Los Escritos de Maria Valtorta

23. Naissance de Jean-Baptiste.

23. Nacimiento de Juan el Bautista.

23.1

Au beau milieu de tout ce que le monde actuel nous offre de répugnant, voici que descend du Ciel la vision de paix qui suit. Je me demande d’ailleurs comment c’est possible, car je suis un vrai fétu de paille emporté par le vent, dans ces heurts permanents contre une méchanceté humaine si contraire à ce qui vit en moi.

23.2

Encore et toujours la maison d’Elisabeth. C’est une belle soirée d’été encore éclairée par le soleil couchant, mais où le ciel s’orne déjà d’un croissant de lune semblable à une virgule argentée posée sur un grand drap d’un bleu intense.

Les rosiers embaument et les abeilles en leurs derniers vols paraissent des gouttes d’or bourdonnantes dans l’air tranquille et chaud du soir. Il monte des prés une forte odeur de foin séché au soleil, presque une odeur de pain, de pain chaud à peine sorti du four. Peut-être provient-elle aussi de tout le linge mis à sécher un peu partout et que Sarah est en train de plier.

Marie se promène, donnant le bras à sa cousine. Elles vont et viennent tout doucement sous la tonnelle à demi éclairée.

Mais Marie a l’œil à tout et, tout en s’occupant d’Elisabeth, elle remarque que Sarah s’emploie à plier une longue toile qu’elle a retirée de dessus une haie.

« Assieds-toi ici et attends-moi », dit-elle à sa parente, puis elle va aider la vieille servante, tire la toile pour en défaire les plis et la plie soigneusement.

« Elle sent encore le soleil, elle est chaude », dit-elle avec un sourire.

Et pour faire plaisir à la servante, elle ajoute :

« Ton blanchissage a rendu cette toile plus belle que jamais. Il n’y a que toi qui sache le faire aussi bien. »

Tout heureuse, Sarah emporte son chargement de toiles odorantes. Marie retourne auprès d’Elisabeth et lui dit :

« Faisons encore quelques pas. Cela te fera du bien. »

Et comme Elisabeth, bien lasse, préfèrerait ne pas bouger, elle ajoute :

« Allons seulement voir si tes colombes sont toutes dans leur nid et si l’eau de leur vasque est propre, puis rentrons à la maison. »

23.3

Les colombes doivent être les préférées d’Elisabeth. Quand elles parviennent à la petite tour, les colombes sont déjà toutes rassemblées : les femelles dans leur nid, les mâles immo­biles devant elles. Mais à la vue des deux femmes, elles rou­coulent en guise de bonsoir. Elisabeth en est tout émue. La faiblesse due à son état la reprend et lui inspire des craintes qui la font pleurer. Elle s’appuie sur sa cousine.

« Si je devais mourir… mes pauvres colombes ! Toi, tu ne resteras pas. Si tu restais chez moi, cela me serait égal de mourir. J’ai eu la plus grande joie qu’une femme puisse espérer, une joie que je m’étais résignée à ne jamais connaître. Je ne pourrai pas me plaindre au Seigneur, même en cas de mort, car – qu’il en soit béni – il m’a comblée de ses bontés. Mais il y a Zacharie… et il aura l’enfant. L’un, très âgé, serait, sans sa femme, aussi perdu que dans un désert. L’autre si petit serait comme une fleur destinée à mourir de froid parce qu’il n’aurait pas sa maman. Pauvre enfant privé des caresses de sa mère…

– Pourquoi t’attrister ainsi ? Dieu t’a donné la joie d’être mère, il ne va pas te la retirer maintenant qu’elle est à son comble ! Le petit Jean aura tous les baisers de sa maman et Zacharie toutes les attentions de sa fidèle épouse jusqu’à son âge le plus avancé. Vous êtes les deux branches d’un même arbre. Aucun ne mourra en laissant l’autre seul.

– Tu es bonne et tu me consoles. Je suis pourtant bien vieille pour avoir un fils ! Et maintenant que je suis sur le point de le mettre au monde, j’ai peur.

