The Writings of Maria Valtorta

451. Discours, dans la bourgade proche d’Hippos,

451. Sermon, in the village close to Hippo,

451.1

C’est, en revanche, par une fraîche matinée que les gens attendent que Jésus sorte d’une maison de la bourgade lacustre pour commencer sa prédication.

Je crois que les habitants ont peu dormi cette nuit-là, émus comme ils l’étaient par les miracles de la veille, par la joie d’avoir le Messie parmi eux, et la volonté de ne pas perdre un instant de sa présence. Le sommeil a été long à venir, car de multiples conversations à l’intérieur des maisons l’ont précédé, pour récapituler les événements et examiner si l’âme de chacun avait cette foi, cette espérance, cette charité, résistant à toute vicissitude, que le Maître a louées et indiquées comme un moyen sûr d’obtenir la grâce de Dieu dans cette vie comme dans l’autre. Les gens ont rapidement sauté du lit, hantés par la crainte que le Maître sorte de bon matin et quitte le pays sans qu’ils puissent assister à son départ. C’est ainsi que les maisons se sont ouvertes tôt pour rendre aux rues leurs habitants qui, étonnés de se voir si nombreux, tous présents, mus par une seule ferveur, se sont dit :

« Vraiment, c’est la première fois qu’une même pensée touche nos cœurs et les unit. »

Et c’est avec une amitié nouvelle, bonne, fraternelle, qu’ils se sont tous dirigés d’un même cœur vers la maison où est logé Jésus ; et ils l’ont assiégée, sans faire de bruit, sans impatience, mais sans lassitude, bien décidés à suivre le Maître dès qu’il sortirait dans la rue.

De nombreux maraîchers ont cueilli dans leurs jardins des fruits encore couverts de rosée et ils les gardent à l’abri du soleil qui se lève, de la poussière, des mouches, sous une couche de pampres frais ou de larges feuilles de figuiers dont les lobes laissent voir des pommes rosées qui paraissent peintes par un miniaturiste, des grappes de raisin couleur d’ambre ou d’onyx, ou les panses délicates de figues de toute espèce, les unes bien enfermées dans leurs peaux délicatement ridées qui couvrent leur pulpe de miel, d’autres gonflées et lisses comme de la soie bien repassée, d’autres encore ouvertes à un sourire de fibres blondes, rosées, rouge foncé, suivant leur espèce. Des pêcheurs ont apporté des poissons dans de petites corbeilles. Ils les ont certainement péchés pendant la nuit, car certains sont encore vivants et halètent dans leurs dernières et pénibles respirations et dans les convulsions de l’agonie, faisant resplendir dans leurs derniers souffles et leurs faibles frétillements l’éclat argenté ou délicatement bleuté de leurs ventre et de leurs dos étendus sur un lit de feuilles gris vert de saule ou de peuplier.

451.2

Au début, le lac avait pris cette délicate couleur lactée que l’aube transmet aux eaux au sortir de la nuit. Il paraissait très pur, angélique même, comme absorbé, tant le flot arrive lentement sur la grève avec un bruissement imperceptible, quand il s’insinue dans les galets. Maintenant il a pris la teinte, riante, plus humaine, je dirais même charnelle, de l’aurore qui enflamme l’eau des premières rougeurs par le reflet des nuages rosés sur la surface du lac. Il devient bleuâtre à la lumière franche de l’aurore, il recommence à vivre, à palpiter, avec ses vagues tranquilles qui se mettent en mouvement, courent sur le rivage, riantes et frangées d’écume, ou reviennent heurter d’autres vagues, ornant tout le miroir du lac d’une dentelle légère, blanche, jetée sur la soie bleu clair de l’eau effleurée par la brise du matin. Puis vient le premier rayon du soleil qui sabre l’eau, là-bas vers Tarichée, là où elle était bleu-vert à cause des forêts qui s’y reflétaient et qui maintenant se dore et resplendit comme un miroir brisé frappé par le soleil. Ce miroir s’étend de plus en plus en donnant une couleur d’or et de topaze à de nouvelles nappes encore bleuâtres, éteignant les teintes rosées des nuages qui se reflétaient dans l’onde, enveloppant les quilles des dernières barques qui rentrent après la pêche, celles des premières qui sortent, tandis que les voiles, dans la lumière triomphale du soleil désormais levé, blanchissent comme des ailes d’anges sur le fond d’azur du ciel et la verdure des collines. Merveilleux lac de Galilée, dont la fertilité des rives me rappelle notre lac de Garde, et la paix mystique notre lac de Trasimène, perle de la Palestine, digne cadre de la plus grande partie de la vie publique de Jésus !

