Gli Scritti di Maria Valtorta

339. En route vers Meiéron. La nuit de péché de Judas.

339. Verso Meieron. La notte peccaminosa di Giuda Iscariota.

339.1

Une belle aurore de printemps teint de rose le ciel et égaie les collines. Les disciples s’en réjouissent tandis qu’ils se groupent à l’entrée du village pour attendre les retardataires.

« C’est le premier jour où il ne fait pas froid, après les chutes de grêle, dit Matthieu en se frottant les mains.

– ça devait bien finir par arriver ! C’est la nouvelle lune d’Adar[1] ! s’exclame André.

– Tant mieux ! Si on devait aller sur les montagnes avec le froid des jours derniers ! Remarque Philippe.

– Mais où va-t-on ensuite ? demande André.

– Qui sait… D’ici, on va à Séphet ou à Meiéron. Mais ensuite ? » lui répond Jacques, fils de Zébédée ; et il se tourne pour poser la question aux deux fils d’Alphée :

« Est-ce que vous savez où l’on va, vous ?

– Jésus a dit qu’il veut prendre la direction du nord, rien de plus, répond laconiquement Jude.

– Encore une fois ? A la prochaine lune on doit commencer le pèlerinage de la Pâque… dit Pierre sans beaucoup d’enthousiasme.

– Nous y arriverons bien à temps, réplique Jude.

– Oui. Mais sans repos à Bethsaïde…

– Nous y passerons certainement pour prendre les femmes et Marziam, répond Philippe à Pierre.

– Ce dont je vous prie, c’est de ne pas vous montrer ennuyés, paresseux ou autre chose.

339.2

Jésus est très affligé… Hier soir, il pleurait. Je l’ai trouvé en larmes pendant que nous, nous préparions le souper. Il ne priait pas, dehors sur la terrasse, comme nous le pensions. Mais il pleurait, dit Jean.

– Pourquoi ? Tu le lui as demandé ? demandent-ils tous.

– Oui. Mais il m’a seulement dit : “ Aime-moi, Jean. ”

– C’est peut-être… pour les habitants de Chorazeïn. »

Simon le Zélote survient :

« Le Maître arrive avec Barthélemy. Allons à leur ren­contre. »

Ils y vont tout en continuant leur conversation :

« Ou à cause de Judas. Hier soir, ils étaient restés seuls…, dit Matthieu.

– Oui ! Et Judas avait déclaré auparavant qu’il était inquiet et qu’il ne voulait personne avec lui, observe Philippe.

– Il n’a même pas voulu rester avec le Maître ! Moi, j’y serais resté bien volontiers ! Soupire Jean.

– Moi aussi ! Renchérissent-ils tous.

– Cet homme ne me plaît pas… Il est soit malade, soit ensorcelé, soit fou, soit possédé… Il a quelque chose, dit péremptoirement Jude.

– Et pourtant, soyez-en sûrs, pendant le voyage de retour il a été exemplaire. Il a toujours défendu le Maître et les intérêts du Maître, comme aucun de nous ne l’a jamais fait. Moi, je l’ai vu, je l’ai entendu ! Et j’espère que vous ne douterez pas de ma parole, déclare Thomas.

– Tu penses qu’on ne te croit pas ? Mais non, Thomas ! Et cela nous fait plaisir que Judas soit meilleur que nous. Mais tu le vois ? Il est étrange, oui ou non ? demande André.

– Oh ! Pour être étrange, il l’est ! Mais il souffre peut-être pour des choses intimes… Peut-être aussi parce qu’il n’a pas fait de miracle. Il est un peu fier. Oh, dans un bon but ! Mais il tient à faire beaucoup, à recevoir beaucoup d’éloges…

– Hum ! Peut-être ! Toujours est-il que le Maître est triste. Regardez-le, là : il ne ressemble plus à l’homme que nous avons connu. Mais, vive le Seigneur ! Si je réussis à découvrir celui qui fait souffrir le Maître… Suffit ! Je sais ce que je vais lui faire » dit Pierre.

339.3

Jésus, qui est en grande discussion avec Nathanaël, les voit et presse le pas en souriant.

« La paix soit avec vous. Vous êtes tous ici ?

– Il manque Judas… Je le croyais auprès de toi car à la maison où il devait dormir, on m’a dit qu’on avait trouvé la pièce vide et tout en ordre… » explique André.

