Gli Scritti di Maria Valtorta

143. Photinaï, la Samaritaine.

143. La samaritana Fotinai.

143.1

« Je m’arrête ici. Allez en ville et achetez tout ce qu’il faut pour le repas. Nous mangerons ici.

– Nous y allons tous ?

– Oui, Jean. Il est bon que vous restiez en groupe.

– Et toi ? Tu restes seul … Ce sont des samaritains …

– Ce ne sont pas les pires ennemis du Christ. Allez, allez. Je prie, en vous attendant, pour vous et pour eux. »

Les disciples partent à regret, et à trois ou quatre reprises ils se retournent pour regarder Jésus qui s’est assis sur un petit muret ensoleillé qui se trouve près du bord bas et large d’un puits. C’est un grand puits, presque une citerne, tant il est large. En été il doit être ombragé par de grands arbres, maintenant sans feuilles. On ne voit pas l’eau, mais le terrain, près du puits, montre clairement qu’on en a puisé, à cause des petites mares et des empreintes circulaires laissées par les brocs humides.

Jésus s’assied et médite, dans son attitude ordinaire, les coudes appuyés sur les genoux et les mains jointes en avant, le corps légèrement incliné et la tête penchée vers le sol. Puis il sent qu’un bon soleil le réchauffe et il laisse glisser son manteau de sa tête et de ses épaules tout en le gardant encore replié sur sa poitrine.

Il lève la tête pour sourire à une bande de moineaux querelleurs qui se disputent une grosse mie de pain perdue par quelque personne près du puits. Mais les oiseaux s’enfuient à l’arrivée d’une femme qui vient au puits avec une amphore vide qu’elle tient par une anse de la main gauche, pendant que sa main droite écarte avec surprise son voile pour voir quel est l’homme assis là.

Jésus sourit à cette femme d’environ trente-cinq à quarante ans, grande, aux traits fortement dessinés, mais beaux. Elle a, dirions-nous, le type presque espagnol : un teint mat, les lèvres très rouges et plutôt épaisses, des yeux démesurément grands et noirs sous des sourcils très touffus et les tresses couleur de jais qui transparaissent sous son léger voile. Ses formes elles-mêmes, qui tendent à l’embonpoint, présentent nettement le type oriental un peu mou des femmes arabes. Elle est vêtue d’une étoffe à rayures multicolores, serrée à la ceinture, tendue sur les fortes hanches et la poitrine ronde, et retombant ensuite en une sorte de volant ondulant jusqu’à terre. Elle porte quantité de bagues et de bracelets à ses mains potelées et brunes ainsi qu’aux poignets, que l’on aperçoit sous les manches de lin. Elle porte au cou un large collier d’où pendent des médailles, je dirais des amulettes car il y en a de toutes les formes. De lourdes boucles d’oreilles descendent jusqu’au cou et brillent sous son voile.

143.2

« Que la paix soit avec toi, femme. Me donnes-tu à boire ? J’ai beaucoup marché et j’ai soif.

– Mais n’es-tu pas juif ? Et tu me demandes à boire à moi, une Samaritaine ? Qu’est-il donc arrivé ? Sommes-nous réhabilités ou est-ce vous qui êtes humiliés ? Quelque grand événement a sûrement eu lieu, si un juif parle poliment à une samaritaine. Je devrais cependant te dire : “ Je ne te donne rien pour punir en toi toutes les insultes que depuis des siècles les juifs nous adressent. ”

– Tu as raison. Un grand événement a eu lieu, cela a changé bien des choses et un plus grand nombre encore changeront. Dieu a fait un grand don au monde et cela change beaucoup de choses. Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “ Donne-moi à boire ”, c’est peut-être toi-même qui lui aurais demandé à boire et lui t’aurait donné de l’eau vive.

– L’eau vive est dans les veines de la terre, et ce puits en possède. Mais il est à nous. »

La femme est railleuse et présomptueuse.

« L’eau appartient à Dieu. Comme la bonté appartient à Dieu, ou encore la vie. Tout appartient à un Dieu unique, femme. Et tous les hommes viennent de Dieu : les samaritains comme les juifs. Ce puits n’est-il pas celui de Jacob[1] ? Or Jacob n’est-il pas le chef de notre race ? Si, par la suite, une erreur nous a séparés, cela ne change rien à notre origine.

