Los Escritos de Maria Valtorta

451. Discours, dans la bourgade proche d’Hippos,

451. Discurso en el arrabal cercano a Ippo

451.1

C’est, en revanche, par une fraîche matinée que les gens attendent que Jésus sorte d’une maison de la bourgade lacustre pour commencer sa prédication.

Je crois que les habitants ont peu dormi cette nuit-là, émus comme ils l’étaient par les miracles de la veille, par la joie d’avoir le Messie parmi eux, et la volonté de ne pas perdre un instant de sa présence. Le sommeil a été long à venir, car de multiples conversations à l’intérieur des maisons l’ont précédé, pour récapituler les événements et examiner si l’âme de chacun avait cette foi, cette espérance, cette charité, résistant à toute vicissitude, que le Maître a louées et indiquées comme un moyen sûr d’obtenir la grâce de Dieu dans cette vie comme dans l’autre. Les gens ont rapidement sauté du lit, hantés par la crainte que le Maître sorte de bon matin et quitte le pays sans qu’ils puissent assister à son départ. C’est ainsi que les maisons se sont ouvertes tôt pour rendre aux rues leurs habitants qui, étonnés de se voir si nombreux, tous présents, mus par une seule ferveur, se sont dit :

« Vraiment, c’est la première fois qu’une même pensée touche nos cœurs et les unit. »

Et c’est avec une amitié nouvelle, bonne, fraternelle, qu’ils se sont tous dirigés d’un même cœur vers la maison où est logé Jésus ; et ils l’ont assiégée, sans faire de bruit, sans impatience, mais sans lassitude, bien décidés à suivre le Maître dès qu’il sortirait dans la rue.

De nombreux maraîchers ont cueilli dans leurs jardins des fruits encore couverts de rosée et ils les gardent à l’abri du soleil qui se lève, de la poussière, des mouches, sous une couche de pampres frais ou de larges feuilles de figuiers dont les lobes laissent voir des pommes rosées qui paraissent peintes par un miniaturiste, des grappes de raisin couleur d’ambre ou d’onyx, ou les panses délicates de figues de toute espèce, les unes bien enfermées dans leurs peaux délicatement ridées qui couvrent leur pulpe de miel, d’autres gonflées et lisses comme de la soie bien repassée, d’autres encore ouvertes à un sourire de fibres blondes, rosées, rouge foncé, suivant leur espèce. Des pêcheurs ont apporté des poissons dans de petites corbeilles. Ils les ont certainement péchés pendant la nuit, car certains sont encore vivants et halètent dans leurs dernières et pénibles respirations et dans les convulsions de l’agonie, faisant resplendir dans leurs derniers souffles et leurs faibles frétillements l’éclat argenté ou délicatement bleuté de leurs ventre et de leurs dos étendus sur un lit de feuilles gris vert de saule ou de peuplier.

451.2

Au début, le lac avait pris cette délicate couleur lactée que l’aube transmet aux eaux au sortir de la nuit. Il paraissait très pur, angélique même, comme absorbé, tant le flot arrive lentement sur la grève avec un bruissement imperceptible, quand il s’insinue dans les galets. Maintenant il a pris la teinte, riante, plus humaine, je dirais même charnelle, de l’aurore qui enflamme l’eau des premières rougeurs par le reflet des nuages rosés sur la surface du lac. Il devient bleuâtre à la lumière franche de l’aurore, il recommence à vivre, à palpiter, avec ses vagues tranquilles qui se mettent en mouvement, courent sur le rivage, riantes et frangées d’écume, ou reviennent heurter d’autres vagues, ornant tout le miroir du lac d’une dentelle légère, blanche, jetée sur la soie bleu clair de l’eau effleurée par la brise du matin. Puis vient le premier rayon du soleil qui sabre l’eau, là-bas vers Tarichée, là où elle était bleu-vert à cause des forêts qui s’y reflétaient et qui maintenant se dore et resplendit comme un miroir brisé frappé par le soleil. Ce miroir s’étend de plus en plus en donnant une couleur d’or et de topaze à de nouvelles nappes encore bleuâtres, éteignant les teintes rosées des nuages qui se reflétaient dans l’onde, enveloppant les quilles des dernières barques qui rentrent après la pêche, celles des premières qui sortent, tandis que les voiles, dans la lumière triomphale du soleil désormais levé, blanchissent comme des ailes d’anges sur le fond d’azur du ciel et la verdure des collines. Merveilleux lac de Galilée, dont la fertilité des rives me rappelle notre lac de Garde, et la paix mystique notre lac de Trasimène, perle de la Palestine, digne cadre de la plus grande partie de la vie publique de Jésus !

