The Writings of Maria Valtorta

225. Le paralytique de la piscine de Béthesda et la discussion sur les œuvres du Fils de Dieu.

225. The paralytic of the Bethzatha pool.

225.1

Jésus se trouve à Jérusalem, plus précisément aux environs de l’Antonia, accompagné de tous les apôtres, sauf de Judas. Une grande foule se hâte vers le Temple. Tout le monde est en habits de fête, tant les apôtres que les autres pèlerins, et je pense donc que nous sommes à l’époque de la Pentecôte. De nombreux mendiants se mêlent à la foule. Ils se plaignent de leurs misères en des refrains apitoyés et se dirigent vers les meilleurs endroits, près des portes du Temple ou au croisement des rues par lesquelles la foule arrive. Jésus passe en faisant l’aumône à ces malheureux qui s’ingénient, non seulement à raconter leurs misères, mais à en exposer les moindres détails.

J’ai l’impression que Jésus est déjà allé au Temple car j’entends les apôtres parler de Gamaliel, qui a fait semblant de ne pas les voir, bien qu’Etienne, un de ses auditeurs, lui ait signalé le passage de Jésus.

J’entends aussi Barthélemy demander à ses compagnons :

« Qu’a voulu dire ce scribe par cette phrase : “ Un groupe de mou­tons de boucherie ” ?

– Il parlait de quelque affaire qui le concernait, répond Thomas.

– Non, il nous montrait du doigt. Je l’ai bien vu. D’ailleurs, sa seconde phrase confirmait la première : il a ajouté sur un ton sarcastique : “ D’ici peu, l’agneau lui aussi sera tondu et mené à l’abattoir. ”

– Oui, je l’ai entendu, moi aussi, confirme André.

– Bon ! Mais je brûle d’envie de retourner là-bas et de demander au compagnon du scribe ce qu’il sait sur Judas dit Pierre.

– Mais il ne sait rien ! Cette fois, Judas n’est pas là parce qu’il est réellement malade. Nous le savons, nous. Peut-être a-t-il trop souffert du voyage que nous avons fait. Nous, nous sommes plus résistants, alors que, lui, il a vécu ici, dans le confort. Il se fatigue plus facilement, répond Jacques, fils d’Alphée.

– Oui, nous le savons. Mais ce scribe a dit : “ Le caméléon est absent du groupe. ” Le caméléon, n’est-ce pas cet animal qui change de couleur à son gré ? demande Pierre.

– Si, Simon. Mais il a sûrement voulu parler de ses vêtements toujours nouveaux. Il y tient, il est jeune. Il faut l’excuser…, dit d’un ton conciliant Simon le Zélote.

– C’est vrai aussi. Pourtant… Quelles phrases curieuses ! Soupire Pierre.

– On a l’impression qu’ils nous menacent sans cesse, dit Jacques, fils de Zébédée.

– Le fait est que nous nous savons menacés et nous voyons des menaces même là où il n’y en a pas… constate Jude.

– Et nous voyons des fautes même où il n’y en a pas, conclut Thomas.

– C’est bien vrai ! Le soupçon est une vilaine chose… Qui sait comment va Judas, aujourd’hui ? En attendant, il jouit de ce paradis et de la présence de ces anges… J’aurais plaisir à être malade, moi aussi, pour profiter de tous ces délices » dit Pierre.

Ce à quoi Barthélemy répond :

« Espérons qu’il sera bientôt guéri. Il faut terminer le voyage parce que la saison chaude nous presse.

– Oh, les soins ne lui font pas défaut, et puis… le Maître s’en occupera si besoin est, assure André.

– Il avait beaucoup de fièvre quand nous l’avons quitté. Je ne sais comment elle lui est venue… » dit Jacques, fils de Zébédée.

Matthieu lui répond :

« Comment la fièvre arrive ! Parce qu’elle doit venir. Mais ce ne sera rien. Le Maître ne s’en inquiète pas le moins du monde. S’il avait vu du danger, il n’aurait pas quitté le château de Jeanne. »

225.2

En effet Jésus n’est guère inquiet. Il discute avec Marziam et Jean, et il avance en donnant des aumônes. Il explique certainement à l’enfant bien de choses, car je vois qu’il lui indique tel ou tel détail. Il se dirige vers l’extrémité des murs du Temple, à l’angle nord-est. Là se trouve une foule nombreuse qui se rend près d’un endroit où des portiques précèdent une porte que j’entends nommer “ du Troupeau ”.

« C’est la Probatique, la piscine de Béthesda. Maintenant, observe bien l’eau. Tu vois comme elle est calme en ce moment ? D’ici peu tu verras qu’elle a une sorte de mouvement et qu’elle se soulève jusqu’à cette marque humide. La vois-tu ? L’ange du Seigneur descend alors, l’eau sent sa présence et le vénère comme elle le peut. L’ange porte à l’eau l’ordre de guérir l’homme qui s’y plongera le plus vite. Tu vois toute cette foule ? Mais un trop grand nombre sont distraits et ne voient pas le premier mouvement de l’eau ; ou bien les plus forts repoussent sans pitié les plus faibles. On ne doit jamais se distraire en présence des signes de Dieu. Il faut garder l’âme toujours éveillée parce qu’on ne sait jamais quand Dieu se manifeste ou envoie son ange. Et il ne faut jamais être égoïste, même pour raison de santé. Bien des fois, parce qu’ils sont restés à discuter sur celui qui plonge le premier ou qui en a le plus besoin, ces malheureux manquent le bienfait de la venue de l’ange. »

Patiemment, Jésus donne toutes ces explications à Marziam qui le regarde, les yeux grands ouverts, attentifs, mais sans cesser de surveiller l’eau pour autant.

« Peut-on voir l’ange ? Cela me plairait.

– Lévi, un berger de ton âge, l’a vu. Regarde bien, toi aussi, et sois prêt à le louer. »

L’enfant ne se distrait plus. Ses yeux regardent alternativement l’eau et au-dessus de l’eau ; il n’entend plus rien, ne voit rien d’autre. Jésus, pendant ce temps, regarde ce petit peuple d’in­firmes, d’aveugles, d’estropiés, de paralytiques, qui attendent. Les apôtres eux aussi observent attentivement. Le soleil produit des jeux de lumière sur l’eau et envahit royalement les cinq rangées de portiques qui entourent les piscines.

