Los Escritos de Maria Valtorta

170. Deuxième sermon sur la Montagne :

170. Segundo discurso de la Montaña:

170.1

Jésus s’adresse aux apôtres en leur assignant à chacun une place pour diriger et surveiller la foule qui monte dès les premières heures de la matinée, avec des malades portés sur les bras ou sur des brancards, ou qui se traînent avec des béquilles. Dans la foule, il y a Etienne et Hermas.

L’air est pur et un peu frais, mais le soleil a vite fait de tempérer cet air de montagne un peu vif. C’est tout avantage, car le soleil donne à l’air une pureté, une fraîcheur qui n’est pas désagréable.

Les gens s’assoient sur des pierres ou des rochers épars dans le vallon entre les deux crêtes. Certains attendent que le soleil ait séché l’herbe humide de rosée pour s’asseoir à même le sol. Il y a une foule nombreuse – de toutes conditions –, venue de toutes les régions de Palestine. Les apôtres sont perdus dans la foule, mais telles des abeilles qui vont et viennent des prés à la ruche, ils reviennent de temps à autre auprès du Maître, pour le renseigner, le questionner, ou pour avoir le plaisir que le Maître les regarde de près.

Jésus monte un peu plus haut que le pré qui s’étend au fond du vallon, s’adosse à la paroi d’un rocher et commence à parler.

170.2

« Plusieurs m’ont demandé pendant une année de prédication : “ Mais, toi qui te dis le Fils de Dieu, dis-nous ce qu’est le Ciel, ce qu’est le Royaume, qui est Yahvé, car nous avons des idées confuses. Nous savons que le Ciel existe, avec Dieu et les anges. Mais personne n’est jamais venu nous dire comment il est, puisqu’il est fermé aux justes. ”

On m’a même demandé ce qu’est le Royaume et qui est Dieu. Et je me suis efforcé de vous l’expliquer. Je dis “ efforcé ”, non parce qu’il m’était difficile d’en parler, mais parce qu’il est compliqué, pour tout un ensemble de raisons, de vous faire accepter une vérité qui se heurte, en ce qui concerne le Royaume, à tout un édifice d’idées accumulées au cours des siècles, et en ce qui concerne Dieu à la sublimité de sa nature.

D’autres encore m’ont demandé : “ D’accord pour ce qui est du Royaume et de Dieu. Mais comment les conquérir ? ” Là encore, j’ai cherché à vous expliquer inlassablement l’esprit véritable de la Loi du Sinaï. Celui qui fait sien cet esprit s’approprie le Ciel. Or pour vous expliquer la Loi du Sinaï il faut aussi faire entendre le ton sévère du législateur et de son prophète : s’ils promettent des bénédictions à ceux qui l’observent, ils menacent de peines terribles et de malédictions ceux qui désobéissent. La manifestation du Sinaï fut terrible et cette terreur se reflète dans toute la Loi, dans tous les siècles et dans toutes les âmes.

Mais Dieu n’est pas seulement législateur. Il est Père. Et un Père d’une immense bonté.

Peut-être, et même sans aucun doute, vos âmes affaiblies par le péché originel, par les passions, les péchés, les égoïsmes de toutes sortes en vous et chez les autres – les vôtres vous ferment l’âme et ceux des autres vous l’irritent –, ne peuvent s’élever à la contemplation des infinies perfections de Dieu, et de la bonté encore moins que de toute autre, car c’est, avec l’amour, la vertu qui est le moins le partage des mortels. La bonté ! Ah ! Quelle douceur d’être bon, sans haine, sans envie, sans orgueil ! Avoir des yeux qui ne regardent que pour aimer, des mains qui ne se tendent que pour des gestes d’amour, des lèvres qui ne profèrent que des mots d’amour, et surtout un cœur, un cœur uniquement rempli d’amour qui force les yeux, les mains, et les lèvres à des actes d’amour !

170.3

Les plus savants d’entre vous savent de quels dons Dieu avait doté Adam, pour lui-même et pour ses descendants. Même les fils d’Israël les plus ignorants savent que nous possédons une âme. Seuls les pauvres païens ignorent cet hôte royal, ce souffle de vie, cette lumière céleste qui sanctifie et vivifie notre corps. Mais les plus savants savent quels dons avaient été accordés à l’homme, à l’esprit de l’homme.

Dieu n’a pas été moins généreux pour l’âme que pour la chair et le sang de la créature qu’il avait faite avec un peu de boue et avec son souffle. Il a attribué les dons naturels de beauté et d’intégrité, d’intelligence et de volonté, la capacité de s’aimer soi-même et d’aimer les autres ; pareillement, il a accordé les dons moraux et la soumission des sens à la raison. Ainsi, le pervers esclavage des sens et des passions ne s’insinuait pas dans la liberté et la maîtrise de soi et de la propre volonté dont Dieu avait doté Adam : libre était l’amour de soi, libre la volonté, libre une juste jouissance qui ne vous rend pas esclaves en vous faisant sentir la morsure de ce poison que Satan a répandu et qui déborde, en vous détournant du lit limpide pour vous mener sur des terrains fangeux, dans des marais malsains où fermentent les fièvres des sens charnels et des sens moraux : cela, pour que vous sachiez que la concupiscence de la pensée provient aussi de la sensualité. Qui plus est, ils reçurent des dons surnaturels, à savoir la grâce sanctifiante, le destin supérieur, la vision de Dieu.

170.4

La grâce sanctifiante est la vie de l’âme, cette greffe de vie surnaturelle déposée dans notre âme spirituelle. La grâce vous rend enfants de Dieu car elle vous préserve de la mort du péché, et celui qui n’est pas mort “ vit ” dans la maison du Père – le Paradis –, dans mon Royaume – le Ciel –. Qu’est-ce que cette grâce qui sanctifie et qui procure Vie et Royaume ? N’employez pas une foule de mots : la grâce, c’est l’amour. Par conséquent, la grâce, c’est Dieu. C’est Dieu qui s’admire dans la créature qu’il a créée parfaite, et ce faisant s’y aime, s’y contemple, s’y désire, se donne ce qui est sien pour multiplier ce qu’il a, pour jouir de cette multiplication, pour s’aimer en tant d’êtres qui sont d’autres lui-même.

Ah ! Mes enfants, ne frustrez pas Dieu de ce qui est son droit ! Ne dépouillez pas Dieu de son bien ! Ne décevez pas le désir de Dieu ! Pensez qu’il agit par amour. Même si vous n’existiez pas, il serait toujours l’Infini et sa puissance n’en serait pas diminuée. Mais, bien qu’étant complet dans une mesure infinie, sans mesure, il veut, non pas pour lui ni en lui – il ne le pourrait pas puisqu’il est déjà l’Infini – mais c’est pour le créé, pour sa créature, qu’il veut augmenter l’amour, et cela bien que ce créé contienne déjà ce qui permet de donner la grâce : l’Amour, pour que vous le portiez en vous à la perfection des saints et pour que vous reversiez ce trésor, tiré du trésor que Dieu vous a accordé avec sa grâce et augmenté de toutes vos œuvres saintes, de toute votre vie héroïque de saints, dans l’océan infini où Dieu se trouve : au Ciel.

