Los Escritos de Maria Valtorta

36. La sainte Famille en Egypte.

36. La Sagrada Familia en Egipto.

36.1

Douce vision de la Sainte Famille. C’est en Egypte. Je n’en puis douter car je vois le désert et une pyramide.

Je vois une maisonnette toute blanche, de plain-pied. C’est une pauvre maison de très pauvres gens. Les murs sont à peine crépis et revêtus d’une seule couche de chaux. Cette petite maison a deux portes, voisines l’une de l’autre, qui donnent accès à deux uniques pièces où, pour l’instant, je n’entre pas. Elle se trouve au centre d’un petit terrain sableux enclos de roseaux enfoncés dans le sol en guise de faible défense contre les voleurs. Cela ne peut servir que contre quelque chien ou chat errant. Mais, au fait, qui aurait idée de voler là où il est visible qu’il n’y a pas ombre de richesse ?

Pour rendre l’enceinte des roseaux plus épaisse et moins misérable, on y a fait pousser des plantes grimpantes qui me paraissent être de modestes liserons. Sur un seul côté, un arbuste de jasmin en fleurs et un buisson de roses des plus communes. Bien qu’aride et pauvre, le terrain est cultivé patiemment, pour en faire un petit jardin. Je remarque de modestes légumes dans les rares plates-bandes au milieu, sous un arbre de haute futaie que je ne puis identifier, mais qui projette un peu d’ombre sur le terrain brûlé par le soleil et sur la petite maison. A cet arbre est attachée une petite chèvre blanche et noire qui broute et rumine les feuilles de quelques branches jetées sur le sol.

36.2

C’est là, sur une natte étendue par terre, que se trouve l’Enfant-Jésus. Je lui donne deux ans, deux ans et demi au maximum. Il joue avec des morceaux de bois taillés qui ressemblent à des brebis ou à des chevaux et avec des copeaux de bois blanc moins bouclés que ses cheveux. De ses petites mains potelées, il cherche à mettre ces colliers de bois au cou de ses animaux.

Il est aimable et souriant, très beau. Il a une petite tête avec des cheveux d’or très épais. Son teint est clair, délicatement rosé, ses yeux vifs, brillants, bleu foncé. Leur expression a beau être différente, naturellement, je reconnais la couleur des yeux de mon Jésus : ce sont deux très beaux saphirs sombres.

Il porte une longue chemise blanche qui lui sert de tunique. Les manches arrivent au coude. Aux pieds, rien pour le moment. Ses minuscules sandales sont sur la natte et servent elles aussi de jouet au Bébé : il y attelle ses animaux qui tirent la sandale par la courroie comme si c’était une petite charrette. Ce sont des sandales très simples : une semelle et deux courroies qui partent l’une de la pointe, l’autre du talon. Celle qui part de la pointe bifurque ensuite à un certain endroit. Une partie passe dans l’ouverture de la courroie qui vient du talon pour aller s’agrafer à l’autre partie qui forme un anneau au cou du pied.

36.3

Marie se tient un peu à l’écart, elle aussi à l’ombre de l’arbre. Elle tisse sur un métier rustique et surveille le Bébé. Je vois ses mains fines et blanches aller et venir en lançant la navette sur la trame et son pied chaussé d’une sandale qui actionne la pédale. Elle porte une tunique mauve, ou plutôt violet rosé comme certaines améthystes. Elle a la tête nue de sorte que je peux remarquer que ses cheveux blonds sont séparés en deux, coiffés simplement en deux tresses qui forment un beau chignon sur la nuque. Les manches de son vêtement sont longues, plutôt é­troites. Pas d’autre ornement que sa beauté et la très douce expression de son visage. Son teint, la couleur des cheveux et des yeux, la forme du visage, tout est comme je la vois d’ordinaire. Ici, elle paraît très jeune, je lui donne plus ou moins vingt ans.

A un moment, elle se lève et se penche vers le Bébé, lui remet ses sandales et les lui lace soigneusement. Puis elle le caresse et lui dépose un baiser sur la tête et sur les yeux. Le Bébé gazouille et elle répond, mais je ne comprends pas les paroles. Elle revient alors à son métier ; elle étend un linge sur la toile et sur la trame, prend le tabouret sur lequel elle était assise, et le porte à la maison. Le Bébé la suit du regard, sans l’importuner quand elle le laisse seul.

On voit que son travail est fini et que le soir arrive. En effet, le soleil descend sur les sables nus et, au loin derrière la pyramide, un véritable incendie envahit le ciel tout entier.

Marie revient, prend Jésus par la main et le fait se lever de sa natte. Le Bambin obéit sans résistance. Pendant que sa Maman ramasse les jouets et la natte, et les rentre à la maison, il court, trottinant de ses petites jambes vers la chevrette, et lui met les bras au cou. La chevrette bêle et frotte son museau contre les épaules de Jésus.

Marie revient. Elle porte maintenant un long voile sur la tête et une amphore dans les mains. Elle prend Jésus par sa menotte et ils font ensemble le tour de la maison pour aller vers l’autre façade.