– Oh non ! Jésus est ici ! Là où Jésus est présent, il n’y a rien à craindre. Mon enfant t’a enlevé ta souffrance, tu l’as dit, quand il était comme un bouton, à peine formé. Maintenant qu’il se forme et se développe de plus en plus, maintenant que mon enfant est déjà bien vivant – je sens battre son petit cœur tout près de mon sein et ce léger battement de son cœur me donne l’impression d’avoir un petit oiseau au nid – il éloignera de toi tout danger. Tu dois avoir confiance.

– J’ai confiance. Mais si je venais à mourir… n’abandonne pas Zacharie tout de suite. Je sais que tu penses à ta maison. Mais reste encore un peu ici, pour aider mon mari dans ses premiers jours de douleur.

– Je resterai pour me réjouir de ta joie et de la sienne, et je ne te quitterai que lorsque tu seras forte et joyeuse. Mais sois tranquille, Elisabeth, tout se passera bien. Ta maison ne manquera de rien pendant que tu souffriras. Zacharie sera servi par la plus affectueuse des servantes, tes fleurs seront soignées, de même que tes colombes ; tu retrouveras les unes et les autres joyeuses et belles pour fêter le bon retour de leur maîtresse.

23.4

Rentrons, maintenant, car tu pâlis.

– Oui, je crois que ma souffrance revient. Peut-être l’heure est-elle venue… Marie, prie pour moi.

– Je te soutiendrai par la prière jusqu’au moment où les douleurs de l’enfantement se transformeront en joie. »

Les deux femmes rentrent lentement à la maison. Elisabeth se retire dans sa chambre. Adroite et prévoyante, Marie donne des ordres pour que l’on prépare tout ce dont on peut avoir besoin et réconforte Zacharie, inquiet.

Dans la maison où l’on veille cette nuit-là et où l’on entend les voix étrangères des femmes qu’on a appelées à l’aide, Marie reste vigilante comme un phare, une nuit de tempête. Toute la maison gravite autour d’elle. Quant à elle, douce et souriante, elle veille à tout. Elle prie aussi. Quand on ne l’appelle pas pour ceci ou cela, elle se recueille en prière. Elle se tient dans la pièce où l’on se rassemble toujours pour les repas ou pour le travail.

Zacharie est avec elle ; agité, il soupire et marche. Ils ont déjà prié ensemble, puis Marie a continué sa prière. Même maintenant que le vieillard, fatigué et somnolent, s’est assis près de la table et se tait, elle prie. Et quand elle le voit dormir pour de bon, la tête sur ses bras croisés posés sur la table, elle délace ses sandales pour faire moins de bruit et marche nu-pieds. Plus silencieuse qu’un papillon voletant dans une chambre, elle prend le manteau de Zacharie et l’en recouvre avec une telle délicatesse qu’il continue à dormir dans la tiédeur de la laine, qui le protège du froid de la nuit qui entre par bouffées par la porte souvent ouverte. Puis elle revient prier. Elle prie même de plus en plus intensément, à genoux, les bras élevés, quand les plaintes de la malade se font plus aiguës.

23.5

Sarah entre et lui fait signe de sortir. Marie sort pieds nus dans le jardin.

« La maîtresse vous réclame, dit-elle.

– J’arrive. »

Marie longe la maison, monte l’escalier… On dirait un ange blanc qui tourne dans la nuit paisible et constellée d’étoiles. Elle entre dans la chambre d’Elisabeth.

« Ah, Marie ! Marie ! Quelle souffrance ! Je n’en peux plus, Marie ! Que ne faut-il pas souffrir pour être mère ! »

Marie la caresse avec amour et l’embrasse.

« Marie ! Marie ! Laisse-moi poser les mains sur ton sein ! »

Marie prend les deux mains rugueuses et gonflées et les pose sur son ventre arrondi en les tenant pressées de ses mains lisses et légères. Maintenant qu’elles sont seules, elle parle doucement :

« Jésus est là, qui te sent et te voit. Aie confiance, Elisabeth. Son saint cœur bat plus fort, puisqu’il agit pour ton bien en ce moment. Je le sens palpiter comme si je le tenais entre mes mains. Je comprends ce que mon Enfant me dit par ces battements. Il me dit en ce moment : “ Dis à la femme de ne pas avoir peur. Encore un peu de souffrance puis, aux premiers rayons de soleil et au milieu de toutes ces roses qui attendent ce rayon matinal pour s’ouvrir, sa maison aura la plus belle des roses : ce sera Jean, mon Précurseur. ” »

Elisabeth pose son visage sur le sein de Marie et pleure doucement.

