Los Escritos de Maria Valtorta

25. Présentation de Jean-Baptiste au Temple et départ de Marie.

25. Presentación de Juan el Bautista en el Templo

25.1

Dans la nuit du mercredi au jeudi de la semaine sainte, je reçois la vision suivante :

D’un chariot confortable, auquel la monture de Marie est aussi attelée, je vois descendre Zacharie, Elisabeth, Marie qui tient dans ses bras le petit Jean, ainsi que Samuel avec un agneau et une colombe en cage. Ils descendent, pour y laisser leurs montures, devant l’écurie habituelle où doivent s’arrêter tous les pèlerins qui se rendent au Temple.

Marie appelle le petit homme qui en est propriétaire et lui demande si aucun Nazaréen n’est arrivé la veille ou aux premières heures de la matinée.

« Personne, femme », répond le petit vieux.

Marie s’en étonne, mais n’ajoute rien.

Elle confie son âne à Samuel pour qu’il s’en occupe, puis rejoint les deux parents âgés et explique le retard de Joseph :

« Quelque chose l’aura retenu. Mais il arrivera certainement aujourd’hui. »

Elle reprend l’enfant, qu’elle avait confié à Elisabeth, et ils s’approchent du Temple.

25.2

Les gardes rendent les honneurs à Zacharie, et les autres prêtres le saluent et le complimentent. Il est très beau aujour­d’hui, dans ses vêtements sacerdotaux, tout à sa joie d’heureux père. On dirait un patriarche. J’imagine qu’Abraham devait lui ressembler quand il se réjouissait d’offrir Isaac au Seigneur.

Je vois la cérémonie de la présentation du nouvel israélite et la purification de sa mère, plus solennelle encore que celle de Marie, car les prêtres font une grande fête pour le fils d’un des leurs. Ils accourent en foule et s’affairent autour du petit groupe des femmes et du nouveau-né.

Des gens se sont aussi approchés, poussés par la curiosité, et j’entends quelques commentaires. Etant donné que Marie porte l’enfant dans ses bras au moment où ils se dirigent vers l’endroit fixé, les gens croient que c’est elle, la mère.

Mais une femme remarque :

« Ce n’est pas possible. Vous ne voyez pas qu’elle est enceinte ? L’enfant n’a guère plus que quelques jours et elle est déjà grosse.

– Pourtant, rétorque un autre, il n’y a qu’elle qui puisse être la mère. L’autre est trop âgée. Ce doit être une parente. Mais on ne peut être mère à l’âge qu’elle a.

– Suivons-les, nous verrons bien qui a raison. »

Leur stupeur s’accroît quand ils voient que celle qui accomplit le rite de la purification, c’est Elisabeth, qui offre son agneau bêlant pour l’holocauste et sa colombe pour le péché.

« C’est elle la mère, tu as vu ?

– Non !

– Si. »

Les gens chuchotent, encore incrédules. Ils font tant de bruit qu’un “ chut ” impérieux fuse du groupe des prêtres qui assistent au rite. Ils se taisent un instant, mais les chuchotements reprennent avec encore plus de force lorsque Elisabeth, rayonnante d’une sainte fierté, prend l’enfant et pénètre dans le Temple pour le présenter au Seigneur.

« C’est bien elle.

– C’est toujours la mère qui fait l’offrande.

– Quel est donc ce miracle ?

– Que deviendra cet enfant accordé à un âge si avancé à cette femme ?

– Quel signe est-ce donc là ?

– Vous ne savez pas, dit un homme qui arrive, à bout de souffle. C’est le fils du prêtre Zacharie, de la descendance d’Aaron, celui qui était devenu muet alors qu’il offrait l’encens dans le Sanctuaire.

– Quel mystère, quel mystère : voilà qu’il parle de nouveau ! La naissance de son fils lui a délié la langue.

– Quel esprit lui aura donc parlé et rendu morte sa langue pour l’habituer à garder le silence sur les secrets de Dieu ?

– Mystère ! Quelle vérité Zacharie connaît-il ?

– Son fils serait-il le Messie qu’attend Israël ?

– Il est bien né en Judée, mais pas à Bethléem et pas d’une vierge. Il ne peut pas s’agir du Messie.

– Qui donc, alors ? »

Mais la réponse reste dans le secret de Dieu, et les gens restent sur leur curiosité.

Le rite est accompli. Les prêtres font maintenant fête à la mère et au bébé. La seule à laquelle on accorde peu d’attention, ou même qu’on évite avec dédain[1] quand on s’aperçoit de son état, c’est Marie.

