Gli Scritti di Maria Valtorta

225. Le paralytique de la piscine de Béthesda et la discussion sur les œuvres du Fils de Dieu.

225. Il paralitico della piscina di Betseida e la disputa sulle opere del Figlio di Dio.

225.1

Jésus se trouve à Jérusalem, plus précisément aux environs de l’Antonia, accompagné de tous les apôtres, sauf de Judas. Une grande foule se hâte vers le Temple. Tout le monde est en habits de fête, tant les apôtres que les autres pèlerins, et je pense donc que nous sommes à l’époque de la Pentecôte. De nombreux mendiants se mêlent à la foule. Ils se plaignent de leurs misères en des refrains apitoyés et se dirigent vers les meilleurs endroits, près des portes du Temple ou au croisement des rues par lesquelles la foule arrive. Jésus passe en faisant l’aumône à ces malheureux qui s’ingénient, non seulement à raconter leurs misères, mais à en exposer les moindres détails.

J’ai l’impression que Jésus est déjà allé au Temple car j’entends les apôtres parler de Gamaliel, qui a fait semblant de ne pas les voir, bien qu’Etienne, un de ses auditeurs, lui ait signalé le passage de Jésus.

J’entends aussi Barthélemy demander à ses compagnons :

« Qu’a voulu dire ce scribe par cette phrase : “ Un groupe de mou­tons de boucherie ” ?

– Il parlait de quelque affaire qui le concernait, répond Thomas.

– Non, il nous montrait du doigt. Je l’ai bien vu. D’ailleurs, sa seconde phrase confirmait la première : il a ajouté sur un ton sarcastique : “ D’ici peu, l’agneau lui aussi sera tondu et mené à l’abattoir. ”

– Oui, je l’ai entendu, moi aussi, confirme André.

– Bon ! Mais je brûle d’envie de retourner là-bas et de demander au compagnon du scribe ce qu’il sait sur Judas dit Pierre.

– Mais il ne sait rien ! Cette fois, Judas n’est pas là parce qu’il est réellement malade. Nous le savons, nous. Peut-être a-t-il trop souffert du voyage que nous avons fait. Nous, nous sommes plus résistants, alors que, lui, il a vécu ici, dans le confort. Il se fatigue plus facilement, répond Jacques, fils d’Alphée.

– Oui, nous le savons. Mais ce scribe a dit : “ Le caméléon est absent du groupe. ” Le caméléon, n’est-ce pas cet animal qui change de couleur à son gré ? demande Pierre.

– Si, Simon. Mais il a sûrement voulu parler de ses vêtements toujours nouveaux. Il y tient, il est jeune. Il faut l’excuser…, dit d’un ton conciliant Simon le Zélote.

– C’est vrai aussi. Pourtant… Quelles phrases curieuses ! Soupire Pierre.

– On a l’impression qu’ils nous menacent sans cesse, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Le fait est que nous nous savons menacés et nous voyons des menaces même là où il n’y en a pas… constate Jude.

– Et nous voyons des fautes même où il n’y en a pas, conclut Thomas.

– C’est bien vrai ! Le soupçon est une vilaine chose… Qui sait comment va Judas, aujourd’hui ? En attendant, il jouit de ce paradis et de la présence de ces anges… J’aurais plaisir à être malade, moi aussi, pour profiter de tous ces délices » dit Pierre.

Ce à quoi Barthélemy répond :

« Espérons qu’il sera bientôt guéri. Il faut terminer le voyage parce que la saison chaude nous presse.

– Oh, les soins ne lui font pas défaut, et puis… le Maître s’en occupera si besoin est, assure André.

– Il avait beaucoup de fièvre quand nous l’avons quitté. Je ne sais comment elle lui est venue… » dit Jacques, fils de Zébédée.

Matthieu lui répond :

« Comment la fièvre arrive ! Parce qu’elle doit venir. Mais ce ne sera rien. Le Maître ne s’en inquiète pas le moins du monde. S’il avait vu du danger, il n’aurait pas quitté le château de Jeanne. »

225.2

En effet Jésus n’est guère inquiet. Il discute avec Marziam et Jean, et il avance en donnant des aumônes. Il explique certainement à l’enfant bien de choses, car je vois qu’il lui indique tel ou tel détail. Il se dirige vers l’extrémité des murs du Temple, à l’angle nord-est. Là se trouve une foule nombreuse qui se rend près d’un endroit où des portiques précèdent une porte que j’entends nommer “ du Troupeau ”.

« C’est la Probatique, la piscine de Béthesda. Maintenant, observe bien l’eau. Tu vois comme elle est calme en ce moment ? D’ici peu tu verras qu’elle a une sorte de mouvement et qu’elle se soulève jusqu’à cette marque humide. La vois-tu ? L’ange du Seigneur descend alors, l’eau sent sa présence et le vénère comme elle le peut. L’ange porte à l’eau l’ordre de guérir l’homme qui s’y plongera le plus vite. Tu vois toute cette foule ? Mais un trop grand nombre sont distraits et ne voient pas le premier mouvement de l’eau ; ou bien les plus forts repoussent sans pitié les plus faibles. On ne doit jamais se distraire en présence des signes de Dieu. Il faut garder l’âme toujours éveillée parce qu’on ne sait jamais quand Dieu se manifeste ou envoie son ange. Et il ne faut jamais être égoïste, même pour raison de santé. Bien des fois, parce qu’ils sont restés à discuter sur celui qui plonge le premier ou qui en a le plus besoin, ces malheureux manquent le bienfait de la venue de l’ange. »

Patiemment, Jésus donne toutes ces explications à Marziam qui le regarde, les yeux grands ouverts, attentifs, mais sans cesser de surveiller l’eau pour autant.

« Peut-on voir l’ange ? Cela me plairait.

– Lévi, un berger de ton âge, l’a vu. Regarde bien, toi aussi, et sois prêt à le louer. »

L’enfant ne se distrait plus. Ses yeux regardent alternativement l’eau et au-dessus de l’eau ; il n’entend plus rien, ne voit rien d’autre. Jésus, pendant ce temps, regarde ce petit peuple d’in­firmes, d’aveugles, d’estropiés, de paralytiques, qui attendent. Les apôtres eux aussi observent attentivement. Le soleil produit des jeux de lumière sur l’eau et envahit royalement les cinq rangées de portiques qui entourent les piscines.

« Voilà, voilà ! S’écrie Marziam. L’eau se gonfle, s’agite, resplendit ! Quelle lumière ! L’ange ! »… et l’enfant se met à genoux.

En effet, le mouvement de l’eau dans le bassin donne l’impression qu’elle augmente de volume sous l’effet d’un flot subit qui s’y introduit, la fait bouillonner et monter jusqu’au bord. Pendant un instant, l’eau resplendit comme un miroir sous le soleil, en une lumière éblouissante.

