Los Escritos de Maria Valtorta

115. Guérison d’un enfant blessé par le cheval d’Alexandre. Jésus chassé du Temple.

115. Curación del niño arrollado por el caballo

115.1

Je vois l’intérieur du Temple. Jésus et ses disciples se tiennent près du Temple proprement dit, à savoir aux abords du Lieu saint où seuls les prêtres peuvent entrer. C’est une très belle cour à laquelle on accède par un atrium ; par un autre, encore plus richement décoré, on passe à la haute terrasse sur laquelle se trouve le cube du Saint.

C’est inutile ! J’aurais beau avoir vu mille fois et décrit deux mille fois le Temple, ma description de cet endroit somptueux, un vrai labyrinthe, sera toujours incomplète, tant en raison de la complexité du lieu qu’à cause de mon ignorance des termes et de mon incapacité à en établir un plan…

A ce qu’il me semble, ils sont en prière. Il y a beaucoup d’autres juifs, des hommes seulement, qui prient chacun pour son compte. C’est le soir précoce d’une sombre journée de novembre.

Un brouhaha dans lequel retentit la voix de stentor mais inquiète d’un homme qui jure aussi en latin, se mêle aux vociférations stridentes et aiguës de juifs. Cela ressemble au tumulte d’une rixe et une femme cire sur un ton perçant :

« Ah ! Laissez-le aller. Il dit que lui, il le sauvera. »

Le recueillement de la somptueuse cour est rompu. Beaucoup de têtes se tournent vers l’endroit d’où arrivent les voix. Judas, qui se trouve là avec les disciples, se retourne lui aussi. Sa haute taille lui permet de voir et il dit :

« C’est un soldat romain qui se débat pour entrer ! Il viole, il a déjà violé le Lieu saint ! Quelle horreur ! »

Beaucoup lui font écho.

« Laissez-moi passer, chiens de juifs ! Jésus est ici. Je le sais ! C’est lui que je veux ! Je n’ai que faire de vos pierres stupides. L’enfant meurt et lui, il le sauvera. Fichez-moi le camp ! Hyènes hypocrites… »

Lorsque Jésus comprend que c’est lui qu’on demande, il se dirige aussitôt vers l’atrium sous lequel a lieu ce remue-ménage. A peine arrivé, il s’écrie :

« Paix et respect à ce lieu et à l’heure de l’offrande.

– Oh ! Jésus ! Salut ! Je suis Alexandre. Ecartez-vous, chiens ! »

Ce à quoi Jésus répond paisiblement :

« Oui, écartez-vous. Je conduirai ailleurs le païen qui ignore ce qu’est ce lieu pour nous. »

Le cercle se fend et Jésus rejoint le soldat dont la cuirasse est ensanglantée.

« Tu es blessé ? Viens. On ne peut pas rester ici. » Et il le conduit plus loin en passant par l’autre cour.

« Ce n’est pas moi qui suis blessé, c’est un enfant… Mon cheval, près de l’Antonia, m’a échappé et l’a renversé. Les sabots lui ont ouvert la tête. Procule a dit : “ Il n’y a plus rien à faire ! ” Moi… ce n’est pas ma faute… mais c’est par moi que c’est arrivé et sa mère est désespérée. Je t’avais vu passer… venir ici… J’ai dit : “ Le médecin n’y peut rien, mais lui, si. ” J’ai ajouté : “ Femme, viens. Jésus le guérira. ” Ces idiots m’ont retenu… peut-être l’enfant est-il mort.

– Où est-il ? demande Jésus.

– Sous ce portique, sur le sein de sa mère, répond le soldat que j’ai déjà vu à la Porte des Poissons.

– Allons-y. »

Jésus hâte le pas, suivi des siens et d’un cortège de gens.

115.2

Sur les marches, à l’entrée du portique, adossée à une colonne, se tient une femme déchirée par la douleur qui pleure sur son enfant mourant. Ce dernier a le teint terreux, les lèvres violacées à demi-ouvertes par le râle caractéristique de ceux qui ont une blessure au cerveau. Une bande lui enserre la tête, rouge de sang sur la nuque et sur le front.

« Il a la tête ouverte, devant et derrière. On voit le cerveau. C’est tendre, la tête à cet âge, et le cheval était fort et venait d’être ferré » explique Alexandre.