25.3

Une fois les félicitations terminées, la plupart reprennent la route ; Marie veut retourner à l’écurie pour voir si Joseph est arrivé. Mais non. Elle est déçue et pensive.

Elisabeth se fait du souci pour elle.

« Nous pouvons rester jusqu’à la sixième heure, mais ensuite nous devrons partir pour arriver à la maison avant la première veille. Jean est encore trop petit pour rester la nuit tombée. »

Calme mais triste, Marie lui répond :

« Je resterai dans une cour du Temple. J’irai voir mes maîtresses… Je ne sais. Je trouverai bien quelque chose à faire. »

Zacharie intervient et présente un projet aussitôt accepté comme une bonne solution :

« Allons chez les parents de Zébédée. C’est sûrement là que Joseph ira te chercher et, s’il ne devait pas venir, il te serait aisé de trouver quelqu’un pour t’accompagner en Galilée car il y a, dans cette maison, un continuel va-et-vient de pêcheurs de Génésareth. »

Ils prennent l’âne et se rendent chez ces parents de Zébédée, qui ne sont autres que ceux qui ont accordé l’hospitalité à Joseph et à Marie quatre mois plus tôt.

Les heures passent vite et Joseph n’arrive toujours pas. Marie domine son inquiétude en berçant le bébé, mais on voit qu’elle est pensive. En dépit de la chaleur intense qui les fait tous transpirer, elle n’a jamais retiré son manteau, comme pour cacher son état.

25.4

Enfin, un grand coup à la porte annonce Joseph. Marie, rassérénée, resplendit.

Joseph la salue, parce qu’elle est la première à se présenter et à s’incliner respectueusement.

« Que la bénédiction de Dieu soit sur toi, Marie !

– Sur toi aussi, Joseph. Dieu soit loué, tu es venu. Zacharie et Elisabeth allaient partir, pour arriver chez eux avant la tombée de la nuit.

– Ton messager est arrivé à Nazareth pendant que j’étais à Cana pour des travaux. J’en ai été informé avant-hier soir, et je suis parti sur-le-champ. Mais bien que je ne me sois pas arrêté en chemin, j’ai pris du retard parce que l’âne avait perdu un fer. Pardonne-moi !

– C’est à toi de me pardonner d’être restée si longtemps ab­sente de Nazareth ! Mais regarde : ils étaient si heureux de m’avoir chez eux que j’ai voulu leur faire plaisir jusqu’à maintenant.

– Tu as bien fait, femme. Où se trouve l’enfant ? »

Ils pénètrent dans la pièce où se tient Elisabeth, qui allaite Jean avant de prendre la route. Joseph complimente les parents pour la robustesse de l’enfant qui crie et se débat comme un écorché vif lorsqu’on l’enlève du sein pour le montrer à Joseph. Tous rient devant ses protestations. Les parents de Zébédée, qui sont accourus pour apporter des fruits frais, du lait et du pain pour tout le monde, ainsi qu’un grand plat de poisson, rient eux aussi et se mêlent à la conversation des autres.

25.5

Marie parle très peu. Elle reste tranquille, silencieuse, assise dans son coin, les mains sur la poitrine sous son manteau. Même lorsqu’elle boit une tasse de lait et mange une grappe de raisin doré accompagné d’un peu de pain, elle parle peu et ne bouge guère. Elle regarde Joseph avec un mélange de peine et d’inquiétude.

Il la regarde lui aussi. Après quelque temps il se penche sur son épaule et dit :

« Tu es fatiguée ? Tu souffres ? Tu es pâle et triste.

– Cela me fait de la peine de me séparer du petit Jean. Je l’aime bien. Je l’ai tenu sur mon cœur, à peine né… »

Joseph ne pose pas d’autre question.

L’heure est venue pour Zacharie de partir. Le chariot s’arrête devant la porte et tous s’en approchent. Les deux cousines s’étreignent avec amour. Marie embrasse encore et encore le bébé avant de le déposer sur le sein de sa mère, déjà assise dans le chariot, puis elle salue Zacharie et lui demande sa bénédiction. Lorsqu’elle s’agenouille devant le prêtre, son manteau glisse de ses épaules et, sous la vive lumière de cet après-midi d’été, ses formes apparaissent. Je ne sais si Joseph le remarque dès cet instant, car il est occupé à saluer Elisabeth. Le chariot part.

