Los Escritos de Maria Valtorta

351. Le tribut payé au Temple par le statère trouvé dans la bouche du poisson.

351. El tributo al Templo pagado

351.1

Les deux barques prises pour retourner à Capharnaüm glissent sur un lac invraisemblablement paisible. C’est une vraie plaque de cristal bleu clair qui recompose immédiatement sa lisse unité après le passage des embarcations. Ce ne sont pas celles de Pierre et de Jacques, mais probablement deux autres louées à Tibériade. Et j’entends Judas se lamenter quelque peu, parce que cette dépense l’a laissé sans un sou.

« On a pensé aux pauvres. Mais à nous ? Comment allons-nous faire maintenant ? J’espérais que Kouza… mais rien. Nous sommes dans la situation d’un mendiant, un de ces nombreux mendiants qui se mettent sur les routes pour faire la quête auprès des pèlerins » bougonne-t-il à voix basse à Thomas.

Mais ce dernier, débonnaire, répond :

« Qu’y a-t-il de mal, s’il en est ainsi ? Moi, je ne me fais aucun souci.

– Peut-être bien, mais à l’heure du repas, tu as plus d’appétit que tout le monde !

– Bien sûr ! J’ai faim. En cela aussi je suis vigoureux. Eh bien ! Aujourd’hui, au lieu de demander aux hommes le pain et la pitance, je les demanderai directement à Dieu.

– Aujourd’hui ! Aujourd’hui ! Mais demain, nous serons dans la même situation; et après-demain aussi. De plus, nous nous dirigeons vers la Décapole où nous sommes inconnus, et les habitants y sont à demi païens. D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement du pain, mais les sandales s’en vont en morceaux, les pauvres nous ennuient, et on pourrait se trouver mal et…

– Et si tu continues, d’ici peu tu m’auras fait mourir et tu devras encore penser à mon enterrement. Ah, que de soucis ! Moi… je n’en ai vraiment aucun. Je suis joyeux, paisible comme un enfant qui vient de naître. »

Jésus, qui paraissait absorbé dans ses pensées, assis à la proue, presque sur le bord, se retourne et dit à haute voix à Judas – qui est à la poupe –, mais comme s’il parlait à tout le monde :

« C’est très bien que nous n’ayons pas le moindre sou. La paternité de Dieu n’en brillera que davantage, même dans les exigences les plus humbles.

– Depuis quelques jours, pour toi, tout est bien. C’est bien qu’il n’y ait pas de miracle, c’est bien que l’on ne nous offre rien, c’est bien d’avoir donné tout ce que nous possédions, tout va bien, en somme… Mais moi, je me trouve très mal à l’aise… Tu es un cher Maître, un saint Maître, mais pour ce qui est de la vie matérielle… tu ne vaux rien » dit Judas sans aigreur, comme s’il faisait des observations à un bon frère qui se glorifie même de sa bonté imprévoyante.

Jésus lui répond en souriant :

« C’est ma plus grande qualité d’être un homme qui ne vaut rien pour ce qui est de la vie matérielle… Et je répète qu’il est bon de ne pas avoir le moindre sou. »

Et il a un sourire lumineux.

351.2

La barque racle le fond et s’arrête. Ils en descendent pendant que l’autre barque accoste. Jésus, avec Judas, Thomas, Jude et Jacques, Philippe et Barthélemy, se dirige vers la maison…

Pierre débarque de l’autre avec Matthieu, les fils de Zébédée, Simon le Zélote et André. Mais alors que tous se mettent en marche, Pierre reste sur la rive à parler avec les passeurs qui les ont conduits et qu’il connaît peut-être, puis il les aide à repartir. Ensuite il remet son vêtement long et remonte la plage pour aller à la maison.

351.3

Pendant qu’il traverse la place du marché, deux hommes viennent à sa rencontre et l’arrêtent :

« Ecoute, Simon, fils de Jonas.

– J’écoute. Que voulez-vous ?

– Est-ce que ton Maître, du simple fait qu’il l’est, paie les deux drachmes dues au Temple ou non ?

– Bien sûr qu’il les paie ! Pourquoi ne le ferait-il pas ?

– Mais… parce qu’il se prétend le Fils de Dieu et…

– Et il l’est » réplique résolument Pierre déjà rouge d’indignation. Et il achève : « Pourtant, comme il est un fils de la Loi, et le meilleur fils de la Loi, il paie ses drachmes comme tout israélite…

– Il nous semble que non. On nous a dit qu’il ne le fait pas et nous lui conseillons de le faire.