« Voilà, voilà ! S’écrie Marziam. L’eau se gonfle, s’agite, resplendit ! Quelle lumière ! L’ange ! »… et l’enfant se met à genoux.

En effet, le mouvement de l’eau dans le bassin donne l’impression qu’elle augmente de volume sous l’effet d’un flot subit qui s’y introduit, la fait bouillonner et monter jusqu’au bord. Pendant un instant, l’eau resplendit comme un miroir sous le soleil, en une lumière éblouissante.

Un boiteux se jette rapidement dans l’eau pour en sortir peu après, avec la jambe, déjà marquée d’une grande cicatrice, parfaitement saine. Les autres se plaignent et se disputent avec l’homme guéri. Ils lui disent que, lui, il pouvait encore travailler, mais pas eux. Et la querelle se prolonge.

225.3

Jésus regarde tout autour et voit sur un grabat un paralytique qui pleure doucement. Il s’en approche, se penche et le caresse en lui demandant :

« Tu pleures ?

– Oui. Personne ne pense jamais à moi. Je reste ici, je reste ici, tous guérissent, moi, jamais. Cela fait trente-huit ans que je suis sur le dos. J’ai tout dépensé, les miens sont morts, et maintenant je suis à la charge d’un parent éloigné qui me porte ici le matin et me reprend le soir… Mais comme cela lui pèse de le faire ! Oh ! Je voudrais mourir !

– Ne te désole pas. Tu as eu tant de patience et de foi ! Dieu t’exaucera.

– Je l’espère… mais il me vient des moments de découragement. Toi, tu es bon, mais les autres… Celui qui est guéri pourrait, par reconnaissance pour Dieu, rester ici pour secourir ses pauvres frères…

– Ils devraient le faire, en effet. Mais n’aie pas de rancœur. Ils n’y pensent pas, ce n’est pas de la mauvaise volonté. C’est la joie de la guérison qui les rend égoïstes. Pardonne-leur…

– Tu es bon, toi. Tu n’agirais pas ainsi. Moi, j’essaie de me traîner avec les mains jusque-là, lorsque l’eau du bassin s’agite. Mais il y a toujours quelqu’un d’autre pour me passer devant et je ne puis rester près du bord, on me piétinerait. Et même si je restais là, qui m’aiderait à descendre ? Si je t’avais vu plus tôt, je te l’aurais demandé…

– Veux-tu vraiment guérir ? Alors, lève-toi, prends ton lit et marche ! »

Jésus s’est redressé pour donner cet ordre et il semble qu’en se relevant, il relève aussi le paralytique, qui se met debout, puis fait un, deux, trois pas, comme s’il n’y croyait pas, derrière Jésus qui s’éloigne. Et comme il marche vraiment, il pousse un cri qui fait se retourner tout le monde.

« Mais qui es-tu ? Au nom de Dieu, dis-le-moi ! L’ange du Seigneur, peut-être ?

– Je suis plus grand qu’un ange. Mon nom est Pitié. Va en paix. »

Tous s’attroupent. Ils veulent voir. Ils veulent parler. Ils veulent guérir. Mais les gardes du Temple accourent – je crois qu’ils surveillent aussi la piscine – et dispersent par des menaces cette assemblée bruyante.

Le paralytique prend son brancard – deux barres montées sur deux paires de petites roues et une toile usée clouée sur les barres – et il s’en va, tout heureux, en criant à Jésus :

« Je te retrouverai. Je n’oublierai pas ton nom ni ton visage. »

225.4

Jésus, se mêlant à la foule, part d’un autre côté, vers les murs.

Mais il n’a pas encore dépassé le dernier portique qu’arrivent, comme poussés par une rafale de vent, un groupe de juifs des pires castes, tout enflammés par le désir de se montrer insolent vis-à-vis de Jésus. Ils cherchent, regardent, scrutent. Mais ils n’arrivent pas à bien comprendre ce dont il s’agit, et Jésus s’éloigne. Déçus, suivant les renseignements des gardiens, ils assaillent le pauvre paralytique guéri et heureux et lui font des reproches :

« Pourquoi emportes-tu ce lit ? C’est le sabbat. Cela ne t’est pas permis. »

L’homme les regarde :

« Moi, je ne sais rien. Je sais que celui qui m’a guéri m’a dit : “ Prends ton lit et marche. ” Voilà tout ce que je sais.

– C’est sûrement un démon car il t’a ordonné de violer le sabbat. Comment était-il ? Qui était-ce ? Un Judéen ? Un galiléen ? Un prosélyte ?

– Je ne sais pas. Il était ici. Il m’a vu pleurer et s’est approché de moi. Il m’a parlé. Il m’a guéri. Il est parti en tenant un enfant par la main. Je suppose que c’est son fils, car il pourrait avoir un fils de cet âge.

– Un enfant ? Alors ce n’est pas lui !… Comment a-t-il dit qu’il s’appelait ? Ne le lui as-tu pas demandé ? Ne mens pas !

– Il m’a dit qu’il s’appelait Pitié.

– Tu n’es qu’un imbécile ! Ce n’est pas un nom, cela ! »

L’homme hausse les épaules et part.

Les autres disent :

« C’était sûrement lui. Les scribes Anias et Zachée l’ont vu au Temple.

– Mais lui, il n’a pas d’enfant !

– Et pourtant c’est bien lui. Il était avec ses disciples.

– Mais Judas n’y était pas. C’est celui que nous connaissons bien. Les autres… peuvent être des gens quelconques.

– Non, c’étaient bien eux. »

Et la discussion se poursuit alors que les portiques se rem­plissent de malades…

[…]

225.5

Jésus rentre dans le Temple par un autre côté, du côté ouest, celui qui fait le plus face à la ville. Les apôtres le suivent. Jésus regarde autour de lui et voit enfin ce qu’il cherche : Jonathas qui, de son côté, le cherche aussi.

« Il va mieux, Maître. La fièvre tombe. Ta Mère dit aussi qu’elle espère pouvoir venir d’ici le prochain sabbat.

– Merci, Jonathas, tu as été ponctuel.

– Pas tellement : j’ai été retenu par Maximin, l’intendant de Lazare. Il te cherche. Il est allé au portique de Salomon.

