Gli Scritti di Maria Valtorta

192. Une prédiction à Jacques, fils d’Alphée.

192. Una predizione a Giacomo d’Alfeo.

192.1

« Seigneur, cette montagne, c’est le Carmel ? demande Jacques, le cousin de Jésus.

– Oui, mon frère. C’est la chaîne du Carmel, qui doit son nom à son sommet le plus élevé.

– Le monde doit être beau, vu aussi de là-haut. Tu n’y es jamais allé ?

– Une fois. J’étais seul. C’était au commencement de ma prédication. Au pied de cette montagne, j’ai guéri mon premier lépreux. Mais nous irons ensemble pour évoquer Elie…

– Merci, Jésus. Tu m’as compris, comme toujours.

– Et comme toujours je te perfectionne, Jacques.

– Pourquoi ?

– Ce pourquoi est écrit au Ciel.

– Tu ne me le dirais pas, mon frère, toi qui lis ce qui est écrit au Ciel ? »

Jésus et Jacques avancent côte à côte et seul le petit Yabeç, que Jésus tient toujours par la main, peut entendre les confidences des cousins qui se sourient en se regardant dans les yeux.

Passant le bras sur les épaules de Jacques pour l’attirer encore plus près, Jésus lui demande :

« Tu veux vraiment le savoir ? Eh bien, je vais te le dire par énigme, et, quand tu en trouveras la clé, tu seras sage. Ecoute[1] :

“ Les faux prophètes étant réunis sur le mont Carmel, Elie s’approcha et dit au peuple : ‘ Jusqu’à quand hésiterez-vous entre les deux parties ? Si le Seigneur est Dieu, suivez-le ; si c’est Baal qui est Dieu, suivez-le, lui. ’ Le peuple ne répondit pas. Alors Elie poursuivit : ‘ Moi, je reste seul comme prophète du Seigneur ’ et l’unique force de celui qui était seul, ce fut son cri : ‘ Exauce-moi, Seigneur. Exauce-moi afin que ce peuple reconnaisse que c’est toi le Seigneur Dieu, et que tu as de nouveau converti leur cœur. ’ Alors le feu du Seigneur tomba et dévora l’holocauste. ” Mon frère, devine. »

Jacques réfléchit, la tête inclinée, et Jésus le regarde en souriant.

Ils font ainsi quelques mètres, puis Jacques dit :

« Cela se rapporte à Elie ou à mon avenir ?

– A ton avenir, naturellement… »

Jacques réfléchit encore, puis murmure :

« Serais-je destiné à inviter Israël à suivre en vérité une seule voie ? Serais-je appelé à être le seul à rester en Israël ? Si oui, tu veux dire que les autres seront persécutés et dispersés et que… et que… je te prierai pour la conversion de ce peuple… comme si j’étais un prêtre… comme si j’étais… une victime… Mais, si c’est ainsi, enflamme-moi dès maintenant, Jésus…

– Tu l’es déjà. Mais tu seras enlevé par le Feu, comme Elie[2]. C’est pour cela que nous irons, toi et moi, seuls, parler sur le Carmel.

– Quand ? Après la Pâque ?

– Après une certaine Pâque, oui. A ce moment-là, je te dirai bien des choses… »

192.2

Un beau cours d’eau qui coule rapidement vers la mer, gonflé par les pluies de printemps et par la fonte des neiges, arrête leur marche.

Pierre accourt et dit :

« Le pont est plus en amont, là où passe la route qui va de Ptolémaïs à En-Gannim (ou Enganmim). »

Jésus revient docilement en arrière et franchit le cours d’eau sur un solide pont de pierre. Tout de suite après se présentent d’autres petites hauteurs et des collines, mais de peu d’importance.

« Serons-nous dans la soirée à En-Gannim ? demande Philippe.

– Certainement. Mais… désormais, nous avons le petit. Es-tu fatigué, Yabeç ? demande affectueusement Jésus. Sois sincère comme un ange.