25.6

Joseph rentre dans la maison avec Marie, qui reprend sa place dans le coin le moins éclairé de la pièce.

« S’il ne te déplaisait pas de voyager de nuit, je te proposerais de partir au crépuscule. La chaleur est vive dans la journée, mais la nuit est fraîche et paisible. C’est pour toi que je le dis, pour ne pas trop t’exposer au soleil. Moi, je ne crains pas la canicule, mais toi…

– Comme tu voudras, Joseph. Je pense aussi qu’il vaudra mieux partir de nuit.

– La maison est en ordre, tout comme notre petit jardin. Tu verras ces belles fleurs ! Tu arrives à temps pour le voir tout fleuri. Le pommier, le figuier et la vigne portent plus de fruits que jamais, et j’ai dû mettre des tuteurs au grenadier tant ses branches sont chargées de fruits déjà bien formés ; on n’a jamais rien vu de tel à cette époque. Et puis l’olivier… tu auras de l’huile en abondance. Il a eu une floraison prodigieuse et n’a pas perdu une seule fleur : toutes ont déjà donné une petite olive. Quand elles seront mûres, l’arbre paraîtra couvert de perles noires. Ton jardin est le plus beau de tout Nazareth. Ta parenté elle-même s’en est étonnée. Alphée prétend que c’est un miracle.

– Ce sont tes bons soins qui l’ont créé.

– Oh non ! Pauvre homme que je suis ! Qu’ai-je donc fait ? Soigner un peu les arbres, arroser un peu les fleurs… Tu sais ? Je t’ai fait une fontaine au fond, près de la grotte, et j’y ai posé une vasque. Comme ça, tu n’auras pas besoin de sortir pour avoir de l’eau. Elle vient de cette source qui se trouve au-dessus de l’oliveraie de Matthias. Elle est pure et abondante. Je l’ai amenée par une rigole. J’ai fait un petit canal bien couvert, et maintenant l’eau arrive et chante comme une harpe. Cela me faisait de la peine de te voir aller à la source du village et en revenir chargée de tes amphores remplies d’eau.

– Merci, Joseph, tu es bon ! »

Fatigués, les deux époux se taisent. Joseph somnole même, et Marie prie.

25.7

Le soir arrive. Leurs hôtes insistent pour qu’ils mangent encore quelque chose avant de prendre la route. Joseph mange donc du pain et du poisson, et Marie se contente de fruits et de lait.

Vient le moment du départ. Ils montent sur leurs ânes. Comme à l’aller, Joseph a disposé le coffre de Marie sur le sien et, avant qu’elle ne s’installe, il vérifie que sa selle est bien fixée. Je vois que Joseph observe Marie lorsqu’elle monte en selle, mais il ne dit mot.

Le voyage commence alors que les premières étoiles se mettent à clignoter dans le ciel. Ils se hâtent, peut-être pour atteindre les portes avant qu’elles ne soient fermées. Quand ils sortent de Jérusalem et prennent la grand-route en direction de la Galilée, les étoiles parsèment le ciel serein. La campagne est silencieuse. On n’entend rien d’autre que le chant de quelque rossignol et le bruit des sabots des deux ânes sur le sol de la route durcie par la sécheresse de l’été.

25.8

Marie dit :

« C’est la veille du jeudi saint. Cette vision paraîtra à certains hors de propos. Mais puisque tu aimes mon Jésus crucifié, ton cœur est rempli de douleur, qui y demeure même si une douce vision survient. C’est comme la tiédeur qui monte d’une flamme, qui est encore feu tout en ne l’étant déjà plus. Le feu, c’est la flamme et non sa tiédeur, qui n’en est qu’une conséquence. Au­cune vision béatifique ou pacifique ne parviendra à t’enlever du cœur cette douleur. Considère-la comme plus précieuse que ta vie même. C’est en effet le don le plus grand que Dieu puisse accorder à ceux qui croient en son Fils. Qui plus est, la paix de ma vision s’accorde bien avec la commémoration de cette semaine.

25.9

Mon Joseph a lui aussi connu sa Passion. Elle a débuté à Jérusalem quand il s’est rendu compte de mon état. Comme pour Jésus et pour moi, elle a duré plusieurs jours. Spirituellement, elle ne lui a pas été moins douloureuse. C’est uniquement en raison de la sainteté de mon époux qu’elle a été contenue sous une forme tellement digne et secrète qu’elle est restée peu connue au fil des siècles.