– Notre erreur, n’est-ce pas ? demande la femme sur un ton cinglant.

– Ni la nôtre, ni la vôtre. C’est l’erreur de quelqu’un qui avait perdu de vue la charité et la justice. Moi, je ne t’attaque pas et je n’attaque pas ta race. Pourquoi veux-tu être agressive ?

– Tu es le premier juif que j’entends parler ainsi. Les autres… Mais, pour revenir au puits, oui, c’est bien celui de Jacob et il a une eau si abondante et si claire que nous, qui sommes de Sychar, nous la préférons aux autres fontaines. Mais il est très profond. Tu n’as ni amphore ni outre. Comment pourrais-tu donc atteindre l’eau vive pour moi ? Es-tu plus grand que Jacob, notre saint patriarche, qui a trouvé cette veine abondante, pour lui, ses enfants et ses troupeaux et nous l’a laissée en souvenir de lui et comme cadeau ?

– Tu l’as dit. Mais qui boit de cette eau aura encore soif. Moi, en revanche, j’ai une eau telle que celui qui en aura bu n’aura plus jamais soif. Mais elle n’appartient qu’à moi et je la donnerai à qui me la demande. Et, en vérité, je te dis que celui qui aura de l’eau que je lui donnerai aura toujours en lui la fraîcheur et n’aura plus jamais soif, car mon eau deviendra en lui une source intarissable, éternelle.

– Comment ? Je ne comprends pas. Es-tu un mage ? Comment un homme peut-il devenir un puits ? Le chameau boit et fait provision d’eau dans son ventre. Mais ensuite il la consomme et elle ne lui dure pas toute la vie. Et tu prétends que ton eau dure toute la vie ?

– Davantage encore : elle jaillira jusqu’à la vie éternelle. En celui qui la boit, elle jaillira jusqu’à la vie éternelle et donnera des germes de vie éternelle, car c’est une source de salut.

– Donne-moi de cette eau s’il est vrai que tu la possèdes. Je me fatigue à venir jusqu’ici. Si je l’ai, je n’aurai plus soif et je ne deviendrai jamais malade ni vieille.

143.3

– Il n’y a que cela qui te fatigue ? Rien d’autre ? Et tu n’éprouves pas d’autre besoin que de puiser pour boire, pour ton misérable corps ? Penses-y. Il y a quelque chose de plus grand que le corps : c’est l’âme. Jacob n’a pas seulement donné de l’eau du sol, pour lui et pour les siens. Mais il s’est préoccupé de se procurer pour lui la sainteté, l’eau de Dieu, et de la donner.

– Vous, vous nous traitez de païens… Si ce que vous dites est vrai, nous ne pouvons pas être saints… »

La femme a perdu son ton impertinent et ironique et elle est soumise, légèrement confuse.

« Même un païen peut être vertueux. Et Dieu, qui est juste, le récompensera pour le bien qu’il aura fait. Ce ne sera pas une récompense parfaite, mais, je te le dis, entre un fidèle souillé par une faute grave et un païen sans faute, Dieu regarde avec moins de rigueur le païen. D’ailleurs pourquoi, si vous reconnaissez être païens, ne venez-vous pas au vrai Dieu ? Comment t’appelles-tu ?

– Photinaï.

– Eh bien, réponds-moi, Photinaï. Ne souffres-tu pas de ne pouvoir aspirer à la sainteté parce que tu es païenne, comme tu dis, parce que tu es dans les brumes d’une vieille erreur, comme je le dis, moi ?

– Bien sûr, j’en souffre.

– Et alors, pourquoi ne vis-tu pas au moins en païenne ver­tueuse ?

– Seigneur !

– Oui, peux-tu le nier ? Va appeler ton mari et reviens avec lui.

– Je n’ai pas de mari… »

La confusion de la femme grandit.

