Los Escritos de Maria Valtorta

52. Les noces de Cana.

52. Las bodas de Caná. El Hijo, no sujeto ya

52.1

Je vois une maison, une maison orientale typique : un cube blanc plus large que haut, avec de rares ouvertures, surmonté, en guise de toit, d’une terrasse entourée d’un muret d’un mètre environ. Une tonnelle de vigne qui grimpe jusque là et étend ses rameaux, ombrage, sur plus de la moitié, cette terrasse ensoleillée.

Un escalier extérieur monte le long de la façade au niveau d’une porte qui s’ouvre à mi-hauteur de la façade. Au-dessous, au niveau du sol, s’ouvrent des portes basses et rares, pas plus de deux de chaque côté, qui donnent accès à des pièces basses et sombres. La maison s’élève au milieu d’une espèce de cour – ou plutôt une étendue d’herbe –, au centre de laquelle se trouve un puits. Il y a des figuiers et des pommiers. La maison donne sur la route, mais en est un peu en retrait et un sentier traverse l’herbe jusqu’à la route qui semble être une voie importante.

On dirait que la maison est à la périphérie de Cana : c’est une maison de paysans propriétaires qui vivent au milieu de leur petit domaine. La campagne s’étend au-delà de la maison et forme au loin une tranquille verdure. Il fait un beau soleil et l’azur du ciel est très pur. Au début, je ne vois rien d’autre. Il y a seulement la maison.

52.2

Puis je vois deux femmes, portant de longs vêtements et un manteau qui sert aussi de voile, s’avancer sur la route puis prendre le sentier. L’une est plus âgée, cinquante ans environ, en habits foncés de couleur fauve marron, comme de laine naturelle. L’autre porte des vêtements plus clairs, avec un habit d’un jaune pâle et un manteau bleu. Elle semble avoir à peu près trente-cinq ans. Très belle, svelte, elle a une contenance pleine de dignité bien que toute gentillesse et humilité. Quand elle est plus proche, je remarque la couleur pâle de son visage, ses yeux bleus et les cheveux blonds qui sortent du voile sur son front. Je reconnais Marie la très sainte. Qui est l’autre, brune et plus âgée, je ne sais. Elles discutent et la Vierge sourit. Quand elles arrivent tout près de la maison, un homme sûrement chargé de guetter les arrivants va prévenir, et des hommes et des femmes, tous en habits de fête, viennent à leur rencontre. Tout le monde leur fait fête, et surtout à Marie la très sainte.

L’heure semble matinale, je dirais vers les neuf heures, peut-être même plus tôt, car la campagne a encore cet aspect de fraîcheur des premières heures du jour : il reste de la rosée qui rend l’herbe plus verte et la poussière n’obscurcit pas encore l’air. La saison me paraît printanière car l’herbe des prés n’est pas brûlée par le soleil d’été et, dans les champs, les blés sont en herbe, sans épis, tout verts. Les feuilles du figuier et du pommier sont vertes et encore tendres, et la vigne de même. Mais je ne vois pas de fleurs sur le pommier et pas davantage de fruits, ni sur le figuier ni sur la vigne. C’est que le pommier a déjà fleuri depuis peu, mais on n’en voit pas encore les petits fruits.

52.3

Marie, très fêtée et accompagnée par un homme âgé qui doit être le maître de maison, gravit l’escalier extérieur et pénètre dans une grande salle qui paraît occuper tout l’étage, ou du moins une grande partie.

Je crois comprendre que les pièces du rez-de-chaussée sont les vraies pièces d’habitation, les garde-manger, les débarras et les celliers et que l’étage est réservé à des usages spéciaux comme des fêtes exceptionnelles ou à des travaux qui demandent beaucoup de place ou encore à l’entreposage de produits agricoles. Pour les fêtes on la débarrasse et on l’orne, comme aujourd’hui, de branches vertes, de nattes, de tables garnies.

Au centre, il y en a une très riche, avec déjà des amphores et des plats garnis de fruits posés dessus. Le long du mur, à ma droite, se trouve une autre table garnie mais moins richement. A ma gauche, une sorte de longue crédence porte des plats de fro­mages et d’autres aliments qui doivent être des galettes couvertes de miel et de friandises. Par terre, toujours près de ce mur, d’autres amphores et trois[1] grands vases en cuivre, plus ou moins en forme de brocs. Pour ma part, je les appellerais des jarres.

