Los Escritos de Maria Valtorta

629. Apparition aux apôtres en présence de Thomas.

629. Aparición a los apóstoles, esta vez con Tomás.

629.1

Les apôtres sont rassemblés au Cénacle, autour de la table où fut consommée la Pâque. Par respect, la place centrale, celle de Jésus, est restée vide.

Maintenant que celui qui les groupait et les disposait autour de la table, selon sa volonté et par un choix inspiré par l’amour, n’est plus là, les apôtres se sont répartis différemment. Pierre est encore à sa place, mais Jude a pris celle de Jean.

Puis vient le plus âgé des apôtres — j’ignore encore de qui il s’agit[1] —, suivi de Jacques, le frère de Jean, presque au coin de la table, du côté droit pour moi qui regarde. Près de Jacques, mais sur le plus petit côté de la table, est assis Jean. Après Pierre, de l’autre côté, vient Matthieu et après lui Thomas, Philippe, André, puis Jacques, le frère de Jude, et Simon le Zélote sur les autres côtés. Le plus long côté, en face de Pierre, est vide car les apôtres ont des sièges plus rapprochés qu’ils ne l’étaient pour la Pâque.

Les fenêtres sont barrées et les portes verrouillées. La lampe, dont deux becs seulement sont allumés, répand une faible lumière sur la table. Le reste de la vaste pièce est dans la pénombre.

Jean, qui a derrière lui une crédence, a la charge de présenter à ses compagnons ce qu’ils désirent. Leur frugale nourriture se compose de poisson, qui est sur la table, de pain, de miel et de petits fromages frais. C’est en se retournant vers la table pour tendre à son frère le fromage qu’il a demandé, que Jean voit le Seigneur.

629.2

Jésus est apparu d’une manière très curieuse. Le mur derrière les convives, tout d’une pièce sauf le coin de la porte, s’est éclairé en son milieu, à une hauteur d’environ un mètre du sol, d’une lueur ténue et phosphorescente comme celle que produisent certaines gravures qui ne sont lumineuses que dans l’obscurité de la nuit. La lumière, haute d’environ deux mètres, a une forme ovale comme une niche. Dans la clarté, comme si elle avançait de derrière les voiles d’un brouillard lumineux, se dégage avec une netteté grandissante Jésus.

Je ne sais pas si j’arrive à bien m’expliquer. On dirait que son corps coule à travers l’épaisseur du mur. Celui-ci ne s’ouvre pas, il reste compact, mais le corps passe tout de même. La lumière paraît être la première émanation de son corps, l’annonce de son approche. Le corps de Jésus est d’abord formé de légères lignes de lumière, comme je vois au Ciel le Père et les anges saints : immatériel. Puis il se matérialise de plus en plus jusqu’à prendre en tout point l’aspect d’un corps réel, celle de son divin corps glorifié.

Je me suis attardée à le décrire, mais tout s’est passé en quelques secondes.

Jésus est vêtu de blanc, comme lorsqu’il est ressuscité et apparu à sa Mère. Très beau, affectueux et souriant, il garde les bras le long du corps, un peu écartés, avec les mains vers la terre et les paumes tournées vers les apôtres. Les plaies des mains ressemblent à deux étoiles de diamant d’où sortent deux rayons très vifs.

Je ne vois pas ses pieds, couverts par son vêtement, ni son côté. Mais l’étoffe de son habit, qui n’est pas terrestre, laisse passer une lumière là où elle recouvre les divines blessures. Au début, il semble que Jésus ne soit qu’un corps de clarté lunaire puis, quand il s’est concrétisé en apparaissant hors du halo de lumière, il a les couleurs naturelles de ses cheveux, de ses yeux, de sa peau. C’est Jésus, en somme, Jésus-homme-Dieu, mais devenu plus solennel maintenant qu’il est ressuscité.

629.3

Jean le voit quand il est déjà ainsi. Aucun autre ne s’était encore aperçu de l’apparition. Il bondit sur ses pieds, laissant tomber sur la table le plateau de petits fromages ronds et, prenant appui sur le bord de la table, il se penche un peu vers elle et de côté comme si un aimant l’attirait vers elle, et il pousse à voix basse un “ Oh ! ” pourtant intense.

Les autres lèvent la tête de leurs assiettes au bruit de la chute du plat de petits fromages et au saut que fait Jean. Ils regardent avec étonnement son attitude extatique et suivent son regard. Ils tournent la tête ou pivotent sur eux-mêmes, selon leur position par rapport au Maître, et ils voient Jésus. Ils se lèvent tous, émus et heureux, et courent vers lui. Accentuant son sourire, Jésus avance vers eux, en marchant désormais sur le sol comme tous les mortels.

Au début, Jésus ne fixait que Jean qui, je pense, a dû se sentir attiré par ce regard caressant. Désormais, il les dévisage tous et dit :

« Paix à vous. »

Tous sont groupés autour de lui, les uns à genoux à ses pieds, dont Pierre et Jean — Jean baise un pan de son vêtement et en recouvre son visage comme pour en être caressé —, les autres plus en arrière, debout, mais inclinés dans une attitude de respect.

Pour arriver plus vite, Pierre a fait un vrai bond au-dessus de son siège, sans attendre que Matthieu sorte le premier et lui libère le passage. Il faut se rappeler que les sièges servaient à deux personnes à la fois.

629.4

Le seul qui reste un peu éloigné, l’air embarrassé, c’est Thomas. Il s’est agenouillé près de la table, mais n’ose avancer. Il semble même essayer de se cacher derrière le coin de la table.

Jésus, en donnant ses mains à baiser — les apôtres les recherchent avec une sainte et affectueuse convoitise — passe les yeux sur les têtes inclinées comme s’il cherchait le onzième. Bien entendu, il l’a vu dès le premier instant et, s’il agit ainsi, c’est pour laisser à Thomas le temps de s’enhardir et de s’approcher. En voyant que l’incrédule, honteux de son manque de foi, n’ose le faire, il l’appelle :

« Thomas, viens ici. »

Thomas lève la tête, confus, presque en larmes, mais il n’ose s’avancer. Il baisse de nouveau la tête. Jésus fait quelques pas dans sa direction et dit de nouveau :

« Viens ici, Thomas ! »

La voix de Jésus est plus impérieuse que la première fois. L’air réticent, confus, Thomas se lève et s’approche de Jésus.