– Un peu, Seigneur, mais je m’efforcerai de marcher.

– Cet enfant est affaibli, dit l’homme d’En-Dor de sa voix gutturale.

– Evidemment ! S’exclame Pierre. Avec la vie qu’il mène depuis quelques mois ! Viens que je te prenne dans mes bras.

– Oh, non, seigneur. Ne te fatigue pas. Je peux encore marcher.

– Viens, viens. Tu n’es sûrement pas lourd. Tu ressembles à un oiseau mal nourri. »

Pierre le hisse à cheval sur ses épaules carrées, en lui tenant les jambes. Ils marchent rapidement car le soleil donne maintenant à plein et invite à activer la marche vers les collines ombragées.

192.3

Ils s’arrêtent dans un village que j’entends appeler Mageddo, pour prendre de la nourriture et se reposer près d’une fontaine bien fraîche et très bruyante à cause de la quantité d’eau qui s’en déverse dans un bassin de pierre brune. Mais, dans le village, nul ne s’intéresse aux voyageurs, anonymes au milieu des nombreux autres pèlerins plus ou moins riches qui cheminent à pied, à dos d’âne ou de mulet vers Jérusalem pour la Pâque. Il y a déjà un air de fête et beaucoup d’enfants se trouvent avec les voyageurs, tout joyeux à la pensée de la cérémonie de la majorité.

Deux petits garçons de condition aisée viennent jouer près de la fontaine pendant que Yabeç s’y trouve avec Pierre qui l’emmène partout en l’attirant par mille petites choses. Ils demandent au garçon :

« Tu y vas toi aussi pour être fils de la Loi ? »

Yabeç répond timidement : “ Oui ”, mais se cache presque derrière Pierre.

« C’est ton père ? Tu es pauvre, n’est-ce pas ?

– Je suis pauvre, oui. »

Les deux garçons, peut-être des fils de pharisiens, le consi­dèrent avec ironie et curiosité et lui disent :

« ça se voit. »

De fait, cela se voit… Son petit vêtement est bien misérable ! L’enfant a peut-être grandi et, bien que l’ourlet de l’habit, d’une couleur marron délavée par les intempéries, ait été défait, le vêtement arrive à peine au milieu de ses petites jambes brunes, laissant à découvert les petits pieds mal chaussés de deux sandales informes tenues par des ficelles qui doivent lui torturer les pieds.

Les garçons, rendus impitoyables par l’égoïsme propre à de nombreux enfants et par la cruauté de gamins sans bonté, reprennent :

« Oh ! Alors tu n’auras pas de vêtement neuf pour ta fête ! Nous, c’est le contraire !… Hein, Joachim ? Le mien est tout rouge, avec un manteau pareil. Lui, de son côté, est couleur de ciel et nous aurons des sandales avec des boucles d’argent, une ceinture précieuse et un thalet retenu par une lame d’or et…

– …et un cœur de pierre, c’est moi qui le dis ! S’exclame Pierre qui a fini de se rafraîchir les pieds et de remplir d’eau toutes les gourdes. Vous êtes méchants, les garçons ! La cérémonie et le vêtement ne valent rien, si le cœur n’est pas bon. Je préfère mon enfant. Débarrassez le terrain, orgueilleux ! Allez chez les riches et respectez ceux qui sont pauvres et honnêtes.

192.4

Viens, Yabeç ! Cette eau est bonne pour les pieds fatigués.

Viens, que je te les lave. Après, tu marcheras mieux. Ah ! Comme ces ficelles t’ont fait mal ! Il ne faut plus que tu marches. Je te porterai dans mes bras jusqu’à ce que nous soyons à En-Gannim. Là-bas, je trouverai un marchand de sandales et je t’achèterai une paire de sandales neuves. »

Et Pierre lave et essuie les petits pieds, qui n’avaient pas eu pareilles caresses depuis bien longtemps.