« Tu as raison. Tu n’as pas de mari. Tu as eu cinq hommes et maintenant tu as avec toi quelqu’un qui n’est pas ton mari. Etait-ce nécessaire ? Même ta religion ne conseille pas l’impureté. Vous aussi, vous avez le Décalogue. Pourquoi donc, Photinaï, vis-tu ainsi ? N’es-tu pas lasse d’être la chair de tant d’hommes, au lieu d’être l’honnête épouse d’un seul ? N’as-tu pas peur de ta vieil­lesse, quand tu te trouveras seule avec tes souvenirs ? Avec tes regrets ? Avec tes peurs ? Oui, même celles-là. La peur de Dieu et des spectres. Où sont tes enfants ? »

La femme baisse complètement la tête et ne répond pas.

« Tu ne les as pas sur la terre. Mais leurs petites âmes, auxquelles tu as interdit de voir la lumière du jour, t’adressent des reproches. Toujours. Bijoux… beaux vêtements… riche maison… table bien garnie… Certes, mais aussi le vide, les larmes et la misère intérieure. Tu es une délaissée, Photinaï. Et ce n’est que par un repentir sincère, moyennant le pardon de Dieu et par conséquent de tes enfants, que tu peux redevenir riche.

143.4

– Seigneur, je vois que tu es un prophète, et j’ai honte…

– Et à l’égard du Père qui est aux Cieux, n’éprouvais-tu pas cette honte, quand tu faisais le mal ? Ne pleure pas de découragement devant l’Homme… Viens ici, Photinaï, près de moi. Je te parlerai de Dieu. Peut-être ne le connaissais-tu pas bien. Et c’est pour cela, certainement pour cela, que tu as tant erré. Si tu avais bien connu le vrai Dieu, tu ne te serais pas ainsi avilie. Il t’aurait parlé et t’aurait soutenue…

– Seigneur, nos pères ont adoré sur cette montagne. Vous, vous dites que c’est seulement à Jérusalem que l’on doit adorer. Mais, tu le dis : il n’y a qu’un seul Dieu. Aide-moi à voir où et comment je dois adorer…

– Femme, crois-moi. Bientôt viendra l’heure où ce ne sera ni sur la montagne de Samarie ni à Jérusalem que sera adoré le Père. Vous adorez celui que vous ne connaissez pas. Nous adorons celui que nous connaissons, car le salut vient des juifs. Je te rappelle les prophètes. Mais l’heure vient – et elle est même déjà commencée – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, non plus suivant les rites antiques, mais selon le rite nouveau où il n’y aura plus ni sacrifices ni hosties d’animaux consumés par le feu, mais le sacrifice éternel de l’Hostie immaculée brûlée par le feu de la charité. Ce sera un culte spirituel dans un Royaume spirituel. Et il sera compris de ceux qui savent adorer en esprit et en vérité. Dieu est Esprit. Ceux qui l’adorent doivent l’adorer spirituellement.

– Tu as de saintes paroles. Moi, je sais – car nous aussi nous savons quelque chose – que le Messie est sur le point de venir, celui qu’on appelle aussi “ le Christ ”. Quand il sera venu, il nous enseignera toutes choses. Tout près d’ici se trouve aussi celui qu’on dit être son Précurseur. Beaucoup vont l’écouter. Mais il est si sévère… ! Toi, tu es bon… et les pauvres âmes n’ont pas peur de toi. Je pense que le Christ sera bon. On l’appelle le Roi de la paix. Tardera-t-il beaucoup à venir ?

– Je t’ai dit que son temps est déjà présent.

– Comment le sais-tu ? Tu es peut-être son disciple ? Le Précurseur a beaucoup de disciples. Le Christ aussi en aura.

– C’est moi, qui te parle, qui suis le Christ Jésus.

– Toi !… Oh !… »

La femme, qui s’était assise près de Jésus, se lève et va s’enfuir.

« Pourquoi t’enfuis-tu, femme ?

– C’est que je suis horrifiée de m’asseoir près de toi. Tu es saint…

– Je suis le Sauveur. Je suis venu ici – je n’y étais pas obligé – parce que je savais que ton âme était lasse d’être errante. Ta nourriture te donne la nausée… Je suis venu te donner une nourriture nouvelle qui t’enlèvera nausée et fatigue…

143.5

Voici mes disciples qui reviennent avec mon pain. Mais déjà je suis nourri de t’avoir donné les premières miettes de ta rédemption. »

Les disciples lorgnent plus ou moins discrètement la femme, mais personne ne dit mot. Elle s’en va sans plus penser à l’eau ni à son amphore.