Jésus plisse le front un instant et se plonge dans ses pensées, tête baissée. Puis il dit :

« Peu importe, partons quand même. Vous direz à ceux des dernières maisons que nous allons à Meiéron, puis à Giscala. Si Judas nous cherche, qu’ils l’envoient là. Allons. »

Tous sentent la tempête dans l’air et obéissent sans souffler mot. Jésus continue à parler avec Barthélemy, quelques pas devant les autres. Et j’entends citer de grands noms dans leur entretien : Hillel, Jahel, Barac et les gloires de la patrie qui passent dans les esprits et les conversations, ainsi que les commentaires admiratifs sur les grands docteurs. Et des regrets dans la bouche de Barthélemy…

« Ah ! Si le Sage était encore vivant ! Hillel était bon, mais fort aussi. Il ne se serait pas laissé troubler. Il t’aurait jugé par lui-même !

– Ne t’en soucie pas, Barthélemy ! Et bénis le Très-Haut de l’avoir pris dans sa paix. Ainsi l’esprit du Sage n’a pas connu le trouble d’une telle haine envers moi.

– Mon Seigneur ! Pas de la haine seulement…

– Plus de haine que d’amour, mon ami. Et il en sera toujours ainsi.

– Ne t’attriste pas. Nous te défendrons…

– Ce n’est pas la mort qui m’angoisse… C’est la vue du péché des hommes.

– La mort, non ! Ne parle pas de mort. Ils n’arriveront pas à cela… parce qu’ils ont peur…

– La haine sera plus forte que la peur. Barthélemy, quand je serai mort, puis quand je serai loin, dans le Ciel saint, dis-le aux hommes : “ Plus que de la mort, il a souffert de votre haine… ”

– Maître ! Maître ! Ne dis pas cela ! Personne ne te haïra au point de te faire mourir. Et tu peux toujours l’empêcher, toi qui es puissant… »

339.4

Jésus sourit tristement, je dirais même avec lassitude, pendant qu’il parcourt de son pas régulier la route montagneuse qui conduit à Meiéron. Plus on monte plus se découvre un beau et vaste panorama sur le lac de Tibériade qui apparaît dans le passage d’une gorge, sur les collines voisines en forme d’arc qui bouchent la vue sur le lac de Mérom, et puis, au-delà du lac de Tibériade, sur le haut plateau de l’autre côté du Jourdain, jusqu’à la chaîne dentelée des monts lointains de l’Auran, de la Trachonitide et de la Pérée.

Jésus indique pourtant la direction nord-nord-est :

« Après la Pâque, nous devrons aller là-bas, dans la tétrarchie de Philippe. Et nous aurons à peine le temps d’être à Jérusalem pour la Pentecôte.

– Mais ne te conviendrait-il pas de le faire tout de suite ? En passant de l’autre côté du Jourdain, vers ses sources… pour revenir par la Décapole… »

Jésus se passe la main sur le front, avec la lassitude de quelqu’un qui a l’esprit obnubilé, et il murmure :

« Je ne sais, je ne sais pas encore !… Barthélemy !… »

Quel abattement, quelle souffrance, quel appel dans sa voix !…

Barthélemy se penche un peu, comme s’il était blessé par ce ton étrange et nouveau chez Jésus et il dit, rendu haletant par son amour :

« Maître, qu’as-tu ? Qu’attends-tu du vieux Nathanaël ?

– Rien, Barthélemy… Ta prière… Pour que je voie bien ce que j’ai à faire…

339.5

Mais on nous appelle, Barthélemy… Faisons une halte ici… »

Ils s’arrêtent près d’un bouquet d’arbres. De la courbe du sentier, les autres débouchent en groupe :

« Maître, Judas nous suit en courant à perdre haleine…

– Nous allons donc l’attendre. »

Effectivement Judas apparaît bientôt, au pas de course…

« Maître… j’ai tardé… Je suis resté endormi et…

– Où donc, puisque je ne t’ai pas trouvé à la maison ? » demande André, étonné.

Judas reste une minute interdit, mais il se reprend vite :

« Oh ! Il me déplaît que ma pénitence soit connue ! J’ai été dans le bois toute la nuit, pour prier, faire des sacrifices… A l’aube, le sommeil m’a vaincu… Je suis un faible, moi… Mais le Très-Haut aura de la compassion pour son pauvre serviteur. N’est-ce pas, Maître ? Je me suis éveillé tard et je suis encore tout courbatu.

– Effectivement, tu as le visage chiffonné » observe Jacques, fils de Zébédée.