« Voilà donc celui qui ne croit pas s’il ne voit pas ! » s’écrie Jésus, mais dans sa voix, il y a un sourire de pardon.

Thomas s’en aperçoit, il ose lever les yeux vers Jésus et se rend compte qu’il sourit vraiment. Alors il prend courage et se hâte davantage.

« Viens tout près. Regarde. Mets un doigt, s’il ne te suffit pas de regarder, dans les blessures de ton Maître. »

Jésus a présenté ses mains et a ouvert son vêtement sur la poitrine pour découvrir la large blessure du côté.

La lumière ne sort plus des blessures depuis que, sortant de son halo de lumière lunaire, il s’est mis à marcher comme un homme mortel, de sorte que les plaies apparaissent dans leur sanglante réalité : deux trous irréguliers — celui de gauche va jusqu’au pouce — qui transpercent un poignet et une paume à leur base, et une longue entaille, qui dans le côté supérieur forme légèrement un accent circonflexe, à son côté.

Thomas tremble, regarde et ne touche pas. Il remue les lèvres, mais n’arrive pas à parler clairement.

« Donne-moi ta main, Thomas » dit Jésus avec beaucoup de douceur.

De sa main droite, il prend la main droite de l’apôtre et en saisit l’index. Il le fait entrer profondément dans la déchirure de sa main gauche, pour lui faire sentir que la paume est transpercée, puis il le guide vers son côté. Il va même jusqu’à saisir les quatre gros doigts de Thomas à leur base, au métacarpe, mais il ne se borne pas à les appuyer sur le bord de la déchirure de la poitrine, il les y fait entrer et les y maintient sans quitter Thomas des yeux.

Son regard se fait sévère et néanmoins doux, tandis qu’il reprend :

« Mets-là ton doigt, enfonce tes doigts et même ta main, si tu veux, dans mon côté et ne sois pas incrédule, mais croyant. »

Ce sont les paroles qui accompagnent le geste que je viens de décrire.

Il semble que la proximité du cœur divin que Thomas touche presque, lui ait communiqué du courage, car il arrive enfin à parler distinctement. Tombant à genoux, les bras levés et avec des larmes abondantes de repentir, il s’écrie :

« Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Il ne sait dire rien d’autre.

Jésus lui pardonne. Il lui pose la main droite sur la tête et répond :

« Thomas, Thomas ! Tu crois parce que tu as vu… Mais heureux ceux qui croiront en moi sans avoir vu ! Quelle récompense devrai-je leur donner si je dois vous récompenser, vous, dont la foi a été secourue par la force de la vision ?… »

629.5

Puis Jésus passe le bras sur l’épaule de Jean, prend Pierre par la main et s’approche de la table. Il s’assied à sa place. Cette fois, ils se sont disposés comme le soir de Pâques. Cependant Jésus veut que Thomas s’asseye après Jean.

« Mangez, mes amis » dit Jésus.

Mais plus personne n’a faim. La joie de contempler les rassasie.

Alors Jésus prend les petits fromages épars sur la table, les rassemble sur le plat, les coupe, les distribue, et tend le premier morceau à Thomas, en le posant sur un morceau de pain et en le passant derrière Jean. Il verse le vin des amphores dans le calice et le tend à ses amis : cette fois, c’est Pierre le premier servi. Puis il se fait donner des rayons de miel, il les brise et en donne pour commencer un morceau à Jean avec un sourire qui est plus doux que le miel blond et filant. Pour les encourager, il en mange lui aussi. Il ne goûte que le miel.

Jean, avec son geste habituel, appuie sa tête contre l’épaule de Jésus. Jésus l’attire sur son cœur et il parle en le tenant ainsi.

629.6

« Mes amis, il ne faut pas que vous vous troubliez quand je vous apparais. Je serai toujours pour vous le Maître qui a partagé avec vous nourriture et sommeil, et qui vous a choisis parce qu’il vous a aimés. Maintenant aussi, je vous aime. »

Jésus insiste fortement sur ces derniers mots.

« Vous, poursuit-il, vous avez été avec moi dans les épreuves… Vous serez aussi avec moi dans la gloire. Ne baissez pas la tête. Le dimanche soir, quand je suis venu à vous pour la première fois après ma Résurrection, je vous ai infusé l’Esprit Saint… même sur toi qui n’étais pas présent, que vienne l’Esprit… Ignorez-vous que l’infusion de l’Esprit est comme un baptême de feu, puisque l’Esprit est Amour et que l’amour efface les fautes ? Pour cette raison, votre péché de désertion au moment où je mourais vous est pardonné. »

A ces mots, Jésus embrasse la tête de Jean qui n’a pas déserté, et Jean pleure de joie.

« Je vous ai donné le pouvoir de remettre les péchés. Mais on ne peut donner ce que l’on ne possède pas. Vous devez donc être certains que je possède ce pouvoir parfaitement, et j’en use pour vous qui devez être tout à fait purs pour purifier ceux qui viendront à vous, souillés par le péché. Comment pourrait-on[2] juger et purifier, si l’on méritait d’être condamné et si l’on était personnellement impur ? Comment quelqu’un pourrait-il juger un autre s’il avait une poutre dans son œil et des poids infernaux dans le cœur ? Comment pourrait-il dire : “ Je t’absous au nom de Dieu ” si, à cause de ses péchés, il n’avait pas Dieu avec lui ?

629.7

Mes amis, réfléchissez à votre dignité de prêtres.

