Los Escritos de Maria Valtorta

589. De Béthanie à Jérusalem, Jésus prépare

589. De Betania a Jerusalén, predisponiendo

589.1

Jésus chemine parmi des vergers et des oliviers en fleurs. Même les feuilles argentées des oliviers ressemblent à des fleurs, ainsi couvertes de gouttelettes de rosée qui brillent sous le premier rayon de l’aurore et qu’une légère brise parfumée fait remuer. Chaque frondaison est un travail d’orfèvre, et l’œil en admire la beauté. Les amandiers, déjà couverts de leurs feuilles vertes, contrastent avec les masses blanc rosé des autres arbres fruitiers ; dessous, les vignes révèlent les découpures de leurs premières feuilles, si claires et soyeuses qu’on croirait voir un éclat d’émeraude très fine ou un lambeau de soie précieuse. En haut, un ciel de turquoise foncée, uni, serein, solennel. Partout, des chants d’oiseaux et des parfums de fleurs. Un air frais restaure les forces et réjouit. C’est vraiment la gaieté d’avril qui sourit partout.

589.2

Jésus marche au milieu de ses douze apôtres. Il dit :

« J’ai envoyé les femmes en avant, car c’est à vous seuls que je veux parler. Dans les premiers temps que j’étais avec vous, j’ai dit à ceux qui étaient avec moi : “ Ne troublez pas ma Mère en lui racontant les mauvaises actions commises contre moi. ” Elles paraissaient bien graves, à l’époque… Maintenant, Jean, Simon et Judas, qui avez été tous les trois témoins de celles qui ont été au commencement de la chaîne par laquelle le Fils de l’homme sera conduit à la mort, vous vous rendez bien compte que ce n’étaient que grains de sable en comparaison des blocs de rochers que sont les actions actuelles. Mais à ce moment-là, ni vous, ni ma Mère, ni moi, n’étions préparés à la méchanceté humaine. Dans le bien comme dans le mal, l’homme n’atteint pas le sommet d’un coup. Il s’élève ou s’abaisse par degrés, et de même dans la douleur. Vous qui êtes bons, vous vous êtes élevés dans le bien et vous pouvez constater, sans être aussi scandalisés que vous l’auriez été au début, à quel point de perversion peut tomber l’homme qui se voue au satanisme ; de même, ma Mère et moi, nous pouvons supporter sans en mourir toute la douleur qui nous est causée par l’homme. Nous avons tous fortifié notre âme, que ce soit dans le bien, dans le mal, ou dans la douleur. Pourtant, nous n’en avons pas encore atteint l’apogée… Ah ! si vous saviez quel est cet apogée et comme est élevé le comble du bien, du mal, de la douleur ! Mais je vous réitère ma demande d’alors : ne répétez pas à ma Mère ce que le Fils de l’homme va vous dire. Elle en souffrirait trop. Celui qui doit être mis à mort boit le breuvage qu’on lui donne par pitié pour l’étourdir, et qui lui permettra d’attendre l’heure du supplice sans frémir à chaque instant. Votre silence servira de breuvage de pitié pour elle, la Mère du Rédempteur !

589.3

Maintenant, pour que rien ne reste obscur pour vous, je veux vous révéler le sens des prophéties[1]. Et je vous demande de rester avec moi, beaucoup, beaucoup. Dans la journée, j’appartiendrai à tout le monde. La nuit, je vous prie d’être avec moi, car je veux être avec vous. J’ai besoin de ne pas me sentir seul… »

Jésus est si triste que les apôtres s’en rendent compte. Angoissés, ils se serrent autour de lui. Même Judas sait se presser contre le Maître, comme s’il était le plus affectueux des disciples.