Marie écoute avec bienveillance ce que tous lui disent puis, gentiment, elle enlève son manteau et aide à terminer les préparatifs pour la table. Je la vois aller et venir, arranger les lits de table, redresser les guirlandes de fleurs, donner meilleur aspect aux coupes de fruits, veiller à ce que les lampes soient garnies d’huile. Elle sourit, et parle très peu et à voix très basse. En revanche, elle écoute beaucoup, et avec quelle patience !

Un grand bruit d’instruments de musique (peu harmonieux, en vérité) se fait entendre sur la route. Tout le monde, à l’exception de Marie, court dehors. Je vois entrer l’épouse toute parée et heureuse, entourée de parents et d’amis, à côté de l’époux qui, le premier, s’est précipité à sa rencontre.

52.4

Il se produit alors un changement dans la vision. Au lieu de la maison, je vois un village. Je ne sais si c’est Cana ou une autre bourgade voisine. Je vois aussi Jésus avec Jean et un autre qui pourrait être Jude, mais, pour ce dernier, je pourrais me tromper. Pour Jean, je ne me trompe pas. Jésus est vêtu de blanc et porte un manteau bleu foncé. En entendant le bruit de la musique, le compagnon de Jésus demande un renseignement à un homme du peuple et en fait part à Jésus.

« Allons faire plaisir à ma Mère » dit Jésus en souriant.

Il se met en route à travers champs avec ses deux compagnons, dans la direction de la maison. J’ai oublié de dire mon impression que Marie est, soit une parente, soit une grande amie des parents de l’époux, cela se voit à sa familiarité.

Quand Jésus arrive, le veilleur habituel prévient les autres. Le maître de maison, accompagné de son fils, l’époux, et de Marie, descend à la rencontre de Jésus et le salue respectueusement. Il salue aussi les deux autres et l’époux en fait de même.

Mais ce qui me plaît, c’est le salut rempli d’amour et de respect de Marie à son Fils, et réciproquement. Pas d’épanchements, mais un tel regard accompagne les mots de salutation : “ La paix soit avec toi ”, et un tel sourire qui vaut cent baisers et cent embrassements ! Le baiser tremble sur les lèvres de Marie, mais elle ne le donne pas. Elle pose seulement sa petite main blanche sur l’épaule de Jésus et effleure une boucle de sa longue chevelure. C’est la caresse d’une mère aimante mais pudique.

52.5

Jésus monte à côté de sa Mère, suivi des deux disciples et du maître de maison, et il entre dans la salle du banquet où les femmes s’activent à ajouter sièges et couverts pour les trois hôtes qu’on n’attendait pas, me semble-t-il. Je dirais que la venue de Jésus était incertaine et celle de ses deux compagnons absolument imprévue.

J’entends distinctement la voix pleine, virile, très douce du Maître dire en entrant dans la salle :

« Que la paix soit dans cette maison, et la bénédiction de Dieu sur vous tous ! »

Cette salutation pleine de majesté s’adresse à toutes les personnes présentes.

Jésus domine tout le monde par sa taille et son aspect. Il est un hôte, inattendu qui plus est, mais il donne l’impression d’être le roi de la fête, plus que l’époux, plus que le maître de maison. Tout en restant humble et avenant, c’est lui qui en impose.

Jésus prend place à la table centrale, avec l’époux, l’épouse, les parents des époux et les amis plus influents. Par respect pour le Maître, on donne des sièges aux deux disciples à la même table.

Jésus tourne le dos au mur où se trouvent les jarres et les crédences. Il ne les voit donc pas, pas plus que l’affairement du majordome autour des plats de rôti qu’on amène par une petite porte près des crédences.

J’observe une chose : hormis les mères des époux et Marie, au­cune femme ne siège à cette table. Toutes les femmes se trouvent à la table le long du mur – elles font d’ailleurs beaucoup de bruit. On les sert après les époux et les hôtes de marque. Jésus se trouve à côté du maître de maison et a en vis-à-vis Marie, qui est à côté de l’épouse.