451.3

Voilà que Jésus apparaît sur le seuil de la maison qui l’accueillait, et il sourit en levant les bras pour bénir les patients habitants qui l’attendent.

« Que la paix soit avec vous tous.

M’attendiez-vous ? Craigniez-vous que je m’enfuie sans vous saluer ? Je ne manque jamais à mes promesses. Aujourd’hui, je suis avec vous pour vous évangéliser et rester avec vous comme je l’ai promis, pour bénir vos maisons, vos jardins, vos barques, pour que chaque famille soit sanctifiée, de même que le travail. Rappelez-vous toutefois que ma bénédiction, pour être féconde, doit être aidée par votre bonne volonté. Et vous savez ce que doit être la bonne volonté qui doit animer une famille pour que la maison qui l’abrite soit sainte. L’homme doit être un chef, mais pas un despote, ni pour son épouse, ni pour ses enfants, ni pour ses serviteurs et, en même temps, il doit être le roi, le vrai roi, au sens biblique du mot. Vous souvenez-vous du chapitre 8 du premier livre des Rois[1] ?

Les anciens d’Israël se rassemblèrent pour aller à Rama où résidait Samuel, et ils lui dirent : “ Te voilà devenu vieux et tes fils ne suivent pas ton exemple. Etablis-nous un roi pour qu’il nous juge, comme toutes les nations. ”

Roi veut donc dire “ juge ”. Le roi devrait être un juste juge pour ne pas faire de ses sujets des malheureux dans le temps à cause de guerres, d’injustices, d’impositions injustes, ni dans l’éternité à cause d’un royaume de mollesse et de vice. Malheur à ces rois qui manquent à leurs devoirs, qui se bouchent les oreilles pour ne pas entendre les cris de leurs sujets, qui ferment les yeux sur les plaies de la nation, qui se rendent complices de la souffrance du peuple par des alliances contraires à la justice pour renforcer leur puissance avec l’aide de leurs alliés !

Mais malheur aussi à ces pères qui manquent à leurs devoirs, qui sont aveugles et sourds devant les besoins et les défauts des membres de leur famille, qui sont pour elle une cause de scandale ou de douleur, qui s’abaissent pour les mariages à des compromis indignes pour s’allier à des familles riches et puissantes, sans réfléchir que le mariage est une union destinée à élever et à réconforter l’homme et la femme, en plus de la procréation. C’est un devoir, c’est un ministère, ce n’est pas un marché, ce n’est pas une souffrance, ce n’est pas un avilissement de l’un ou l’autre conjoint. C’est de l’amour, pas de la haine.

Que le chef de famille soit donc juste, sans duretés ni exigences abusives et sans indulgences et faiblesses. Pourtant, si vous aviez à choisir entre un excès et l’autre, choisissez plutôt le second, car de celui-ci au moins, Dieu pourra vous dire : “ Pourquoi as-tu été si bon ? ” et ne pas vous condamner : en effet l’excès de bonté punit déjà l’homme à cause des vexations que les autres se permettent à son égard ; alors que Dieu vous reprocherait toujours la dureté, car c’est un manque d’amour envers les plus proches.

451.4

Et que la femme soit juste dans la maison envers son mari, ses enfants et ses serviteurs. Qu’elle témoigne à son époux obéissance et respect, réconfort et aide.

