Los Escritos de Maria Valtorta

222. Un secret de l’apôtre Jean.

222. Un secreto del apóstol Juan.

222.1

Après Jabnia, les collines, dirigées d’ouest en est par rapport à l’étoile polaire, prennent de l’altitude et on en voit surgir de plus hautes, de toujours plus hautes les unes derrière les autres. Au loin, les sommets verts et violets des montagnes de Judée se profilent à la dernière lueur du soir.

Le soleil est tombé rapidement comme il le fait dans les pays situés au midi. De l’orgie de rouge du couchant, il est passé en moins d’une heure au premier scintillement des étoiles ; il paraît impossible que l’incendie solaire se soit éteint si vite, faisant disparaître le rouge sang du ciel sous un voile de plus en plus épais d’améthyste sanguine, puis d’un mauve qui pâlit et devient de plus en plus transparent pour laisser voir un ciel irréel, non pas bleu mais vert pâle, qui ensuite s’assombrit en une couleur glauque d’a­voines nouvelles, prélude à l’indigo qui dominera pendant la nuit en se parsemant de diamants comme un manteau royal.

Et les premières étoiles rient déjà à l’orient en même temps qu’une faucille de lune à son premier quartier. Sous la lumière des astres et dans le silence des hommes, la terre devient peu à peu un vrai paradis. C’est l’heure du chant de ce qui ne pèche pas : celui du rossignol, l’arpège des eaux, le bruissement des feuillages, le chant des grillons, des crapauds qui émettent des notes de hautbois en chantant à la rosée. Peut-être que les étoiles, là haut, chantent elles aussi… Elles sont plus proches des anges que nous… L’incendie de la chaleur s’éteint progressivement dans l’air de la nuit, humide d’une rosée si douce à l’herbe, aux hommes et aux animaux !

222.2

Jésus a attendu, au pied d’une colline, les apôtres qui sortent de Jabnia où Jean est allé les prendre. Il parle longuement avec Judas, lui remet des bourses d’argent et lui donne des instructions pour leur répartition. Derrière lui se trouve Jean, qui tient le bouc et reste silencieux entre Simon le Zélote et Barthélemy, qui discutent de Jabnia où André et Philippe se sont distingués. Plus à l’arrière, en groupe, tous les autres parlent à haute voix et font une sorte de récapitulation de leurs aventures en Philistie ; ils manifestent clairement leur joie de revenir prochainement en Judée pour la Pentecôte.

« Vraiment, nous y allons tout de suite ? demande Philippe, épuisé de parcourir les sables brûlants.

– C’est ce qu’a dit le Maître. Tu l’as entendu, répond Jacques, fils d’Alphée.

– Mon frère le sait certainement, mais il semble perdu dans ses rêves. Ce qu’ils ont fait pendant ces cinq jours est un mystère, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Oui. Or moi, je n’en peux plus du désir de le savoir ! Au moins cela, pour nous récompenser de cette… purge à Jabnia. Cinq jours où il fallait surveiller chaque mot, chaque regard, chaque pas pour éviter un malheur, dit Pierre.

– Nous avons pourtant réussi. Nous commençons à avoir un certain savoir-faire, souligne Matthieu d’un air satisfait.

– Vraiment… j’ai tremblé deux ou trois fois. Ce sacré Judas ! N’apprendra-t-il donc jamais à se modérer ? dit Philippe.

– Quand il sera vieux. Et pourtant, si l’on veut, il agit dans une bonne intention. Tu l’as entendu ? Le Maître lui-même l’a reconnu. C’est par zèle qu’il agit ainsi » dit André pour l’excuser.

Pierre intervient:

« Naturellement ! Le Maître a dit cela parce qu’il est la Bonté et la Prudence, mais je ne crois pas qu’il l’approuve.

– Il ne ment pas, lui, réplique Jude.

– Pour ce qui est de mentir, non. Mais il sait mettre dans ses réponses toute la prudence que nous ne savons pas y mettre, et il dit la vérité sans faire saigner le cœur de personne, sans provoquer des indignations, sans susciter des reproches. Ah, lui, c’est lui ! » soupire Pierre.

222.3

Ils marchent en silence dans la blancheur toujours plus nette du clair de lune. Puis Pierre dit à Jacques, fils de Zébédée :

« Essaie d’appeler Jean. J’ignore pourquoi il nous évite.

– Je vais te le dire tout de suite : il sait que nous allons le tourmenter pour savoir, dit Thomas.

– C’est vrai ! Et il reste avec les deux plus prudents et les plus sages, confirme Philippe.

– Eh bien, essaie quand même, Jacques, sois serviable », insiste Pierre.