Un boiteux se jette rapidement dans l’eau pour en sortir peu après, avec la jambe, déjà marquée d’une grande cicatrice, parfaitement saine. Les autres se plaignent et se disputent avec l’homme guéri. Ils lui disent que, lui, il pouvait encore travailler, mais pas eux. Et la querelle se prolonge.

225.3

Jésus regarde tout autour et voit sur un grabat un paralytique qui pleure doucement. Il s’en approche, se penche et le caresse en lui demandant :

« Tu pleures ?

– Oui. Personne ne pense jamais à moi. Je reste ici, je reste ici, tous guérissent, moi, jamais. Cela fait trente-huit ans que je suis sur le dos. J’ai tout dépensé, les miens sont morts, et maintenant je suis à la charge d’un parent éloigné qui me porte ici le matin et me reprend le soir… Mais comme cela lui pèse de le faire ! Oh ! Je voudrais mourir !

– Ne te désole pas. Tu as eu tant de patience et de foi ! Dieu t’exaucera.

– Je l’espère… mais il me vient des moments de découragement. Toi, tu es bon, mais les autres… Celui qui est guéri pourrait, par reconnaissance pour Dieu, rester ici pour secourir ses pauvres frères…

– Ils devraient le faire, en effet. Mais n’aie pas de rancœur. Ils n’y pensent pas, ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est la joie de la guérison qui les rend égoïstes. Pardonne-leur…

– Tu es bon, toi. Tu n’agirais pas ainsi. Moi, j’essaie de me traîner avec les mains jusque-là, lorsque l’eau du bassin s’agite. Mais il y a toujours quelqu’un d’autre pour me passer devant et je ne puis rester près du bord, on me piétinerait. Et même si je restais là, qui m’aiderait à descendre ? Si je t’avais vu plus tôt, je te l’aurais demandé…

– Veux-tu vraiment guérir ? Alors, lève-toi, prends ton lit et marche ! »

Jésus s’est redressé pour donner cet ordre et il semble qu’en se relevant, il relève aussi le paralytique, qui se met debout, puis fait un, deux, trois pas, comme s’il n’y croyait pas, derrière Jésus qui s’éloigne. Et comme il marche vraiment, il pousse un cri qui fait se retourner tout le monde.

« Mais qui es-tu ? Au nom de Dieu, dis-le-moi ! L’ange du Seigneur, peut-être ?

– Je suis plus grand qu’un ange. Mon nom est Pitié. Va en paix. »

Tous s’attroupent. Ils veulent voir. Ils veulent parler. Ils veulent guérir. Mais les gardes du Temple accourent – je crois qu’ils surveillent aussi la piscine – et dispersent par des menaces cette assemblée bruyante.

Le paralytique prend son brancard – deux barres montées sur deux paires de petites roues et une toile usée clouée sur les barres – et il s’en va, tout heureux, en criant à Jésus :

« Je te retrouverai. Je n’oublierai pas ton nom ni ton visage. »

225.4

Jésus, se mêlant à la foule, part d’un autre côté, vers les murs.

Mais il n’a pas encore dépassé le dernier portique qu’arrivent, comme poussés par une rafale de vent, un groupe de juifs des pires castes, tout enflammés par le désir de se montrer insolent vis-à-vis de Jésus. Ils cherchent, regardent, scrutent. Mais ils n’arrivent pas à bien comprendre ce dont il s’agit, et Jésus s’éloigne. Déçus, suivant les renseignements des gardiens, ils assaillent le pauvre paralytique guéri et heureux et lui font des reproches :

« Pourquoi emportes-tu ce lit ? C’est le sabbat. Cela ne t’est pas permis. »

L’homme les regarde :

« Moi, je ne sais rien. Je sais que celui qui m’a guéri m’a dit : “ Prends ton lit et marche. ” Voilà tout ce que je sais.

– C’est sûrement un démon car il t’a ordonné de violer le sabbat. Comment était-il ? Qui était-ce ? Un Judéen ? Un galiléen ? Un prosélyte ?

– Je ne sais pas. Il était ici. Il m’a vu pleurer et s’est approché de moi. Il m’a parlé. Il m’a guéri. Il est parti en tenant un enfant par la main. Je suppose que c’est son fils, car il pourrait avoir un fils de cet âge.

– Un enfant ? Alors ce n’est pas lui !… Comment a-t-il dit qu’il s’appelait ? Ne le lui as-tu pas demandé ? Ne mens pas !

– Il m’a dit qu’il s’appelait Pitié.

– Tu n’es qu’un imbécile ! Ce n’est pas un nom, cela ! »

L’homme hausse les épaules et part.

Les autres disent :

« C’était sûrement lui. Les scribes Anias et Zachée l’ont vu au Temple.

– Mais lui, il n’a pas d’enfant !

– Et pourtant c’est bien lui. Il était avec ses disciples.

– Mais Judas n’y était pas. C’est celui que nous connaissons bien. Les autres… peuvent être des gens quelconques.

– Non, c’étaient bien eux. »

Et la discussion se poursuit alors que les portiques se rem­plissent de malades…

[…]

225.5

Jésus rentre dans le Temple par un autre côté, du côté ouest, celui qui fait le plus face à la ville. Les apôtres le suivent. Jésus regarde autour de lui et voit enfin ce qu’il cherche : Jonathas qui, de son côté, le cherche aussi.

« Il va mieux, Maître. La fièvre tombe. Ta Mère dit aussi qu’elle espère pouvoir venir d’ici le prochain sabbat.

– Merci, Jonathas, tu as été ponctuel.

– Pas tellement : j’ai été retenu par Maximin, l’intendant de Lazare. Il te cherche. Il est allé au portique de Salomon.

– Je vais le rejoindre. Que la paix soit avec toi, et porte ma paix à ma Mère et aux femmes disciples, ainsi qu’à Judas. »

Et Jésus se dirige rapidement vers le portique de Salomon où, effectivement, il trouve Maximin.

« Lazare a appris que tu étais ici. Il veut te voir pour te dire une chose importante. Viendras-tu ?

– Sans aucun doute et sans tarder. Tu peux lui dire de m’at­tendre dans le courant de la semaine. »

Maximin s’en va à son tour après avoir échangé quelques mots.

« Allons encore prier, puisque nous sommes revenus jusqu’ici », dit Jésus ; il se dirige vers l’atrium des juifs.

Mais, tout près de là, il rencontre le paralytique guéri qui est venu remercier le Seigneur. Le miraculé l’aperçoit au milieu de la foule, le salue joyeusement et lui raconte ce qui est arrivé à la piscine après son départ. Et il termine :

« Un homme qui s’est étonné de me voir ici en bonne santé m’a dit qui tu es. Tu es le Messie. Est-ce vrai ?

– Je le suis. Mais, même si tu avais été guéri par l’eau ou par une autre puissance, tu aurais toujours le même devoir envers Dieu : celui d’utiliser ta bonne santé pour bien agir. Tu es guéri. Va donc, avec de bonnes intentions, reprendre les activités de la vie, et ne pèche jamais plus. Que Dieu n’ait pas à te punir davantage encore. Adieu. Va en paix.