– Je vais le rejoindre. Que la paix soit avec toi, et porte ma paix à ma Mère et aux femmes disciples, ainsi qu’à Judas. »

Et Jésus se dirige rapidement vers le portique de Salomon où, effectivement, il trouve Maximin.

« Lazare a appris que tu étais ici. Il veut te voir pour te dire une chose importante. Viendras-tu ?

– Sans aucun doute et sans tarder. Tu peux lui dire de m’at­tendre dans le courant de la semaine. »

Maximin s’en va à son tour après avoir échangé quelques mots.

« Allons encore prier, puisque nous sommes revenus jusqu’ici », dit Jésus ; il se dirige vers l’atrium des juifs.

Mais, tout près de là, il rencontre le paralytique guéri qui est venu remercier le Seigneur. Le miraculé l’aperçoit au milieu de la foule, le salue joyeusement et lui raconte ce qui est arrivé à la piscine après son départ. Et il termine :

« Un homme qui s’est étonné de me voir ici en bonne santé m’a dit qui tu es. Tu es le Messie. Est-ce vrai ?

– Je le suis. Mais, même si tu avais été guéri par l’eau ou par une autre puissance, tu aurais toujours le même devoir envers Dieu : celui d’utiliser ta bonne santé pour bien agir. Tu es guéri. Va donc, avec de bonnes intentions, reprendre les activités de la vie, et ne pèche jamais plus. Que Dieu n’ait pas à te punir davantage encore. Adieu. Va en paix.

– Je suis âgé… je ne sais rien… Mais je voudrais te suivre pour te servir et pour apprendre. Veux-tu de moi ?

– Je ne repousse personne. Réfléchis cependant avant de venir, et si tu te décides, viens.

– Où ? Je ne sais pas où tu vas…

– Je parcours le monde. Tu trouveras partout des disciples qui te guideront vers moi. Que le Seigneur t’éclaire pour le mieux. »

Jésus rejoint sa place et prie…

225.6

Je ne sais si le miraculé va spontanément trouver les juifs ou si ceux-ci, étant aux aguets, l’arrêtent pour lui demander si celui qui lui a parlé est celui qui l’a miraculeusement guéri. Je sais que l’homme parle avec les juifs puis s’en va, alors que ceux-ci s’a­vancent près de l’escalier par lequel Jésus doit descendre pour passer dans les autres cours et sortir du Temple. Quand Jésus arrive, sans même le saluer, ils le questionnent :

« Tu continues donc à violer le sabbat malgré tous les reproches qui t’ont été faits ? Et tu veux qu’on te respecte comme envoyé de Dieu ?

– Envoyé ? Davantage encore : comme Fils, car Dieu est mon Père. Si vous ne voulez pas me respecter, abstenez-vous-en. Mais moi, je ne cesserai pas pour autant d’accomplir ma mission. Il n’est pas un seul instant où Dieu cesse d’agir. Maintenant encore, mon Père est à l’œuvre et moi de même, car un bon fils fait ce que fait son Père et parce que je suis venu sur la terre pour être à l’œuvre. »

Des gens s’approchent pour écouter la discussion. Certains d’entre eux connaissent Jésus, à d’autres il a fait du bien, d’autres encore le voient pour la première fois. Certains l’aiment, d’autres le haïssent, beaucoup sont incertains. Les apôtres entourent de près le Maître. Marziam a presque peur et sa petite frimousse paraît au bord des larmes.

Les juifs, un mélange de scribes, de pharisiens et de saducéens, crient bien fort au scandale :

« Tu oses ! Ah ! Il se dit le Fils de Dieu ! Sacrilège ! Dieu est celui qui est et il n’a pas de Fils ! Appelez donc Gamaliel ! Appelez donc Sadoq ! Rassemblez les rabbis pour qu’ils l’entendent et le confondent.

– Ne vous agitez pas. Appelez-les et ils vous diront, s’il est vrai qu’ils savent, que Dieu est un et trine : Père, Fils et Saint-Esprit et que le Verbe, c’est-à-dire le Fils de la Pensée, est venu, comme on l’avait prophétisé, pour sauver du péché Israël et le monde. Je suis le Verbe. Je suis le Messie annoncé. Il n’y a donc pas de sacrilège si j’appelle mon Père celui qui est le Père.

225.7

Vous vous irritez de ce que j’accomplis des miracles, parce que grâce à eux j’attire à moi les foules et les persuade. Vous m’accusez d’être un démon parce que j’opère des prodiges. Mais Béelzéboul est dans le monde depuis des siècles et, en vérité, il ne manque pas d’adorateurs dévoués… Alors pourquoi ne fait-il pas ce que je fais ? »

Les gens murmurent :

« C’est vrai ! C’est vrai ! Personne ne fait ce qu’il fait, lui. »

Jésus poursuit :

« Je vous le dis : c’est parce que je sais ce que, lui, il ignore, et que je peux ce qui lui est impossible. Si je fais les œuvres de Dieu, c’est parce que je suis son Fils. De soi-même, personne ne peut arriver à faire que ce qu’il a vu faire. Moi, le Fils, je peux seulement faire ce que j’ai vu faire du Père car je suis Un avec lui depuis les siècles des siècles, pas différent de lui ni en substance ni en puissance. Tout ce que fait le Père, je le fais moi aussi, qui suis son Fils. Ni Béelzéboul ni d’autres ne peuvent en faire autant, parce qu’ils ne savent pas ce que je sais. Le Père m’aime, moi, son Fils, et il m’aime sans mesure comme moi aussi je l’aime. C’est pourquoi il m’a montré et me montre tout ce qu’il fait afin que je fasse ce qu’il fait, moi, sur la terre en ce temps de grâce, lui au Ciel, avant que le temps n’existe pour la terre. Et il me montrera des œuvres toujours plus grandes afin que je les accomplisse et que vous puissiez vous en émerveiller. Sa Pensée est inépuisable. Moi, je l’imite, puisque je suis également inépuisable pour accomplir ce que le Père pense et veut par sa pensée.

