Los Escritos de Maria Valtorta

343. Le levain des pharisiens.

343. La levadura de los fariseos. El Hijo

343.1

La plaine côtoie le Jourdain avant de se jeter dans le lac de Mérom. C’est une belle plaine sur laquelle les céréales abondent et les arbres fruitiers fleurissent chaque jour davantage. Les collines, au-delà desquelles se trouve Cédès, sont maintenant derrière les pèlerins qui, transis de froid, marchent rapidement aux premières lumières du jour, en jetant un coup d’œil impatient sur le soleil qui se lève et en le cherchant dès que ses rayons touchent les prés et caressent les frondaisons. Ils doivent avoir dormi à la belle étoile, ou au mieux dans une meule de foin, car leurs vêtements sont froissés et gardent des fétus de paille et des feuilles sèches qu’ils enlèvent à mesure qu’ils les découvrent à la lumière plus forte.

Le fleuve s’annonce par son bouillonnement, qui paraît puissant dans le silence matinal de la campagne, et par une rangée serrée d’arbres aux feuilles nouvelles qui tremblent sous la légère brise du matin. Mais on ne le découvre pas encore, enseveli comme il l’est dans la plaine plate. Quand on voit ses eaux bleues, grossies de nombreux petits torrents qui descendent des collines à l’ouest, scintiller dans la verdure nouvelle des rives, on est presque sur son bord.

« Suivons-nous la rive jusqu’au pont, ou bien passons-nous le fleuve ici ? demandent-ils à Jésus qui était seul, pensif, et qui s’est arrêté pour les attendre.

– Voyez s’il y a une barque pour passer. Il vaut mieux aller par ici…

– Oui. Au pont qui est justement sur la route pour Césarée Panéade, nous pourrions rencontrer de nouveau quelque individu envoyé sur nos traces, décoche Barthélemy en regardant Judas d’un air renfrogné.

– Non, ne me regarde pas de travers. Moi, je ne savais pas que l’on devait venir ici, et je n’ai rien dit. Il était facile de deviner que, de Séphet, Jésus irait sur les tombes des rabbis et à Cédès. Mais je n’aurais jamais pensé qu’il voudrait pousser jusqu’à la capitale de Philippe. Eux l’ignorent donc, et nous ne les trouverons pas par ma faute, ni par leur volonté. A moins qu’ils n’aient Belzébuth pour les conduire, répond Judas, avec calme et humilité.

– Tant mieux, parce qu’avec certaines gens… Il faut avoir l’œil et surveiller ses paroles, ne laisser aucune trace de nos projets, il faut faire attention à tout. Autrement notre évangélisation se changera en une fuite perpétuelle » réplique Barthélemy.

Jean et André reviennent :

« Nous avons trouvé deux barques. On traverse pour une drachme par barque. Descendons sur le bord. »

Ils passent, en deux fois, sur l’autre rive dans les deux petites barques. Une vaste plaine[1] les accueille là aussi, une plaine fertile mais peu peuplée. Seuls les paysans qui la cultivent y ont leur maison.

343.2

« Hmm ! Comment allons-nous faire pour le pain ? Moi, j’ai faim. Et ici… il n’y a même pas les épis de Philistie… De l’herbe et des feuilles, des feuilles et des fleurs. Je ne suis ni une brebis ni une abeille » murmure Pierre à ses compagnons qui sourient de sa remarque.

Jude se retourne – il était un peu en avant – et dit :

« Nous achèterons du pain au premier village.

– Pourvu qu’ils ne nous fassent pas fuir, ajoute Jacques, fils de Zébédée.

– Gardez-vous, vous qui dites de faire attention à tout, de prendre le levain des pharisiens et des sadducéens. Il me semble que vous êtes en train de le faire, sans réfléchir à ce que vous faites de mal. Ouvrez l’œil ! Examinez-vous ! » dit Jésus.