Marie reste quelque temps ainsi parce que la douleur semble s’atténuer, se relâcher et se calmer. Elle reste debout, blanche et toute belle à la faible lueur d’une lampe à huile, telle un ange qui veille sur une personne souffrante. Elle prie. Je vois ses lèvres remuer. Mais même si je ne le voyais pas, la seule expression extasiée de son visage suffirait à me le faire com­prendre.

23.6

Le temps passe, et les douleurs reprennent Elisabeth. Marie l’embrasse encore et se retire. Elle descend rapidement dans le rayon de lune et court voir si le vieillard dort toujours. Mais il rêve et gémit dans son sommeil. Marie fait un geste de pitié, puis se remet à prier.

Le temps passe encore. Le vieil homme se réveille et lève un visage étonné, comme s’il se demandait ce qu’il fait là. Puis il se souvient, et a un geste et une exclamation gutturale. Il écrit alors : « Il n’est toujours pas né ? » Marie fait signe que non. Zacharie écrit : « Quelle douleur ! Ma pauvre femme ! Est-ce qu’elle y parviendra sans mourir ? »

Marie saisit la main du vieillard et le rassure :

« A l’aube, bientôt, l’enfant sera né. Tout va bien se passer. Elisabeth est forte. Comme il va être beau, ce jour – car il va bientôt faire jour – où ton fils verra la lumière ! Ce sera le plus beau de ta vie ! Le Seigneur te réserve de grandes grâces et ton enfant en est l’annonciateur. »

Zacharie hoche la tête tristement et montre sa bouche muette. Il voudrait dire tant de choses et ne le peut !

Marie comprend et répond :

« Le Seigneur te donnera une joie complète. Crois en lui totalement, espère infiniment, aime parfaitement. Le Très-Haut t’exaucera au-delà de tout ce que tu peux espérer. Il veut cette foi totale pour te laver de ton manque de foi passé. Dis en ton cœur, avec moi : “ Je crois. ” Répète-le à chaque battement de cœur. Les trésors de Dieu s’ouvrent pour qui croit en lui et en sa puissante bonté. »

23.7

La lumière commence à entrer par la porte entrouverte. Marie l’ouvre. L’aube répand une lumière blanche sur la terre couverte de rosée. Il règne une puissante odeur de terre mouillée et de verdure, et les premiers pépiements des oiseaux se ré­pondent d’un arbre à l’autre.

Le vieil homme et Marie vont sur le seuil. S’ils sont déjà pâles à la suite d’une nuit sans sommeil, la lumière de l’aube les rend encore plus blêmes. Marie remet ses sandales, va au pied de l’escalier et écoute. Lorsqu’une femme se montre, elle fait un signe et revient sur ses pas. Rien encore.

Marie va dans une pièce et en revient avec du lait chaud qu’elle donne à boire au vieillard. Elle va ensuite voir les co­lombes et en revient pour disparaître dans cette pièce ; peut-être est-ce la cuisine. Elle fait un tour, surveille. On dirait qu’elle a dormi du plus profond sommeil tant elle paraît vive et sereine.

Zacharie fait les cent pas nerveusement, il monte et descend à travers le jardin. Marie le regarde avec compassion, puis elle entre de nouveau dans la pièce habituelle et, agenouillée près de son métier à tisser, elle prie intensément, car les plaintes de la malade deviennent de plus en plus aiguës. Elle s’incline jusqu’à terre pour supplier l’Eternel. Zacharie rentre et, la voyant ainsi prostrée, il pleure. Pauvre vieil homme ! Marie se relève et lui prend la main. Elle a beau être bien plus jeune que lui, elle semble être la mère de cette vieillesse désolée qu’elle réconforte.