Divines, trois fois divines citernes de l’Amour ! Voilà ce que vous êtes. Et votre être ne connaît pas la mort car, étant dieux[1], vous êtes éternels comme Dieu. Vous existerez et votre être ne con­naîtra pas de fin, parce que vous êtes immortels comme les esprits saints qui vous ont suralimentés, en revenant en vous enrichis de vos propres mérites. Vous vivez et nourrissez, vous vivez et enrichissez, vous vivez et formez cette très sainte chose qu’est la communion des âmes, depuis Dieu, Esprit très parfait, jusqu’au bébé qui vient de naître et prend pour la première fois le sein maternel.

Vous qui êtes savants, ne me jugez pas mal au fond de votre cœur ! Ne dites pas : “ C’est un fou ! C’est un menteur ! Il faut qu’il soit fou pour parler de la grâce en nous, puisque la Faute nous en a privés ; il ment quand il prétend que nous sommes déjà unis à Dieu. ” Oui, la Faute existe ; oui, la séparation existe. Mais devant la puissance du Rédempteur, la Faute, cette séparation cruelle survenue entre le Père et ses enfants, croulera comme une muraille ébranlée par le nouveau Samson. Déjà je l’ai saisie, je l’ébranle et elle vacille. Satan tremble de colère et d’impuissance, car il ne peut rien contre mon pouvoir et se voit arracher de nombreuses proies ; il se rend compte qu’il lui est plus difficile d’entraîner l’homme au péché. Car lorsque, par mon intermédiaire, je vous aurai amené à mon Père, et que grâce à l’effusion de mon sang et à ma douleur vous serez devenus purs et forts, la grâce reviendra en vous, vivante, vive, puissante et, si vous le voulez, vous serez des triomphateurs.

Dieu ne vous fait pas violence, ni sur le plan de votre pensée ni sur celui de votre sanctification. Vous êtes libres. Mais il vous rend la force. Il vous délivre de la domination de Satan. A vous de reprendre le joug infernal, ou de donner à votre âme des ailes d’ange. Tout dépend de vous pour me prendre comme frère afin que je vous guide et vous nourrisse d’une nourriture immortelle.

170.5

Vous dites : “ Comment conquérir Dieu et son Royaume en suivant une autre voie plus douce que la voie sévère du Sinaï ? ”

Il n’y a pas d’autre chemin que celui-là. Néanmoins, ne le regardons pas sous le jour de la menace, mais sous le jour de l’amour. Ne disons pas : “ Malheur à moi si je ne fais pas ceci ! ” en restant tremblants dans l’attente du péché, que nous pensons inévitable. Mais disons : “ Bienheureux serai-je si je fais ceci ! ” Dans un élan de joie surnaturelle, joyeux, élançons-nous vers ces béatitudes qui naissent de l’observation de la Loi, comme les roses naissent dans un buisson épineux.

“ Bienheureux si je suis pauvre en esprit : le Royaume des Cieux est à moi !

Bienheureux si je suis doux : j’obtiendrai la terre en héritage !

Bienheureux si je suis capable de pleurer sans me révolter : je serai consolé !

Bienheureux si j’ai faim de justice, plus que du pain et du vin qui rassasient la chair : la Justice me rassasiera !

Bienheureux si je suis miséricordieux : la miséricorde divine s’appliquera à moi !

Bienheureux si je suis pur de cœur : Dieu se penchera sur mon cœur pur, et je le verrai !

Bienheureux si j’ai l’esprit de paix : Dieu m’appellera son fils ; car je serai dans la paix et l’amour, et Dieu est l’Amour qui aime ceux qui lui sont semblables !

Bienheureux si, par fidélité à la justice, je suis persécuté : pour me dédommager des persécutions de la terre, Dieu, mon Père, me donnera le Royaume des Cieux !

Bienheureux si je suis outragé et accusé à tort pour savoir être ton fils, ô Dieu ! Ce n’est pas la désolation, mais la joie que cela doit m’apporter, car cela me mettra au niveau de tes meilleurs serviteurs, les prophètes, qui furent persécutés pour la même raison et avec lesquels je crois fermement que je partagerai la même récompense, grande, éternelle, dans le Ciel qui m’appartient ! ”

Tel est le regard que nous devons porter sur le chemin du salut, à travers la joie des saints.

170.6

“ Bienheureux serai-je si je suis pauvre en esprit. ”

Ah ! Fièvre satanique des richesses, à quels délires tu conduis les hommes ! Les riches comme les pauvres : le riche qui vit pour son or, idole infâme de son âme en ruines ; le pauvre qui vit dans la haine du riche qui possède l’or : même s’il ne se rend pas matériellement homicide, il profère ses anathèmes contre les riches, leur souhaitant toutes sortes de maux. Il ne suffit pas de ne pas commettre le mal, il faut encore ne pas désirer le faire. Celui qui maudit en souhaitant malheurs et mort n’est pas bien différent de celui qui tue matériellement, car il porte en lui le désir de voir périr celui qu’il hait. En vérité, je vous dis que le désir n’est qu’un acte que l’on retient, comme le fruit d’une conception, déjà formé mais pas encore expulsé. Le désir mauvais empoisonne et corrompt, car il dure plus longtemps que l’acte violent et s’enracine donc plus profondément.

Même si l’homme pauvre en esprit est matériellement riche, il ne pèche pas à cause de son or, mais grâce à lui, il réalise sa sanctification parce qu’il le transforme en amour. Il est aimé et béni : il ressemble à ces sources qui sauvent les voyageurs dans les déserts et qui s’offrent sans avarice, heureuses de pouvoir se donner pour soulager ceux qui désespèrent. S’il est réellement pauvre, il est heureux dans sa pauvreté et trouve son pain agréable. Il est joyeux car il échappe à la fièvre de l’or, son sommeil ignore les cauchemars et il se lève frais et dispos pour se mettre tranquillement à son travail, qui lui est léger parce qu’il le fait sans avidité ni envie.

Ce qui enrichit l’homme, c’est matériellement son or, moralement ses affections. Sous le terme “ or ”, on comprend non seulement les ressources pécuniaires, mais aussi les maisons, les terres, les bijoux, les meubles, les troupeaux, en somme tout ce qui rend la vie matériellement aisée. Les richesses morales consistent dans les liens de parenté ou de mariage, les amitiés, les richesses intellectuelles, les charges publiques. Comme vous le voyez, pour la première catégorie le pauvre peut dire : “ Oh, pour moi, il me suffit de ne pas envier celui qui possède et je me contente de la situation de pauvreté qui m’est imposée ” ; pour la seconde, le pauvre doit encore se surveiller, car le plus misérable des hommes peut devenir coupable si son esprit n’est pas détaché. Celui qui s’attache immodérément à quoi que ce soit pèche.

Vous direz : “ Dans ce cas, devons-nous haïr le bien que Dieu nous a accordé ? Pourquoi donc ordonne-t-il d’aimer son père, sa mère, son épouse, ses enfants et pourquoi dit-il : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même’ ? ”

Il faut distinguer. Nous devons aimer notre père, notre mère, notre épouse et notre prochain, mais dans la mesure que Dieu nous a fixée : “ comme nous-mêmes ”. Tandis que Dieu doit être aimé par-dessus tout et de tout notre être. Nous ne devons pas aimer Dieu comme nous aimons ceux qui nous sont les plus chers : une telle parce qu’elle nous a allaités, telle autre parce qu’elle dort sur notre poitrine et nous donne des enfants, mais nous devons l’aimer de tout notre être, en d’autres termes avec toute la capacité d’aimer qui existe en l’homme : amour de fils, amour d’époux, amour d’ami et – ne vous scandalisez pas – amour de père. Oui, nous devons prendre le même soin des intérêts de Dieu qu’un père de ses enfants, pour lesquels il veille avec amour sur ses biens et les accroît, et s’occupe et se soucie de sa croissance physique et culturelle ainsi que de sa réussite dans le monde.

