Los Escritos de Maria Valtorta

101. Jésus interroge sa Mère au sujet de ses disciples.

101. Jesús pregunta a su Madre

101.1

Maintenant, deux heures environ après la description précédente, je vois la maison de Nazareth. Je reconnais la pièce de l’adieu[1] qui donne sur le petit jardin où tous les arbres sont couverts de feuilles.

Jésus est avec Marie, assis l’un près de l’autre sur le banc de pierre qui est contre la maison. On dirait que le souper a déjà eu lieu. Les autres – s’il y a encore quelqu’un, car je ne vois personne – se sont déjà retirés. La Mère et le Fils font réciproquement leurs délices d’une douce conversation.

La voix intérieure me dit que c’est l’une des premières fois que Jésus revient à Nazareth, après le baptême, le jeûne au désert et surtout la constitution du collège apostolique.

Il raconte à la Mère ses premières journées d’évangélisation, les premières conquêtes des cœurs.

Marie est suspendue aux lèvres de son Jésus. Elle est plus pâle, plus maigre, comme si elle avait souffert ces derniers temps. Sous ses yeux se sont creusés deux cernes, comme chez ceux qui ont beaucoup pleuré et réfléchi. Mais en ce moment, elle est heureuse et sourit. Elle sourit en caressant la main de son Jésus. Elle est heureuse de l’avoir là, de rester cœur à cœur avec lui, dans le silence de la nuit qui tombe.

Ce doit être l’été, car déjà le figuier a ses premiers fruits mûrs qui pendent jusqu’aux approches de la maison. Jésus en cueille quelques-uns en se mettant sur la pointe des pieds et il donne les plus beaux à sa Mère. Il les épluche avec soin et les offre, en retournant la peau qui forme une couronne, comme s’il s’agissait de boutons blancs rayés de rouge dans une corolle de pétales blancs à l’intérieur, violacés à l’extérieur. Il les présente sur la paume de la main et sourit en voyant sa Mère les goûter.

101.2

Puis il lui demande à brûle-pourpoint :

« Maman, tu as vu les disciples. Qu’en penses-tu ? »

Marie, qui allait porter à sa bouche la troisième figue, lève la tête, suspend son geste, tressaille, regarde Jésus.

« Qu’en penses-tu, maintenant que je te les ai tous montrés ? répète-t-il.

– Je crois qu’ils t’aiment et que tu pourras beaucoup obtenir d’eux. Jean… aime-le comme tu sais aimer. C’est un ange. Je suis tranquille à l’idée qu’il est avec toi. Pierre aussi… est bon. Plus dur parce que plus âgé, mais franc et convaincu. De même son frère. Ils t’aiment comme ils en sont capables, à présent. Plus tard, ils t’aimeront davantage. Même nos cousins, maintenant qu’ils sont convaincus, te seront fidèles. Mais l’homme de Kérioth… celui-là ne me plaît pas, mon Fils. Son regard n’est pas limpide, et son cœur encore moins. Il me fait peur.

– Il est tout à fait respectueux à ton égard.

– Il montre trop de respect. Avec toi aussi, il est parfaitement respectueux. Mais pour lui, tu n’es pas le Maître. Tu es le futur Roi, dont il espère tirer des avantages et du prestige. Il n’était rien, à peine plus que les autres à Kérioth. Il espère jouer un rôle important à ton côté, mais… ô Jésus ! Je ne veux pas manquer à la charité, mais je pense, même si je ne veux pas y penser, que dans le cas où tu le décevrais, il n’hésiterait pas à prendre ta place ou à tenter de le faire. Il est ambitieux, avide et vicieux. Il est fait pour être le courtisan d’un roi de la terre plutôt que ton apôtre, mon Fils. Il me fait peur ! »

Et la Mère regarde son Jésus de ses deux yeux effrayés dans son visage pâle.

101.3

Jésus soupire. Il réfléchit. Il regarde sa Mère. Il lui sourit pour l’encourager de nouveau :

« Lui aussi nous est nécessaire, Maman. Si ce n’était pas lui, ce serait un autre. Mon Collège doit représenter le monde, or, dans le monde, tous ne sont pas des anges et tous n’ont pas la trempe de Pierre et d’André. Si j’avais choisi toutes les perfections, comment les pauvres âmes malades oseraient-elles devenir mes disciples ? Je suis venu sauver ce qui était perdu, Maman. Jean est sauvé de lui-même. Mais combien ne le sont pas !

– Je n’ai pas peur de Lévi. Lui, il s’est racheté parce qu’il l’a voulu. Il a abandonné son péché en même temps que son comptoir de gabelou et il s’est fait une âme neuve pour venir avec toi. Mais ce n’est pas le cas de Judas. Au contraire, l’orgueil accapare toujours davantage son âme vieille et laide. Mais toi, tu sais ces choses, mon Fils. Pourquoi me les demandes-tu ? Je ne puis que prier et pleurer pour toi. Tu es le Maître. Même de ta pauvre Maman. »

La vision s’arrête ici.