Auparavant, j’étais parmi les hommes pour juger et pardonner. Maintenant, je vais au Père. Je reviens dans mon Royaume. La faculté de juger ne m’est pas enlevée. Elle est même tout entière entre mes mains puisque le Père me l’a confiée. Mais c’est un jugement redoutable, car il se fera quand il ne sera plus possible à l’homme de se faire pardonner par des années d’expiation sur la terre. Toute créature viendra à moi avec son âme quand elle laissera, à cause de la mort matérielle, sa chair comme une dépouille inutile. Et je la jugerai une première fois. Puis l’humanité reprendra son vêtement de chair sur commandement céleste, pour être séparée en deux parties : les agneaux avec le Pasteur, les boucs sauvages avec leur Tortionnaire. Mais combien d’hommes seraient avec leur Pasteur si, après le bain du baptême, il ne se trouvait plus quelqu’un pour pardonner en mon nom ?

Voilà pourquoi je crée les prêtres : pour sauver ceux qui ont été sauvés par mon sang. Mon sang sauve. Mais les hommes continuent à tomber dans la mort, à retomber dans la Mort. Il faut que quelqu’un, qui en a le pouvoir, les lave continuellement en lui, soixante-dix et soixante-dix fois sept fois, pour qu’ils ne soient pas la proie de la Mort. Vous et vos successeurs le ferez. C’est pourquoi je vous absous de tous vos péchés. Car vous avez besoin de voir, or la faute aveugle, car elle enlève à l’esprit la lumière qui est Dieu. Vous avez besoin de comprendre, or la faute abêtit, car elle enlève à l’esprit l’intelligence qui est Dieu. Votre ministère est de purifier, or la faute souille, car elle enlève à l’esprit la pureté qui est Dieu.

Que votre ministère de juger et d’absoudre en mon nom est grand ! Quand vous consacrerez pour vous le pain et le vin, et en ferez mon corps et mon sang, vous accomplirez un acte grand, surnaturellement grand et sublime. Pour le faire dignement, il vous faudra être purs puisque vous toucherez celui qui est le Pur, et que vous vous nourrirez de la chair d’un Dieu. Vous devrez être purs de cœur, d’esprit, de membres et de langue, car c’est avec votre cœur que vous devrez aimer l’Eucharistie. Il ne faudra pas mêler à cet amour céleste des amours profanes qui seraient un sacrilège. Purs d’esprit, parce que vous devrez croire et comprendre ce mystère d’amour, or l’impureté de la pensée tue la foi et l’intelligence. La science du monde a beau rester, la sagesse de Dieu meurt en vous. Vous devrez être purs de membres, car le Verbe descendra dans votre sein comme il est descendu dans le sein de Marie grâce à l’amour.

629.8

Vous avez l’exemple vivant de ce que doit être un sein qui accueille le Verbe qui se fait chair. Cet exemple est celui de la femme sans faute originelle ni individuelle qui m’a porté.

Observez comme est pur le sommet de l’Hermon encore enveloppé dans le voile de la neige d’hiver. Vu de l’oliveraie, il paraît être un tas de lys effeuillés ou d’écume de mer qui s’élève comme une offrande en face de cette autre blancheur que constituent les nuages, portés par le vent d’avril à travers les champs azurés du ciel. Observez un lys qui ouvre maintenant sa corolle à un sourire parfumé. Ces deux puretés sont pourtant moins vives que celle du sein qui m’a formé. La poussière apportée par les vents est tombée sur les neiges de la montagne et sur la soie de la fleur. L’œil humain ne la perçoit pas tant elle est légère, mais elle est bien présente, et elle corrompt la blancheur.

Mieux encore : regardez la perle la plus pure que l’on ait arrachée à la mer, au coquillage où elle est née, pour orner le sceptre d’un roi. Elle est parfaite, son irisation compacte ignore le contact profanateur de toute chair, puisqu’elle s’est formée dans la cavité nacrée de l’huître, isolée dans le fluide saphir des profondeurs marines. Elle est cependant moins pure que le sein qui m’a porté. A son centre se trouve un petit grain de sable, un corpuscule très menu, mais toujours terrestre. En Marie, la Perle de la mer, il n’existe ni grain de péché, ni tendance au péché. C’est une perle née dans l’océan de la Trinité pour en porter sur la terre la seconde Personne. Elle est compacte autour de son centre, qui n’est pas une semence de la concupiscence terrestre, mais une étincelle de l’Amour éternel. Cette étincelle a trouvé en elle une correspondance et a engendré les tourbillons du divin Météore, qui maintenant appelle et attire à lui les enfants de Dieu : moi, le Christ, l’Etoile du Matin.

C’est cette pureté inviolée que je vous donne en exemple.

629.9

Mais quand ensuite, tels des vendangeurs près d’une cuve, vous plongez les mains dans la mer de mon sang et en puisez de quoi purifier les étoles corrompues des misérables qui ont péché, il ne vous suffit pas d’être purs : il vous faut être parfaits pour ne pas vous souiller d’un péché plus grand et même de plusieurs péchés en répandant et en touchant d’une manière sacrilège le sang d’un Dieu, ou en manquant à la charité et à la justice, si vous le refusez ou le donnez avec une rigueur qui n’est pas du Christ. Lui, il s’est montré bon avec les mauvais pour les attirer à son cœur, et trois fois plus avec les faibles pour les porter à la confiance. Si vous faites preuve d’une telle rigueur, vous serez trois fois indignes, car vous vous opposerez à ma volonté, à mon enseignement et à la justice. Comment être sévères avec les agneaux quand on est des pasteurs idolâtres ?

O mes bien-aimés amis que j’envoie parcourir les chemins du monde pour continuer l’œuvre que j’ai commencée et qui sera poursuivie tant que le temps existera, rappelez-vous mes paroles. Je vous les dis pour que vous les répétiez à ceux que vous consacrerez pour le ministère auquel je vous ai consacrés.

