tender indented leaves, so shiny and silky that they look like very thin scales of emerald or bits of precious silk. High above, the sky is like deep turquoise, clear, placid, solemn. Songs of birds and scents of flowers everywhere. The fresh air restores and makes people happy. The delight of April is really smiling everywhere.

589.2

Jesus is in the middle of His twelve apostles. And He speaks.

«I sent the women ahead because I want to speak to you alone. During the first days that I was with you I said to you, to those who were with Me: “Do not upset My Mother informing Her of the evil deeds against Her Son.” Those deeds seemed so serious… Now, you three witnesses of those deeds that were the beginning of the chain by which the Son of man was to be lead to death – you, John, you, Simon, and you, Judas of Kerioth – can clearly see that they were comparable with a grain of sand that falls from above, in comparison with the boulder, the boulders, as such are the present deeds. But then, you, My Mother and I were unprepared for human wickedness. In Good as in Evil man does not become supreme all of a sudden. But he rises or sinks by degrees. The same happens in sorrow. Now, you who are good, have risen in Good and you can realise, without being scandalised as you would have been then, to what point of perversion man can lower himself, when he becomes a demon, just as My Mother and I can bear all the grief coming from man, without dying because of it. We have strengthened our souls. All of us. In Good, in Evil or in Sorrow. And we have not yet reached the summit. We have not yet reached the summit… Oh! if you knew what and how high is the summit of Good, of Evil, of Sorrow! But I repeat to you the words that I spoke then.

Do not repeat to My Mother what the Son of man is about to tell you. She would be grieved too deeply. He who is about to be killed drinks the pitiful mixture that stuns him, enabling him to await the hour of torture, without having to tremble every moment. Your silence will be like the pitiful drink for Her, the Mother of the Redeemer!

589.3

Now I want to explain the meaning of the prophecies[1] to you, so that nothing may still be obscure to you. And I ask you to be very, very close to Me. During the day I shall belong to everybody. I beg you to be with Me at night, because I want to be with you. I need to feel that I am not alone…»

Jesus is very sad. The apostles notice it and are worried. They gather around Him. Judas also presses against the Master, as if he were the most affectionate of the disciples.

Jesus caresses them and continues: «In this hour that is still granted to Me, I want to complete the knowledge of the Christ in you. At the beginning I made John, Simon and Judas acquainted with the truth of the prophecies concerning My birth. The prophecies have depicted Me better than the greatest painter could possibly do, from the dawn of My life to its end. Nay, that dawn and end are just the two periods most clearly elucidated by the prophets. Now the Christ Who descended from Heaven, the Just One Whom the clouds rained on the Earth, the sublime Shoot, is about to be killed. Crushed like a citron-tree struck by a thunderbolt. So let us speak of His death. Do not sigh, do not shake your heads. Do not grumble in your hearts, do not curse men. It would serve no purpose.

589.4

We are going up to Jerusalem. Passover is now close at hand.

“This month will be for you the first month of the year”. This month will be for the world the beginning of a new era. It will never end. In vain now and again man will try to fix new ones. Those who want to establish a new era bearing their idolatrous names, will be struck by lightning. There is but one God in Heaven and one Messiah on the Earth: the Son of God, Jesus of Nazareth. As He gives His whole Self, He can desire everything, and He puts His royal seal not on what is flesh and filth, but on what is time and spirit.

589.5

“On the tenth day of this month each man must take a lamb, one for each family, one for each household. And if the number of people in the household is not sufficient to consume the whole lamb, a man must join his neighbour’s family, so that they may be able to consume the whole lamb”. Because the sacrifice and the victim must be complete and consumed. Not even a tiny bit of it must be left over. None will be left.

Too many are those who are about to feed on the lamb. A countless number, for a banquet with no time- limit, and no more fire is required to consume the remains, because there are no remains. Those parts that are offered and rejected by hatred will be consumed by the very fire of the Victim, by His love. I love you, men. You, my twelve friends, whom I chose personally, you in whom are the twelve tribes of Israel and the thirteen veins of Mankind. I have gathered everything in you and I see everything gathered in you… Everything.»