451.3

Voilà que Jésus apparaît sur le seuil de la maison qui l’accueillait, et il sourit en levant les bras pour bénir les patients habitants qui l’attendent.

« Que la paix soit avec vous tous.

M’attendiez-vous ? Craigniez-vous que je m’enfuie sans vous saluer ? Je ne manque jamais à mes promesses. Aujourd’hui, je suis avec vous pour vous évangéliser et rester avec vous comme je l’ai promis, pour bénir vos maisons, vos jardins, vos barques, pour que chaque famille soit sanctifiée, de même que le travail. Rappelez-vous toutefois que ma bénédiction, pour être féconde, doit être aidée par votre bonne volonté. Et vous savez ce que doit être la bonne volonté qui doit animer une famille pour que la maison qui l’abrite soit sainte. L’homme doit être un chef, mais pas un despote, ni pour son épouse, ni pour ses enfants, ni pour ses serviteurs et, en même temps, il doit être le roi, le vrai roi, au sens biblique du mot. Vous souvenez-vous du chapitre 8 du premier livre des Rois[1] ?

Les anciens d’Israël se rassemblèrent pour aller à Rama où résidait Samuel, et ils lui dirent : “ Te voilà devenu vieux et tes fils ne suivent pas ton exemple. Etablis-nous un roi pour qu’il nous juge, comme toutes les nations. ”

Roi veut donc dire “ juge ”. Le roi devrait être un juste juge pour ne pas faire de ses sujets des malheureux dans le temps à cause de guerres, d’injustices, d’impositions injustes, ni dans l’éternité à cause d’un royaume de mollesse et de vice. Malheur à ces rois qui manquent à leurs devoirs, qui se bouchent les oreilles pour ne pas entendre les cris de leurs sujets, qui ferment les yeux sur les plaies de la nation, qui se rendent complices de la souffrance du peuple par des alliances contraires à la justice pour renforcer leur puissance avec l’aide de leurs alliés !

Mais malheur aussi à ces pères qui manquent à leurs devoirs, qui sont aveugles et sourds devant les besoins et les défauts des membres de leur famille, qui sont pour elle une cause de scandale ou de douleur, qui s’abaissent pour les mariages à des compromis indignes pour s’allier à des familles riches et puissantes, sans réfléchir que le mariage est une union destinée à élever et à réconforter l’homme et la femme, en plus de la procréation. C’est un devoir, c’est un ministère, ce n’est pas un marché, ce n’est pas une souffrance, ce n’est pas un avilissement de l’un ou l’autre conjoint. C’est de l’amour, pas de la haine.

Que le chef de famille soit donc juste, sans duretés ni exigences abusives et sans indulgences et faiblesses. Pourtant, si vous aviez à choisir entre un excès et l’autre, choisissez plutôt le second, car de celui-ci au moins, Dieu pourra vous dire : “ Pourquoi as-tu été si bon ? ” et ne pas vous condamner : en effet l’excès de bonté punit déjà l’homme à cause des vexations que les autres se permettent à son égard ; alors que Dieu vous reprocherait toujours la dureté, car c’est un manque d’amour envers les plus proches.

451.4

Et que la femme soit juste dans la maison envers son mari, ses enfants et ses serviteurs. Qu’elle témoigne à son époux obéissance et respect, réconfort et aide.

Obéissance tant que celle-ci n’implique pas le consentement au péché. L’épouse doit être soumise mais pas avilie. Faites attention, épouses, car le premier qui vous juge après Dieu, pour certaines complaisances coupables, c’est votre mari lui-même, qui vous y pousse. Ce ne sont pas toujours des désirs de l’amour, mais une épreuve pour votre vertu. Même s’il n’y réfléchit pas sur le moment, il peut venir un jour où votre époux se dira : “ Ma femme est fortement sensuelle ”, et il se mettra à vous soupçonner d’infidélité.