Jésus les caresse, et il poursuit :

« A cette heure qui m’est encore donnée, je désire parachever en vous la connaissance du Christ. Au commencement, avec Jean, Simon et Judas, j’ai fait connaître la vérité des prophéties sur ma naissance. Les prophéties m’ont décrit, comme le meilleur peintre ne saurait le faire, de mon aurore à mon crépuscule. Ces deux moments de l’aurore et du crépuscule sont même les deux passages les plus mis en lumière par les prophètes. Or le Christ descendu du Ciel, le Juste que les nuées ont fait pleuvoir sur la terre, le Germe sublime, est sur le point d’être mis à mort, brisé comme un cèdre par la foudre. Alors, parlons de sa mort. Ne soupirez pas, ne hochez pas la tête. Ne murmurez pas dans votre cœur, ne maudissez pas les hommes. Cela ne sert à rien.

589.4

Nous montons à Jérusalem. La Pâque est désormais proche.

“ Ce mois sera pour vous le premier mois de l’année. ”

Ce mois sera pour le monde le commencement d’un temps nouveau. Il ne cessera jamais. A certaines reprises, l’homme cherchera vainement à en instituer de nouveaux. Mais ceux qui voudront créer une ère nouvelle, à laquelle il donneront leur nom d’idole, seront foudroyés et frappés. Il n’y a qu’un Dieu au Ciel et un Messie sur la terre : le Fils de Dieu, Jésus de Nazareth. Puisqu’il donne tout de lui-même, il peut tout vouloir et mettre son sceau royal, non pas sur ce qui est chair et boue, mais sur ce qui est temps et esprit.

589.5

“ Le dix de ce mois, que chacun prenne un agneau par famille et par maison. Et si la maison est trop peu nombreuse pour consommer l’agneau, on s’associera avec son voisin le plus proche. ” Car le sacrifice et l’hostie doivent être complets et consommés. Il ne doit pas en rester une miette, et il n’en restera pas. Ceux qui vont se repaître de l’Agneau seront trop nombreux pour qu’on puisse les compter, ce sera pour un banquet sans limite de temps, et il n’est pas besoin de feu pour consumer les restes parce qu’il n’y en aura pas. Les parties qui seront offertes et seront repoussées par la haine seront consumées par le feu même de la victime, par son amour.

Je vous aime, ô hommes. Vous, mes douze amis que j’ai moi-même choisis, vous en qui sont les douze tribus d’Israël et les treize veines de l’humanité. J’ai tout réuni en vous, et en vous je vois tout rassemblé… Tout. »

Judas demande :

« Mais dans les veines du corps d’Adam, il y a aussi celle de Caïn. Aucun de nous n’a levé la main sur son compagnon. Abel, où se trouve-t-il donc ? »

« Tu l’as dit. Dans les veines du corps d’Adam, il y a aussi celle de Caïn. Et Abel, c’est moi, le doux Abel pasteur des troupeaux, agréable au Seigneur parce qu’il offrait ses prémices et ce qui était sans imperfection, et se mettait lui-même au nombre de ses offrandes. Je vous aime, ô hommes. Même si vous ne m’aimez pas, moi, je vous aime. L’amour accélère et achève le travail des sacrificateurs.

589.6

“ L’agneau sera sans défaut, mâle, âgé d’un an. ” Le temps n’existe pas pour l’Agneau de Dieu : lui, il est. Il est pareil, au dernier jour, comme au premier de cette terre. Celui qui est comme le Père ne connaît pas de vieillissement dans sa nature divine. Et sa personne ne connaît qu’un seul vieillissement, qu’une seule lassitude : celle de la déception d’être venu en vain pour un trop grand nombre.

Quand vous saurez comment j’ai été mis à mort — et les yeux qui verront leur Seigneur changé en lépreux couvert de plaies, sont maintenant pleins de larmes à côté de moi, et ne voient plus cette riante colline, tant les larmes les aveuglent de leur liquide visière —, dites simplement : “ Ce n’est pas de cela qu’il est mort, mais d’avoir été repoussé par trop d’humanité, méconnu de ceux qui lui étaient les plus chers. ”

Mais si le Fils de Dieu diffère de l’agneau du rite en ce sens qu’il n’est pas question de temps pour lui, il lui est semblable en ce qu’il est un mâle consacré au Seigneur, et sans défaut. Oui. C’est en vain que les bourreaux, ceux qui me tueront par les armes, par leur volonté ou par leur trahison, voudront se justifier en disant : “ Il était coupable ”. Aucune personne sincère ne peut m’accuser de péché. Le pouvez-vous ?

