Gli Scritti di Maria Valtorta

234. Commentaire en trois points sur la conversion de Marie-Madeleine.

234. A commento di tre episodi sulla conversione di Maria di Magdala.

234.1

Jésus dit :

« Depuis janvier, depuis le moment où je t’ai fait voir le repas pris chez Simon le pharisien[1], celui qui te guide et toi avez désiré en savoir davantage sur Marie-Madeleine et sur ce que je lui ai dit. Sept mois plus tard, je vous découvre ces pages du passé pour vous satisfaire et pour donner une règle de conduite à ceux qui doivent savoir se pencher sur ces âmes lépreuses, ainsi qu’une parole qui invite ces malheureux qui suffoquent dans leur tombeau de vice à en sortir.

234.2

Dieu est bon. Avec tout le monde. Il n’utilise pas les mêmes mesures que les hommes. Il ne fait pas de différence entre péché et péché mortel. Tout péché, quel qu’il soit, l’afflige. Le repentir le rend joyeux et prêt à pardonner. La résistance à la grâce le rend inexorablement sévère, car la Justice ne peut pardonner à l’impénitent qui meurt dans cet état malgré toutes les aides qu’il a eues pour se convertir.

Mais, dans les conversions ratées, il y en a, sinon la moitié, du moins quatre sur dix qui ont pour cause première la négligence des personnes chargées des conversions, un zèle mal compris et menteur qui n’est qu’un voile posé sur un réel égoïsme et de l’orgueil qui leur permet de rester bien tranquille à l’abri sans descendre dans la lie pour en arracher un cœur. “ Moi, je suis pur, je suis digne de respect. Je ne vais pas là où il y a de la pourriture et où l’on peut me manquer de respect. ” Mais celui qui parle ainsi n’a-t-il pas lu l’Evangile[2], où il est dit que le Fils de Dieu est allé convertir les publicains et les prostituées, et pas seulement les honnêtes gens de l’ancienne Loi ? Ne pense-t-il pas que l’orgueil est une impureté de l’âme, que le manque de charité est une impureté du cœur ? Tu seras vilipendé ? Je l’ai été avant toi, et bien davantage, or j’étais le Fils de Dieu. Tu devras mettre ton vêtement au contact de choses impures ? Et moi, n’ai-je pas touché ces impuretés de mes mains, pour que je puisse les remettre sur pied et leur dire : “ Marche sur ce nouveau chemin ” ?

Avez-vous oublié ce que j’ai dit à vos premiers prédécesseurs ? “ En toute ville ou village où vous entrerez, renseignez-vous pour savoir si quelqu’un le mérite, et demeurez auprès de lui. ” Cela afin que le monde ne jase pas. Le monde est trop facilement disposé à voir le mal en tout. Mais j’ai ajouté : “ En entrant dans ces maisons – ‘ maisons ’ ai-je dit, et pas ‘ maison ’ – saluez en disant : ‘ Paix à cette maison. ’ Si la maison en est digne, la paix ira reposer sur elle, mais si elle ne l’est pas, elle reviendra sur vous. ” Cela pour vous enseigner que, jusqu’à la preuve certaine de l’impénitence, vous devez avoir à l’égard de tous le même cœur. Et j’ai complété cet enseignement en ajoutant : “ Mais si on ne vous accueille pas et qu’on n’écoute pas vos paroles, au sortir de ces maisons et de ces villes, secouez la poussière qui est restée attachée à vos semelles. ” Sur les bons, que la bonté aimée avec constance transforme pour ainsi dire en un bloc poli de cristal, la fornication n’est que poussière, de la poussière qu’il suffit de secouer ou sur laquelle il suffit de souffler pour qu’elle s’envole sans laisser de séquelle.

Soyez vraiment bons, d’un seul bloc avec la bonté éternelle au centre, et aucune corruption ne pourra monter vous souiller plus haut que les semelles qui s’appuient sur le sol. L’âme est tellement au-dessus ! L’âme de l’homme bon ne fait qu’un avec Dieu. L’âme est au Ciel. La poussière et la boue ne l’atteignent pas, même si elles sont lancées avec hargne contre l’âme de l’apôtre. La boue peut bien atteindre la chair, vous blesser matériellement et moralement en vous persécutant parce que le Mal hait le bien, ou en vous offensant. Mais qu’est-ce que cela fait ? N’ai-je pas été offensé, moi ? N’ai-je pas été blessé ? Mais est-ce que ces coups et ces paroles obscènes ont fait impression sur mon âme, est-ce qu’elle en a été troublée ? Non. Comme un crachat sur un miroir, comme un caillou lancé contre la pulpe juteuse d’un fruit, ils ont glissé sans y pénétrer, ou bien, s’ils y ont pénétré, c’est en surface seulement, sans atteindre le germe renfermé dans le noyau ; au contraire, la germination en a été favorisée, car il est plus facile pour le germe de sortir d’une masse entrouverte que si elle était intacte. C’est en mourant que le grain germe et que l’apôtre devient fécond. En mourant matériellement parfois, en mourant presque quotidiennement, au sens métaphorique du mot, car le moi humain n’en est que brisé. Or ce n’est pas la mort : c’est la Vie. C’est le triomphe de l’esprit sur la mort de l’humanité.