Soyez chastes dans le mariage. Faites que votre chasteté impose à votre époux cette retenue que l’on a pour tout ce qui est pur, et qu’il vous regarde comme sa semblable, non comme une esclave ou une concubine qu’on ne garde que pour le “ plaisir ” et qu’on rejette quand elle ne plaît plus. L’épouse vertueuse, je veux dire l’épouse qui, même après le mariage, garde ce “ quelque chose ” de virginal dans ses gestes, ses paroles, ses abandons affectueux, peut amener son mari à s’élever des sens au sentiment, pour qu’il abandonne la luxure et devienne vraiment avec elle “ une seule chair ”, qu’il traite avec la même attention qu’une partie de lui-même. Il est juste qu’il en soit ainsi, car la femme est “ l’os de ses os et la chair de sa chair ” : personne ne traite mal ses os et sa chair, on les aime au contraire. Ainsi, l’époux et l’épouse, comme les deux premiers époux, se regardent et ne se voient pas dans leur nudité sexuelle, mais s’aiment par l’esprit sans honte avilissante.

Que l’épouse soit patiente, maternelle avec son mari. Qu’elle le considère comme l’aîné de ses enfants, car la femme est toujours mère et l’homme a toujours besoin d’une mère qui soit patiente, prudente, affectueuse et qui le réconforte. Bienheureuse la femme qui sait être la compagne de son conjoint, et en même temps sa mère pour le soutenir, et sa fille pour qu’il la guide. Que l’épouse soit travailleuse : le travail, en empêchant les rêves, est utile à l’honnêteté en plus d’être avantageux pour la bourse. Qu’elle ne tourmente pas son mari par de sottes jalousies qui n’arrangent rien. L’époux est-il honnête ? Une suspicion maladroite, en le poussant à fuir la maison, le mettra en danger de tomber dans les filets d’une prostituée. Il n’est pas honnête et fidèle ? Ce ne seront pas les emportements de la jalousie qui le corrigeront, mais bien une contenance sérieuse, sans bouderies ni grossièretés, digne et affectueuse — toujours affectueuse —, qui le font réfléchir et l’assagissent. Quand une passion a éloigné votre mari de vous, sachez le reconquérir par votre vertu, tout comme dans votre jeunesse vous l’avez conquis par votre beauté. Enfin, pour trouver la force de remplir ce devoir et de résister à la douleur qui pourrait vous rendre injuste, aimez vos enfants et ayez souci de leur bien.

451.5

Dans ses enfants, une femme possède tout : la joie, la couronne royale pour les heures heureuses où elle est réellement la reine de la maison et de son conjoint, et le baume dans les heures douloureuses où une trahison ou d’autres expériences pénibles de la vie conjugale lui flagellent le front et surtout le cœur avec les épines de sa triste royauté d’épouse martyre.

Etes-vous si avilies que vous désiriez divorcer pour retourner dans votre famille d’origine, ou trouver une compensation dans un prétendu ami qui désire jouir d’une femme et feint d’avoir pitié du cœur de celle qui a été trahie ? Non, femmes, non ! Ces enfants, ces enfants innocents, déjà troublés, attristés trop tôt par l’ambiance du foyer domestique qui a perdu sa sérénité, sa justice, ils ont leurs droits sur leur mère, sur leur père, sur le réconfort d’une maison où, si un amour a sombré, l’autre veille soigneusement sur eux. Leurs yeux innocents vous regardent, vous examinent et comprennent plus que vous ne le croyez, et ils forment leurs esprits d’après ce qu’ils voient et comprennent. Ne soyez jamais une cause de scandale pour vos enfants innocents, mais réfugiez-vous en eux comme en un rempart de pur diamant contre les faiblesses de la chair et les pièges des serpents.

Et que la femme soit une mère, une mère juste qui soit sœur en même temps que mère, amie en même temps que sœur, de ses fils et de ses filles, et un exemple, surtout, et en tout. Il lui faut veiller sur ses enfants, les corriger affectueusement, les soutenir, les faire réfléchir, et tout cela sans préférences, car les enfants sont tous nés d’une même semence et d’un même sein. Et s’il est naturel que les bons enfants soient aimés pour la joie qu’ils procurent, c’est aussi un devoir d’aimer — et s’il le faut d’un amour douloureux — les enfants difficiles, en se rappelant que l’homme ne doit pas être plus sévère que Dieu, qui aime non seulement les bons, mais aussi les mauvais. Il les aime pour essayer de les rendre meilleurs, de leur donner les moyens et le temps nécessaires, et les supporte jusqu’à leur mort, en se réservant d’être un juste Juge quand l’homme ne peut plus réparer.

