« Dieu donne à chacun ce qu’il lui faut. C’est la vérité. Qu’est-ce qui est nécessaire à l’homme ? Le faste ? Des serviteurs en grand nombre ? Des domaines dont on ne peut compter les champs ? Des banquets du crépuscule au petit matin ? Non. Ce qui est nécessaire à l’homme, c’est un toit, du pain, des vêtements : l’indispensable pour vivre.
Regardez autour de vous : qui sont les plus joyeux ? qui a la meilleure santé ? Qui profite d’une vieillesse saine et paisible ? Les jouisseurs ? Non. Ceux qui vivent, travaillent et désirent honnêtement. Ils ne sont pas empoisonnés par la luxure, donc ils restent forts ; ils ignorent le poison des banquets, donc ils restent agiles, tout comme le poison de l’envie, donc ils restent joyeux. En revanche, celui qui désire posséder toujours plus tue sa paix et ne tire aucun profit, mais il a une vieillesse précoce, rongé par la rancœur et les abus.
Je pourrais rattacher le commandement de ne pas voler à celui de ne pas désirer ce qui appartient à autrui. En effet, le désir immodéré pousse au vol. Il n’y a qu’un pas de l’un à l’autre. Tout désir est-il illicite ? Je ne dis pas cela. Un père de famille qui désire tirer de son travail aux champs ou à l’atelier de quoi assurer du pain à ses enfants, ne pèche pas, en vérité. Au contraire, il remplit ses devoirs de père. En revanche, celui qui ne désire qu’une plus grande jouissance et s’empare de ce qui appartient à autrui à son plus grand profit, celui-là pèche.