Je les suis en admirant la grâce du tableau. La Vierge règle son pas sur celui du Bambin qui trottine à son côté. Je vois les talons roses qui se lèvent et se posent avec la grâce spéciale de la démarche des enfants, dans le sable du sentier. Je note que sa petite tunique ne descend pas jusqu’aux pieds, mais arrive seulement à mi-mollet. Elle est très proprette, toute simple, retenue à la taille par un cordon, blanc lui aussi.

Je vois que, sur le devant de la maison, la haie est interrompue par une grille rustique que Marie ouvre pour sortir dans la rue. C’est une pauvre rue à l’extrémité d’une ville ou d’un village quelconque, là où il fait place à la campagne. C’est un chemin de sable bordé de quelques autres maisonnettes comme celle-ci avec un pauvre jardinet.

Je ne vois personne. Marie regarde du côté du centre, pas vers la campagne, comme si elle attendait quelqu’un, puis elle se dirige vers un bassin ou un puits qui se trouve à dix mètres environ plus haut et au-dessus duquel des palmiers forment un cercle d’ombre. Je vois que le terrain à cet endroit est couvert d’herbes verdoyantes.

36.4

C’est alors que je vois un homme pas trop grand, mais robuste arriver sur la route. Je reconnais Joseph, qui sourit. Il est plus jeune que quand je l’avais vu dans la vision[1] du paradis. Il paraît avoir quarante ans tout au plus. Sa barbe et ses cheveux sont épais et noirs, sa peau plutôt bronzée, ses yeux foncés. C’est un visage honnête et agréable, un visage qui inspire confiance.

A la vue de Jésus et de Marie, il hâte le pas. Il porte sur l’é­paule gauche une espèce de scie et une sorte de rabot, et à la main il tient d’autres outils de son métier, pas tellement différents de ceux d’aujourd’hui. Manifestement, il revient d’être allé travailler chez quelqu’un.

Il porte un vêtement de couleur entre noisette et marron, pas très long – il lui arrive un peu au-dessus de la cheville – et les manches s’arrêtent au coude. A la taille, une ceinture de cuir, me semble-t-il. C’est une vraie tenue de travailleur. Aux pieds il porte des sandales avec des courroies qui s’entrecroisent aux chevilles.

Marie sourit. L’Enfant pousse des cris de joie et lui tend son bras libre. Quand les trois se rencontrent, Joseph se penche pour offrir à l’Enfant un fruit qui, par la forme et la couleur, semble être une pomme. Puis il lui tend les bras et, laissant sa Mère, l’enfant se blottit dans les bras de Joseph et pose la tête dans le creux de l’épaule de Joseph qui lui donne et en reçoit des baisers, en un mouvement tout plein de gracieuse affection.

J’oubliais de dire que Marie s’était empressée de prendre les outils de Joseph pour le laisser libre d’embrasser l’Enfant.

Puis Joseph, qui s’était accroupi pour se mettre au niveau de Jésus, se relève, reprend de la main gauche ses outils et, du bras droit, tient le petit Jésus serré sur sa robuste poitrine. Il se dirige vers la maison pendant que Marie va à la fontaine remplir son amphore.

Une fois entré dans l’enceinte de la maison, Joseph pose l’Enfant à terre, prend le métier de Marie et le rentre, puis trait la chèvre. Jésus observe attentivement ces opérations et regarde Joseph enfermer la chèvre dans un petit réduit construit sur un côté de la maison.

Le soir tombe. J’observe le rouge du crépuscule qui prend une teinte violacée au-dessus des sables où la chaleur semble faire vibrer l’air. La pyramide paraît plus sombre.

Joseph entre dans la maison, dans une pièce qui doit être tout à la fois atelier, cuisine et salle à manger. Je me rends compte que l’autre est réservée au repos, mais je n’y entre pas. Au niveau du sol, il y a un foyer allumé et, toujours dans cette pièce, un établi de menuisier, une petite table, des tabourets, des étagères portant quelques pièces de vaisselle et deux lampes à huile. Dans un coin, le métier de Marie. Il y a beaucoup, beaucoup d’ordre et de propreté. C’est une demeure très pauvre, mais fort bien tenue.

Quelque chose me frappe : dans toutes les visions rela­tives à la vie humaine de Jésus, j’ai remarqué que lui, tout comme Marie et Joseph, ainsi que Jean ont toujours des vêtements en bon état et propres, une chevelure soignée, sans recherche, des habits modestes, une coiffure simple, mais d’une netteté qui leur donne de la distinction.

36.5

Marie revient avec l’amphore et l’on ferme la porte sur la nuit qui tombe rapidement. La pièce est éclairée par une lampe que Joseph a allumée et qu’il a placée sur son établi, où il se penche pour travailler encore à des bricoles pendant que Marie prépare le souper. Le feu lui aussi éclaire la pièce. Jésus, les mains appuyées à l’établi et la tête dressée, observe ce que fait Joseph.

Puis ils s’assoient à table après avoir prié. Naturellement, ils ne font pas le signe de croix, mais ils prient. C’est Joseph qui commence et Marie répond. Mais je ne comprends rien. Ce doit être un psaume, mais il est récité dans une langue qui m’est totalement inconnue.

