Aucune voix ne résonne dans la maison du Cénacle, aucun bruit ne s’entend. Il n’y a pas de disciples présents, du moins rien ne me permet de dire que des personnes sont rassemblées dans les autres pièces. Je relève seulement la présence et les voix des Douze et de Marie la très sainte, rassemblés dans la salle de la Cène.
La pièce semble plus grande, car le mobilier, disposé différemment, laisse libre tout le milieu de la pièce ainsi que deux des murs. Contre le troisième on a poussé la grande table de la Cène. Entre eux et les murs ainsi qu’aux deux côtés les plus étroits de la table, on a mis les lits-sièges qui ont servi à la Cène et le tabouret utilisé par Jésus pour le lavement des pieds. Pourtant ces lits ne sont pas placés perpendiculairement à la table comme pour la Cène, mais parallèlement, de façon que les apôtres puissent rester assis sans les occuper tous, en laissant pourtant un siège, le seul mis verticalement par rapport à la table, tout entier pour la Vierge bénie, au milieu de la table, à la place qu’occupait Jésus à la Cène.
Il n’y a pas de nappe ni de vaisselle sur la table, les crédences sont vides, les murs dépouillés de leurs ornements. Si le lampadaire brûle au centre, seule la flamme principale est allumée ; l’autre cercle de petites lampes qui sert de corolle à ce bizarre lampadaire est éteint.
Les fenêtres sont fermées et bloquées par une lourde barre de fer qui les traverse. Mais un rayon de soleil s’infiltre hardiment par un petit trou et descend comme une aiguille longue et fine jusqu’au pavé où il dessine une tache lumineuse.