234.3

Marie-Madeleine est venue à moi par un caprice de femme oisive qui ne sait comment occuper ses heures de loisir. La voix limpide et sévère de la vérité a résonné à ses oreilles assourdies par les mensonges obséquieux de ceux qui la berçaient par des hymnes à la sensualité pour la tenir en esclavage. La vérité n’a pas peur d’être raillée et incomprise, car elle parle en regardant Dieu. Et tel un carillon de jour de fête, toutes les voix se sont fondues dans la Parole, les voix habituées à résonner dans les Cieux, dans le libre azur de l’air, en se propageant par vaux et par monts, dans les plaines et sur les lacs, pour rappeler les gloires du Seigneur et ses festivités.

Ne vous souvenez-vous pas du carillon de fête qui, en temps de paix, rendait si gai le jour consacré au Seigneur ? La grosse cloche, de son battant, produisait le premier son au nom de la Loi divine. Elle disait : “ Je parle au nom de Dieu, Juge et Roi. ” Mais ensuite les plus petites arpégeaient “ qui est bon, miséricordieux et patient ” jusqu’à ce que la cloche la plus argentine ajoute d’une voix angélique : “ Son amour pousse au pardon et à la compassion pour vous enseigner que le pardon est plus utile que la rancœur, et la compassion que l’inflexibilité. Venez à Celui qui pardonne, ayez foi en Celui qui compatit. ”

Moi aussi, après avoir rappelé la Loi, piétinée par la pécheresse, j’ai fait chanter l’espérance du pardon. Comme une bande soyeuse verte et bleue, je l’ai secouée parmi les teintes noires pour y mettre ses paroles réconfortantes. Le pardon ! C’est une rosée sur la brûlure du coupable. La rosée n’a rien à voir avec la grêle qui frappe comme une flèche, blesse, rebondit et s’en va sans pénétrer, en détruisant les fleurs. La rosée descend avec une telle légèreté que la plus délicate des fleurs ne la sent pas se poser sur ses pétales de soie. Mais ensuite, elle en absorbe la fraîcheur et se restaure. Elle se pose près des racines, sur la terre brûlée et la pénètre… C’est une humidité de larmes, de pleurs d’étoiles, les pleurs aimants d’une nourrice sur ses enfants assoiffés, et qui descend les restaurer en même temps que le lait doux et nourrissant. Ah ! Le mystère des éléments qui agissent même quand l’homme se repose ou pèche ! Le pardon est comme cette rosée : il amène non seulement la pureté, mais aussi des sucs vitaux qu’il prend, non aux éléments, mais aux foyers divins.

Puis, après la promesse de pardon, la Sagesse parle et dit ce qui est licite et ce qui ne l’est pas, rappelle et secoue. Ce n’est pas par dureté, mais par souci éternel de sauver. Que de fois votre cœur de silex ne se rend-il pas encore plus impénétrable et plus tranchant envers l’Amour qui se penche sur vous ! Que de fois vous vous enfuyez alors qu’il vous parle ! Que de fois vous le tournez en dérision ! Que de fois vous le haïssez… Si l’Amour vous traitait comme vous le traitez, malheur à vos âmes ! Mais vous le voyez au contraire : il est l’infatigable Marcheur qui va à votre recherche. Il vient vous rejoindre quand bien même vous vous enfouissez dans de sordides tanières.

234.4

Pourquoi ai-je voulu entrer dans cette maison ? Pourquoi n’y ai-je pas accompli le miracle ? Pour enseigner aux apôtres comment agir, en défiant les préventions et les critiques pour accomplir un devoir si élevé qu’il échappe à ces réalités du monde.

Pourquoi ai-je tenu ce langage à Judas ? Les apôtres avaient un tempérament encore très humain. Tous les chrétiens en sont là, y compris les saints de la terre, bien qu’à un moindre degré. Il en survit quelque chose jusque chez les personnes parfaites. Mais les apôtres n’en étaient pas encore là : leur manière de penser était pénétrée de sentiments humains. J’avais beau les élever, le poids de leur humanité les tirait vers le bas. Pour les aider à moins retomber, je devais mettre, sur le chemin de la montée, des choses capables d’arrêter leur descente de façon qu’ils s’appuient sur elles pour méditer et se reposer, pour s’élever ensuite plus haut que la fois précédente : des événements capables de les persuader que j’étais Dieu, comme les introspections d’âmes, la victoire sur les éléments, les miracles, la transfiguration, la résurrection, les ubiquités. Je me trouvai sur le chemin d’Emmaüs en même temps qu’au Cénacle, et l’heure de ces deux présences, confrontée entre les apôtres et les disciples, fut l’une des raisons qui les frappa le plus, les arracha à leurs liens et les lança sur la voie du Christ.

Plus que pour Judas – ce membre couvait déjà la mort en lui –, je parlais pour les onze autres. Je devais nécessairement faire briller à leurs yeux le fait que j’étais Dieu, non par orgueil, mais parce que c’était nécessaire pour leur formation. J’étais Dieu et Maître. Ces mots indiquaient qui j’étais. Je me suis révélé par une puissance qui dépassait l’humain et j’enseignais une perfection : ne pas avoir de conversation mauvaise même en notre for intérieur. Car Dieu voit, et Dieu doit voir un for intérieur pur pour pouvoir y venir et y établir sa demeure.