L’enfant le regarde, hésite, mais ensuite se penche sur l’homme qui relace ses sandales. Il l’entoure de ses petits bras amaigris et dit :

« Comme tu es bon ! » puis il donne un baiser sur ses cheveux grisonnants.

Pierre est ému. Il s’assied par terre, sur le sol humide, tel qu’il est. Il prend l’enfant sur ses genoux et lui dit :

« Alors appelle-moi “ père ”. »

Ils forment un petit groupe charmant. Jésus s’avance avec les autres, mais auparavant les deux petits orgueilleux de tout à l’heure qui étaient restés en curieux, demandent :

« Mais ce n’est pas ton père ?

– Il est pour moi un père et une mère, affirme Yabeç avec assurance.

– Oui, mon chéri ! Tu as bien dit : un père et une mère. Et, mes chers petits messieurs, je vous certifie qu’il n’ira pas mal vêtu à la cérémonie. Il aura lui aussi un vêtement de roi rouge comme le feu, une ceinture verte comme l’herbe et un thalet blanc comme la neige. »

Bien que l’ensemble ne soit guère harmonieux, il stupéfie les deux vaniteux et les met en fuite.

« Que fais-tu Simon, par cette humidité ? demande Jésus avec un sourire.

– Humidité ? Ah oui, je ne m’en étais pas aperçu ! Ce que je fais ? Je redeviens agneau avec l’innocence sur le cœur. Ah, Maître, Maître ! Bien, allons. Mais laisse-moi m’occuper de ce petit. Plus tard, je le cèderai mais, tant qu’il n’est pas un véritable israélite, il est à moi.

– Mais oui ! Et tu en seras toujours le tuteur, comme un vieux père. D’accord ? Partons pour être ce soir à En-Gannim sans trop faire courir l’enfant.

– Je vais le porter. Il pèse moins lourd que mon filet. Il ne peut marcher avec ces deux sandales usées. Viens. »

Ainsi chargé du petit garçon, Pierre reprend gaiement la route désormais toujours plus ombragée, au milieu des bosquets aux fruits variés. Ils gravissent des collines en pente douce d’où la vue s’étend sur la fertile plaine d’Esdrelon.

192.5

Les voilà arrivés dans les environs d’En-Gannim. Ce doit être une jolie petite ville bien alimentée en eau, qui lui arrive des collines grâce à un aqueduc aérien, sans doute construit par les Romains. Mais le bruit d’un détachement de soldats qui arrive les oblige à se réfugier sur le bord du chemin. Les sabots des chevaux résonnent sur la route ; ici, dans les environs de la ville, cette dernière révèle un pavage rudimentaire qui émerge de la poussière qui s’est accumulée à des détritus sur la route, qui n’a jamais vu un balai.

« Salut, Maître ! Toi, ici ? » crie Publius Quintilianus en descendant de cheval et en s’approchant de Jésus avec un large sourire, sa monture maintenue par la bride. Ses soldats se mettent au pas pour tenir compte de l’arrêt de leur chef.

« Je vais à Jérusalem pour la Pâque.

– Moi aussi. On renforce la garnison pour les fêtes, mais aussi parce que Ponce Pilate vient en ville pendant leur durée ; Claudia est ici. Nous l’escortons. Les chemins sont si peu sûrs ! Les aigles mettent en fuite les chacals » dit en riant le soldat ; il regarde Jésus. Il continue plus doucement :

« Double garnison cette année pour protéger ce dégoûtant d’Antipas. Il y a beaucoup de mécontentement à cause de l’arrestation du prophète. Mécontentement en Israël et… par conséquent mécontentement parmi nous. Mais… nous avons déjà pensé à faire arriver un… bienveillant petit air de… flûtes aux oreilles du grand prêtre et de ses compères. »

Et il termine à voix basse :

« Tu peux y aller en toute sécurité. Ils ont tous rentré leurs griffes. Ha, Ha ! Ils ont peur de nous. Il suffit de tousser pour s’éclaircir la voix, et ils le prennent pour un rugissement. Parleras-tu à Jérusalem ? Viens près du Prétoire. Claudia parle de toi comme d’un grand philosophe, et c’est bon pour toi parce que… le proconsul, en fait, c’est elle ! »

192.6

Il regarde autour de lui et voit Pierre chargé, tout rouge, en sueur.