451.6

Permettez-moi ici d’ajouter une remarque hors sujet, mais qu’il est utile que vous gardiez à l’esprit. Bien souvent, trop souvent, on entend dire que les mauvais ont plus de joie que les bons et que cela n’est pas juste. Je commence par vous dire : “ Ne jugez pas selon les apparences ce que vous ne connaissez pas. ” Les apparences sont souvent trompeuses et, sur la terre, le jugement de Dieu est caché. De l’autre côté, vous connaîtrez et vous verrez que le bien-être passager du mauvais lui a été accordé comme un moyen pour l’attirer au bien, et comme un paiement de ce peu de bien que même le plus mauvais peut faire. Mais quand vous verrez les choses dans la juste lumière de l’autre vie, vous saurez que le temps de la joie du pécheur est plus court que la vie d’un brin d’herbe né au printemps sur le bord d’un torrent que l’été dessèche. En revanche, un seul instant de gloire au Ciel est, pour la joie qu’il communique à l’âme qui en jouit, plus vaste que la plus triomphale vie d’homme qui ait jamais existé. N’enviez donc pas la prospérité du méchant, mais cherchez par votre bonne volonté à arriver à la possession du trésor éternel du juste.

451.7

Je reviens à ce que doivent être les membres d’une famille et les habitants d’une maison pour que ma bénédiction y reste féconde. Je vous demande, mes enfants, d’être soumis à vos parents, respectueux, obéissants pour pouvoir l’être aussi avec le Seigneur votre Dieu. Car, si vous n’apprenez pas à obéir aux petits commandements de votre père et de votre mère — que vous voyez —, comment pourrez-vous obéir aux commandements de Dieu, qui sont dits en son nom, mais que vous ne voyez ni n’entendez ? Et si vous n’apprenez pas à croire que celui qui vous aime, comme votre père et votre mère vous aiment, ne peut que commander des choses bonnes, comment pouvez-vous croire bon ce qui vous est transmis comme un ordre de Dieu ? Dieu aime, il est Père, savez-vous ? Mais justement parce qu’il vous aime et désire vous avoir avec lui, mes chers enfants, il veut que vous soyez bons. Or la première école où apprendre à le devenir, c’est la famille. C’est là que vous apprenez à aimer et à obéir, et c’est de là que part pour vous le chemin qui conduit au Ciel.

Soyez donc bons, respectueux, dociles. Aimez votre père, même s’il vous corrige, car il le fait pour votre bien, et votre mère si elle vous éloigne d’actions qu’elle sait par expérience ne pas être bonnes pour vous. Honorez-les, en évitant de les faire rougir par vos mauvaises actions. L’orgueil n’est pas bon, mais il existe un saint orgueil, celui de dire : “ Je n’ai pas fait de peine à mon père et à ma mère. ” Cela, qui vous fait profiter de ce qu’ils soient près de vous de leur vivant, sera pour vous source de paix sur la blessure de leur mort. En revanche, les larmes qu’un enfant mauvais fait verser à ses parents creusent son cœur comme du plomb fondu, et malgré tout son effort pour endormir la blessure, elle le fait souffrir tant et plus quand la mort de l’un des parents empêche l’enfant de réparer… Ah ! mes enfants, soyez toujours bons, si vous voulez que Dieu vous aime.

451.8

Enfin, sainte est la maison où, grâce à la justice des maîtres, les serviteurs et les employés se rendent justes. Que les maîtres se souviennent qu’un mauvais comportement aigrit le serviteur et lui fait du mal, et que le serviteur n’oublie pas que son mauvais comportement dégoûte le maître. Que chacun se tienne à sa place, mais lié par l’amour du prochain, pour combler la séparation qui existe entre serviteurs et maîtres.

Alors la maison bénie par moi le restera, et Dieu y résidera. De la même façon, la bénédiction de Dieu — donc sa protection — demeurera sur les barques et les jardins, les outils de travail et les engins de pêche, quand, saintement adonnés au travail les jours permis et saintement voués au culte de Dieu pendant le sabbat, vous mènerez votre vie de pêcheur ou de maraîcher, sans frauder sur le prix ou le poids. Vous ne maudirez pas le travail et n’en ferez pas le roi de votre vie au point de le faire passer avant Dieu, car si le travail vous procure le gain, Dieu vous donne le Ciel.

451.9

Et maintenant, allons donc bénir les maisons, les barques et les rames, les jardins et les pioches, puis nous irons parler près du refuge de Jean avant qu’il aille trouver le prêtre. Car je ne reviendrai plus ici, et il est juste qu’il m’entende au moins une fois. Prenez le pain, le poisson et les fruits ; nous les porterons là-bas dans le bois, et nous mangerons en présence du lépreux guéri en lui donnant les meilleures portions pour que sa chair aussi soit en fête et qu’il se sente déjà comme un frère parmi ceux qui croient au Seigneur. »

Et Jésus se met en route, suivi des habitants de la bourgade et d’autres villes voisines où, peut-être, pendant la nuit, certains sont allés apporter la nouvelle que le Sauveur est sur cette rive.

