Los Escritos de Maria Valtorta

617. La Résurrection.

617. La Resurrección.

617.1

Je revois[1] la puissante Résurrection du Christ, qui me remplit de joie.

Dans le jardin, tout n’est que silence et scintillement de la rosée. Au-dessus, le ciel devient d’un saphir de plus en plus clair, après avoir quitté sa couleur bleu-noir criblée d’étoiles qui, pendant toute la nuit, ont veillé sur le monde. L’aube repousse de l’orient vers l’occident les régions encore obscures, comme le fait l’eau, lors des marées hautes, qui avance toujours plus pour recouvrir la plage, et remplace le gris-noir du sable humide par le bleu des eaux marines.

L’une ou l’autre étoile ne veut pas encore mourir et luit de plus en plus faiblement sous l’onde de lumière vert clair de l’aube, d’un blanc laiteux nuancé de gris, comme les feuillages des oliviers engourdis qui couronnent un coteau peu distant. Finalement, elle fait naufrage, submergée par l’onde de l’aube comme une terre que recouvre l’eau. Et puis en voilà une de moins… encore une… et une autre, et une autre. Le ciel perd ses troupeaux d’étoiles, et ce n’est qu’à l’extrême occident que trois étoiles, puis deux, puis une, restent à regarder ce prodige quotidien qu’est l’aurore qui se lève. Quand, du côté de l’orient, un filet de rose trace une ligne sur la soie turquoise du ciel, un soupir de vent passe dans les feuillages et sur les herbes et avertit : “ Réveillez-vous, le jour est revenu. ” Mais il ne réveille que les herbes et les feuillages qui frissonnent sous leurs diamants de rosée, émettent un bruissement ténu, mêlé à l’arpège des gouttes qui tombent.

Les oiseaux ne se réveillent pas encore, dans les branches touffues d’un cyprès de grande taille qui semble dominer comme un seigneur dans son royaume, ni dans l’entrelacs confus d’une haie de lauriers qui abrite de la tramontane.

617.2

C’est dans des poses variées que les gardes, transis de froid, gagnés par l’ennui et ensommeillés, veillent sur le tombeau ; la porte de pierre a été renforcée, sur ses bords, par une épaisse couche de chaux, comme si c’était un contrefort, sur le blanc opaque de laquelle se détachent les larges rosaces de cire rouge portant le sceau du Temple, imprimé avec d’autres directement dans la chaux fraîche.

Les gardes doivent avoir allumé du feu pendant la nuit, car on voit encore de la cendre et des tisons mal éteints sur le sol. Ils ont aussi joué et mangé, car je vois, répandus sur le sol, des restes de nourriture et des osselets bien polis qui ont servi certainement pour quelque jeu, comme notre jeu de domino ou nos billes ; ils ont pour cela utilisé un échiquier rudimentaire tracé sur le sentier. Puis ils ont tout laissé en plan par lassitude et essayé de trouver des positions plus ou moins commodes pour dormir ou veiller.

617.3

A l’orient, une étendue rose s’agrandit de plus en plus dans le ciel serein, où, par ailleurs, il n’y a pas encore de rayon de soleil. C’est alors que surgit de profondeurs inconnues, un météore resplendissant qui descend, tel une boule de feu à l’éclat insoutenable, suivi d’un sillage rutilant qui peut-être n’est que le souvenir de son rayonnement sur notre rétine. Il descend à grande vitesse vers la terre, en répandant une lumière si intense, si fantasmagorique, à la sa beauté si effrayante, que la lumière rosée de l’aurore en est éclipsée et disparaît.

Surpris, les gardes lèvent la tête, parce que cette lumière s’accompagne d’un grondement puissant, harmonieux, solennel, qui remplit toute la Création. Il provient de profondeurs paradisiaques. C’est l’alléluia, la gloire angélique qui suit l’Esprit du Christ revenant dans sa chair glorieuse.

Le météore s’abat contre l’inutile fermeture du tombeau, l’arrache, la jette par terre, foudroie de terreur et de bruit les gardes placés comme geôliers du Maître de l’univers en provoquant, avec son retour sur la terre, un nouveau tremblement de terre comme cet Esprit du Seigneur en avait produit en fuyant la terre. Il entre, éclaire le tombeau de sa lumière indescriptible, et pendant qu’il reste suspendu dans l’air immobile, l’Esprit se réinfuse dans le corps du Christ sans mouvement sous les bandes funèbres.

Tout cela se passe, non en une minute, mais en une fraction de minute, tant l’apparition, la descente, la pénétration et la disparition de la Lumière de Dieu a été rapide…

617.4

Le “ Je le veux ” du divin Esprit à sa chair froide n’a pas de son. L’ordre est donné par l’Essence à la matière immobile. Aucune parole n’est audible par l’oreille humaine.