– Je suis âgé… je ne sais rien… Mais je voudrais te suivre pour te servir et pour apprendre. Veux-tu de moi ?

– Je ne repousse personne. Réfléchis cependant avant de venir, et si tu te décides, viens.

– Où ? Je ne sais pas où tu vas…

– Je parcours le monde. Tu trouveras partout des disciples qui te guideront vers moi. Que le Seigneur t’éclaire pour le mieux. »

Jésus rejoint sa place et prie…

225.6

Je ne sais si le miraculé va spontanément trouver les juifs ou si ceux-ci, étant aux aguets, l’arrêtent pour lui demander si celui qui lui a parlé est celui qui l’a miraculeusement guéri. Je sais que l’homme parle avec les juifs puis s’en va, alors que ceux-ci s’a­vancent près de l’escalier par lequel Jésus doit descendre pour passer dans les autres cours et sortir du Temple. Quand Jésus arrive, sans même le saluer, ils le questionnent :

« Tu continues donc à violer le sabbat malgré tous les reproches qui t’ont été faits ? Et tu veux qu’on te respecte comme envoyé de Dieu ?

– Envoyé ? Davantage encore : comme Fils, car Dieu est mon Père. Si vous ne voulez pas me respecter, abstenez-vous-en. Mais moi, je ne cesserai pas pour autant d’accomplir ma mission. Il n’est pas un seul instant où Dieu cesse d’agir. Maintenant encore, mon Père est à l’œuvre et moi de même, car un bon fils fait ce que fait son Père et parce que je suis venu sur la terre pour être à l’œuvre. »

Des gens s’approchent pour écouter la discussion. Certains d’entre eux connaissent Jésus, à d’autres il a fait du bien, d’autres encore le voient pour la première fois. Certains l’aiment, d’autres le haïssent, beaucoup sont incertains. Les apôtres entourent de près le Maître. Marziam a presque peur et sa petite frimousse paraît au bord des larmes.

Les juifs, un mélange de scribes, de pharisiens et de saducéens, crient bien fort au scandale :

« Tu oses ! Ah ! Il se dit le Fils de Dieu ! Sacrilège ! Dieu est celui qui est et il n’a pas de Fils ! Appelez donc Gamaliel ! Appelez donc Sadoq ! Rassemblez les rabbis pour qu’ils l’entendent et le confondent.

– Ne vous agitez pas. Appelez-les et ils vous diront, s’il est vrai qu’ils savent, que Dieu est un et trine : Père, Fils et Saint-Esprit et que le Verbe, c’est-à-dire le Fils de la Pensée, est venu, comme on l’avait prophétisé, pour sauver du péché Israël et le monde. Je suis le Verbe. Je suis le Messie annoncé. Il n’y a donc pas de sacrilège si j’appelle mon Père celui qui est le Père.

225.7

Vous vous irritez de ce que j’accomplis des miracles, parce que grâce à eux j’attire à moi les foules et les persuade. Vous m’accusez d’être un démon parce que j’opère des prodiges. Mais Béelzéboul est dans le monde depuis des siècles et, en vérité, il ne manque pas d’adorateurs dévoués… Alors pourquoi ne fait-il pas ce que je fais ? »

Les gens murmurent :

« C’est vrai ! C’est vrai ! Personne ne fait ce qu’il fait, lui. »

Jésus poursuit :

« Je vous le dis : c’est parce que je sais ce que, lui, il ignore, et que je peux ce qui lui est impossible. Si je fais les œuvres de Dieu, c’est parce que je suis son Fils. De soi-même, personne ne peut arriver à faire que ce qu’il a vu faire. Moi, le Fils, je peux seulement faire ce que j’ai vu faire du Père car je suis Un avec lui depuis les siècles des siècles, pas différent de lui ni en substance ni en puissance. Tout ce que fait le Père, je le fais moi aussi, qui suis son Fils. Ni Béelzéboul ni d’autres ne peuvent en faire autant, parce qu’ils ne savent pas ce que je sais. Le Père m’aime, moi, son Fils, et il m’aime sans mesure comme moi aussi je l’aime. C’est pourquoi il m’a montré et me montre tout ce qu’il fait afin que je fasse ce qu’il fait, moi, sur la terre en ce temps de grâce, lui au Ciel, avant que le temps n’existe pour la terre. Et il me montrera des œuvres toujours plus grandes afin que je les accomplisse et que vous puissiez vous en émerveiller. Sa Pensée est inépuisable. Moi, je l’imite, puisque je suis également inépuisable pour accomplir ce que le Père pense et veut par sa pensée.

225.8

Vous, vous ne savez pas encore tout ce que l’Amour crée sans jamais s’épuiser. Nous sommes l’Amour. Il n’est pas de limites pour nous, et il n’y a rien qui ne puisse être appliqué aux trois degrés de l’homme : l’inférieur, le supérieur, le spirituel. En effet, de même que le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, moi aussi, le Fils, je peux donner la vie à qui je veux et même, en raison de l’amour infini que le Père porte au Fils, il m’est accordé non seulement de rendre la vie à la partie inférieure de l’homme, mais aussi à la partie supérieure en délivrant la pensée et le cœur de l’homme des erreurs de l’esprit et des passions mauvaises, et à la partie spirituelle en rendant à l’âme son indépendance à l’égard du péché. Le Père, en effet, ne juge personne : il a remis tout jugement au Fils, car le Fils est celui qui par son propre sacrifice a acheté l’humanité pour la racheter. Le Père agit ainsi par justice, car il est juste que l’on donne à celui qui paie avec sa propre monnaie, et pour que tous honorent le Fils, comme déjà ils honorent le Père.

Sachez que, si vous séparez le Père du Fils ou le Fils du Père, et ne vous souvenez pas de l’amour, vous n’aimez pas Dieu comme il doit être aimé, c’est-à-dire avec vérité et sagesse, mais vous commettez une hérésie parce que vous n’honorez qu’une seule personne, alors qu’ils forment une admirable trinité. Aussi, ne pas honorer le Fils revient à ne pas honorer le Père. En effet, Dieu le Père, n’accepte pas qu’une seule partie de lui-même soit adorée, mais il veut que soit adoré son Tout. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé dans une pensée parfaite d’amour. Il refuse donc de reconnaître que Dieu sait faire des œuvres justes.

En vérité, je vous dis que celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé possède la vie éternelle et n’est pas frappé par la condamnation ; bien au contraire, il passe de la mort à la vie parce que croire en Dieu et recevoir ma parole signifie recevoir en soi-même la vie qui ne meurt pas.

L’heure vient — elle est même déjà venue pour beaucoup — où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et où celui qui l’aura entendue résonner au fond de son cœur vivra, car cette voix est vivifiante.

225.9

Que dis-tu, scribe ?

– Je dis que les morts n’entendent plus rien et que tu es fou.