Ils se mettent alors à table. Cette fois, la lampe se trouve sur la table. Marie a Jésus sur son sein et lui fait boire le lait de la chevrette. Elle y trempe des morceaux de pain coupés dans une miche ronde dont la croûte est noire, et l’intérieur aussi. Il doit s’agir d’un pain de seigle ou d’orge. C’est la grande quantité de son qui le rend gris. Joseph mange en même temps du pain et du fromage, un petit morceau de fromage pour beaucoup de pain. Puis Marie assied Jésus sur un petit tabouret à côté d’elle. Elle pose sur la table des légumes cuits – ils me semblent être cuits à l’eau et assaisonnés comme nous avons nous aussi l’habitude de le faire – puis elle en mange, elle aussi, après que Joseph s’est servi. Jésus grignote tranquillement sa pomme et sourit, découvrant de petites dents blanches. Le repas se termine par des olives ou des dattes, je ne sais pas trop : pour des olives elles sont trop claires, pour des dattes elles sont trop dures. Pas de vin, c’est un repas de pauvres gens.

Pourtant, la paix que l’on respire dans cette pièce est si grande, que la vue d’un somptueux palais royal ne pourrait rien me présenter d’aussi charmant. Et quelle harmonie !

36.6

Ce soir, Jésus ne parle pas. Il ne m’explique pas la scène. Il m’enseigne par la vision qu’il me donne, et cela suffit. Qu’il en soit toujours et pareillement béni !

Le 26 janvier 1944.

36.7

Jésus dit :

« C’est ce que tu vois qui constitue la leçon, pour toi comme pour tous. C’est une leçon d’humilité, de résignation, de parfaite entente, proposée en exemple à toutes les familles chrétiennes et particulièrement aux familles chrétiennes de ce moment particulier et douloureux.

36.8

Tu as vu une pauvre maison et, ce qui est pénible, une pauvre maison dans un pays étranger.

Nombreux sont les fidèles “ ordinaires ” qui prétendraient avoir une vie matérielle facile, bien à l’abri de la plus petite peine, une vie prospère et heureuse, uniquement parce qu’ils prient et me reçoivent dans l’Eucharistie, parce qu’ils prient et communient pour “ leurs ” besoins, et non pour les besoins pressants des âmes et pour la gloire de Dieu (il est bien rare, en effet, qu’en priant on ne soit pas égoïste).

Joseph et Marie m’avaient, moi, le vrai Dieu, pour Fils. Pourtant ils n’eurent pas même la maigre satisfaction d’être pauvres dans leur patrie, dans leur pays où ils étaient connus, là où ils possédaient au moins une petite maison “ à eux ” et où le pro­blème du logement ne se serait pas rajouté à tous les autres ; dans leur pays, il leur aurait été plus facile de se procurer un travail et pourvoir à la vie, puisqu’ils y étaient connus. C’est à cause de moi qu’ils sont deux exilés dans un climat différent, dans un pays différent, si triste en comparaison des douces cam­pagnes de Galilée, et aussi avec une langue, des mœurs diffé­rentes au milieu d’une population qui ne les connaît pas, mais qui a cette méfiance habituelle qu’ont les gens pour les réfugiés et les inconnus.

Ils sont privés de ces meubles confortables et chers de “ leur ” maisonnette, de tant de petites choses humbles et nécessaires mais qui ne paraissaient pas l’être autant là-bas, alors que, vues d’ici, dans le dénuement qui les entoure, elles paraissent avoir la beauté de ce superflu qui rend délicieuses les maisons des riches. Ils ont la nostalgie de leur village et de leur maison, leur pensée s’envole vers ces pauvres choses laissées là-bas, vers le petit jardin potager dont peut-être plus personne ne s’occupe, vers la vigne, le figuier et les autres plantes utiles. Ils sont dans la nécessité de pourvoir à la nourriture de tous les jours, aux vêtements, au feu, à moi enfant, à qui on ne peut pas donner la même nourriture qu’à soi. Et avec ça, beaucoup de peine dans le cœur, à cause de la nostalgie, du souci du lendemain inconnu, à cause de la méfiance du monde peu disposé, surtout dans les premiers temps, à accueillir les offres de travail de deux étrangers.

Pourtant, tu l’as vu, dans cette demeure planent la sérénité, le sourire, la concorde et, d’un commun accord, on tâche de la rendre plus belle, jusqu’au pauvre potager, afin que tout soit pareil à la maison qui a été quittée, et plus confortable encore. Tout tourne autour d’une seule pensée : que la terre hostile me soit rendue moins misérable, à moi le Saint, moi qui viens de Dieu. C’est un amour de croyants et de parents qui se manifeste par mille petites attentions, qui vont de la chevrette qui a coûté tant d’heures de travail supplémentaires, aux petits jouets sculptés sur les morceaux de bois qui restaient, ou encore aux fruits achetés pour moi seul, tandis qu’eux se privent même d’une bouchée de nourriture.

Mon père chéri de la terre, comme tu as été aimé de Dieu, de Dieu le Père du haut des cieux, de Dieu le Fils, devenu Sauveur sur la terre !