Judas rit :

« Bien sûr ! Mais j’ai l’âme plus joyeuse. La prière fait du bien. La pénitence rend le cœur gai, et aussi humble et généreux. Maître, pardonne à ton imbécile de Judas… »

Et il s’agenouille aux pieds de Jésus.

« Oui. Lève-toi et partons.

– Donne-moi la paix par ton baiser. Ce sera signe que tu m’as pardonné ma mauvaise humeur d’hier. Je n’ai pas voulu de toi, c’est vrai, mais c’était parce que je voulais prier…

– Nous aurions pu prier ensemble… »

Judas rit et dit :

« Non, tu ne pouvais pas prier avec moi cette nuit, être là où je me trouvais…

– ça par exemple ! Pourquoi donc ? Il est toujours avec nous et c’est lui qui nous a appris à prier ! » rétorque Pierre, étonné.

Tous rient, mais pas Jésus. Il scrute fixement Judas qui l’a embrassé et qui le regarde, les yeux pleins de malice espiègle, comme s’il le défiait.

Il ose répéter :

« N’est-ce pas vrai que tu ne pouvais être avec moi cette nuit ?

– Je ne le pouvais pas. Je ne pouvais pas et ne pourrai jamais, en effet, partager les étreintes de mon esprit avec mon Père, avec une tierce personne qui n’est que chair et sang, comme tu l’es, et dans les lieux où tu vas. J’aime la solitude peuplée d’anges pour oublier que l’homme est une puanteur de chair corrompue par les sens, par l’or, par le monde et par Satan. »

Judas ne rit plus, même des yeux. Il répond sérieusement :

« Tu as raison. Ton esprit a vu la vérité.

339.6

Où allons-nous, alors ?

– Vénérer les tombes des grands rabbins et des héros d’Israël.

– Quoi ? Comment ? Mais Gamaliel ne t’aime pas. Et les autres te haïssent, s’étonnent plusieurs.

– Peu importe. Je m’incline sur la tombe des justes qui attendent la Rédemption. Je vais dire à leurs ossements : “ Bientôt, Celui qui a donné la respiration à votre âme sera au Royaume des Cieux, prêt à en descendre au dernier Jour pour vous faire revivre éternellement au Paradis. ” »

Ils marchent tant et plus, jusqu’à ce qu’ils parviennent à Meiéron : c’est un beau village, bien tenu, plein de lumière et de soleil au milieu de collines fertiles et de sommets boisés.

« Arrêtons-nous. Dans l’après-midi, nous irons d’ici à Giscala. Les grandes tombes sont éparses sur ces pentes dans l’attente du réveil glorieux[2]. »

339.1

Una bella aurora di primavera fa rosato il cielo e liete le colline. I discepoli se ne allietano l’uno con l’altro mentre si riuniscono all’inizio del paese in attesa dei ritardatari.

«Il primo giorno che non faccia freddo, dopo le grandinate», dice Matteo sfregandosi le mani.

«Doveva ben venire! Siamo alla neomenia di adar!», esclama Andrea.

«Bene! Bene! Se si doveva andare sui monti col fresco dei giorni passati!…», commenta Filippo.

«Ma dove si va, poi?», chiede Andrea.

«Chissà… Di qui si va a Sefet o a Meieron. Ma poi?», gli risponde Giacomo di Zebedeo, e si volta a chiedere ai due figli di Alfeo: «Lo sapete voi dove si va?».

«Gesù ci ha detto che vuole andare verso settentrione. Nulla più», dice laconico Giuda d’Alfeo.

«Un’altra volta? Alla prossima luna si deve iniziare il pellegrinaggio di Pasqua…», dice non troppo entusiasta Pietro.

«Faremo più che a tempo», gli ribatte il Taddeo.

«Sì. Ma niente riposo a Betsaida…».

«Vi passeremo certo per prendere le donne e Marziam», risponde Filippo a Pietro.

«Quello che vi prego è di non mostrarvi annoiati, svogliati o altro.

339.2

Gesù è afflittissimo… Ieri sera piangeva. L’ho trovato che piangeva mentre noi preparavamo la cena. Non pregava, fuori sulla terrazza, come credevamo. Ma piangeva», dice Giovanni.

«Perché? Glielo hai chiesto?», chiedono tutti.

«Sì. Ma non mi ha detto che: “Amami, Giovanni”».

«Forse… è per quelli di Corozim».

Lo Zelote, che sta sopraggiungendo, dice: «Il Maestro è qui che viene con Bartolomeo. Andiamogli incontro».