Nous sommes en face de la mort. Moi, je le suis. D’autres encore le sont. Qui ? Tu veux le savoir, Pierre ? Tous. La mort avance heure après heure et saisit celui qui s’y attend le moins. Mais même ceux qui ont encore une longue vie à tisser, sont heure après heure face à la mort, parce que le temps est un éclair comparé à l’éternité, et qu’au moment de la mort, même la plus longue vie se réduit à rien ; alors les actes des nombreuses décennies passées, depuis celles du premier âge, reviennent en foule pour dire : “ Voilà : hier, tu faisais telle chose. ” Hier ! C’est toujours hier, quand on meurt ! L’honneur ou l’or que la créature désirait si ardemment n’est toujours que de la poussière ! Le fruit dont on était fou perd toute saveur ! La femme ? L’argent ? Le pouvoir ? La science ? Que reste-t-il ? Rien ! Rien que la conscience et le jugement de Dieu devant qui se présente l’âme, pauvre, dénuée des protections et des richesses humaines, et chargée seulement de ses actes.

589.7

“ On prendra de son sang et on en mettra sur les deux montants et le linteau des maisons ; à son passage, l’Ange ne frappera pas les maisons sur lesquelles se trouve la marque du sang. ” Prenez mon sang. Mettez-le, non sur les pierres mortes, mais sur votre cœur mort. C’est la nouvelle circoncision. Je me circoncis pour le monde entier. Je ne sacrifie pas l’inutile partie, mais je brise ma magnifique, saine, pure virilité, je la sacrifie complètement, et de mes membres mutilés, de mes veines ouvertes, je prends mon sang, et je trace sur l’humanité des anneaux de salut, des anneaux de noces éternelles avec Dieu qui est dans les Cieux, avec le Père qui attend. Et je dis : “ Maintenant, tu ne peux plus les repousser, car ce serait repousser ton propre sang. ”

“ Et Moïse dit : … trempez un bouquet d’hysope dans le sang et aspergez-en les montants. ” Le sang ne suffit-il donc pas ? Non. A mon sang, il faut joindre votre repentir. Sans le repentir, amer et salutaire, c’est inutilement que je serai mort pour vous.

Je vous ai commenté les premières paroles du Livre où il est question de l’Agneau Rédempteur. Mais il en est rempli. De même qu’à chaque nouveau lever de soleil, la floraison sur ces branches s’épaissit, ainsi, à mesure qu’une année succède une autre et que le temps de la Rédemption approche, la floraison se multiplie.

589.8

Et maintenant, c’est avec Zacharie que je vous dis, pour Jérusalem : “ Voici que ton Roi vient à toi, humble, monté sur une ânesse et un ânon. ” Il est pauvre, mais il dispersera les puissants qui oppriment l’homme. Il est doux, et pourtant son bras levé pour bénir vaincra le démon et la mort. “ Il annoncera la paix aux nations ”, parce qu’il en est le Roi. Crucifié, il étendra sa domination d’une mer à l’autre. “ Il ne crie pas, il ne brise pas, il n’éteint pas la mèche qui faiblit ”, celui qui n’est pas force mais faiblesse, celui qui mérite tous les reproches, et il fera justice selon la vérité. C’est ton Messie, ô cité de Sion, ton Messie, ô peuple du Seigneur, ton Messie, ô peuple de la terre.

“ Sans être triste ni violent ” : vous voyez comme je n’éprouve ni la tristesse irritée du vaincu, ni la rancune du pervers, mais seulement le sérieux d’un homme qui voit à quel point peut en venir la possession de Satan dans l’homme ; et vous voyez comment, alors que je peux réduire en cendres et disperser d’un seul mouvement de ma volonté, j’ai tendu les mains pendant trois ans pour inviter chacun à l’amour, sans arrêt. Et maintenant encore, mes mains se tendront et seront blessées ! “ Sans être triste ni violent, j’arriverai à établir mon Royaume, ” ce Royaume du Christ où se trouve le salut du monde.