Dans cette maison il n’y a pas de gens nerveux, susceptibles, de visages fermés ni de reproches réciproques, et encore moins envers Dieu qui ne les comble pas de bien-être matériel. Joseph ne reprochera pas à Marie d’être la cause des pertes qu’il a subies et Marie ne reprochera pas à Joseph de ne pas savoir lui procurer un plus grand bien-être. Ils s’aiment saintement, c’est tout, et leur préoccupation n’est pas leur intérêt personnel, mais celui de leur conjoint. Le véritable amour ne connaît pas d’égoïsme. Et le véritable amour est toujours chaste, même s’il n’est pas parfait en ce domaine autant que celui de deux époux vierges. Unie à la charité, la pureté entraîne à sa suite tout un cortège d’autres vertus et réalise, pour deux personnes qui s’aiment chastement, la perfection conjugale.

L’amour de ma Mère et de Joseph était parfait. Il préludait à d’autres vertus et spécialement à la charité envers Dieu : Dieu était béni à toute heure – même si sa sainte volonté était pénible pour la chair et pour le cœur – car chez ces deux saints l’esprit était plus vivant et dominait tout. C’était cet esprit qui leur faisait magnifier le Seigneur en le remerciant de les avoir choisis comme gardiens de son Fils éternel.

36.9

Dans cette maison, on prie. On prie trop peu dans les maisons à présent. Le jour se lève, la nuit tombe, le travail commence, vous vous mettez à table, sans avoir la moindre pensée pour le Seigneur qui vous a permis de voir un nouveau jour, de pouvoir arriver à une nouvelle nuit, qui a béni vos fatigues et permis qu’elles vous procurent cette nourriture, ce feu, ces vêtements, ce toit, toutes ces choses nécessaires à votre condition humaine. Tout ce qui vient du Dieu bon est toujours “ bon ”. Même si ces biens sont pauvres et peu abondants, l’amour leur donne de la saveur et du prix, l’amour qui vous fait reconnaître en l’éternel Créateur le Père qui vous aime.

Dans cette maison, on est frugal. On l’aurait été même si l’argent n’avait pas manqué. On mange pour vivre, on ne vit pas pour manger, avec l’insatiabilité des goinfres et les caprices des gourmands qui absorbent les aliments jusqu’à s’en alourdir et dilapident leurs biens en produits coûteux sans penser à ceux qui n’ont pas leur content ou doivent se priver, sans réfléchir qu’en se modérant ils pourraient épargner à beaucoup les souffrances de la faim.

Dans cette maison, on aime le travail. On l’aimerait même si l’argent abondait car, par le travail, l’homme obéit au commandement de Dieu et échappe au vice qui, tel un lierre tenace, enserre et étouffe les paresseux semblables à des masses inertes. La nourriture est bonne, le repos agréable, le cœur satisfait quand on a bien travaillé et on apprécie un moment de détente entre un travail et un autre. Le vice aux multiples visages n’entre pas dans la maison et dans l’esprit de ceux qui aiment le travail. De ce fait, il s’y développe affection, estime, respect réciproque. Dans une atmosphère de pureté grandissent les tendres rejetons qui donneront naissance à de futures familles où fleurira la sainteté.

Dans cette maison règne l’humilité. Quelle leçon pour vous, qui êtes si orgueilleux ! Marie aurait eu, humainement parlant, mille raisons de s’enorgueillir et de se faire adorer par son conjoint. Tant de femmes le font parce qu’elles ont une culture plus étendue, une naissance noble, une fortune supé­rieure à celle de leur mari ! Marie a beau être Epouse et Mère de Dieu, elle sert son conjoint, elle ne se fait pas servir et elle est tout affection pour lui. Joseph est le chef de maison que Dieu a jugé digne, si digne, d’être chef de famille, de recevoir de Dieu la garde du Verbe incarné et de l’Epouse de l’éternel Esprit, et pourtant il veille attentivement à alléger Marie de tous les gros et ennuyeux travaux. Il se charge des plus humbles occupations d’une maison pour éviter à Marie de se fatiguer ; comme il le peut, autant qu’il le peut, il lui fait plaisir et s’ingénie à rendre l’habitation plus pratique et à égayer de fleurs le petit jardin.

Dans cette maison, on respecte l’ordre surnaturel, moral et matériel. Dieu est le Chef suprême et c’est à lui que l’on rend le culte et l’amour : c’est là l’ordre surnaturel. Joseph est le chef de la famille et on lui donne affection, respect, obéissance : c’est l’ordre moral. La maison est un don de Dieu, tout comme les vêtements et le mobilier. En toutes ces choses, c’est la Providence de Dieu qui se manifeste, de ce Dieu qui donne aux brebis leur toison, aux oiseaux leur plumage, aux prés la verdure, aux animaux domestiques le foin, aux volatiles le grain et les frondaisons, et qui tisse le vêtement des lys de la vallée. On reçoit avec gratitude la maison, les vêtemens, les meubles, en bénissant la main divine qui les fournit, en les traitant avec respect en tant que dons du Seigneur sans les regarder d’un mauvais œil en raison de leur pauvreté, sans les abîmer en abusant de la Provi­dence : c’est l’ordre matériel.