225.8

Vous, vous ne savez pas encore tout ce que l’Amour crée sans jamais s’épuiser. Nous sommes l’Amour. Il n’est pas de limites pour nous, et il n’y a rien qui ne puisse être appliqué aux trois degrés de l’homme : l’inférieur, le supérieur, le spirituel. En effet, de même que le Père ressuscite les morts et leur rend la vie, moi aussi, le Fils, je peux donner la vie à qui je veux et même, en raison de l’amour infini que le Père porte au Fils, il m’est accordé non seulement de rendre la vie à la partie inférieure de l’homme, mais aussi à la partie supérieure en délivrant la pensée et le cœur de l’homme des erreurs de l’esprit et des passions mauvaises, et à la partie spirituelle en rendant à l’âme son indépendance à l’égard du péché. Le Père, en effet, ne juge personne : il a remis tout jugement au Fils, car le Fils est celui qui par son propre sacrifice a acheté l’humanité pour la racheter. Le Père agit ainsi par justice, car il est juste que l’on donne à celui qui paie avec sa propre monnaie, et pour que tous honorent le Fils, comme déjà ils honorent le Père.

Sachez que, si vous séparez le Père du Fils ou le Fils du Père, et ne vous souvenez pas de l’amour, vous n’aimez pas Dieu comme il doit être aimé, c’est-à-dire avec vérité et sagesse, mais vous commettez une hérésie parce que vous n’honorez qu’une seule personne, alors qu’ils forment une admirable trinité. Aussi, ne pas honorer le Fils revient à ne pas honorer le Père. En effet, Dieu le Père, n’accepte pas qu’une seule partie de lui-même soit adorée, mais il veut que soit adoré son Tout. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé dans une pensée parfaite d’amour. Il refuse donc de reconnaître que Dieu sait faire des œuvres justes.

En vérité, je vous dis que celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé possède la vie éternelle et n’est pas frappé par la condamnation ; bien au contraire, il passe de la mort à la vie parce que croire en Dieu et recevoir ma parole signifie recevoir en soi-même la vie qui ne meurt pas.

L’heure vient — elle est même déjà venue pour beaucoup — où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et où celui qui l’aura entendue résonner au fond de son cœur vivra, car cette voix est vivifiante.

225.9

Que dis-tu, scribe ?

– Je dis que les morts n’entendent plus rien et que tu es fou.

– Le Ciel te persuadera qu’il n’en est pas ainsi et que ta science est nulle, comparée à celle de Dieu. Vous avez tellement humanisé le surnaturel que vous ne donnez plus aux mots qu’une signification immédiate et terrestre. Vous avez enseigné la Haggadah avec des formules figées, les vôtres, sans vous efforcer de comprendre les allégories dans toute leur vérité. Et maintenant vous ne croyez même plus à ce que vous enseignez, car votre humanité — triomphante de l’esprit —, a opprimé et épuisé votre âme. C’est la raison pour laquelle vous ne pouvez plus lutter contre les forces occultes.

La mort dont je parle n’est pas celle de la chair, mais celle de l’esprit. Viendront ceux qui entendent de leurs oreilles ma Parole, l’accueillent dans leur cœur et la mettent en pratique. Ceux-là, même s’ils sont morts spirituellement, recouvreront la Vie car ma Parole est vie qui se répand. Et moi, je peux la donner à qui je veux parce que j’ai en moi la perfection de la vie : comme le Père a en lui la vie parfaite, le Fils a reçu du Père, en lui-même, la vie parfaite, complète, éternelle, inépuisable et transmissible. En outre, avec la vie, le Père m’a remis le pouvoir de juger, car le Fils du Père est le Fils de l’Homme, et il peut et doit juger l’homme.

Ne vous étonnez pas de cette première résurrection, la spirituelle, que j’opère par ma Parole. Vous en verrez de plus fortes encore, plus fortes pour vos sens appesantis, car en vérité je vous dis que rien n’est plus grand que l’invisible, mais réelle résurrection d’une âme. Bientôt viendra l’heure où la voix du Fils de Dieu pénétrera dans les tombeaux et tous ceux qui s’y trouvent l’entendront. Alors, ceux qui auront fait le bien en sortiront pour aller à la résurrection de la vie éternelle, et ceux qui auront fait le mal à la résurrection de la condamnation éternelle.

Je ne vous dis pas que je fais et ferai cela par moi-même, par ma seule volonté, mais par la volonté du Père unie à la mienne. Je parle et je juge d’après ce que j’entends, et mon jugement est droit parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Je ne suis pas séparé du Père. Je suis en lui, et lui est en moi, je connais sa pensée et je la traduis en paroles et en actes.

225.10

Ce que je dis pour me rendre témoignage à moi-même ne peut être acceptable pour votre esprit incrédule qui ne veut voir en moi rien d’autre que l’homme semblable à vous tous. Il y en a aussi un autre qui me rend témoignage et que vous dites vénérer comme un grand prophète. Je sais que son témoignage est vrai, mais vous, vous qui prétendez le vénérer, vous n’acceptez pas son témoignage parce qu’il est différent de votre pensée qui s’oppose à moi. Vous ne recevez pas le témoignage de l’homme juste, du dernier prophète d’Israël parce que, quand cela ne vous convient pas, vous dites qu’il n’est qu’un homme et peut donc se tromper.

Vous avez envoyé des gens interroger Jean dans l’espoir qu’il dirait de moi ce que vous désirez, ce que vous pensez de moi, ce que vous voulez penser de moi. Mais Jean a rendu un témoignage conforme à la vérité, et vous n’avez pu l’accepter. Puisque le prophète dit que Jésus de Nazareth est le Fils de Dieu, vous prétendez, dans le secret de vos cœurs et par crainte des foules, que le prophète est un fou, comme l’est le Christ. Moi non plus, cependant, je ne reçois pas le témoignage de l’homme, fût-il le plus saint d’Israël. Je vous dis : il était la lampe allumée et lumineuse, mais vous avez bien peu voulu profiter de sa lumière. Quand cette lumière s’est projetée sur moi, pour vous faire connaître le Christ pour ce qu’il est, vous avez laissé mettre la lampe sous le boisseau et, avant encore, vous avez dressé entre elle et vous un mur pour ne pas voir, à sa lumière, le Christ du Seigneur.