Obéissance tant que celle-ci n’implique pas le consentement au péché. L’épouse doit être soumise mais pas avilie. Faites attention, épouses, car le premier qui vous juge après Dieu, pour certaines complaisances coupables, c’est votre mari lui-même, qui vous y pousse. Ce ne sont pas toujours des désirs de l’amour, mais une épreuve pour votre vertu. Même s’il n’y réfléchit pas sur le moment, il peut venir un jour où votre époux se dira : “ Ma femme est fortement sensuelle ”, et il se mettra à vous soupçonner d’infidélité.

Soyez chastes dans le mariage. Faites que votre chasteté impose à votre époux cette retenue que l’on a pour tout ce qui est pur, et qu’il vous regarde comme sa semblable, non comme une esclave ou une concubine qu’on ne garde que pour le “ plaisir ” et qu’on rejette quand elle ne plaît plus. L’épouse vertueuse, je veux dire l’épouse qui, même après le mariage, garde ce “ quelque chose ” de virginal dans ses gestes, ses paroles, ses abandons affectueux, peut amener son mari à s’élever des sens au sentiment, pour qu’il abandonne la luxure et devienne vraiment avec elle “ une seule chair ”, qu’il traite avec la même attention qu’une partie de lui-même. Il est juste qu’il en soit ainsi, car la femme est “ l’os de ses os et la chair de sa chair ” : personne ne traite mal ses os et sa chair, on les aime au contraire. Ainsi, l’époux et l’épouse, comme les deux premiers époux, se regardent et ne se voient pas dans leur nudité sexuelle, mais s’aiment par l’esprit sans honte avilissante.

Que l’épouse soit patiente, maternelle avec son mari. Qu’elle le considère comme l’aîné de ses enfants, car la femme est toujours mère et l’homme a toujours besoin d’une mère qui soit patiente, prudente, affectueuse et qui le réconforte. Bienheureuse la femme qui sait être la compagne de son conjoint, et en même temps sa mère pour le soutenir, et sa fille pour qu’il la guide. Que l’épouse soit travailleuse : le travail, en empêchant les rêves, est utile à l’honnêteté en plus d’être avantageux pour la bourse. Qu’elle ne tourmente pas son mari par de sottes jalousies qui n’arrangent rien. L’époux est-il honnête ? Une suspicion maladroite, en le poussant à fuir la maison, le mettra en danger de tomber dans les filets d’une prostituée. Il n’est pas honnête et fidèle ? Ce ne seront pas les emportements de la jalousie qui le corrigeront, mais bien une contenance sérieuse, sans bouderies ni grossièretés, digne et affectueuse — toujours affectueuse —, qui le font réfléchir et l’assagissent. Quand une passion a éloigné votre mari de vous, sachez le reconquérir par votre vertu, tout comme dans votre jeunesse vous l’avez conquis par votre beauté. Enfin, pour trouver la force de remplir ce devoir et de résister à la douleur qui pourrait vous rendre injuste, aimez vos enfants et ayez souci de leur bien.

451.5

Dans ses enfants, une femme possède tout : la joie, la couronne royale pour les heures heureuses où elle est réellement la reine de la maison et de son conjoint, et le baume dans les heures douloureuses où une trahison ou d’autres expériences pénibles de la vie conjugale lui flagellent le front et surtout le cœur avec les épines de sa triste royauté d’épouse martyre.

Etes-vous si avilies que vous désiriez divorcer pour retourner dans votre famille d’origine, ou trouver une compensation dans un prétendu ami qui désire jouir d’une femme et feint d’avoir pitié du cœur de celle qui a été trahie ? Non, femmes, non ! Ces enfants, ces enfants innocents, déjà troublés, attristés trop tôt par l’ambiance du foyer domestique qui a perdu sa sérénité, sa justice, ils ont leurs droits sur leur mère, sur leur père, sur le réconfort d’une maison où, si un amour a sombré, l’autre veille soigneusement sur eux. Leurs yeux innocents vous regardent, vous examinent et comprennent plus que vous ne le croyez, et ils forment leurs esprits d’après ce qu’ils voient et comprennent. Ne soyez jamais une cause de scandale pour vos enfants innocents, mais réfugiez-vous en eux comme en un rempart de pur diamant contre les faiblesses de la chair et les pièges des serpents.