Jésus se tient auprès de la femme qui, elle non plus, ne parle pas ; elle est à l’agonie elle aussi, près de son fils mourant. Il lui pose la main sur la tête.

« Ne pleure pas, femme, dit Jésus avec toute la douceur dont il est empreint, une douceur infinie. Aie foi. Donne-moi ton petit. »

La femme le regarde, hébétée. La foule s’en prend aux Romains et plaint le mourant et sa mère. Alexandre se débat entre les sentiments de colère que lui font éprouver ces accusations injustes, de pitié et d’espoir.

Jésus s’assied à côté de la femme quand il se rend compte qu’elle ne peut plus faire un geste. Il se penche, prend dans ses longues mains la petite tête blessée, se penche encore davantage, s’ap­proche du minois de cire, souffle sur la petite bouche qui râle… Un instant se passe. Puis il a un sourire que l’on voit à peine à travers les mèches de cheveux qui pendent sur le front. Il se redresse. L’enfant ouvre les yeux et essaie de s’asseoir. Sa mère craint que ce ne soit son suprême effort et hurle en le tenant sur son cœur.

« Laisse-le aller, femme. Mon enfant, viens vers moi » dit Jésus – toujours assis à côté de la femme – en lui tendant les bras avec un sourire. Rassuré, l’enfant se jette dans ses bras. Il pleure non pas de douleur, mais sous l’effet de la peur que lui rappelle le souvenir de la scène.

« Il n’y a plus de cheval. Il n’y en a plus, dit Jésus pour le rassurer. Tout est fini. Ça te fait encore mal ici ?

– Non. Mais j’ai peur, j’ai peur !

– Tu le vois, femme, il n’y a plus que de la peur, mais elle est en train de passer. Apportez-moi de l’eau. Le sang et la bande l’impressionnent. Donne-moi l’une de tes pommes, Jean… Prends, mon petit. Mange. C’est bon… »

On apporte de l’eau. C’est même le soldat Alexandre qui l’apporte, dans son casque. Jésus s’apprête à détacher la bande.

Alexandre et la mère disent :

« Non ! Il revient bien à la vie… mais sa tête est ouverte ! »

Jésus sourit et enlève la bande. Un tour, deux, trois, huit tours. Il retire le linge ensanglanté. Du milieu du front à la nuque, à droite, il y a un seul caillot de sang encore mou dans les cheveux du bambin. Jésus trempe une bande et lave.

« Mais au-dessous il y a la blessure… si tu enlèves le caillot, elle va se remettre à saigner » insiste Alexandre.

La mère ferme les yeux pour ne pas voir.

Jésus lave à plusieurs reprises, jusqu’à ce que le caillot se détache… voici les cheveux nettoyés. Ils sont humides, mais au-dessous il n’y a pas de blessure. Le front aussi est guéri. Il reste juste une petite marque rouge là où la cicatrice s’est formée.

Les gens crient de stupeur. La femme ose regarder et, quand elle voit, elle ne se retient plus. Elle s’écroule sur Jésus, l’embrasse en même temps que son enfant, et pleure. Jésus supporte cet épanchement et cette pluie de larmes.

« Je te remercie, Jésus, dit Alexandre. Je souffrais d’avoir tué cet innocent.

– Tu as fait preuve de bonté et de confiance. Adieu, Alexandre. Retourne à ton service. »

115.3

Alexandre est sur le point de s’en aller lorsque arrive tout à coup un vrai cyclone d’officiers du Temple et de prêtres.

« Le grand-prêtre t’intime, par notre intermédiaire, de sortir du Temple, toi et le païen profanateur. Et tout de suite ! Vous avez troublé l’offrande de l’encens. Cet homme a pénétré dans un lieu réservé à Israël. Ce n’est pas la première fois qu’à cause de toi, le Temple est en rumeur. Le grand-prêtre, et avec lui les Anciens de service, t’ordonnent de ne plus remettre les pieds ici, à l’intérieur. Va et reste avec tes païens.

– Nous ne sommes pas des chiens, nous non plus. C’est lui qui le dit : “ Il n’y a qu’un seul Dieu qui a créé les juifs et les Romains. ” Si donc c’est sa Maison et si je suis sa créature, je peux y entrer moi aussi, répond Alexandre, blessé par le mépris avec lequel les prêtres prononcent le mot de “ païens ”.