629.10

Je vois… Je regarde le déroulement des siècles… Le temps et les foules infinies des hommes à venir sont tous devant mes yeux… Je vois… les massacres et les guerres, les paix mensongères et les horribles carnages, la haine et les vols, la sensualité et l’orgueil. De temps en temps, une oasis verdoyante : une période de retour à la Croix. Telle un obélisque qui indique une eau pure au milieu des sables arides du désert, ma Croix sera élevée avec amour, après que le venin du mal aura rendu les hommes malades de la rage. Autour d’elle, plantés sur les bords des eaux salutaires, fleuriront les palmiers d’une période de paix et de bien dans le monde. Les âmes, comme des cerfs et des gazelles, comme des hirondelles et des colombes, accourront, pour guérir de leurs douleurs et espérer de nouveau, à ce refuge reposant, frais, nourrissant. Il resserrera ses branches comme une coupole pour protéger des tempêtes et des grandes chaleurs, et il tiendra au loin les serpents et les fauves avec le Signe qui met le Mal en fuite. Il en sera ainsi aussi longtemps que les hommes le voudront.

Je vois… des hommes en multitude… des femmes, des vieillards, des enfants, des guerriers, des étudiants, des docteurs, des paysans… Tous viennent et passent avec leur fardeau d’espoirs et de souffrances. J’en vois beaucoup vaciller, car l’excès de douleur a fait glisser de ce fardeau trop lourd, en premier lieu, l’espérance, et elle s’est effritée sur le sol…

J’en vois beaucoup tomber au bord du chemin parce que d’autres, plus forts ou plus chanceux en raison d’un fardeau léger, les poussent de côté. Enfin, j’en vois beaucoup qui se sentent abandonnés, sinon même piétinés par les passants : se sentant mourir, ils en viennent à haïr et à maudire.

Mes pauvres enfants ! Parmi tous ceux-là, qui ont été frappés par la vie, qui passent ou tombent, mon amour a, intentionnellement, répandu les Samaritains pleins de pitié, les bons médecins, les lumières dans la nuit, les voix dans le silence. Grâce à eux, les faibles chancelants trouveront une aide, ils reverront la Lumière, et ils réentendront la Voix qui dit : “ Espère. Tu n’es pas seul. Dieu est au-dessus de toi, Jésus est avec toi. ” J’ai placé, intentionnellement, ces charités actives pour que mes pauvres enfants ne meurent pas spirituellement et ne perdent pas la demeure du Père, mais pour que la vue de mes ministres qui me reflètent leur permette de continuer à croire en moi, qui suis la Charité.

629.11

Mais une grande douleur fait saigner la blessure de mon cœur comme quand elle fut ouverte au Golgotha… Que voient mes yeux divins ? Il n’y a peut-être pas de prêtres dans les foules innombrables qui passent ? Est-ce pour cela que mon cœur saigne ? Les séminaires sont-ils vides ? Mon divin appel ne trouve-t-il donc plus d’écho dans les âmes ? Le cœur de l’homme n’est-il plus capable de l’entendre ? Non. Au cours des siècles, il y aura des séminaires, et dans ceux-ci des lévites. Il en sortira des prêtres, car mon appel aura résonné avec une voix céleste en de nombreux cœurs d’adolescents, et ils l’auront suivi. Mais, une fois venues la jeunesse et la maturité, quantité d’autres voix auront retenti et elles auront étouffé ma voix dans ces cœurs. Ma voix parle au cours des siècles à ses ministres, pour qu’ils soient toujours ce que vous êtes actuellement : des apôtres à l’école du Christ. Le vêtement est resté, mais le prêtre est mort.

Cela se produira chez un trop grand nombre, au cours des siècles. Ombres inutiles et sombres, ils ne seront pas un levier qui soulève, une corde qui tire, une source qui désaltère, un grain qui nourrit, un cœur qui est un oreiller, une lumière dans les ténèbres, une voix qui répète ce que le Maître lui dit. Mais ils seront pour la pauvre humanité un fardeau de scandale, un poids de mort, un parasite, une pourriture… Quelle horreur ! Les plus grands Judas de l’avenir se trouveront encore et toujours parmi mes prêtres !

629.12

Mes amis, je suis dans la gloire, et pourtant je pleure. J’ai pitié de ces foules innombrables, troupeaux sans pasteurs ou avec des pasteurs trop peu nombreux. J’en ai infiniment pitié ! Eh bien, je le jure par ma Divinité : je leur donnerai le pain, l’eau, la lumière, la voix que leur refusent ceux qui ont été choisis pour cette œuvre. Je réitérerai au cours des siècles le miracle des pains et des poissons. Avec quelques pauvres petits poissons et avec quelques quignons de pain — des âmes humbles et laïques —, je donnerai à manger à un grand nombre ; ils en seront rassasiés et il en restera pour ceux de l’avenir, car “ j’ai compassion de ce peuple ”, et je ne veux pas qu’il périsse.

Bienheureux ceux qui mériteront de jouer ce rôle. Ils seront bénis, non pour ce qu’ils sont, mais parce qu’ils l’auront mérité par leur amour et leurs sacrifices. Et trois fois bénis seront les prêtres qui sauront rester apôtres, c’est-à-dire pain, eau, lumière, voix, repos et remède de mes pauvres enfants. Ils brilleront dans le Ciel d’une lumière spéciale. Je vous le promets, moi qui suis la Vérité.

629.13

Levons-nous, mes amis, et venez avec moi pour que je vous enseigne encore à prier. L’oraison est ce qui alimente les forces de l’apôtre, car elle l’unit à Dieu. »

Jésus, se levant, se dirige vers l’escalier.

Mais, arrivé en bas, il se retourne et me regarde. Oh ! Père ! Il me regarde ! Il pense à moi ! Il cherche sa petite “ voix ” ! La joie de se trouver avec ses amis ne l’empêche pas de penser à moi ! Il me regarde par-dessus la tête des disciples et me sourit. Il lève la main pour me bénir et me dit :

« Que la paix soit avec toi. »

C’est ainsi que la vision s’achève.

629.1

Los apóstoles están recogidos en el Cenáculo. Alrededor de la mesa en que fue celebrada la Pascua. Pero, por respeto, el sitio del centro, el de Jesús, está desocupado.