Pourquoi n’ai-je pas accompli de miracle dans cette maison ? Pour faire comprendre à tous que la présence de Dieu exige une ambiance pure, par respect pour la grandeur de sa majesté. Pour parler – sans remuer les lèvres, mais avec une parole d’autant plus pénétrante – à l’âme de la pécheresse et lui dire : “ Tu vois, malheureuse ? Tu es tellement souillée que tout, autour de toi, en est souillé, à tel point que Dieu ne peut y agir. Tu es plus souillée que cet homme, car tu renouvelles la faute d’Eve et tu offres le fruit à Adam, en le tentant et en le détournant du Devoir. Tu es ministre de Satan. ”

Néanmoins, pourquoi est-ce que je refuse qu’elle soit traitée de “ satan ” par la mère folle de douleur ? Parce qu’aucune raison ne saurait justifier l’insulte et la haine. La première nécessité qui s’impose et la première condition pour avoir Dieu avec nous, c’est de ne pas éprouver de rancœur et de savoir pardonner. La deuxième nécessité, c’est de savoir reconnaître que nous aussi – ou nos proches –, nous sommes coupables : il ne suffit pas de voir seulement les fautes des autres. La troisième nécessité, c’est de savoir rester reconnaissants et fidèles, après avoir obtenu une grâce, par justice envers l’Eternel. Malheureux ceux qui, après une grâce, sont pires que des chiens et ne se souviennent pas de leur bienfaiteur : un chien lui-même s’en souvient !

234.5

Je n’ai pas adressé le moindre mot à Marie-Madeleine. Comme si elle avait été une statue, je l’ai regardée un instant, puis je l’ai quittée des yeux. Je suis revenu aux “ vivants ” que je voulais sauver. Matière morte comme une statue de marbre, et plus encore, je l’ai enveloppée d’une négligence apparente. Mais se n’ai rien dit et rien fait qui n’ait pour principal but sa pauvre âme que je voulais racheter. Et mes derniers mots : “ Moi, je n’insulte pas : n’insulte donc pas. Prie pour les pécheurs. Rien de plus ” sont allés, tels une guirlande de fleurs que l’on forme, se souder à ce que j’avais dit sur la montagne : “ Le pardon est plus utile que la rancœur et la compassion que l’inflexibilité. ” Ces mots l’ont enfermée, la pauvre malheureuse, dans un cercle velouté, frais, parfumé de bonté, en lui faisant sentir combien la sujétion aimante de Dieu est différente de l’esclavage féroce de Satan, combien le parfum céleste est suave par rapport à la puanteur de la faute, et combien il est reposant d’être aimé saintement plutôt que d’être possédé sataniquement.

Voyez combien le Seigneur est mesuré dans ses volontés : il n’exige pas des conversions foudroyantes. Il ne prétend pas à l’absolu d’un cœur. Il sait attendre. Il sait se contenter. Et pendant qu’il attend que la femme perdue retrouve le chemin, que cette femme hors d’elle retrouve la raison, il se contente de ce que peut lui donner la mère bouleversée. Je ne lui demande rien d’autre que : “ Peux-tu pardonner ? ” Combien d’autres choses j’aurais eu à lui demander pour la rendre digne du miracle, si j’avais jugé selon les critères des hommes ! Mais c’est divinement que je mesure vos forces. Pour cette pauvre mère accablée, c’était déjà beaucoup d’arriver à pardonner. Et, à ce moment précis, c’est tout ce que je lui demande. Plus tard, après lui avoir rendu son fils, je lui dis : “ Sois sainte et rends sainte ta maisonnée. ” Mais tant qu’elle est écrasée sous la douleur, je ne lui demande que de pardonner à la coupable. On ne doit pas tout exiger de celui qui, peu avant, était dans le néant des ténèbres. Cette mère allait venir plus tard à la lumière totale et, avec elle, l’épouse et les enfants. Mais sur le moment, à ses yeux aveuglés par les larmes, il fallait faire arriver le premier crépuscule de la lumière : le pardon, cette aube du jour de Dieu.

234.6

De tous ceux qui étaient présents – je ne compte pas Judas, je parle des gens accueillis à cet endroit, pas de mes disciples –, un seul n’allait pas venir à la lumière. De telles défaites accom­pagnent les victoires de l’apostolat. Il y a toujours quelqu’un pour qui l’apôtre peine en vain. Mais elles ne doivent pas faire perdre courage. L’apôtre ne doit pas prétendre tout obtenir. Des forces adverses de tous noms s’opposent à lui ; comme les tentacules d’une pieuvre, elles rattrapent la proie qui leur avait échappé. Le mérite de l’apôtre reste le même. Malheureux l’apôtre qui prétend : “ Je sais que, là, je ne pourrai pas convertir, donc je n’y vais pas. ” Un tel apôtre n’aurait guère de valeur. Il faut y aller, même si seul un sur mille sera sauvé. La journée de l’apôtre sera aussi féconde pour un seul que pour mille. En effet, il aura fait tout son possible, et c’est cela que Dieu récompense. Il faut aussi penser que, là où l’apôtre ne peut obtenir de conversions parce que la personne à convertir est trop prisonnière de Satan et les forces de l’apôtres trop insuffisantes pour l’effort requis, Dieu peut intervenir. Et alors ? qui est plus grand que Dieu ?

234.7

Une autre chose que l’apôtre doit absolument pratiquer, c’est l’amour, l’amour manifeste. Pas seulement l’amour secret du cœur de ses frères, qui suffit pour les frères bons. Mais l’apôtre est un ouvrier de Dieu et il ne doit pas se borner à prier, il doit agir. Qu’il agisse donc avec amour, avec un grand amour. La sévérité paralyse le travail de l’apôtre et le mouvement des âmes vers la Lumière. Pas de sévérité, mais de l’amour. L’amour, c’est le vêtement d’amiante que les flammes des mauvaises passions ne peuvent attaquer. L’amour vous comble d’essences protectrices qui empêchent la pourriture humano-satanique de pénétrer en vous. Pour conquérir une âme, il faut savoir aimer. Pour conquérir une âme, il faut savoir l’amener à aimer. A aimer le bien en repoussant ses pauvres amours peccamineux.