Jacques accepte. Il appelle par trois fois Jean qui n’entend pas ou fait mine de ne pas entendre. Barthélemy au contraire se retourne, et Jacques lui dit :

« Demande à mon frère de venir ici. »

Et il ajoute à l’adresse de Pierre :

« Mais je ne crois pas que nous saurons. »

Jean, obéissant, vient aussitôt et demande :

« Que voulez- vous ?

– Savoir si nous allons directement d’ici en Judée, répond son frère.

– C’est ce qu’a dit le Maître. Il ne voulait pour ainsi dire pas revenir en arrière à partir d’Akron et il voulait m’envoyer vous prendre, mais ensuite il a préféré venir jusqu’aux dernières pentes… De toutes manières, d’ici aussi on va en Judée.

– Par Modîn ?

– Par Modîn.

– C’est une route peu sûre. Les malfaiteurs y attendent les caravanes et font des coups de mains, objecte Thomas.

– Oh !… avec lui !… Rien ne lui résiste, à lui !… »

Jean lève vers le ciel un visage qui l’entraîne dans je ne sais quel souvenir, et il sourit.

Tout le monde le remarque et Pierre lance :

« Dis un peu : tu es en train de lire une merveilleuse histoire dans le ciel constellé, pour avoir ce visage ?

– Moi ? Non…

– Allons donc ! Même les pierres se rendent compte que tu es loin du monde. Dis : que t’est-il arrivé, à Akron ?

– Mais rien, Simon, je te l’assure. Je ne serais pas heureux s’il m’était arrivé quelque chose de pénible.

– Pas de pénible. Au contraire !… Allons ! Parle !

– Mais je n’ai rien à ajouter à ce que, lui, il vous a dit. Ils ont été bons, comme des personnes étonnées par les miracles. Voilà tout. Exactement comme il vous l’a relaté.

222.4

– Non. »

Pierre hoche la tête.

« Non, tu ne sais pas mentir. Tu es limpide comme de l’eau de source. Non. Tu changes de couleur. Je te connais depuis que tu étais tout petit. Tu ne sauras jamais mentir. Par impuissance du cœur, de la pensée, de la langue et jusque de la peau qui change de couleur. C’est pour cela que je t’aime tant et que je t’ai toujours aimé. Allons, viens ici, près de ton vieux Simom-Pierre, près de ton ami. Tu te souviens quand tu étais petit, et que moi, j’étais déjà un homme ? Comme je te choyais ? Tu voulais des histoires et des barquettes de liège “ qui ne font jamais naufrage ”, disais-tu, et qui te servaient à aller au loin… Maintenant encore, tu vas au loin et tu laisses sur la rive le pauvre Simon. Et ta petite barque ne fera jamais naufrage. Elle s’en va, couverte de fleurs, comme celles qu’enfant tu lançais à Bethsaïde dans le fleuve, pour que le fleuve les porte au lac et qu’elles suivent leur chemin tout au loin. Tu t’en souviens ? Je t’aime bien, Jean. Tous, nous t’aimons bien. Tu es notre voile. Tu es notre barque qui ne fait pas naufrage. Tu nous emmènes dans ton sillage. Pourquoi ne nous racontes-tu pas le prodige d’Akron ? »

Tout en parlant, Pierre entoure de son bras la taille de Jean, mais Jean cherche à éluder la question en disant :

« Et toi qui es le chef, pourquoi ne t’adresses-tu pas aux foules avec la même intensité persuasive que celle dont tu te sers à mon égard ? Elles ont besoin d’être convaincues, moi pas.

– C’est qu’avec toi, je me sens à l’aise. Toi, je t’aime. Elles, je ne les connais pas, dit Pierre pour s’excuser.

– Et tu ne les aimes pas. Voilà ton erreur. Aime-les, même si tu ne les connais pas. Dis-toi : “ Elles appartiennent à notre Père. ” Tu verras : tu auras l’impression de les connaître et tu les aimeras. Vois en chaque personne autant de Jean…

– C’est vite dit ! Comme si l’on pouvait échanger aspics et porcs-épics contre toi, qui es un éternel enfant.

– Oh, non ! Je suis comme tout le monde.

– Non, mon frère. Pas comme tout le monde. Nous autres, sauf peut-être Barthélemy, André et Simon le Zélote, nous aurions déjà dit, même aux herbes, ce qui nous serait arrivé et qui nous rendrait heureux. Toi, tu te tais. Cependant tu dois le dire à moi, ton frère aîné. Je suis pour toi comme un père, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Mon Père, c’est Dieu, mon Frère c’est Jésus, ma Mère c’est Marie…

– Alors le sang, pour toi, cela ne compte plus ? s’irrite Jacques.