– Tais-toi, Alexandre. Je vais parler » intervient Jésus qui, après avoir donné un baiser à l’enfant, l’a rendu à sa mère et s’est levé.

Il dit au groupe qui vient le chasser :

« Personne ne peut défendre à un fidèle, à un vrai israélite dont personne ne peut prouver qu’il est en état de péché, de prier près du Saint.

– Mais d’expliquer la Loi dans le Temple, oui. Tu en as pris le droit sans l’avoir et sans le demander. Qui es-tu ? Qui te connaît ? Comment usurpes-tu un nom et une place qui ne t’appartiennent pas ? »

115.4

Jésus leur lance un de ces regards ! Puis-il dit :

« Judas de Kérioth, approche. »

Judas ne paraît pas enthousiasmé par cette invitation. Il avait cherché à s’éclipser dès la venue des prêtres et des officiers du Temple (ils n’ont pas une tenue militaire, il doit s’agir d’une charge civile). Mais il lui faut obéir car Pierre et Jude le poussent en avant.

« Judas, réponds, dit Jésus. Et vous, regardez-le. Vous le connaissez. Il est du Temple. Le connaissez-vous ? »

Ils sont bien obligés de répondre oui.

« Judas, qu’est-ce que je t’ai fait faire[1] quand j’ai parlé ici la première fois ? Raconte ton étonnement et comment j’y ai répondu. Parle et sois franc.

– Il m’a dit : “ Appelle l’officier de service pour que je puisse lui demander la permission de faire l’instruction. ” Il s’est nommé et a donné des preuves de son identité et de sa tribu… Moi, j’en étais étonné, car je jugeais qu’il s’agissait d’une formalité inutile puisqu’il dit être le Messie. Alors il m’a dit : “ Ce que je fais est nécessaire et, quand l’heure sera venue, rappelle-toi que je n’ai manqué de respect ni au Temple ni à ses officiers. ” Oui. C’est bien ce qu’il a dit. Par respect pour la vérité, je dois le dire. »

Judas, au début, parlait sans beaucoup d’assurance, comme si la chose l’ennuyait. Mais ensuite, par l’effet de ces brusques revirements qui lui sont propres, il a pris de l’aplomb, au point d’en devenir presque arrogant.

« Je suis surpris que tu le défendes. Tu as trahi la confiance que nous avions en toi, reproche un prêtre à Judas.

– Je n’ai trahi personne. Combien parmi vous appartiennent à Jean-Baptiste ! Sont-ils traîtres pour autant ? Moi, j’appartiens au Christ, voilà tout.

– Eh bien, il ne doit pas parler ici. Qu’il vienne comme fidèle. C’est déjà trop pour un ami des païens, des prostituées, des publicains…

– Répondez-moi, maintenant, dit Jésus sévère mais calme. Quels sont les Anciens de service ?

– Doras et Félix, des juifs. Joachim de Capharnaüm et Joseph d’Iturée.

– J’ai compris. Allons. Rapportez aux trois accusateurs – car Joseph d’Iturée n’a pu en faire partie – que le Temple n’est pas tout Israël et qu’Israël n’est pas le monde entier. Que la bave des serpents, pour très venimeuse qu’elle soit, ne submergera pas la Voix de Dieu, et que son venin ne paralysera pas mes allées et venues parmi les hommes, tant que l’heure ne sera pas venue. Et puis… dites-leur bien qu’ensuite les hommes feront justice des bourreaux et exalteront la Victime en faisant d’elle leur unique amour. Allez. Quant à nous, partons. »

Jésus revêt son lourd manteau foncé et sort, accompagné de ses disciples.

115.5

Ils sont suivis par Alexandre qui a assisté à la discussion ; en dehors de l’enceinte, près de la Tour Antonia, il dit :

« Je te salue, Maître. Et je te demande pardon d’avoir été pour toi une cause de réprimande.

– Oh ! Ne t’en afflige pas ! Ils cherchaient un prétexte. Ils l’ont trouvé. Si ce n’avait pas été toi, c’en aurait été un autre… Vous, à Rome, vous faites des jeux au Cirque avec des fauves et des serpents, n’est-ce pas ? Eh bien, je t’affirme qu’il n’y a pas de fauve plus féroce et plus perfide que l’homme qui veut en tuer un autre.