«But in the veins of Adam’s body there is also the vein of Cain. None of us has lifted his hand against his companion. So where is Abel?» asks the Iscariot.

«What you said is true. In the veins of Adam’s body there is also the vein of Cain. And I am the Abel, the meek Abel, the shepherd of flocks, pleasant to the Lord because he offered his early fruits and what was faultless, and himself before all his offerings. I love you, men. Even if you do not love Me, I love you. Love hastens and completes the work of the sacrificers.

589.6

“It must be a lamb without blemish, a male one year old”. There is no time for the Lamb of God. He is. The same on the last day as He was on the first day of this Earth.

He Who is like His Father does not know ageing in His divine nature. And His person knows only one old age and only one tiredness: the disappointment of having come in vain for too many. When you learn how I was killed – and the eyes that will see their Lord changed into a leper covered with sores are now shining with tears beside Me, and they can no longer see this pleasant hill because tears blind them with their liquid veil – you may say: “He did not die of that. He died because He had been unknown to His dearest ones and He had been rejected by too many men”. But if the Son of God has no time-limit, and thus differs from the lamb of the rite, He is equal to it because He is without blemish and a male sacred to the Lord. Yes. In vain the executioners, those who will kill Me with weapons, or with their will or their betrayal, will endeavour to excuse themselves saying: “He was guilty”. No one who is sincere can accuse Me of sin. Can you do so? We are facing death. I am. Others also are. Who? Do you want to know who, Peter? Everybody. Death advances hour by hour and snatches those who less expect it. But also those who still have a long life to live, are in front of death every moment, because time is a flash compared with eternity, and because at the hour of death even the longest life is reduced to nothing, and actions dozens and dozens of years old, even those of one’s early childhood, come back in crowds saying: “Well, you were doing this yesterday.” Yesterday! It is always yesterday when one is dying! And honours and gold for which men long so much are always dust! And the fruit after which one was mad loses all flavour! Women? Money? Power? Science? What is left? Nothing! Only one’s conscience and the judgement of God, before Whom goes the conscience, poor and stripped of human protection and wealth, and laden only with its actions.

589.7

“Some of the blood must be taken and put on the doorposts and lintel, and the Angel passing over will not strike the houses marked with the blood”. Take My blood. Do not put it on dead stones, but on dead hearts. It is the new circumcision. And I circumcise Myself on behalf of the whole world. I do not sacrifice the useless part, but I break off My magnificent, wholesome, pure virility, I sacrifice it completely, and I take My blood from My mutilated limbs and from the opened veins and I draw rings of salvation on Mankind, rings of eternal nuptials with God Who is in Heaven, with the Father Who is waiting, and I say: “See. Now You can no longer reject them, because You would reject Your blood”.

“And Moses said: ‘…and then dip a spray of hyssop in the blood and sprinkle the doorposts’”. So is the blood not sufficient? It is not. Your repentance is to be joined to My blood. Without bitter beneficial repentance, I shall have died for you in vain.

That is the first word in the Book about the Redeeming Lamb. But the Book is strewn with it. As at each new sunrise the blossoms become thicker and thicker on these branches, so, as a new year follows an old one and the time of Redemption draws near, then blossoming becomes more and more luxuriant.

589.8

And now with Zechariah I say to you, to you in Jerusalem: “Here is the King Who comes full of meekness riding on a donkey and colt. He is poor.” But He will disperse the mighty ones who oppress men. He is meek, and yet His arm raised to bless will defeat the demon and death. “He will announce peace, because He is the King of peace.” Although crucified, He will stretch His domination from sea to sea. “He Who does not shout, Who does not break, Who does not put out those who are not light but smoke, those who are not strength but weakness, those who deserve all reproach, He will do justice according to truth.” Your Messiah, o city of Zion, your Messiah, o people of the Lord, your Messiah, o people of the Earth.