Je voulais l’âme de Marie. Et comme pour toi, petit Jean, je ne me suis pas borné à parler du haut de ma chaire de Maître. J’en suis descendu pour la chercher sur les chemins du péché. Je l’ai suivie et persécutée de mon amour. Douce persécution ! Je suis entré, moi la Pureté, là où elle était, elle qui était l’impureté. Je n’ai pas eu peur du scandale, ni pour moi ni pour les autres. Le scandale ne pouvait entrer en moi, car j’étais la Miséricorde, or celle-ci pleure sur les fautes, mais ne s’en scandalise pas. Malheureux le pasteur qui se scandalise et se retranche derrière ce paravent pour abandonner une âme ! Ne savez-vous pas que les âmes se relèvent plus facilement que les corps, et que la parole de compassion et d’amour qui dit : “ Ma sœur, relève-toi, pour ton bien ” opère souvent des miracles ? Je ne craignais pas le scandale d’autrui. Aux yeux de Dieu, mon action était justifiée. Et les bons la comprenaient. Le regard malveillant où fermente la malice qui se dégage d’un intérieur corrompu n’a aucune valeur. Il trouve des fautes même en Dieu. Il ne voit de parfait que lui-même. Je ne m’en souciais donc pas.

234.8

Voici les trois phases du salut d’une âme :

Etre d’une grande intégrité pour pouvoir parler sans crainte d’être réduit au silence. Parler à toute une foule, de façon à ce que notre parole apostolique qui s’adresse aux assemblées groupées autour de la barque mystique s’étende, comme des cercles dans l’eau, toujours plus loin, jusqu’aux rivages boueux où sont couchés ceux qui stagnent dans la fange et ne se soucient guère de connaître la vérité. C’est là le premier travail à faire pour briser la croûte de la glèbe et la préparer à recevoir la semence. C’est le plus sévère pour celui qui l’accomplit comme pour celui qui le reçoit, car la parole, telle le soc tranchant, doit blesser pour ouvrir. Et, en vérité, je vous dis que le cœur d’un apôtre plein de bonté est meurtri de devoir agir comme cela. Mais cette douleur est féconde, elle aussi. C’est par le sang et les pleurs de l’apôtre que la glèbe inculte devient fertile.

Deuxième qualité : œuvrer même là où tout autre qui comprendrait mal sa mission s’enfuirait ; se briser sous l’effort d’arracher l’ivraie, le chiendent et les épines pour mettre à nu le terrain labouré et faire briller sur lui, tel un soleil, la puissance de Dieu et sa bonté ; et en même temps, se montrer, en qualité de juge et de médecin, à la fois sévère et compatissant, en s’arrêtant pour attendre, pour laisser aux âmes le temps de surmonter la crise, de réfléchir et de prendre une décision.

Troisième point : dès que l’âme qui s’est repentie dans le silence, en pleurant et en méditant sur ses erreurs, ose venir timidement vers l’apôtre, craignant d’être chassée, il faut que ce dernier ait un cœur plus grand que la mer, plus doux que le cœur d’une maman, plus aimant que le cœur d’un époux, et qu’il l’ouvre tout grand pour en laisser s’échapper des flots de tendresse. Si vous avez Dieu en vous – Dieu qui est Amour –, vous trouverez aisément les mots d’amour qu’il faut dire aux âmes. Dieu parlera en vous et par vous ; comme du miel qui suinte d’un rayon, comme un baume qui coule d’une ampoule, l’amour atteindra les lèvres brûlées et dégoûtées, les âmes blessées, et il sera soulagement et remède.

234.9

Faites en sorte que les pécheurs vous aiment, vous les docteurs des âmes. Faites en sorte qu’ils goûtent la saveur de l’amour céleste et en deviennent avides au point de ne plus chercher d’autre nourriture. Faites en sorte qu’elles trouvent dans votre douceur un tel soulagement qu’elles le recherchent pour toutes leurs blessures. Il faut que votre charité écarte d’eux toute crainte car, comme le dit l’épître[3] de ce jour : “ La crainte suppose un châtiment, or celui qui craint n’est pas parfait en amour. ” Mais celui qui fait craindre ne l’est pas non plus. Ne dites pas : “ Qu’as-tu fait là ? ”, ni “ Va-t-en ” ou “ Tu ne peux pas goûter à l’amour bon ”. Dites plutôt, en mon nom : “ Aime et je te pardonne ”, “ Viens, les bras de Jésus te sont ouverts ”, ou encore “ Savoure ce pain angélique et cette Parole et oublie la poix infernale et le mépris de Satan ”. Faites-vous bêtes de somme pour les faiblesses des autres. L’apôtre doit porter son fardeau et celui d’autrui, en même temps que ses propres croix et celles d’autrui. Et, quand vous venez à moi, chargés des brebis blessées, rassurez-les, ces brebis errantes, par ces mots : “ Tout est oublié à partir de maintenant ”, et “ N’aie pas peur du sauveur. Il est venu du Ciel pour toi, tout exprès pour toi. Je ne suis que le pont pour te conduire à lui, qui t’attend, de l’autre côté du canal de l’absolution pénitentielle, pour te mener à ses saints pâturages, qui commencent ici sur terre, mais continuent ensuite dans les Cieux avec une beauté éternelle qui rassasie et réjouit.