36.10

Tu n’as pas compris les paroles échangées dans le dialecte de Nazareth, ni les mots de la prière, mais le spectacle de cette Famille t’a donné une grande leçon. Méditez-la, vous tous qui avez tant à souffrir pour avoir manqué à Dieu en tant de choses et parmi elles aussi en celles où ne manquèrent jamais les saints époux qui furent ma Mère et mon père.

Et toi, sois heureuse en te rappelant le petit Jésus. Souris en pensant à ses petits pas d’enfant. Bientôt tu le verras marcher sous une croix. Et ce sera une vision de larmes. »

36.1

La suave visión de la Sagrada Familia. El lugar está en Egipto. No tengo dudas de ello porque veo el desierto y una pirámide.

Veo una casucha de un solo piso, el bajo, toda blanca. Una pobre casa de una muy pobre gente. Las paredes están apenas revocadas y cubiertas de una mano de cal. La casita tiene dos puertas, una junto a la otra, que introducen en sus dos únicas habitaciones, en las que, por ahora, no entro. La casita está en medio de un pedazo de tierra arenosa rodeada por una protección de cañas hincadas en el suelo: una protección muy débil contra los ladrones; puede servir sólo como defensa contra algún perro o gato vagabundo. Claro, ¿a quién le van a venir ganas de robar donde se ve que no hay ni sombra de riqueza?

Esta poca tierra que el seto de cañas limita ha sido cultivada pacientemente como una pequeña huerta, a pesar de ser árida y poco fértil. Para hacer más tupido y menos escuálido el seto, han traído unas plantas trepadoras, que me parecen modestos convólvulos. Sólo en uno de los lados, hay un arbusto de jazmines en flor y una mata de rosas de las más comunes. En la huertecilla, en los pocos cuadros del centro, noto que hay unas modestísimas verduras, bajo un árbol dejado crecer libremente, que no sé qué clase de árbol es, y que da un poco de sombra al terreno soleado y a la casita. A este árbol está atada una cabrita blanca y negra, que está comiendo y rumiando las hojas de algunas ramas dejadas caer al suelo.

36.2

Allí cerca, sobre una estera extendida en el suelo, está el Niño Jesús. Me da la impresión de que tiene unos dos años, o dos años y medio como mucho. Está jugando con unos pedazitos de madera tallados, que parecen ovejitas o caballitos, y con unas virutas de madera de color claro, menos rizadas que sus bucles de oro. Con sus manitas regordetas está tratando de poner estos collares de madera en el cuello de sus animalitos.

Está tranquilo y sonriente. Muy guapo. Una cabecita toda de bucles de oro muy tupidos; piel clara y delicadamente rosácea; ojitos vivos, brillantes, de color azul intenso. La expresión, naturalmente, es distinta, pero reconozco el color de los ojos de mi Jesús (dos zafiros oscuros y bellísimos).

Viste una especie de larga camisita blanca, que será, sin duda, su túnica; con las mangas hasta el codo. Los pies, en este momento, al desnudo. Las diminutas sandalias están sobre la estera y juega también con ellas el Niño: mete en la suela sus animalitos, y tira de la correa de la sandalia, como si fuera un carrito. Son unas sandalias muy sencillas: una suela y dos correas, que salen: una, de la puntera; otra, del talón; la de la puntera tiene un punto en que se bifurca y una parte pasa por el ojo de la correa del talón para anudarse luego con la otra parte, formando un anillo en la garganta del pie.

36.3

Un poco separada — también a la sombra del árbol — está la Virgen. Está tejiendo en un tosco telar; mientras, vigila al Niño. Veo que las finas y blancas manos van y vienen entramando, y el pie, calzado con sandalia, mueve el pedal. La viste una túnica de color flor de malva, un violeta rosáceo, como el de ciertas amatistas. Tiene la cabeza descubierta, con lo cual puedo ver cómo sus cabellos rubios están separados en dos en la cabeza y peinados sencillamente con dos trenzas que a la altura de la nuca le forman un bonito moño. Las mangas de la túnica son largas y más bien estrechas. No lleva ningún adorno, aparte de su belleza y de su expresión dulcísima. El color del rostro, del pelo y de los ojos, la forma de la cara, son como siempre que la veo. Aquí parece jovencísima. Aparenta apenas veinte años.

En un momento dado se levanta; se inclina hacia el Niño y, cuidadosamente, le pone otra vez las sandalias y se las ata; le acaricia y le besa en la cabecita y en los ojitos. El Niño farfulla unas palabras y Ella responde, pero no entiendo las palabras. Luego vuelve a su telar, extiende sobre la tela y sobre la trama un paño, coge la banqueta en que estaba sentada y se la lleva a la casa. El Niño la sigue con la mirada, sin importunarla cuando Ella le deja solo.

Se ve que el trabajo ha terminado y que empieza a caer la tarde. En efecto, el Sol baja hacia las arenas desnudas y un verdadero fuego invade el cielo detrás de la pirámide lejana.

María vuelve. Coge de la mano a Jesús para que se levante de la esterilla. El Niño obedece sin resistencia. Mientras su Mamá está recogiendo los juguetes y la estera y llevando esas cosas a casa, Él corre hacia la cabrita con un trotecillo de sus bien torneadas piernecitas, y le echa los bracitos al cuello. La cabrita bala y frota su morrito en los hombros de Jesús.