Les apôtres se regardent les uns les autres et chuchotent :

« Mais que dit-il ? Le pain nous a été donné par la femme du sourd-muet et par l’hôte de Cédès. Et il est encore ici. C’est le seul que nous ayons. Et nous ne savons pas si nous pourrons en trouver encore pour apaiser notre faim. Pourquoi donc dit-il que nous achetons aux pharisiens et aux sadducéens du pain avec leur levain ? Peut-être ne veut-il pas qu’on achète dans ces villages… »

Jésus, qui était de nouveau tout seul en avant, se retourne :

« Pourquoi avoir peur de rester sans pain pour votre faim ? Même si tous ici étaient sadducéens et pharisiens, vous ne resteriez pas sans pain à cause de mon conseil. Ce n’est pas du levain qui se trouve dans le pain que je parle, par conséquent vous pourrez acheter où vous voudrez le pain pour votre estomac. Et si personne ne voulait vous en vendre, vous ne resteriez pas non plus sans pain. Ne vous souvenez-vous pas des cinq pains dont se rassasièrent cinq mille personnes ? Ne vous rappelez-vous pas que vous avez ramassé douze paniers pleins de restes ? Je pourrais faire pour vous, qui êtes douze et qui avez un pain, ce que j’ai fait pour cinq mille personnes avec cinq pains. Ne comprenez-vous pas à quel levain je fais allusion ? A celui qui fermente contre moi dans le cœur des pharisiens, des sadducéens et des docteurs. C’est la haine et c’est l’hérésie. Or vous êtes en train de vous orienter vers la haine comme s’il était entré en vous une partie du levain des pharisiens. On ne doit haïr personne, pas même notre ennemi. N’ouvrez pas la porte, ne serait-ce qu’un peu, à ce qui n’est pas Dieu. Derrière le premier élément contraire à Dieu, il en entrerait d’autres. Parfois, à force de vouloir combattre les ennemis à armes égales, on finit par périr ou par être vaincu. Et, une fois vaincus, vous pourriez à leur contact absorber leurs doctrines. Non. Faites preuve de charité et de réserve. Vous n’avez pas encore en vous les moyens de combattre ces théories sans en être infectés. Car vous en avez, vous aussi, certains éléments. Et le ressentiment à leur égard en est un. Je vous dis encore qu’ils pourraient changer de méthode pour vous séduire et vous enlever à moi, en usant de mille gentillesses, en se montrant repentis, désireux de faire la paix. Vous ne devez pas les fuir. Mais quand ils chercheront à vous endoctriner, sachez ne pas les accueillir. Voilà ce qu’est le levain dont je parle : l’animosité qui est contraire à l’amour, et les idées fausses. Je vous le dis : soyez prudents.

343.3

– Ce signe que les pharisiens demandaient hier, c’était du “ levain ”, Maître ? demande Thomas.

– C’était du levain et du poison.

– Tu as bien fait de ne pas le leur donner.

– Mais je le leur donnerai un jour.

– Quand ? Quand ? demandent-ils, curieux.

– Un jour…

– Et quel signe est-ce ? Tu ne nous le dis pas, même à nous tes apôtres ? Pour qu’on puisse le reconnaître tout de suite, demande Pierre qui a envie de savoir.

– Vous, vous ne devriez pas avoir besoin d’un signe.

– Oh ! Ce n’est pas pour pouvoir croire en toi ! Nous ne sommes pas des gens à avoir de nombreuses pensées, nous. Nous en avons une seule : t’aimer, dit vivement Jacques, fils de Zébédée.

343.4

– Mais les gens, vous qui les approchez si familièrement plus que moi, et sans la timidité que je peux susciter, que disent-ils que je suis ? Et comment définissent-ils le Fils de l’homme ?

– Certains disent que tu es Jésus, c’est-à-dire le Christ, et ce sont les meilleurs. D’autres te qualifient de prophète, d’autres seulement de rabbi, et d’autres, tu le sais, te disent fou et possédé.

– Quelques-uns pourtant se servent pour toi du nom que tu te donnes et ils t’appellent : “ Fils de l’homme ”.

– Et certains aussi disent que c’est impossible, parce que le Fils de l’homme, c’est bien différent. Et cela n’est pas toujours une négation car, au fond, ils admettent que tu es plus que Fils de l’homme : tu es le Fils de Dieu. D’autres, au contraire, prétendent que tu n’es même pas le Fils de l’homme, mais un pauvre homme que Satan agite ou que la démence bouleverse. Tu vois que les opinions sont nombreuses et toutes différentes, dit Barthélemy.

– Mais pour les gens, qu’est-ce donc que le Fils de l’homme ?