« Qui est cet enfant ?

– Un orphelin que j’ai pris avec moi.

– Mais ton disciple est trop fatigué ! Petit, as-tu peur de faire quelques mètres à cheval ? Je te mettrai sous ma chlamyde, et on ira doucement. Je te remettrai à… à cet homme quand nous arriverons aux portes. »

L’enfant ne fait pas de résistance – il doit être doux comme un agneau –, et Publius le fait monter en selle avec lui.

Et pendant qu’il donne à ses soldats l’ordre d’avancer lentement, il aperçoit aussi l’homme d’En-Dor. Il le dévisage et dit :

« Toi, ici ?

– Oui, moi. J’ai cessé de vendre des œufs aux Romains. Mais les poulets sont encore là-bas. Maintenant, je suis avec le Maître…

– C’est bon pour toi ! Tu auras plus de réconfort. Adieu ! Salut, Maître. Je t’attends à ce bouquet d’arbres. »

Et il éperonne son cheval.

« Tu le connais ? Et il te connaît ? demandent certains à Jean d’En-Dor.

– Oui, comme fournisseur de poulets. Au début, il ne me connaissait pas. Mais une fois je fus appelé au poste de commandement à Naïm pour fixer mes redevances, et il était là. Depuis, quand j’allais acheter des livres ou des outils à Césarée, il me saluait toujours. Il m’appelle Cyclope ou Diogène. Il n’est pas méchant et, bien que je déteste les Romains, je ne l’ai pas offensé parce qu’il pouvait me rendre service.

– Tu as vu, Maître ? Mon discours au centurion de Capharnaüm a fait de l’effet. Maintenant je suis plus tranquille pour faire la route » dit Pierre.

Ils rejoignent le bouquet d’arbres, à l’ombre duquel la patrouille est descendue de cheval.

« Voici, je te rends l’enfant. As-tu des ordres à me donner, Maître ?

– Non, Publius. Que Dieu se révèle à toi.

– Salut. »

Il remonte à cheval et éperonne, suivi des siens au milieu d’un grand fracas de sabots ferrés et de cuirasses.

192.7

Ils entrent dans la ville, et Pierre, accompagné de son petit ami, va lui acheter des sandalettes.

« Cet homme meurt du désir d’avoir un fils, dit Simon le Zélote, qui ajoute : et il a raison.

– Je vous en donnerai des milliers. Maintenant, allons chercher un abri pour continuer notre route demain, au point du jour. »

192.1

«Signore, quella cima è il Carmelo?», chiede il cugino Giacomo.

«Sì, fratello. Quella è la catena del Carmelo, e la cima più alta è quella che dà il nome alla catena».

«Deve essere bello anche di lì il mondo. Ci sei mai stato?».

«Una volta, da solo, all’inizio della mia predicazione. E ai piedi di esso guarii il mio primo lebbroso. Ma ci andremo insieme, a rievocare Elia…».

«Grazie, Gesù. Mi hai compreso come sempre».

«E come sempre ti perfeziono, Giacomo».

«Perché?».

«Il perché è scritto in Cielo».

«Non me lo diresti, fratello, Tu che leggi ciò che è scritto in Cielo?».

Gesù e Giacomo procedono a fianco l’uno dell’altro, e solo il piccolo Jabé, sempre per mano di Gesù, può udire la confidente conversazione dei cugini che si sorridono guardandosi negli occhi.