María vuelve. Tiene ahora un largo velo sobre la cabeza y una ánfora en la mano. Coge a Jesús de la manita y se encaminan los dos, rodeando la casa, hacia la otra fachada.

Yo los sigo, admirando la gracia de la escena: la Virgen conformando su paso al del Niño, y el Niño a su lado dando saltitos o pasitos rápidos. Veo cómo se alzan y se posan los rosados talones, con la gracia propia de los pasos de los niños, sobre la arena del senderillo. Me doy cuenta de que su túnica no le llega a los pies, sino sólo hasta la mitad del muslo. Es primorosa, sencillísima, y está sujeta a la cintura por un cordoncito también blanco.

Veo que en la parte delantera de la casa el seto está interrumpido por una tosca cancilla; María la abre para salir al camino (un mísero camino al extremo de una ciudad — o pueblo —, donde el centro habitado termina en el campo abierto, que aquí está constituido de arena y alguna que otra casita, pobre como ésta, con alguna que otra mísera huerta).

No veo a nadie. María mira hacia el centro, no hacia el campo, como si esperara a alguien, luego se dirige a un pilón — o pozo — que está a unos cuantos metros más arriba, sombreado en círculo por palmeras. Y veo que el terreno en ese lugar tiene hierba verde.

36.4

Veo que se acerca por el camino un hombre; no demasiado alto, pero robusto. Reconozco en él a José. Viene sonriente. Es más joven que cuando le vi en la visión del Paraíso. Aparenta como mucho cuarenta años. Su pelo y barba son tupidos y negros; la piel, más bien tostada; los ojos, oscuros. Un rostro honesto y agradable, un rostro que inspira confianza.

Al ver a Jesús y a María acelera el paso. Trae sobre el hombro izquierdo una especie de sierra y una especie de cepillo de carpintero, y en la mano otras herramientas del oficio, no iguales que las de ahora, pero sí muy parecidas. Parece como si estuviera regresando de haber hecho algún trabajo en casa de alguno. Su vestido es de un color entre avellana y marrón; no muy largo — le llega sólo hasta un buen trozo por encima del tobillo —, con las mangas cortas, hasta el codo. Lleva a la cintura una correa de cuero — me parece —. Se trata de un vestido típicamente de trabajo. Calzan sus pies unas sandalias cruzadas a la altura del tobillo.

María sonríe y el Niño emite unos grititos de alegría mientras tiende hacia adelante su bracito libre. Cuando se encuentran los tres, José se inclina para ofrecerle al Niño un fruto — por el color y la forma, creo que es una manzana —. Luego le tiende los brazos y el Niño deja a su Mamá y se acurruca entre los brazos de José, e inclina su cabecita para apoyarla en la cavidad que forma el cuello de él. José besa a Jesús y Jesús besa a José. Una acción llena de afectuosa gracia.

Me he olvidado de decir que María, diligentemente, había cogido las herramientas de trabajo de José para que pudiera abrazar al Niño sin ningún estorbo.

Luego José, que se había acuclillado para ponerse a la altura de Jesús, se alza de nuevo. Coge sus herramientas con la mano izquierda y mantiene al pequeño Jesús estrechado contra su robusto pecho con la derecha; así, se encamina hacia la casa mientras María va a la fuente a llenar su ánfora.

Entrado en el recinto de la casa, José baja al suelo al Niño, coge el telar de María y lo lleva a casa; luego ordeña a la cabrita. Jesús observa atentamente estas operaciones, como también la de cerrar a la cabrita en un cuartito hecho en uno de los lados de la casa.

Se pone la tarde. Veo el rojo del ocaso hacerse violáceo sobre la arena que parece temblar por el calor; y la pirámide parece más oscura.

José entra en la casa, en una habitación que debe ser taller, cocina y comedor al mismo tiempo. Se ve que el otro cuarto es el destinado al descanso; pero en él yo no entro. Hay una tenue lumbre encendida. Hay un banco de carpintero, una pequeña mesa, unas banquetas, unas repisas donde están los pocos platos y vasos que tienen y también dos lámparas de aceite. En uno de los rincones, el telar de María. Y... mucho, mucho orden y limpieza; es una morada pobrísima, pero está limpísima.

Quisiera hacer esta observación: en todas las visiones que tienen por objeto la vida humana de Jesús, he notado que, tanto Él, como María, como José, como Juan, tienen siempre en orden y limpios el vestido y la cabeza; vestidos modestos, peinados sencillos pero de una limpieza que les hace aparecer señoriales.

36.5

María vuelve con el ánfora. Ha llegado rápido el crepúsculo. Cierran la puerta. Una lamparita, que José ha encendido y colocado sobre su banco, da claridad a la habitación; encorvado hacia éste, él sigue trabajando, en unas pequeñas tablas. Mientras tanto María prepara la cena. También la lumbre da claridad a la habitación. Jesús, con sus manitas apoyadas en el banco y con la cabecita mirando hacia arriba, observa lo que hace José.

Luego se sientan a la mesa después de haber rezado. No se hacen — es natural — el signo de la cruz, pero rezan; José dirige la oración, María responde. No entiendo las palabras. Debe ser un salmo. Lo dicen en una lengua que me es totalmente desconocida.

