Gli Scritti di Maria Valtorta

310. A Nazareth, Jésus organise avec Pierre le départ de Jean d’En-Dor et de Syntica.

310. Con Pietro, a Nazareth, Gesù organizza la partenza di Giovanni di Endor e Sintica.

310.1

La matinée est bien avancée quand Pierre arrive, seul et sans être attendu, à la maison de Nazareth. Il est chargé comme un baudet de paniers et de sacs, mais il est si heureux qu’il ne sent pas le poids et la fatigue.

A Marie, qui va lui ouvrir, il adresse un sourire rayonnant et une salutation à la fois joyeuse et respectueuse. Puis il demande :

« Où sont le Maître et Marziam ?

– Ils sont sur le talus, au-dessus de la grotte, mais du côté de la maison d’Alphée. Je crois que Marziam cueille des olives et Jésus médite certainement. Je vais les appeler.

– Je m’en charge moi-même.

– Débarrasse-toi au moins de tous ces colis.

– Non, non. Ce sont des surprises pour l’enfant. J’aime le voir écarquiller les yeux et fouiller avec impatience… Ce sont les joies de mon pauvre enfant. »

Il sort dans le jardin, passe au-dessous du talus, se cache bien à l’intérieur de la grotte et il crie en changeant un peu sa voix : « Paix à toi, Maître » et puis d’une voix naturelle : « Marziam !… »

La voix fluette de Marziam qui remplissait d’exclamations l’air tranquille, se tait… Une pause, puis la petite voix semblable à celle d’une fillette demande :

« Maître, n’est-ce pas mon père qui m’a appelé ? »

Jésus devait être tellement plongé dans ses pensées qu’il n’a rien entendu, et il le reconnaît simplement.

Pierre appelle de nouveau : « Marziam ! », puis il pousse un grand éclat de rire.

« Oh ! C’est bien lui ! Père ! Mon père ! Où es-tu ? »

Il se penche pour regarder dans le jardin, mais ne voit rien… Jésus aussi s’avance et regarde… Il voit Marie qui sourit sur le pas de la porte, et Jean et Syntica qui l’imitent de la pièce au fond du jardin, près du four.

Mais Marziam se décide : il se jette du haut du talus tout près de la grotte, et Pierre l’attrape rapidement avant qu’il ne touche le sol. Leur effusion est émouvante. Jésus, Marie et les deux disciples qui sont au fond du jardin les observent en souriant, puis s’approchent du petit groupe affectueux.

310.2

Pierre se libère comme il peut de l’étreinte de l’enfant pour s’incliner devant Jésus et le saluer de nouveau. Et Jésus l’embrasse, ainsi que l’enfant qui ne se détache pas de l’apôtre et qui demande :

« Et ma mère ? »

Mais Pierre répond à Jésus qui lui demande :

« Pourquoi es-tu venu si tôt ?

– Tu pensais que je pourrais rester si longtemps sans te voir ? Et puis… Eh ! C’était Porphyrée qui ne me laissait pas tranquille : “ Va voir Marziam. Porte-lui ceci, porte-lui cela. ” Elle semblait penser que Marziam était au milieu de voleurs ou dans un désert. Puis, la nuit dernière, elle s’est levée tout exprès pour faire les fouaces et à peine furent-elles cuites qu’elle m’a fait partir…

– Oh ! Les fouaces !… crie Marziam, qui se tait aussitôt.

– Oui. Elles sont là-dedans avec les figues séchées au four ainsi que les olives et les pommes rouges. Et puis elle t’a fait un pain à l’huile. Elle t’a aussi envoyé les petits fromages de tes brebis. Il y a également un vêtement qui ne prend pas l’eau. Et encore, et encore… je ne sais quoi d’autre… Comment ? Tu n’es plus pressé ? Tu pleures ? Ah ! Pourquoi ?

– Parce que j’aurais préféré que tu me l’amènes elle, plutôt que toutes ces choses… Je l’aime bien, moi, tu sais…

– Bonté divine ! Mais qui l’aurait pensé ? ! Si elle entendait ça, elle fondrait comme du beurre…

– Marziam a raison. Tu aurais pu venir avec elle. Elle désire sûrement le voir, après tellement de temps. Nous autres, femmes, nous sommes comme cela avec nos enfants, dit Marie.

– Bien… Mais elle le verra bientôt, n’est-ce pas, Maître ?