Le Père, Seigneur éternel, me dit : “ Je t’ai appelé, je t’ai saisi par la main, j’ai fait de toi l’alliance des peuples, la lumière des nations. ” Et j’ai été lumière. Lumière pour ouvrir les yeux aux aveugles, parole pour donner la parole aux sourds, clé pour ouvrir les prisons souterraines de ceux qui étaient dans les ténèbres de l’erreur.

589.9

Or, moi qui suis tout cela, je vais mourir. J’entre dans l’obscurité de la mort. La mort, comprenez-vous ? Voilà que va s’accomplir ce qui a été annoncé en premier, je vous le dis avec le prophète. Quant aux autres prophéties, je vous en parlerai avant que le Démon ne nous sépare.

Voilà Sion, là-bas, au fond. Allez chercher l’ânesse et l’ânon. Dites à leur propriétaire : “ Le Rabbi Jésus en a besoin. ” Et prévenez ma Mère que je vais la rejoindre. Elle est là, sur le talus avec les Marie. Elle m’attend. C’est mon triomphe humain… Qu’il soit son triomphe. Nous sommes toujours unis. Oh ! combien unis !…

Quel est le cœur de hyène qui, d’un coup de griffes de sa patte, arrache le cœur du cœur maternel : moi, son Fils ? Un homme ? Non. Tout homme naît d’une femme, donc, que ce soit par instinct ou par réflexion morale, il ne peut frapper une mère parce qu’il pense à la sienne. Il ne s’agit donc pas d’un homme. Dans ce cas, qui est-ce ? Un démon. Mais un démon peut-il offenser la Victorieuse ? Pour l’offenser, il faudrait la toucher. Or Satan ne supporte pas la lumière virginale de la Rose de Dieu. Alors ? Quel est votre avis? Vous ne répondez pas ? Je vous le révèle donc. Le démon le plus rusé s’est uni à l’homme le plus corrompu et, tel le venin enfermé dans les crochets de la vipère, il s’est enfermé en cet homme qui, lui, peut approcher de la Femme et ainsi, traîtreusement, la mordre.

Maudit soit cet être hybride monstrueux qui est Satan et qui est homme ! Je le maudis ? Non. Ce mot n’appartient pas au vocabulaire du Rédempteur. Mais je répète à l’âme de cet hybride monstrueux ce que j’ai dit[2] à Jérusalem, cette monstrueuse cité de Dieu et de Satan : “ Ah ! si, en cette heure qui t’est encore donnée, tu savais venir au Sauveur ! ” Il n’est pas de plus grand amour que le mien ! Il n’est pas de plus grand pouvoir que le mien. Lorsque je dis : “ Je veux ”, le Père lui-même y consent. Or je ne sais prononcer que des paroles de pitié pour ceux qui sont tombés et qui, du fond de leur abîme, tendent les bras vers moi.

Ame du plus grand pécheur, ton Sauveur, au seuil de la mort, se penche sur ton abîme, et il t’invite à prendre sa main. Ma mort ne sera pas empêchée… Mais toi… toi… tu serais sauvé, toi, que j’aime encore, et l’âme de ton Ami ne frémirait pas d’horreur à la pensée que c’est à cause de son ami qu’il connaît l’horreur de la mort, de cette mort-là… »

Jésus, accablé, se tait…

589.10

Les apôtres discutent et se demandent :

« Mais de qui parle-t-il ? Qui est-ce ? »

Et Judas déclare, sans aucune honte de mentir :

« C’est sûrement l’un de ces faux jetons de pharisiens… Moi, je pense à Joseph ou Nicodème, ou bien à Kouza et Manahen… Tous sont avides de pouvoir et d’argent… Je sais qu’Hérode… Et je sais que le Sanhédrin… Il s’est vraiment trop fié à eux ! Vous voyez que, hier aussi, ils n’étaient pas présents ? ! Ils n’ont pas le courage de l’affronter… »

Jésus n’entend pas. Il est parti de l’avant rejoindre sa Mère, qui se trouve avec les Marie, Marthe et Suzanne. Il ne manque que Jeanne, femme de Kouza, dans le groupe des saintes femmes.