L’amour n’est pas un mal et ne doit pas le devenir. Les grâces que Dieu nous accorde ne sont pas un mal et ne doivent pas le devenir. Elles sont amour. C’est par amour qu’elles sont données. C’est avec amour qu’il faut user de ces richesses d’affections et de biens que Dieu nous accorde. Et seul celui qui ne s’en fait pas des idoles, mais des moyens pour servir Dieu dans la sainteté, montre qu’il n’a pas d’attachement coupable à ces biens. Il pratique alors la sainte pauvreté d’esprit qui se dépouille de tout pour être plus libre de conquérir le Dieu saint, la suprême richesse. Or conquérir Dieu, c’est posséder le Royaume des Cieux.

170.7

“ Bienheureux serai-je si je suis doux. ”

Cela peut sembler contraster avec les exemples que nous donne la vie quotidienne. Ceux qui manquent de douceur semblent triompher dans les familles, dans les villes et les nations. Mais est-ce là un vrai triomphe ? Non. C’est la peur qui tient soumis en apparence les hommes accablés par un despote, mais, en réalité, ce n’est qu’un voile qui dissimule le bouillonnement de la révolte contre le tyran. Les coléreux et les dominateurs ne possèdent pas le cœur de leurs proches, ni de leurs concitoyens, ni de leurs sujets. Les maîtres du “ je l’ai dit, point final ” ne soumettent pas les intelligences et les esprits à leurs enseignements : ils ne forment que des autodidactes, des gens qui recherchent une clé qui puisse ouvrir les portes closes d’une sagesse ou d’une science dont ils soupçonnent l’existence et qui est opposée à celle qu’on leur impose.

Les prêtres n’amènent personne à Dieu si, au lieu d’aller à la conquête des âmes avec une douceur patiente, humble et aimante, ils ressemblent à de féroces guerriers armés qui partent à l’attaque, tant ils marchent avec violence et intransigeance contre les âmes… Pauvres âmes ! Si elles étaient saintes, elles n’auraient pas besoin de vous, prêtres, pour trouver la Lumière. Elles l’auraient déjà en elles. Si elles étaient justes, elles n’auraient pas besoin de vous, juges, pour être retenues par le frein de la justice. Elles l’auraient déjà en elles. Si elles étaient en bonne santé, elles n’auraient besoin de personne pour les soigner. Soyez donc doux. Ne mettez pas les âmes en fuite. Attirez-les par l’amour, car la douceur c’est de l’amour, tout comme la pauvreté d’esprit.

Si vous êtes doux, vous obtiendrez la terre en héritage. Vous amènerez à Dieu ce domaine qui appartenait à Satan. Car votre douceur, qui est aussi amour et humilité, aura vaincu la haine et l’orgueil en tuant dans les âmes le roi abject de l’orgueil et de la haine ; alors le monde vous appartiendra et donc appartiendra à Dieu, car vous serez les justes qui reconnaissent Dieu comme le Maître absolu de la création, à qui l’on doit adresser louange et bénédiction et rendre tout ce qui lui appartient.

170.8

“ Bienheureux serai-je si je sais pleurer sans me révolter. ”

La souffrance existe sur terre, elle arrache des larmes à l’homme. La souffrance n’existait pas. Mais l’homme l’a apportée sur la terre et, par la dépravation de son intelligence, il s’efforce de la faire croître de toutes les façons. Il y a déjà les maladies, les malheurs qu’amènent la foudre, la tempête, les avalanches, les tremblements de terre ; mais voilà que l’homme, pour souffrir et surtout pour faire souffrir – car nous voudrions que ce soient les autres et non pas nous-mêmes qui pâtissent des moyens étudiés pour faire souffrir –, voilà donc que l’homme invente des armes meurtrières toujours plus terribles et des tortures morales toujours plus astucieuses. Que de larmes l’homme n’arrache-t-il pas à l’homme à l’instigation de son roi secret, Satan ! Et pourtant, en vérité je vous dis que ces larmes n’amoindrissent pas l’homme, mais le perfectionnent.

L’homme est un enfant distrait, un étourdi superficiel, un être d’intelligence tardive jusqu’à ce que ses épreuves en fassent un adulte, réfléchi, intelligent. Seuls ceux qui pleurent ou ont pleuré savent aimer et comprendre : aimer ses frères qui pleurent comme lui, comprendre leurs douleurs, les aider avec une bonté qui a éprouvé comme cela fait mal d’être seul quand on pleure. Et ils savent aimer Dieu, car ils ont compris que tout est souffrance excepté Dieu, que la douleur s’apaise si on pleure sur le cœur de Dieu, et que les larmes résignées qui ne détruisent pas la foi, qui ne rendent pas la prière aride et qui ne connaissent pas la révolte, changent de nature et cessent d’être douleur pour devenir consolation.

Oui : ceux qui pleurent en aimant le Seigneur seront consolés.

170.9

“ Bienheureux serai-je si j’ai faim et soif de justice. ”

De sa naissance à sa mort, l’homme est avide de nourriture. Il ouvre la bouche à sa naissance pour prendre le sein, il ouvre les lèvres pour absorber de quoi se restaurer dans les étreintes de l’agonie. Il travaille pour se nourrir. La terre est pour lui comme un sein gigantesque auquel il demande incessamment sa nourriture pour ce qui meurt. Mais qu’est-ce que l’homme ? Un animal ? Non, c’est un fils de Dieu. En exil pendant des années plus ou moins nombreuses, mais sa vie n’est pas finie quand il change de demeure.

Il y a une vie à l’intérieur de la vie comme le cerneau dans une noix. Ce n’est pas la coque qui est la noix, mais c’est le cerneau intérieur. Si vous semez une coque de noix, rien ne pousse, mais si vous semez la coque avec la pulpe, il naît un grand arbre. Ainsi en est-il de l’homme. Ce n’est pas la chair qui devient immortelle, mais l’âme. Et il faut la nourrir pour l’amener à l’immortalité à laquelle, par amour, elle peut amener la chair à la résurrection bienheureuse. La nourriture de l’âme, c’est la sagesse et la justice. On les absorbe comme un liquide et un mets fortifiants. Et plus on s’en nourrit, plus augmente la sainte avidité de posséder la Sagesse et de connaître la Justice.

Mais il viendra un jour où l’âme, insatiable de cette sainte faim, sera rassasiée. Ce jour viendra. Dieu se donnera à son enfant, il l’attachera directement à son sein, et l’enfant au paradis se rassasiera de cette Mère admirable qui est Dieu lui-même ; il ne connaîtra jamais plus la faim, mais se reposera, bienheureux, sur le sein divin. Aucune science humaine n’atteint cette science divine. La curiosité de l’intelligence peut être satisfaite, pas les besoins de l’âme. Mieux, à cause de la différence de saveur, l’âme éprouve du dégoût et détourne sa bouche du sein amer, préférant souffrir de la faim qu’absorber une nourriture qui ne provienne pas de Dieu.

N’ayez aucune crainte, vous qui êtes assoiffés ou affamés de Dieu ! Restez fidèles et vous serez rassasiés par celui qui vous aime.

