Une belle aurore de printemps teint de rose le ciel et égaie les collines. Les disciples s’en réjouissent tandis qu’ils se groupent à l’entrée du village pour attendre les retardataires.
« C’est le premier jour où il ne fait pas froid, après les chutes de grêle, dit Matthieu en se frottant les mains.
– ça devait bien finir par arriver ! C’est la nouvelle lune d’Adar[1] ! s’exclame André.
– Tant mieux ! Si on devait aller sur les montagnes avec le froid des jours derniers ! Remarque Philippe.
– Mais où va-t-on ensuite ? demande André.
– Qui sait… D’ici, on va à Séphet ou à Meiéron. Mais ensuite ? » lui répond Jacques, fils de Zébédée ; et il se tourne pour poser la question aux deux fils d’Alphée :
« Est-ce que vous savez où l’on va, vous ?
– Jésus a dit qu’il veut prendre la direction du nord, rien de plus, répond laconiquement Jude.
– Encore une fois ? A la prochaine lune on doit commencer le pèlerinage de la Pâque… dit Pierre sans beaucoup d’enthousiasme.
– Nous y arriverons bien à temps, réplique Jude.
– Oui. Mais sans repos à Bethsaïde…
– Nous y passerons certainement pour prendre les femmes et Marziam, répond Philippe à Pierre.
– Ce dont je vous prie, c’est de ne pas vous montrer ennuyés, paresseux ou autre chose.