“Without being sad or turbulent”, and you can see how there is not in Me the resentful sadness of the defeated, or the rancorous sorrow of the perverted, but only the seriousness of one who sees to what extent the possession of Satan in men can go, and you see how for three years I have incessantly stretched out My hands inviting everybody to love, and My hands will be stretched out again and they will be wounded, although I could reduce My enemies to ashes and disperse them with a simple act of My will! “Without being sad or turbulent I will be successful in establishing My Kingdom.” That Kingdom of Christ in which is the salvation of the world.

The Eternal Lord My Father says to Me: “I have called You, I have taken You by the hand, I have appointed You alliance between peoples and God, I have made You the light of the nations.” And I have been light. Light to open the eyes of the blind, word to give speech to the deaf, key to open the underground prisons of those who were in the darkness of error.

589.9

And now, I Who am all that, am going to my death. I will enter the darkness of death.

Death, do you understand?… The first things announced, are now being fulfilled, I also say with the prophet. I will tell you the rest before the Demon separates us.

There is Zion over there. Go and get the donkey and the colt. Say to the man: “Rabbi Jesus needs them.” And tell my Mother that I am about to arrive. She is up there, on that slope, with the Maries. She is waiting for Me. It is My human triumph… Let it be Her triumph. Always joined together. Oh! joined!…

And who is the heart of a hyena that with his claw tears the heart of a mother’s heart: Me, her Son? A man? No. Every man is born of a woman. And by instinct and moral consideration he cannot be pitiless towards a mother, because he thinks of “his own”. So it is not a man. Who, then? A demon. But can a demon offend the Victress? He must touch Her to offend Her. And Satan cannot bear the virginal light of the Rose of God. So? Whom do you say it is? Are you not speaking? Then I will tell you. The most cunning demon has blended with the most corrupt man, and like the poison enclosed in the teeth of an asp, the demon is closed in him who can approach the Woman and thus bite Her treacherously. Cursed be the hybrid monster that is Satan and is man! Shall I curse it? No. It is not the word of a Redeemer. Then I say to the soul of this hybrid monster what I said[2] to Jerusalem, the monstrous city of God and of Satan: “Oh, if in this hour still granted to you, you could come to the Saviour!” There is no love greater than Mine! Neither is there a greater power. Also My Father agrees if I say: “I want”, and I can speak but compassionate words for those who have fallen and stretch their arms towards Me from their abyss. O soul of the greatest sinner, your Saviour on the threshold of death bends over your abyss and invites you to take His hand. My death will not be avoided… But you… but you… would be saved, you whom I still love, and the soul of your Friend would not be horrified at the thought that He is aware of the horror of death and of such death through the deed of his friend…»

Jesus is silent… exhausted…

589.10

The apostles whisper to one another and they ask: «But who is He speaking of? Who is it?»

And Judas, lying shamelessly, says: «It is certainly one of the false Pharisees… I think it must be Joseph or Nicodemus, or Chuza and Manaen… Every man is anxious to save his life and his property… I know that Herod… And I know that the Sanhedrin. He trusted them too much! You know that even yesterday they were not present?! They haven’t the courage to face Him…»

Jesus does not hear him. He has gone ahead and has joined His Mother, Who is with the Maries and with Martha and Susanna. Only Johanna of Chuza is absent from the group of the pious women.


Notes

  1. prophéties. Les citations de Jésus de ce chapitre qui suivront sont tirées de Ex 12, 1-5 ; Za 9, 9-10 ; Is 42, 1-6.
  2. j’ai dit, en 590.8, dans une vision écrite à une date antérieure, mais qu’on trouvera en 590.4/9.

Notes

  1. prophecies. Quotations from Exodus 12,1-14.21-22; Isaiah 42,1-9; Zechariah 9,9-10 will follow.
  2. I said, in 590.8, a vision given on 30th July 1944, which will be part of the next chapter.