– C’est un homme en qui se retrouvent toutes les plus belles vertus de l’homme, un homme qui réunit en lui-même toutes les qualités requises d’intelligence, de sagesse, de grâce, dont nous pensons qu’elles étaient en Adam ; certains ajoutent même à ces qualités celle de ne pas mourir. Tu sais que la rumeur circule déjà que Jean-Baptiste n’est pas mort, mais seulement transporté ailleurs par les anges et qu’Hérode, pour ne pas se dire vaincu par Dieu – et plus encore Hérodiade –, ont tué un serviteur et, après l’avoir décapité, ont présenté son corps mutilé comme le cadavre de Jean-Baptiste. Les gens racontent tant de choses ! Ainsi plusieurs pensent que le Fils de l’homme est Jérémie ou bien Elie, ou l’un des prophètes, et même Jean-Baptiste en personne, en qui étaient grâce et sagesse et qui se disait le précurseur du Christ. Le Christ est l’Oint de Dieu. Le Fils de l’homme est un grand homme né de l’homme. Un grand nombre ne peut admettre, ou ne veut pas admettre, que Dieu ait pu envoyer son Fils sur la terre. Tu l’as dit hier : “ Seuls ceux qui sont convaincus de l’infinie bonté de Dieu croiront. ” Israël croit davantage à la rigueur de Dieu qu’à sa bonté…, dit encore Barthélemy.

– Oui. En effet, ils se sentent si indignes qu’ils jugent impossible que Dieu soit assez bon pour envoyer son Verbe pour les sauver. Ce qui fait obstacle à leur foi, c’est la dégradation de leurs âmes » confirme Simon le Zélote, avant d’ajouter : « Tu dis que tu es le Fils de Dieu et de l’homme. En effet, en toi, se trouvent toute grâce et toute sagesse comme homme. Et je crois réellement que quelqu’un qui serait né d’Adam en état de grâce t’aurait ressemblé pour ce qui est de la beauté, de l’intelligence et de toute autre qualité. Et Dieu brille en toi pour ce qui est de la puissance. Mais qui peut le croire parmi ceux qui se croient dieux et qui, dans leur orgueil démesuré, mesurent Dieu à l’aune de ce qu’ils sont ? Eux, les cruels, les haineux, les rapaces, les impurs, ne peuvent certainement pas penser que Dieu ait poussé sa douceur jusqu’à se donner lui-même pour les racheter, avec son amour pour les sauver, sa générosité pour se livrer à l’homme, sa pureté pour se sacrifier parmi nous. Non, ils ne le peuvent pas, eux qui sont si impitoyables et pointilleux pour rechercher et punir les fautes.

343.5

– Et vous, qui dites-vous que je suis ? Répondrez franchement, selon votre jugement, sans tenir compte de mes paroles ou de celles d’autrui. Si vous étiez obligés de me juger, qui diriez-vous que je suis ?

– Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, s’écrie Pierre en s’agenouillant, les bras tendus vers le haut, vers Jésus qui le regarde avec un visage tout lumineux et qui se penche afin de le relever pour l’embrasser en disant :

– Bienheureux es-tu, Simon, fils de Jonas ! Car ce n’est pas la chair ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est dans les Cieux. Dès le premier jour où tu es venu vers moi, tu t’es posé cette question, et parce que tu étais simple et honnête, tu as su comprendre et accepter la réponse qui te venait du Ciel. Tu n’avais pas vu de manifestation surnaturelle comme ton frère ou Jean et Jacques. Tu ne connaissais pas ma sainteté de fils, d’ouvrier, de citoyen comme Jude et Jacques, mes frères. Tu n’as pas profité d’un miracle et tu ne m’as pas vu en accomplir, et je ne t’ai pas donné de signe de ma puissance comme je l’ai fait et comme l’ont vu Philippe, Nathanaël, Simon le Cananéen, Thomas, Judas. Tu n’as pas été subjugué par ma volonté comme Matthieu le publicain. Et pourtant tu t’es écrié : “ Il est le Christ ! ” Dès le premier instant où tu m’as vu, tu as cru et jamais ta foi n’a été ébranlée. C’est pour cela que je t’ai appelé Céphas ; pour la même raison, c’est sur toi, Pierre, que j’édifierai mon Eglise et les puissances de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle. C’est à toi que je donnerai les clefs du Royaume des Cieux. Et tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux, ô homme fidèle et prudent dont j’ai pu éprouver le cœur. Et ici, dès cet instant, tu es le chef à qui l’obéissance et le respect sont dus comme à un autre moi-même. Et c’est tel que je le proclame devant vous tous. »