– Et moi, je t’affirme qu’au service de César j’ai parcouru toutes les régions romaines. Mais jamais, à l’occasion de milliers de rencontres, je n’ai trouvé quelqu’un de plus divin que toi. Non, nos dieux ne sont pas aussi divins que toi ! Ils sont vindicatifs, cruels, bagarreurs, menteurs. Toi, tu es bon. Tu es vraiment un Homme, mais qui n’est pas seulement homme. Salut, Maître.

– Adieu, Alexandre. Avance dans la Lumière. »

Tout prend fin.

115.1

El interior del Templo. Jesús está con los suyos muy cerca del Templo propiamente dicho, o sea, del Lugar Santo, en donde sólo entraban los sacerdotes. Es un bellísimo y espacioso claustro al cual se accede por un atrio y del cual, por otro aún más rico, se pasa a la alta terraza en la que está el hexaedro del Santo.

¡Es inútil! Aunque viera mil veces el Templo y lo describiera dos mil, sea por la complejidad del lugar, sea por mi ignorancia de los nombres o por la incapacidad de hacer un gráfico, resultaría siempre incompleta al retratar este pomposo y laberíntico lugar...

Parecen estar en oración. Otros muchos israelitas, todos hombres, están también allí y oran, cada uno por su cuenta. Cae la tarde precoz de un plomizo día de noviembre.

Un vocerío: una estentórea e inquieta voz de hombre que blasfema en latín, mezclada con estridentes y agudas voces hebreas. Se produce como el revoltijo de una lucha, y una aguda voz femenina grita: «¡Dejadle que vaya! Dice que Él le va a salvar».

El recogimiento del suntuoso claustro queda roto. Muchas cabezas se vuelven hacia el punto del que provienen las voces; y se vuelve también Judas Iscariote, que está con los discípulos. Siendo, como es, alto, ve y dice: «¡Un soldado romano que está luchando por entrar! ¡Está violando, ha violado ya, el Lugar Sagrado! ¡Qué horror!». Y muchos hacen coro de sus palabras.

«¡Dejadme pasar, perros judíos! Aquí está Jesús. ¡Lo sé! ¡Es Él quien me interesa! Vuestras absurdas piedras no me sirven para nada. El niño se está muriendo y Él puede salvarle. ¡Fuera! Hienas hipócritas…».

Jesús, que, cuando ha comprendido que Él era el requerido, se ha dirigido inmediatamente hacia el atrio en el que se estaba produciendo este barullo, se acerca y grita: «Paz y respeto al lugar y a la hora del ofrecimiento».

«¡Oh! ¡Jesús! ¡Hola! Soy Alejandro. ¡Dejad paso, perros!».

Y Jesús, con serenidad: «Sí, dejad paso. Llevaré a otra parte al pagano que no sabe lo que es para nosotros este lugar».

El círculo se abre y Jesús se llega hasta el soldado, que lleva la coraza ensangrentada. «¿Estás herido? Ven. Aquí no se puede estar» y le conduce hacia el otro claustro, y más allá incluso.

«No estoy herido yo. Un niño... Mi caballo, junto a la Antonia, se me ha desmandado y le ha arrollado. Los cascos le han abierto la cabeza. Prócolo ha dicho: “¡Nada que hacer!”. Yo no tengo la culpa... pero, ha sucedido por mí y la madre está allí desesperada. Te había visto pasar... venir aquí... He dicho: “Prócolo no, pero Él sí”. He dicho: “Mujer, ven, Jesús le sanará”. Me han retenido esos dementes... Y quizás el niño está ya muerto».

«¿Dónde está?» pregunta Jesús.

«Debajo de aquel pórtico, en el regazo de su madre» responde el soldado (ya visto en la Puerta de los Peces).

«Vamos». Y Jesús acelera más el paso, seguido por los suyos y por un grupo de personas en tropel.

115.2

En los escalones que limitan el pórtico, recostada sobre una columna, hay una mujer, destrozada por el dolor, llorando ante su hijito moribundo. El niño presenta un aspecto térreo; tiene los labios violáceos, semiabiertos con el estertor característico de quien ha sufrido un trauma cerebral. En la cabeza una venda apretada, roja de sangre en la nuca y en la frente.

«Tiene abierta la cabeza por delante y por detrás. Se ve el cerebro. A esa edad la cabeza es blanda, y el caballo era grande y le habían herrado hacía poco» explica Alejandro.