451.1

Y es, sin embargo, ya de mañana, una fresca mañana, cuando se espera a que Jesús salga de una casa del arrabal del lago para empezar su predicación.

Yo creo que durante esa noche han dormido poco los vecinos de esta localidad, emocionados como estaban por los milagros ocurridos, por la alegría de tener entre ellos al Mesías, por el deseo de no perder ni un minuto de su presencia. Lento en llegar el sueño, por haber sido precedido por muchas conversaciones, dentro de las casas, para recapitular los acontecimientos, para examinar si el espíritu de cada uno en particular estaba dotado de aquella fe, esperanza y caridad, resistentes contra todo hecho penoso, que el Maestro alabó y calificó de seguro medio para obtener gracia de parte de Dios en esta vida y en la otra; solícito en marcharse el sueño, alejado por el temor de que el Maestro pudiera salir a los caminos y marcharse temprano sin estar presentes cuando partiera: así que las casas pronto se han abierto para restituir a la calle sus moradores, los cuales, asombrados de verse numerosos, de ver que están ahí muchos, que están todos, movidos por los mismos pensamientos, se han dicho: «Verdaderamente es la primera vez que un único pensamiento mueve nuestros corazones y los une» y con una amistad nueva, buena, fraterna, se han dirigido concordes a la casa en que se hospeda Jesús, y la han asediado, sin hacer ruido, sin impaciencias pero sin desistir, bien decididos a seguir al Maestro en cuanto salga a la calle.

Y muchos, hortelanos, han cogido los aljofarados frutos de sus huertos y los tienen resguardados del Sol que surge, y del polvo y las moscas, bajo una cubierta de frescas pámpanas o de anchas hojas de higuera, por cuyo borde recortado se dejan entrever manzanas rosillas como pintadas por un miniaturista, y cárabes u ónices de granos de uvas, o blandas formas abultadas de higos de todos los tipos, cuáles bien cerrados dentro de la piel apenas sunsida que cubre la pulpa almibarada, cuáles túrgidos y lisos como si fueran seda bien alisada y adornados en el fondo con una gota de brillante, cuáles abiertos a una sonrisa de fibras blondas, róseas, rojas obscuras, según el tipo. Y unos pescadores han traído en pequeñas nasas unos peces, sin duda pescados durante la noche, sacrificando el sueño, porque algunos están todavía vivos y dan las bocanadas de las últimas, penosas aspiraciones y convulsiones de la agonía, aumentando así con el leve golpeteo de la respiración y los débiles cuarteos los tornasoles argentinos o azulinos de los vientres o de los dorsos, extendidos sobre un lecho de grises-verdes hojas de sauce o de chopo.

451.2

El lago —tan puro, yo diría: tan angélico, casi absorto, por el cumplido reposo de las ondas lentas en el guijarral, que hacen apenas un delicado frufrú al asomarse entre los cantos—, el lago, entretanto, ha pasado del delicado color lácteo, que el alba transfunde a las aguas que dejan atrás la noche, al risueño, más humano, yo diría: de carne, de la aurora, que ilumina el agua con las primeras tonalidades rosas de las nubes róseas reflejadas en el lago, para volver a ser cerúleo con la luz segura de la aurora, y que recobra vida y palpita de nuevo con el vaivén de sus olitas corriendo a reír a la playa orladas de espuma, retrocediendo luego para danzar con otras ondas, decorando así todo el espejo lacustre con un encaje liviano, cándido, extendido sobre la seda celeste del agua que la brisa de la mañana recorre. Y luego es el primer rayo de sol el que surca veloz el agua, allí, hacia Tariquea, allí, donde era tan verdeazul por el reflejo en ella de los bosques, y que ahora se tiñe de color dorado y resplandece como un espejo roto herido por el sol, y este espejo se va extendiendo cada vez más, vistiendo de oro y topacios nuevas aguas aún cerúleas, cancelando los tonos rosados de las nubes reflejadas en las olas, fajando las quillas de las últimas barcas que regresan al puerto después de la pesca, y las de las primeras que salen, mientras las velas, bajo la luz triunfal del Sol ya alzado, albean como alas de ángel sobre el fondo azul y el verde del cielo y las colinas: ¡bellísimo lago de Galilea que, por la fecundidad de sus riberas, me recuerda al nuestro de Garda y, por la paz mística, al Trasimeno; gema de Palestina, digno marco para la mayor parte de la vida pública de Jesús!