234.10

Voilà le commentaire. Il vous concerne peu, vous les brebis fidèles au bon Pasteur. Mais pour toi, ma petite épouse, il servira à accroître ta confiance, pour le père[4] il servira de lumière plus grande dans sa lumière de juge, et pour beaucoup ce sera une incitation à venir au bien. Mais il sera la rosée dont j’ai parlé, qui pénètre, nourrit et fait refleurir les fleurs flétries. Levez la tête. Le ciel est en haut.

Va en paix, Maria. Le Seigneur est avec toi.»

234.1

Dice Gesù:

«Dal gennaio, da quando ti ho fatto vedere la cena in casa di Simone il fariseo[1], tu e chi ti guida avete desiderato di conoscere di più di Maria di Magdala e quali parole ho avuto per lei. Sette mesi dopo vi scopro queste pagine di passato per fare contenti voi e per dare una norma a quelli che devono sapersi curvare su queste lebbrose di anima, e una voce che invita a queste infelici che soffocano nel loro sepolcro di vizio ad uscirne.

234.2

Dio è buono. Con tutti è buono. Non misura con misure umane. Non fa differenze fra peccato e peccato mortale. Il peccato lo addolora, quale che sia. Il pentimento lo rende lieto e pronto al perdono. La resistenza alla Grazia lo rende inesorabilmente severo, perché la Giustizia non può perdonare all’impenitente che muore tale nonostante tutti gli aiuti avuti perché si convertisse.

Ma delle mancate conversioni, se non la metà almeno i quattro decimi, sono causa prima la trascuranza dei preposti al convertire, un male inteso e bugiardo zelo che è tenda messa su un reale egoismo e orgoglio, per cui si sta tranquilli nel proprio asilo senza scendere fra il fango per strapparne un cuore. “Io sono puro, io sono degno di rispetto. Non vado là dove vi è marciume e dove mi si può mancare di riverenza”. Ma colui che così parla non ha letto il Vangelo[2], dove è detto che il Figlio di Dio andò per convertire pubblicani e meretrici, oltre a onesti che solo erano nella Legge antica? Ma non pensa costui che l’orgoglio è impurità di mente, che l’anticarità è impurità di cuore? Sarai vilipeso? Io lo fui prima e più di te, ed ero il Figlio di Dio. Dovrai portare la tua veste sull’immondezze? Ed Io non la toccai con le mie mani, questa immondezza, per metterla in piedi e dirle: “Cammina su questa nuova via”?

Non ricordate cosa ho detto ai vostri primi predecessori? “In qualunque città o villaggio entrerete informatevi chi vi sia che lo meriti e dimorate presso lui”. Questo perché il mondo non mormori. Il mondo troppo facile a vedere il male in tutte le cose. Ma ho aggiunto: “Nell’entrare poi nelle case — ‘case’ ho detto, non ‘casa’ — salutatele dicendo: ‘Pace a questa casa’. Se la casa ne è degna la pace verrà sopra di essa, se non ne è degna tornerà a voi”. Questo per insegnarvi che, sino a prova sicura di impenitenza, dovete avere per tutti uno stesso cuore. E ho completato l’insegnamento dicendo: “E se alcuno non vi riceve e non ascolta le vostre parole, uscendo da quelle case e da quelle città scuotete la polvere che vi è rimasta attaccata alle suole”. La fornicazione, sui buoni che la Bontà costantemente amata fa come cubo di cristallo liscio, non è che polvere. Polvere che basta scuotere o soffiarle sopra perché voli via senza lasciare lesione.

Siate veramente buoni. Un blocco solo con la Bontà eterna al centro. E nessuna corruzione potrà salire a sporcarvi oltre le suole che poggiano al suolo. L’anima è tanto in alto! L’anima di chi è buono e di chi è tutta una cosa con Dio. L’anima è in Cielo. Là non giunge polvere e fango, neppure se è lanciato con astio contro lo spirito dell’apostolo. Può colpirvi la carne, ferirvi cioè materialmente e moralmente, perseguitandovi, perché il Male odia il Bene, o offendendovi. E che perciò? Non fui offeso Io? Non fui ferito? Ma incisero quelle percosse e quelle parole oscene sul mio spirito? Lo turbarono? No. Come sputo su uno specchio e come sasso lanciato contro la succosa polpa di un frutto, scivolarono senza penetrare, o penetrarono ma solo in superficie, senza ferire il germe chiuso nel nocciolo, anzi favorendone il germogliare, perché più facile è erompere da una massa socchiusa che non da una integra. È morendo che il grano germina e l’apostolo produce. Morendo materialmente talora, morendo quasi giornalmente, nel senso metaforico perché non ne è che frantumato l’io umano. E questa non è morte, è Vita. Trionfa lo spirito sulla morte dell’umanità.

234.3

Venuta a Me per capriccio di oziosa che non sa come empire le sue ore di ozio, alle sue orecchie, rintronate dai bugiardi ossequi di chi la cullava cogli inni al senso per averla sua schiava, è suonata, alle sue orecchie, la voce limpida e severa della Verità. Della Verità che non ha paura d’esser schernita e incompresa e parla le sue parole guardando Dio. E come coro di campane a festa tutte le voci si sono fuse nella Parola. Le voci use a suonare nei cieli, nell’azzurro libero dell’aria, propagandosi per valli e colline, pianure e laghi, per ricordare le glo rie del Signore e le sue festività.