589.11

Quand vous composerez l’œuvre complète, vous placerez ici les parties que je vous donnerai et que je vous indiquerai.

589.1

Jesús camina entre pomares y olivares plenamente florecidos. Hasta las plateadas hojas de los olivos, aljofaradas de rocío, que brillan heridas por el primer rayo de la aurora y movidas por un ligero viento perfumado, parecen flores. Las frondas de cada uno de los árboles son un trabajo de orfebre. El ojo mira maravillado su belleza. Los almendros, ya todos vestidos de su verdura, sobresalen de entre las masas blanco-rosadas de los otros árboles frutales, y, abajo, las vides muestran los festones de las primeras hojas tiernas, tan brillantes y sedosas que parecen una escama delgadísima de esmeralda o un jirón de seda preciosa. Arriba, un cielo de un color turquesa obscura, uniforme, plácido, solemne. Por todas partes, cantos de pájaros y perfumes de flores. Un aire fresco entona y alegra. Verdaderamente la alegría abrileña sonríe por todas partes.

589.2

Jesús está en medio de sus apóstoles. Los doce. Y está hablando:

«He dicho a las mujeres que se adelanten porque quiero hablaros a vosotros solos. Al principio os dije a los que estabais conmigo: “No inquietéis a mi Madre hablándole de malas acciones contra su Hijo”. Aquéllas parecían acciones muy graves… Ahora vosotros tres, testigos de las que supusieron el comienzo de la cadena con que será conducido a la muerte el Hijo del hombre —tú, Juan, tú, Simón, y tú, Judas de Keriot—, bien podéis ver que aquéllas eran comparables a un granito de arena que cae de arriba, respecto a la roca, a las rocas, que son las acciones de ahora. Pero entonces ni vosotros, ni Yo ni mi Madre, estábamos preparados en orden a la maldad humana. Mirad: tanto en el bien como en el mal el hombre no alcanza de improviso el máximo, sino que sube, o se hunde, por grados. Y lo mismo en el dolor. Ahora, vosotros los buenos, habéis subido en el bien y podéis constatar —sin el escándalo que antes habríais sufrido— hasta qué punto de perversión puede bajar el hombre que se hace demonio, de la misma forma que Yo y mi Madre podemos soportar, sin morir por ello, todo el dolor que viene del hombre. Hemos robustecido nuestra alma. Todos. En el Bien, en el Mal o en el Dolor. Y todavía no hemos tocado la cima. Todavía no hemos tocado la cima… ¡Oh, si supierais cuál es la cima del Bien, del Mal, del Dolor, y lo altas que son! Pero os repito las palabras de entonces. No refiráis a mi Madre lo que el Hijo del hombre va a deciros ahora. Le causaría demasiado dolor. Los que están para ser ejecutados beben el compasivo preparado que aturde para poder esperar, sin trepidar en todo instante, la hora del suplicio… ¡Vuestro silencio será como el preparado compasivo para Ella, Madre del Redentor!

589.3

Ahora Yo quiero, para que nada os quede obscuro, abriros el sentido de las profecías[1]. Y os pido que estéis conmigo, mucho, mucho. Durante el día seré de todos. Por la noche os ruego que estéis conmigo porque Yo quiero estar con vosotros. Tengo necesidad de no sentirme solo…».

Jesús está tristísimo. Los apóstoles lo ven y están angustiados. Se arriman alrededor de Él. También Judas sabe arrimarse al Maestro como si fuera el más afectuose de los discípulos. Jesús los acaricia y prosigue:

«Quiero, en esta hora que todavía se me concede, ultimar el conocimiento del Cristo en vosotros. Al principio, con Juan, Simón y Judas, di a conocer la verdad de las profecías sobre mi nacimiento. Las profecías me han pintado, como no hubiera podido hacerlo el más excelso pintor, desde mi alba hasta mi ocaso. Es más, el alba y el ocaso son las dos fases más ilustradas por los profetas. Ahora el Cristo bajado del Cielo, el Justo que las nubes han dejado llover sobre la Tierra, el Retoño sublime, muy pronto va a ser muerto, quebrantado como un cedro por el rayo. Vamos a hablar, pues, de su muerte. No suspiréis, no menéis la cabeza. No murmuréis en vuestros corazones, no maldigáis a los hombres. No es de ningún provecho.