– Le Ciel te persuadera qu’il n’en est pas ainsi et que ta science est nulle, comparée à celle de Dieu. Vous avez tellement humanisé le surnaturel que vous ne donnez plus aux mots qu’une signification immédiate et terrestre. Vous avez enseigné la Haggadah avec des formules figées, les vôtres, sans vous efforcer de comprendre les allégories dans toute leur vérité. Et maintenant vous ne croyez même plus à ce que vous enseignez, car votre humanité — triomphante de l’esprit —, a opprimé et épuisé votre âme. C’est la raison pour laquelle vous ne pouvez plus lutter contre les forces occultes.

La mort dont je parle n’est pas celle de la chair, mais celle de l’esprit. Viendront ceux qui entendent de leurs oreilles ma Parole, l’accueillent dans leur cœur et la mettent en pratique. Ceux-là, même s’ils sont morts spirituellement, recouvreront la Vie car ma Parole est vie qui se répand. Et moi, je peux la donner à qui je veux parce que j’ai en moi la perfection de la vie : comme le Père a en lui la vie parfaite, le Fils a reçu du Père, en lui-même, la vie parfaite, complète, éternelle, inépuisable et transmissible. En outre, avec la vie, le Père m’a remis le pouvoir de juger, car le Fils du Père est le Fils de l’Homme, et il peut et doit juger l’homme.

Ne vous étonnez pas de cette première résurrection, la spirituelle, que j’opère par ma Parole. Vous en verrez de plus fortes encore, plus fortes pour vos sens appesantis, car en vérité je vous dis que rien n’est plus grand que l’invisible, mais réelle résurrection d’une âme. Bientôt viendra l’heure où la voix du Fils de Dieu pénétrera dans les tombeaux et tous ceux qui s’y trouvent l’entendront. Alors, ceux qui auront fait le bien en sortiront pour aller à la résurrection de la vie éternelle, et ceux qui auront fait le mal à la résurrection de la condamnation éternelle.

Je ne vous dis pas que je fais et ferai cela par moi-même, par ma seule volonté, mais par la volonté du Père unie à la mienne. Je parle et je juge d’après ce que j’entends, et mon jugement est droit parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Je ne suis pas séparé du Père. Je suis en lui, et lui est en moi, je connais sa pensée et je la traduis en paroles et en actes.

225.10

Ce que je dis pour me rendre témoignage à moi-même ne peut être acceptable pour votre esprit incrédule qui ne veut voir en moi rien d’autre que l’homme semblable à vous tous. Il y en a aussi un autre qui me rend témoignage et que vous dites vénérer comme un grand prophète. Je sais que son témoignage est vrai, mais vous, vous qui prétendez le vénérer, vous n’acceptez pas son témoignage parce qu’il est différent de votre pensée qui s’oppose à moi. Vous ne recevez pas le témoignage de l’homme juste, du dernier prophète d’Israël parce que, quand cela ne vous convient pas, vous dites qu’il n’est qu’un homme et peut donc se tromper.

Vous avez envoyé des gens interroger Jean dans l’espoir qu’il dirait de moi ce que vous désirez, ce que vous pensez de moi, ce que vous voulez penser de moi. Mais Jean a rendu un témoignage conforme à la vérité, et vous n’avez pu l’accepter. Puisque le prophète dit que Jésus de Nazareth est le Fils de Dieu, vous prétendez, dans le secret de vos cœurs et par crainte des foules, que le prophète est un fou, comme l’est le Christ. Moi non plus, cependant, je ne reçois pas le témoignage de l’homme, fût-il le plus saint d’Israël. Je vous dis : il était la lampe allumée et lumineuse, mais vous avez bien peu voulu profiter de sa lumière. Quand cette lumière s’est projetée sur moi, pour vous faire connaître le Christ pour ce qu’il est, vous avez laissé mettre la lampe sous le boisseau et, avant encore, vous avez dressé entre elle et vous un mur pour ne pas voir, à sa lumière, le Christ du Seigneur.

Le Père et moi sommes reconnaissants à Jean de son témoi­gnage. Et Jean obtiendra une grande récompense pour le témoignage qu’il a rendu ; pour cette raison, il brillera au Ciel et, de tous les hommes là-haut, il sera le premier soleil qui y resplendira, lumineux comme le seront tous ceux qui auront été fidèles à la vérité et affamés de justice. Mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont mes œuvres. Car je fais les œuvres que le Père m’a donné à accomplir, et elles témoignent que le Père m’a envoyé en me confiant tout pouvoir. Ainsi, c’est le Père lui-même qui m’a envoyé, c’est lui qui témoigne en ma faveur. Vous n’avez jamais vu son visage ni entendu sa voix, mais moi je l’ai vu et je le vois, je l’ai entendue et je l’entends. Sa Parole ne demeure pas en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé.

Vous étudiez l’Ecriture parce que vous croyez obtenir par sa connaissance la vie éternelle. Et ne vous rendez-vous pas compte que ce sont justement les Ecritures qui parlent de moi ? Pourquoi donc persistez-vous à ne pas vouloir venir à moi pour obtenir la vie ? Je vous le dis : la raison en est que, lorsque quelque chose est contraire à vos idées invétérées, vous le repoussez. Il vous manque l’humilité. Vous ne pouvez pas arriver à dire : “ Je me suis trompé. Telle personne ou tel livre dit vrai et, moi, je suis dans l’erreur. ” C’est ainsi que vous avez agi avec Jean, avec les Ecritures, avec le Verbe qui vous parle. Vous ne pouvez plus voir ni comprendre parce que vous êtes prisonniers de l’orgueil et rendus sourds par vos propres voix.

225.11

Croyez-vous que je parle ainsi parce que je veux être glorifié par vous ? Non, sachez-le, je ne cherche ni n’accepte la gloire qui vient des hommes. Ce que je cherche et veux, c’est votre salut éternel. Voilà la gloire que je cherche. C’est ma gloire de Sauveur, qui ne peut exister si je ne possède pas des sauvés ; elle augmente avec le nombre de ceux que je sauve et doit m’être rendue par les âmes que j’ai sauvées et par le Père, Esprit très pur.

Mais vous, vous ne serez pas sauvés. Je vous connais pour ce que vous êtes. Vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu, vous êtes sans amour. C’est pour cela que vous ne venez pas à l’Amour qui vous parle et vous n’entrerez pas dans le Royaume de l’amour. Vous y êtes des inconnus. Le Père ne vous connaît pas parce que vous ne me connaissez pas, moi qui suis dans le Père. Vous ne voulez pas me connaître.

Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas, alors que vous êtes disposés à recevoir quiconque viendrait en son propre nom, pourvu qu’il vous dise ce qui vous plaît. Vous prétendez être des âmes qui ont la foi ? Non. Ce n’est pas le cas. Comment pouvez-vous croire, vous qui vous mendiez la gloire les uns aux autres au lieu de rechercher la gloire des Cieux qui vient de Dieu seul ? La gloire qui est vérité ne se complaît pas aux intérêts qui s’arrêtent à la terre et caressent seulement l’humanité vicieuse des fils dégradés d’Adam.