Le repas commence, et je vous assure que l’appétit ne manque pas et encore moins la soif. Deux convives mangent et boivent peu, ce sont Jésus et sa Mère, qui parle aussi très peu. Jésus parle un peu plus. Mais tout en parlant peu, il n’est, dans sa conversation, ni froid ni distant. C’est un homme courtois, mais pas bavard. Quand on l’interroge, il répond, s’intéresse à ce qu’on lui dit et donne son avis, mais ensuite il se recueille comme quelqu’un d’habitué à la méditation. Il sourit, mais ne rit jamais. S’il entend quelque plaisanterie trop osée, il fait celui qui n’entend pas. Marie se nourrit de la contemplation de son Jésus, de même que Jean, qui est au bout de la table et reste pendu aux lèvres de son Maître.

52.6

Marie s’aperçoit que les serviteurs parlent à voix basse avec le majordome et que celui-ci est gêné. Elle comprend qu’il y a quelque chose de désagréable.

« Mon Fils, dit-elle doucement en attirant l’attention de Jésus par ces mots, mon Fils, ils n’ont plus de vin.

– Femme, qu’y a-t-il, désormais, entre toi et moi ? »

Tout en disant ces mots, Jésus sourit encore plus doucement et Marie aussi, comme deux personnes qui connaissent une vérité qui est leur joyeux secret ignoré de tous.

52.7

Jésus m’explique le sens de cette phrase.

« Ce “ désormais ”, que beaucoup de traducteurs passent sous[2] silence, est la clé de la phrase et lui donne son vrai sens.

Je fus un fils soumis à sa mère, jusqu’au moment où la volonté de mon Père m’a indiqué que l’heure était venue d’être le Maître. A partir du moment où ma mission a commencé, je ne fus plus le fils soumis à sa mère, mais le Serviteur de Dieu. Les liens moraux qui m’unissaient à celle qui m’avait engendré étaient rompus. Ils s’étaient transformés en liens plus élevés. Ils s’étaient tous réfugiés au niveau spirituel. Mon âme appelait toujours “ Maman ” Marie, ma Sainte. L’amour n’a pas connu d’arrêt, ne s’est pas attiédi ; bien au contraire, il n’a jamais été aussi parfait que lorsque, séparé d’elle pour une seconde naissance, elle m’a donné au monde, pour le monde, comme Messie, comme Evangélisateur. Sa troisième et sublime maternité mystique, ce fut quand, dans le déchirement du Golgotha, elle m’enfanta à la croix, en faisant de moi le Rédempteur du monde.

“ Qu’y a-t-il désormais entre moi et toi ? ” J’étais d’abord à toi, rien qu’à toi. Tu m’ordonnais, je t’obéissais. Je t’étais “ soumis ”. Maintenant, j’appartiens à ma mission.

Ne l’ai-je donc pas dit[3] ? “ Quiconque a mis la main à la charrue et regarde en arrière, pour prendre congé des siens, est impropre au Royaume de Dieu. ” J’avais mis la main à la charrue pour ouvrir par le soc, non pas la terre mais les cœurs, pour y semer la parole de Dieu. Je n’ai enlevé cette main que lorsqu’on m’a arraché de là pour la clouer sur la croix et ouvrir par la torture de ce clou le cœur de mon Père en faisant sortir de la plaie le pardon pour l’humanité.

Ce “ désormais ”, oublié par la plupart, voulait dire ceci : “ Mère, tu as été tout pour moi tant que j’étais Jésus, fils de Marie de Nazareth, et tu m’es tout spirituellement ; mais, depuis que je suis le Messie attendu, j’appartiens à mon Père. Attends encore un peu et, ma mission terminée, je serai de nouveau tout à toi. Tu me recevras encore dans tes bras comme quand j’étais petit et personne ne te le disputera plus, ce Fils qui est le tien et que l’on regardera comme la honte de l’humanité, dont on te jettera la dépouille pour te couvrir toi aussi de l’opprobre d’être la mère d’un criminel. Ensuite, tu m’auras de nouveau, triomphant et puis, tu m’auras pour toujours, triomphante toi aussi, au ciel. Mais, maintenant, j’appartiens à tous ces hommes et j’appartiens au Père qui m’a envoyé vers eux. ”

Voilà ce que veut dire ce petit “ désormais ”, si chargé de signification. »

52.8

Marie ordonne aux serviteurs :

« Faites ce qu’il vous dira. »

Marie a lu dans les yeux souriants de son Fils l’assentiment, voilé d’un grand enseignement pour tous les “ appelés ”. Jésus ordonne alors aux serviteurs :

« Remplissez d’eau les cruches. »

Je vois les serviteurs emplir les jarres de l’eau apportée du puits. (J’entends le grincement de la poulie qui fait monter et descendre le seau qui déborde). Je vois le majordome se verser un peu de ce liquide avec un regard de stupeur, le goûter avec une mimique d’un plus grand étonnement, le déguster, et s’adresser au maître de maison et à l’époux, son voisin.