Ah, notre première Passion ! Qui pourrait en décrire l’intensité intime et silencieuse, ou ma souffrance de constater que le Ciel ne m’exauçait pas encore en révélant à Joseph le fond du mystère ?

Il m’avait suffi, pour le comprendre, de le voir aussi respectueux à mon égard que d’ordinaire. S’il avait su que je portais en moi le Verbe de Dieu, il aurait adoré ce Verbe en mon sein par les gestes de vénération dus à Dieu ; il n’aurait pas manqué de les faire, tout comme je n’aurais pas refusé de les recevoir, non pas pour moi, mais pour celui qui était en moi et que je portais de la même manière que l’Arche d’alliance portait les tables de la Loi et le vase de la manne.

Qui pourrait décrire mon combat contre le découragement qui tendait à me submerger pour me faire croire que j’avais espéré en vain dans le Seigneur ? Ah, quelle rage Satan a dû éprouver, je suppose ! Je sentais le doute me saisir aux épaules et allonger ses tentacules glacés pour emprisonner mon âme et l’empêcher de prier. Le doute est terriblement dangereux pour une âme ; il est même mortel, car c’est le premier agent de cette maladie mortelle nommée “ désespoir ” contre laquelle il faut réagir de toutes ses forces pour ne pas voir périr son âme et perdre Dieu.

Qui pourrait décrire dans sa pleine réalité la souffrance de Joseph, ses pensées, le trouble de ses affections ? Tel une petite barque prise dans une grande tempête, il était entraîné dans un tourbillon d’idées opposées, dans une foule de réflexions plus cruelles et plus pénibles les unes que les autres. En apparence, c’était un homme trahi par sa femme. Il voyait s’écrouler tout à la fois sa bonne renommée et l’estime du monde, il se voyait déjà montré du doigt et objet de la pitié du village à cause d’elle, il voyait l’amour et le respect qu’il me portait succomber à l’évidence des faits.

25.10

A ce point, sa sainteté resplendit encore plus que la mienne. J’en témoigne avec mon amour d’épouse, car je désire que vous aimiez mon Joseph, cet homme sage et prudent, patient et bon qui, loin d’être étranger au mystère de la Rédemption, lui est intimement lié : c’est en effet pour elle qu’il offrit sa souffrance et qu’il s’offrit lui-même, sauvant ainsi le Sauveur au prix de son propre sacrifice et par sa sainteté.

S’il avait été moins saint, il aurait agi de manière humaine : il m’aurait dénoncée comme adultère pour que je sois lapidée et que le fils de mon péché périsse avec moi. S’il avait été moins saint, Dieu ne lui aurait pas donné la lumière pour le guider dans cette épreuve. Mais Joseph était saint, et son âme pure vivait en Dieu. Sa charité était vive et ardente. Par sa charité, il vous sauva le Sauveur, aussi bien en ne m’accusant pas devant les anciens que lorsqu’il abandonna tout avec une prompte obéissance pour emmener Jésus en Egypte et le sauver.

25.11

Si ces trois jours de la passion de Joseph ont été courts, ils n’en furent pas moins d’une intensité terrible, tout comme pour moi ceux de cette première passion. Car je comprenais sa souffrance et ne pouvais la soulager d’aucune manière par obéissance au décret de Dieu qui m’avait dit : “ Tais-toi ! ”

A notre arrivée à Nazareth, lorsque je le vis partir sur une salutation laconique, courbé et comme vieilli en peu de temps, quand je ne le vis pas venir à moi le soir comme à l’accoutumée, je vous assure, mes enfants, que mon cœur éploré souffrait cruellement. Enfermée dans ma maison, seule dans cette maison où tout me rappelait l’Annonciation et l’Incarnation, où tout me ramenait au cœur le souvenir de Joseph uni à moi dans une virginité sans tache, il m’a fallu résister au découragement, aux insinuations de Satan et espérer, toujours espérer. Prier sans cesse. Pardonner encore et toujours à Joseph son soupçon, son bouleversement de juste indignation.

Mes enfants, il faut espérer, prier et pardonner pour obtenir de Dieu qu’il intervienne en notre faveur. Vous avez vous aussi à vivre votre passion. Vos fautes l’ont mérité. Je vous enseigne comment la surmonter et la changer en joie. Espérez sans mesure, priez sans perdre confiance, pardonnez pour être pardonnés. Mes enfants, le pardon de Dieu sera la paix à laquelle vous aspirez.