23.8

Ils se tiennent ainsi, l’un auprès de l’autre, sous le soleil qui rosit l’air du matin et c’est ainsi que les rejoint cette joyeuse nouvelle :

« Il est né ! Il est né ! Un garçon ! Heureux père ! Un garçon frais comme une rose, beau comme le soleil, fort et vigoureux comme sa mère. Réjouis-toi, père béni par le Seigneur, car il t’a accordé un fils pour que tu l’offres à son Temple. Gloire à Dieu qui a donné une postérité à cette maison ! Bénédiction sur toi et sur l’enfant qui t’est né ! Puisse sa descendance perpétuer ton nom dans les siècles des siècles pour les générations à venir, et qu’elle garde toujours l’alliance du Seigneur éternel ! »

Marie pleure de joie en bénissant le Seigneur. Ils reçoivent alors l’enfant, qu’on apporte à son père pour qu’il le bénisse. Zacharie ne va pas voir Elisabeth. Il reçoit l’enfant qui crie comme un désespéré, mais il ne va pas trouver son épouse.

C’est Marie qui y va ; elle porte tendrement le bébé, qui se tait dès qu’elle le prend dans ses bras. La femme qui la suit le remarque. « Femme, dit-elle à Elisabeth, ton bébé s’est tu dès qu’elle l’a tenu. Regarde comme il dort paisiblement… et Dieu sait s’il était remuant et fort ! Maintenant, regarde, on dirait une petite colombe. »

Marie pose l’enfant contre sa mère et la caresse en lui recoiffant ses cheveux gris.

« La rose est née, lui dit-elle doucement. Et tu es vivante. Zacharie est heureux.

– Il parle ?

– Pas encore, mais espère dans le Seigneur. Maintenant, repose-toi. Je reste avec toi. »

23.9

Marie dit :

« Si ma présence a sanctifié Jean-Baptiste, elle n’a pas pour autant effacé chez Elisabeth la condamnation venue d’Eve : “ Tu enfanteras dans la douleur ”, avait dit l’Eternel.

Moi seule, qui suis sans tache et n’ai jamais connu d’union humaine, je fus exempte des douleurs de l’enfantement. La souffrance et la tristesse sont les fruits de la faute. J’avais beau être l’Immaculée, j’ai pourtant dû connaître douleur et tristesse, parce que j’étais la Corédemptrice. Mais pas les tourments de l’enfantement, non, je n’ai pas connu cette souffrance-là.

Mais crois-moi, ma fille, il n’y eut et n’y aura jamais de tourment d’enfantement semblable au martyre d’une maternité spirituelle accomplie sur le plus dur des lits, celui de ma propre croix, au pied du gibet de mon fils mourant. Or quelle est la mère qui est contrainte de donner le jour ainsi, de mêler la torture de ses entrailles déchirées par les râles de son fils agonisant au déchirement intérieur pour devoir surmonter l’horreur de devoir dire : “ Je vous aime : venez à moi, je suis votre Mère ” aux meurtriers de son Fils né de l’amour le plus sublime qu’ait jamais vu le ciel, de l’amour d’un Dieu pour une vierge, d’un baiser de feu, d’une étreinte de lumière qui devinrent chair et firent d’un sein de femme le tabernacle de Dieu ?

“ Que de douleur, pour être mère ! ”, dit Elisabeth. Elle est grande, en effet, mais ce n’est rien en comparaison de la mienne.

23.10

“ Laisse-moi poser mes mains sur ton sein. ” Ah, si vous me demandiez toujours cela quand vous souffrez !

Je suis celle qui porte éternellement Jésus. Il est en moi, comme tu l’as vu[1] l’an dernier, tel l’hostie dans l’ostensoir. Celui qui vient à moi, c’est Lui qu’il trouve. Celui qui s’appuie sur moi, c’est en Lui qu’il se confie. Celui qui s’adresse à moi, c’est à Lui qu’il parle. Je suis son vêtement. Il est mon âme. Bien plus aujourd’hui que pendant les neuf mois où il se développait dans mon sein, mon Fils est uni à sa Mère. Alors toute douleur se calme, l’espérance refleurit et toutes sortes de grâces descendent sur ceux qui viennent à moi poser leur tête sur mon sein.