Marie regarde encore son Fils et sourit ; puis, recevant un sourire de lui, elle incline la tête en rougissant légèrement. Elle est heureuse.

Un murmure traverse la salle. Les têtes se tournent vers Jésus et Marie. Certains se lèvent pour mieux voir, d’autres vont voir les jarres. Après un temps de silence, un chœur de louanges s’adresse à Jésus.

Mais lui se lève et dit une seule parole : « Remerciez Marie », puis il quitte le repas. Les disciples le suivent. Sur le seuil, il répète :

« Que la paix soit sur cette maison et la bénédiction de Dieu sur vous » et il ajoute : « Mère, je te salue. »

La vision s’arrête là.

52.9

Jésus m’a donné cette instruction :

« Quand j’ai dit aux disciples : “ Allons faire plaisir à ma Mère ”, j’avais donné à cette phrase un sens plus élevé qu’il ne le semblait. Je ne pensais pas à son plaisir de me voir, mais à celui d’être l’initiatrice de mon activité miraculeuse et la pre­mière bienfaitrice de l’humanité. Gardez-en toujours le souvenir. Mon premier miracle est arrivé grâce à Marie. Le premier. Cela symbolise que Marie est la clé du miracle. Je ne refuse rien à ma Mère et, grâce à sa prière, j’anticipe même le temps de la grâce. Je connais ma Mère, la seconde en bonté après Dieu. Je sais que vous faire grâce, c’est la rendre heureuse puisqu’elle est la “ Tout Amour ”. Voilà pourquoi j’ai dit, moi qui savais : “ Allons lui faire plaisir. ”

En outre, j’ai voulu rendre manifeste au monde sa puissance en même temps que la mienne. Destinée à être unie à moi dans la chair – car nous fûmes une seule chair : moi en elle, et elle autour de moi, comme des pétales de lys autour d’un pistil odorant et plein de vie –, et unie à moi dans la douleur – car nous fûmes sur la croix, moi avec ma chair, elle spirituellement, de même que le lys exhale son parfum avec sa corolle et l’essence qu’on en tire –, il était juste qu’elle me soit unie dans la puissance qui se manifeste au monde.

Je vous dis à vous ce que je disais aux invités : “ Remerciez Marie. C’est par elle que vous avez eu le Maître du miracle et que vous avez toutes mes grâces, spécialement celles du pardon. ”

Repose en paix. Nous sommes avec toi. »

52.1

Veo una casa. Una característica casa oriental: un cubo blanco más ancho que alto, con raras aberturas, terminada en una azotea que está rodeada por un pequeño muro de aproximadamente un metro de alto y sombreada por una pérgola de vid que trepa hasta allí y extiende sus ramas sobre más de la mitad de esta soleada terraza que hace de techo. Una escalera exterior sube a lo largo de la fachada hasta una puerta, que se abre a mitad de altura. En el nivel de la calle hay unas puertas bajas y distanciadas, no más de dos por cada lado, que dan a habitaciones también bajas y oscuras. La casa se alza en medio de una especie de era (más espacio amplio herboso que era) que tiene en el centro un pozo. Hay higueras y manzanos. La casa mira hacia el camino, pero no está situada en él; está un poco hacia dentro, y un sendero, entre la hierba, la une a aquél, que parece camino de primer orden.

Se diría que la casa está en la periferia de Caná: casa de propietarios campesinos que viven en medio de su finca. El campo se extiende tras la casa con sus lejanías verdes y apacibles. Hay un bonito sol y un azul tersísimo de cielo. En principio no veo nada más. La casa está sola.

52.2

Después veo a dos mujeres, con largos vestidos y un manto que hace también de velo. Vienen por el camino y luego por el sendero. Una es más anciana: cincuenta años aproximadamente, y viste de oscuro: un color pardo-marrón como de lana natural. La otra está vestida de un color más claro: un vestido amarillo pálido y manto azul, y aparenta unos treinta y cinco años. Es muy hermosa, esbelta, y tiene un porte lleno de dignidad, a pesar de ser toda gentileza y humildad. Cuando está más cerca, noto el color pálido del rostro, los ojos azules y los cabellos rubios que pueden verse sobre la frente bajo el velo. Reconozco a María Santísima. Quién pueda ser la otra, que es morena y más anciana, no lo sé. Hablan entre ellas. La Virgen sonríe. Cerca ya de la casa, alguien, encargado de ver quiénes iban llegando, lo comunica, y salen a su encuentro hombres y mujeres — todos vestidos de fiesta — que las acogen con gran alegría, especialmente a María Santísima.