451.3

Y Jesús se asoma a la puerta de la casa que le hospeda, y sonríe, alzando los brazos para bendecir a los pacientes habitantes del lugar que le están esperando…

«La paz sea con todos vosotros.

¿Me esperabais? ¿Temíais que me fuera a escapar sin saludaros? Nunca falto a mis promesas. Hoy me quedo aquí para evangelizaros y estar con vosotros, como he prometido, para bendecir vuestras casas, vuestros huertos y barcas; para santificación de todas las familias y del trabajo. Pero recordad que mi bendición, para que sea fructífera, debe estar ayudada por vuestra buena voluntad. Y ya sabéis cuál es la buena voluntad que debe animar a una familia para que sea santa la casa en que reside. El hombre, en la casa, debe ser cabeza, pero no déspota, ni respecto a la esposa ni respecto a los hijos ni respecto a los criados; y, al mismo tiempo, debe ser el rey, el auténtico rey en el sentido bíblico de la palabra. ¿Recordáis el capítulo octavo del primer libro de los Reyes[1]? Los ancianos de Israel se reunieron y fueron a Ramá, donde residía Samuel, y dijeron a éste: “Mira, te has hecho viejo y tus hijos no siguen tu camino. Constituye sobre nosotros, para que nos juzgue, a un rey, como tienen todas las naciones”.

“Rey”, pues, quiere decir “juez”. Y debería ser juez justo, para no hacer de los súbditos personas infelices, en este tiempo, con guerras, atropellos, tributos injustos; ni en la eternidad, con un reino que sea sólo molicie y vicio. ¡Ay de aquellos reyes que faltan a su ministerio, que cierran los oídos a las voces de los súbditos, que cierran los ojos ante las llagas de la nación, que se hacen cómplices del dolor del pueblo, llevando a cabo alianzas injustas con tal de reforzar su poder con la ayuda de sus aliados!

Mas también, ¡ay de aquellos padres que faltan a su oficio, que son ciegos y sordos ante las necesidades y los defectos de los miembros de las familias, que son causa de escándalo o dolor para ésta, que descienden a pactos de indignas nupcias con tal de aliarse con familias ricas y fuertes, sin pensar que el matrimonio es una unión destinada a la elevación y consuelo del hombre y la mujer, además de a la procreación; es deber, es ministerio, no es comercio, no es dolor, no es humillación de uno u otro cónyuge. Es amor y no odio. Justo ha de ser, pues, el que es cabeza, sin excesiva dureza o exigencias, sin excesivas condescendencias ni debilidades. Pero, si os vierais en el dilema de elegir entre uno u otro exceso, elegid más bien el segundo. Porque por éste, al menos, sí, Dios podrá deciros: “¿Por qué fuiste tan bueno?”, pero sin condenaros, dado que el exceso de bondad ya castiga al hombre con los abusos que los demás se permiten respecto al bueno; mientras que siempre os reprocharía la dureza, porque es falta contra el amor al prójimo más próximo.

451.4

Y justa ha de ser la mujer en casa respecto a su esposo, a los hijos y a los criados. Al esposo le dé obediencia y respeto, consuelo y ayuda. Obediencia no hasta el punto de que ésta asuma la substancia de un consentimiento al pecado. Sumisión de la esposa, no degradación. Mirad, esposas, que el primero que os juzga, después de Dios, por ciertas culpables condescendencias, es el propio marido vuestro que a ellas os induce. No siempre son deseos de amor, son también pruebas respecto a vuestra virtud. Aunque en ese momento no lo piense, puede llegar un día en que el esposo se diga: “Mi mujer es fuertemente sensual” y de ahí empezar a nutrir sospechas sobre vuestra fidelidad marital.

Sed castas en el vínculo matrimonial. Haced que vuestra castidad imponga a vuestro esposo esa moderación que se tiene ante las cosas puras, y os trate con consideración, como a personas iguales que él, no como a esclavas o concubinas mantenidas para ser sólo “placer”, y rehusadas después, cuando ya no gustan. La esposa virtuosa —Yo diría: la esposa que incluso consumado el matrimonio conserva ese “algo”, que es virginal, en las acciones, en las palabras, en los abandonos de amor— puede llevar a su marido a una elevación desde la carnalidad al sentimiento; siendo así que el marido se despoja de la lujuria y se hace verdaderamente una única cosa con su esposa, a la que trata con el respeto con que uno trata a una parte de sí mismo; y es justo que así sea, porque la mujer es “hueso de sus huesos y carne de su carne”, y nadie maltrata a sus huesos ni a su carne, sino que, al contrario, los ama; de forma que el esposo y la esposa, como los dos primeros esposos, se miren y no se vean en su desnudez sexual, sino que se amen por el espíritu, sin humillantes vergüenzas.