Le Père et moi sommes reconnaissants à Jean de son témoi­gnage. Et Jean obtiendra une grande récompense pour le témoignage qu’il a rendu ; pour cette raison, il brillera au Ciel et, de tous les hommes là-haut, il sera le premier soleil qui y resplendira, lumineux comme le seront tous ceux qui auront été fidèles à la vérité et affamés de justice. Mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont mes œuvres. Car je fais les œuvres que le Père m’a donné à accomplir, et elles témoignent que le Père m’a envoyé en me confiant tout pouvoir. Ainsi, c’est le Père lui-même qui m’a envoyé, c’est lui qui témoigne en ma faveur. Vous n’avez jamais vu son visage ni entendu sa voix, mais moi je l’ai vu et je le vois, je l’ai entendue et je l’entends. Sa Parole ne demeure pas en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé.

Vous étudiez l’Ecriture parce que vous croyez obtenir par sa connaissance la vie éternelle. Et ne vous rendez-vous pas compte que ce sont justement les Ecritures qui parlent de moi ? Pourquoi donc persistez-vous à ne pas vouloir venir à moi pour obtenir la vie ? Je vous le dis : la raison en est que, lorsque quelque chose est contraire à vos idées invétérées, vous le repoussez. Il vous manque l’humilité. Vous ne pouvez pas arriver à dire : “ Je me suis trompé. Telle personne ou tel livre dit vrai et, moi, je suis dans l’erreur. ” C’est ainsi que vous avez agi avec Jean, avec les Ecritures, avec le Verbe qui vous parle. Vous ne pouvez plus voir ni comprendre parce que vous êtes prisonniers de l’orgueil et rendus sourds par vos propres voix.

225.11

Croyez-vous que je parle ainsi parce que je veux être glorifié par vous ? Non, sachez-le, je ne cherche ni n’accepte la gloire qui vient des hommes. Ce que je cherche et veux, c’est votre salut éternel. Voilà la gloire que je cherche. C’est ma gloire de Sauveur, qui ne peut exister si je ne possède pas des sauvés ; elle augmente avec le nombre de ceux que je sauve et doit m’être rendue par les âmes que j’ai sauvées et par le Père, Esprit très pur.

Mais vous, vous ne serez pas sauvés. Je vous connais pour ce que vous êtes. Vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu, vous êtes sans amour. C’est pour cela que vous ne venez pas à l’Amour qui vous parle et vous n’entrerez pas dans le Royaume de l’amour. Vous y êtes des inconnus. Le Père ne vous connaît pas parce que vous ne me connaissez pas, moi qui suis dans le Père. Vous ne voulez pas me connaître.

Je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas, alors que vous êtes disposés à recevoir quiconque viendrait en son propre nom, pourvu qu’il vous dise ce qui vous plaît. Vous prétendez être des âmes qui ont la foi ? Non. Ce n’est pas le cas. Comment pouvez-vous croire, vous qui vous mendiez la gloire les uns aux autres au lieu de rechercher la gloire des Cieux qui vient de Dieu seul ? La gloire qui est vérité ne se complaît pas aux intérêts qui s’arrêtent à la terre et caressent seulement l’humanité vicieuse des fils dégradés d’Adam.

Moi, je ne vous accuserai pas auprès du Père. Ne pensez pas cela. Il y a déjà quelqu’un qui vous accuse : ce Moïse en qui vous espérez. Lui, il vous reprochera de ne pas croire en lui puisque vous ne croyez pas en moi, car il a écrit[1] sur moi et vous ne me reconnaissez pas d’après ce qu’il a laissé écrit de moi. Vous ne croyez pas aux paroles de Moïse, qui est le grand sur lequel vous jurez. Comment pouvez-vous donc croire aux miennes, à celles du Fils de l’Homme en qui vous n’avez pas foi ? Humainement parlant, c’est logique. Mais ici, nous sommes dans le domaine spirituel et vos âmes y sont confrontées. Dieu les observe à la lumière de mes œuvres et confronte vos actes à ce que je suis venu enseigner. Et Dieu vous juge.

Quant à moi, je m’en vais. Pendant longtemps, vous ne me trouverez pas. Or croyez bien que ce n’est pas pour vous un triomphe, mais un châtiment. Partons. »

Jésus fend la foule qui, pour une part reste muette, pour une autre murmure des approbations que la peur des pharisiens réduit à des chuchotements, et il s’éloigne.

225.1

Jesus is in Jerusalem, in fact quite near the Antonia. All the apostles are with Him, with the exception of the Iscariot. Many people are hurrying towards the Temple. They are all wearing their best clothes, both the apostles and the pilgrims, and I think therefore that it is Pentecost time. Among the people are many beggars, pitifully lamenting over their miseries and directing their steps towards the best places for seeking alms, near the gates of the Temple, or at the crossroads from which people come towards the Temple. Jesus, while passing, gives alms to the poor wretches, who meticulously give every detail of their misery.

I am under the impression that Jesus has already been to the Temple, for I can hear the apostles talking of Gamaliel, who pretended not to see them, although Stephen, one of his pupils, had pointed out Jesus to him.

I can also hear Bartholomew asking his companions: «What did that scribe mean by saying: “A herd of rams for the slaughter-house”?»

«He might have been talking of some business of his own» replies Thomas.

«No. He was pointing at us. I saw him clearly. In any case his next sentence confirmed the earlier remark. He said sarcastically: “Before long also the Lamb will be ready to be shorn and slaughtered”.»

«Yes, I heard him, too» confirms Andrew.

«Of course! I am yearning to go back and ask the scribe’s companion what he knows about Judas of Simon» says Peter.

«He knows nothing! This time Judas is not here because he is really ill. We know that for certain. Perhaps he really suffered too much during the trip we made. We are sturdier. He always lived here, in comfort, and he tires easily» replies James of Alphaeus.

«Yes, we know. But that scribe said: “The chameleon is missing from the group”. Does the chameleon not change colour any time it wants to?» asks Peter.

«Yes, Simon. But they were certainly referring to his clothes, which are always new. He is proud of them. He is young and we must bear with him…» remarks the Zealot to reconcile them.

«That is true, too. But!… What a strange expression!» concludes Peter.

«They are eternally threatening» says James of Zebedee.

«The trouble is that we know we are threatened and yet possibly imagine threats even where there are none…» points out Judas Thaddeus.