Se sientan a cenar. Ahora la lamparita está encima de la mesa. María tiene a Jesús en su regazo y le da a beber la leche de la cabrita y moja en la leche unas rebanadas de un pan pequeño y de forma redondeada, de corteza y miga duras. Parece un pan hecho con centeno y cebada. Tiene mucho salvado, claro, porque es pan moreno. Entre tanto, José come pan y queso: una raja delgada de queso y mucho pan. Luego María sienta a Jesús en una banquetita que está a su lado y trae a la mesa una verduras cocidas — creo que están hervidas y condimentadas en la forma en que normalmente hacemos nosotros — y, después de servirse José, también las come Ella. Jesús mordisca tranquilo su manzana, y descubre sonriendo sus dientecitos blancos. La cena termina con unas aceitunas o dátiles. No sé bien, porque, para ser aceitunas, son demasiado claras, pero, para ser dátiles, son demasiado duros. Vino, nada. Es una cena de gente pobre.

Pero tanta es la paz que se respira en esta habitación, que no podría dármela igual la visión de ningún pomposo palacio. ¡Y cuánta armonía!

36.6

Jesús esta tarde no habla. No me ilustra la escena. Su enseñanza es sólo este don de visión. Bendito sea siempre e igualmente por ello.

26 de enero de 1944.

36.7

Dice Jesús:

«La lección, para ti y para los demás, está en las cosas que has visto. Es una lección de humildad, de resignación y de armonía. Sirva de ejemplo a todas las familias cristianas, y, de forma particular, a las que viven en este peculiar y doloroso momento.

36.8

Has visto una casa pobre; una casa pobre — y esto es lo doloroso — en un país extranjero.

Muchos, sólo por el hecho de ser unos fieles “pasables”, que rezan y me reciben a mí bajo las especies eucarísticas, que rezan y comulgan por “sus” necesidades, no por las necesidades de las almas y para la gloria de Dios — porque es muy raro el que al orar no sea egoísta —, muchos, sólo por este hecho, esperan poder disfrutar de una vida material fácil al amparo del más mínimo dolor, de una vida próspera y feliz.

José y María me tenían a mí, Dios verdadero, como Hijo suyo, y, no obstante, no tuvieron ni siquiera ese mínimo bien de ser pobres en su patria, en el país donde se los conocía; donde, por lo menos, tenían una casita “suya” y al menos la preocupación del alojamiento no añadía angustia a las muchas otras, en el país en que, por ser conocidos, habría sido más fácil encontrar trabajo y proveer a las necesidades de la vida. Son dos expatriados precisamente por tenerme a mí. Un clima distinto, un país distinto — ¡y tan triste respecto a los dulces campos de Galilea! —, lengua distinta, costumbres distintas, allí, entre una gente que no los conocía y que, como es normal entre los pueblos, desconfiaba de expatriados y desconocidos.

Les faltaban los queridos y cómodos muebles de “su” casita, y esas otras muchas cosas, humildes pero necesarias, que allí había y que entonces no parecían tan necesarias, mientras que aquí, rodeados de esta nada, habrían parecido incluso bonitas (como lo superfluo que hace deliciosas las casas de los ricos). Sentían la nostalgia de la tierra y de la casa, y la preocupación de esas pobres cosas dejadas allí, de la huertecita que quizás ninguno cuidaría, de la vid y de la higuera y de las otras plantas útiles. Les apremiaba la necesidad de conseguir el alimento cotidiano, el vestido, el fuego todos los días; y la necesidad de atenderme a mí, un Niño, al cual no se le podía dar la comida que a sí mismo uno puede darse. Y tenían el corazón lleno de pesares: por las nostalgias, la incógnita del mañana, la desconfianza de la gente, reacia como es, especialmente en los primeros momentos, a acoger ofertas de trabajo de dos desconocidos.

Y a pesar de todo, ya has visto cómo en esta morada se respira serenidad, sonrisa, concordia; y cómo, de común acuerdo, se trata de embellecerla — incluso la mísera huertecita — para que se asemeje más a la que han dejado y para hacerla más confortable. Y cómo en ellos hay un solo pensamiento: hacerme esa tierra menos hostil, a mí, Santo; hacerme esa tierra menos mísera, a mí, que vengo de Dios. Es un amor de creyentes y de padres, que se manifiesta en mil cuidados, que van desde la cabrita — comprada con muchas horas extra de trabajo — hasta los juguetitos tallados en la madera que sobraba, o hasta esa fruta cogida sólo para mí, negándose a sí mismos un bocado.

¡Oh, amado padre mío de la Tierra, cuánto te ha querido Dios, Dios Padre en las Alturas; Dios Hijo, que se ha hecho Salvador, en la Tierra!

En esta casa no hay nerviosismos, caras largas o sombrías, como no hay tampoco el echarse en cara recíprocamente nada, y mucho menos a Dios, que no los ha colmado de bienestar material. José no acusa a María de ser causa de su incomodidad, como tampoco María acusa a José de no saberle dar un mayor bienestar. Se aman santamente, eso es todo, y, por tanto, su preocupación no es el propio bienestar, sino el del cónyuge. El verdadero amor no conoce egoísmo. El verdadero amor es siempre casto, aunque no sea perfecto en la castidad como el de los dos esposos vírgenes. La castidad unida a la caridad conlleva todo un bagaje de otras virtudes y, por tanto, hace, de dos que se aman castamente, dos cónyuges perfectos.