– Oui, après les Encénies, quand nous partirons… Mais, même… Oui, quand tu reviendras après les Encénies, tu viendras avec elle. Elle restera quelques jours avec lui, puis ils retourneront ensemble à Bethsaïde.

– Oh ! Comme c’est beau ! Ici avec deux mères ! »

L’enfant est rasséréné et heureux.

310.3

Ils entrent tous dans la maison et Pierre se débarrasse de ses paquets.

« Voici : du poisson sec, du salé, du frais. Ce sera pratique pour ta Mère. Voilà ce fromage tendre qui te plaît tant, Maître. Et ici des œufs pour Jean. Espérons qu’ils ne sont pas cassés… Non, heureusement. Et puis du raisin. C’est Suzanne qui me l’a donné à Cana, où j’ai dormi. Et encore… Ah ! Cela aussi ! Regarde, Marziam, comme il est blond : on dirait des cheveux de Marie… »

Et il ouvre un pot rempli de miel filant.

« Mais pourquoi tant de choses ? Tu t’es sacrifié, Simon, dit Marie devant les gros paquets et les petits, les vases et les pots qui couvrent la table.

– Sacrifié ? Non. J’ai beaucoup pêché et avec beaucoup de succès. Cela pour le poisson. Pour le reste, ce sont des produits de la maison. Cela ne coûte rien, et c’est une telle joie de les apporter ! Et puis… Ce sont les Encénies… C’est l’usage, non ? Tu ne goûtes pas le miel ?

– Je ne peux pas, répond sérieusement Marziam.

– Pourquoi ? Tu ne vas pas bien ?

– Si. Mais je ne peux pas le manger.

– Pourquoi donc ? »

L’enfant devient rouge mais ne répond pas. Il regarde Jésus et se tait. Jésus sourit et explique :

« Marziam a fait un vœu pour obtenir une grâce. Il ne peut prendre de miel pendant quatre semaines.

– Ah ! Bien ! Tu le mangeras après… Prends quand même le pot… Mais voyez ça ! Je ne le croyais pas si… si…

– Si généreux, Simon. Celui qui s’entraîne à la pénitence dès l’enfance trouvera facilement le chemin de la vertu durant toute sa vie » dit Jésus pendant que l’enfant s’éloigne avec son petit pot dans les mains.

Pierre le regarde partir, plein d’admiration. Puis il demande :

« Simon le Zélote n’est pas ici ?

– Il est chez Marie, femme d’Alphée. Mais il va bientôt arriver. Ce soir, vous dormirez ensemble.

310.4

Viens ici, Simon-Pierre. »

Ils sortent, tandis que Marie et Syntica mettent de l’ordre dans la pièce encombrée par les paquets.

« Maître… je suis venu pour vous voir, toi et l’enfant. C’est vrai. Mais aussi parce que j’ai beaucoup réfléchi, ces jours-ci, surtout depuis la venue de ces trois empoisonneurs… auxquels j’ai dit plus de mensonges qu’il n’y a de poissons dans la mer. Ils sont maintenant en route pour Gethsémani, croyant y trouver Jean d’En-Dor, puis ils iront chez Lazare dans l’espoir d’y trouver Syntica et toi aussi. Qu’ils y aillent donc !… Mais ensuite, ils reviendront et… Maître, ils veulent te causer des ennuis pour ces deux malheureux…

– J’ai déjà pourvu à tout, depuis des mois. Quand ils reviendront à la recherche de ces deux persécutés, ils ne les trouveront plus nulle part en Palestine. Tu vois ces coffres ? C’est pour eux. Tu as vu tous ces vêtements pliés près du métier ? C’est pour eux. Tu es étonné ?

– Oui, Maître. Mais où les envoies-tu ?

– A Antioche. »

Pierre fait un sifflement significatif et demande :

« Et chez qui ? Et comment y vont-ils ?

– Dans une maison de Lazare, la dernière que possède Lazare là où son père a gouverné au nom de Rome. Et ils s’y rendront par mer…

– Ah, voilà ! Car si Jean devait y aller sur ses jambes…

– Par mer.

310.5

Je suis content de pouvoir t’en parler. J’aurais envoyé Simon te dire de venir pour tout préparer. Ecoute : deux ou trois jours après les Encénies, nous partirons d’ici par petits groupes, pour ne pas attirer l’attention. Feront partie de la troupe, en plus de toi et moi, ton frère, Jacques et Jean et mes deux frères, avec bien sûr Jean et Syntica. Nous irons à Ptolémaïs. De là, tu les accompagneras en barque jusqu’à Tyr. Là, vous prendrez place sur un navire qui va à Antioche, comme des prosélytes qui rentrent chez eux. Puis vous reviendrez et me retrouverez à Aczib. Je serai au sommet de la montagne chaque jour et, du reste, l’Esprit vous guidera…

– Comment ? Tu ne viens pas avec nous ?

