Arimathie est encore accidentée. Je ne sais pourquoi, je me la figurais en plaine. Néanmoins, ses collines s’abaissent graduellement vers la plaine qui, à certains détours de la route, apparaît fertile du côté du couchant et, en cette matinée de novembre disparaît à l’horizon sous une brume qui ressemble à une étendue d’eau illimitée.
Jésus est avec Simon et Thomas. Il n’a pas d’autres apôtres avec lui. J’ai l’impression qu’il tient sagement compte des sentiments et des caractères divers des gens qu’il doit fréquenter et que, selon les circonstances, il amène avec lui ceux qu’un hôte peut accepter sans être trop heurté. Ces juifs doivent être plus… susceptibles que des femmelettes romantiques…
Je me rends compte qu’ils parlent de Joseph d’Arimathie, et Thomas, qui le connaît peut-être très bien, montre ses vastes et belles propriétés qui s’étendent sur la colline, en particulier du côté de Jérusalem, sur la route qui va de la capitale à Arimathie et relie ensuite cette localité à Joppé. J’entends que c’est leur sujet de discussion, et Thomas mentionne aussi avec admiration les champs que possède Joseph qui bordent les routes de la plaine.
« Mais, au moins, ici les hommes ne sont pas traités comme des animaux ! Oh ! Ce Doras ! » dit Simon.
En effet, les travailleurs sont ici bien nourris et correctement vêtus, et ils montrent la satisfaction des gens qui ont une bonne situation. Ils saluent avec respect parce qu’ils savent certainement déjà quel est cet homme beau et de haute taille qui traverse la campagne d’Arimathie vers la maison de leur maître, et ils l’observent en discutant à mi-voix.