Je prie pour vous. Souvenez-vous-en. Le bonheur d’être au ciel et d’y vivre dans le rayonnement de Dieu ne me fait pas oublier pour autant mes enfants qui souffrent sur la terre. Et je prie. Le Ciel tout entier prie, car le Ciel aime. Le Ciel, c’est la charité vivante. Or la charité a pitié de vous. Mais même s’il n’y avait que moi, ma prière suffirait déjà aux besoins de ceux qui mettent leur espoir en Dieu. Je ne cesse, en effet, de prier pour vous tous, que vous soyez saints ou mauvais, pour accorder aux saints la joie et aux mauvais un repentir salutaire.

Venez, venez, vous, les enfants de ma douleur. Je vous attends au pied de la croix pour vous faire grâce. »

23.1

En medio de las cosas repugnantes que nos ofrece el mundo de ahora, baja del Cielo — y no sé cómo puede hacerlo, dado que yo soy como una ramita seca a merced del viento en estos continuos choques contra la maldad humana, tan discordante con lo que vive en mí — baja del Cielo, digo, esta visión de paz.

23.2

Continúa la casa de Isabel. Es una hermosa tarde de verano, aún clara con un último sol, y de todas formas ya adornada en el cielo por un arco falcado de luna, que parece una coma de plata en una vasta tela azul intenso de fina seda.

Los rosales huelen fuertemente, y las abejas, gotas de oro zumbadoras, dan sus últimos vuelos en el aire quieto y caliente de la tarde. De los prados viene un gran olor de heno secado al sol, un olor casi de pan, de pan caliente, recién hecho. Quizás viene también de los muchos lienzos que están tendidos por todas partes para secarse y que ahora Sara está plegando.

María pasea dándole el brazo a su prima. Muy despacito van y vienen, bajo el emparrado semioscuro.

María está pendiente de todo y, a pesar de estar dedicada a Isabel, se da cuenta de que Sara está atareada en doblar un largo lienzo que ha quitado de un seto. «Espérame aquí, sentada» le dice a su parienta; y va a ayudar a la anciana sirvienta, estirando la tela para alisarla, y doblándola con cuidado. «Se siente todavía el sol, están calientes» dice sonriendo; y, para que se sienta contenta la mujer, añade: «Esta tela después de tu blanqueo ha quedado más bonita que nunca. Nadie tiene tanta maña como tú». Sara se marcha todo contenta con su carga de fragantes telas.

María vuelve con Isabel y dice: «Otros poquitos pasos. Te vendrán bien». Y, dado que Isabel está cansada y no le apetece moverse, le dice: «Vamos sólo a ver si todas tus palomas están en sus nidos y si el agua de su pilón está limpia. Luego nos volvemos a casa».

23.3

Las palomas deben ser las predilectas de Isabel. Llegadas ante la rústica torrecilla donde ya se han recogido todas las palomas (las hembras están en los nidos; los machos, delante de éstos y no se mueven, pero en viendo a las dos mujeres las saludan con su arrullo), Isabel se emociona. La debilidad de su estado la vence y le produce temores que le hacen llorar. Se los manifiesta a su prima: «Si yo muriese... ¡pobres palomitas mías! Tú no permanecerás aquí. Si te quedaras en mi casa, no me importaría morirme. He gozado de la máxima alegría que una mujer puede recibir, una alegría que ya me había resignado a no conocer nunca. Ni de la misma muerte puedo presentarle quejas al Señor, porque Él, ¡bendito sea!, me ha colmado de su benevolencia. Pero, está Zacarías... y estará el niño: uno, viejo, que se encontraría como perdido en un desierto sin su mujer; el otro, tan pequeñito, que sería como una flor destinada a morir helada, por no tener a su mamá. ¡Pobre niño, sin las caricias de su madre!...».

«Pero, ¿por qué estás tan triste? Dios te ha dado la alegría de ser madre, y no te la va a quitar cuando llega a su plenitud. El pequeño Juan tendrá todos los besos de su mamá y Zacarías gozará de todos los cuidados de su fiel esposa hasta la más avanzada ancianidad. Sois dos ramas de un mismo árbol. No morirá uno dejando al otro

solo».

«Tú eres buena y quieres consolarme, pero yo soy muy anciana para tener un hijo, y ahora que estoy para darle a luz tengo miedo».