« Voici, Maître, dit Pierre. Ils nous ont bien traités. Il y a du fromage, du pain frais, des olives et des pommes. Prends ce que tu veux. Cette femme a bien fait de laisser son amphore. Nous aurons plus vite fait qu’avec nos petites gourdes. Nous boirons et nous les remplirons sans avoir à demander autre chose aux samaritains, et sans les côtoyer à leurs fontaines. Tu ne manges pas ? Je voulais trouver du poisson pour toi, mais il n’y en a pas. Peut-être cela t’aurait-il plu davantage. Tu es fatigué et pâle.

– J’ai une nourriture que vous ne connaissez pas. Ce sera mon repas. Je serai bien restauré. »

Les disciples se regardent, s’interrogeant du regard.

Jésus répond à leurs muettes interrogations :

« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé pour achever l’œuvre qu’il désire que j’accomplisse. Quand le semeur jette la semence, peut-il prétendre avoir déjà tout fait pour dire qu’il a obtenu la récolte ? Non, certainement pas. Que de labeurs encore avant de pouvoir se dire : “ Voilà, mon travail est achevé ” ! Et avant ce moment, il ne peut se reposer. Regardez ces champs sous le gai soleil de la sixième heure. Il y a seulement un mois, et même moins, la terre était nue, sombre à force d’être battue par les pluies. Maintenant, regardez. Des tiges innombrables de blé, qui viennent de percer, d’un vert très tendre qui semble encore plus clair sous cette grande lumière, la couvrent, pour ainsi dire, d’un léger voile presque blanc. C’est la moisson future et vous dites en la voyant : “ Dans quatre mois, c’est la récolte. Les semeurs engageront des moissonneurs, car s’il suffit d’un semeur pour ensemencer son champ, il faut un grand nombre d’ouvriers pour le moissonner. Semeurs et moissonneurs sont heureux. Celui qui a semé un petit sac de grains et qui doit maintenant préparer ses greniers pour engranger la récolte, aussi bien que ceux qui, en quelques jours, gagnent de quoi vivre pendant plusieurs mois. ” Dans le domaine spirituel il en est de même : ceux qui moissonneront ce que j’ai semé se réjouiront avec moi et comme moi, parce que je leur donnerai mon salaire et ce qu’il leur est dû. Je leur donnerai de quoi vivre dans mon Royaume éternel. Vous, vous n’avez qu’à moissonner ; le travail le plus dur, c’est moi qui l’ai fait. Et pourtant je vous dis : “ Venez faire la moisson dans mon champ. Je suis heureux de vous voir chargés des gerbes de ma récolte. Quand vous aurez récolté tout le grain que j’aurai semé partout, inlassablement, alors la volonté de Dieu sera accomplie et je m’assiérai au banquet de la Jérusalem céleste. ” Voici qu’arrivent les samaritains avec Photinaï. Faites preuve de charité à leur égard. Ce sont des âmes qui viennent à Dieu. »

143.1

«Io mi fermo qui. Andate nella città, comperate quanto occorre per il pasto. Qui mangeremo».

«Tutti andiamo?».

«Sì, Giovanni. È bene siate in gruppo».

«E Tu? Resti solo… Sono samaritani…».

«Non saranno i peggiori fra i nemici del Cristo. Andate, andate. Io prego mentre vi attendo. Per voi e per questi».

I discepoli se ne vanno a malincuore e per tre o quattro volte si volgono a guardare Gesù, che si è seduto su un basso muretto soleggiato che è presso il basso e largo bordo di un pozzo. Un grande pozzo, quasi una cisterna tanto è largo. D’estate deve essere ombreggiato da grandi alberi, ora spogli. L’acqua non si vede, ma il terreno, presso il pozzo, mostra chiari segni di acque attinte, con piccole pozze o con cerchi lasciati dalle brocche umide.