589.4

Subimos a Jerusalén. La Pascua ya está cercana.

“Este mes será para vosotros el primero de los meses del año”. Este mes será para el mundo el principio de un nuevo tiempo, que jamás cesará. Inútilmente, de tanto en tanto, el hombre tratará de introducir en él otros nuevos. Aquellos que quieran introducir un tiempo nuevo que lleve su nombre idolátrico serán fulminados y castigados. No hay más que un Dios en el Cielo y un Mesías en la Tierra: el Hijo de Dios: Jesús de Nazaret. Él, dando todo de sí, todo lo puede querer, y pone su regio sello no sobre aquello que es carne y fango, sino sobre lo que es tiempo y espíritu.

589.5

“El décimo día de este mes tomen todos un cordero por familia y casa. Y, si no basta el número de las personas de la casa para consumir el cordero, tome a su vecino con los suyos hasta poderlo consumir entero”. Porque el sacrificio y la víctima han de ser completos y deben ser consumidos. Ni una miga debe quedar de ellos. No quedará. Demasiados son los que van a nutrirse del cordero. Un número sin número, para un banquete sin límite de tiempo; y no es necesario nuevo fuego para consumir los restos porque no hay restos. Aquellas partes que serán ofrecidas pero que serán rechazadas por el odio serán consumidas por el fuego mismo de la víctima, por su amor.

Hombres, os amo. Vosotros, doce amigos míos elegidos por mí mismo, vosotros en quienes están las doce tribus de Israel y las trece venas de la Humanidad. Todo lo he reunido en vosotros y todo en vosotros veo reunido… Todo».

«Pero en las venas del cuerpo de Adán está también la de Caín. Ninguno de nosotros ha alzado la mano contra su compañero. ¿Dónde está entonces Abel?» pregunta Judas Iscariote.

«Tú lo has dicho. En las venas del cuerpo de Adán está también la de Caín. Y el Abel soy Yo. El dulce Abel pastor de rebaños, grato al Señor porque ofrecía sus primicias y lo que no tenía imperfección, y la primera de sus ofrendas: él mismo. Os amo, hombres. Aunque no me amáis, os amo. El amor acelera y cumple la obra de los sacrificadores.

589.6

“Que el cordero sea sin mancha, macho, de un año”. No hay tiempo para el cordero de Dios. Él es. Igual en el último día que como era en el primero de esta Tierra. Aquel que es como el Padre no conoce en su divina naturaleza envejecimiento. Y su Persona conoce una sola vejez, un solo cansancio: la desilusión de haber venido en vano para demasiados.

Cuando sepáis cómo fui matado —y los ojos que verán a su Señor convertido en leproso cubierto de llagas ahora brillan de llanto a mi lado, y ya no ven esta risueña colina porque el llanto los ciega con su líquida visera— decid, sí, decid: “No de esto murió, sino de haber sido ignorado por aquellos a quienes más quería y de haber sido rechazado por demasiada humanidad”.

Pero si no tiene tiempo el Hijo de Dios y, por tanto, difiere del cordero del rito, es como él por carecer de mancha y ser varón consagrado al Señor. Sí. Inútilmente los verdugos, los que me maten con las armas, o con la voluntad, o con la traición, intentarán justificarse a sí mismos diciendo: “Era culpable”. Ninguno que sea sincero puede acusarme de pecado. ¿Podéis hacerlo vosotros?