La hora parece matutina, yo diría que hacia las nueve — quizás antes —, porque el campo tiene todavía ese aspecto fresco de las primeras horas del día por el rocío que hace aparecer más verde a la hierba y por el aire aún exento de polvo. La estación me parece primaveral pues la hierba de los prados no está quemada por el verano y el trigo de los campos está aún tierno y sin espiga, todo verde. Las hojas de la higuera y del manzano también están verdes, y todavía tiernas, y también las de la parra. Pero no veo flores en el manzano; y no veo fruta, ni en el manzano, ni en la higuera, ni en la vid. Señal de que el manzano ha florecido ya, pero hace poco tiempo, y los pequeños frutos todavía no se ven.

52.3

María, agasajada por un anciano que la acompaña — parece el dueño de la casa —, sube la escalera exterior y entra en una amplia sala que parece ocupar toda o buena parte de la planta alta.

Creo comprender que los recintos de la planta baja son las habitaciones propiamente dichas, las despensas, los trasteros y las bodegas; mientras que ésta sería el recinto reservado para usos especiales, como fiestas de carácter excepcional, o para trabajos que requieran mucho espacio, o también para colocar holgadamente productos agrícolas. Si de fiestas se trata, lo vacían completamente y lo adornan, como hoy, con ramas verdes, esterillas y mesas ricamente surtidas de viandas. En el centro, suntuosamente provista de manjares, hay una de estas mesas; encima, ya preparado, ánforas y platos colmados de fruta. A lo largo de la pared de la derecha, respecto a mí que miro, otra mesa, aderezada, aunque menos ricamente. A lo largo de la pared izquierda, una especie de largo aparador y encima de él platos con quesos y otros manjares (me parecen tortas cubiertas de miel, y dulces). En el suelo, junto a esta misma pared, otras ánforas y tres grandes recipientes con forma de jarra de cobre (más o menos; son una especie de tinajas).

María escucha benignamente a todos; después, se quita el manto y ayuda, bondadosa, a terminar los preparativos del banquete. La veo ir y venir, poniendo en orden los divanes, derechas las guirnaldas de flores, mejorando el aspecto de los fruteros, comprobando si en las lámparas hay aceite. Sonríe y habla poquísimo y en voz muy baja, pero escucha mucho y con mucha paciencia.

Un gran rumor de instrumentos musicales viene del camino (real­mente poco armónicos). Todos, menos María, corren afuera. Veo entrar a la novia, toda emperifollada y feliz, rodeada de parientes y amigos, al lado del novio, que ha sido el primero en salir presuroso a su encuentro.

52.4

Y en este momento la visión sufre un cambio. Veo, en vez de la casa, un pueblo. No sé si es Caná u otra aldea cercana. Y veo a Jesús con Juan y otro, que me parece que es Judas Tadeo (pero podría equivocarme respecto al segundo). Por lo que respecta a Juan, no me equivoco. Jesús está vestido de blanco y tiene un manto azul marino. Al oír el sonido de los instrumentos, el compañero de Jesús pregunta algo a un hombre de condición sencilla y transmite la respuesta a Jesús.

«Vamos a darle una satisfacción a mi Madre» dice entonces Jesús sonriendo. Y se encamina por las tierras, con sus dos compañeros, hacia la casa. Me he olvidado de decir que tengo la impresión de que María es o pariente o muy amiga de los parientes del novio, porque se ve que los trata con familiaridad.

Cuando Jesús llega, la persona de antes, puesta como centinela, avisa a los demás. El dueño de la casa, junto con su hijo, el novio, y con María, baja al encuentro de Jesús y le saluda respetuosamente. Saluda también a los otros dos. El novio hace lo mismo.

Pero lo que más me gusta es el saludo lleno de amor y de respeto de María a su Hijo, y viceversa. No grandes manifestaciones externas. Pero la palabra de saludo: «La paz está contigo» va acompañada de una mirada de tal naturaleza, y una sonrisa tal, que valen por cien abrazos y cien besos. El beso tiembla en los labios de María pero no lo da. Sólo pone su mano blanca y menuda sobre el hombro de Jesús y apenas le toca un rizo de su larga cabellera: una caricia de púdica enamorada.