343.6

Si Jésus avait écrasé Pierre sous une grêle de reproches, les pleurs de Pierre n’auraient pas été aussi forts. Il s’effondre, il éclate en sanglots, le visage sur la poitrine de Jésus. Des larmes qui n’auront leurs égales que dans celles, incoercibles, de sa douleur d’avoir renié Jésus. Maintenant ce sont des pleurs faits de mille sentiments humbles et bons. Un peu de l’ancien Simon – ce pêcheur de Bethsaïde qui, à la première annonce de son frère, avait dit en riant : « Le Messie t’apparaît !… Vraiment ! » sur un ton incrédule et en plaisantant –, un peu de l’ancien Simon s’effrite sous cette émotion pour laisser apparaître toujours plus nettement, sous la couche amincie de son humanité, Pierre, le pontife de l’Eglise du Christ.

Quand il relève la tête, timide, confus, il ne sait faire qu’un geste pour dire tout, pour promettre tout, pour se donner tout entier à son nouveau ministère : celui de jeter ses bras courts et musclés au cou de Jésus et l’obliger à se pencher pour l’embrasser, en mêlant sa barbe et ses cheveux un peu hérissés et grisonnants, à la barbe et aux cheveux soyeux et dorés de Jésus. Puis il le regarde d’un regard plein d’adoration, affectueux, suppliant de ses yeux un peu bovins, luisants et rougis par les larmes qu’il a versées, en tenant dans ses mains calleuses, larges, épaisses, le visage ascétique du Maître penché sur le sien, comme si c’était un vase d’où coulait une liqueur vivifiante… et il boit, boit, boit douceur et grâce, sécurité et force, de ce visage, de ces yeux, de ce sourire…

343.7

Ils se séparent enfin, reprenant leur route vers Césarée de Philippe, et Jésus dit à tous :

« Pierre a dit la vérité. Beaucoup en ont l’intuition, vous, vous la connaissez. Mais pour l’instant, ne dites à personne[2] qui est le Christ, dans la vérité complète qui vous est connue. Laissez Dieu parler dans les cœurs comme il parle dans le vôtre. En vérité, je vous dis que ceux qui ajoutent à mes affirmations et aux vôtres une foi parfaite et un parfait amour, arrivent à savoir le vrai sens des mots :“ Jésus, le Christ, le Verbe, le Fils de l’homme et de Dieu. ” »

343.1

La llanura costea el Jordán antes de que éste vierta sus aguas en el lago de Merón. Un hermoso llano, en que, cada día que pasa, crecen más exuberantes los cereales y van enfloreciéndose los árboles frutales. Los montes, allende los cuales está Quedes, ahora quedan a espaldas de los peregrinos, que con frío andan ligeros bajo las primeras luces del día, mirando anhelantes al Sol, que sube, y buscándolo, apenas su rayo toca los prados y acaricia el follaje. Deben haber dormido al raso, o como mucho en un pajar, porque los indumentos están arrugados y conservan algunas pajuelas y hojas secas, que ellos se van quitando según las van descubriendo con la luz más fuerte.

El río anuncia su presencia por su murmullo, que parece fuerte en medio del silencio matutino del campo, y también por una densa hilera de árboles con hojas nuevas que tiemblan con la leve brisa de la mañana; pero todavía no se ve, porque fluye profundo en la rasa llanura. Cuando sus aguas azules, incrementadas por numerosos torrentillos que bajan de los montes occidentales, se ven brillar entre la hierba nueva de las márgenes, se está casi en la orilla.

«¿Seguimos la orilla hasta el puente, o pasamos el río por aquí?» preguntan a Jesús, que estaba solo, meditativo, y que se había parado a esperarlos.

«Mirad a ver si hay una barca para pasar. Es mejor atravesar por aquí…».

«Sí. En el puente, que está justo en la vía para Cesarea Paneas, podríamos encontrar otra vez a algunos que hubieran seguido nuestra pista» observa Bartolomé, ceñudo, mirando a Judas.

«No. No me mires mal. Yo no sabía que íbamos a venir aquí, y no he dicho nada. Era fácil comprender que de Sefet Jesús iría a las tumbas de los rabíes y a Quedes. Pero jamás habría imaginado que quisiera llegarse hasta la capital de Filipo. Por tanto, ellos lo ignoran. Y no nos los encontraremos por culpa mía, ni por su voluntad. A menos que no tengan como guía a Belcebú» dice tranquilo y humilde Judas Iscariote.