Gesù si siede e medita, nella sua solita posa, coi gomiti appoggiati alle ginocchia e le mani congiunte in avanti, il corpo lievemente piegato e il capo curvo verso terra. Poi sente il bel solicello scaldarlo e si fa cadere il mantello dal capo e dalle spalle, tenendolo però ancora raccolto in grembo.

Alza il capo per sorridere a uno stormo di passeri rissosi che si litigano una grossa mollica perduta da qualche persona presso il pozzo. Ma i passeri fuggono per il sopraggiungere di una donna che viene al pozzo con un’anfora vuota tenuta per un manico con la mano sinistra, mentre la destra scosta con un atto di sorpresa il velo per vedere chi è l’uomo là seduto.

Gesù sorride a questa donna sui 35-40 anni, alta, dai tratti fortemente marcati, ma belli. Un tipo che noi diremmo quasi spagnolo per il colorito di un pallore olivastro, le labbra molto accese e piuttosto tumide, gli occhioni fino smisuratamente grandi e neri sotto sopracciglia foltissime, e le trecce corvine che traspaiono dal velo leggero. Anche le forme, tendenti al formoso, hanno un marcato tipo orientale lievemente molle come quello delle donne arabe. È vestita di una stoffa a righe multicolori, ben stretta alla cintura, tesa sui fianchi e sul petto grassocci, e pendente poi, in una specie di balza ondulante, fino a terra. Molti anelli e bracciali alle mani grassottelle e brunette e ai polsi che appaiono dalle sottomaniche di lino. Al collo una collana pesante da cui pendono delle medaglie, direi degli amuleti perché ce ne sono di tutte le forme. Pesanti orecchini scendono fin verso il collo e brillano sotto il velo.

143.2

«La pace sia con te, donna. Mi dai da bere? Ho molto camminato e ho sete».

«Ma non sei Tu giudeo? E chiedi da bere a me, samaritana?

Che è avvenuto dunque? Siamo riabilitati oppure voi siete disfatti? Certo un grande avvenimento è avvenuto se un giudeo parla cortese con una samaritana. Dovrei dirti però: “Non ti do nulla per punire in Te tutte le ingiurie che i giudei da secoli ci dànno”».

«Hai detto bene. Un grande avvenimento è avvenuto. E per esso molte cose sono cambiate e più ne cambieranno. Dio ha fatto un grande dono al mondo e per esso molte cose sono cambiate. Se tu conoscessi il dono di Dio e chi è Colui che ti dice: “Dammi da bere”, forse tu stessa gli avresti chiesto da bere, ed Egli ti avrebbe dato acqua viva».

«L’acqua viva è nelle vene della terra. Questo pozzo ce l’ha.

Ma è nostro». La donna è beffarda e prepotente.

«L’acqua è di Dio. Come la bontà è di Dio. Come la vita è di Dio. Tutto è di un unico Dio, donna. E tutti gli uomini vengono da Dio, samaritani come giudei. Questo pozzo non è quello di Giacobbe[1]? E Giacobbe non è il capo della stirpe nostra? Se poiun errore ci ha divisi, ciò non cambia l’origine».

«Errore nostro, vero?», chiede aggressiva la donna.

«Non nostro né vostro. Errore di uno che aveva perso di vista carità e giustizia. Io non ti offendo e non offendo la tua razza. Perché vuoi tu essere offensiva?».

«Sei il primo giudeo che odo parlare così. Gli altri… Ma, riguardo al pozzo, sì, è quello di Giacobbe e ha un’acqua così abbondante e chiara che noi di Sicar lo preferiamo alle altre fontane. Ma è molto profondo. Tu non hai anfora né otre. Come potresti dunque attingere per me acqua viva? Sei da più di Giacobbe, il santo patriarca nostro, che ha trovato questa abbondante vena per lui, per i suoi figli e i suoi armenti, e ce l’ha lasciata a suo ricordo e dono?».

«Tu lo hai detto. Ma chi beve di quest’acqua avrà ancora sete. Io invece ho un’acqua che chi l’ha bevuta non sentirà più sete. Ma è solo mia. Ed Io la darò a chi me la chiede. Ed in verità ti dico che chi avrà l’acqua che Io gli darò, diverrà per sempre irrorato e non avrà più sete, perché l’acqua mia diventerà in lui sorgente sicura, eterna».