La chair reçoit le commandement et lui obéit en poussant un profond soupir…

Rien d’autre pendant quelques minutes.

Sous le suaire et le linceul, la chair glorieuse se recompose en une beauté éternelle, se réveille du sommeil de la mort, revient du “ rien ” où elle était, vit après avoir été morte. Certainement, le cœur se réveille et se remet à battre, il pousse dans les veines le sang glacé qui reste et en crée d’un seul coup la quantité nécessaire dans les artères vides, dans les poumons immobiles, dans le cerveau obscurci, et il y ramène la chaleur, la santé, la force, la pensée.

Un moment passe, et voilà que se produit un mouvement soudain sous le lourd linceul. C’est si soudain, depuis l’instant où Jésus bouge sûrement ses mains croisées jusqu’au moment où il se tient debout, majestueux, splendide dans son vêtement de matière immatérielle, surnaturellement beau et imposant, avec une gravité qui le change et l’élève tout en le laissant lui-même, que l’œil n’a qu’à peine le temps d’en suivre le développement.

Et maintenant, il l’admire : Jésus est fort différent de ce que la pensée peut rappeler, il est en pleine forme, sans blessures ni sang, mais seulement éblouissant de la lumière qui jaillit à flots des cinq plaies et sort par tous les pores de son épiderme.

617.5

Il fait son premier pas : dans son mouvement, les rayons qui jaillissent des mains et des pieds l’auréolent de lames de lumière ; depuis la tête nimbée d’un diadème composé des innombrables blessures de la couronne d’épines qui ne donnent plus de sang mais seulement de la splendeur, jusqu’au bord du vêtement quand, en ouvrant les bras qu’il a croisés sur sa poitrine, il découvre la zone de luminosité très vive qui filtre de son habit en lui donnant l’éclat d’un soleil à la hauteur du cœur. Alors, c’est réellement la “ Lumière ” qui a pris corps.

Il ne s’agit pas de la faible lumière de la terre, ni du pauvre éclat des astres ou du soleil. C’est la Lumière de Dieu : toute la splendeur paradisiaque se rassemble en un seul Etre et lui donne un bleu azur inconcevable dans les yeux, des feux d’or en guise de cheveux, des blancs purs et angéliques pour vêtement et coloris et, ce qui est indescriptible par des mots humains, la suréminente ardeur de la très sainte Trinité, dont la puissance anéantit tout feu du Paradis en l’absorbant en elle-même, pour l’engendrer à nouveau à chaque instant du Temps éternel ; c’est le cœur du Ciel qui attire et diffuse son sang, les innombrables gouttes de son sang incorporel : les bienheureux, les anges, tout ce qui constitue le Paradis : l’amour de Dieu, l’amour pour Dieu, voilà la Lumière qu’est le Christ ressuscité et qui lui donne forme.

617.6

Lorsqu’il se dirige vers la sortie, et dès que l’œil peut voir autre chose que son éclat, voici que m’apparaissent deux clartés très belles, mais semblables à des étoiles par rapport au soleil, chacune d’un côté du seuil, prosternées en adoration pour leur Dieu qui passe, enveloppé de sa lumière, avec un sourire qui béatifie. Il quitte la grotte funèbre et revient fouler la terre que la joie réveille et qui resplendit sous sa rosée, parmi les couleurs des herbes et des rosiers, sous les innombrables corolles des pommiers qui s’ouvrent par prodige aux premiers rayons du soleil qui les frappent, et au Soleil éternel qui avance sous eux.

Les gardes sont évanouis… Les forces corrompues de l’homme ne voient pas Dieu alors que les forces pures de l’univers les fleurs, les herbes, les oiseaux admirent et vénèrent le Puissant qui passe, nimbé de sa propre Lumière et de celle du soleil.

Devant son sourire, et sous son regard qui se pose sur les fleurs, sur les ramilles, puis s’élève vers le ciel serein, tout devient plus beau. Les millions de pétales qui forment une mousse fleurie au-dessus de la tête du Vainqueur prennent une teinte plus soyeuse, plus nuancée. Les diamants de rosée se font plus vifs. Et plus bleu est le ciel que réfléchissent ses yeux resplendissants, et plus joyeux le soleil qui peint de gaieté un petit nuage porté par un vent léger qui vient baiser son Roi avec des parfums enlevés aux jardins et des caresses de pétales soyeux.

Jésus lève la main et bénit et puis, pendant que les oiseaux chantent plus fort et que le vent apporte ses parfums, il disparaît de ma vue, en me laissant dans une joie qui efface jusqu’au moindre souvenir de tristesse, de souffrance et d’hésitation sur le lendemain.

617.1

Vuelvo a ver[1] la letificante y potente resurrección de Cristo.