Estamos frente a la muerte. Yo lo estoy. Otros también lo están. ¿Quiénes? ¿Quieres saber quiénes, Pedro? Todos. La muerte avanza hora a hora y aferra a quien menos se lo espera. Pero es que incluso aquellos que tienen todavía mucha vida que tejer, hora a hora están frente a la muerte, pues que el tiempo es un relámpago respecto a la eternidad y en la hora de la muerte hasta la vida más larga se reduce a nada, y las acciones de lejanos decenios, hasta los de la primera edad, vuelven en masa para decir: “Mira: ayer hacías esto”. ¡Ayer! ¡Siempre es ayer cuando uno se muere! ¡Y siempre es polvo el honor y el oro que tanto anheló la criatura! ¡Pierde todo sabor el fruto por el que se perdió el juicio! ¿La mujer? ¿La bolsa? ¿El poder? ¿La ciencia? ¿Qué queda? ¡Nada! Sólo la conciencia y el juicio de Dios, juicio al que la conciencia va pobre de riquezas, desnuda de humanas protecciones, cargada sólo de sus obras.

589.7

“Tomen su sangre y tiñan con ella jambas y arquitrabe y el Ángel no arremeterá, a su paso, contra las casas en que esté el signo de la sangre”. Tomad mi Sangre. Ponedla, no en las piedras muertas, sino en el corazón muerto. Es la nueva circuncisión. Y Yo me circuncido por todo el mundo. No sacrifico la parte inútil, sino que quebranto mi magnífica, sana, pura virilidad, completamente la sacrifico, y de los miembros mutilados, de las venas abiertas, tomo mi Sangre, y trazo sobre la Humanidad anillos de salvación, anillos de eternos desposorios con el Dios que está en los Cielos, con el Padre que espera, y digo: “Mira, ahora no puedes rechazarlos porque rechazarías tu Sangre”.

“Y Moisés dijo: ‘… y luego sumergid un manojo de hisopo en la sangre y asperjad con sangre las jambas’”. ¿No basta entonces la sangre? No basta. A mi sangre debe unirse vuestro arrepentimiento. Sin el arrepentimiento, amargo y saludable, inútilmente Yo para vosotros moriré.

Ésta es la primera palabra que en el Libro habla del Cordero redentor. Pero están presentes estas palabras en todo el Libro. De la misma manera que, con cada vez que el Sol nace, más espeso se hace el florecimiento en estas ramas, así, a medida que un año va sucediendo al otro y se aproxima el tiempo de la Redención, el florecimiento de palabras se hace más tupido.

589.8

Y ahora Yo, con Zacarías, os digo, a vosotros por Jerusalén: “Ved al Rey que viene lleno de mansedumbre cabalgando una asna y un pollino. Él es pobre”. Pero disperderà a los poderosos que oprimen al hombre. Es manso, y, no obstante, su brazo alzado para bendecir vencerá sobre el demonio y la muerte. “Él anunciará la paz, porque es el Rey de la paz”. Estando clavado, extenderá su dominio de mar a mar. “Él, que no grita, que no quebranta, que no extingue al que no es luz sino humo, al que no es fuerza sino debilidad, al que merece toda reprensión, Él, hará justicia según la verdad”. Tu Mesías, oh ciudad de Sión, tu Mesías, oh pueblo del Señor, tu Mesías, oh pueblo de la Tierra.

“Sin tristeza y sin mostrarse turbulento”. Y vosotros veis que no tengo la tristeza apesadumbrada del vencido, ni la rencorosa del perverso, sino solamente la seriedad de quien ve hasta qué punto puede llegar la posesión de Satanás en el hombre; y veis cómo, pudiendo reducir a cenizas y desbaratar con una sola pulsación de mi voluntad, he tendido las manos como invitación de amor, a todos, sin descanso. ¡Y otra vez las alargaré, y serán heridas! “Sin tristeza ni turbulencia, conseguiré establecer mi Reino”. Ese Reino de Cristo en que reside la salvación del mundo.

Me dice el Padre, Señor eterno: “Te he llamado, te he tomado de la mano, te he establecido como alianza entre los pueblos y Dios, te he hecho luz de las naciones”. Y Luz he sido. Luz para abrir los ojos a los ciegos, palabra para dar el habla a los sordos, llave para abrir las mazmorras subterráneas de los que estaban en las tinieblas del error.