Moi, je ne vous accuserai pas auprès du Père. Ne pensez pas cela. Il y a déjà quelqu’un qui vous accuse : ce Moïse en qui vous espérez. Lui, il vous reprochera de ne pas croire en lui puisque vous ne croyez pas en moi, car il a écrit[1] sur moi et vous ne me reconnaissez pas d’après ce qu’il a laissé écrit de moi. Vous ne croyez pas aux paroles de Moïse, qui est le grand sur lequel vous jurez. Comment pouvez-vous donc croire aux miennes, à celles du Fils de l’Homme en qui vous n’avez pas foi ? Humainement parlant, c’est logique. Mais ici, nous sommes dans le domaine spirituel et vos âmes y sont confrontées. Dieu les observe à la lumière de mes œuvres et confronte vos actes à ce que je suis venu enseigner. Et Dieu vous juge.

Quant à moi, je m’en vais. Pendant longtemps, vous ne me trouverez pas. Or croyez bien que ce n’est pas pour vous un triomphe, mais un châtiment. Partons. »

Jésus fend la foule qui, pour une part reste muette, pour une autre murmure des approbations que la peur des pharisiens réduit à des chuchotements, et il s’éloigne.

225.1

Gesù è in Gerusalemme e precisamente nei pressi dell’Antonia. Con Lui sono tutti gli apostoli meno l’Iscariota. Molta folla si affretta al Tempio. Sono in veste di festa tutti, tanto gli apostoli come gli altri pellegrini, e penso perciò siano i giorni di Pentecoste. Molti mendicanti si mescolano alla gente, lamentando le loro miserie con delle nenie pietose e dirigendosi ai posti migliori, presso le porte del Tempio o ai crocevia da cui la folla viene verso di esso. Gesù passa beneficando questi miserabili, dei quali è cura fare l’esposizione integrale delle loro miserie oltre che la narrazione delle stesse.

Ho l’impressione che Gesù sia già stato al Tempio, perché sento che gli apostoli parlano di Gamaliele che ha fatto mostra di non vederli, nonostante che Stefano, uno dei suoi uditori, gli segnalasse il passaggio di Gesù.

Sento anche che Bartolomeo chiede ai compagni: «Che avrà voluto dire quello scriba con la frase: “Un gruppo di montoni da basso macello”?».

«Avrà parlato di qualche suo affare», risponde Tommaso.

«No. Indicava noi. L’ho visto bene. E poi! La seconda frase era conferma della prima. Ha detto sarcastico: “Fra poco l’agnello sarà lui pure da tosa e poi da macello”».

«Sì, ho sentito io pure», conferma Andrea.

«Già! Ma a me brucia la voglia di tornare indietro e chiedere al compagno dello scriba che cosa sa di Giuda di Simone», dice Pietro.

«Ma nulla sa! Questa volta Giuda non c’è perché veramente ammalato. Noi lo sappiamo. Forse ha realmente troppo sofferto del viaggio fatto. Noi siamo più robusti. Lui è vissuto qui, comodo. Si stanca», risponde Giacomo di Alfeo.

«Sì, noi lo sappiamo. Ma quello scriba ha detto: “Manca il camaleonte al gruppo”. Il camaleonte non è quello che cambia colore tutte le volte che vuole?», chiede Pietro.

«Sì, Simone. Ma certo hanno voluto dire per i suoi abiti sempre nuovi. Ci tiene. È giovane. Va compatito…», concilia lo Zelote.

«È vero anche questo. Però!… Che frasi curiose!», conclude Pietro.

«Sembra sempre che minaccino», dice Giacomo di Zebedeo.

«È che noi sappiamo di essere minacciati e sentiamo minacce anche dove non ce ne sono…», osserva Giuda Taddeo.

«E vediamo colpe anche dove non esistono», termina Tommaso.

«Eh! già! Il sospetto è brutto… Chissà come sta oggi Giuda? Intanto si gode quel paradiso, con quegli angeli… Ci starei anche io ad ammalarmi per avere tutte quelle delizie!», dice Pietro; e Bartolomeo gli risponde: «Speriamo che guarisca presto. È necessario terminare il viaggio perché il caldo incalza».

«Oh! le cure non gli mancano, e poi… ci pensa il Maestro se mai», assicura Andrea.

«Aveva molta febbre quando lo abbiamo lasciato. Non so come gli sia venuta, così…», dice Giacomo di Zebedeo; e Matteo gli risponde: «Come viene la febbre! Perché deve venire. Ma non sarà nulla. Il Maestro non è per nulla impensierito. Se avesse visto del brutto non avrebbe lasciato il castello di Giovanna».

225.2

Infatti Gesù non è per nulla impensierito. Parla con Marziam e con Giovanni, andando avanti e dando elemosine. Certo spiega al bambino molte cose, perché vedo che gli indica questo e quello. È diretto verso la fine delle mura del Tempio all’angolo nord-est. Là vi è molta folla che si dirige verso un luogo molto porticato, che precede una porta che sento chiamare “del Gregge”.

«Questa è la Probatica, la piscina di Betseida. Ora guarda bene l’acqua. Vedi come è ferma ora? Fra poco vedrai che ha come un movimento e si alza, toccando quel segno umido. Lo vedi? Allora scende l’angelo del Signore, l’acqua lo sente e lo venera come può. Egli porta l’ordine all’acqua di guarire l’uomo pronto a tuffarsi in essa. Vedi quanta gente? Ma troppi si distraggono e non vedono il primo movimento dell’acqua; oppure i più forti, senza carità, respingono i più deboli. Non ci si deve mai distrarre davanti ai segni di Dio. Occorre tenere l’anima sempre vigilante, perché non si sa mai quando Dio si mostri o mandi il suo angelo. E non si deve mai essere egoisti, neanche per salute. Molte volte, per stare a litigare su chi tocca prima o chi ne ha maggiore bisogno, questi infelici perdono il beneficio della venuta angelica».

Gesù spiega paziente a Marziam, che lo guarda coi suoi occhi ben spalancati, attenti, e intanto tiene d’occhio anche l’acqua.

«Si può vedere l’angelo? Mi piacerebbe».

«Levi, pastore della tua età, lo vide. Guarda bene anche tu e sii pronto a lodarlo».

Il bambino non si distrae più. I suoi occhi sono sull’acqua e sopra l’acqua, alternativamente, e non sente più nulla, non vede più altro. Gesù intanto guarda quel piccolo popolo di infermi, ciechi, storpi, paralitici, che aspettano. Anche gli apostoli osservano attentamente. Il sole fa giuochi di luce sull’acqua e invade da re i cinque ordini di portici che circondano le piscine.

«Ecco, ecco!», trilla Marziam. «L’acqua cresce, si muove, splende! Che luce! L’angelo!»,… e il bambino si inginocchia.