En el huerto todo es silencio y titileo del rocío. Encima, un cielo que va adquiriendo color zafiro cada vez más claro, habiéndose despojado ya de su negroazul recamo de estrellas, que durante toda la noche había estado velando al mundo. El alba rechaza, de Oriente a Occidente, estas zonas todavía obscuras, como hace la ola durante la marea alta, cuando ésta va avanzando y cubriendo el obscuro litoral y substituyendo el gris negro de la húmeda arena y del arrecife por el azul del agua marina.

Algunas estrellitas se resisten todavía a morir, y parpadean, cada vez más débilmente bajo la onda de luz blanco-verdosa del alba, láctea con tonalidades cenizosas, como las frondas de los olivos soñolientos que hacen de corona a aquel montículo poco lejano. Y naufragan luego, sumergidas por la ola del alba, como tierra sobrepujada por el agua. Y ya hay una menos… y luego otra menos… y otra, y otra: el cielo va perdiendo sus rebaños de estrellas… Ya sólo, en el extremo Occidente, hay tres; luego, dos; luego una, que sigue contemplando ese prodigio cotidiano que es el surgimiento de la aurora.

Y cuando un hilo rosicler dibuja una línea sobre la seda turquesa del cielo oriental, un suspiro de viento acaricia las frondas y las hierbas, diciendo: “Despertaos. El día resucita”. Pero sólo despierta a frondas y hierbas, que, bajo sus diamantes de rocío, se estremecen, con un leve susurro acompañado de arpegios de gotas que caen; los pájaros todavía no se despiertan entre las tupidas ramas de un altísimo ciprés que parece dominar como un señor en su reino; ni en la enredada maraña de un seto de laurel que protege de la tramontana.

617.2

Los soldados que están de guardia, aburridos, enfriados, en varias posturas, vigilan el Sepulcro, cuya puerta ha sido reforzada, en los bordes, con una gruesa capa de argamasa, como si fuera un contrafuerte. Sobre el fondo blanco opaco de la argamasa resaltan las anchas rosetas de cera roja del sello del Templo, estampadas junto a otros sellos directamente en la argamasa fresca.

Los soldados deben haber encendido un pequeño fuego durante la noche, porque hay en el suelo ceniza y tizones mal quemados; y deben haber jugado y comido, porque hay todavía restos de comida diseminados, y pequeños huesos limpios, usados, sin duda, para algún juego semejante a nuestro dominó o a nuestro infantil juego con canicas, jugados sobre un rudimentario trazado dibujado en el sendero. Luego se han cansado y han abandonado todo para buscar posturas más o menos cómodas, según fuera para dormir o para velar.

617.3

En el cielo, que ahora presenta en el Oriente un área enteramente rosada que se va extendiendo cada vez más por el cielo sereno —donde todavía no hay rayos de sol—, aparece, procedente de profundidades desconocidas, un meteoro lleno de resplandor. Y el meteoro baja —bola de fuego de irresistible resplandor— seguido de una estela rutilante, que quizás no es más que el recuerdo de su fulgor en nuestra retina. Baja velocísimo hacia la Tierra, esparciendo una luz tan intensa, fantasmagórica, aterradora dentro de su belleza, que la rosada de la aurora queda anulada, superada por esta incandescencia blanca.

Los soldados alzan, estupefactos, la cabeza (incluso porque con la luz llega un estampido potente, armónico, solemne, que llena con su sonido toda la Creación). Viene de profundidades paradisíacas. Es el aleluya, el gloria angélico, que sigue al Espíritu del Cristo en su regreso a su Carne gloriosa.

El meteoro se abate contra la piedra que inútilmente cierra el Sepulcro. La arranca de cuajo, la echa al suelo. Paraliza, por el terror y el fragor, a los soldados puestos como carceleros del Dueño del Universo. Y, a su regreso a la Tierra, al igual que había producido un terremoto cuando huyó de la Tierra, el Espíritu del Señor produce un nuevo terremoto. Entra en el obscuro Sepulcro, el cual, con esta indescriptible luz, se llena de claridad; y mientras la luz permanece suspendida en el aire inmóvil, el Espíritu se reinfunde en el inmóvil Cuerpo bajo la mortaja.

Todo esto (la aparición, el descenso, la entrada, la desaparición de la Luz de Dios) ha sido rapidísimo: no en un momento, sino en una fracción de momento.

617.4

El «Quiero» del divino Espíritu a su fría Carne no tiene sonido. Lo dice la Esencia a la Materia inmóvil. Pero ningún oído humano percibe esa palabra. La Carne recibe ese imperativo y obedece con un profundo respiro… Durante unos momentos, nada más.