Non ricordate il doppio di festa che nei tempi di pace faceva tanto lieto il giorno dedicato al Signore? La campana maggiore dava, col maglio sonoro, il primo squillo in nome della Legge divina. Diceva: “Parlo in nome di Dio, Giudice e Re”. Ma poi le minori campane arpeggiavano: “che è buono, misericorde e paziente”, sinché la campana più argentina, con voce d’angelo, diceva: “la cui carità spinge a perdonare e a compatire per insegnarvi che il perdono è più utile del rancore, e il compatimento dell’inesorabilità. Venite a Chi perdona. Abbiate fede in Chi compatisce”.

Anche Io, dopo aver ricordato la Legge, calpestata dalla peccatrice, ho fatto cantare la speranza del perdono. Come una serica fascia di verde e di azzurro l’ho scossa fra le tinte nere perché vi mettesse le sue confortevoli parole. Il perdono! La rugiada sull’arsione del colpevole. La rugiada non è grandine che saetta, colpisce, rimbalza e va, senza penetrare, uccidendo il fiore. La rugiada scende così lieve che il fiore anche più tenue non la sente posarsi sui petali di seta. Ma poi ne beve il fresco e si ristora. Essa si posa presso le radici, sull’arsa gleba, e va oltre… È un umidore di lacrime, pianto delle stelle, amoroso pianto di nutrici sui figli che hanno sete, e che scende, esso stesso ristoro, insieme al latte dolce e fecondo. Oh! i misteri degli elementi che operano anche quando l’uomo riposa o pecca! Il perdono è come questa rugiada. Porta seco non solo mondezza, ma succhi vitali rapiti non agli elementi, ma ai focolari divini.

Poi, dopo la promessa di perdono, ecco la Sapienza che parla e dice ciò che è lecito o non lecito, e richiama e scuote. Non per durezza. Ma per sollecitudine materna di salvare. Quante volte la vostra selce non si fa ancora più impenetrabile e tagliente verso la Carità che su voi si curva!… Quante volte fuggite mentre Essa vi parla!… Quante la deridete! Quante la odiate!… Se la Carità usasse con voi i modi che voi usate con Lei, guai alle vostre anime! Invece, lo vedete? Essa è l’instancabile Camminatrice che viene alla ricerca vostra. Viene a raggiungervi anche se voi vi intanate in luride tane.

234.4

Perché Io sono voluto andare in quella casa? Perché non ho operato in essa il miracolo? Per insegnare agli apostoli come agire, sfidando prevenzioni e critiche per compiere un dovere tanto alto che è esente da queste cosucce del mondo.

Perché ho detto a Giuda quelle parole? Gli apostoli erano molto uomini. Tutti i cristiani sono molto uomini, anche i santi della Terra lo sono, sebbene in maniera minore. Qualcosa di umano sopravvive anche nei perfetti. Ma gli apostoli non erano ancora tali. I loro pensieri erano compenetrati di umano. Io li portavo in alto. Ma il peso della loro umanità li riportava in basso. Per farli scendere sempre meno, dovevo mettere sulla via dell’ascesa delle cose atte ad arrestarne la discesa, di modo che contro esse si fermassero meditando e riposando, per poi salire più oltre del limite di prima. Cose che fossero di un tenore atto a persuaderli che Io ero un Dio. Perciò introspezione d’anime, perciò vittoria sugli elementi, perciò miracoli, perciò trasfigurazione, risurrezione e ubiquità. Io fui sulla strada di Emmaus mentre ero nel Cenacolo; e l’ora delle due presenze, confrontate fra apostoli e discepoli, fu una delle ragioni che più li scosse, svellendoli dai loro lacci e scagliandoli nella via del Cristo. Più che per Giuda, membro che covava in sé già la morte, Io parlai per gli altri undici. Che ero Dio dovevo necessariamente farlo loro brillare davanti, non per orgoglio ma per necessità di formazione. Ero Dio e Maestro. Quelle parole mi indicano tale. Mi rivelo in una facoltà extraumana e insegno una perfezione: non avere discorsi cattivi neppure col nostro interno. Poiché Dio vede, e Dio deve vedere un interno puro per potervi scendere e farvi dimora.

Perché non ho operato il miracolo in quella casa? Per fare capire a tutti che la presenza di Dio esige un ambiente puro. Per rispetto alla sua eccelsa maestà. Per parlare, senza parole di labbra ma con una parola ancor più profonda, allo spirito della peccatrice e dirle: “Lo vedi, infelice? Sei tanto sozza che tutto intorno a te si fa sozzo. Tanto sozzo che non vi può operare Dio. Tu sozza più di costui. Perché tu ripeti la colpa d’Eva e offri il frutto agli Adami, tentandoli e levandoli al Dovere. Tu, ministra di Satana”.

Perché però non voglio che sia chiamata “satana” dalla madre angosciata? Perché nessuna ragione giustifica l’insulto e l’odio. Necessità prima e condizione prima per avere Dio con noi è non aver rancore e sapere perdonare. Necessità seconda saper riconoscere che anche noi, o chi è nostro, è colpevole.

Non vedere solo le colpe altrui. Necessità terza saper conservarsi grati e fedeli, dopo aver avuto grazia, per giustizia verso l’Eterno. Infelici quelli che, a grazia ottenuta, sono peggio dei cani e non si ricordano del loro Benefattore, mentre l’animale se ne ricorda!