Jesús ha llegado junto a la mujer, la cual ya ni siquiera habla, agonizando como está ante su hijo moribundo. Le pone la mano sobre la cabeza. «No llores, mujer» dice con toda la delicadeza de que es capaz, o sea, infinita. «Ten fe. Déjame a tu niño».

La mujer le mira entontecida. La multitud impreca contra los romanos y se solidariza con el dolor del moribundo y de la madre. Alejandro se encuentra en el contraste de la ira — por las injustas acusaciones — y de la piedad y la esperanza.

Jesús se sienta junto a la mujer, porque ve que ella ya no sabe hacer ningún movimiento. Se inclina. Toma entre sus largas manos la pequeña cabeza herida, se inclina más aún, se comba hacia la cérea carita, sopla suavemente en la boquita estertorosa... Unos instantes. Luego sonríe, de forma casi imperceptible a causa de los mechones de cabellos que le caen hacia adelante. Se endereza. El niño abre los ojitos y hace ademán de sentarse. La madre teme que sea el extremo conato y grita teniéndole contra el corazón.

«Suéltale, mujer. Niño, ven a mí» dice Jesús (que sigue sentado al lado de la mujer), tendiendo los brazos mientras sonríe. Y el niño se arroja, seguro, a esos brazos, y se echa a llorar (con llanto no de dolor, sino de miedo, del miedo que vuelve con el recuerdo).

«No está el caballo, no está» dice Jesús infundiéndole seguridad. «Todo ha pasado. ¿Te sigue doliendo aquí?».

«No. Pero tengo miedo, ¡tengo miedo!».

«Ya ves, mujer. Es sólo miedo. Ahora se pasa. Traedme agua. La sangre y la venda le impresionan. Dame una de la manzanas que tienes, Juan... Toma, pequeño. Come, está buena…».

Traen agua, mejor dicho, es el soldado Alejandro quien la trae en su yelmo. Jesús se dispone a quitar la venda.

Alejandro y la madre dicen: «¡No! Se está restableciendo... ¡pero la cabeza está abierta!…».

Jesús, sonriendo, quita la venda. Una, dos, tres, ocho vueltas. Quita los retazos ensangrentados. La parte derecha de la cabeza, desde la mitad de la frente hasta la nuca, es un coágulo de sangre, todavía blando, entre los delicados cabellos del niño. Jesús moja una venda y empieza a lavar.

«Pero debajo está la herida... Si quitas el coágulo, volverá a sangrar» insiste Alejandro.

La madre se tapa los ojos para no ver.

Jesús lava, lava, lava... el coágulo se disuelve... los cabellos quedan limpios: están húmedos, pero debajo no hay herida. La frente está también sana. Sólo tiene una pequeña señal roja donde había empezado a cicatrizar.

La gente grita de estupor. La mujer tiene el valor de mirar, y una vez que ha visto ya no se contiene: se derrumba enteramente encima de Jesús y le abraza junto con el niño, y llora. Jesús soporta esa efusión y esa lluvia de lágrimas.

«Yo te doy las gracias, Jesús» dice Alejandro. «Me adoloraba el haber matado a este inocente».

«Has tenido bondad y confianza. Adiós, Alejandro. Ve a continuar tu servicio».

115.3

Alejandro está para marcharse ya cuando llegan, como ciclones, sacerdotes y oficiales del Templo. «El Sumo Sacerdote te intima, por medio de nosotros, que salgas del Templo; Tú y el pagano profanador; en seguida. Habéis turbado el ofrecimiento del incienso. Éste ha penetrado en un lugar que es de Israel. No es la primera vez que, por causa tuya, el Templo se revoluciona. El Sumo Sacerdote y con él los Ancianos de turno te ordenan que no vuelvas a poner pie aquí dentro. Vete y quédate con tus paganos».

«No somos perros tampoco nosotros. Él lo dice: “Hay sólo un Dios, Creador de los judíos y de los romanos”. Si ésta es su Casa y Él me ha creado a mí, podré entrar en ella también yo» responde Alejandro, ofendido por el desprecio con que los sacerdotes dicen “paganos”.

«Calla, Alejandro. Yo hablo» — interviene Jesús, que después de haber besado al pequeño se lo ha devuelto a su madre, y se ha puesto en pie —. Dice al grupo que ha venido a echarle: «Nadie puede prohibir a un fiel, a un verdadero israelita del que ninguno puede probar que sea culpable de pecado, orar en el Santo».