52.5

Jesús sube al lado de su Madre; detrás, los discípulos y los dueños de la casa. Entra en la sala del banquete, donde las mujeres se ocupan de añadir asientos y cubiertos para los tres invitados, inesperados según me parece. Yo diría que era dudosa la venida de Jesús y absolutamente imprevista la de sus compañeros.

Oigo con nitidez la voz llena, viril, dulcísima del Maestro decir al poner pie en la sala: «La paz sea en esta casa y la bendición de Dios descienda sobre todos vosotros»: saludo global y lleno de majestad para todos los presentes. Jesús domina con su aspecto y estatura a todos. Es el invitado, y además fortuito, pero parece el rey del convite; más que el novio, más que el dueño de la casa. A pesar de ser humilde y condescendiente, es Él quien se impone.

Jesús toma asiento en la mesa del centro, con el novio, la novia, los parientes de los novios y los amigos más notables. A los dos discípulos, por respeto al Maestro, se los coloca en la misma mesa.

Jesús está de espaldas a la pared en que están las tinajas y los aparadores. Por ello, no lo ve, como tampoco ve el afán del mayordomo con los platos de asado que van siendo introducidos por una puertecita que está junto a los aparadores.

Observo una cosa: menos las respectivas madres de los novios y menos María, ninguna mujer está sentada en esa mesa. Todas las mujeres están — y meten bulla como si fueran cien — en la otra mesa que está pegando a la pared, y se las sirve después de que se ha servido a los novios y a los invitados importantes. Jesús está al lado del dueño de la casa. Tiene enfrente a María, que está sentada al lado de la novia.

El banquete comienza. Le aseguro que no falta el apetito, ni tampoco la sed. Los que comen y beben poco son Jesús y su Madre, la cual, además, habla poquísimo. Jesús habla un poco más. Pero, a pesar de ser parco de palabras, no se manifiesta ni enfadado ni desdeñoso. Es un hombre afable, pero no hablador. Si le consultan algo, responde; si le hablan, se interesa, expone su parecer, pero después se recoge en sí como quien está habituado a meditar. Sonríe, nunca ríe. Y, si oye alguna broma demasiado irreflexiva, hace como si no escuchara. María se alimenta de la contemplación de su Jesús, como Juan, que está hacia el fondo de la mesa y atentísimo a los labios de su Maestro.

52.6

María se da cuenta de que los criados cuchichean con el mayordomo y de que éste está turbado, y comprende lo que de desagradable sucede. «Hijo» dice bajo, llamando la atención de Jesús con esa palabra. «Hijo, no tienen más vino».

«Mujer, ¿qué hay ya entre tú y Yo?». Jesús, al decir esta frase, sonríe aún más dulcemente, y sonríe María, como dos que saben una verdad, que es su gozoso secreto y que ignoran todos los demás.

52.7

Jesús me explica el significado de la frase.

«Ese “ya”, que muchos traductores omiten, es la clave de la frase y explica su verdadero significado.

Yo era el Hijo sujeto a la Madre hasta el momento en que la voluntad del Padre me indicó que había llegado la hora de ser el Maestro. Desde el momento en que mi misión comenzó, ya no era el Hijo sujeto a la Madre, sino el Siervo de Dios. Rotas las ligaduras morales hacia la que me había engendrado, se transformaron en otras más altas, se refugiaron todas en el espíritu, el cual llamaba siempre “Mamá” a María, mi Santa. El amor no conoció detenciones, ni enfriamiento, más bien habría que decir que jamás fue tan perfecto como cuando, separado de Ella como por una segunda filiación, Ella me dio al mundo para el mundo, como Mesías, como Evangelizador. Su tercera, sublime, mística maternidad, tuvo lugar cuando, en el suplicio del Gólgota, me dió a luz a la Cruz, haciendo de mí el Redentor del mundo.

“¿Qué hay ya entre tú y Yo?”. Antes era tuyo, únicamente tuyo. Tú me mandabas, yo te obedecía. Te estaba “sujeto”. Ahora soy de mi misión.