«Come? Io non capisco. Sei un mago? Come può un uomo divenire un pozzo? Il cammello beve e fa scorta d’acqua nel capace ventre. Ma poi la consuma e non gli dura per tutta la sua vita. E Tu dici che la tua acqua dura per tutta la vita?».

«Più ancora: zampillerà fino alla vita eterna. Sarà in chi la beve zampillante fino alla vita eterna e darà germi di vita eterna. Perché è sorgente di salute».

«Dàmmi di quest’acqua, se è vero che la possiedi. Io mi stanco a venire fin qui. L’avrò e non avrò più sete, e non diverrò mai malata né vecchia».

143.3

«Di questo solo ti stanchi? Non di altro? E non senti bisogno che di attingere per bere, per il tuo misero corpo? Pensaci. Vi è qualcosa da più del corpo. Ed è l’anima. Giacobbe non dette solo l’acqua del suolo a sé e ai suoi. Ma si preoccupò di darsi e di dare la santità, l’acqua di Dio».

«Ci dite pagani, voi… Se è vero ciò che voi dite, noi non possiamo essere santi…». La donna ha perduto il tono petulante e ironico ed è sottomessa e lievemente confusa.

«Anche un pagano può essere virtuoso. E Dio, che è giusto, lo premierà per il bene fatto. Non sarà un premio completo, ma, Io te lo dico, fra un fedele in colpa grave e un pagano senza colpa Dio guarda con meno rigore il pagano. E perché, se sapete d’esser tali, non venite al vero Dio? Come ti chiami?».

«Fotinai».

«Ebbene, rispondi a Me, Fotinai. Te ne duoli di non potere aspirare alla santità perché sei pagana, come tu dici, perché sei nelle nebbie di un antico errore, come dico Io?».

«Sì, che me ne dolgo».

«E allora perché non vivi almeno da virtuosa pagana?».

«Signore!…».

«Sì. Puoi negarlo? Va’ a chiamare tuo marito e torna qua con lui».

«Non ho marito…». La confusione della donna cresce.

«Hai detto bene. Non hai marito. Hai avuto cinque uomini ed ora hai teco uno che non ti è marito. Era necessario questo? Anche la tua religione non consiglia l’impudicizia. Il Decalogo lo avete voi pure. Perché allora, Fotinai, tu vivi così? Non ti senti stanca di questa fatica di essere la carne di tanti e non l’onesta moglie di uno solo? Non ti fa paura la tua sera, quando ti troverai sola coi ricordi? con i rimpianti? con le paure? Sì. Anche quelle. Paura di Dio e degli spettri. Dove sono le tue creature?».

La donna abbassa del tutto il capo e non parla.

«Non le hai sulla Terra. Ma le loro piccole anime, alle quali tu hai impedito di conoscere il giorno della luce, ti rimproverano. Sempre. Gioielli… belle vesti… casa ricca… nutrita mensa… Sì. Ma vuoto, e lacrime, e miseria interiore. Sei una derelitta, Fotinai. E solo con un pentimento sincero, attraverso il perdono di Dio, e per conseguenza il perdono delle tue creature, puoi tornare ricca».

143.4

«Signore, io vedo che Tu sei profeta. E ne ho vergogna…».

«E del Padre che è nei Cieli non ne avevi vergogna quando facevi il male? Non piangere di avvilimento davanti all’Uomo… Vieni qui, Fotinai. Vicino a Me. Io ti parlerò di Dio. Forse non lo conoscevi bene. E per questo, certo per questo, tu hai tanto errato. Se avessi conosciuto bene il vero Dio non ti saresti avvilita così. Egli ti avrebbe parlato e sorretto…».

«Signore, i nostri padri hanno adorato su questo monte. Voi dite che solo in Gerusalemme si deve adorare. Ma, Tu lo dici, Dio è uno solo. Aiutami a vedere dove e come devo fare…».