También los apóstoles, faltando quien los polarice y distribuya por voluntad propia y por elección de amor, se han colocado de forma distinta. Pedro está todavía en su sitio. Pero en el sitio de Juan está ahora Judas Tadeo. Luego viene el más anciano de los apóstoles, que no sé todavía quién es[1]; luego Santiago, hermano de Juan, casi en la esquina de la mesa por la parte derecha, respecto a mí, que miro. Al lado de Santiago, pero en el lado corto de la mesa, está sentado Juan. Y después de Pedro viene Mateo, y después de Mateo Tomás, luego uno cuyo nombre no sé, luego Andrés, luego Santiago, hermano de Judas Tadeo, y otro cuyo nombre no sé, en los otros lados. El lado largo que está enfrente de Pedro aparece vacío, pues los apóstoles están más arrimados en los asientos de lo que lo estaban en la Pascua.

Las ventanas están bien trancadas, y también las puertas. La lámpara, de la que están encendidos sólo dos mecheros, esparce luz, tenue, sólo sobre la mesa. El resto de la amplia estancia está en la penumbra.

Juan, a cuyas espaldas hay un aparador, tiene el encargo de pasar a sus compañeros lo que desean de la parca comida (compuesta de pescado, que está en la mesa, pan, miel y pequeños quesos frescos). Y es en el acto de volverse hacia la mesa, para dar a su hermano el queso que le ha pedido, cuando Juan ve al Señor.

629.2

Jesús se ha aparecido de forma muy curiosa. La pared que está a espaldas de los comensales —una pared continua excepto en el ángulo donde está la pequeña puerta—, en su centro, se ha iluminado, a una altura de un metro del suelo aproximadamente, con una luz tenue y fosforescente, como la que emanan ciertos cuadraditos que son luminosos sólo en la obscuridad de la noche. La luz, de una altura de casi dos metros, tiene forma oval, como si fuera un nicho. En la luminosidad, como si avanzara desde detrás de velos de niebla luminosa, va emergiendo cada vez más netamente Jesús.

No sé si logro explicarme bien. Parece como si su Cuerpo fluyera a través del espesor de la pared, que no se abre, sino que permanece compacta; pero el Cuerpo pasa igual. La luz parece la primera emanación de su Cuerpo, el anuncio de estarse acercando. El Cuerpo, primero, está formado por leves líneas de luz (como veo en el Cielo al Padre y a los ángeles santos): es inmaterial. Luego se va materializando cada vez más, hasta tomar, en todo, el aspecto de un cuerpo real, de su divino Cuerpo glorificado.

Mi descripción ha sido larga, pero la cosa se ha producido en pocos segundos.

Jesús está vestido de blanco, como cuando resucitó y se apareció a su Madre. Hermosísimo, amoroso, sonriente. Tiene los brazos extendidos a lo largo de los lados del Cuerpo, un poco separados de éste, con las Manos hacia abajo y con la palma vuelta hacia los apóstoles. Las dos Llagas de las Manos parecen dos estrellas de diamantes, de las que salen dos rayos vivísimos. No veo los Pies, pues están cubiertos por la túnica, tampoco veo el Costado. Pero a través de la tela de su vestido no terreno se filtra luz en los lugares en que aquélla oculta las divinas Heridas. Al principio parece que Jesús es sólo Cuerpo de candor lunar; ahora, después de haberse concretado apareciendo fuera del halo de luz, tiene los colores naturales de sus cabellos, ojos y piel: es Jesús, en fin, Jesús-Hombre-Dios; pero, ahora que ha resucitado, ha adquirido mayor solemnidad.

629.3

Juan le ve cuando Él está ya así. Ningún otro se había percatado de la aparición. Juan se pone bruscamente de pie, dejando caer sobre la mesa el plato de los pequeños quesos redondos. Apoyando las manos en el borde de la mesa, se inclina un poco, oblicuamente, hacia ésta, como si un imán le atrayera, y exhala un «¡Oh!» quedo pero intenso.

Los otros, que habían alzado los ojos de sus platos al caer, ruidoso, el plato de los quesos y al ver la repentina reacción de Juan, y que le habían mirado asombrados al ver su postura extática, ahora siguen su mirada. Vuelven la cabeza o se vuelven ellos, según la posición en que se encontraran respecto al Maestro, y ven a Jesús. Se ponen todos en pie, emocionados y dichosos, y se apresuran a ir donde Él, que, acentuando su sonrisa se está acercando, caminando ahora sobre el suelo, como todos los mortales.

Jesús, que antes miraba, fijamente, sólo a Juan —y yo creo que Juan se ha vuelto atraído por esa mirada que le acariciaba— mira a todos y dice: «Paz a vosotros».

Ahora todos están a su alrededor, quién de rodillas a sus pies (entre éstos, Pedro y Juan —es más, Juan besa un borde de la túnica y se la pone en la cara como buscando su caricia—), quién más atrás, de pie, pero muy inclinado en actitud de reverencia.

Pedro, para llegar antes, ha dado un verdadero brinco por encima del asiento, saltándolo, sin esperar a que Mateo, saliendo antes, dejara libre el sitio (hay que recordar que los asientos servían para dos personas contemporáneamente).

629.4

El único que se queda un poco lejos, con gesto de embarazo, es Tomás. Se ha arrodillado al lado de la mesa, pero no se atreve a ir más adelante, es más, parece como si intentara esconderse tras la esquina de la mesa.

Jesús, dando a besar sus Manos —con ardor santo y amoroso buscan estas Manos los apóstoles—, pasa su mirada sobre las cabezas agachadas, como buscando al undécimo. Pero desde el primer momento le ha visto (su gesto tiene sólo la finalidad de dar tiempo a Tomás de recobrarse y acercarse).

Viendo que el incrédulo, avergonzado por su falta de fe, no se atreve a hacerlo, le llama: «Tomás, ven aquí».

Tomás alza la cabeza, confundido, casi llorando, pero no se atreve a ir. Baja de nuevo la cabeza.

Jesús da algunos pasos hacia él y vuelve a decir: «Ven aquí, Tomás». La voz de Jesús es más imperiosa que la primera vez.