Que la esposa sea paciente, materna con su marido. Considérele como al primero de sus hijos, porque la mujer es siempre madre y el hombre tiene siempre necesidad de una madre que sea paciente, prudente, afectuosa, consoladora. ¡Dichosa la mujer que sabe ser compañera del propio cónyuge, y al mismo tiempo madre para sostenerle, e hija para ser guiada! Que la mujer sea hacendosa. El trabajo, impidiendo el fantasear, beneficia a la honestidad, además de beneficiar a la bolsa. Que no atormente al marido con infundados celos que a nada son útiles. ¿El marido es honesto? Los celos vanos, moviéndole a apartarse de casa, le ponen en peligro de caer en las redes de una meretriz. ¿No es honesto y fiel? No serán las iras de la celosa las que le corrijan, sino, más bien, el porte serio, sin caras de malhumor ni desaires, el porte digno y amoroso, y más amoroso, el que le hagan reflexionar y volver a sus cabales. Sabed reconquistar a vuestro marido con vuestra virtud, cuando una pasión le haya alejado de vosotras, como en la juventud le conquistasteis con vuestra belleza. Y, para sacar fuerzas ante este deber, y resistir el dolor que os podría hacer injustas, amad y considerad a vuestros hijos y su bien.

451.5

Una mujer tiene todo en sus hijos: la alegría, la corona regia para las horas joviales, en que realmente es reina de la casa y del consorte, y el bálsamo para las horas dolorosas en que una traición, u otras penosas experiencias de la vida conyugal, flagelan su frente y, sobre todo, su corazón, con las espinas de su triste regalidad de esposa mártir. ¿Tan pisoteadas como para desear volver a casa, divorciándoos, o buscar compensación en un falso amigo que, fingiendo piedad hacia el corazón de la traicionada, en realidad su apetito está puesto en la hembra? ¡No, mujeres, no! Esos hijos, esos hijos inocentes, ya turbados, precozmente tristes a causa de un ambiente doméstico que ya no es ni sereno ni justo, tienen derecho a una madre, a un padre, al consuelo de una casa en que, aun habiendo fenecido un amor, el otro permanezca atento velando por ellos. Esos ojos suyos inocentes os miran, os escudriñan y comprenden más de lo que pensáis, y plasman sus espíritus según lo que ven y comprenden. No seáis nunca motivo de escándalo para vuestros inocentes; antes bien, refugiaos en ellos como en un baluarte de adamantinas azucenas contra las debilidades de la carne y las insidias de las serpientes.

Y que la mujer sea madre, esa madre justa que es al mismo tiempo hermana, que es amiga al mismo tiempo que hermana de sus hijos e hijas, y que es ejemplo, sobre todo, y en todo. Velar por los hijos y por las hijas, corregir amorosamente, sostener, hacer meditar, y todo sin preferencias; porque todos los hijos han nacido de una semilla y de un seno materno, y, si es natural el cariño, por la alegría que dan, hacia los hijos buenos, también es un deber amar —aunque con amor doloroso— a los hijos no buenos, recordando que el hombre no debe ser más severo que Dios, que ama no sólo a los buenos sino también a los no buenos, y los ama para tratar de hacerlos buenos, para tratar de darles manera y tiempo de hacerse buenos, y soporta hasta que muere el hombre, reservándose el ser justo Juez cuando el hombre ya no puede rectificar.

451.6

Y permitidme, llegado a este punto, que diga una cosa que no es propiamente inherente a esta materia, pero que es útil que tengáis presente. Muchas veces, demasiadas, se oye que los malos tienen más alegría que los buenos, y que ello no es justo. Antes de nada, os digo: “No juzguéis las apariencias y lo que no conocéis”. Las apariencias son a menudo falaces y el juicio de Dios está oculto en esta Tierra. Conoceréis en la otra parte, y veréis que el transitorio bienestar del malo fue concedido como medio para conducirle al Bien y como merma de ese poco bien que hasta el más malvado puede hacer. Mas, cuando veáis las cosas con la luz adecuada de la otra vida, veréis que más breve que la vida del tallito de hierba nacido en primavera en el guijarral de un torrente que el verano seca es el tiempo de dicha del pecador, mientras que un solo instante de gloria en el Cielo es, por la dicha que comunica al espíritu que de ello goza, más vasto que la vida humana más triunfal que jamás haya habido. No envidiéis, por tanto, la prosperidad del malo; antes bien, tratad, con buena voluntad, de alcanzar el tesoro eterno del justo.