25.12

Je n’ajouterai rien pour le moment. Le silence règnera jusqu’au triomphe pascal. C’est la Passion. Compatissez aux souffrances de votre Rédempteur. Ecoutez ses plaintes et comptez ses blessures et ses larmes. C’est pour vous que chaque larme a été versée, que chaque blessure a été reçue. Que toute autre vision s’efface devant celle qui vous rappelle la Rédemption accomplie pour vous. »

25.1

Durante la noche entre el miércoles y el jueves de la Semana Santa, veo cuanto sigue.

Zacarías, Isabel, María (ésta con el pequeño Juan en brazos) y Samuel (con un cordero y una cesta con la paloma) están bajando de un cómodo carro, al que viene atado el burrito de María. Se apean delante de la caballeriza de costumbre — que debe ser la etapa de todos los peregrinos que vienen al Templo — para dejar sus cabalgaduras.

María llama a un hombre de baja estatura, el dueño de la caballeriza, y le pregunta si durante el día precedente o en las primeras horas de la mañana ha llegado algún nazareno. «Ninguno, mujer» contesta el viejecillo. María se queda extrañada, pero no dice nada más.

Le encarga a Samuel que le busque un puesto al burro. Luego alcanza a los dos ancianos padres y refiere el retardo de José: «Algo le habrá entretenido, pero seguro que viene hoy». Vuelve a coger al niño — se le había dejado a Isabel — y se encaminan hacia el Templo.

25.2

Los hombres que están de guardia le reciben a Zacarías con honor, y los otros sacerdotes le saludan y felicitan. Zacarías, hoy, con sus vestiduras sacerdotales y la alegría del padre que se siente feliz, está guapísimo. Parece un patriarca. Creo que Abraham debía asemejarse a él cuando jubilaba por ofrecer a Isaac al Señor.

Veo la ceremonia de la presentación del nuevo israelita y la purificación de la madre. Es todavía más pomposa que la de María, porque por el hijo de un sacerdote los sacerdotes hacen mucha fiesta. Acuden en masa y se ponen manos a la obra diligentes en torno al grupito de las mujeres y del recién nacido.

También otras personas se han acercado curiosas. Oigo los comentarios. Dado que María lleva en brazos al pequeñuelo mientras se dirigen al lugar establecido, la gente cree que es la madre.

Pero una mujer dice: «No puede ser. ¿No veis que está encinta? El niño no tiene más de unos pocos días y Ella está ya abultada».

«Ya... pero» dice otro «sólo puede ser Ella la madre. La otra es vieja. Será una parienta. No puede ser madre a esa edad».

«Vamos detrás de ellos y así vemos quién tiene razón».

Bien grande viene a ser el asombro cuando se ve que la que cumple el rito de la purificación es Isabel, que ofrece su corderillo balante para el holocausto y su paloma por el pecado.

«La madre es aquélla. ¿Has visto?».

«¡No!».

«Sí».

La gente, incrédula, sigue cuchicheando. Cuchichean tanto, que el grupo sacerdotal que está presente en el rito se ve obligado a emitir un «¡Chsss!» imperativo. La gente se calla un momento, pero musita aún más fuerte cuando Isabel, radiante de santo orgullo, toma al niño y se adentra en el Templo para presentarle al Señor.

«Es ella realmente».

«Es siempre la madre quien lo ofrece».

«Y entonces, ¿qué milagro es éste?».

«¿Qué será ese niño concedido en edad tan tardía a esa mujer?».

«¿Qué signo es éste?».

«¿No sabéis — dice uno que en ese momento llega jadeante — que es hijo del sacerdote Zacarías, de la estirpe de Aarón, aquel que quedó mudo estando ofreciendo el incienso en el Santuario?».

«¡Misterio! ¡Misterio! ¡Y ahora ya puede hablar otra vez! El nacimiento del hijo le ha soltado la lengua».

«¿Qué espíritu será el que le habló y le incapacitó la lengua para acostumbrarle al silencio sobre los secretos de Dios?».

«¡Misterio! ¿Qué verdad será la que conoce Zacarías?».

«¿No será que su hijo es el Mesías esperado por Israel?».

«Ha nacido en Judea, no en Belén, ni de una virgen. No puede ser Mesías».

«¿Y entonces quién?».

Mas la respuesta queda en los silencios de Dios y la gente se queda con su curiosidad.

Cumplido el ceremonial, los sacerdotes ahora también agasajan a la madre y al pequeñuelo; la única que pasa poco observada es María; es más, incluso la evitan casi con repulsión cuando se dan cuenta del estado suyo.