Gesù, passando un braccio sulle spalle di Giacomo per attirarselo ancora più vicino, chiede: «Lo vuoi proprio sapere? Ebbene te lo dirò ad indovinello, e quando ne troverai la chiave sarai sapiente. Ascolta[1]: “Radunati i falsi profeti sul monte Carmelo, si avvicinò Elia e disse al popolo: ‘Fino a quando zoppicherete da due parti? Se il Signore è Dio, seguitelo; se lo è Baal, seguite lui’. Il popolo non rispose. Allora Elia seguitò a dire al popolo: ‘Dei profeti del Signore sono rimasto io solo’”; e, unica forza del solo, era il grido: “‘Esaudiscimi, Signore, esaudiscimi affinché questo popolo riconosca che Tu sei il Signore Iddio e che hai di nuovo convertito i loro cuori’. Allora il fuoco del Signore cadde e divorò l’olocausto”. Fratello, indovina».

Giacomo pensa a capo chino e Gesù lo guarda sorridendo.

Fanno qualche metro così, poi Giacomo dice: «Ha attinenza con Elia o col mio futuro?».

«Col tuo futuro, naturalmente…».

Giacomo pensa ancora e poi mormora: «Sarei destinato io ad invitare Israele a seguire con verità una via? Sarei io chiamato ad essere l’unico rimasto in Israele? Se sì, vuoi dire che gli altri saranno perseguitati e dispersi e che… e che… pregherò Te per la conversione di questo popolo… quasi fossi un sacerdote… quasi fossi… una vittima… Ma se così è, incendiami da ora, Gesù…».

«Lo sei già. Ma sarai rapito dal Fuoco, come Elia[2]. Per questo andremo, Io e te soli, a parlare sul Carmelo».

«Quando? Dopo la Pasqua?».

«Dopo una Pasqua, sì. E allora ti dirò tante cose…».

192.2

Un bel fiumicello che scorre verso il mare, fatto pieno dalle piogge primaverili e dalle nevi disciolte, ferma il loro andare.

Accorre Pietro e dice: «Il ponte è più su, là dove passa la strada che da Tolemaide va ad Enganmin (o Engannim)».

Gesù torna indietro docilmente valicando il fiumicello su un robusto ponte di pietra. Subito dopo si ripresentano altre montagnole e colline, ma di poca entità.

«Saremo entro sera ad Engannim?», chiede Filippo.

«Certamente. Ma… ora abbiamo il fanciullo. Sei stanco Jabé?», chiede amorosamente Gesù. «Sii sincero come un angelo».

«Un poco, Signore. Ma mi sforzerò a camminare».

«Questo bambino è indebolito», dice con la sua voce gutturale l’uomo di Endor.

«Sfido io!», esclama Pietro. «Con la vita che fa da qualche mese! Vieni, che ti prendo in braccio».

«Oh! no, signore. Non ti affaticare. Posso camminare ancora».

«Vieni, vieni. Non sei certo pesante. Sembri un uccellino malnutrito», e Pietro lo issa a cavalluccio sulle sue spalle quadrate, tenendolo per le gambe.

Vanno presto perché il sole è ormai forte e invita e sprona a raggiungere le colline ombrose.

192.3

Sostano in un paese, che sento chiamare Mageddo, per prendere cibo e riposo presso una fonte molto fresca e rumorosa per la molt’acqua che da essa sgorga nel bacino di pietra oscura. Ma nessuno del paese si interessa dei viaggiatori, anonimi fra i molti altri pellegrini più o meno ricchi che vanno a piedi o su asinelli e mule verso Gerusalemme per la Pasqua. Vi è già un’aria di festa e molti bambini sono coi gitanti, esilarati all’idea della cerimonia della maggiore età.

Due ragazzetti di agiata condizione, che vengono a giocare presso la fonte mentre vi è Jabé con Pietro, che se lo tira dietro allettandolo con mille cosette, chiedono al ragazzo: «Vai anche tu per essere figlio della Legge?».

Jabé risponde timidamente: «Sì», ma si nasconde quasi dietro a Pietro.

«È tuo padre questo? Sei povero, vero?».

«Sono povero, sì».