«Esto está bien. Porque con cierta gente… Hay que tener ojo y medir las palabras; no dejar indicios de nuestros proyectos. Tenemos que estar atentos a todo. Si no, nuestra evangelización se transformará en un huir permanente» replica Bartolomé.

Vuelven Juan y Andrés. Dicen: «Hemos encontrado dos barcas. Nos pasan a una dracma por barca. Vamos a bajar al borde».

Y en dos barquichuelas, en dos veces, pasan a la otra orilla. La llanura rasa y fértil los acoge también aquí. Una llanura fértil y, sin embargo, poco poblada. Sólo los campesinos que la cultivan tienen casa en ella.

343.2

«¡Mmm! ¿Cómo vamos a conseguir el pan? Yo tengo hambre. Y aquí… no tenemos ni siquiera las espigas filisteas… Hierba y hojas, hojas y flores. No soy ni una oveja ni una abeja» comenta Pedro a sus compañeros, los cuales sonríen ante la observación.

Judas Tadeo — que iba un poco más adelante — se vuelve y dice: «Compraremos pan en el próximo pueblo».

«Siempre y cuando no nos hagan huir» termina Santiago de Zebedeo.

«Absteneos, vosotros que decís que hay que estar atentos a todo, de la levadura de los fariseos y saduceos; que creo que la estáis tomando sin reflexionar en lo que de malo hacéis. ¡Tened cuidado! ¡Guardaos!» dice Jesús.

Los apóstoles se miran unos a otros y cuchichean: «¿Pero qué dice? Han sido aquella mujer del sordomudo y el posadero de Quedes los que nos han dado el pan. Y está todavía aquí; es el único que tenemos. Y no sabemos si podremos encontrar pan que comprar para nuestra hambre. ¿Cómo dice, entonces, que compramos a saduceos y fariseos pan con su levadura? Quizás no quiere que se compre en estos pueblos…

Jesús, que, todo solo, estaba de nuevo delante, se vuelve otra vez.

«¿Por qué tenéis miedo a quedaros sin pan para vuestra hambre? Aunque aquí todos fueran saduceos y fariseos, no os quedaríais sin comida por causa de mi consejo. No me refiero a la levadura del pan. Por tanto, podéis comprar donde os parezca el pan para vuestros vientres. Y, si nadie quisiera vendéroslo, igualmente no os quedaríais sin pan. ¿No os acordáis de los cinco panes con que comieron cinco mil personas? ¿No os acordáis que recogisteis doce cestas colmadas de los trozos sobrados? Podría hacer para vosotros, que sois doce y tenéis un pan, lo que hice para cinco mil con cinco panes. ¿No comprendéis a qué levadura aludo? A la que fermenta en el corazón de los fariseos, saduceos y doctores, contra mí. Eso es odio, es herejía. Y vosotros estáis yendo hacia el odio como si hubiera entrado en vosotros parte de la levadura farisaica. No debemos odiar ni siquiera a nuestro enemigo. No abráis siquiera una rendija a lo que no es Dios. Tras el primero entrarían otros elementos contrarios a Dios. Hay veces que, por excesivo deseo de combatir a los enemigos con las mismas armas, uno termina pereciendo o vencido. Y, una vez vencidos, podríais, por contacto, absorber sus doctrinas. No. Tened caridad y prudencia. No tenéis en vosotros todavía tanto como para poder combatir estas doctrinas, sin que ellas mismas os contaminen. Porque también vosotros tenéis algunos de sus elementos, de los cuales uno es el odio a ellos. Os digo más: podrían cambiar de método para seduciros y arrancaros de mí, usando con vosotros mil amabilidades, mostrándose arrepentidos, deseosos de hacer la paz. No debéis huir de ellos. Pero, cuando quieran daros sus doctrinas, habréis de saber no acogerlas. A esta levadura me refiero. Es la malevolencia que va contra el amor, y las falsas doctrinas. Os digo: sed prudentes».

343.3

«¿Esa señal que pedían los fariseos ayer tarde era “levadura”, Maestro?» pregunta Tomás.

«Era levadura y veneno».

«Has hecho bien en no dársela».

«Pero se la daré un día».

«¿Cuándo? ¿Cuándo?» preguntan curiosos.

«Un día…».

«¿Y qué señal es? ¿No nos lo dices ni siquiera a nosotros, tus apóstoles? Para poder reconocerla inmediatamente» pregunta, deseoso, Pedro.