234.5

Non ho detto parola alla Maddalena. Come fosse una statua l’ho guardata un attimo e poi l’ho lasciata. Sono tornato ai “vivi” che volevo salvare. Lei, materia morta come e più di un marmo scolpito, l’ho avvolta di noncuranza apparente. Ma non ho detto parola e fatto atto che non avesse a principale mira la sua povera anima che volevo redimere. E l’ultima parola: “Io non insulto. Non insultare. Prega per i peccatori. Null’altro”, come ghirlanda di fiori che si compie, si è andata a saldare con la prima detta sul monte: “Il perdono è più utile del rancore e il compatimento dell’inesorabilità”. E l’hanno chiusa, la povera infelice, in un cerchio vellutato, fresco, profumato di bontà, facendole sentire come è diversa la amorosa servitù a Dio dalla feroce schiavitù di Satana, come è soave il profumo celeste rispetto al lezzo della colpa e come riposa l’esser amati santamente rispetto all’esser posseduti satanicamente.

Vedete come è misurato il Signore nel volere. Non esige conversioni fulminee. Non pretende l’assoluto da un cuore. Sa attendere. E sa accontentarsi. E mentre attende che la perduta ritrovi la via, la folle la ragione, si accontenta di quanto le può dare la madre sconvolta. Non le chiedo altro che: “Puoi perdonare?”. Quante altre cose avrei avuto a chiederle per renderla degna del miracolo, se avessi giudicato alla stregua umana! Ma Io misuro divinamente le forze vostre. Quella povera madre sconvolta era già molto se giungeva a perdonare. E le chiedo questo soltanto, in quell’ora. Dopo, resole il figlio, le dico: “Sii santa e fa’ santa la tua casa”. Ma mentre lo spasimo la sconvolge non le chiedo che perdono per la colpevole. Non si deve esigere tutto da chi poco prima era nel nulla delle Tenebre. Quella madre sarebbe poi venuta alla Luce totale, e con lei la sposa e i bambini. Sul momento, ai suoi occhi, ciechi di pianto, occorreva far giungere il primo crepuscolo della Luce: il perdono, l’alba del giorno di Dio.

234.6

Dei presenti uno solo — non conto Giuda, parlo dei cittadini ivi accolti, non dei miei discepoli — uno solo non sarebbe venuto alla Luce. Queste disfatte sono connesse alle vittorie dell’apostolato. Vi è sempre qualcuno per cui l’apostolo si affatica invano. Ma non devono, queste sconfitte, far perdere lena. L’apostolo non deve pretendere di ottenere tutto. Contro di lui sono forze avverse dai molti nomi, che come tentacoli di piovre riafferrano la preda che egli aveva loro strappato. Il merito dell’apostolo resta ugualmente. Infelice quell’apostolo che dice: “So che là non potrò convertire e perciò non vado”. Costui è apostolo di ben scarso valore. Occorre andare anche se uno solo su mille si salverà. La sua giornata apostolica sarà fruttuosa per quell’uno come per mille. Poiché egli avrà fatto tutto quanto poteva, e Dio premia questo. Occorre anche pensare che dove l’apostolo non può convertire, perché il convertendo è troppo abbrancato da Satana e le forze dell’apostolo sono inferiori allo sforzo richiesto, può intervenire Iddio. E allora? Chi più da Dio?

234.7

Altra cosa che deve assolutamente praticare l’apostolo è l’amore. Palese amore. Non solo l’amore segreto dei cuori dei fratelli. Quello basta ai fratelli buoni. Ma l’apostolo è operaio di Dio e non deve limitarsi a pregare, deve agire. Agisca con amore. Grande amore. Il rigore paralizza il lavoro dell’apostolo e il movimento delle anime verso la Luce. Non rigore ma amore. L’amore è la veste d’amianto che rende incorruttibile al morso delle vampe delle malvagie passioni. L’amore è saturazione di essenze preservatrici che impediscono alla putredine umano-satanica di penetrare in voi. Per conquistare un’anima occorre sapere amare. Per conquistare un’anima occorre portarla ad amare. Amare il Bene ripudiando i suoi poveri amori di peccato.

Io volevo l’anima di Maria. E come per te, piccolo Giovanni, non mi sono limitato a parlare dalla mia cattedra di Maestro. Sono sceso a cercarla per le vie del peccato. L’ho inseguita e perseguitata col mio amore. Dolce persecuzione! Sono entrato, Io-Purezza, dove era ella-impurità. Non ho temuto scandalo né per Me né per gli altri. Scandalo in Me non poteva entrare perché ero la Misericordia; e questa piange sulle colpe ma non se ne scandalizza. Infelice quel pastore che si scandalizza e dietro questo paravento si trincera per abbandonare un’anima! Non sapete che le anime sono più soggette dei corpi a risorgere, e la parola pietosa e amorosa che dice: “Sorella, sorgi per tuo bene” opera sovente il miracolo? Non temevo lo scandalo altrui. Davanti all’occhio di Dio il mio operato era giustificato. Davanti all’occhio dei buoni era compreso. L’occhio malevolo in cui fermenta malizia, evaporando da un interno corrotto, non ha valore. Esso trova colpe anche in Dio. Non vede perfetto che sé. Perciò non lo curavo.