25.3

Terminadas todas las felicitaciones, la mayor parte vuelve a la calle. María quiere pasar de nuevo por la caballeriza para ver si ya ha llegado José... No ha llegado. Y se queda desilusionada y pensativa.

Isabel se preocupa por Ella. «Hasta la hora sexta podemos estar aquí, pero luego tenemos que irnos para llegar a casa antes de la primera vigilia... es todavía demasiado pequeño para estar más tiempo de noche».

Y María, tranquila y triste, dice: «Me quedaré en un patio del Templo, iré donde mis maestras... No sé. Algo haré».

Zacarías interviene con una propuesta que enseguida aceptan como una buena resolución. «Vamos a casa de los familiares de Zebedeo. José, sin duda, te buscará allí, y, si él no fuera allí, te será fácil encontrar a alguien que te acompañe hacia Galilea, porque en esa casa hay un continuo ir y venir de pescadores de Genesaret».

Toman el borriquillo y van adonde estos parientes de Zebedeo, los cuales son los mismos de la casa en que se detuvieron José y María cuatro meses antes.

Las horas pasan deprisa y José no aparece. María domina su contrariedad acunando al niño; pero se la ve pensativa. Como para esconder su estado, no se ha quitado nunca el manto, a pesar de que el intenso calor les hace sudar a todos.

25.4

Por fin se oye llamar fuerte a la puerta. Es el anuncio de la llegada de José. El rostro de María resplandece sosegado.

José la saluda, porque Ella se ha presentado antes y le ha saludado con reverencia: «¡La bendición de Dios sea contigo, María!».

«Y contigo, José. ¡Alabado sea el Señor porque has venido! Zacarías e Isabel iban a marcharse ya para estar en casa antes de que fuera de noche».

«Tu mensajero llegó a Nazaret estando yo en Caná para unos trabajos. Lo supe anteayer por la tarde. Me puse en marcha enseguida. Pero, por mucho que haya venido sin detenerme, he llegado tarde, porque había perdido una herradura el burro. ¡Perdona!».

«¡Perdona tú, por haber estado tanto tiempo lejos de Nazaret! La verdad es que se sentían tan felices de tenerme con ellos, que pensé darles hasta ahora esta satisfacción».

«Has hecho bien, Mujer. ¿Dónde está el niño?».

Entran en la habitación donde Isabel está dando de mamar a Juan, antes de marcharse. José felicita a los padres por la fortaleza del niño, que ha sido separado del pecho para mostrárselo a José, y que chilla y patalea como si le estuvieran despellejando. Ante esta protesta, todos se echan a reír. También ríen los parientes de Zebedeo, y se unen a la conversación. Habían venido trayendo fruta fresca, leche y pan para todos, y una gran bandeja de pescado.

25.5

María habla muy poco. Está tranquila y silenciosa, sentada en su rinconcito, con las manos bajo su manto sobre el regazo. Habla poco y se mueve poco, incluso cuando bebe una taza de leche, y al comer un racimo de uvas doradas con un poco de pan. Mira a José apenada y escrutadora al mismo tiempo.

También él la mira. Pasado un rato, inclinándose hacia su hombro, le pregunta: «¿Estás cansada? ¿Te duele algo? Estás pálida y triste».

«Me duele separarme de Juanín. Le quiero. Le he tenido sobre mi corazón desde pocos momentos después de nacer...».

José no pregunta nada más.

Ha llegado la hora de la partida de Zacarías. El carro se para delante de la puerta. Todos se acercan. Las dos primas se abrazan con amor. María besa una y otra vez al pequeñuelo antes de depositarle sobre el regazo de su madre, que ya está sentada en el carro. Luego saluda a Zacarías y le pide su bendición. Al arrodillarse delante del sacerdote, el manto se le desliza de los hombros y las formas le aparecen en la luz intensa de la tarde estiva. No sé si José las percibe en este momento en que está ocupado en saludar a Isabel. El carro se pone en movimiento.

25.6

José con María entran de nuevo en casa. Ella vuelve a su sitio del rincón semioscuro. «Si no te importa viajar de noche, yo propondría salir con la puesta del Sol. El calor, durante el día, es fuerte; la noche, en cambio, estará fresca y serena. Lo digo por ti, para que no cojas demasiado sol. Para mí no es nada el estar bajo el sol intenso, pero tú...».

«Como quieras, José. Yo también veo conveniente caminar de noche».