– Ne te fâche pas. Moi, je bénis le sang et le sein qui m’ont formé : mon père et ma mère ; et je te bénis, toi, mon frère, qui es du même sang. Mais c’est parce que mes parents m’ont engendré et élevé pour me permettre de suivre le Maître, et toi, parce que tu le suis. Depuis que notre mère est disciple, je l’aime à un double titre : par la chair et le sang, en tant que fils ; avec mon âme, en tant que condisciple. Ah ! Quelle joie d’être unis dans un même amour pour lui !… »

222.5

En entendant la voix courroucée de Jacques, Jésus est revenu en arrière et les derniers mots l’éclairent sur la question.

« Laissez Jean tranquille. Cela ne sert à rien de le tourmenter. Il ressemble beaucoup à ma Mère, et il ne parlera pas.

– Dans ce cas, dis-le-nous toi-même, Maître, disent-ils tous d’une voix suppliante.

– Eh bien, voici : j’ai emmené Jean avec moi, parce qu’il était le plus apte pour ce que je voulais faire. J’ai été aidé par lui, et lui en a été perfectionné. Voilà qui est dit. »

Pierre, Jacques, frère de Jean, Thomas, Judas se regardent ; déçus, ils font un peu la moue. Judas ne se borne pas à faire voir sa déception, il proteste :

« Pourquoi le perfectionner, lui qui est déjà le meilleur ? »

Jésus lui répond :

« C’est toi qui as dit : “ Chacun a sa manière de faire, et la met en œuvre. ” J’ai ma manière. Jean a la sienne, qui lui ressemble beaucoup. La mienne ne peut se perfectionner. La sienne, si. Et je veux qu’il en soit ainsi parce qu’il est bon qu’il en soit ainsi. C’est pour cette raison que je l’ai pris avec moi : j’avais besoin de quelqu’un qui ait cette manière-là de voir et cette âme. Donc, pas de mauvaise humeur ni de curiosité. Nous allons à Modîn. La nuit est sereine, fraîche et lumineuse. Nous marcherons tant qu’il y aura la lune, puis nous dormirons jusqu’à l’aube. J’emmènerai Jude et Judas vénérer la tombe[1] des Maccabées dont ils portent le nom glorieux.

– Seuls avec toi ! Dit Judas, tout heureux.

– Non, avec tous. Mais la visite à la tombe des Maccabées est pour vous, pour que vous sachiez les imiter surnaturellement, en portant luttes et victoires dans un domaine tout spirituel. »

222.1

Pasada Yabnia, las colinas, en dirección Oeste-Este respecto a la estrella polar, aumentan de altura; más lejos se ven montañas que se yerguen cada vez más altas, más altas; en la lejanía, bajo la última claridad de la tarde, se dibujan los yugos verdes y violetas de las montañas de Judea.

El día ha declinado rápidamente, como sucede en los lugares meridionales. De la orgía de rojo del ocaso, en menos de una hora, se ha pasado al primer titilar de estrellas; parece imposible que la lumbrarada solar se haya apagado tan rápidamente, anulando el color sangre del cielo con una veladura, cada vez más densa, de amatista sanguíneo, y luego un malva que va palideciendo y haciéndose cada vez más transparente para dejar entrever un cielo irreal, no azul, sino verde pálido, que poco después se ensombrece para adquirir un color glauco como de avena nueva, preludio del añil que reinará en la noche recamándose de diamantes, como un manto regio. Y las primeras estrellas sonríen ya por el oriente, junto a un cuarto de luna creciente. La tierra exulta cada vez más, con hilaridad verdaderamente paradisíaca, bajo la luz de los astros y en el silencio de los hombres. Ahora cantan las cosas que no pecan: los ruiseñores; las aguas con su arpegio; el follaje con su frufrú; los grillos, lisonjeros; los sapos, que hacen acompañamiento de oboe cantando al rocío. Quizás cantan también arriba las estrellas (ellas están más cerca de los ángeles que nosotros)... El calor ardiente se va desvaneciendo en el aire de la noche húmeda de rocío (¡qué grato a la hierba, al hombre, a los animales!).

222.2

Jesús ha estado esperando a los apóstoles al pie de una colina — Juan ha ido a buscarlos a Yabnia y ha vuelto con ellos — y ahora está hablando apretadamente con Judas Iscariote (le entrega unas bolsas con monedas y le da instrucciones sobre cómo repartirlas). Detrás de Él está Juan, que tiene el macho cabrío y que guarda silencio, entre Simón Zelote y Bartolomé, que hablan de Yabnia, donde han demostrado su coraje Andrés y Felipe. Más atrás todavía, en grupo, todos los demás (es un grupo vocinglero, que está haciendo como un resumen de las aventuras corridas en tierras filisteas y que muestra claramente su alegría por el ya próximo regreso a Judea para Pentecostés).