«Donna, credi a Me. Fra poco viene l’ora in cui né sul monte di Samaria né in Gerusalemme sarà adorato il Padre. Voi adorate Colui che non conoscete. Noi adoriamo Colui che conosciamo, perché la salute viene dai giudei. Ti ricordo i Profeti. Ma viene l’ora, anzi ha già inizio, in cui i veri adoratori adoreranno il Padre in spirito e in verità, non più col rito antico ma col nuovo rito in cui non saranno sacrifici e ostie di animali consumati dal fuoco. Ma il sacrificio eterno dell’Ostia immacolata arsa dal Fuoco della Carità. Culto spirituale del Regno spirituale. E sarà compreso da coloro che sapranno adorare in spirito e in verità. Iddio è Spirito. Quelli che lo adorano lo devono adorare spiritualmente».

«Tu hai sante parole. Io so, perché anche noi qualche cosa sappiamo, che il Messia sta per venire, il Messia, Colui che si chiama anche “il Cristo”. Quando sarà venuto ci insegnerà ogni cosa. Qui presso c’è anche quello che dicono il suo Precursore. E molti vanno a sentirlo. Ma è tanto severo!… Tu sei buono… e le povere anime non hanno paura di Te. Penso che il Cristo sarà buono. Lo dicono Re della pace. Starà molto a venire?».

«Ti ho detto che il suo tempo è già presente».

«Come lo sai? Sei forse suo discepolo? Il Precursore ha molti discepoli. Anche il Cristo li avrà».

«Sono Io che ti parlo il Cristo Gesù».

«Tu!… Oh!…». La donna, che si era seduta presso Gesù, si alza e fa per fuggire.

«Perché fuggi, donna?».

«Perché ho orrore di mettere me presso a Te. Sei santo…».

«Sono il Salvatore. Sono venuto qui – non era necessario – perché lo sapevo che la tua anima era stanca di essere errante. Ti sei nauseata del tuo cibo… Sono venuto a darti un cibo nuovo e che ti leverà nausea e stanchezza…

143.5

Ecco i miei discepoli che tornano col mio pane. Ma già Io sono nutrito dall’avere dato a te le briciole iniziali della tua redenzione».

I discepoli sbirciano, più o meno prudentemente, la donna, ma nessuno parla. Lei se ne va senza più pensare all’acqua e all’anfora.

«Ecco, Maestro», dice Pietro. «Ci hanno trattato bene. Qui vi è cacio, pane fresco, ulive e mele. Prendi ciò che vuoi. Quella donna ha fatto bene a lasciare l’anfora. Faremo più presto che con le nostre piccole vesciche. Berremo e le faremo piene. Senza avere da chiedere altro ai samaritani. Neppure di avvicinarsi alle loro fontane. Non mangi? Volevo trovarti del pesce, ma non ce n’è. Forse ti piaceva di più. Sei stanco e pallido».

«Ho un cibo che voi non conoscete. Mangerò di quello. Mi ristorerà molto».

I discepoli si guardano fra loro interrogativamente.

Gesù risponde alle loro mute interrogazioni. «Mio cibo è fare la volontà di Colui che mi ha mandato e portare a termine l’opera che è suo desiderio Io compia. Quando un seminatore getta il seme, può forse dire di avere già tutto fatto per dire che ha raccolto? No, davvero. Quanto ancora ha da fare per dire: “Ecco che la mia opera è compiuta”! E fino a quell’ora non può riposare. Guardate questi campicelli sotto il lieto sole dell’ora di sesta. Solo un mese fa, anche meno di un mese, la terra era nuda, scura per essere bagnata dalle piogge. Ora guardate. Steli e steli di grano, appena spuntati, di un verde tenuissimo, che nella gran luce pare anche più chiaro, la fanno come coperta di un tenue velo biancheggiante. Questa è la messe futura e voi, vedendola, dite: “Fra quattro mesi è il raccolto. I seminatori prenderanno i mietitori, perché se uno è sufficiente a seminare il suo campo molti necessitano per mieterlo. E ambi sono contenti. Tanto colui che ha seminato un piccolo sacchetto di grano, e ora deve preparare granai a riceverlo, come coloro che in pochi giorni guadagnano di che vivere per qualche mese”. Anche nel campo dello spirito coloro che mieteranno ciò che Io ho seminato si rallegreranno con Me e come Me, perché Io darò loro il mio salario e il frutto debito. Darò di che vivere nel mio Regno eterno. Voi non avete che da mietere. Il più duro lavoro Io l’ho fatto. Eppure vi dico: “Venite. Mietete nel mio campo. Io sono lieto che voi vi carichiate dei manipoli del mio grano. Quando tutto il mio grano che Io avrò seminato, instancabile, ovunque, sarà da voi raccolto, allora sarà compiuta la volontà di Dio ed Io mi siederò al banchetto della celeste Gerusalemme”. Ecco che vengono i samaritani con Fotinai. Usate carità con essi. Sono anime che vengono a Dio».