«Vosotros no deberíais necesitar una señal».

«¡Bueno, no para poder creer en ti! No somos gente con muchos pensamientos. Tenemos uno sólo: amarte a ti» dice vehementemente Santiago de Zebedeo.

343.4

«Pero, la gente — vosotros que tratáis con ella, así llanamente, más que Yo, sin el sentido de temor que Yo puedo infundir — ¿quién dice que soy? ¿Y cómo define al Hijo del hombre?».

«Hay quien dice que Tú eres Jesús, o sea, el Cristo, y son los mejores; los otros te consideran Profeta, otros sólo Rabí, y otros — ya lo sabes — un loco y un endemoniado».

«Pero hay alguno que usa para ti el mismo nombre que Tú te das, y te llama: “Hijo del hombre”».

«Y algunos dicen también que no puede ser eso, porque el Hijo del hombre es otra cosa muy distinta. Y esto no es siempre una cosa negativa, porque, en el fondo, admiten que eres más que el Hijo del hombre: eres el Hijo de Dios. Otros, sin embargo, dicen que Tú no eres siquiera el Hijo del hombre, sino un pobre hombre agitado por Satanás o a merced de la demencia. Como puedes ver, los pareceres son muchos y todos distintos» dice Bartolomé.

«¿Pero, para la gente, entonces, quién es el Hijo del hombre?».

«Es un hombre que debe poseer todas las virtudes más hermosas del hombre, un hombre que reúna en sí todos los requisitos de la inteligencia, sabiduría, gracia, que pensamos que tenía Adán; y algunos, a estos requisitos, añaden el de no morir. Ya sabes que circula la voz de que Juan Bautista no ha muerto, sino solamente que ha sido transportado a otro lugar por los ángeles, y que Herodes, para no reconocerse vencido por Dios, y más todavía Herodías, han mostrado, como cadáver del Bautista, el cuerpo mutilado del siervo. ¡Bueno, la gente dice tantas cosas!… Por eso, hay muchos que piensan que el Hijo del hombre es o Jeremías, o Elías, o alguno de los Profetas, e incluso el mismo Bautista, que tenía sabiduría y gracia, y se decía el Precursor del Cristo. Cristo: el Ungido de Dios. El Hijo del hombre: un gran hombre nacido del hombre. Muchos no pueden admitir, o no quieren admitirlo, que Dios haya podido enviar a su Hijo a la tierra. Tú ayer lo dijiste: “Creerán sólo los que están convencidos de la infinita bondad de Dios”. Israel cree en el rigor de Dios más que en su bondad…» añade Bartolomé.

«Ya, claro. Se sienten, efectivamente, tan indignos, que juzgan imposible que Dios sea tan bueno como para mandar a su Verbo a salvarlos. El estado degradado de su alma les es obstáculo para creerlo» confirma el Zelote. Y añade: «Tú mismo dices que eres el Hijo de Dios y del hombre. En efecto, en ti mora toda gracia y sabiduría como hombre. Y yo pienso que, realmente, uno que hubiera nacido de un Adán en gracia se habría parecido a ti en belleza, inteligencia y en todas las demás cualidades. Y en ti brilla Dios por la potencia. ¿Pero quiénes de los que se creen dioses y en su soberbia infinita miden a Dios con el patrón de sí mismos podrán creerlo? Ellos, los crueles, los que odian, los rapaces, los impuros, no pueden, claro, pensar que Dios haya extendido su dulzura hasta darse a sí mismo para redimirlos; su amor hasta salvarlos, su generosidad hasta entregarse a merced del hombre, su pureza hasta sacrificarse en medio de nosotros. No pueden, no, siendo como son tan inexorables y escrupulosos en buscar y castigar las culpas».

343.5

«¿Y vosotros quién decís que soy Yo? Decidlo por vuestro juicio, sin más; sin tener en cuenta ni mis palabras ni las de los demás. Si estuvierais obligados a dar un juicio sobre mí, ¿qué diríais que soy?».