– Hum ! » grommelle Pierre dont la patience est presque à bout. « Hum !… Mon Maître n’a pas besoin de vos conseils. Allez en paix, et dites à ceux qui vous envoient que les drachmes seront payées à la première occasion.

– Payées à la première occasion !… Pourquoi pas tout de suite ? Qui nous assure qu’il le fera, s’il est toujours çà et là, sans but ?

– Pas tout de suite parce que, pour le moment, il n’a pas le moindre sou. Vous pourriez le presser qu’il n’en sortirait pas la moindre pièce de monnaie. Nous sommes tous sans argent, parce que nous, qui ne sommes pas des pharisiens ni des scribes, ni des sadducéens, qui ne sommes pas riches, qui ne sommes pas des espions, qui ne sommes pas des vipères, nous avons coutume de donner aux pauvres ce que nous avons, au nom de sa doctrine. Avez-vous compris ? Et pour l’instant, nous avons tout donné et, si le Très-Haut ne s’en occupe pas, nous pouvons mourir de faim ou nous mettre à mendier au coin de la rue. Rapportez aussi cela à ceux qui disent de lui qu’il est un noceur. Adieu ! »

Sur ce, il les laisse en plan et s’en va en bougonnant, rouge de colère.

351.4

Il entre dans la maison et monte dans la pièce du haut où se trouve Jésus qui écoute un homme le prier de se rendre dans une maison sur la montagne derrière Magdala, où quelqu’un se meurt.

Jésus congédie l’homme en promettant d’y aller sans tarder et, après son départ, il s’adresse à Pierre qui est assis dans un coin, l’air pensif :

« Qu’en dis-tu, Simon ? Selon les règles, de qui les rois de la terre reçoivent-ils les tributs et l’impôt ? De leurs propres enfants ou des étrangers ? »

Pierre sursaute :

« Comment sais-tu, Seigneur, ce que je dois te dire ? »

Jésus sourit en ayant l’air de penser : “ Laisse tomber ”, puis il reprend :

« Réponds à ma question.

– Des étrangers, Seigneur.

– Donc les enfants en sont exempts, comme de fait cela est juste. Car un enfant est du sang et de la maison de son père et il ne doit payer à son père que le tribut de l’amour et de l’obéissance. Donc moi, en tant que Fils du Père, je ne devrais pas payer le tribut au Temple, qui est la maison du Père. Tu leur as bien répondu. Mais il y a une différence entre toi et eux : toi, tu crois que je suis le Fils de Dieu, et eux, comme ceux qui les ont envoyés, ne le croient pas. Aussi, pour ne pas les scandaliser, je vais payer le tribut, et tout de suite, pendant qu’ils sont encore sur la place pour le recevoir.

– Avec quoi, puisque nous n’avons pas le moindre sou ? » demande Judas qui s’est approché avec les autres. « Tu vois bien qu’il est nécessaire d’avoir quelque chose !

– Nous allons nous le faire prêter par le maître de maison » suggère Philippe.

De la main, Jésus fait signe de se taire :

« Simon, fils de Jonas, va sur la rive et jette, le plus loin que tu pourras, un filin muni d’un solide hameçon. Et dès que le poisson va mordre, tire à toi le filin. Ce sera une grosse prise. Sur la rive, ouvre-lui la bouche, tu y trouveras un statère. Prends-le. Rejoins ces deux hommes et paie pour toi et pour moi. Puis apporte le poisson. Nous le ferons rôtir et Thomas nous fera la charité d’un peu de pain. Nous mangerons et nous partirons aussitôt chez l’homme qui se meurt. Jacques et André, préparez les barques. Nous nous en servirons pour aller à Magdala et, ce soir, nous reviendrons à pied pour ne pas empêcher Zébédée et le beau-frère de Simon de pêcher. »

351.5

Pierre sort et on le voit peu après sur la rive monter sur un petit bateau qui est à l’eau. Il jette un filin fin et solide, garni d’un petit caillou ou plomb vers le bout et qui se termine par le fil fin de la ligne proprement dite. Les eaux du lac s’ouvrent avec des éclats argentés quand le poids y plonge, puis tout redevient tranquille pendant que l’eau se calme en cercles concentriques qui s’éloignent…

Mais après un moment, le filin qui était lâche dans les mains de Pierre se tend et vibre… Pierre tire tant et plus, tandis que la corde subit des secousses de plus en plus énergiques. A la fin, il donne une saccade et le filin vole avec sa proie qui voltige en l’air en faisant un arc au-dessus de la tête du pêcheur, puis s’abat sur le sable jaunâtre où il se contorsionne sous la souffrance du hameçon qui lui fend le palais et de l’asphyxie qui commence.