234.8

Le tre fasi della salvazione di un’anima sono:

Essere integerrimi per poter parlare senza timore d’esser posti a tacere. Parlare a tutta una folla, di modo che la nostra apostolica parola detta alle turbe che si affollano intorno alla mistica barca vada, per cerchi d’onda, sempre più lontano, sino alla riva motosa dove sono coricati coloro che stagnano nel fango e non si curano di conoscere la Verità. Questo è il primo lavoro per rompere la crosta della dura zolla e prepararla al seme. Il più severo per chi lo compie e per chi lo riceve, perché la parola deve, come vomere tagliente, ferire per aprire. E in verità vi dico che il cuore dell’apostolo buono si ferisce e sanguina per il dolore di dover ferire per aprire. Ma anche questo dolore è fecondo. Col sangue e il pianto dell’apostolo si fa fertile la zolla incolta.

Seconda qualità: operare anche là dove uno, men compreso della sua missione, fuggirebbe. Spezzarsi nello sforzo di strappare zizzania, gramigna e spine per mettere a nudo il terreno arato e far balenare su esso, come sole, il potere di Dio e la sua bontà, e nello stesso tempo, con modo di giudice e di medico, esser severo e pur pietoso, fermo in una pausa di attesa per dare tempo alle anime di superare la crisi, meditare, decidere.

Terzo punto: non appena l’anima che nel silenzio si è pentita, piangendo e pensando sui suoi trascorsi, osa venire timidamente, paurosa d’esser cacciata, verso l’apostolo, l’apostolo abbia un cuore più grande del mare, più dolce di un cuore di mamma, più innamorato di un cuore di sposo, e lo apra tutto per farne fluire onde di tenerezza. Se avrete Dio in voi — Dio che è Carità — troverete facilmente le parole di carità da dire alle anime. Dio parlerà in voi e per voi e, come miele che scola da un favo, come balsamo che fluisce da un’ampolla, l’amore andrà alle labbra arse e disgustate, andrà agli spiriti feriti e sarà sollievo e medicina.

234.9

Fate che i peccatori vi amino, voi dottori delle anime. Fate che sentano il sapore della carità celeste e se ne rendano tanto ansiosi da non cercare più altro cibo. Fate che sentano nella vostra dolcezza un tale sollievo che lo cerchino per tutte le loro ferite. Bisogna che la vostra carità mandi via da loro ogni timore perché, come dice l’epistola[3] che hai letto oggi: “Il timore suppone il castigo, chi teme non è perfetto nella carità”. Ma non lo è neppure chi fa temere. Non dite: “Che hai fatto?”. Non dite: “Va’ via”. Non dite: “Tu non puoi aver gusto all’amore buono”. Ma dite, dite in mio nome: “Ama ed io ti perdono”. Ma dite: “Vieni, le braccia di Gesù sono aperte”. Ma dite: “Gusta questo Pane angelico e questa Parola e dimentica la pece d’inferno e gli scherni di Satana”. Fatevi soma per le altrui debolezze. L’apostolo deve portare le sue e quelle altrui, insieme alle croci sue e altrui. E mentre venite a Me, carichi delle pecore ferite, rassicuratele, queste erranti, dite: “Tutto è dimenticato di quest’ora”; dite: “Non aver paura del Salvatore. Egli è venuto dal Cielo per te, proprio per te. Io non sono che il ponte per portarti a Lui che ti aspetta, oltre il rio della assoluzione penitenziale, per condurti ai suoi pascoli santi, i cui principi sono qui, sulla Terra, ma poi proseguono, con una bellezza eterna che nutre e bea, nei Cieli”.

234.10

Ecco il commento. Voi poco vi tocca, voi pecore fedeli al Pastore buono. Ma se a te, piccola sposa, sarà aumento di fiducia, al Padre sarà ancor più luce nella sua luce di giudice, e per tanti sarà non pungolo a venire al Bene. Ma sarà la rugiada che penetra e nutre, di cui ho parlato, e che fa rialzare i fiori appassiti. Alzate il capo. Il Cielo è in alto.

Va’ in pace, Maria. Il Signore è con te».


Notes

  1. Simon le pharisien : L’épisode du repas, écrit en janvier 1944, formera le chapitre 236. La liste des épisodes de la conversion de Marie-Madeleine commentés ici se trouve dans la note de 174.11.
  2. l’Evangile : suivent des citations plus ou moins textuelles de Mt 9, 10-13 (Mc 2, 15-17 ; Lc 5, 29-32) ; de Mt 21, 31 ; Lc 19, 9-10 ; et de : Mt 10, 11-14 (Mc 6, 10-11 ; Lc 9, 4-5 ; 10, 5-6.10-11).
  3. l’épître : 1 Jn 4, 18.
  4. le père : il s’agit du Père Romualdo Migliorini, directeur spirituel de M.V.

Note

  1. Simone il fariseo, invece di Simone il lebbroso (evidente lapsus calami di MV), è correzione nostra. L’episodio della cena, scritto nel gennaio precedente, formerà il capitolo 236. Gli episodi sulla conversione di Maria di Magdala, che qui vengono commentati, sono elencati in nota a 174.11.
  2. il Vangelo, del quale seguono citazioni più o meno testuali da: Matteo 9, 10-13 (Marco 2, 15-17; Luca 5, 29-32); da: Matteo 21, 31; Luca 19, 9-10; e da: Matteo 10, 11-14 (Marco 6, 10-11; Luca 9, 4-5; 10, 5-6.10-11).
  3. l’epistola, cioè: 1 Giovanni 4, 18.