Infatti nel moto del liquido nella vasca, che pare accrescersi per un flutto subitamente immesso che lo gonfi, elevandolo verso il bordo, l’acqua splende come uno specchio messo al sole. Un bagliore abbacinante per un attimo.

Uno zoppo è pronto a tuffarsi nell’acqua per uscirne dopo poco con la gamba, già rattratta da una grande cicatrice, perfettamente guarita. Gli altri si lamentano e litigano col risanato, dicendo che infine lui non era impossibilitato al lavoro mentre loro sì. E la zuffa continua.

225.3

Gesù si volge intorno e vede un paralitico sul suo lettuccio che piange piano. Gli va vicino, si curva e lo carezza domandandogli: «Piangi?».

«Sì. Nessuno pensa mai a me. Sto qui, sto qui, tutti guariscono, io mai. Sono trentotto anni che giaccio sul dorso, ho consumato tutto, mi sono morti i miei, ora sono di peso ad un parente lontano che mi porta qui al mattino, mi riprende alla sera… Ma come gli pesa farlo! Oh! vorrei morire!».

«Non ti desolare. Tanta pazienza e fede hai avuto! Dio ti esaudirà».

«Lo spero… ma vengono momenti di sconforto. Tu sei buono. Ma gli altri… Chi è guarito potrebbe, in ringraziamento a Dio, stare qui a soccorrere i poveri fratelli…».

«Dovrebbe farlo, infatti. Ma non avere rancore. Essi non ci pensano. Non è malanimo il loro. È la gioia di essere guariti che li rende egoisti. Perdonali…».

«Tu sei buono. Tu non faresti così. Io mi sforzo a trascinarmi con le mani fino là, quando la vasca è mossa. Ma sono sempre preceduto da un altro, e presso l’orlo non ci posso stare; sarei calpestato. E anche stessi là, chi mi calerebbe? Se ti avevo visto prima lo chiedevo a Te…».

«Vuoi proprio guarire? Allora alzati! Prendi il tuo letto e cammina!».

Gesù si è rialzato per dare il comando e pare che, alzandosi, alzi anche il paralitico, perché questo sorge in piedi e poi fa uno, due, tre passi, quasi incredulo, dietro a Gesù che se ne va, e visto che cammina proprio ha un grido che fa volgere tutti.

«Ma chi sei? In nome di Dio, dimmelo! L’angelo del Signore, forse?».

«Io sono da più di un angelo. Il mio nome è Pietà. Va’ in pace».

Tutti si affollano. Vogliono vedere. Vogliono parlare. Vogliono guarire. Ma accorrono le guardie del Tempio, che credo sorvegliassero anche la piscina, e respingono quel vociante assembramento minacciando castighi.

Il paralitico prende la sua barellina – due stanghe su due paia di piccole ruote e un telo sdruscito inchiodato sulle stanghe – e se ne va felice, urlando a Gesù: «Ti ritroverò. Non dimenticherò il tuo nome e il tuo volto».

225.4

Gesù, mescolandosi alla folla, se ne va in un altro senso, verso le mura.

Ma non ha ancora superato l’ultimo portico che giungono, come spinti da una furia di vento, un gruppo di giudei delle caste peggiori, tutti accumunati nel desiderio di dire insolenze a Gesù. Cercano, guardano, scrutano. Ma non riescono a capire bene di che si tratta, e Gesù se ne va mentre questi, delusi, dietro indicazioni delle guardie, assalgono il povero e felice risanato e lo rimproverano: «Perché porti via questo letto? È sabato. Non ti è lecito».

L’uomo li guarda e dice: «Io non so niente. So che quello che mi ha guarito mi ha detto: “Prendi il tuo letto e cammina”. Questo so».

«Sarà certo un demonio, perché ti ha ordinato di violare il sabato. Come era? Chi era? Giudeo? Galileo? Proselite?».

«Non lo so. Era qui. Mi ha visto piangere e mi è venuto vicino. Mi ha parlato. Mi ha guarito. Se ne è andato con un bambino per mano. Credo suo figlio, perché è in età di avere un figlio di quel tempo».

«Un bambino? Allora non è Lui!… Come ha detto di chiamarsi? Non glielo hai chiesto? Non mentire!».

«Mi ha detto che si chiama Pietà».

«Sei uno stolto! Quello non è un nome!».

L’uomo si stringe nelle spalle e se ne va.

Gli altri dicono: «Era certo Lui. Lo hanno visto nel Tempio gli scribi Ania e Zaccheo».

«Ma Lui non ha figli!».

«Eppure è Lui. Era coi discepoli».

«Ma Giuda non c’era. È quello che conosciamo bene. Gli altri… possono essere gente qualunque».

«No. Erano loro».

E la discussione continua mentre i portici si riaffollano di malati…

[…].

225.5

Gesù rientra nel Tempio da un altro lato, quello del lato ovest che è quello che fronteggia il più della città. Gli apostoli lo seguono. Gesù si guarda intorno e vede finalmente ciò che cerca, Gionata, che a sua volta lo cerca.

«Sta meglio, Maestro. La febbre cala. Tua Madre dice che spera potere venire entro il prossimo sabato».

«Grazie, Gionata. Sei stato puntuale».

«Non molto. Mi ha trattenuto Massimino di Lazzaro. Ti sta cercando. È andato al portico di Salomone».

«Vado a raggiungerlo. La pace sia con te, e porta la mia pace alla Madre e alle discepole, oltre che a Giuda».

E Gesù va svelto verso il portico di Salomone, dove infatti trova Massimino.

«Lazzaro ha saputo che sei qui. Ti vuol vedere per dirti una grande cosa. Verrai?».

«Senza dubbio. E presto. Puoi dire che mi attenda in settimana».

Anche Massimino se ne va dopo poche altre parole.

«Andiamo a pregare ancora, poiché siamo tornati fin qui», dice Gesù e va verso l’atrio degli Ebrei.

Ma presso il medesimo incontra il paralitico guarito, che è andato a ringraziare il Signore. Il miracolato lo scorge fra la folla e lo saluta con gioia, e gli racconta quanto è accaduto alla piscina dopo la sua partenza. E termina: «Mi ha poi detto uno, che si è stupito di vedermi qui sano, chi Tu sei. Tu sei il Messia. È vero?».

«Lo sono. Ma anche tu fossi stato guarito dall’acqua, o da un altro potere, avresti sempre lo stesso dovere verso Dio. Quello di usare la salute per buone opere. Tu sei guarito. Va’ dunque con buone intenzioni a riprendere le attività della vita. E non peccare mai più. Che Dio non ti abbia a punire più ancora. Addio. Va’ in pace».

«Io sono vecchio… non so nulla… Ma vorrei seguirti per servirti, e per sapere. Mi vuoi?».

«Non respingo nessuno. Pensaci però prima di venire. E se sei deciso vieni».

«Dove? Non so dove vai…».

«Per il mondo. Dovunque troverai dei discepoli che ti guideranno a Me. Il Signore ti illumini per il meglio».