Tomás se alza, retraído y confuso, y va hacia Jesús.

«¡Aquí está el que no cree si no ve!» exclama Jesús. Pero en su voz hay una sonrisa de perdón.

Tomás lo percibe, se decide a mirar a Jesús, y ve que verdaderamente sonríe; entonces gana coraje y se acerca más deprisa.

«Ven aquí, bien cerca. Mira. Mete un dedo, si no te basta mirar, en las heridas de tu Maestro».

Jesús ha extendido las Manos y luego ha abierto la túnica en la parte del pecho, descubriendo el desgarro del Costado. La luz no nace ya de las Heridas. No surge ya desde que, saliendo de su halo de luz lunar, ha empezado a caminar como un Hombre mortal. Las Heridas se muestran en su cruenta realidad: dos agujeros irregulares, el izquierdo hasta el pulgar, que atraviesan, respectivamente, una muñeca y la base de una palma, y un largo corte, que en el lado superior tiene ligera forma de acento circunflejo, en el Costado.

Tomás tiembla, mira, y no toca. Mueve los labios, pero no logra hablar claramente.

«Dame tu mano, Tomás» dice Jesús con mucha dulzura. Y toma con su derecha la mano derecha del apóstol, agarra el índice y lo lleva al desgarrón de su Mano izquierda y lo introduce bien dentro para que sienta que la palma está traspasada, y luego de la Mano lo pasa al Costado. Es más, ahora agarra los cuatro dedos de Tomás, por su base, por el metacarpo y pone estos cuatro gruesos dedos en el desgarrón del Pecho, y los introduce —no se limita a apoyarlos en el borde— y los tiene ahí dentro mientras mira fijamente a Tomás. Es una mirada severa, pero también dulce… mientras continúa: «…Mete aquí tu dedo, pon los dedos, y la mano, si quieres, en mi Costado, y no seas incrédulo, sino fiel». Dice esto mientras hace lo que he dicho antes.

Tomás —parece que la proximidad del Corazón divino, al que casi toca, le ha infundido valor— logra por fin articular las palabras y hablar; dice, cayendo de rodillas, con los brazos alzados y un estallido de llanto de arrepentimiento: «¡Señor mío y Dios mío!». No sabe decir otra cosa.

Jesús le perdona. Le pone la derecha sobre la cabeza y responde: «¡Tomás, Tomás! Ahora crees porque has visto… ¡Bienaventurados los que crean en mí sin haber visto! Si os he de premiar a vosotros y vuestra fe ha recibido la ayuda de la fuerza de la visión, ¿qué premio habré de darles a ellos?…».

629.5

Luego Jesús pone el brazo en el hombro de Juan, mientras toma la mano de Pedro, y se acerca a la mesa. Se sienta en su sitio. Ahora están sentados como en la noche pascual. Pero Jesús quiere que Tomás se siente después de Juan.

«Comed, amigos» dice Jesús.

Pero ya ninguno tiene hambre. La alegría los sacia, la alegría de la contemplación.

Entonces Jesús coge los quesitos que están esparcidos y los reúne en el plato; los corta, los distribuye, y el primer trozo se lo da precisamente a Tomás, poniéndolo encima de un pedazo de pan y pasándolo por detrás de Juan. Vierte el vino de las ánforas en la copa, y se lo pasa a sus amigos; esta vez el primero en ser servido es Pedro. Luego pide que le den panales; los parte y da un trozo a Juan —esta vez a Juan el primero— con una sonrisa que es más dulce que la filamentosa y dorada miel que escurre. Y esto, para animarlos, lo come también Él: sólo prueba la miel.

Juan —es su gesto habitual— reclina su cabeza sobre el hombro de Jesús, quien le arrima a su Corazón y habla teniéndole así.

629.6

«No debéis turbaros, amigos, cuando me aparezco a vosotros. Sigo siendo vuestro Maestro, que ha compartido con vosotros alimento y sueño y que os ha elegido porque os ha amado. También ahora os quiero». Jesús resalta mucho estas últimas palabras.

«Vosotros» prosigue «habéis estado conmigo en las pruebas… estaréis conmigo también en la gloria. No bajéis la cabeza. En el anochecer del domingo, cuando vine a vosotros por primera vez después de mi Resurrección, os infundí el Espíritu Santo… también sobre ti, que no estabas presente, descienda el Espíritu… ¿No sabéis que la infusión del Espíritu es como un bautismo de fuego, porque el Espíritu es Amor, y el amor cancela las culpas? Vuestro pecado, por tanto, de deserción mientras Yo moría, os queda condonado».

Al decir esto, Jesús besa a Juan en la cabeza, a Juan, que no desertó. Y Juan llora de alegría.

«Os he dado la potestad de condonar los pecados. Pero no se puede dar lo que no se posee. Vosotros debéis, pues, estar seguros de que esta potestad Yo la poseo perfecta y la uso por medio de vosotros, que debéis estar limpios en máximo grado para poder limpiar a quien se acerque a vosotros manchado de pecado. ¿Cómo podría uno juzgar y limpiar, si fuera merecedor de condena y estuviera él mismo sucio? ¿Cómo podría uno juzgar a otro, si tuviera vigas en su ojo y pesos infernales en su corazón? ¿Cómo podría decir: “Yo te absuelvo en nombre de Dios” si, por sus pecados, no tuviese consigo a Dios?

629.7

Amigos, pensad en vuestra dignidad de sacerdotes.

Antes Yo estaba en medio de los hombres para juzgar y perdonar. Ahora me marcho con mi Padre. Vuelvo a mi Reino. No soy despojado de la facultad de juicio; antes bien, toda ella está en mis manos, porque el Padre a mí me la ha confiado. Pero tremendo juicio. Porque se producirá cuando ya no le será posible al hombre atraerse el perdón con años de expiación sobre la Tierra. Todas las criaturas vendrán a mí con su espíritu cuando éste deje, por muerte material, la carne como despojo inútil. Y Yo las juzgaré, una primera vez. Luego, la Humanidad volverá con su vestido de carne, que habrá tomado de nuevo por imperativo celeste; volverá para ser separada en dos partes: los corderos con el Pastor; los cabros agrestes con su Torturador. Pero ¿cuántos serían los hombres que estarían con su Pastor, si después del lavacro del Bautismo no tuvieran ya a nadie que los perdonara en Nombre mío?