I due fanciulli, forse figli di farisei, lo scrutano ironici e curiosi, e dicono: «Si vede».

Infatti si vede… Il suo abitino è ben misero! Forse il fanciullo è cresciuto, e nonostante che l’orlo della veste, di un marrone stinto dalle intemperie, sia stato disfatto, l’abito arriva appena a metà delle esili gambette brune, lasciando ben scoperti i piccoli piedi mal calzati da due informi sandali tenuti da funicelle che devono torturare il piede.

I fanciulli, spietati per l’egoismo proprio in molti fanciulli, per la crudeltà dei fanciulli non buoni, dicono: «Oh! allora non avrai un abito nuovo per la tua festa! Noi invece!… Vero Gioachino? Io tutto rosso, col manto uguale. Lui, invece, color del cielo, e avremo sandali con fibbie d’argento e una cintura preziosa e un talet tenuto da una lamina d’oro e…».

«…e un cuore di pietra, dico io!», scatta Pietro, che ha finito di rinfrescarsi i piedi e di prendere acqua per tutte le borracce. «Siete cattivi, ragazzi. La cerimonia e la veste non valgono un ranocchio se il cuore non è buono. Preferisco il mio bambino. Sgombrate, superbi! Andate fra i ricchi e abbiate rispetto a chi è povero e onesto.

192.4

Vieni, Jabé! Quest’acqua è buona ai piedini stanchi. Vieni che te li lavo. Dopo camminerai meglio. Oh! queste funicelle come ti hanno fatto del male! Non devi più camminare. Ti porterò in braccio finché siamo ad Engannim. Là troverò un sandalaio e ti comprerò un paio di sandali nuovi». E Pietro lava e asciuga i piedini che da tempo non hanno avuto più tante carezze.

Il bambino lo guarda, tituba, ma poi si piega sull’uomo che gli riallaccia i sandali e lo circonda con le sue braccine scarne e dice: «Come sei buono!», e lo bacia sui capelli brizzolati.

Pietro si commuove. Si siede per terra, là nell’umido, come si trova, e si mette in grembo il bambino e gli dice: «Allora chiamami “padre”».

Il gruppetto è soave. Gesù si avvicina con gli altri.

Ma prima i due superbietti di poc’anzi, che erano rimasti lì curiosi, chiedono: «Ma non è tuo padre?».

«È padre e madre per me», dice sicuro Jabé.

«Sì, caro! Hai detto bene: padre e madre. E, cari i miei signorini, vi assicuro che non andrà malvestito alla cerimonia.

Avrà anche lui un vestito da re, rosso come il fuoco e con una cintura verde come l’erba, e il talet bianco come neve».

Per quanto l’accozzo non sia armonico, pure stupisce i due vanitosi e li mette in fuga.

«Che fai, Simone, nel bagnato?», chiede Gesù con un sorriso.

«Bagnato? Ah! sì. Me ne accorgo ora. Che faccio? Mi rifaccio agnello con l’innocenza sul cuore. Ah! Maestro! Maestro! Bene, andiamo. Ma mi devi lasciare fare con questo piccolo.

Poi lo cederò. Ma finché non è un vero israelita è mio».

«Ma sì! E tu ne sarai sempre il tutore, come un vecchio padre. Va bene? Andiamo, per essere a sera ad Engannim senza far troppo correre il bambino».

«Lo porto io. Pesa di più la mia rete. Non può camminare con queste due suole rotte. Vieni».

E caricandosi del suo figlioccio Pietro riprende felice la sua via, ormai sempre più ombrosa, fra boschi di frutte varie, in un ascendere dolce di colli dai quali la vista spazia sull’ubertosa pianura di Esdrelon.

192.5

Sono già nei pressi di Engannim – che deve essere una bella cittadina, ben munita di acqua portata dai colli con un aereo acquedotto, probabilmente opera romana – quando li fa rifugiare sul bordo della via il rumore di un drappello militare che sopraggiunge. Gli zoccoli dei cavalli suonano sulla via che qui, nei pressi della città, mostra una larva di pavimentazione affiorante dalla polvere accumulata insieme a detriti sulla via, vergine di ogni scopa.