Gesù ora va al suo posto e prega…

225.6

Io non so se il guarito vada spontaneamente dai giudei o se questi, essendo alla posta, lo fermino per chiedergli se quello che gli ha ora parlato è colui che lo ha miracolato. So che l’uomo parla coi giudei e poi se ne va, mentre questi vengono presso la scala da dove deve scendere Gesù per passare negli altri cortili e uscire dal Tempio. Senza salutarlo, quando Gesù giunge gli dicono: «Dunque Tu continui a violare il sabato, nonostante tutti i rimproveri che ti vengono fatti? E vuoi che ti si rispetti come inviato di Dio?».

«Inviato? Più ancora, come Figlio. Perché Dio mi è Padre. Se non mi volete rispettare, astenetevene. Ma Io non cesserò di compiere la mia missione per questo. Non c’è un attimo in cui Dio cessi di operare. Anche ora il Padre mio opera, ed Io pure opero, perché un buon figlio fa ciò che fa il padre suo, e perché per operare sulla Terra Io sono venuto».

Della gente si avvicina per udire la disputa. Fra essa vi sono persone che conoscono Gesù, altre che ne sono state beneficate, altre che lo vedono per la prima volta; alcuni lo amano, altri lo odiano, molti sono incerti. Gli apostoli fanno nucleo col Maestro. Marziam ha quasi paura e fa un visetto prossimo al pianto.

I giudei, una mescolanza di scribi, farisei e sadducei, gridano alto il loro scandalo: «Tu osi! Oh! Si dice Figlio di Dio! Sacrilegio! Dio è Colui che è, e non ha figli! Ma chiamate Gamaliele! Ma chiamate Sadoc! Adunate i rabbi, che odano e confutino».

«Non vi agitate. Chiamateli e vi diranno, se è vero che sanno, che Dio è uno e trino: Padre, Figlio e Spirito Santo, e che il Verbo, ossia il Figlio del Pensiero, è venuto, secondo che era profetizzato, per salvare Israele e il mondo dal Peccato. Il Verbo sono Io. Sono il Messia predetto. Nessun sacrilegio perciò se do al Padre il nome di Padre mio.

225.7

Voi vi inquietate perché Io faccio miracoli, perché con ciò attiro a Me le folle e le convinco. Voi mi accusate di essere un demonio perché opero prodigi. Ma Belzebù è per il mondo da secoli e, in verità, non gli mancano gli adoratori devoti… Perché allora egli non fa ciò che Io faccio?».

La gente bisbiglia: «È vero! È vero! Nessuno fa ciò che Egli fa».

Gesù continua:

«Io ve lo dico: è perché Io so ciò che egli non sa e posso ciò che egli non può. Se Io faccio opere di Dio è perché Io sono suo Figlio. Da sé uno non può arrivare a fare se non ciò che ha veduto fare. Io, Figlio, non posso fare se non ciò che ho veduto fare dal Padre essendo Uno con Lui nei secoli dei secoli, non dissimile nella natura né nel potere. Tutte le cose che fa il Padre le faccio Io pure che sono suo Figlio. Né Belzebù né altri possono fare ciò che Io faccio, perché Belzebù e gli altri non sanno ciò che Io so. Il Padre ama Me, suo Figlio, e mi ama senza misura così come Io lo amo. Perciò mi ha mostrato e mi mostra tutto quanto Egli fa, acciò Io faccia ciò che Egli fa, Io sulla Terra, in questo tempo di Grazia, Egli in Cielo, da prima che il Tempo fosse per la Terra. E mi mostrerà opere sempre maggiori acciò Io le faccia e voi ne restiate meravigliati. Il suo Pensiero è inesauribile nel pensare. Io lo imito essendo inesauribile nel compiere ciò che il Padre pensa e col pensiero vuole.

225.8

Voi ancora non sapete quanto l’Amore crei inesauribilmente. Noi siamo l’Amore. E non vi è limitazione per Noi, né vi è cosa che non possa essere applicata sui tre gradi dell’uomo: l’inferiore, il superiore, lo spirituale. Infatti, così come il Padre risuscita i morti e rende loro la vita, ugualmente Io, Figlio, posso dare la vita a quelli che voglio, e anzi, per l’amore infinito che il Padre ha per il Figlio, mi è concesso non solo di rendere vita alla parte inferiore, ma bensì anche vita alla superiore liberando il pensiero dell’uomo e il suo cuore dagli errori mentali e dalle male passioni, e alla parte spirituale rendendo allo spirito la sua libertà dal peccato, perché il Padre non giudica nessuno, ma ha rimesso ogni giudizio al Figlio, essendo il Figlio Colui che col proprio sacrificio ha comperato l’Umanità per redimerla; e ciò il Padre fa per giustizia, perché a Colui che paga con sua moneta è giusto sia dato, e perché tutti onorino il Figlio come già onorano il Padre.

Sappiate che, se separate il Padre dal Figlio o il Figlio dal Padre e non vi ricordate dell’Amore, voi non amate Dio come va amato, con verità e sapienza, ma commettete un’eresia perché date culto a uno solo mentre Essi sono una mirabile Trinità. Perciò chi non onora il Figlio è come non onorasse il Padre, perché il Padre, Dio, non accetta che una sola parte di Sé sia adorata, ma vuole sia adorato il suo Tutto. Chi non onora il Figlio non onora il Padre che lo ha mandato per pensiero perfetto di amore. Nega dunque che Dio sappia fare opere giuste. In verità vi dico che chi ascolta la mia parola e crede in Colui che mi ha mandato ha la vita eterna e non è colpito da condanna, ma passa da morte a vita, perché credere in Dio e accettare la mia parola vuol dire infondere in sé la Vita che non muore.

Sta venendo l’ora, anzi per molti è già venuta, in cui i morti udranno la voce del Figlio di Dio, e chi l’avrà sentita risuonare vivificatrice in fondo al cuore vivrà.

225.9

Che dici, tu, scriba?».

«Dico che i morti non odono più nulla, e che Tu sei folle».

«Il Cielo ti persuaderà che così non è, e che il tuo sapere è nullo rispetto a quello di Dio. Voi avete talmente umanizzato le cose soprannaturali che non date più alle parole altro che un significato immediato e terreno. Avete insegnato l’Haggadda su formole fisse, vostre, senza sforzarvi a comprendere le allegorie nella loro verità, e ora, nel vostro animo stanco di essere pressato da una umanità trionfante sullo spirito, non credete più neppure a ciò che insegnate. E questa è la ragione per cui non potete più lottare contro le forze occulte.