«La casa — dice José — está toda en orden, como también el huertecillo. ¡Vas a ver qué flores más bonitas! Vas a llegar a tiempo de verlas florecer todas. El manzano, la higuera y la vid están repletos de frutos como nunca lo han estado; y he tenido que apuntalar el granado, pues sus ramas están cargadísimas de frutos, maduros ya como jamás se vio en esta época. Y el olivo... Dispondrás de aceite en abundancia. Ha tenido una florescencia milagrosa y no se ha perdido ni una flor. Todas son ya pequeñas aceitunas. Cuando estén maduras, el árbol parecerá lleno de oscuras perlas. Tan bonito como tu huerto no hay ningún otro en Nazaret. La familia está asombrada. Alfeo dice que se trata de un prodigio».

«Obra de tus cuidados».

«¡Oh, no! ¡Yo soy sólo un pobre hombre! ¿Qué he hecho yo realmente? Cuidar un poco los árboles, echar un poco de agua a las flores... Mira, te he hecho una fuente donde acaba el huerto, al lado de la gruta, y he dispuesto allí un pilón. Así no tendrás que salir para coger agua. La he traído de ese manantial que está encima del olivar de Matías. Es pura y abundante. Te he hecho llegar un pequeño regato. He construido un canalillo bien tapado, y ahora llega y canta como un arpa. Me dolía el que tuvieras que ir a la fuente del pueblo y volver cargada con las ánforas llenas de agua».

«Gracias José. ¡Tú eres bueno!».

Los dos esposos guardan silencio ahora, como cansados. José incluso se queda traspuesto. María ora.

25.7

Cae la tarde. Los huéspedes insisten en que antes de ponerse en camino coman otra vez. José come pan y pescado; María, sólo fruta y leche.

Luego inicia la marcha. Montan sus burritos. José ha atado sobre su asno, como cuando venían, el baulillo de María, y, antes de que Ella monte en el borriquillo, comprueba que la albardilla esté bien segura. Veo que José observa a María cuando se monta, pero no dice nada.

Bajo las primeras estrellas que empiezan a latir en el cielo, comienza el viaje. Se apresuran, quizás para llegar a las puertas antes de que las cierren. Al salir de Jerusalén y coger la vía de Galilea, ya el cielo sereno está repleto de estrellas y hay un gran silencio en el campo. Sólo se oye el canto de algún ruiseñor y el choque de las pezuñas de los dos borriquillos contra el terreno duro de la vía abrasada por el verano.

25.8

Dice María:

«Es la víspera de Jueves santo. A algunos les parecerá que la visión está fuera de lugar. Y, sin embargo, tu dolor de amante de mi Jesús Crucificado está en tu corazón, y permanece aunque se presente una dulce visión. Ésta es como el calorcillo producido por una llama: por una parte, fuego todavía; por otra, ya no. El fuego es la llama, no su calor, que no es sino una derivación de ella. Ninguna visión beatífica o pacífica podrá quitar de tu corazón ese dolor. Considéralo más valioso que tu misma vida, porque es el don mayor que Dios puede conceder a quien cree en su Hijo. Además, mi visión, dentro de su paz, no desentona con las solemnidades de esta semana.

25.9

Mi José sufrió también su Pasión, que comenzó en Jerusalén cuando notó mi estado; y duró algunos días, como en el caso de Jesús y mío. No fue, espiritualmente, poco dolorosa. Sólo fue la santidad de mi justo esposo lo que la contuvo, y en tal modo, tan digno y secreto, que ha pasado los siglos siendo poco notada.

¡Oh, nuestra primera Pasión! ¿Quién podrá referir su íntima y silenciosa intensidad, y mi dolor al constatar que aún no me había llegado del Cielo la ayuda que esperaba, de revelarle a José el Misterio?

Comprendí que lo ignoraba al verle conmigo con la misma actitud respetuosa que de costumbre. Si él hubiera sabido que llevaba en mí al Verbo de Dios, habría adorado a ese Verbo cerrado en mi seno con actos de veneración propios de Dios. Sí, José habría realizado esos actos, y yo no habría rehusado recibirlos, no por mí, sino por Aquel que estaba en mí y que yo llevaba, de la misma forma que el Arca de la alianza llevaba el código de piedra y los vasos de maná.