«Tú eres el Cristo, el Hijo del Dios vivo» grita Pedro mientras se arrodilla con los brazos extendidos hacia arriba, hacia Jesús. Y Jesús le mira con una faz toda luz y se agacha a levantarle de nuevo para abrazarle, y dice:

«¡Bienaventurado eres, Simón, hijo de Jonás! Porque esto no te lo ha revelado ni la carne ni la sangre, sino mi Padre que está en los Cielos. Desde el primer día que viniste a mí te hiciste esta pregunta, y, por ser sencillo y honesto, supiste comprender y aceptar la respuesta que te venía de los Cielos. No viste manifestaciones sobrenaturales, como tu hermano y Juan y Santiago. No conocías mi santidad de hijo, de obrero, de ciudadano, como Judas y Santiago, mis hermanos. No fuiste objeto de milagros ni los viste hacer, ni te di señal de poder, como hice y vieron en el caso de Felipe, Natanael, Simón Cananeo, Tomás, Judas. No fuiste subyugado por mi voluntad, como en el caso de Leví el publicano. Y, no obstante, exclamaste: “¡Él es el Cristo!”. Desde la primera hora en que me viste, creíste, y nunca tu fe se ha tambaleado. Por eso te llamé Cefas. Y por esto, sobre ti, Piedra, edificaré mi Iglesia, y las puertas del Infierno no prevalecerán contra ella. A ti te daré las llaves del Reino de los Cielos. Lo que atares en la tierra será atado en los Cielos; lo que desatares en la tierra será desatado en los Cielos. Sí, hombre fiel y prudente, cuyo corazón he podido pulsar. Y aquí, desde este momento, tú eres el jefe, y se te debe obediencia y respeto como a otro Yo mismo. Esto le proclamo delante de todos vosotros».

343.6

Si Jesús hubiera aplastado a Pedro con una granizada de correcciones, el llanto de Pedro no habría sido tan alto. Llora todo convulso de sollozos, apoyada la cara en el pecho de Jesús. Un llanto que encuentra paralelo sólo en aquél, incontenible, de su dolor de haber renegado a Jesús. El de ahora está hecho de mil sentimientos humildes y buenos… Otro poco del antiguo Simón — el pescador de Betsaida que, ante el primer anuncio de su hermano, se había reído diciendo: «¡El Mesías se te aparece a ti!… ¡Precisamente!» incrédulo y jocoso — un poco mucho del antiguo Simón se desmorona bajo ese llanto, para dejar aparecer, bajo la costra ahora más delgada de su humanidad, cada vez más claramente, al Pedro pontífice de la Iglesia de Cristo.

Cuando alza la cara, tímido, confuso, no sabe hacer sino un acto para decir todo, para prometer todo, para entregarse todo con renovada energía al nuevo ministerio: echar sus cortos y musculosos brazos al cuello de Jesús y obligarle a agacharse más para besarle, mezclando sus cabellos y su barba, un poco híspidos y entrecanos, con los cabellos y la barba, suaves y dorados, de Jesús; y luego le mira, con una mirada de adoración, amorosa, suplicante, de sus ojos un poco overos, brillantes y rojos de las lágrimas lloradas, mientras tiene entre sus manos callosas, anchas, rudas, cual si se tratara de un vaso del que fluyera licor vital, el rostro ascético del Maestro, inclinado hacia el suyo… y bebe, bebe, bebe dulzura y gracia, seguridad y fuerza, de ese rostro, de esos ojos, de esa sonrisa…

343.7

Se separan por fin y reanudan la marcha hacia Cesarea de Filipo. Jesús entonces dice a todos: «Pedro ha dicho la verdad. Muchos la intuyen, vosotros la sabéis. Pero, por ahora, no digáis a nadie lo que es el Cristo, en la verdad completa de lo que sabéis. Dejad que Dios hable en los corazones como habla en el vuestro. En verdad os digo que quienes a mis afirmaciones o a las vuestras añaden la fe perfecta y el perfecto amor, llegan a saber el verdadero significado de las palabras “Jesús, el Cristo, el Verbo, el Hijo del hombre y de Dios”».


Notes

  1. Une vaste plaine, que Maria Valtorta essaie de représenter par l’esquisse. On y lit (difficilement) les mots : collines (à l’ouest), Césarée Panéade (au nord-est), montagnes assez hautes (à l’est), collines (au sud-est), lieu de passage (au centre, sur le fleuve).
  2. ne dites à personne est une recommandation de Jésus qui se retrouve à d’autres occasions (par exemple en 175.1/2, 232.5, 347.6, 349.8, 460.3) et la raison est presque toujours due au contexte respectif (comme ici) ou dans une note (comme en 349.8). La Vierge Marie en donnera une explication plus profonde en 642.3.