«Pero, ¿vamos a ir inmediatamente?» pregunta Felipe, muy cansado ya de rápida marcha sobre arenas abrasadoras.

«Eso ha dicho el Maestro. Ya lo has oído» responde Santiago de Alfeo.

«Mi hermano lo sabe, sin duda, pero parece como ido. Lo que han hecho durante estos cinco días es un misterio» dice Santiago de Zebedeo.

«Sí. No aguanto más la curiosidad... al menos como premio por la... purga que hemos pasado en Yabnia: cinco días en que uno tenía que estar atento a cada una de las palabras que pronunciaba, a cada mirada y a cada paso que daba, para no verse metido en un apuro» dice Pedro.

«Pero nos ha salido bien. Ya empezamos a saber» dice contento Mateo.

«La verdad... yo me he echado a temblar dos o tres veces. ¡Ese bendito muchacho de Judas de Simón!... ¿Pero es que no va a aprender nunca a moderar sus maneras?» dice Felipe.

«Cuando sea viejo. De todas formas, pensemos que lo hace con buen fin. Ya has oído; el mismo Maestro lo ha dicho. Lo hace por celo...» dice Andrés tratando de justificarle.

«¡Venga hombre! El Maestro ha dicho eso porque es la Bondad y la Prudencia, pero no creo que lo apruebe» dice Pedro.

«Él no miente» objeta Judas Tadeo.

«No, mentir no, pero sabe dar a sus respuestas toda la prudencia que nosotros no sabemos dar, y dice la verdad sin hacer sangrar el corazón de ninguno, sin despertar resentimientos, sin dar pie a censuras. ¡Claro! ¡Él es Él!» suspira Pedro.

222.3

Una tregua de silencio mientras van caminando bajo la claridad cada vez más nítida de la luna. Luego Pedro dice a Santiago de Zebedeo: «Mira a ver, llama a Juan. No sé por qué no quiere estar con nosotros».

«Yo te lo puedo decir: porque sabe que si está con nosotros le vamos a ahogar con nuestro deseo de saber» responde Tomás.

«¡Claro! Por eso va con los dos más prudentes y sabios» confirma Felipe.

«Bueno, de todas maneras. ¡Anda, Santiago, inténtalo!» insiste Pedro.

Entonces Santiago, condescendiente, llama a Juan, tres veces, pero éste o no oye o hace como que no oye; el que se vuelve es Bartolomé, y Santiago le dice: «Di a mi hermano que venga» y luego dice a Pedro: «De todas formas no creo que averigüemos nada».

Juan, obediente, va donde ellos inmediatamente y pregunta: «¿Qué queréis?».

«Saber si de aquí se va directamente a Judea» dice su hermano.

«Eso es lo que ha dicho el Maestro. No quería casi retroceder desde Ecrón. Quería mandarme a mí por vosotros, pero al final ha preferido venir hasta las últimas pendientes... Total, también por aquí se va a Judea».

«¿Hacia Modín?».

«Hacia Modín».

«Es camino de malhechores, que esperan a las caravanas para asaltarlas; es inseguro» objeta Tomás.

«¡Pero... yendo con Él!... ¡Nada se le resiste!...». Juan alza hacia el cielo un rostro extasiado quién sabe en qué recuerdos, y sonríe.

Todos los presentes lo observan y Pedro dice: «Juan, ¿tienes esa expresión porque estás leyendo una historia feliz en el cielo estrellado?».

«¿Yo? No...».

«¡Venga, hombre! Hasta las piedras ven que estás lejos del mundo. Dinos lo que te ha sucedido en Ecrón».

«Nada, Simón, nada; te lo aseguro. Si hubiera sucedido algo penoso, no estaría contento».

«No penoso, todo lo contrario... ¡Venga! ¡Habla!».

«Pero si no tengo nada que contar que no haya dicho ya Él. Han sido buenos, propio de personas asombradas por los milagros. Eso es todo. Es exactamente como ha dicho Él».