170.10

“ Bienheureux serai-je si je suis miséricordieux. ”

Quel homme pourrait dire : “ Je n’ai pas besoin de miséricorde ” ? Personne. Or, s’il est dit[2] dans l’ancienne Loi : “ Œil pour œil et dent pour dent ”, pourquoi ne devrait-on pas dire dans la nouvelle : “ Qui aura été miséricordieux obtiendra miséricorde ” ? Tous ont besoin de pardon.

Eh bien, ce n’est pas la formule et la forme d’un rite qui obtiennent le pardon, car ce ne sont que des symboles extérieurs accordés à l’esprit humain opaque. Mais c’est le rite intérieur de l’amour, ou encore de la miséricorde. Car si l’on a imposé le sacrifice d’un bouc ou d’un agneau et l’offrande de quelques pièces de monnaie, c’était dû au fait qu’à la base de tout mal on trouve toujours deux racines : la cupidité et l’orgueil. La cupidité est punie par la dépense qu’il faut faire pour l’offrande, l’orgueil par la confession publique du rite : “ Je célèbre ce sacrifice parce que j’ai péché. ” Et cela se fait aussi pour annoncer les temps et les signes des temps, et le sang répandu est la figure du Sang qui sera répandu pour effacer les péchés des hommes.

Bienheureux donc celui qui sait être miséricordieux à l’égard de ceux qui sont affamés, nus, sans toit, et de ces personnes encore plus misérables dont le mauvais caractère fait souffrir à la fois elles-mêmes et ceux qui vivent avec elles. Faites preuve de miséricorde. Pardonnez, compatissez, secourez, instruisez, soutenez. Ne vous enfermez pas dans une tour de cristal en disant : “ Moi, je suis pur, et je ne descends pas parmi les pécheurs. ” Ne dites pas : “ Je suis riche et heureux et je ne veux pas entendre parler des misères d’autrui. ” Pensez que, plus vite que de la fumée dispersée par un grand vent, votre richesse, votre santé ou votre aisance familiale peuvent se dissiper. Et rappelez-vous que le cristal fait office de loupe et que ce qui serait passé inaperçu en vous mêlant à la foule, vous ne pourrez plus le tenir caché si vous vous établissez dans une tour de cristal, seuls, à l’écart, éclairés de tous côtés.

Miséricorde pour accomplir un sacrifice d’expiation secret, continuel, saint, et obtenir miséricorde.

170.11

“ Bienheureux serai-je si j’ai le cœur pur. ”

Dieu est pureté. Le Paradis est le royaume de la pureté. Rien d’impur ne peut entrer au Ciel où est Dieu. Par conséquent, si vous êtes impurs, vous ne pourrez entrer dans le Royaume de Dieu. Mais, ô joie ! Joie anticipée que Dieu accorde à ses fils ! L’homme pur possède dès cette terre un commencement de Ciel, car Dieu se penche sur celui qui est pur, et l’homme qui vit sur la terre voit son Dieu. Il ne connaît pas la saveur des amours humaines, mais il goûte, jusqu’à l’extase, la saveur de l’amour divin. Il peut dire : “ Je suis avec toi et tu es en moi. Je te possède donc et je te connais comme l’époux très aimable de mon âme. ” Et, sachez-le bien, celui qui possède Dieu subit de substantiels changements, inexplicables à lui-même, qui le rendent saint, sage, fort. Sur ses lèvres s’épanouissent des paroles, et ses actes acquièrent une puissance qui n’est pas celle de la créature, mais celle de Dieu qui vit en elle.

Qu’est la vie de celui qui voit Dieu ? Béatitude. Et vous voudriez vous priver d’un pareil don par une fétide impureté ?

170.12

“ Bienheureux serai-je si j’ai un esprit pacifique. ”

La paix est l’une des caractéristiques de Dieu. Dieu n’est que dans la paix. Car la paix est amour, alors que la guerre est haine. Satan, c’est la Haine. Dieu, c’est la Paix. Personne ne peut se dire enfant de Dieu, et Dieu ne peut reconnaître pour fils un homme s’il a un esprit irascible, toujours prêt à déchaîner des tempêtes. Plus encore, ne peut se dire enfant de Dieu celui qui, sans les déchaîner personnellement, ne contribue pas par sa grande paix à calmer les tempêtes suscitées par d’autres.

Le pacifique répand la paix, même s’il se tait. Maître de lui-même et, j’ose le dire, maître de Dieu[3], il la porte comme une lampe diffuse sa clarté, comme un encensoir répand son parfum, comme une outre épanche son précieux contenu. Et il produit la lumière parmi les nuées fumantes des rancœurs, il purifie l’air des miasmes des aigreurs, il calme les flots furieux des querelles par cette huile suave qu’est l’esprit de paix qui émane des enfants de Dieu.

Faites en sorte que Dieu et les hommes puissent vous appeler ainsi.

170.13

“ Bienheureux serai-je si je suis persécuté à cause de mon amour de la justice. ”

L’homme est tellement “ satanisé ” qu’il hait le bien partout où il se trouve, il hait l’homme bon, comme si celui-ci, jusque par son silence, l’accusait et lui faisait des reproches. En effet, la bonté d’une personne fait paraître encore plus noire la méchanceté du méchant. La foi du vrai croyant fait ressortir encore plus vivement l’hypocrisie du faux croyant. Celui qui, par sa manière de vivre, témoigne sans cesse en faveur de la justice ne peut pas ne pas être détesté par ceux qui sont injustes. C’est alors qu’on se déchaîne contre ceux qui aiment la justice.

Il en va comme pour les guerres. L’homme progresse dans l’art satanique de persécuter plus qu’il ne progresse dans l’art saint de l’amour. Mais il ne peut que persécuter ceux dont la vie est brève. La partie éternelle de l’homme échappe aux pièges et acquiert ainsi une vitalité encore plus vigoureuse du fait de la persécution. La vie s’enfuit par les blessures qui saignent ou sous les privations qui épuisent le persécuté, mais le sang fait la pourpre du futur roi et les privations sont autant d’échelons pour s’élever jusqu’aux trônes que le Père a préparés pour ses martyrs, auxquels sont réservés les sièges royaux du Royaume des Cieux.

170.14

“ Bienheureux serai-je si on m’outrage et me calomnie. ”

Ne faites que ce qui peut mériter l’inscription de votre nom dans les livres célestes, là où les noms ne sont pas notés en fonction des mensonges des hommes et les louanges décernées à ceux qui les méritent le moins. En revanche, les œuvres des bons y sont inscrites avec justice et amour pour qu’ils puissent recevoir la récompense promise à ceux qui sont bénis de Dieu.

Jusqu’à présent, on a calomnié et outragé les prophètes. Mais quand s’ouvriront les portes des Cieux, ils entreront comme des rois imposants dans la Cité de Dieu et les anges s’inclineront devant eux en chantant de joie. Vous aussi, vous aussi, outragés et calomniés pour avoir appartenu à Dieu, vous parviendrez au triomphe céleste et quand le temps sera fini et le Paradis rempli, alors toute larme vous sera chère parce que, par elle, vous aurez conquis cette gloire éternelle qu’au nom du Père je vous promets.