101.1

Ahora veo — aproximadamente dos horas después de la anteriormente descrita — la casa de Nazaret. Reconozco la pequeña habitación del adiós[1], que da al huerto, donde ahora plantas y árboles están completamente cubiertos de frondas.

Jesús está con María. Sentados el uno junto al otro en el asiento de piedra que está adosado a la casa. Parece que la cena ya ha tenido lugar y que, mientras los otros — si hay otros (yo no veo a ninguno) — se han retirado, Madre e Hijo se deleitan mutuamente en una dulce conversación.

La voz interna me dice que ésa es una de las primeras veces que Jesús vuelve a Nazaret después del Bautismo, después del ayuno del desierto y, sobre todo, de la constitución del Colegio Apostólico.

Él narra a su Madre sus primeras jornadas de evangelización, las primeras conquistas de corazones.

María está pendiente de los labios de su Jesús. Está más delgada, más pálida, como si hubiera sufrido en este tiempo; bajo sus ojos se han excavado dos sombras, como las de quien mucho llora y piensa. Pero ahora está feliz y sonríe. Sonríe acariciando la mano de su Jesús. Se siente feliz de tenerle ahí, de estar corazón a corazón con Él, en el silencio de la tarde que cae.

Debe de ser verano, porque ya la higuera tiene sus primeros frutos maduros, que llegan incluso hasta la casa, y Jesús, poniéndose en pie, coge algunos de ellos; los más hermosos se los da a su Madre, pelándolos con cuidado y ofreciéndolos en una corona de piel vuelta como si fueran capullos blancos estriados de rojo, en una corola de pétalos: cándidos, dentro; violáceos, fuera. Los ofrece sobre la palma de su mano y sonríe al ver que su Madre los saborea.

101.2

Luego, a quemarropa, le pregunta: «Mamá, ¿has visto a los discípulos? ¿Qué piensas de ellos?».

María, que iba a llevarse a la boca el tercer higo, levanta la cabeza, suspende el gesto, se estremece... mira a Jesús.

«¿Qué piensas de ellos, ahora que te los he dado a conocer a todos?» insta Jesús.

«Creo que te quieren y que podrás conseguir mucho de ellos. Juan... ámale a Juan como sabes amar. Es un ángel. Yo estoy tranquila cuando pienso que está contigo. También Pedro... es bueno. Más duro, porque es más anciano, pero genuino y convencido. Y también su hermano. Ellos te quieren tal y como son capaces de hacerlo por ahora. Más adelante te querrán más. También nuestros primos, ahora que se han convencido, te serán fieles. Pero, el hombre de Keriot... ése no me gusta, Hijo. Su ojo no es límpido y su corazón menos aún; me da miedo».

«Contigo es todo respeto».

«Demasiado respeto. También contigo es todo respeto. Pero no es por ti como Maestro; es por ti como futuro Rey, de quien espera provecho y lustre. En Keriot no era nada, apenas un poco más que los demás. Espera obtener a tu lado un papel de importancia y... ¡Jesús!, no quiero ofender a la caridad, pero pienso, aunque no quiero pensarlo, que, en el caso de que Tú le defraudes, él no dudará en suplantarte, en tratar de hacerlo. Es ambicioso, ávido y vicioso. Más apto para ser cortesano de un rey terreno que no apóstol tuyo, Hijo mío. ¡Me da miedo!». Y la Mamá mira a su Jesús con dos ojos asustados en su cara pálida.

101.3

Jesús suspira. Piensa. Mira a su Madre. Le sonríe para animarla: «Esto también es necesario, Mamá. Si no fuera él, sería otro. Mi Colegio tiene que representar al mundo, y, en el mundo, no todos son ángeles, ni todos son del temple de Pedro y Andrés. Si eligiera todas las perfecciones, ¿cómo podrían las pobres almas enfermas atreverse a esperar hacerse mis discípulas? Yo he venido a salvar lo perdido, Mamá. Juan de por sí está salvado. Pero, ¡cuántos no lo están!».

«No tengo miedo de Leví. Él se ha redimido, porque se ha querido redimir. Ha dejado su pecado junto con su banco de tasador y se ha transformado en un alma nueva para ir contigo. Pero Judas de Keriot, no; es más, el orgullo hace cada vez más suya su vieja alma fea. Pero Tú sabes estas cosas, Hijo. ¿Por qué me las preguntas? Yo no puedo hacer más que orar y llorar por ti. Tú eres el Maestro, maestro también de tu pobre Mamá».

La visión cesa aquí.


Notes

  1. la pièce de l’adieu, qui est décrite au chapitre 44.1.

Notas

  1. la pequeña habitación del adiós está descrita en 44.1