Debajo del sudario y de la sábana, la Carne gloriosa se recompone vestida de eterna belleza, se despierta del sueño de la muerte, regresa de la “nada” en que estaba, vive después de haber estado muerta. Ciertamente el corazón se despierta y da su primer latido, impulsa en las venas la helada sangre que quedaba y, inmediatamente, crea la medida total de sangre en las arterias vaciadas, en los pulmones inmóviles, en el cerebro entenebrecido, y aporta nuevo calor, salud, fuerza, pensamiento.

Otro instante, y se produce un repentino movimiento bajo la pesada sábana. Tan repentino, que, desde el instante en que Él mueve las manos cruzadas, hasta el momento en que aparece, majestuoso, en pie, lleno de resplandor con su vestido de inmaterial materia, sobrenaturalmente bello y majestuoso, con una gravedad que le transforma y eleva sin anularle su identidad, la vista casi no tiene tiempo de captar los momentos sucesivos. Y ahora la vista le admira. ¡Qué distinto de como la mente recuerda! Pulcro, sin heridas ni sangre; sólo resplandeciente, con el resplandor de la luz que mana a chorros de las cinco llagas y rezuma por todos los poros de su epidermis.

617.5

Cuando da el primer paso —y, al moverse, los rayos que irradian las Manos y los Pies le aureolan de haces de luz: desde la Cabeza, nimbada con un halo constituido por las innumerables pequeñas heridas de la corona, que ya no manan sangre sino sólo fulgor, hasta el borde del vestido—, cuando, abriendo los brazos que tenía juntos en el pecho, descubre la zona de luminosidad vivísima que pasa a través del vestido encendiéndolo con un sol a la altura del Corazón, entonces realmente es la “Luz” que ha tomado cuerpo.

No la pobre luz de la Tierra, no la pobre luz de los astros, no la pobre luz del Sol. Es la Luz de Dios: todo el fulgor paradisíaco reunido en un solo Ser, un fulgor que le da sus inconcebibles azules como pupilas, sus fuegos de oro como cabellos, sus candores angélicos como vestido y colorido, y todo lo que constituye —y no es descriptible con palabra humana— el supraeminente ardor de la Stma. Trinidad, que anula con su potencia ardiente todo fuego del Paraíso absorbiéndolo en sí para generarlo nuevamente en cada instante del Tiempo eterno, Corazón del Cielo que atrae y difunde su sangre, las innumerables gotas de su sangre incorpórea: los bienaventurados, los ángeles, todo lo que constituye el Paraíso: el amor de Dios, el amor a Dios; todo esto es la Luz que es el Cristo Resucitado, que constituye el Cristo Resucitado.

617.6

Cuando se mueve, viniendo hacia la salida, y el ojo puede ver más allá del fulgor, entonces aparecen ante mi vista dos luminosidades hermosísimas (sólo como estrellas comparadas con el Sol): una hacia dentro y otra hacia afuera de la puerta, postradas en acto de adoración a su Dios que pasa envuelto en su luz, espirando beatitud con su sonrisa; y sale. Abandona la fúnebre gruta y vuelve a pisar la tierra, la cual se despierta de alegría y resplandece toda en su rocío, en los colores de las hierbas y los rosales, en las infinitas corolas de los manzanos que se abren por un prodigio al recibir los primeros rayos del Sol, que las besan, y ante la presencia del Sol eterno que bajo ellas camina.

Los soldados se han quedado paralizados donde estaban… Las fuerzas corrompidas del hombre no ven a Dios, mientras que las fuerzas puras del universo —las flores, las hierbas, los pájaros— admiran y veneran al Poderoso, que pasa nimbado con su propia Luz y rodeado de un nimbo de luz solar.

Su sonrisa, la mirada que deposita en las flores, en las frondas, o que se alza al cielo sereno, hace aumentar la belleza de todo: y más suaves, y teñidos de un esfumado, sedoso colorido rosáceo, aparecen los millones de pétalos que forman una espuma florecida sobre la cabeza del Vencedor; y más vivos aparecen los diamantes del rocío; y más azul el cielo, que refleja sus Ojos refulgentes; y más festivo el Sol, que pone pinceladas de alegría en una nubecita movida por una brisa ligera que viene a besar a su Rey con fragancias arrebatadas a los jardines y caricias de pétalos sedosos.

Jesús alza la Mano y bendice. Luego, mientras cantan más fuerte los pájaros y más intensamente el viento perfuma, desaparece de mi vista, dejándome en un gozo que borra hasta los más leves recuerdos de tristezas y sufrimientos y las más leves vacilaciones sobre el mañana…


Notes

  1. Je revois, parce que Maria Valtorta l’a déjà vue et décrite de manière plus brève (voir note en 587.13) le 21 février 1944.

Notas

  1. Vuelvo a ver, porque ya había sido vista y descrita más concisamente (véase nota en 587.13) el 21 de febrero de 1944.