C’est un magnifique poisson, gros comme un turbot et qui pèse au moins trois kilos. Pierre enlève l’hameçon de ses lèvres charnues, lui enfonce son gros doigt dans la gueule, et il en sort une grosse pièce d’argent. Il la lève entre le pouce et l’index pour la montrer au Maître qui se trouve sur le parapet de la terrasse, puis il ramasse le filin, l’enroule, prend le poisson et court vers la place.

Les apôtres sont stupéfaits… Jésus sourit :

« Nous aurons ainsi supprimé un scandale… »

351.6

Pierre rentre :

« Ils allaient venir ici, avec Eli, le pharisien. J’ai essayé d’être gentil comme une jeune fille et je les ai appelés en disant : “ Hé ! Envoyés du fisc ! Prenez ! Cela vaut quatre drachmes, n’est-ce pas ? Deux pour le Maître et deux pour moi. Et nous sommes quittes, n’est-ce pas ? Au revoir et spécialement à toi, cher ami, dans la vallée de Josaphat. ” Ils se sont fâchés parce que j’ai dit “ fisc ”. “ Nous appartenons au Temple et non au Fisc. ” “ Vous percevez les taxes comme les gabelous. Pour moi tout percepteur appartient au fisc ” ai-je répondu. Mais Eli m’a dit : “ Insolent ! Tu souhaites ma mort ? ” – “ Non, mon ami ! Pas du tout. Je te souhaite un heureux voyage vers la vallée de Josaphat : tu ne vas pas pour la Pâque à Jérusalem ? Nous pourrons donc nous y rencontrer, mon ami. ” – “Je ne le souhaite pas, et je ne veux pas que tu te permettes de m’appeler ton ami. ” – “ En effet, c’est trop d’honneur ” lui ai-je répondu. Et je suis parti. Le plus beau, c’est qu’il y avait la moitié de Capharnaüm pour voir que j’ai payé pour toi et pour moi. Et ce vieux serpent ne pourra plus rien dire. »

Les apôtres ne peuvent s’empêcher de rire au récit de Pierre et devant sa mimique. Jésus, qui tentait de rester impassible, esquisse pourtant un léger sourire en déclarant :

« Tu es pire que la moutarde. » Et il conclut : « Cuisez le poisson et dépêchons-nous. Au crépuscule, je veux être revenu ici. »

351.1

Las dos barcas tomadas para volver a Cafarnaúm se deslizan por un lago inverosímilmente calmo: una verdadera lastra de cristal zarco, que, en cuanto pasan las dos barcas, recompone su lisa unidad. Pero no son las barcas de Pedro y Santiago, sino otras dos, quizás alquiladas en Tiberíades. Y oigo que Judas se lamenta un poco por haberse quedado sin dinero después de este último gasto.

«Hemos pensado en los demás. ¿Pero en nosotros? ¿Cómo nos las vamos a arreglar ahora? Tenía esperanzas de que Cusa… Pero nada. Estamos en las condiciones de un mendigo, uno de tantos como ahora salen a los caminos a pedir limosna a los peregrinos» dice a Tomás, rezongando, en voz baja.

Pero éste, bondadoso, responde: «¿Y qué tendría de malo si fuera así? Yo no me preocupo de nada».

«Sí, pero a la hora de comer eres el que quiere comer más que ninguno».

«¡Claro! Tengo hambre. También en el hambre soy vigoroso. Bien, pues hoy, en vez de pedir al que suministra el pan y las viandas, pediré directamente a Dios».

«¡Hoy! ¡Hoy! Mañana estaremos en las mismas condiciones, y pasado mañana lo mismo; y estamos yendo hacia la Decápolis, donde no nos conocen y son medio paganos. Y no es sólo el pan, también se gastan las sandalias, y luego… los pobres que te dan la lata, y uno se podría sentir mal y…».

«Y, si sigues más todavía, dentro de poco ya me habrás imaginado muerto y tendrás que proveer para un funeral. ¡Pero cuántas preocupaciones! Yo… es que no tengo ninguna preocupación. Estoy alegre, tranquilo como un recién nacido».