Allez. Demain, je vous parlerai encore. Que restent seulement les malades pour que je les secoure de leurs peines. Que la paix soit avec vous, et que la méditation du salut par le moyen de l’amour vous mette sur la route qui aboutit au Ciel. »

170.1

Jesús está dando instrucciones a los apóstoles, designando a cada uno un lugar para que dirijan y controlen a la multitud que desde las primeras horas de la mañana está subiendo al monte, llevando enfermos en brazos o en andas; otros se mueven a duras penas con muletas. Entre la gente están Esteban y Hermas.

Hay un aire terso, un poco frío. De todas formas, el sol templa pronto este cortante aire montano que, si por una parte suaviza el ardor del astro, por otra saca partido de éste adquiriendo una pureza fresca moderada.

La gente se sienta en las piedras, más o menos voluminosas, que están diseminadas por el vallecillo que separa las dos cimas; otros esperan a que el sol seque la hierba aljofarada de rocío para sentarse en el suelo. Hay mucha gente, de todas las regiones de Palestina, de todas las condiciones. Los apóstoles se confunden entre la muchedumbre; pero, cual abejas que van y vienen de los prados al panal, cada cierto tiempo vuelven donde el Maestro para comunicar alguna cosa, para preguntar, o por la satisfacción de que el Maestro los mire de cerca.

Jesús sube un poco más alto que el prado, que es el fondo de la hondonada, se arrima a la pared rocosa, y empieza a hablar.

170.2

«Muchos, durante todo un año de predicación, me han planteado esta cuestión: “Tú, que te dices el Hijo de Dios, explícanos lo que es el Cielo, lo que es el Reino, lo que es Dios, pues nuestras ideas al respecto son confusas; sabemos que existe el Cielo, con Dios y los ángeles, pero nadie ha venido jamás a referirnos cómo es, pues está cerrado para los justos”.

Me han preguntado también qué es el Reino y qué es Dios. Yo me he esforzado en explicároslo, no porque me resultara difícil explicarlo, sino porque es difícil, por un conjunto de factores, haceros aceptar una verdad que, por lo que se refiere al Reino, choca contra todo un edificio de ideas configuradas a través de los siglos, una verdad que, por lo que se refiere a Dios, se topa con la sublimidad de su Naturaleza.

Otros me han dicho: “De acuerdo, esto es el Reino y esto es Dios, pero ¿cómo se conquistan?”. Y he tratado de explicaros, sin dar muestra de cansancio, cuál es la verdadera alma de la Ley del Sinaí; quien hace suya esa alma hace suyo el Cielo. Pero, para explicaros la Ley del Sinaí es necesario hacer llegar a vuestros oídos el potente trueno del Legislador y de su Profeta, los cuales, si bien es cierto que prometen bendiciones a los que observen aquélla, anuncian, amenazadores, tremendas penas y maldiciones a los desobedientes. La epifanía del Sinaí fue tremenda; su carácter terrible se refleja en toda la Ley, halla eco en los siglos, se refleja en todas las almas.

Mas Dios no es sólo Legislador, Dios es Padre, y además Padre de inmensa bondad.

Quizás — y sin quizás — vuestras almas, debilitadas por el pecado original, por las pasiones, los pecados y los muchos egoísmos vuestros y ajenos — los ajenos irritan vuestra alma, los propios la cierran —, no pueden elevarse a contemplar las infinitas perfecciones de Dios (y menos que todas la bondad, porque ésta es la virtud que, con el amor, es menos propiedad de los mortales). ¡La bondad... oh, qué dulce es ser buenos, sin odio ni envidias ni soberbias; tener ojos que sólo miren animados por el amor, y manos que se extiendan para gesto de amor, y labios que no profieran sino palabras de amor, y corazón — sobre todo corazón — que, henchido sólo de amor, haga que los ojos y las manos y los labios se esfuercen en actos de amor!

170.3

Los más doctos de entre vosotros saben con qué dones Dios había enriquecido a Adán, para él y sus descendientes. Hasta los menos instruidos de entre los hijos de Israel saben que tenemos un espíritu (sólo los pobres paganos ignoran la existencia de este huésped regio, soplo vital, luz celeste que santifica y vivifica nuestro cuerpo). Ahora bien, los más doctos saben qué dones habían sido otorgados al hombre, a su espíritu.

No fue menos magnánimo con el espíritu que con la carne y la sangre de la criatura creada por Él con un poco de barro y su aliento. De la misma forma que otorgó los dones naturales de belleza e integridad, inteligencia y voluntad, capacidad de amarse y de amar, otorgó los dones morales, sujetando el apetito a la razón, siendo así que en la libertad y dominio de sí y de la propia voluntad con que Dios había favorecido a Adán no se introducía la maligna tiranía de los sentidos y pasiones: libre era el amarse y el desear y el gozar en justicia, sin eso que os esclaviza haciéndoos sentir el aguijón del veneno que Satanás esparció y que se extravasa, que os esclaviza sacándoos del límpido álveo para llevaros a cenagosos campos, a pantanos en putrefacción, donde fermentan las fiebres de los sentidos carnales y morales; pues habéis de saber que es sensualidad incluso la concupiscencia del pensamiento. Recibieron también dones sobrenaturales: la Gracia santificante, el destino superior, la visión de Dios.

170.4

La Gracia santificante es la vida del alma, es cosa espiritualísima depositada en la espiritual alma nuestra. Nos hace hijos de Dios porque nos preserva de la muerte del pecado, y quien no está muerto “vive” en la casa del Padre, o sea, el Paraíso; en mi Reino, es decir, el Cielo. ¿Qué es esta Gracia que santifica, que da Vida y Reino? ¡No uséis muchas palabras... la Gracia es amor! La Gracia es, pues, Dios; es Dios, que, mirándose embelesado a sí mismo en la criatura creada perfecta, se ama, se contempla, se desea, se da a sí mismo lo que es suyo para multiplicar esta riqueza suya, para gozarse de esta multiplicación, para amarse en razón de todos los que son otros Él-mismo.

¡Oh, hijos, no despojéis a Dios de este derecho suyo, no le robéis esta riqueza, no defraudéis este deseo de Dios! Pensad que actúa por amor. Aunque vosotros no existierais, Él sería en cualquier caso el Infinito, su poder no se vería disminuido; mas Él, a pesar de ser completo en su medida infinita, inconmensurable, quiere, no para sí y en sí — no podría porque ya es el Infinito — sino para la Creación, criatura suya, aumentar el amor en la proporción de todas las criaturas contenidas en ella; y es así que os da la Gracia: el Amor, para que vosotros, en vosotros, lo llevéis a la perfección de los santos, y vertáis este tesoro — sacado del tesoro que Dios os ha otorgado con su Gracia, y aumentado con todas vuestras obras santas, con toda vuestra vida heroica de santos — en el Océano infinito donde Dios está: en el Cielo.

¡Divinas, divinas cisternas del Amor!... ¡Oh, vosotras sois, y no conocerá la muerte vuestro ser, porque sois eternas como Dios, siendo así que sois dioses[1]; vosotras seréis, y no se pondrá término a vuestro ser, porque sois inmortales como los espíritus santos que os han supernutrido volviendo a vosotras enriquecidos con los propios méritos: vivís y nutrís, vivís y enriquecéis, vivís y formáis esa santísima cosa que es la Comunión de los espíritus, desde Dios, Espíritu perfectísimo, hasta el niño recién nacido que por primera vez mama del materno seno!