«And we see faults where they do not exist» ends Thomas.

«And of course! Suspicion is unpleasant… I wonder how Judas is today? In the meantime he is enjoying that paradise and those angels… I would not mind being ill myself, to enjoy those delights!» says Peter, to which Bartholomew adds: «Let us hope that he recovers soon. We must finish our trip, for the warm weather is at our heels.»

«Oh! He is well looked after, in any case… the Master will see to it, if necessary» assures Andrew.

«He had a very high temperature when we left him. I don’t know how he got it, so…» says James of Zebedee. Matthew replies to him: «Sure everybody gets it! Troubles just come. But it is nothing serious. The Master is not worried about it. If He had envisaged anything serious, He would not have left Johanna’s castle.»

225.2

Jesus in fact is not at all anxious. He is speaking to Marjiam and John, walking ahead of the others and giving alms. He is obviously showing and explaining many things to the boy because I see Him pointing here and there. He is going towards the end of the Temple walls, towards the north-east corner. There are many people making for a place where there is a number of porches in the vicinity of a gate, which I hear being called «the Sheep Gate».

«This is the Probatica, the Bethzatha pond. Now look at the water carefully. See how still it is? In a short while you will see that it stirs, swells, reaching up to that damp mark. Can you see it? It is the angel of the Lord who descends, the water perceives him and venerates him as best it can. He brings to the water the order to cure the man who is ready to jump into it. See the crowd? But the minds of many wander easily and thus they do not see the first motion of the water; or the stronger ones uncharitably push aside the weaker ones. One must never divert one’s attention in the presence of the signs of God. We must ensure that our souls are always vigilant, because we never know when God may show Himself or send His Angel. And we must never be selfish, not even for health reasons. Very often these unhappy people lose the benefit of the Angel’s visit, because they waste time quarrelling over whose turn it is or who is in greater need» Jesus patiently explains to Marjiam, who looks at Him with an attentive gaze, keeping an eye at the same time on the water.

«Can one see the Angel? I would like to.»

«Levi, a shepherd, when he was about your age, saw him. You should look carefully as well, and be ready to praise him.»

The boy’s mind is no longer diverted. He looks alternately at the water and above it, he hears nothing else, and sees nothing else. Jesus in the meantime looks at the small group of invalids, blind people, cripples, paralytics, who are waiting. The apostles are also watching carefully. The sunshine causes a play of light on the water and invades like a king the five porches encircling the pond.

«There, there!» trills Marjiam. «The water is rising, it is moving, it shines! How bright! The Angel!» and the boy kneels down.

In fact the water, in its motion in the pond, seems to be raised by a sudden huge wave swelling up to the edge of the pond, and it shines like a mirror in the sun. A dazzling flash for a moment.

A lame man is ready to dive into the water and he comes out, shortly afterwards, with his leg, previously contracted and marred by a large scar, completely cured. The others complain and quarrel with him, stating that after all he was not unable to work, whereas they are. And they continue arguing.

225.3

Jesus turns around and sees a paralytic lying in his little bed and weeping. He approaches him, bends over and caresses him asking: «Why are you weeping?»

«Master, nobody ever thinks of me. I stay here all the time, everybody is cured, except me. I have been lying on my back for thirty-eight years, I spent all I had, my relatives are dead, I am now a burden to a distant relation who carries me here in the morning and takes me back in the evening… But what a burden I am to him! Oh! I wish to die!»

«Do not grieve. You have had so much patience and faith. God will hear you.»

«I hope so… but one has fits of depression. You are good. But the others… Those who are cured, in order to thank God, could remain here to assist their poor brothers…»

«They should do that, in fact… Have no ill-feeling. They do not think of it. They are not malevolent. It is the joy of being cured that makes them selfish. Forgive them…»

«You are kind. You would not do that. When the water moves, I try to drag myself over there with my hands. But there is always someone who precedes me, and I cannot stay near the edge, because they would trample on me. And even if I stayed there, who would lower me into the water? If I had seen You before, I would have asked You…»

«Do you really want to be cured? Then, stand up! Take your bed and walk!» Jesus has stood up to give the order, and while rising He seems to have raised the paralytic also, who stands up on his feet, takes one, two, three steps, almost incredulously, behind Jesus Who is going away, and when he realises that he is really walking, he utters a cry that makes everybody turn around.

«But who are You? In the name of God, tell me! Are You perhaps the Angel of the Lord?»

«I am more than an angel. My name is Piety. Go in peace.»

People gather around them. They want to see, to speak, to be cured. But the guards of the Temple, who I think were also watching the pond, arrive and they disperse the noisy gathering, threatening punishment.

The paralytic picks up his stretcher: two bars fitted with two pairs of small wheels and a piece of torn cloth nailed on them, and he happily goes away shouting to Jesus: «I will find You. I will not forget Your name or Your face.»

225.4

Jesus, mingling with the crowd, goes away in the opposite direction, towards the walls. But He has not yet gone through the last porch when He is caught up by an excited group of Jews, of the worst castes, who seem to be blown by a furious wind, and are all urged by the same desire to insult Jesus. They look, they search, they scan people’s faces. But they are not successful in finding out who it really is, and Jesus goes away, while they, disappointed as they are, following the information of the guards, rush at the poor but happy man who has just been cured and they reproach him saying: «Why are you taking this bed away? It is the Sabbath. You are not allowed.»

The man looks at them and says: «I know nothing. I know that He Who cured me said to me: “Take your bed and walk”. That’s all I know.»

«He must certainly be a demon because he ordered you to violate the Sabbath. What was he like? Who was he? A Judaean? A Galilean? A Proselyte?»

«I don’t know. He was here. He saw me weeping and He approached me. He spoke to me and He cured me. He went away holding a boy by the hand. I think it was His son, because He is old enough to have a son of that age.»

«A boy? Well it is not He!… What did He say His name is? Did you not ask Him? Don’t tell lies!»

«He told me that His name is Piety.»

«You are a fool! That’s not a name!»

The man shrugs his shoulders and goes away.

The others say: «It was certainly He. Hania and Zaccheus, the scribes, saw Him.»

«But He has no children!»

«And yet it is He. He was with His disciples.»

«Judas was not there. He is the one we know well. The others… might be anybody.»

«No. It was them.»