«¡Oh, no! ¡Está aquí Jesús! Donde está Jesús no se debe tener miedo. Mi Niño te quitó el dolor cuando era como un capullo recién formado; tú lo dijiste. Ahora, que cada vez va desarrollándose más y que vive ya como criatura mía; ahora, que siento palpitar su corazón en mi garganta y es como si tuviera posado en ella un pajarito de nido con un corazoncito de suave palpitar, alejará de ti todo peligro. Debes tener fe».

«La tengo. Pero, si yo muriese... no le dejes a Zacarías inmediatamente. Sé que piensas en tu casa, pero, quédate un poco, para ayudarle a mi marido en el momento del primer dolor».

«Me quedaré, para complacerme en la alegría de ambos, y sólo te dejaré cuando estés fuerte y te sientas aliviada. Estáte tranquila, Isabel; todo irá bien. En tu casa no faltará nada mientras dure tu dolor. Zacarías será servido por la más amorosa de las siervas, y tus flores y tus palomas estarán cuidadas y a unas y a otras las encontrarás avivadas y bonitas para recibir cálidamente a la dueña cuando vuelva.

23.4

Regresemos a casa ahora, te estás poniendo pálida...».

«Sí, me parece que tengo otra vez dolores. Quizás haya llegado la hora. María, ora por mí».

«Te sostendré con la oración hasta que tus dolores se transformen en gozo».

Y las dos mujeres entran despacio en la casa. Isabel se retira a sus habitaciones. María, hábil y previsora, da órdenes y prepara todo lo que puede necesitarse, y trata de confortar a Zacarías, que está preocupado.

En la casa que vela esta noche, con voces nuevas, de mujeres llamadas para ayudar, María está en pie, vigilante como un faro en una noche de tormenta. Toda la casa gravita sobre Ella, que, dulce y sonriente, provee a todo; y ora. Cuando no se la llama para esto o aquello, se recoge en oración. Está en la habitación en que se reunían siempre para las comidas y el trabajo.

Con Ella está Zacarías, paseando turbado. Ya han orado juntos. María luego ha seguido orando; incluso ahora, que el anciano, cansado, se ha sentado en su sillón junto a la mesa y se ha quedado en silencio, soñoliento. Cuando ve que está dormido del todo — la cabeza sobre los brazos cruzados apoyados en la mesa —, Ella se desata las sandalias para hacer menos ruido, y camina descalza; luego, con menos rumor del que puede hacer una mariposa volando por una habitación, coge el manto de Zacarías y se lo extiende encima al anciano con una suavidad tal, que éste continúa durmiendo bajo el calorcito de la lana protectora del fresco nocturno, que entra a ondadas por la puerta, frecuentemente abierta. Luego sigue orando; cada vez con más intensidad; de rodillas, con los brazos levantados, cuando el quejido de Isabel, que sufre, se agudiza.

23.5

Sara entra y la llama con señas. María sale con sus pies descalzos al jardín. «La señora la llama» dice.

«Voy». María va por el lado externo de la casa, sube la escalera... Parece un ángel blanco moviéndose en la noche quieta llena de astros. Entra en la habitación de Isabel.

«¡Oh! ¡María! ¡María! ¡Cuánto dolor! ¡No puedo más, María! ¡Cuánto dolor hay que padecer para ser madre!».

María la acaricia con amor y la besa.

«¡María! ¡María! ¡Deja que ponga mis manos sobre tu vientre!».

María coge esas dos manos rugosas e hinchadas, las pone sobre su abdomen ya algo abultado y las mantiene apretadas con sus manitas lisas y gráciles. Y ahora, que están las dos solas, habla en tono suave y dice: «Jesús está aquí, oyéndote y viéndote. Ten confianza, Isabel. Su corazón santo late con más fuerza, porque está actuando para bien tuyo. Lo siento latir como si lo tuviera entre una mano y otra. Yo entiendo las palabras de mi Niño hechas de latidos. Ahora me está diciendo: “Dile a la mujer que no tema. Todavía un poco de dolor. Luego, con el primer sol, entre las tantas rosas que esperan ese rayo matutino para abrir sus pétalos sobre su tallo, su casa tendrá la rosa más bonita, Juan, mi Precursor”».