El amor de mi Madre y de José era perfecto. Por tanto era impulso de todas las virtudes, especialmente de la caridad para con Dios, que en todo momento era bendecido, a pesar de que su santa voluntad resultase penosa para la carne y para el corazón; era bendecido porque por encima de la carne y del corazón, en estos dos santos, vivía y dominaba más intensamente el espíritu, el cual magnificaba agradecido al Señor por haberlos elegido para ser los custodios de su eterno Hijo.

36.9

En aquella casa se hacía oración. Demasiado poco se reza en las casas ahora. Se levanta el día y desciende la noche, empezáis a trabajar y os sentáis a la mesa... sin un pensamiento para el Señor, que os ha permitido ver un nuevo día, que os ha permitido llegar a una nueva noche, que ha bendecido vuestros esfuerzos y ha concedido que éstos os fueran medio para obtener ese alimento, ese fuego, esos vestidos, ese techo que, sí, también le son necesarios a vuestra condición humana. Siempre es “bueno” lo que viene de Dios, que es bueno. Aunque ello sea pobre y escaso, el amor le da sabor y substancia; ese amor que os hace ver en el eterno Creador al Padre que os ama.

En aquella casa había frugalidad. La habría habido aunque el dinero no hubiera faltado. Se comía para vivir, no para gozo de la gula con la insaciabilidad de los comilones y los caprichos de los glotones, que se llenan hasta rebosar o desperdician dinero en alimentos caros sin pensar siquiera en quien escasea de comida o no la tiene, sin reflexionar en que si fueran moderados ellos muchos podrían ser aliviados de las dentelladas del hambre.

En aquella casa había amor por el trabajo. Este amor hubiera existido aunque el dinero hubiera abundado; porque, trabajando, el hombre obedece al mandato de Dios y se libera del vicio que, cual tenaz hiedra, aprieta y ahoga a los ociosos, que son como bloques de piedra inmóviles. Bueno es el alimento, sereno es el descanso, contento se siente el corazón, cuando uno ha trabajado bien y disfruta de su tiempo de reposo entre un trabajo y otro. El vicio, con sus múltiples facetas, no arraiga ni en la casa ni en la mente de quien ama el trabajo; al no arraigar el vicio, prospera el afecto, la estima, el respeto mutuo, y crecen los tiernos vástagos en un ambiente puro, viniendo a ser así a su vez origen de futuras familias santas.

En aquella casa reinaba la humildad. ¡Cuán vasta lección de humildad para vosotros, soberbios! María habría tenido, humanamente, miles de motivos para ensoberbecerse y para obtener que el cónyuge la adorase. Muchas mujeres lo hacen, y sólo por ser un poco más cultas, o de ascendencia más noble, o más acaudaladas que el marido. María es Esposa y Madre de Dios, y, sin embargo, sirve — no se hace servir — al cónyuge, y es toda amor para con él. José es la cabeza en esa casa; ha sido juzgado por Dios digno de ser cabeza de familia, de recibir de Dios al Verbo encarnado y a la Esposa del Espíritu Santo para custodiarlos. Y, con todo, se muestra solícito en aligerar a María de esfuerzos y labores, y se ocupa de los más humildes quehaceres que puede haber en una casa, para que María no se fatigue; y no sólo esto, sino que, como puede, en la medida de sus posibilidades, la alivia y se las ingenia para hacerle cómoda la casa y alegre de flores la pequeña huerta.

En aquella casa se respetaba el orden: sobrenatural, moral y material. Dios, como Señor supremo que es, recibe culto y amor: éste es el orden sobrenatural. José es el cabeza de familia, y recibe afecto, respeto y obediencia: orden moral. La casa es un don de Dios, como también el vestido y los enseres; en todas las cosas se manifiesta la Providencia de Dios, de ese Dios que proporciona la lana a las ovejas, plumas a los pájaros, hierba a los prados, heno a los animales, semillas y ramas a las aves; de ese Dios que teje el vestido del lirio de los valles. Casa, vestido, enseres: estas cosas hay que recibirlas con gratitud, bendiciendo la mano divina que las otorga, tratándolas con respeto, como don del Señor; no mirándolas, porque sean pobres, con enfado; y sin maltratarlas abusando de la Providencia: éste es el orden material.

36.10

No has comprendido la conversación en dialecto nazareno, ni tampoco las palabras de la oración, pero las cosas que has visto han servido de gran lección. ¡Meditadla, vosotros, los que tanto sufrís ahora por haber faltado en tantas cosas a Dios, incluso en aquellas en que jamás faltaron los santos Esposos que me fueron Madre y padre!

Y tú regocíjate con el recuerdo del pequeño Jesús; sonríe pensando en sus pasitos infantiles. Dentro de poco le verás caminar bajo una cruz; entonces será una visión de llanto».


Notes

  1. la vision du 10 janvier 1944, dans “ Les cahiers de 1944 ”.