Notes

  1. Jacob : Jacob est le fils d’Isaac et le frère d’Esaü. Son histoire est rapportée en Gn 25, 19-34 ; 26-36 ; 37, 1 ; 46, 1-7 ; 47, 27-31 ; 48-49 ; 50, 1-14. Mais c’est en Gn 33, 18-19 et Jos 24, 32 qu’il est fait mention d’un puits en Samarie. Une fois pour toutes, nous renvoyons à Gn 28, 10-15 tout ce qui a trait au songe ou à l’échelle de Jacob (cités au moins en 5.2, 50.7 ; 89.1 ; 111.5 ; 130.7 ; 194.2). A Gn 25, 29-34 ce qui concerne le droit d’aînesse vendu par Esaü à Jacob contre un plat de lentilles (épisode rappelé en 239.8 ; 402.2 ; 503.8 ; 604.39). D’autres renvois, comme celui de 364.9 sont notés au fur et à mesure. Surnommé « Israël » (Gn 32, 29), Jacob eut douze fils, dont on fait descendre les douze tribus (citées à plusieurs reprises dans l’œuvre de Maria Valtorta, en particulier en 600.8.24). Ces tribus formèrent le peuple hébreu : les israélites. La prophétie de « l’Etoile de Jacob » que nous citons en note en 436.2 n’appartient pas au texte de la Genèse. Les renvois bibliques sur Jacob incluent l’histoire de Rachel, femme citée à plusieurs reprises (à partir de 27.3), essentiellement à cause de son tombeau près de Bethléem. Elle fut la seconde épouse de Jacob, après Lia, sa sœur aînée. Il est fait mention de sa maternité en 104.4, de ses vertus en 300.2 , de sa beauté en 525, 5.

Note

  1. Giacobbe, figlio di Isacco e fratello di Esaù. La sua storia è in: Genesi 25, 1934; 26-36; 37, 1; 46, 1-7; 47, 27-31; 48-49; 50, 1-14. Non vi è menzionato il suo pozzo in Samaria, la cui esistenza viene fatta risalire al passo di: Genesi 33, 1819; Giosuè 24, 32. Una volta per tutte rinviamo a Genesi 28, 10-15 per il sogno o la scala di Giacobbe (citati almeno in: 5.2 - 50.7 - 89.1 - 111.5 - 130.7 - 194.2); a Genesi 25, 29-34 per la primogenitura venduta da Esaù a Giacobbe per una minestra di lenticchie (episodio richiamato in: 239.8 - 402.2 - 503.8 - 604.39). Altri rinvii, come quello di 364.9, vengono annotati di volta in volta. Soprannominato “Israele” (Genesi 32, 29), Giacobbe ebbe 12 figli, dai quali si fanno discendere le 12 tribù (più volte citate nell’opera valtortiana, specialmente in 600.8.24) che formarono il popolo ebraico: gli “israeliti”. Non appartiene al libro della Genesi la profezia della “Stella di Giacobbe”, di cui trattiamo in nota a 436.2. – I rinvii biblici su Giacobbe includono la storia di Rachele, donna ricordata più volte (a partire da 27.3) soprattutto per il suo sepolcro presso Betlemme. Fu la seconda sposa (dopo Lia, sua sorella maggiore) di Giacobbe. Un accenno alla sua maternità in 104.4, alle sue virtù in 300.2, alla sua bellezza in 525.5.