Et que la femme soit une mère, une mère juste qui soit sœur en même temps que mère, amie en même temps que sœur, de ses fils et de ses filles, et un exemple, surtout, et en tout. Il lui faut veiller sur ses enfants, les corriger affectueusement, les soutenir, les faire réfléchir, et tout cela sans préférences, car les enfants sont tous nés d’une même semence et d’un même sein. Et s’il est naturel que les bons enfants soient aimés pour la joie qu’ils procurent, c’est aussi un devoir d’aimer — et s’il le faut d’un amour douloureux — les enfants difficiles, en se rappelant que l’homme ne doit pas être plus sévère que Dieu, qui aime non seulement les bons, mais aussi les mauvais. Il les aime pour essayer de les rendre meilleurs, de leur donner les moyens et le temps nécessaires, et les supporte jusqu’à leur mort, en se réservant d’être un juste Juge quand l’homme ne peut plus réparer.

451.6

Permettez-moi ici d’ajouter une remarque hors sujet, mais qu’il est utile que vous gardiez à l’esprit. Bien souvent, trop souvent, on entend dire que les mauvais ont plus de joie que les bons et que cela n’est pas juste. Je commence par vous dire : “ Ne jugez pas selon les apparences ce que vous ne connaissez pas. ” Les apparences sont souvent trompeuses et, sur la terre, le jugement de Dieu est caché. De l’autre côté, vous connaîtrez et vous verrez que le bien-être passager du mauvais lui a été accordé comme un moyen pour l’attirer au bien, et comme un paiement de ce peu de bien que même le plus mauvais peut faire. Mais quand vous verrez les choses dans la juste lumière de l’autre vie, vous saurez que le temps de la joie du pécheur est plus court que la vie d’un brin d’herbe né au printemps sur le bord d’un torrent que l’été dessèche. En revanche, un seul instant de gloire au Ciel est, pour la joie qu’il communique à l’âme qui en jouit, plus vaste que la plus triomphale vie d’homme qui ait jamais existé. N’enviez donc pas la prospérité du méchant, mais cherchez par votre bonne volonté à arriver à la possession du trésor éternel du juste.

451.7

Je reviens à ce que doivent être les membres d’une famille et les habitants d’une maison pour que ma bénédiction y reste féconde. Je vous demande, mes enfants, d’être soumis à vos parents, respectueux, obéissants pour pouvoir l’être aussi avec le Seigneur votre Dieu. Car, si vous n’apprenez pas à obéir aux petits commandements de votre père et de votre mère — que vous voyez —, comment pourrez-vous obéir aux commandements de Dieu, qui sont dits en son nom, mais que vous ne voyez ni n’entendez ? Et si vous n’apprenez pas à croire que celui qui vous aime, comme votre père et votre mère vous aiment, ne peut que commander des choses bonnes, comment pouvez-vous croire bon ce qui vous est transmis comme un ordre de Dieu ? Dieu aime, il est Père, savez-vous ? Mais justement parce qu’il vous aime et désire vous avoir avec lui, mes chers enfants, il veut que vous soyez bons. Or la première école où apprendre à le devenir, c’est la famille. C’est là que vous apprenez à aimer et à obéir, et c’est de là que part pour vous le chemin qui conduit au Ciel.