222.4

«No — Pedro menea la cabeza —, no, no sabes mentir. Eres limpio como agua de manantial. No. Cambias de color. Te conozco desde que eras niño. Jamás podrás mentir; por incapacidad de tu corazón, de tu pensamiento, de tu lengua, y hasta de tu piel, que cambia de color. Por eso te quiero tanto, y te he querido siempre mucho. ¡Venga, hombre, ven aquí, con tu viejo Simón de Jonás, con tu amigo! ¿Te acuerdas de cuando eras niño? Yo era ya un hombre. ¿Te acuerdas con qué mimo te trataba? Querías oírme contar historias, y querías barcas de corcho, “que no naufragaban nunca” — decías — y que te servían para ir lejos... Como ahora, que te vas lejos y dejas en la orilla al pobre Simón. Y tu barca no naufragará jamás; se aleja, colma de flores, como las que echabas a navegar, de niño, en Betsaida, para que el río las llevara al lago, y se marcharan lejos. ¿Te acuerdas? Juan, yo te quiero. Todos te queremos. Eres nuestra vela, nuestra barca que no naufraga; navegamos siguiendo tu estela. ¿Por qué no nos hablas del prodigio de Ecrón?».

Pedro mientras hablaba tenía ceñida con un brazo la cintura de Juan, el cual trata de eludir la pregunta diciendo: «Y tú, que eres la cabeza, ¿por qué no hablas a las muchedumbres con esta intensidad persuasiva que usas conmigo? Ellas necesitan que se las convenza, no yo».

«Porque contigo me siento a mis anchas. Yo te quiero a ti, a las muchedumbres no las conozco» dice Pedro como justificación.

«Y no las amas. Ése es tu error. Ámalas aunque no las conozcas. Dite a ti mismo: “Son de nuestro Padre”. Verás como te parecerá conocerlas y las amarás. Ve en cada uno de los que componen esas muchedumbres a otro Juan...».

«¡Parece fácil! Como si tú, niño eterno, pudieras ser intercambiado con las áspides o los puercoespines».

«¡Yo soy como todos!».

«No, hermano, no eres como todos. Nosotros — menos, quizás, Bartolomé, Andrés y el Zelote — habríamos dicho ya hasta a la hierba lo que nos hubiera sucedido que nos hiciera dichosos. Tú, sin embargo, guardas silencio. Pero, a mí, que soy tu hermano mayor, debes decírmelo. Soy para ti como un padre» dice Santiago de Zebedeo.

«El Padre es Dios, el Hermano es Jesús, la Madre es María...».

«¿De forma que la sangre para ti ya no cuenta nada?» dice Santiago levantando inquieto la voz.

«No te alteres. Yo bendigo la sangre y el seno que me formaron: padre y madre. Y te bendigo a ti, hermano de mi misma sangre. Pero, a los primeros porque me han engendrado y sustentado para darme la posibilidad de seguir al Maestro, y a ti porque le sigues. A nuestra madre, desde que es discípula, la amo de dos formas: como hijo, con la carne y la sangre; como condiscípulo suyo, con el espíritu. ¡Qué alegría estar unidos en el amor a Él!...».

222.5

Jesús, al oír la voz nerviosa de Santiago, ha vuelto y las últimas palabras le iluminan acerca de la cuestión. «Dejad tranquilo a Juan. Es inútil que le atormentéis, tiene muchos puntos en común con mi Madre, no hablará».

«Pues entonces dilo Tú, Maestro» suplican todos.

«Bien. Mirad, he llevado conmigo a Juan porque era el más adecuado para lo que quería hacer. A mí me ha servido de ayuda y él se ha perfeccionado. Eso es».

Pedro, Santiago el hermano de Juan, Tomás y Judas Iscariote se miran y, desilusionados, tuercen un poco la boca. Judas Iscariote no se limita a quedar desilusionado y dice: «¿Por qué perfeccionarle a él si ya es el mejor?».

Jesús le responde: «Tú dijiste: “Cada uno tiene su modo, y lo usa”. Yo tengo el mío. Juan el suyo, muy parecido al mío. El mío no puede perfeccionarse, el suyo sí, y esto es lo que quiero porque es justo que sea así. Así que por este motivo le he tomado conmigo. Necesitaba a uno que tuviera ese modo y ese corazón suyos. Por tanto, ni malos humores ni curiosidad. Vamos a Modín. La noche está serena, fresca y luminosa. Caminaremos mientras haya luna, luego dormiremos hasta el alba. Llevaré a los dos Judas a venerar las tumbas de los Macabeos, cuyo nombre glorioso llevan».

«¡Solos contigo!» dice Judas Iscariote todo contento.

«No. Con todos. Pero la visita a la tumba de los Macabeos es para vosotros, para que los sepáis imitar sobrenaturalmente con luchas y victorias en un campo enteramente espiritual».


Notes

  1. la tombe dont il est fait mention en 1 m 2, 70 ; 9, 19 ; 13, 23-30.