¿Quién podrá describir mi batalla contra el desánimo que pretendía subyugarme para persuadirme de que había esperado en vano en el Señor? ¡Oh, creo que fue la rabia de Satanás! Sentí surgirme la duda a las espaldas, y sentí cómo alargaba ésta sus gélidas zarpas para aprisionarme el alma y detener su oración. La duda... tan peligrosa, letal para el espíritu. Letal, porque es el primer elemento agente de la enfermedad mortal que tiene por nombre “desesperación”; contra él se debe reaccionar con todas las fuerzas, para no perecer en el alma y perder a Dios.

¿Quién podrá exponer con exacta verdad el dolor de José, sus pensamientos, la turbación de sus sentimientos? Él se encontraba, cual barquichuela en medio de una gran tempestad, en un remolino de ideas contrapuestas, en un torbellino de reflexiones a cuál más mordiente y penosa. Era un hombre aparentemente traicionado por su mujer. Veía que se derrumbaban juntos su buen nombre y la estima del mundo; por causa de Ella se veía ya señalado con el dedo y compadecido por el pueblo. Ante la evidencia de un hecho, veía caer muertos el afecto y la estima puestos en mí.

25.10

Su santidad aquí resplandece aún más alta que la mía. De ello doy testimonio con afecto de esposa, porque quiero que améis a mi José, a este hombre sabio y prudente, a este hombre paciente y bueno, el cual no está desligado del misterio de la Redención, antes bien, está íntimamente relacionado con él, porque por este misterio apuró el dolor y se consumió, salvándoos al Salvador con su sacrificio y santidad.

Si hubiera sido menos santo, hubiera actuado humanamente, denunciándome como adúltera para que me hubieran lapidado y pereciera conmigo el hijo de mi pecado. Si hubiera sido menos santo, Dios no le habría concedido la guía de su luz en tan ardua prueba. Pero José era santo. Su espíritu puro vivía en Dios, y tenía una caridad encendida y fuerte, y por la caridad os salvó al Salvador, tanto cuando no me acusó ante los ancianos, como cuando, dejándolo todo con diligente obediencia, salvó a Jesús en Egipto.

25.11

Aunque breves numéricamente, los tres días de la Pasión de José fueron de tremenda intensidad; como también la mía, esta primera pasión mía. En efecto, yo comprendía su sufrimiento, y no podía aliviarle en modo alguno, por obediencia al decreto de Dios que me había dicho: “¡Guarda silencio!”.

¡Ay, y, llegados a Nazaret, cuando le vi marcharse, tras un lacónico saludo, cabizbajo y como envejecido en poco tiempo, y no volver por la tarde como solía hacer, os digo, hijos, que mi corazón lloró con grandísima aflicción! Sola, cerrada en mi casa, en la casa en que todo me recordaba el Anuncio y la Encarnación, y donde todo me recordaba a José, desposado conmigo en intachable virginidad, tuve que resistir contra el abatimiento y las insinuaciones de Satanás, y esperar, esperar, tener esperanza, y orar, orar, orar, y perdonar, perdonar, perdonar la sospecha de José, su movimiento interior de justa indignación.

Hijos, es necesario esperar, orar, perdonar, para obtener que Dios intervenga en favor nuestro. Vivid también vosotros vuestra pasión, merecida por vuestras culpas. Yo os enseño a superarla y convertirla en gozo. Esperad sin medida, orad con confianza, perdonad para ser perdonados; el perdón de Dios será, hijos, la paz que deseáis.

25.12

Por ahora no os digo nada más. Hasta pasado el triunfo pascual, silencio. Es la Pasión. Sed compasivos para con vuestro Redentor. Oíd sus quejidos, contad sus heridas y sus lágrimas, cada una de las cuales fue vertida por vosotros, fue padecida por vosotros. Desaparezca cualquier otra visión ante esta que os recuerda la Redención que por vosotros se ha cumplido».


Notes

  1. avec dédain, car la femme enceinte était impure selon la Loi, qui prescrivait la purification à l’accouchée et la circoncision à l’enfant mâle : Gn 17, 9-14 ; Lv 12. Le fils premier-né était consacré au Seigneur puis racheté, comme cela est prescrit en : Ex 13, 1-2.11-16 ; 34, 19-20 ; Nb 3, 13 ; 18, 15-16. D’autres impuretés de la femme sont relevées en : Lv 15, 18-30, dont il sera fait mention, par exemple, en 230.3 et 262.8. En plus des cas spécifiques prévus par la Loi (notamment en matière de mariage et de divorce), la femme en général subissait certains traitements discriminatoires dus à la tradition rabbinique, comme nous l’indiquons en note en 316.5.