Por eso creo a los sacerdotes. Para salvar a los salvados por mi Sangre. Mi Sangre salva. Pero los hombres siguen cayendo en la muerte, siguen volviendo a caer en la Muerte. Es necesario que quien tenga la potestad los lave continuamente en mi Sangre, setenta y setenta veces siete, para que no caigan en manos de la Muerte. Vosotros y vuestros sucesores lo haréis. Por ello os absuelvo de todos vuestros pecados. Porque tenéis necesidad de ver, y la culpa, al quitarle al espíritu la Luz que es Dios, ciega. Porque tenéis necesidad de comprender, y la culpa, al quitarle al espíritu la Inteligencia que es Dios, embrutece. Porque tenéis un ministerio de purificación, y la culpa, al quitarle al espíritu la Pureza que es Dios, ensucia.

¡Gran ministerio este vuestro de juzgar y absolver en nombre mío!

Cuando vosotros consagréis para beneficio vuestro el Pan y el Vino y hagáis de ellos mi Cuerpo y mi Sangre, haréis una grande, sobrenaturalmente grande y sublime cosa. Para cumplirla dignamente deberéis ser puros, porque tocaréis a Aquel que es el Puro y os nutriréis de la Carne de un Dios. Puros de corazón, de mente, de miembros y de lengua deberéis ser, porque con el corazón deberéis amar la Eucaristía, y no deberán ser mezclados con este amor celeste profanos amores que serían sacrilegio. Puros de mente, porque deberéis creer y comprender este misterio de amor, y la impureza del pensamiento mata la Fe y el Intelecto. Queda la ciencia del mundo, pero muere en vosotros la Sabiduría de Dios. Puros de miembros deberéis ser, porque a vuestro interior descenderá el Verbo como descendió al seno de María por obra del Amor.

629.8

Tenéis el ejemplo vivo de cómo debe ser un seno que acoge al Verbo que se hace Carne. El ejemplo es la Mujer que me llevó, la Mujer sin pecado original y sin pecado individual.

Observad cuán pura es la cima del Hermón, envuelta todavía en el velo de la nieve invernal. Desde el Monte de los Olivos, parece un cúmulo de azucenas deshojadas o de espuma marina, elevándose como una ofrenda sobre el fondo del otro candor, el de las nubes transportadas por el viento de abril por los campos azules del cielo. Observad, si no, una azucena que abra la boca de su corola para una sonrisa de fragancia. Pues bien, ambas purezas son menos vivas que la del seno que me fue materno. Polvo transportado por los vientos ha caído sobre la nieve del monte y sobre la seda de la flor. El ojo humano no lo percibe, de tan ligero como es; pero está, y deteriora el candor.

Y más aún: observad la perla más pura arrancada al mar, arrancada de su concha nativa para adornar el cetro de un rey. Es perfecta en su apretada textura iridiscente, que ignora el contacto profanador de carne alguna, pues que se ha formado en el cuenco de la madreperla de la ostra, aislada en el fluido zafiro de las profundidades marinas. Y, a pesar de todo, es menos pura que el seno que me tuvo. En su centro está el granito arenoso: un corpúsculo diminutísimo, pero terrestre. En Aquella que es la Perla del Mar no existe partícula de pecado, ni siquiera el fomes del pecado. Perla nacida en el Océano de la Trinidad para traer a la Tierra a la Segunda Persona, Ella es compacta en torno a su centro, que no es semilla de terrena concupiscencia, sino centella del Amor eterno. Centella que, encontrando en Ella respuesta, ha generado los vórtices de la divina Exhalación que ahora a sí llama y atrae a los hijos de Dios: Yo, el Cristo, Estrella de la Mañana.

Esta Pureza inviolada es la que os doy como ejemplo.

629.9

Y cuando, como vendimiadores en un tino, hundís las manos en el mar de mi Sangre y de él sacáis para limpiar las vestiduras de los desdichados que pecaron, sed, además de puros, perfectos, para no mancharos con un pecado mayor, es más: con pecados mayores, derramando y tocando con sacrilegio la Sangre de un Dios o faltando a la caridad y a la justicia negándola, o dándola con un rigor que no es de Cristo —que fue bueno con los malos, para atraerlos a su Corazón, y tres veces bueno con los débiles, para animarlos a la confianza—, usando de este rigor tres veces indignamente, al ir contra mi Voluntad, contra mi Doctrina y contra la Justicia. ¿Cómo puede ser riguroso con los corderos un pastor ídolo?

¡Oh, muy amados míos, amigos a los que envío por los caminos del mundo para continuar la obra que Yo he empezado y que será proseguida mientras dure el Tiempo, recordad estas palabras mías! Os las digo para que se las digáis a los que consagréis para el ministerio en que Yo os he consagrado.

629.10

Veo… Miro el paso de los siglos… el tiempo y las turbas infinitas de los hombres que estarán —todos— ante mí… Veo… matanzas y guerras, paces falaces y horrendas carnicerías, odio y latrocinio, sensualidad y orgullo. De tanto en tanto un oasis verde: un período de retorno a la Cruz. Como obelisco que señala una onda pura entre las áridas arenas del desierto, mi Cruz —después de que el veneno del mal haya infectado de rabia a los hombres— será alzada con amor, y, alrededor de ella, plantadas en los bordes de las aguas salubres, florecerán las palmeras de un período de paz y bien en el mundo. Los espíritus, como ciervos y gacelas, como golondrinas y palomas, se acercarán a ese reposado, fresco, nutricio refugio para curarse de sus dolores y recuperar la esperanza. Refugio que apretará sus ramas cual cúpula protectora de las tormentas y el fuerte sol, y mantendrá alejados a serpientes y fieras con el Signo que le hace huir al Mal. Así mientras los hombres quieran.