¡No me critiquéis en vuestro corazón, vosotros los doctos! No digáis: “Está fuera de sí, habla como un desquiciado cuando dice que la Gracia está en nosotros, siendo así que por la Culpa estamos privados de ella; miente al decir que ya somos uno con Dios”. Sí, la Culpa existe, como también existe la separación. Pero, ante el poder del Redentor, la Culpa, cruel separación entre el Padre y los hijos, caerá cual muralla sacudida por el nuevo Sansón; ya la he aferrado, ya la remuevo violentamente, ya se muestra endeble, ya tiembla de ira Satanás, y de impotencia, al no poder nada contra mi poder, al sentirse arrebatar tantas presas y hacérsele más difícil arrastrar al hombre al pecado. En efecto, una vez que os haya conducido a mi Padre a través de mí, una vez que, al empaparos mi Sangre y mi dolor, hayáis quedado purificados y fortalecidos, la Gracia renacerá en vosotros, se despertará de nuevo, recuperará su poder, y triunfaréis... si queréis.

Dios no fuerza vuestro pensamiento, ni tampoco os fuerza a santificaros. Sois libres. Lo que hace es daros de nuevo la fuerza, devolveros la libertad respecto al dominio de Satanás. Os toca ahora a vosotros colocaros otra vez el yugo infernal o ponerle a vuestra alma alas angélicas; todo depende ahora de vosotros, conmigo como hermano para guiaros y alimentaros con alimento inmortal.

170.5

Decís: “¿Cómo se conquista a Dios y su Reino por un camino más dulce que no el severo camino del Sinaí?”.

No hay otro camino, ése es; mirémoslo, no obstante, no a través del color de la amenaza sino del del amor. No digamos: “¡Ay de mí si no hago tal cosa!”, temblorosos esperando pecar, esperando no ser capaces de no pecar; digamos, por el contrario: “¡Bienaventurado seré si hago tal cosa!”, y, con arrebato de sobrenatural alegría, gozosos, lancémonos hacia estas bienaventuranzas nacidas de la observancia de la Ley cual corolas de rosa de una mata de espinas. Digamos:

“¡Bienaventurado seré si soy pobre de espíritu, porque será mío el Reino de los Cielos!

¡Bienaventurado seré si soy manso, porque heredaré la Tierra!

¡Bienaventurado seré si soy capaz de llorar sin rebelarme, porque seré consolado!

¡Bienaventurado seré si tengo hambre y sed de justicia, más que de pan y vino para saciar la carne: la Justicia me saciará!

¡Bienaventurado seré si soy misericordioso, porque se usará conmigo divina misericordia!

¡Bienaventurado seré si soy puro de corazón, porque Dios se inclinará hacia mi corazón puro, y le veré!

¡Bienaventurado seré si tengo espíritu de paz, porque Dios me llamará hijo suyo, pues en la paz está el amor y Dios es Amor amante de quien se asemeja a Él!

¡Bienaventurado seré si soy perseguido por amor a la justicia, porque Dios, Padre mío, como compensación por las persecuciones terrenas, me dará el Reino de los Cielos!

¡Bienaventurado seré si, por saber ser hijo tuyo, oh Dios, me ultrajan y acusan con mentira! Ello no deberá hacerme sentir desolado, sino alegre, porque me pone al nivel de tus mejores siervos, al nivel de los Profetas, perseguidos por el mismo motivo; con ellos compartiré — lo creo firmemente — la misma recompensa, grande, eterna, en ese Cielo que ya es mío!”.

Veamos así el camino de la salud, a través de la alegría de los santos.

170.6

“Bienaventurado seré si soy pobre de espíritu”.

¡Oh riquezas, quemazón satánica, cuántos delirios producís!... en los ricos y en los pobres: en el rico que vive para su oro (ídolo infame de su espíritu misérrimo); en el pobre que vive del odio al rico porque tiene el oro, y que, aunque no cometa materialmente un homicidio, lanza sus maldiciones contra la cabeza de los ricos, deseándoles todo tipo de males. No basta no hacer el mal, hay que no desear hacerlo. Quien maldice, deseando tragedias y muertes, no es muy distinto de quien físicamente mata, porque dentro de sí desea la muerte de aquel a quien odia. En verdad os digo que el deseo no es sino un acto retenido; como el que ha sido concebido en un vientre: ya ha sido formado pero aún permanece dentro. El deseo malvado envenena y destruye, porque persiste más que el acto violento y más profundamente que el acto mismo.

El pobre de espíritu, aunque sea rico, no peca a causa del oro; antes bien, se santifica con él porque lo convierte en amor. Amado y bendecido, es semejante a esos manantiales salvíficos de los desiertos, que se dan sin escatimar agua, felices de poderse ofrecer para alivio de los desesperados. El pobre de espíritu, si es pobre, se siente dichoso en su pobreza; come su sabroso pan (el de la alegría de quien vive libre del febril apego al oro), duerme su sueño exento de pesadilla alguna, se levanta, habiendo descansado, para ir a su sereno trabajo, que parece siempre ligero si se realiza sin avidez ni envidia.

Las cosas que hacen rico al hombre son: materialmente, el oro; moralmente, los afectos. En el oro están comprendidos no sólo las monedas sino también casas, campos, joyas, muebles, ganado... en definitiva, todo aquello que hace, desde el punto de vista material, vivir en la abundancia; en cuanto al mundo de los afectos, los vínculos de sangre o de matrimonio, amistades, sobreabundancia intelectual, cargos públicos. Como veis, por lo que se refiere al primer grupo de cosas, el pobre puede decir: “¡Bueno!, ¡bien!, basta con que no envidie al que posee; y además... yo no tengo ese problema, porque soy pobre y, por fuerza, no tengo ese problema”; sin embargo, por lo que respecta al segundo grupo de cosas, el pobre debe vigilarse a sí mismo, pues hasta el más mísero de los hombres puede hacerse pecaminosamente rico de espíritu: en efecto, peca quien pone su corazón desmedidamente en una cosa.

Diréis: “¡Entonces debemos odiar el bien que Dios nos ha concedido? ¿Por qué manda, entonces, amar al padre y a la madre, a la esposa y a los hijos, y dice: ‘Amarás a tu prójimo como a ti mismo’?”.

Distinguid. Debemos amar al padre, a la madre, a la esposa, al prójimo, pero con la medida establecida por Dios (“como a nosotros mismos”). Sin embargo, a Dios ha de amársele sobre todas las cosas y con todo nuestro ser. No se ama a Dios como amamos a los más queridos de nuestros prójimos: a ésta porque nos ha amamantado, a esta otra porque duerme con su cabeza apoyada sobre nuestro pecho y procrea nuestros hijos. No, a Dios se le ama con todo nuestro ser, o sea, con toda la capacidad de amar que hay en el hombre: amor de hijo, de esposo, de amigo, y — ¡no os escandalicéis! — amor de padre; sí, debemos cuidar los intereses de Dios igual que un padre cuida a su prole, por la cual, con amor, tutela los bienes y los aumenta, y de cuyo crecimiento físico y cultural, así como de que los hijos alcancen felizmente su finalidad en el mundo, se ocupa y se preocupa.

El amor no es un mal, ni debe llegar a serlo. Las gracias que Dios nos concede tampoco son un mal o deben llegar a serlo; son amor; por amor son otorgadas. Tenemos que usar con amor estas riquezas que Dios nos concede — afectos y bienes —. Solamente quien no las eleva a ídolos, sino que las hace medios de servicio a Dios en santidad, muestra no tener apego pecaminoso a ellas; practica, pues, esa santa pobreza del espíritu que de todo se despoja para ser más libre en la conquista de Dios santo, suprema Riqueza. Y conquistar a Dios significa poseer el Reino de los Cielos.