Jesús, que parecía absorto en sus pensamientos, sentado en la proa, casi en el borde, se vuelve y dice fuerte a Judas, que está en la popa (pero lo dice como hablando a todos): «Está muy bien no tener ni una perra, así brillará más la paternidad de Dios incluso en las cosas más pequeñas».

«Desde hace unos días para ti está todo bien. Bien si no se produce un milagro, bien si no nos dan dinero, bien haber dado todo lo que teníamos; en definitiva, todo bien… Pero yo me siento muy incómodo… Eres un Maestro grato, un santo Maestro, pero para la vida material… no vales nada» dice sin acritud Judas, como haciendo una observación a un hermano bueno de cuya bondad imprevisora incluso se gloría.

Y Jesús, sonriendo, le responde: «Es mi mejor cualidad, ser un hombre que no vale nada para la vida material… Y, repito: está muy bien no tener ni una perra» y sonríe luminosamente.

351.2

La barca roza en el guijarral. Se detiene. Bajan de ella. Mientras tanto, la otra barca se acerca para detenerse. Jesús, con Judas, Tomás, Judas y Santiago, Felipe y Bartolomé, se encamina hacia la casa…

Pedro baja de la segunda barca, con Mateo, los hijos de Zebedeo, Simón Zelote y Andrés. Pero Pedro no se pone en marcha como todos, sino que se queda en la orilla hablando con los barqueros que los han traído, y que quizás conoce, y luego los ayuda a partir de nuevo. Después, se vuelve a poner la túnica larga y remonta la playa en dirección a la casa.

351.3

Atravesando la plaza del mercado, vienen hacia él dos, le paran y dicen: «Escucha, Simón de Jonás».

«Escucho. ¿Qué queréis?».

«¿Tu Maestro, por el hecho de serlo, paga o no las dos dracmas que corresponden al Templo?».

«¡Claro que las paga! ¿Por qué no lo iba a hacer!».

«Pues… porque dice que es el Hijo de Dios y…».

«Y lo es» replica secamente Pedro, que ya está rojo de indignación. Luego añade: «Pero, dado que también es un hijo de la Ley, el mejor que tiene la Ley, paga sus dracmas como todo israelita…».

«Según lo que sabemos no es así. Nos han dicho que no paga, así que le aconsejamos que pague».

«Mmm-m-m» balbuce Pedro, cuya paciencia está para agotarse. «Mmm-m-m… Mi Maestro no necesita vuestros consejos. Id en paz y decid al que os envía que las dracmas serán depositadas en la primera ocasión».

«¡En la primera ocasión!… ¿Y por qué no en seguida? ¿Quién nos asegura que lo vaya a hacer, si está siempre acá o allá sin rumbo fijo?».

«En seguida no, porque en este momento no tiene ni una perra. Podríais ponerle boca abajo y no caería al suelo ni una sola moneda. Estamos todos sin un solo denario, porque nosotros, que no somos fariseos, que no somos escribas, que no somos saduceos, que no somos ricos, que no somos espías, que no somos áspides, normalmente damos lo que tenemos a los pobres, por su doctrina. ¿Entendéis? Y ahora hemos dado todo, y mientras no intervenga el Altísimo podemos morir de hambre o ponernos a pedir limosna en una esquina de la calle. Decid también esto a los que dicen que Él es un comilón. ¡Adiós!» y los deja plantados y se marcha barbotando y ardiendo de enojo.

351.4

Entra en casa y sube a la habitación de arriba, donde está Jesús escuchando a uno que le ruega que vaya a una casa que está en el monte de detrás de Magdala, donde hay uno muriéndose.

Jesús despide al hombre prometiendo que irá en seguida. Luego, cuando éste se marcha, se vuelve hacia Pedro, que se ha sentado en un rincón y está pensativo, y le dice: «¿Qué opinas, Simón? ¿Según las reglas, los reyes de la tierra de quién reciben los tributos y el censo?, ¿de sus propios hijos o de los extraños?».

Pedro se sobresalta. Dice: «¿Cómo sabes, Señor, lo que debía decirte?».

Jesús sonríe haciendo un gesto como diciendo: «No le des importancia»; luego dice: «Responde a lo que te pregunto».

«De los extraños, Señor».