¿Acaso no lo he dicho?: “Quien, una vez puesta la mano en el arado, se vuelve hacia atrás a saludar a quien se queda, no es apto para el Reino de Dios”. Yo había puesto la mano en el arado para abrir con la reja no la tierra sino los corazones, y sembrar en ellos la palabra de Dios. Sólo levantaría esa mano una vez arrancada de allí para ser clavada en la Cruz y abrir con mi torturante clavo el corazón del Padre mío, haciendo salir de él el perdón para la humanidad.

Ese “ya”, olvidado por la mayoría, quería decir esto: “Has sido todo para mí, Madre, mientras fui únicamente el Jesús de María de Nazaret, y me eres todo en mi espíritu; pero, desde que soy el Mesías esperado, soy del Padre mío. Espera un poco todavía y, acabada la misión, volveré a ser todo tuyo; me volverás a tener entre los brazos como cuando era niño y nadie te disputará ya este Hijo tuyo, considerado un oprobio de la humanidad, la cual te arrojará sus despojos para cubrirte incluso a ti del oprobio de ser madre de un reo. Y después me tendrás de nuevo, triunfante, y después me tendrás para siempre, tú tambien triunfante, en el Cielo. Pero ahora soy de todos estos hombres. Y soy del Padre que me ha mandado a ellos”.

Esto es lo que quiere decir ese pequeño, y tan denso de significado, “ya”».

52.8

María ordena a los criados: «Haced lo que Él os diga». María ha leído en los ojos sonrientes del Hijo el asentimiento, revestido de una gran enseñanza para todos los “llamados”. Y Jesús ordena a los criados: «Llenad de agua los cántaros».

Veo a los criados llenar las tinajas de agua traída del pozo (oigo rechinar la polea subiendo y bajando el cubo que gotea). Veo al mayordomo echarse en la copa un poco de ese líquido con ojos de estupor, probarlo con gestos de aún más vivo asombro, degustarlo y hablarles al dueño de la casa y al novio (estaban cercanos).

María mira una vez más al Hijo y sonríe; luego, tras una nueva sonrisa de Jesús, inclina la cabeza, ruborizándose tenuemente: se siente muy dichosa.

Un murmullo recorre la sala, las cabezas se vuelven todas hacia Jesús y María; hay quien se levanta para ver mejor, quien va a las tinajas... Silencio, y, después, un coro de alabanzas a Jesús.

Pero Él se levanta y dice una frase: «Agradecédselo a María» y se retira del banquete. Los discípulos le siguen. En el umbral de la puerta vuelve a decir: «La paz sea en esta casa y la bendición de Dios descienda sobre vosotros» y añade: «Adiós, Madre».

La visión cesa.

52.9

Jesús me instruye así:

«Cuando dije a los discípulos: “Vamos a hacer feliz a mi Madre”, había dado a la frase un sentido más alto de lo que parecía. No la felicidad de verme, sino de ser Ella la iniciadora de mi actividad taumatúrgica y la primera benefactora de la humanidad. Recordadlo siempre: mi primer milagro se produjo por María; el primero: símbolo de que es María la llave del milagro. Yo no niego nada a mi Madre. Por su oración anticipo incluso el tiempo de la gracia. Yo conozco a mi Madre, la segunda en bondad después de Dios. Sé que concederos una gracia es hacerla feliz, porque es la Toda Amor. Por esto, sabiéndolo, dije: “Vamos a hacerla feliz”.

Además quise mostrar al mundo su potencia junto a la mía. Destinada a unirse a mí en la carne — puesto que fuimos una carne: Yo en Ella, Ella en torno a mí, como pétalos de azucena en torno al pistilo oloroso y colmo de vida —, destinada a unirse a mí en el dolor — puesto que estuvimos en la cruz Yo con la carne y Ella con su espíritu, de la misma forma que la azucena perfuma tanto con la corola como con la esencia que de ésta se desprende —, era justo unirla a mí en la potencia que se muestra al mundo.

Os digo a vosotros lo que les dije a aquellos invitados: “Dad gracias a María. Por Ella os ha sido dado el Dueño del milagro y por Ella tenéis mis gracias, especialmente el perdón”.

Descansa en paz. Nosotros estamos contigo».


Notes

  1. trois est corrigé par six sur une copie dactylographiée, mais d’une écriture qu’on ne peut attribuer avec certitude à Maria Valtorta.
  2. passent sous silence en traduisant les paroles que l’on peut lire en : Jn 2, 4.
  3. dit en : Lc 9, 62 (178.4 et 276.6).