E vanno, ma continuano il loro discorso: «O è per Giuda. Ieri sera erano rimasti soli…», dice Matteo.

«Già! E Giuda aveva dichiarato prima che era inquieto e non voleva nessuno con sé», osserva Filippo.

«Neanche col Maestro ha voluto stare! E io che ci sarei stato tanto volentieri!», sospira Giovanni.

«Anche io!», dicono tutti gli altri.

«Quell’uomo non mi piace… O è malato, o è stregato, o è matto, o è indemoniato… Qualche cosa ha», dice sicuro il Taddeo.

«Eppure, credetelo, nel viaggio di ritorno fu esemplare. Ha sempre difeso il Maestro e gli interessi del Maestro come nessuno di noi mai fece. L’ho visto io, l’ho sentito io! E spero che non avrete dubbi sulla mia parola», asserisce Tommaso.

«Ti pare che non ti si creda? Ma no, Toma! E ne abbiamo piacere che Giuda sia meglio di noi. Ma tu lo vedi! È strano, sì o no?», chiede Andrea.

«Oh! per strano è strano. Ma forse soffre per cose intime…

Forse anche perché non ha fatto miracolo. È un poco orgoglioso. Oh! a buon fine! Ma ci tiene a fare molto, ad essere encomiato…».

«Uhm! Sarà! Il fatto è che il Maestro è triste. Guardatelo là se sembra più l’uomo che abbiamo conosciuto. Ma, viva il Signore! Se riesco a scoprire chi è colui che fa soffrire il Maestro… Basta! So io ciò che gli faccio», dice Pietro.

339.3

Gesù, che parla fitto fitto con Natanaele, li vede e affretta il passo sorridendo. «La pace a voi. Ci siete tutti?».

«Manca Giuda di Simone… e credevo fosse da Te, perché alla casa dove era a dormire mi hanno detto di avere trovato la stanza vuota e tutto in ordine…», spiega Andrea.

Gesù corruga un momento la fronte e si concentra nel suo pensiero chinando il capo. Poi dice: «Non importa. Andiamo lo stesso. Direte a quelli delle ultime case che noi andiamo a Meieron e poi a Giscala. Se Giuda ci cerca, lo mandino là. Andiamo».

Tutti sentono tempesta per aria e ubbidiscono senza fiatare. Gesù continua a parlare con Bartolomeo, più avanti degli altri di qualche passo. E sento passare dei grandi nomi nel loro discorso: Illele, Giaele, Barac e glorie patrie che passano nella mente e nei discorsi, e commenti ammiratori sui grandi dottori. E rimpianti in Bartolomeo…

«Oh! fosse stato ancora vivo il Saggio! Hillele era buono, ma anche forte. Non si sarebbe lasciato turbare. Da sé ti avrebbe giudicato!».

«Non te la prendere, Bartolmai! E benedici l’Altissimo che lo ha preso nella sua pace. Lo spirito del Saggio non conobbe così il turbamento di tanto odio per Me».

«Mio Signore! Non odio soltanto!…».

«Più odio che amore, amico. E così sarà sempre».

«Non essere triste. Noi ti difenderemo…».

«Non è la morte che mi angoscia… È vedere il peccato degli uomini».

«La morte no!… Non parlare di morte. Non arriveranno a tanto… perché hanno paura…».

«L’odio sarà più forte della paura. Bartolomeo, quando sarò morto, poi quando sarò lontano, nel Cielo santo, dillo agli uomini: “Egli, più che per la morte, soffrì per il vostro odio”…».

«Maestro! Maestro! Maestro! Non dire così! Nessuno ti odierà tanto da farti morire. E Tu puoi sempre impedirlo, Tu che sei potente…».

339.4

Gesù sorride mestamente, direi stancamente, mentre sale col suo passo misurato la strada montana che conduce a Meieron e che, più si alza, più discopre un vasto e bel panorama sul lago di Tiberiade — che appare dallo squarcio di una gola sulle colline vicine che, ad arco, fanno da paravento alla vista del lago di Merom — e poi, oltre il lago di Tiberiade, sull’altipiano d’Oltre-Giordano, fino ai frastagliati monti lontani dell’Auran, della Traconite e della Perea.

Gesù accenna però in direzione nord-nordest dicendo: «Dopo la Pasqua dovremo andare là, nella tetrarchia di Filippo. E appena ne avremo il tempo per essere di nuovo per la Pentecoste a Gerusalemme».

«Ma non ti converrebbe di più farlo adesso? Passando nell’Oltre-Giordano, verso le sue sorgenti… ritornando per la Decapoli…».