«Pero explicar en el Templo la Ley, sí. Te has tomado este derecho sin tenerlo y sin pedirlo. ¡Pero bueno, ¿quién eres Tú?! ¡¿Cómo usurpas un nombre y un puesto que no te pertenecen?!».

115.4

­¡Jesús los mira con unos ojos que...! Luego dice: «Judas de Keriot, pasa aquí».

A Judas no parece entusiasmarle la propuesta. Había tratado de eclipsarse apenas llegados los sacerdotes y los oficiales del Templo (que no llevan uniforme militar: debe ser un cargo civil), pero tiene que obedecer porque Pedro y Judas de Alfeo le empujan hacia delante.

«Judas, responde. Y vosotros miradle. Le conocéis. Es del Templo. ¿Le conocéis?».

Deben responder: «Sí».

«Judas, ¿qué te mandé hacer la primera vez que hablé aquí?[1] Y, ¿de qué te asombraste tú? Y Yo, ¿qué te dije como respuesta a tu asombro? Habla. Sé franco».

«Me dijo: “Llama al oficial de turno para que pueda pedirle permiso para instruir”. Y dio su nombre y acreditó su condición y su tribu... y yo me asombré como quien presencia una inútil formalidad, dado que Él se dice el Mesías. Y me explicó: “Es necesario, y cuando llegue el momento acuérdate de que no falté de respeto ni al Templo ni a sus oficiales”. Sí. Así dijo. Verdaderamente debo decirlo». Judas al principio hablaba un poco inseguro, como si se sintiera molesto. Pero luego, con uno de esos cambios bruscos típicos suyos, ha superado la inseguridad hasta mostrarse incluso casi arrogante.

«Me sorprende que le defiendas. Has traicionado nuestra confianza en ti» dice un sacerdote a Judas en tono de reprensión.

«No he traicionado a nadie. ¡Cuántos entre vosotros son del Bautista! Y, ¿son traidores por eso? Pues yo soy de Cristo».

«Bien, de acuerdo; pues Éste no debe hablar aquí. Que venga como un fiel, que ya es incluso demasiado para uno que es amigo de paganos, meretrices, publicanos…».

«Respondedme a mí ahora» dice Jesús, severo pero tranquilo. «¿Quiénes son los Ancianos de turno?».

«Doras y Félix, judíos. Joaquín de Cafarnaúm y José, itureo».

«Ya. Vamos. Como respuesta, decid a los tres acusadores — puesto que el itureo no ha podido acusar — que el Templo no es todo Israel e Israel no es todo el mundo, y que la baba de los reptiles, a pesar de ser mucha y venenosísima, no sumergerá la Voz de Dios, ni su veneno paralizará mi caminar entre los hombres mientras no llegue la hora. Y después... ¡oh!, decidles que después los hombres harán justicia de los verdugos y exaltarán a la Víctima haciendo de Ella su único amor. Id. Y nosotros, vámonos». Y Jesús se cubre con su amplio manto oscuro y sale en medio de los suyos.

115.5

Detrás de todos viene Alejandro, que se había quedado durante la disputa. Una vez fuera del recinto, al pie de la Torre Antonia, dice: «Me despido de ti, Maestro. Y te pido perdón por haberte sido causa de censura».

«¡Oh, no te aflijas por ello! Buscaban el pretexto y lo han encontrado. Si no hubieras sido tú, hubiera sido otro... Vosotros, en Roma, celebráis juegos en el Circo, con fieras y serpientes, ¿no es cierto? Pues bien, te digo que ninguna fiera es más feroz y más falsa que un hombre que quiere matar a otro hombre».

«Y yo te digo que al servicio de César he recorrido todas las regiones de Roma, pero no he encontrado nunca, entre los miles de personas con que me he topado, una más divina que Tú. ¡No, ni siquiera nuestros dioses son divinos como Tú lo eres! Son vindicativos, crueles, pendencieros, mentirosos... Tú eres bueno. Tú eres verdaderamente un Hombre no hombre. Salud, Maestro».

«Adiós, Alejandro. Prosigue en la Luz».

Todo termina.


Notes

  1. qu’est ce que je t’ai fait faire ? Voir 68.1/2.

Notas

  1. Judas, ¿qué te mandé hacer la primera vez que hablé aquí? Ponerlo en relación con 68.1/2.