Soyez donc bons, respectueux, dociles. Aimez votre père, même s’il vous corrige, car il le fait pour votre bien, et votre mère si elle vous éloigne d’actions qu’elle sait par expérience ne pas être bonnes pour vous. Honorez-les, en évitant de les faire rougir par vos mauvaises actions. L’orgueil n’est pas bon, mais il existe un saint orgueil, celui de dire : “ Je n’ai pas fait de peine à mon père et à ma mère. ” Cela, qui vous fait profiter de ce qu’ils soient près de vous de leur vivant, sera pour vous source de paix sur la blessure de leur mort. En revanche, les larmes qu’un enfant mauvais fait verser à ses parents creusent son cœur comme du plomb fondu, et malgré tout son effort pour endormir la blessure, elle le fait souffrir tant et plus quand la mort de l’un des parents empêche l’enfant de réparer… Ah ! mes enfants, soyez toujours bons, si vous voulez que Dieu vous aime.

451.8

Enfin, sainte est la maison où, grâce à la justice des maîtres, les serviteurs et les employés se rendent justes. Que les maîtres se souviennent qu’un mauvais comportement aigrit le serviteur et lui fait du mal, et que le serviteur n’oublie pas que son mauvais comportement dégoûte le maître. Que chacun se tienne à sa place, mais lié par l’amour du prochain, pour combler la séparation qui existe entre serviteurs et maîtres.

Alors la maison bénie par moi le restera, et Dieu y résidera. De la même façon, la bénédiction de Dieu — donc sa protection — demeurera sur les barques et les jardins, les outils de travail et les engins de pêche, quand, saintement adonnés au travail les jours permis et saintement voués au culte de Dieu pendant le sabbat, vous mènerez votre vie de pêcheur ou de maraîcher, sans frauder sur le prix ou le poids. Vous ne maudirez pas le travail et n’en ferez pas le roi de votre vie au point de le faire passer avant Dieu, car si le travail vous procure le gain, Dieu vous donne le Ciel.

451.9

Et maintenant, allons donc bénir les maisons, les barques et les rames, les jardins et les pioches, puis nous irons parler près du refuge de Jean avant qu’il aille trouver le prêtre. Car je ne reviendrai plus ici, et il est juste qu’il m’entende au moins une fois. Prenez le pain, le poisson et les fruits ; nous les porterons là-bas dans le bois, et nous mangerons en présence du lépreux guéri en lui donnant les meilleures portions pour que sa chair aussi soit en fête et qu’il se sente déjà comme un frère parmi ceux qui croient au Seigneur. »

Et Jésus se met en route, suivi des habitants de la bourgade et d’autres villes voisines où, peut-être, pendant la nuit, certains sont allés apporter la nouvelle que le Sauveur est sur cette rive.

451.1

It is a cool morning when the people wait for Jesus to come out of a house in the lake village to begin His preaching.

I think that the inhabitants slept very little that night, deeply moved as they were by the miracles which had been worked, by the joy of having the Master with them, by their desire not to waste one moment of His presence. They were late in going to sleep, because of the long talking in houses, recapitulating the events, examining whether their spirits were endowed with faith, hope and charity, firm against every painful event, praised by the Master and proclaimed sure means to obtain grace from God in this and in the next life. And they woke up early fearing that the Master might come out and go away early in the morning and they might not be present when He departed. Thus houses opened early to let their inhabitants go out into the streets, where, seeing that they were so many, practically all, and all prompted by the same thoughts, they said to one another: «It is really the first time that one only thought has urged our hearts and united them» and with fresh, kind, brotherly friendship, by mutual consent, they all set out towards the house where Jesus has been given hospitality and they crowded around it, noiselessly, waiting patiently and untiringly, quite decided to follow the Master, as soon as He comes out.