Gesù si passa la mano sulla fronte, con mossa stanca di chi ha la mente annebbiata, e mormora: «Non so, non so ancora!… Bartolomeo!…». Quanto sconforto, dolore, invocazione è nella voce!…

Bartolomeo si curva un poco, come ferito da quel tono strano e nuovo in Gesù, e dice, affannoso d’amore: «Maestro? Che hai? Che vuoi dal vecchio Natanaele?».

«Nulla, Bartolmai… La tua preghiera… Perché Io veda bene ciò che è da fare…

339.5

Ma ci chiamano, Bartolmai… Fermiamoci qui…». E si arrestano presso un ciuffo di alberi.

Spuntano dalla curva del sentiero gli altri in gruppo: «Maestro, Giuda ci segue correndo a perdifiato…».

«Lo aspetteremo, dunque».

E Giuda infatti appare presto, di corsa… «Maestro… ho fatto tardi… Sono rimasto addormentato e…».

«Dove, se a casa non ti ho trovato?», chiede stupito Andrea.

Giuda resta per un minuto interdetto, ma svelto si riprende dicendo: «Oh! mi spiace che la mia penitenza si sia rivelata! Sono stato nel bosco tutta la notte a pregare, a fare sacrificio…

All’alba mi ha vinto il sonno… Sono un debole io… Ma il Signore altissimo compatirà il suo povero servo. Non è vero, Maestro? Mi sono destato tardi e tutto indolenzito».

«Infatti hai un viso molto sciupato», osserva Giacomo di Zebedeo.

Giuda ride: «Eh! già! Ma ho l’anima più lieta. La preghiera fa bene. La penitenza dà ilare cuore. E dà umiltà e generosità. Maestro, perdona il tuo stolto Giuda…», e si inginocchia ai piedi di Gesù.

«Sì. Alzati e andiamo».

«Dàmmi la pace con un tuo bacio. Sarà il segno che mi hai perdonato i malumori di ieri. Non ti ho voluto, è vero. Ma era perché volevo pregare…».

«Avremmo potuto pregare insieme…».

Giuda ride e dice: «No, Tu non potevi pregare con me questa notte, essere dove io ero…».

«Oh! bella! Perché? È sempre con noi e ci ha insegnato Lui a pregare!», dice stupito Pietro.

Ridono tutti. Ma Gesù non ride. Guarda fisso Giuda che lo ha baciato e che lo guarda con un occhio ilare di pungente malizia, come se lo sfidasse.

Osa ripetere: «Non è vero che non potevi essere con me questa notte?».

«Non potevo. Non potevo e non potrò mai, infatti, condividere gli abbracci del mio spirito col Padre mio, con un terzo, tutto carne e sangue, quale tu sei, e nei luoghi dove tu vai. Amo la solitudine popolata d’angeli per dimenticare che l’uomo è un fetore di carne corrotta dal senso, dall’oro, dal mondo e da Satana».

Giuda non ride più neppure con gli occhi. Risponde serio:

«Hai ragione. Il tuo spirito ha visto il vero.

339.6

Dove andiamo allora?».

«A venerare le tombe dei grandi rabbi e degli eroi di Israele».

«Che? Come? Ma Gamaliele non ti ama. Ma gli altri ti odiano!», dicono in molti.

«Non importa. Io mi inchino alle tombe dei giusti che attendono redenzione. Vado a dire alle loro ossa: “Presto Colui che vi alitò lo spirito vostro sarà nel Regno dei Cieli, pronto a scendere di là all’estremo Giorno, per farvi rivivere in eterno nel Paradiso”».

Vanno, vanno finché trovano il paese di Meieron. Bello, ben tenuto, pieno di luce e di sole, fra ubertose colline e vette.

«Sostiamo. Nel pomeriggio andremo da qui verso Giscala.

Le grandi tombe sono sparse per queste chine in attesa del risveglio glorioso».


Notes

  1. la nouvelle lune d’Adar, c’est-à-dire mi-février.
  2. glorieux ». Suit le dessin qui porte les inscriptions suivantes : au nord-ouest se trouvent les noms de Giscala, Meiéron, et Safed (dit ailleurs Sefet) ; au nord-est se trouve le groupe de montagnes appelé grand Hermon, mais encore plus au nord ; à l’est se trouvent la Gaulanitide et l’Auran, au sud la Pérée. Au centre sont esquissés, sans mention de noms, le lac de Tibériade et le Jourdain qui le traverse.