170.7

“Bienaventurado seré si soy manso”.

Los ejemplos de la vida cotidiana pudieran parecer en contraste con esta afirmación. Los no mansos parecen triunfar en las familias, ciudades y naciones. Pero, ¿se trata de un verdadero triunfo? No. Lo que mantiene sometidos, aparentemente, a los hombres dominados por un tirano es el miedo; se trata en realidad sólo de un velo que cubre la efervescencia rebelde contra el dominador. Los iracundos, los que van cometiendo atropellos, no poseen los corazones de sus familiares, conciudadanos o súbditos. Los maestros del “porque lo digo yo” no convierten ni los intelectos ni los espíritus a sus doctrinas; lo único que crean son autodidactas, personas que buscan una llave que pueda abrir las puertas cerradas de una sabiduría o ciencia que sienten que existe y que es contraria a la que se les impone.

Los sacerdotes que no van a la conquista de los espíritus con la dulzura paciente, humilde, amorosa, sino que, por el ímpetu avasallador y la gran intransigencia con que marchan contra las almas, parecen guerreros armados lanzados a feroz asalto, no conducen a Dios. ¡Pobres almas! Si fueran santas, no tendrían necesidad de vosotros para alcanzar la Luz; la poseerían ya en sí. Si fueran justos, no tendrían necesidad de vosotros, jueces, para estar sujetos por el freno de la justicia, porque ya la poseerían en sí. Si estuvieran sanos, no tendrían necesidad de quien los curase. Sed, pues, mansos. No pongáis en fuga a las almas. Atraedlas con amor; porque la mansedumbre es amor, como lo es también la pobreza de espíritu.

Si sois así, heredaréis la Tierra y llevaréis a Dios este lugar (precedentemente propiedad de Satanás), porque vuestra mansedumbre, que además de amor es humildad, habrá vencido al odio y la soberbia dando muerte en los corazones al abyecto rey de la soberbia y el odio; el mundo será vuestro (que es como decir de Dios, porque vosotros seréis justos que reconocerán a Dios como Dueño absoluto de la creación, digno de alabanza y bendición, a cuyas manos debe volver todo lo que le pertenece).

170.8

“Bienaventurado seré si sé llorar sin rebelarme”.

Existe el dolor en la tierra, y arranca lágrimas de los ojos del hombre. Mas el dolor no existía. El hombre lo introdujo en este mundo. Pero es que, además, por depravación de su intelecto, se aplica cada vez más a aumentarlo con todos los medios a su alcance. En efecto, a las enfermedades y desventuras producidos por rayos, tempestades, aludes, terremotos... el hombre, para sufrir — para hacer sufrir, pues quisiéramos que fueran los demás y no nosotros los que sufrieran con los medios estudiados para tal fin — añade, como fruto de su mente, las armas mortíferas (cada vez más terribles) y la crueldad moral (cada vez más astuta). ¡Cuántas lágrimas hace brotar el hombre a sus semejantes por instigación de su secreto rey: Satanás! Pues bien, os digo que estas lágrimas no son una tara sino una perfección del hombre.

El hombre es un niño que sólo piensa en divertirse, un despreocupado superficial, una criatura a la que le falta desarrollo intelectual, hasta que el llanto le hace adulto, reflexivo, inteligente. Sólo los que lloran — o han llorado — saben amar y comprender; amar a los hermanos, que como ellos lloran, comprender sus sufrimientos, ayudarlos con su bondad, experta en lo mucho que se sufre cuando se llora en soledad. Y saben amar a Dios porque han comprendido que, excepto Dios, todo lo demás es dolor; porque han comprendido que el dolor se aplaca si es llorado sobre el corazón de Dios; porque han comprendido que el llanto resignado que no quebranta la fe, que no hace árida la oración, que no conoce la rebeldía, cambia de naturaleza, transformándose en consuelo.

Sí, los que lloran amando al Señor serán consolados.

170.9

“Bienaventurado seré si tengo hambre y sed de justicia”.

Desde su nacimiento hasta su muerte, el hombre tiende, ávido, a la comida. Abre la boca, cuando nace, para apresar el pezón; abre los labios, cuando le oprime la agonía, para tragar algo que le alivie. Trabaja para nutrirse. Hace de la tierra un enorme pezón del que insaciablemente chupa, extrayendo aquello mismo por lo que muere. Pero, ¿qué es el hombre? ¿Un animal? No; es un hijo de Dios. Vive un destierro de pocos o muchos años. De todas formas, su vida no cesa al cambiar de morada.

Hay una vida en la vida, de la misma manera que en una nuez está la pulpa; la nuez no es la cáscara, la pulpa interna es la nuez: si sembráis una cáscara de nuez no nace nada, pero si sembráis la cáscara con la pulpa nace un árbol grande. Pues así es el hombre: no es la carne la que viene a ser inmortal, sino el alma, que debe ser alimentada para que llegue a la inmortalidad, adonde ella, por amor, llevará a la carne en la bienaventurada resurrección. Alimento del alma son la Sabiduría y la Justicia, las cuales se incorporan a ella como alimento líquido o sólido y la fortalecen, y cuanto más se saborean más crece la santa avidez de poseer la Sabiduría y de conocer la Justicia.

Llegará, de todas formas, un día en que el alma, insaciable con esta santa hambre, será saciada; llegará. Dios se dará a su vástago, se le llevará directamente a su pecho, y el nuevo vástago del Paraíso se saciará con esa Madre admirable que es el mismo Dios, y no volverá a sentir hambre jamás, sino que descansará feliz sobre el pecho divino. Ninguna ciencia humana equivale a esta ciencia divina. La curiosidad de la mente puede ser calmada, la del espíritu no; es más, si el sabor es distinto, el espíritu siente desagrado y separa la boca del pezón amargo, prefiriendo padecer hambre antes que llenarse de un alimento que no proceda de Dios.

¡No temáis, vosotros, sedientos o hambrientos de Dios! Sed fieles, y el que os ama os saciará.

170.10

“Bienaventurado seré si soy misericordioso”.

¿Quién de entre los hombres puede decir: “No necesito misericordia”? Ninguno. Y si en la antigua Ley está escrito: “Ojo por ojo y diente por diente”, ¿por qué no debería decirse en la nueva: “Quien haya sido misericordioso alcanzará misericordia”? Todos tienen necesidad de perdón.

Pues bien, no es la fórmula y forma de un rito — figuras externas concedidas a causa de la opacidad del pensamiento humano — lo que obtiene el perdón; lo obtiene el rito interno del amor, o sea, una vez más, de la misericordia. De hecho, si se impuso sacrificar un macho cabrío o un cordero, así como la ofrenda de algunas monedas, se hizo porque en la base de todos los males se encuentran siempre dos raíces: codicia y soberbia; la codicia queda castigada con el gasto de la compra de la víctima, la soberbia recibe su castigo en la abierta confesión del rito: “Celebro este sacrificio porque he pecado”. Además el rito tenía el sentido de anticipar los tiempos y sus signos: la sangre derramada es figura de la Sangre que será vertida para borrar los pecados de los hombres.