589.9

Y ahora, Yo que soy todo esto, voy a la muerte. Entro en la obscuridad de la muerte. La muerte, ¿comprendéis?… Estas primeras cosas anunciadas, que se están cumpliendo, las digo Yo también con el profeta; las otras os las diré antes de que nos separe el Demonio.

Allí en el fondo está Sión. Id por el asna y el pollino. Decidle al hombre: “Son necesarios para el Rabí Jesús. Y decid a mi Madre que estoy llegando. Ella está allá, en aquel rellano, con las Marías; me está esperando. Es mi triunfo humano… Que sea también su triunfo. Unidos siempre. ¡Oh, unidos!…

¿Y quién es ese corazón de hiena que con un golpe de su pata armada de uñas separa el corazón del corazón materno: a mí, a su Hijo? ¿Un hombre? No. Todo hombre nace de una mujer. Por reflejo instintivo y por reflejo moral, no puede arremeter contra una madre porque piensa en la “suya”. Un hombre, pues, no es. ¿Quién, entonces? Un demonio. ¿Pero puede un demonio agredir a la Vencedora? Para agredirla debe tocarla. Y Satanás no soporta la luz virginal de la Rosa de Dios. ¿Y entonces? ¿Quién creéis que es? ¿No habláis? Yo entonces lo digo. El demonio más astuto se ha fundido con el hombre más degenerado y, como el veneno en los dientes del áspid, así está cerrado dentro de él, que puede acercarse a la Mujer, y así, proditoriamente, morderla.

¡Maldito sea el híbrido monstruo que es Satanás y que es hombre! ¿Le maldigo? No. No es propia del Redentor esta palabra. Entonces digo al alma de este híbrido monstruo lo que dije a Jerusalén, monstruosa ciudad de Dios y de Satanás: “¡Oh, si en esta hora que todavía se te concede supieras venir a tu Salvador!”. ¡No hay amor mayor que el mío! Ni tampoco mayor poder. También el Padre consiente, si Yo digo: “Quiero”, y Yo no sé pronunciar sino palabras de piedad para los que han caído y me tienden los brazos desde su abismo.

Alma del mayor pecador, tu Salvador, ante el umbral de la muerte, se inclina hacia tu abismo y te invita a tomar su mano. No será impedida mi muerte… Pero tú… pero tú, a quien amo aún… te salvarías. Y el alma de tu Amigo no se estremecería de horror al pensar que por obra de su amigo conoce el horror del morir, y de este morir…».

Jesús calla… agobiado…

589.10

Los apóstoles hablan en voz baja y se preguntan: «¿Pero de quién habla? ¿Quién es?».

Y Judas, descarado en el mentir: «Sin duda es uno de los falsos fariseos… Yo creo que José o Nicodemo, o Cusa o Manahén… A todos les preocupan los primeros puestos y las riquezas… Sé que Herodes… Y sé que el Sanedrín. Él se ha fiado de ellos demasiado! ¡Fijaos como ayer tampoco estaban presentes! No tienen el valor de hacerle frente…».

Jesús no oye. Ha ido adelante y ha llegado donde su Madre, que está con las Marías y con Marta y Susana. Sólo falta Juana de Cusa en el grupo de las pías mujeres.

589.11

Cuando[2] hagáis la obra completa, aquí meteréis las otras partes que daré y que diré.


Notes

  1. prophéties. Les citations de Jésus de ce chapitre qui suivront sont tirées de Ex 12, 1-5 ; Za 9, 9-10 ; Is 42, 1-6.
  2. j’ai dit, en 590.8, dans une vision écrite à une date antérieure, mais qu’on trouvera en 590.4/9.

Notas

  1. profecías, tomadas de la Pascua mosaica (así lo anota MV a lápiz),es decir Éxodo 12, 1-14.21-22; y de: Isaías 42, 1-9; Zacarías 9, 9-10.
  2. Cuando, es una anotación, a lápiz, de MV en un cuaderno autógrafo.