Veo… Muchos hombres… mujeres, viejos, niños, guerreros, hombres de estudio, doctores, campesinos… Todos vienen y pasan con su peso de esperanzas y dolores. Y veo que muchos vacilan porque el dolor es demasiado y la esperanza ha sido la primera en caer de la carga, de la carga demasiado pesada, para hacerse añicos en el suelo… Y veo a muchos que caen en los bordes del camino porque otros más fuertes los empujan, más fuertes o más afortunados respecto a su carga, leve. Y veo a muchos que, sintiéndose abandonados por los que pasan, pisoteados incluso, sintiéndose morir, llegan incluso a odiar y a maldecir.

¡Pobres hijos! En medio de todos éstos, maltratados por la vida, de estos que pasan o caen, mi Amor, intencionadamente, ha diseminado a los samaritanos compasivos, a los médicos buenos, luces en la noche, voces en el silencio, para que los débiles que caen encuentren una ayuda, vuelvan a ver la Luz, vuelvan a oír la Voz que dice: “Ten esperanza. No estás solo. Sobre ti está Dios. Contigo está Jesús”. He puesto, intencionadamente, a estas caridades operantes para que mis pobres hijos no se me murieran en el espíritu y perdieran la morada paterna, y para que siguieran creyendo en mí-Caridad viendo en mis ministros mi reflejo.

629.11

Pero, ¡oh dolor que me haces sangrar la Herida del Corazón como cuando fue abierta en el Gólgota! ¿Qué ven mis Ojos divinos! ¿Acaso no hay sacerdotes entre las turbas infinitas que pasan? ¿Por esto sangra mi Corazón? ¿Están vacíos los seminarios? ¿Mi divina propuesta no suena ya en los corazones? ¿El corazón del hombre ya no es capaz de oírla? No. En los siglos habrá seminarios, y en ellos levitas. De ellos saldrán sacerdotes porque en la hora de su adolescencia mi propuesta habrá sonado con voz celeste en muchos corazones y ellos la habrán seguido. Pero otras, otras, otras voces habrán venido después, con la juventud y la madurez, y mi Voz habrá quedado achicada en esos corazones, mi Voz que habla durante los siglos a sus ministros para que sean siempre lo que vosotros ahora sois: los apóstoles formados en la escuela de Cristo. La vestidura ha quedado, pero el sacerdote ha muerto. En demasiados, durante los siglos, sucederá este hecho. Sombras inútiles y obscuras, no serán una palanca que eleva, una cuerda que tira, una fuente que calma la sed, trigo que sacia el hambre, corazón que sirva de almohada, una luz en las tinieblas, una voz que repita lo que el Maestro le dice; sino que serán para la pobre humanidad un peso de escándalo, un peso de muerte, parásitos, una putrefacción… ¡Qué horror! ¡Los Judas más grandes del futuro Yo los tendré, de nuevo y siempre, en mis sacerdotes!

629.12

Amigos, Yo me hallo en la gloria y, a pesar de ello, lloro. Siento compasión de estas turbas infinitas, rebaños sin pastores o con demasiado escasos pastores. ¡Una compasión infinita! Pues bien, juro por mi Divinidad que les daré el pan, el agua, la luz, la voz que los elegidos para estas obras no quieren dar. Repetiré a lo largo de los siglos el milagro de los panes y los peces. Con pocos, despreciables pececillos y con escasos mendrugos de pan —almas humildes y laicas— daré de comer a muchos, y quedarán saciados, y sobrará para los que vengan después, porque “tengo compasión de este pueblo” y no quiero que perezca.

Benditos los que merezcan ser eso. No benditos porque son eso, sino porque lo habrán merecido con su amor y sacrificio. Y benditísimos aquellos sacerdotes que sepan mantenerse en su condición de apóstoles: pan, agua, luz, voz, descanso y medicina para mis pobres hijos. Con una luz especial resplandecerán en el Cielo. Yo os lo juro, Yo que soy la Verdad.

629.13

Vamos a levantarnos, amigos. Venid conmigo para enseñaros todavía a orar. La oración es la que alimenta las fuerzas del apóstol, porque le funde con Dios».

Y aquí Jesús se levanta y va hacia la pequeña escalera.

Pero, cuando está al pie de la escalera, se vuelve y me mira. ¡Oh, Padre! ¡Me mira! ¡Piensa en mí! Busca a su pequeña “voz”. ¡La alegría de estar con sus amigos no le hace olvidarse de mí! Me mira por encima de las cabezas de los discípulos, y me sonríe. Alza la mano bendiciéndome y dice: «La paz sea contigo».

Y la visión termina.


Notes

  1. j’ignore encore de qui il s’agit : il s’agit de Barthélémy ; cette “ vision ”, écrite en 1944, précède presque toutes celles de la vie publique de Jésus. La cène pascale à laquelle Maria Valtorta fait référence est celle qui est décrite, le 17 février 1944, de façon beaucoup plus condensée que celle du 9 mars 1945, rapportée au chapitre 600 de l’Œuvre. (Au sujet de la double rédaction de nombreux épisodes, nous renvoyons les lecteurs à notre note en 587.13).
  2. Comment pourrait-on… Le sens implicite est de manière digne, comme on le voit plus loin à propos de l’eucharistie : “ pour la célébrer dignement ”. Le discours porte sur la dignité, non pas sur le pouvoir, conféré aux apôtres en 278.2 et à Pierre comme primat en 343.5.

Notas

  1. no sé todavía quién es, considerada la fecha de la presente “visión”, que precede a casi todas las de la vida pública de Jesús. La cena pascual, a la que MV hace referencia, es la descrita el 17 de febrero de 1944 en forma muy condensada respecto a la otra, del 9 de marzo de 1945, que está en la presente obra en el capítulo 600. (Respecto a la doble redacción de muchos episodios, consúltese nuestra nota de 587.13).