«Entonces los hijos están eximidos, como efectivamente es justo. Porque un hijo es de la sangre y casa de su padre, y no debe pagar al padre sino el tributo del amor y la obediencia. Así que Yo, Hijo del Padre, no debería pagar tributo al Templo, que es la casa del Padre. Les has respondido bien. Pero, como hay una diferencia entre tú y ellos, y es ésta: que tú crees que Yo soy el Hijo de Dios, y ellos y quienes los han enviado no lo creen, pues, para no escandalizarlos, pagaré el tributo, y además en seguida, mientras están todavía en la plaza recaudando».

«¿Y con qué, si no tenemos ni una perra?» pregunta Judas, que se ha acercado con los otros. «¿Ves como es necesario tener algo?».

«Se lo pedimos prestado al dueño de la casa» dice Felipe.

Jesús hace con la mano un gesto de guardar silencio y dice: «Simón de Jonás, ve a la orilla del mar y echa lo más lejos que puedas un sedal provisto de un anzuelo resistente. En cuanto pique el pez, tira hacia ti el sedal. Será un pez grande. En la orilla ábrele la boca. Encontrarás dentro un estáter. Tómalo, ve donde aquellos dos y paga por mí y por ti. Luego trae el pez. Le asaremos; y Tomás, caritativamente, nos proveerá de un poco de pan. Comeremos e iremos en seguida donde el hombre que está muriéndose. Santiago y Andrés, preparad las barcas, que las usaremos para ir a Magdala; la vuelta la haremos esta noche a pie para no estorbar la pesca a Zebedeo y al cuñado de Simón».

351.5

Pedro se marcha. Un rato después se le ve en la orilla montando en una barca cuya proa está ya metida en el agua. Echa un cordel delgado y fuerte, provisto hacia el final de una piedra pequeña, o plomo, y que termina en el hilo fino del sedal propiamente dicho. Las aguas del lago se abren con salpicaduras de plata cuando el peso se hunde en él; luego todo vuelve a la calma mientras las aguas se serenan después de un alejarse de giros concéntricos…

Pasa un rato. El cordel, que estaba flojo en las manos de Pedro, se tensa y vibra… Pedro tira, tira, tira. La cuerda sufre sacudidas cada vez más enérgicas. Al final, da un tirón y el sedal emerge con su presa, que se contorsiona en el aire, formando un arco por encima de la cabeza del pescador, para luego caer en la arena amarillenta, donde se contuerce, sufriendo el espasmo del anzuelo que le hiende el paladar y el de la asfixia que comienza.

Es un magnífico pez, grande como un rombo del peso de al menos tres quilos. Pedro le arranca el anzuelo de los labios carnosos, le mete en la garganta su grueso dedo y extrae una gruesa moneda de plata. La coge entre el pulgar y el índice y la alza para mostrársela al Maestro, que está en el pretil de la terraza. Luego recoge el cordel, lo enrolla, toma el pez y se echa a correr en dirección a la plaza.

Los apóstoles se han quedado todos de piedra… Jesús sonríe y dice: «Así habremos eliminado un escándalo…».

351.6

Regresa Pedro: «Ya estaban para venir aquí. Y además con Elí, el fariseo. He tratado de ser delicado como una niña. Los he llamado y he dicho: “¡Eh, enviados del Fisco! Tomad. ¿Son cuatro dracmas, verdad? Pues dos por el Maestro y dos por mí. ¿Estamos en paz, no? Hasta que nos veamos en el valle de Josafat, especialmente contigo, querido amigo”. Se han ofendido porque he dicho “Fisco”. “Somos del Templo, no del Fisco”. “Cobráis impuestos como los recaudadores. Todo recaudador para mí es ‘fisco’” he respondido. Pero él me ha dicho: “¡Insolente! ¿Me estás deseando la muerte?”. “¡No, amigo! De ninguna manera. Te deseo un feliz viaje al valle de Josafat. ¿No vas para la Pascua a Jerusalén? Pues podremos encontrarnos por allí, amigo”. “No lo deseo, ni quiero que te permitas llamarme amigo tuyo”. “Efectivamente, es demasiado honor” he respondido. Y me he vuelto. Lo mejor es que estaba allí medio Cafarnaúm, que ha visto que he pagado por ti y por mí. Así esa vieja serpiente ya no podrá decir nada».

Los apóstoles no han podido evitar reírse por la narración y la mímica de Pedro. Jesús quiere estar serio, pero una leve sonrisa se escapa, no obstante, de sus labios mientras dice: «Eres peor que la mostaza», y termina: «Asad el pez; y vamos a darnos prisa, que para la puesta del Sol quiero estar aquí de nuevo».