And many market-gardeners have picked in their gardens the fruits still covered with dew and are protecting them from the rising sun, from dust and flies, by covering them with fresh vine-leaves or large fig-leaves, through the indentations of which peep red apples, which seem to have been painted by a miniaturist, and grapes like amber or onyx, or soft round figs of all kinds, some firmly closed within their skin delicately withered on the sweet pulp, some turgid and smooth as if they were covered with well-ironed silk and decorated with diamond drops at their lower ends, some open in a smile of their blond, rosy, deep red fibres, according to qualities. And some fishermen have brought some fish in small baskets, fish which they certainly caught during the night, sacrificing their sleep, because some are still alive and are gasping in their last painful aspirations and spasms of agony, while their panting and faint wriggling increase the silvery or delicately blue hues of their stomachs and backs, lying on a bed of grey-green leaves of willow-trees or poplars.

451.2

The lake, in the meantime, has changed from the delicate milky hue which light bestows on waters at daybreak – a hue so pure, I would say so angelical, almost abstract, so calmly the water rests on the shingly shore, just murmuring delicately among the pebbles – to the resplendent, more human, I would say carnal hue of dawn, which tinges the water with red as the rosy clouds are reflected in the lake. And the lake becomes sky-blue in the pure light of dawn and begins to live again, to pulsate, with its wavelets which stir and run joyfully breaking into foam on the shore, then run back to dance with other wavelets, adorning the entire sheet of the lake with a light snow-white lace, thrown on the silky blue water, rippled by the morning breeze. Then the first ray of sunlight strikes the water over there, towards Tarichea, where it was so green-blue because of the woods which it reflected, and it assumes a golden hue and shines like a broken mirror struck by the sun and the mirror expands incessantly, tinging with gold and topazes waters still blue, cancelling the rosy hues of the clouds reflected in the water, enveloping the keels of the last boats which are returning to port after fishing, as well as the keels of the first boats going out, while the sails, in the triumphal light of the risen sun, are as white as the wings of an angel against the blue of the sky and the green of the hills. Magnificent lake of Galilee which with its fruitful shores reminds me of our Lake Garda, and with its mystical peace Lake Trasimeno, gem of Palestine, worthy surroundings for most of the public life of Jesus!

451.3

Jesus appears at the door of the hospitable house and He smiles, raising His arms to bless the patient citizens awaiting Him.

«Peace be with you all.

Were you waiting for Me? Were you afraid that I might run away without saying goodbye to you? I always keep My promises. I am with you today to evangelize you and I will remain with you as I promised, to bless your houses, your gardens and boats, so that each family may be sanctified, and your work may be sanctified as well. But, remember, My blessing is to be assisted by your goodwill in order to be fruitful. And you know which is the goodwill that must enliven a family so that the house sheltering it may be holy. The husband is to be the head, but not the despot, of the wife, of the children and of the servants, and at the same time he is to be the king, the true king in the biblical sense of word.

Do you remember chapter eight of the first Book of the King[1]. The elders of Israel gathered together and went to Ramah, where Samuel lived and they said to him: “Look, you are old and your children do not follow your ways. So give us a king to Judge us, like the other nations”. King, therefore, means Judge, and he should be a just judge in order not to make his subjects unhappy here on the earth with wars, abuse of power, unfair heavy taxes, or in eternal life with a kingdom permissive of lasciviousness and vice. Woe to those kings who fail in their ministry, who turn a deaf ear to the voices of their subjects, who turn a blind eye to the evils of the nation who become responsible for the sufferings of the people through alliances formed against justice for the only purpose of strengthening their power with the help of allies! But woe also to those fathers who fail in their duties, who are blind and deaf to the needs and faults of the members of their families, who are the cause of scandal or grief for it, who stoop to arrange worthless marriages by compromise, in order to enter into an alliance with rich powerful families, without considering that matrimony is intended, besides procreation, for the elevation and, comfort of man and woman; it is a duty, a ministry, not a bargain, it is not sorrow, it is not debasement of either husband or wife. It is love, not hatred. The head of the family, therefore, must be just without excessive hardness or pretensions and without excessive compliance and weakness. But if you had to choose between the former excess and the latter, pick the latter, because God, with regards to it, may say to you: “Why were you so good?” and will not condemn you, because excess in kindness is already a punishment for man through the overbearing action which other people take the liberty of performing against good persons; whereas He would always reproach you for your hardness, which is lack of love for your closest neighbour.