Dichoso, pues, aquel que sabe ser misericordioso para con los hambrientos, los desnudos, los que carecen de casa, los que padecen la miseria — aún mayor — de tener un carácter malo, que hace sufrir al mismo que lo tiene y a quien con él convive. Tened misericordia. Perdonad, sed compasivos, ayudad, enseñad, apoyad. No os encerréis en una torre de cristal diciendo: “Soy puro, no desciendo a convivir con los pecadores”. No digáis: “Soy rico, vivo feliz; no quiero oír hablar de las miserias de los demás”. Mirad que vuestra riqueza, salud, bienestar familar, pueden desvanecerse en menos tiempo que un fuerte viento disipa el humo. Recordad también que el cristal hace de lente, siendo así que lo que pasaría desapercibido si os mezclarais entre la gente no podéis mantenerlo escondido si os metéis en una torre de cristal y allí estáis solos, separados, recibiendo luz de todas partes.

Misericordia para cumplir un continuo, secreto, santo sacrificio de expiación y obtener misericordia.

170.11

“Bienaventurado seré si soy puro de corazón”.

Dios es Pureza. El Paraíso es Reino de Pureza. Nada impuro puede entrar en el Cielo donde está Dios. Por tanto, si sois impuros, no podréis entrar en el Reino de Dios. ¡Por el contrario, qué anticipada alegría la que el Padre concede a sus hijos!, pues quien es puro ya desde la tierra posee un principio de Cielo, porque Dios se inclina hacia el hombre puro y éste, desde la tierra, ve a su Dios; no conoce sabor de amores humanos, sino que degusta, hasta extasiarse, el sabor del amor divino, y puede decir: “Yo estoy contigo y Tú estás en mí, por lo cual te poseo y conozco como esposo amabilísimo de mi alma”. Pues bien, creed que quien tiene a Dios experimenta transformaciones substanciales, inexplicables incluso para él mismo, que le hacen santo, sabio, fuerte; en su labio florecen palabras, y sus actos asumen capacidades, que no son de la criatura sino de Dios, que en ella vive.

¿Qué es la vida del hombre que ve a Dios?: beatitud. ¿Os privaréis de semejante don por hediondas impurezas?

170.12

“Bienaventurado seré si tengo espíritu de paz”.

La paz es una de las características de Dios. Dios sólo está en la paz, porque la paz es amor, mientras que la guerra es odio. Satanás es Odio, Dios es Paz. No puede uno decirse hijo de Dios, ni puede Dios llamar hijo suyo a un hombre de espíritu irascible, siempre dispuesto a crear trifulcas. Y tampoco puede llamarse hijo de Dios aquel que, aun no siendo él el origen de estas broncas, no contribuye con su gran paz a calmar las que crean otros. El hombre pacífico transmite la paz incluso sin palabras. Él lleva a Dios — no sólo es dueño de sí, sino que hasta diría que lo es de Dios — como una lámpara lleva su fuente de luz, como un incensario emana su perfume, como un odre contiene su líquido... Se hace luz entre las brumas fumíferas de los rencores, se purifica el aire de los miasmas de los odios, se calman las embravecidas olas de las disputas con este aceite suave que es el espíritu de paz emanado por los hijos de Dios.

Haced que Dios y los hombres puedan decir esto de vosotros.

170.13

“Bienaventurado seré si padezco persecución por amor a la Justicia”.

El hombre en su mayor parte está tan lleno de mal, que odia el bien dondequiera que éste se encuentre, y que odia al bueno, como si el bueno le estuviera acusando o reprendiendo, aunque de hecho no diga nada. En efecto: la bondad de una persona hace ver todavía más negra la maldad del malvado; la fe del creyente verdadero hace aparecer aún más viva la hipocresía del falso creyente; aquel que con su modo de vida está dando continuamente testimonio de la justicia no puede no ser odiado por los injustos. Y por eso se ataca a los amantes de la justicia.

Pasa lo mismo que con las guerras. El hombre progresa en el arte satánico de la persecución más que en el arte santo del amor. Pero sólo puede perseguir a lo que tiene breve vida; lo que de eterno hay en el hombre, escapa a la asechanza; es más, adquiere una vitalidad más vigorosa por la persecución. La vida se escapa o a través de las heridas que abren las venas o a causa de las fatigas que van consumiendo al perseguido; mas la sangre teje la púrpura del rey futuro, y las fatigas son los peldaños para subir a los tronos que el Padre tiene preparados para sus mártires, a quienes están reservados los regios sitiales del Reino de los Cielos.

170.14

“Bienaventurado seré si me ultrajan y calumnian”.

Preocupaos sólo de que vuestro nombre pueda ser recogido en los libros celestes, en los cuales no se escriben los nombres según el criterio de los embustes humanos, que alaban a quienes son menos merecedores de elogio; en aquéllos, con justicia y amor, se reflejan las obras de los buenos, para darles el premio que Dios tiene prometido a los justos.

En el pasado fueron calumniados y ultrajados los Profetas. Cuando se abran las puertas de los Cielos, cual majestuosos reyes, entrarán en la Ciudad de Dios, y recibirán el saludo reverenciador de los ángeles, cantando de alegría. Vosotros también, vosotros también, ultrajados y calumniados por haber pertenecido a Dios, recibiréis el galardón celeste, y, cumplido el tiempo, completo ya el Paraíso, amaréis cada una de las lágrimas que vertisteis, porque por ellas habréis conquistado esa gloria eterna que en nombre del Padre os prometo.

Podéis marcharos. Mañana os seguiré hablando. Que se queden sólo los enfermos, porque quiero ayudarlos en sus dolores. La paz permanezca con vosotros y que la meditación sobre la salvación, a través del amor, os introduzca en el camino que lleva al Cielo».


Notes

  1. étant dieux : sur une copie dactylographiée, Maria Valtorta renvoie à Ps 82, 6 ; Rm 8, 16 ; 2P 1, 4. Elle explique par la note suivante l’expression tant d’êtres qui sont d’autres lui-même employée un peu plus haut : « Saint Thomas d’Aquin dit justement que Dieu n’aurait pu faire de plus grandes œuvres divines que les trois qu’il a faites : l’incarnation de son Fils, la Maternité de la Vierge et la déification de l’âme humaine. Et saint Augustin écrit : “ Les âmes sont divinement associées, par l’intermédiaire du Père, au mystère de la génération éternelle, et par le Père et le Fils, à la spiration de l’Esprit Saint. ” Par conséquent, l’âme déifiée par la grâce est divinisée par participation aux trois Personnes divines : c’est là le chef-d’œuvre de l’Amour infini qui nous élève de l’état de créature à celui de créatures divinisées. »
  2. il est dit : voir Ex 21, 24-25 ; Lv 24, 19-20 ; Dt 19, 21. C’est ce que l’on appelle la “ loi du talion ”, qui sera citée à d’autres reprises, de 171.4 à 566.9.
  3. maître de Dieu, parce que, comme Maria Valtorta explique dans une note sur une copie dactylographiée, Les pacifiques sont tout amour, car l’amour inspire des sentiments de paix, et la paix rétablit l’amour entre les frères que leurs égoïsmes ont troublés. Dieu aime donc tellement les pacifiques qu’il paraît réellement se mettre à leur service pour les aider dans ce ministère de paix qui répand entre les hommes l’un de ses attributs les plus doux.

Notas

  1. sois dioses: MV añade las referencias a: Salmo 82 (Vulgata 81), 6; Romanos 8, 16; 2 Pedro 1, 4.