Isabel apoya también la cara en el vientre de María y llora silenciosamente.

María está un tiempo así, pues parece que el dolor va pasando a una fase de relajación reparadora. Luego indica a todos que estén tranquilos. Ella permanece en pie, blanca y hermosa bajo el tenue claror de una lámpara de aceite, como un ángel al lado de quien sufre. Ora. La veo mover los labios. De todas formas, aun cuando no se los viese mover, comprendería que está orando por la expresión arrobada del rostro.

23.6

El tiempo pasa. Le vuelve el dolor a Isabel. María la besa de nuevo y se retira. Baja rápida a la luz de la luna y corre a ver si el anciano duerme todavía. Duerme, gimiendo en el sueño. María hace un gesto de piedad. Se pone de nuevo a orar.

Pasa el tiempo. El anciano sale bruscamente de su sueño y levanta su rostro, confuso, como de quien no recordase bien por qué estaba ahí. Luego recuerda, hace un gesto y profiere una exclamación gutural, y escribe: «¿No ha nacido todavía?». María indica que no, y Zacarías: «¡Cuánto dolor! ¡Pobre esposa mía! ¿Lo logrará sin morir a cambio?».

María coge la mano del anciano tratando de infundirle ánimo: «Para el alba, dentro de poco, el niño ya habrá nacido. Todo irá bien. Isabel es fuerte. ¡Qué bonito va a ser este día — pues está cercana la aurora — en que tu niño va a ver la luz! ¡El más bello de tu vida! Grandes gracias te tiene reservadas el Señor, y tu hijo es su anunciador».

Zacarías menea tristemente la cabeza y señala a su boca muda. Quisiera decir muchas cosas, pero no puede.

María se da cuenta de ello y responde: «El Señor hará completa tu alegría. Cree en Él completamente, espera infinitamente, ama totalmente. El Altísimo te escuchará más de lo que pudieras esperar. Él quiere esta fe tuya total como purificación de tu pasada desconfianza. Di en tu corazón conmigo: “Creo”. Dilo a cada uno de los latidos de tu corazón. Los tesoros de Dios se abren para quien cree en Él y en su poderosa bondad».

23.7

La puerta está entornada y la luz comienza a penetrar por ella. María la abre. El alba ha puesto toda blanca la tierra aljofarada de rocío. Se percibe un fuerte olor de tierra húmeda y hierba, y los primeros silbos de pájaros se llaman de rama a rama.

El anciano y María salen a la puerta. Están pálidos por la noche pasada en vela; la luz del alba los pone aún más pálidos. María calza de nuevo sus sandalias y va al pie de la escalera, atenta a ver si se oye algo. Una mujer se asoma, María hace unos gestos y vuelve. Todavía nada.

Luego va a una habitación y regresa con leche caliente. Se la da a beber al anciano. Después va donde las palomas, y desaparece de nuevo en esa habitación; quizás es la cocina. Se mueve aquí y allá, está atenta a todo. Se la ve tan ágil y tan serena, que parece como si hubiera dormido el mejor de los sueños.

Zacarías pasea arriba y abajo nerviosamente por el jardín. María le mira con piedad. Luego entra otra vez en la misma habitación y, arrodillada junto a su telar, ora intensamente, pues la queja de la sufriente se hace más aguda. Se curva hasta el suelo para suplicarle al Eterno. Zacarías vuelve, entra y la ve postrada en ese modo; el pobre anciano llora. María se alza y le coge de la mano. Es mucho más joven que él, pero parece Ella la madre de esa vejez desolada sobre la que extiende sus consuelos.

23.8

Permanecen así, el uno al lado del otro, bajo este sol que pone rosicler el aire de la mañana. Estando así, llega a sus oídos el jubiloso anuncio: «¡Ha nacido! ¡Ha nacido! ¡Un niño! ¡Oh, padre dichoso! ¡Un niño lozano como una rosa, bonito como el Sol, fuerte y bueno como la madre! ¡Alégrate, padre bendecido por el Señor, que te ha dado un hijo para que lo ofrezcas a su Templo! ¡Gloria a Dios, que ha concedido posteridad a esta casa! ¡Benditos seáis tú y el hijo que te ha nacido! ¡Que su linaje perpetúe tu nombre por los siglos de los siglos, generación tras generación, y permanezca siempre en alianza con el Señor eterno!».