La morte di cui Io parlo non è quella della carne, ma dello spirito. Verranno coloro che odono con le orecchie la mia parola e l’accolgono nel loro cuore e la mettono in pratica. Costoro, anche se morti nello spirito, riavranno vita, perché la mia Parola è Vita che si infonde. Ed Io la posso dare a chi voglio, perché in Me è perfezione di Vita, perché come il Padre ha in Sé la Vita perfetta così pure il Figlio ebbe dal Padre la Vita, in Se stesso, perfetta, completa, eterna, inesauribile e trasfondibile. E con la Vita il Padre mi ha dato il potere di giudicare, perché il Figlio del Padre è il Figlio dell’uomo, e può e deve giudicare l’uomo. E non vi meravigliate di questa prima risurrezione, quella spirituale, che Io opero con la mia Parola. Ne vedrete di più forti ancora, più forti per i vostri sensi pesanti, perché in verità vi dico che non vi è cosa più grande della invisibile ma reale risurrezione di uno spirito. Presto viene l’ora in cui i sepolcri saranno penetrati dalla voce del Figlio di Dio e tutti quelli che sono in essi la udranno. E coloro che fecero il bene ne usciranno per andare alla risurrezione della Vita eterna, e quanti fecero il male alla risurrezione della condanna eterna.

Questo Io non dico di fare e non farò da Me stesso, per mio solo volere, ma per volere del Padre unito al mio. Io parlo e giudico secondo che ascolto, e il mio giudizio è retto perché non cerco il mio volere, ma il volere di Colui che mi ha mandato. Io non sono separato dal Padre. Io sono in Lui ed Egli è in Me, ed Io conosco il suo pensiero e lo traduco in parola ed in azione.

225.10

Quanto Io dico per rendere testimonianza a Me stesso non può essere accettabile al vostro spirito incredulo, che non vuole vedere in Me altro che l’uomo simile a voi tutti. Anche un altro ve ne è che testifica per Me, e che voi dite di venerare come grande profeta. Io so che la sua testimonianza è vera. Ma voi, voi che dite di venerarlo, non accettate la sua testimonianza perché è disforme al vostro pensiero che mi è nemico. Voi non accettate la testimonianza dell’uomo giusto, del Profeta ultimo di Israele perché, in ciò che vi piace, dite che egli non è che un uomo e può sbagliare. Voi avete mandato ad interrogare Giovanni, sperando che dicesse di Me ciò che voi desideravate, ciò che di Me voi pensate, ciò che voi di Me volete pensare. Ma Giovanni ha reso testimonianza di verità e voi non l’avete potuta accettare. Poiché il Profeta dice che Gesù di Nazaret è il Figlio di Dio, voi, nel segreto dei cuori, perché temete le folle, dite che il Profeta è un folle come lo è il Cristo. Io pure, però, non ricevo testimonianza dall’uomo, sia pure il più santo di Israele. Io vi dico: egli era la lampada ardente e luminosa, ma voi avete per poco voluto godere della sua luce. Quando questa luce si è proiettata su Me, per farvi conoscere il Cristo per ciò che Egli è, voi avete lasciato che la lampada fosse messa sotto al moggio, e prima ancora avevate drizzato fra essa e voi un muro, per non vedere nella sua luce il Cristo del Signore.

Io sono grato a Giovanni della sua testimonianza, e grato gliene è il Padre. E Giovanni avrà gran premio per questa sua testimonianza, ardendo anche per questo in Cielo, il primo sole che vi splenderà di tutti gli uomini lassù, ardendo come arderanno tutti quelli che sono stati fedeli alla Verità e affamati di Giustizia. Ma Io però ho una testimonianza maggiore a quella di Giovanni. E questa testimonianza sono le mie opere. Perché le opere che il Padre mi ha dato da compiere, quelle opere Io faccio, ed esse testificano che il Padre mi ha mandato dandomi ogni potere. E così è il Padre stesso che mi ha mandato, Colui che rende testimonianza in mio favore. Voi non ne avete mai sentito la Voce, né visto il Volto. Ma Io l’ho visto e lo vedo, l’ho udita e la odo. Voi non avete dimorante in voi la sua Parola, perché non credete a Colui che Egli ha mandato.

Voi investigate la Scrittura perché credete di ottenere, per la sua conoscenza, la Vita eterna. E non vi accorgete allora che sono proprio le Scritture che parlano di Me? E come mai allora continuate a non volere venire a Me per avere la Vita? Io ve lo dico: è perché quando qualche cosa è contraria alle vostre inveterate idee voi la respingete. Vi manca l’umiltà. Non potete giungere a dire: “Ho sbagliato. Costui, o questo libro, dice giusto e io sono in errore”. Così avete fatto con Giovanni, così con le Scritture, così con il Verbo che vi parla. Non potete più vedere e capire perché siete fasciati di superbia e rintronati dalle vostre voci.

225.11

Credete voi che Io parli così perché Io voglia essere da voi glorificato? No, sappiatelo, Io non cerco e non accetto gloria dagli uomini. Quello che Io cerco e voglio è la vostra salvezza eterna. Questa è la gloria che cerco. La mia gloria di Salvatore, che non può esserci se Io non ho dei salvati, che aumenta più salvati Io ho, che mi deve essere data dagli spiriti salvati e dal Padre, Spirito purissimo.

Ma voi non sarete salvati. Vi ho conosciuto per quello che siete. Voi non avete in voi amore di Dio. Siete senza amore. E perciò non venite all’Amore che vi parla e non entrerete nel Regno dell’Amore. Là voi siete degli sconosciuti. Non vi conosce il Padre, perché voi non conoscete Me che sono nel Padre. Non mi volete conoscere. Io sono venuto in nome del Padre mio e voi non mi ricevete, mentre siete pronti a ricevere chiunque viene in nome proprio, purché dica ciò che a voi piace. Dite di essere spiriti di fede? No. Non lo siete. Come potete credere, voi che mendicate la gloria gli uni dagli altri e non cercate la gloria dei Cieli che da Dio solo procede? La gloria che è Verità, non giuoco di interessi che si fermano sulla Terra e carezzano solo l’umanità viziosa dei degradati figli di Adamo.

Io non vi accuserò al Padre. Non ve lo pensate. Vi è già chi vi accusa. Quel Mosè in cui voi sperate. Egli vi rimprovererà di non credere in lui poiché non credete in Me, perché egli di Me ha scritto[1] e voi non mi riconoscete secondo quanto egli di Me ha lasciato scritto. Voi non credete alle parole di Mosè che è il grande su cui giurate. Come potete allora credere alle mie, a quelle del Figlio dell’uomo, nel quale non avete fede? Umanamente parlando ciò è logico. Ma qui siamo nel campo dello spirito, e sono in confronto le vostre anime. Dio le osserva alla luce delle mie opere e confronta le azioni che fate con ciò che Io sono venuto a insegnare. E Dio vi giudica.

Io me ne vado. Per molto non mi troverete. E credete pure che questo non è un trionfo. Ma è un castigo. Andiamo».

E Gesù fende la folla, in parte muta, in parte bisbigliante approvazioni che la paura dei farisei trattiene a bisbiglio, e se ne va.


Notes

  1. a écrit : comme dans le Dt 18, 15-19.

Note

  1. ha scritto, come in: Deuteronomio 18, 15-19.