And they continue arguing while the porches become crowded once again with sick people…

[…].

225.5

Jesus enters the Temple again on another side, the western side, which faces the town. The apostles follow Him. Jesus looks around and at last sees him whom He is looking for: Jonathan, who, in turn, was looking for Jesus.

«He is better, Master. His temperature is going down. Your Mother says that She hopes to come by next Sabbath.»

«Thank you, Jonathan. You were punctual.»

«Not very, as Maximinus of Lazarus kept me. He is looking for You. He has gone to Solomon’s porch.»

«I will go and meet him. Peace be with you, and take My peace to My Mother and the women disciples, and also to Judas.»

And Jesus walks fast towards Solomon’s porch, where in fact He finds Maximinus.

«Lazarus heard that You are here. He wishes to see You to tell You something important. Will You come?»

«Of course, I will. And soon. You can tell him to wait for Me during the week.»

Maximinus also goes away after a few more words.

«Let us go and pray again, since we came back so far» says Jesus and He moves towards the hall of the Hebrews.

But when He is near it, He meets the cured paralytic, who has gone to thank the Lord. The happy man sees Jesus among the crowd, greets Him joyfully and tells Him what happened at the pond after He left. And he concludes: «Then a man, who was surprised to see me here and completely cured, told me who You are. You are the Messiah. Are You not?»

«I am. But also if you had been cured by the water or by any other power, you would still have the same duty towards God. That is, to make use of your health for good work. You are cured. Go, therefore, and resume your activity in life with good intentions. And do not sin anymore, so that God may not have to punish you more severely. Goodbye. Go in peace.»

«I am old… I know nothing… But I would like to follow You and serve You. Do You want me?»

«I reject no one. Think about it before coming. And if you make up your mind, come.»

«Where? I do not know where You are going…»

«I move about the world. You will find My disciples everywhere and they will send you to Me. May the Lord enlighten you for the best…»

Jesus now goes to His place and prays…

225.6

I do not know whether the cured man has gone spontaneously to the Judaeans or the latter, being on the look out, have stopped him to find out whether the man, who was speaking to him, was the one who had cured him. I know that the man speaks to the Judaeans and then goes away, while they come towards the steps that Jesus must come down, to go through the other yards and go out of the Temple. When Jesus arrives they say to Him abruptly, without greeting Him: «So You continue to violate the Sabbath, notwithstanding You have been reprimanded so many times? And You expect to be respected as a messenger of God?»

«Messenger? Much more: as Son. Because God is My Father. If you do not wish to respect Me, you may refrain from doing so. But I will not cease accomplishing My mission because of that. God does not cease operating for one moment. Even now My Father is operating, and I operate as well, because a good son does what his father does, and because I have come into the world to operate.»

People have approached them to listen to the debate. Among them, there are some who know Jesus, some who have been helped by Him, some who see Him for the first time. Some love Him, some hate Him, many are uncertain. The apostles form a group with the Master. Marjiam is almost frightened and looks as if he is going to weep.

The Judaeans, a mixture of scribes, Pharisees and Sadducees, shout at the top of their voices that they are scandalised: «How dare You! Oh! He says He is the Son of God! What sacrilege! God is He Who is, and has no children! Call Gamaliel! Send for Sadoc! Gather the rabbis that they may hear and confute Him.»

«Do not become excited. Call them, and they will tell you, if it is true they know, that God is One and Triune: Father, Son and Holy Spirit and that the Word, that is the Son of Thought, has come, as prophesied, to save Israel and the world from Sin. I am the Word. I am the foretold Messiah. There is no sacrilege, there-fore, if I say that the Father is My Father.

225.7

You are upset because I work miracles and through them I attract crowds and convince them. You accuse Me of being a demon, because I work prodigies. Beelzebub has been in the world for many centuries, and he truly does not lack devout worshippers… Why, then, does he not do what I do?»

The people whisper: «It is true! Very true! Nobody does what He does.»

Jesus continues: «I will tell you: it is because I know what he does not know and I can do what he cannot. If I accomplish deeds of God, it is because I am His Son. One can do by oneself only what one has seen being done by others. I, the Son, can only do what I have seen done by the Father, as I have been One with Him forever, and I am like Him in nature and power. Everything the Father does, I do as well, as I am His Son. Neither Beelzebub nor anybody else can do what I do, because Beelzebub and the others do not know what I know. The Father loves Me, His Son, and He loves Me immensely as I love Him. He has therefore shown Me and still shows Me everything He does, so that I may do what He does, I on the earth, in this time of Grace, He in Heaven, even before Time existed on the earth. And He will show Me greater and greater deeds so that I may accomplish them and you may be amazed. His Thought is inexhaustible in depth. I imitate Him as I am inexhaustible in accomplishing what the Father thinks and, by thinking, wants.

225.8

You do not yet know what Love creates inexhaustibly. We are Love. And there is no limit for Us, and there is nothing that cannot be applied to the three grades of man: the inferior, the superior, the spiritual grades. In fact as the Father raises the dead and gives them life, I, the Son, can likewise give life to whoever I wish, and more than that, because of the infinite love the Father has for His Son, I can not only give life to the inferior part but also to the superior one, by freeing the minds and hearts of men from mental errors and evil passions, and I can give life to the spiritual part by giving back to the spirit its freedom from sin, because the Father does not judge anybody, having left all judgement to the Son, as the Son is He Who, through His own sacrifice, acquired Mankind to redeem it: and the Father does that according to justice, because it is just that He, Who has purchased with His own money, should be given what He purchased, so that everybody may honour the Son as they already honour the Father. You must know that if you separate the Father from the Son, or the Son from the Father, and you do not remember the Love, you do not love God as He is to be loved, that is, in truth and wisdom, and you commit a sin of heresy, because you worship One only, whilst They are three in an admirable Trinity. Thus, he who does not honour the Son, does not honour the Father either, because the Father, God, does not want only One of the Three Divine Persons to be worshipped, but He wants Them all, as a Whole, to be worshipped. He who does not honour the Son, does not honour the Father either, Who sent Him out of a perfect thought of love. He therefore denies that God can accomplish just deeds. I solemnly tell you that he who listens to My word and believes in Him Who sent Me, will have eternal life and will not be condemned, but will pass from death to life, because to believe in God and to accept My word means to infuse into oneself the Life that does not die.