«Salve, Maestro! Come qui?», grida Publio Quintilliano smontando da cavallo e avvicinandosi a Gesù con un aperto sorriso, tenendo per la briglia il cavallo. I suoi soldati si mettono al passo per secondare il superiore.

«Vado a Gerusalemme per la Pasqua».

«Io pure. Si rinforza la guardia per le feste, anche perché Ponzio Pilato viene per esse in città, e vi è Claudia. Noi siamo a staffetta di lei. Sono vie così insicure! Le aquile fugano gli sciacalli», ride il soldato e guarda Gesù. Continua più piano:

«Doppia guardia quest’anno, per proteggere le spalle del sozzo Antipa. Vi è molto malcontento per l’arresto del Profeta. Malcontento in Israele e… malcontento, per riflesso, fra noi. Ma… abbiamo già pensato a far giungere una… benigna suonata di… flauti al Sommo Sacerdote e compari», e a bassa voce termina: «Va’ sicuro. Tutti gli unghioni sono rientrati nelle zampe. Ah! Ah! Hanno paura di noi. Basta che ci si schiarisca la voce che lo prendono per un ruggito. Parlerai a Gerusalemme? Vieni presso il Pretorio. Claudia parla di Te come di un grande filosofo. È bene per Te perché… il proconsole è Claudia».

192.6

Si guarda intorno e vede Pietro carico, rosso, sudato. «Quel bambino?».

«Un orfano che ho preso con Me».

«Ma quel tuo uomo fatica troppo! Fanciullo, hai paura venire per qualche metro a cavallo? Ti metterò sotto la clamide e andrò piano. Ti renderò a… a questo uomo quando saremo alle porte».

Il bambino non fa resistenza, deve essere dolce come un agnello, e Publio lo issa con sé in sella.

E nel dare ordine ai soldati di andare adagio vede anche l’uomo di Endor. Lo fissa e dice: «Tu qui?».

«Io. Ho cessato di vendere le uova ai romani. Ma i polli ci sono ancora. Ora sono col Maestro…».

«Buon per te! Ne avrai più conforto. Addio! Salve, Maestro. Ti aspetto a quel ciuffo d’alberi». E sprona.

«Lo conosci? E ti conosce?», chiedono in molti a Giovanni di Endor.

«Sì, come fornitore di polli. Prima non mi conosceva. Ma una volta fui chiamato al comando a Naim, per fissare le quote, e c’era lui. D’allora, quando andavo a comperare libri o utensili a Cesarea, mi ha sempre salutato. Mi chiama Ciclope o Diogene. Non è cattivo, e per quanto io abbia odio ai romani pure non l’ho offeso, perché mi poteva essere utile».

«Hai sentito, Maestro? Ha fatto bene il mio discorso al centurione di Cafarnao. Ora vado più quieto», dice Pietro.

Raggiungono il folto di alberi alla cui ombra si è appiedata la pattuglia.

«Ecco che rendo il fanciullo. Hai ordini, Maestro?».

«No, Pubblio. Dio ti si mostri».

«Salve», e rimonta e sprona, seguito dai suoi con un grande sferragliar di zoccoli e corazze.

192.7

Entrano in città e Pietro col suo piccolo amico va a comperare i sandaletti.

«Quell’uomo muore dalla voglia di un figlio», dice lo Zelote e termina: «Ha ragione».

«Ve ne darò a migliaia. Ora andiamo a cercare asilo per proseguire domani alla prima aurora».


Notes

  1. Ecoute : citation tirée de 1 R 18, 20-22.36-38.
  2. comme Elie : en 2 R 2, 11.

Note

  1. Ascolta, e segue la citazione tratta da: 1 Re 18, 20-22.36-38.
  2. come Elia, in: 2 Re 2, 11.