451.4

And the wife at home must be just with her husband, her children and servants. She must obey, respect, console and help her husband. She is to be obedient, providing her obedience does not imply consent to sin. The wife must be submissive but not degraded. Beware, O wives, that the first to judge you, after God, for certain guilty condescensions, are your very husbands, who persuade you to comply. They are not always desires of love, but they are also tests for your virtue. Even if he does not think about it at the moment, the day may come when the husband may say to himself: “My wife is very sensual” and thence he may begin to be suspicious of her fidelity. Be chaste in your conjugality. Behave in such a way that your chastity may impose on your husbands that reservedness which one has for pure things, and they may consider you as their equals, not as slaves or concubines kept only for “pleasure” and rejected when they are no longer liked. The virtuous wife, I would say the wife who also after conjugality retains that virginal “something” in attitude, in words, in her transports of love, can lead her husband to an elevation from sensuality to sentiment, whereby the husband divests himself of lewdness and becomes really “one thing” with his wife, whom he treats with the same respect with which a man treats a part of himself, which is just, because the wife is “bone from his bones and flesh from his flesh” and no man ill-treats his bones or his flesh, on the contrary he loves them, and therefore husband and wife, like the first married couple, look at each other without seeing their sexual nakedness, but let them love each other because of their spirits. without degrading shame.

Let the wife be patient and motherly with her husband. Let her consider him as the first of her children, because a woman is always a mother and man is always in need of a patient, prudent, affectionate, comforting mother. Blessed is the woman who knows how to be the companion and at the same time the mother of her husband to support him, and his daughter to be guided by him. A wife must be industrious. Work, while it does away with day-dreams, is good for honesty and to one’s purse as well. She should not torture her husband with foolish jealousy, which serve no purpose. Is the husband honest? A stupid jealousy, by driving him out of the house, exposes him to the danger of falling into the snares of a prostitute. Is he not honest and faithful? The fury of a jealous wife will not correct him, but her serious attitude, free from grudge and rudeness, her dignified and loving, stlll loving behaviour will make him ponder and return to reason. Learn how to win back your husbands, when a passion separates them from you, through your virtue, just as you conquered them in your youth through your beauty. And, to gain strength for such duty, and resist the grief which might make you unfair, love your chlldren and consider their welfare.

451.5

A woman has everything in her children: joy, a royal crown for the cheerful hours when she is really the queen of the house and of her husband, and a balm in sorrowful hours, when betrayal or other grievous experiences of married life scourge her forehead and above all pierce her heart with the thorns of her sad regality of martyr spouse. Are you so depressed as to wish to go back to your family, divorcing, or to find compensation in a false friend who raves for the female but feigns to feel pity for the heart of the betrayed wife? No, women, no! Your children, your innocent children, who are already upset and prematurely sad because of the domestic milieu, which is no longer serene or just, are entitled to their mother, to their father, to the comfort of a house, where, if one love has perished, the other remains vigilant to watch over them. Their innocent eyes look at you, they study you and they understand more than you think, and they mould thelr spirits according to what they see and understand. Never scandalize your innocent children, but take shelter in them, as in a bulwark of adamantine lilies, against the weakness of the flesh and the snares of snakes. And let the woman be a mother. The just mother who is the sister as well as the mother, who is the friend as well as the sister of her sons and daughters. And who, above all and in everything, is an example. She must watch over her sons and daughters, correcting them gently, supporting them, making them ponder, and all that without preferences; because the children were all born of the same seed and of the same womb and if it is natural that good children are well-liked, because of the joy they give, it is also fair that children who are not good should be loved as well, although with sorrowful love, bearing in mind that man must not be more severe than God, Who loves not only good people, but also those who are not good, and He loves them to try and make them good, to give them means and time to become so, and He is patient until the death of man, reserving to Himself the right to become just Judge when man can no longer make amends.