The hour is about to come, or rather, it has already come for many, when the dead will hear the voice of the Son of God, and whoever hears its vivifying sound in the depth of his heart, shall live.

225.9

Scribe, what are you saying?»

«I am saying that the dead can no longer hear anything, and that You are mad.»

«Heaven will persuade you that it is not so, and that your knowledge is nothing as compared to God’s. You have humanised supernatural things to such an extent, that you give words only an immediate and earthly meaning. You have taught the Haggadah according to fixed formulae, your formulae, without any effort to understand the allegories in their true meaning, and now, since your souls are tired of being urged by a human mentality, which crushes your spirits, you do not even believe what you teach. And that is the reason why you can no longer fight against occult powers. The death of which I am speaking is not the death of the flesh, but of the soul. People will come who will listen to My word with their ears, will accept it in their hearts, and will practise it. Even if their spirits are dead, they will receive life again, because My Word is Life that will be infused into them. And I can give it to whomsoever I wish, because in Me there is perfect Life. As the Father has in Himself perfect Life, so also the Son had from the Father, in Himself, perfect, complete, eternal, inexhaustible, transfusable Life. And with Life, the Father gave Me power to judge, because the Son of the Father is the Son of Man, and He can and must judge man. And do not be amazed at this first resurrection, the spiritual one, which I work by My Word. You will see stronger ones, which will appear stronger to your dull senses, because I solemnly tell you that there is nothing greater than the invisible but real resurrection of a spirit. The hour will soon come when the voice of the Son of God will penetrate tombs and those who are in them will hear it. And those who did good actions come out of them to go to the resurrection of eternal Life, and those who did evil deeds will go to the resurrection of eternal damnation. I do not say that I will do that by Myself, by My own will, but by the will of the Father joined to Mine. I speak and judge according to what I hear and My judgement is correct, because I do not seek My own will, but the will of Him Who sent Me.

I am not separated from the Father. I am in Him and He is in Me and I know His Thought and I express it in words and action.

225.10

What I testify on My own behalf cannot be accepted by your incredulous spirits, which refuse to see in Me anything but a man like yourselves. But there is another one who testifies on My behalf, whom you say you venerate as a great prophet. I know that his testimony is true. But although you say that you venerate him, you will not accept his testimony, because it differs from your thought, which is hostile to Me. You do not accept the testimony of the just man, of the last Prophet in Israel, because, with regards to what you do not like, you say that he is only a man and can be mistaken. You sent messengers to interrogate John, hoping he would say of Me what you wanted, what you think of Me, what you want to think of Me. But John gave his testimony to the truth and you could not accept it. Because the Prophet says that Jesus of Nazareth is the Son of God, you are saying in the secret of your hearts, as you are afraid of the crowds, that the Prophet is insane, as Christ is. I, however, do not depend on the testimony of man, not even of the most holy one in Israel. I tell you: John was a lamp alight and shining, but only for a short time you wanted to enjoy the light that he gave. When his light was cast on Me, to make the Christ known for what He is, you allowed the lamp to be hidden under a bushel, and before that, you had built up a wall between the lamp and yourselves, in order not to see the Christ of the Lord in its light. I am grateful to John for his testimony, and the Father is grateful as well. And John will receive a great reward for his testimony, shining in Heaven also because of it, the first of all men up there to shine like a sun, and he will shine like all those, who have been faithful to the Truth and hungry for God. But I have a greater testimony than John’s. The testimony of My works. Because the works the Father has given Me to carry out, those works I accomplish and they testify that the Father has sent Me giving Me all power. And thus, the Father Who sent Me, bears witness to Me Himself.

You have never heard His Voice or seen His Face. But I have seen it and I see it, I have heard it and I hear it. His Word finds no home in you, because you do not believe in the One He sent. You study the Scriptures, believing that in their knowledge you have eternal Life. And do you not realise that the very Scriptures testify about Me? Why then do you continue to refuse to come to Me for life? I will tell you: it is because you refuse what is opposed to your inveterate ideas. You lack humility. You are uncapable of saying: “I made a mistake. He, or this book is right, and I am wrong”. That is what you have done with John, with the Scriptures, and that is what you are doing with the Word Who is speaking to you. You cannot see or understand, because you are enveloped with pride and deafened by your own voices.

225.11

Do you think that I am speaking to you because I want to be glorified by you? No, you must bear in mind that I neither seek nor accept glory from men. What I seek and want is your eternal salvation. That is the glory I seek. My glory as a Saviour cannot exist unless I have souls that have been saved, and the greater their number, the greater My glory, which is to be given to Me by the souls saved and by the Father, the Most Pure Spirit. But you will not be saved. I know you for what you are. You have no love for God. You are without love. And that is the reason why you do not come to the Love speaking to you, and thus you will not enter the Kingdom of Love. You are not known there. The Father does not Know you, because you do not know Me, Who am in the Father. You do not want to know Me. I have come in the name of My Father and you refuse to accept Me, whereas you are willing to accept anyone who comes in his own name, providing he says what is agreeable to you. You say that you are faithful souls. No, you are not. How can you believe, when you beg glory of one another, and you do not seek the glory of Heaven, which proceeds only from God? The glory of Heaven is Truth and not a matter of worldly interests which end here on the earth and attract only the vicious humanity of Adam’s degraded children. I will not accuse you before the Father. You can be sure of that. There is already one who will accuse you: Moses in whom you hope. He will reproach you for not believing in him because you do not believe in Me, as he wrote about Me, but you do not acknowledge Me by what he wrote. You do not believe in the words of Moses, the great Prophet in whose name you swear. Thus, how can you believe in My words, in the words of the Son of Man, in whom you have no faith? From a human point of view that is logical. But here we are in a spiritual sphere and your souls are at stake. God scrutinises them in the light of My works and He compares your actions with what I have come to teach you. And God judges you.

I am going away. You will not see Me for a long time. But do not consider that as a triumph of yours. On the contrary it is a punishment. Let us go.»

Jesus pushes His way through the crowd. Some of the people remain silent, some express their approval, but only in a whisper for fear of the Pharisees, and they go away.


Notes

  1. a écrit : comme dans le Dt 18, 15-19.