María, llorando de alegría, bendice al Señor. Luego, los dos acogen al pequeñuelo, que le ha sido traído al padre para que lo bendiga. Zacarías no va con Isabel; coge al niño, que grita como un desesperado. Pero no va donde su esposa.

María sí que va, llevando amorosa al pequeñuelo, el cual se ha quedado callado nada más que María le ha cogido en brazos. La comadre, que va tras Ella, se percata de este hecho. «Mujer — dice a Isabel — tu hijo se ha callado enseguida, cuando Ella le ha cogido en sus brazos. ¡Mira qué tranquilo duerme; y bien sabe el Cielo lo inquieto y fuerte que es! ¡Mira, ahora parece un pichoncito!».

María deposita a la criatura junto a la madre y acaricia a Isabel, poniendo en orden su pelo gris. «La rosa ha nacido — le dice con voz suave — y tú vives. Zacarías está dichoso».

«¿Habla?».

«Todavía no. Pero, espera en el Señor. Ahora descansa. Yo estoy contigo».

23.9

Dice María:«Mi presencia había santificado al Bautista, pero no había cancelado a Isabel la condena proveniente de Eva. “Darás a luz con dolor” había dicho el Eterno.

Sólo yo, sin mancha y sin haber tenido unión matrimonial humana, quedé exenta de engendrar con dolor. La tristeza y el dolor son los frutos de la culpa. Yo, que era la Inculpable, tuve que conocer también el dolor y la tristeza, porque era la Corredentora. Pero no conocí el tormento del generar; no, este tormento no lo conocí.

Y, no obstante, créeme, hija, no hubo, ni habrá jamás tormento puerperal semejante al mío de Mártir de una Maternidad espiritual cumplida en el más duro lecho, el de mi cruz, al pie del patíbulo del Hijo que se me moría. ¿Qué madre se verá obligada a generar de esa manera? ¿Qué madre se verá obligada a amalgamar el suplicio del desgarro de sus entrañas por los estertores de su Hijo moribundo, con el suplicio de sentírsele retorcer las entrañas al tener que superar el horror de deber decir: “Os amo; venid a mí, que soy Madre vuestra” a los que estaban matando a ese Hijo nacido del más sublime amor que jamás haya visto el Cielo, del amor de un Dios con una virgen, del beso de Fuego, del abrazo de Luz, que se hicieron Carne, y que del vientre de una mujer hicieron el Tabernáculo de Dios?

“¡Cuánto dolor para ser madre!” dice Isabel. ¡Mucho! Sí, pero insignificante, comparado con el mío.

23.10

“Déjame poner las manos en tu vientre”. ¡Ah, si cuando sufrís me pidierais siempre esto!

Yo soy la eterna Portadora de Jesús. Él está dentro de mi pecho, como tú le viste el año pasado, cual Hostia en el ostensorio. Quien a mí viene, a Él le encuentra; quien en mí se apoya, a Él le toca; quien a mi se dirige, con Él habla. Yo soy su vestidura. Él es el alma mía. Mi Hijo está ahora más unido a mí que durante los nueve meses de gestación. A quien a mí viene y apoya su cabeza en mi regazo, todo dolor se le adormece, toda esperanza le florece, toda gracia le fluye.

Yo oro por vosotros. Recordadlo. La beatitud de estar en el Cielo, viviendo en el esplendor de Dios, no me distrae de mis hijos que padecen en la tierra. Yo oro. Todo el Cielo ora porque el Cielo ama. El Cielo es caridad que vive, y la Caridad tiene piedad de vosotros. Pero, aunque sólo estuviera yo, habría suficiente oración para cubrir las necesidades de quien espera en Dios. Porque no ceso de orar por todos vosotros, santos y malvados, para dar: a los santos, la alegría; a los malvados, el salvífico arrepentimiento.

Venid, venid, hijos de mi dolor. Os espero al pie de la Cruz para distribuir gracias».


Notes

  1. tu l’as vu, le 23 juin 1943. Voir “ Les Cahiers de 1943 ”.