451.7

Y volviendo a cómo deben ser los miembros de una familia y los moradores de una casa para que en ella se mantenga con fruto mi bendición, os digo, oh hijos, que vosotros estéis sometidos a vuestros padres, que seáis respetuosos, obedientes, para poder serlo también para con el Señor Dios vuestro. Porque, si no aprendéis a obedecer las pequeñas indicaciones del padre o de la madre, a los que veis, ¿cómo podréis obedecer las indicaciones de Dios, que en su nombre se os dicen pero que ni veis ni oís? Y si no aprendéis a creer que quien ama, como un padre y una madre aman, no pueden mandar más que cosas buenas, ¿cómo vais a poder creer que sea bueno lo que se os dice como indicaciones de Dios? ¡Dios ama, y es Padre, eh! Pero, queridos jovencitos, precisamente porque os ama y quiere teneros con Él, quiere que seáis buenos. Y la primera escuela donde aprendéis a haceros buenos es la familia. En ella aprendéis a amar y a obedecer, y en ella empieza para vosotros el camino que conduce al Cielo.

Sed, pues, buenos, respetuosos, dóciles. Amad a vuestro padre, aunque os corrija, porque lo hace por vuestro bien; y a vuestra madre, si os impide acciones que su experiencia juzga no buenas. Honradlos, no haciendo que se avergüencen de vuestras malas acciones. El orgullo no es cosa buena, pero existe un santo orgullo, el de decir: “No he causado dolor ni a mi padre ni a mi madre”. Esto, que os hace gozar de su presencia mientras viven, os pone paz ante la herida de su muerte; mientras que, por el contrario, las lágrimas que un hijo hace derramar a su padre o a su madre hienden, como plomo fundido, el corazón del hijo malvado, y, por mucho que se industrie para adormecer esa herida, la herida duele, y duele, y duele más aún cuando la muerte del padre o de la madre le impiden al hijo reparar… ¡Oh, hijos, sed buenos, siempre, si queréis que Dios os ame!

451.8

En fin, santa es la casa en que, por la justicia de sus dueños, se hacen justos también los criados y peones. Recuerden los señores que un mal comportamiento irrita y estraga al criado; y, el criado, que un mal comportamiento suyo disgusta al señor: que esté cada uno en su lugar, pero con un vínculo de amor al prójimo que colme la separación que hay entre siervos y señores.

Y entonces la casa bendecida por mí conservará su bendición y Dios permanecerá en ella. Igualmente, conservarán mi bendición —por tanto, protección— las barcas, los huertos, los aperos de trabajo y de pesca, cuando, santamente activos en los días lícitos y santamente dedicados al culto de Dios en los sagrados sábados, viváis vuestra vida de pescadores u hortelanos, sin robar en las ventas ni en las medidas, sin maldecir el trabajo, y sin hacerle tan rey de vuestra vida, que lo antepongáis a Dios; porque, si el trabajo os da un beneficio, Dios os da el Cielo.

451.9

Y ahora podemos ir a bendecir casas y barcas y remos y huertos y azadas, y luego iremos a hablar al lugar de Juan, antes de que vaya a ver al sacerdote. Porque Yo aquí ya no volveré, y justo es que me escuche al menos una vez. Tomad el pan, el pescado y la fruta; lo llevaremos allí, al bosque, y comeremos en presencia del leproso curado, dándole a él la parte mejor, para que también su carne exulte y se sienta ya hermano entre los creyentes del Señor».

Y Jesús se pone en marcha, seguido por la gente del arrabal y por más que han venido de las ciudades cercanas, a donde, quizás durante la noche, han ido algunos de este arrabal a llevar la noticia de que el Salvador está en esta ribera.


Notes

  1. chapitre 8 du premier livre des Rois, citation qui, dans la Néo-Vulgate, correspond à 1 S 8, 4-5.

Notas

  1. del primer libro de los Reyes según la vulgata. La cita exacta y completa según la vigente neovulgata es: 1 Samuel 8, 4-5.