451.6

And let Me tell you now something which does not concern this subject, but is useful for you to bear in mind. Very often, too often we hear people say that wicked persons are better off than good persons and that that is not fair. First of all I say to you: “Do not Judge by appearances and by what you do not know”. Appearances are often misleading and the judgement of God is not known on the Earth. You will become aware of it in the next life and you will see that the fleeting welfare of the wicked was granted as a means to attract them to Good and as a reward for the little good which even the most wicked man may do. But when you see things in the right light of future life, you will realize that the joyful time of the sinner was shorter than the life of a blade of grass, which began to grow in spring in the gravel-bed of a torrent which dries up in summer, whereas one moment of glory in Heaven is greater than the most triumphant life any man ever lived because of the joy which it confers on spirits who delight in it. Therefore, do not envy the prosperity of the wicked, but strive, through goodwill, to possess the eternal treasure of the just.

451.7

And reverting to how the members of a family and the inhabitants of a house should be, so that My blessing may remain fruitful in it, I tell you, children, to be submissive to your parents, to be respectful and obedient, so that you may be so also with the Lord your God. Because if you do not learn to obey the simple orders of your fathers and mothers, whom you see, how will you be able to obey the commands of God, which are given to you in His name, but you neither see nor hear Him? And if you do not learn to believe that he who loves, as a father and a mother love, can but order good things, how can you believe that the things which are related to you as commands of God, are good? God loves, you know? and is a Father. And precisely because He loves you and wants you to be with Him, dear children, He wants you to be good. And the first school where you learn to become so, is your family. You learn there to love and to obey and there begins for you the way that leads to Heaven. So be good, respectful, docile. Love your fathers also when they correct you, because they do so for your own good, and love your mothers if they restrain you from doing actions which by their experience they know are not good. Honour your parents and do not make them blush because of your wicked deeds. Pride is not a good thing, but there is a holy pride, the pride of saying: “I did not grieve my father or my mother”. Such behaviour, which makes you enjoy their company while they are alive, is peace on the wound of their death, whereas the tears, which a son causes his parents to shed, scorch the heart of the wicked son like melted lead, and notwithstanding every effort to soothe the injury, it is painful, and all the more so when the parent’s death prevents the son from making amends… Oh! children, be good, always, if you want God to love you.

451.8

Lastly, holy is that house in which, through the justice of the masters, the servants also become just. Masters should remember that bad behaviour exacerbates and spoils servants, and the servants should bear in mind that their bad behaviour disgusts masters. Let each stay in his own place, but with a tie of love for the neighbour to fill the division existing between servants and masters.

Then the house blessed by Me will keep its blessing and the Lord will dwell in it. And likewise, My blessing and thus My protection will remain on boats, kitchen gardens, working and fishing implements, when you lead your lives as fishermen or market-gardeners working holily on days permitted and holily devoted to worshipping God on holy Sabbaths, and you do not cheat when selling or weighing, and you do not curse your work, neither do you make it the sovereign of your lives by preferring it to God. Because if work gives you a profit, God gives you Heaven.

451.9

And now let us go and bless houses and boats and oars and kitchen gardens and hoes, then we will go and speak near the place where John is, before he goes to the priest. Because I will not come back here again, and it is fair that he should hear Me at least once. Take some bread, fish and fruit; we will take them into the wood and we will eat in the presence of the cured leper giving him the best bits, so that also his body may rejoice and he may feel that he is already a brother among the believers in the Lord.»

And Jesus sets out followed by the people of the village and by other people who have come from nearby towns, where, during the night some inhabitants of this village perhaps went with the news that the Saviour is on this shore.


Notes

  1. chapitre 8 du premier livre des Rois, citation qui, dans la Néo-Vulgate, correspond à 1 S 8, 4-5.

Notes

  1. chapter eight of the first Book of the King, a quotation that in the neo-vulgate corresponds to: 1 Samuel 8,4-5.