– Je serais trop remarqué. Je veux donner de la paix à l’âme de Jean.

– Et comment vais-je faire, moi qui ne suis jamais parti d’ici ?

– Tu n’es pas un enfant… Et bientôt tu devras aller beaucoup plus loin qu’Antioche. Je me fie à toi. Tu vois que je t’estime…

– Et Philippe et Barthélemy ?

– Ils viendront à notre rencontre à Jotapate, et évangéliseront en nous attendant. Je leur écrirai et tu leur porteras la lettre.

– Et… ces deux d’ici connaissent leur destinée ?

– Non. Je les laisse vivre la fête en paix…

– Oh ! Les pauvres ! Regarde donc, si quelqu’un doit être persécuté par des criminels et…

– Ne te souille pas la bouche, Simon.

– Oui, Maître… Ecoute… comment allons-nous donc faire pour porter ces coffres ? Et pour porter Jean ? Il me semble vraiment très malade.

– Nous prendrons un âne.

– Non. Nous prendrons un petit char.

– Et qui va le conduire ?

– Eh ! Si Judas, fils de Simon, a appris à ramer, Simon, fils de Jonas, apprendra à conduire. Et puis, ce ne doit pas être bien difficile de conduire un âne par la bride ! Sur le char, nous mettons les coffres, Syntica et Jean… et nous, nous marcherons. Oui, oui ! C’est bien de faire comme ça, tu peux le croire.

– Et le char, qui va nous le donner ? Rappelle-toi que je ne veux pas que notre départ soit connu. »

Pierre réfléchit… Il décide :

« Tu as de l’argent ?

– Oui. Encore une grosse partie du produit de la vente des bijoux de Misace.

– Alors, tout est facile. Donne-moi une somme. Je me procurerai un âne et un char auprès de quelqu’un et… oui, oui… ensuite, nous donnerons l’âne à quelque miséreux et le char… nous verrons … J’ai bien fait de venir. Est-ce que je dois vraiment revenir avec ma femme ?

– Oui. C’est bien.

– Et ce sera bien.

310.6

Mais ces deux malheureux ! Cela me déplaît, voilà, de ne plus avoir Jean avec nous. Déjà, nous l’aurions pour peu de temps… Mais le pauvre ! Il pouvait mourir ici, comme Jonas…

– On ne le lui aurait pas permis. Le monde hait celui qui se rachète.

– ça va le désespérer…

– Je trouverai une raison pour le faire partir sans trop de regrets.

– Laquelle ?

– La même qui m’a servi à éloigner Judas : celle de travailler pour moi.

– Ah !… Seulement, en Jean il y aura la sainteté, mais en Judas, il n’y a que l’orgueil.

– Simon, ne médis pas !

– C’est plus difficile que de faire chanter un poisson. C’est la vérité, Maître, ce n’est pas de la médisance… Mais il me semble que Simon le Zélote est arrivé avec tes frères. Allons-y.

– Allons. Et silence avec tout le monde !

– Tu me le dis ? Je ne peux cacher la vérité quand je parle, mais je sais me taire tout à fait, si je veux. Et je le veux. Je me le suis juré à moi-même. Moi, aller jusqu’à Antioche ! Au bout du monde ! Ah ! Je ne vois pas le moment du retour ! Je ne dormirai pas tant que tout ne sera pas fini… »

Ils sortent et je ne sais rien de plus.

310.1

È mattina inoltrata quando Pietro arriva, solo e inaspettato, alla casa di Nazaret. È carico come un facchino di ceste e di sacchette. Ma è così felice che non sente peso e fatica.

A Maria, che gli va ad aprire, dedica un sorriso beato e un saluto gioioso e venerabondo insieme. Poi chiede: «Dove è il Maestro, e Marziam?».

«Sono sul ciglione, sopra la grotta, ma verso la casa d’Alfeo. Credo che Marziam colga le ulive, e Gesù certo medita. Ora li chiamo».

«Ci penso io».

«Lìberati da tutti quei pesi, almeno».

«No, no. Sono sorprese per il bambino. Mi piace vederlo sgranare gli occhi e frugare con ansia… Le sue felicità, povero bambino mio».

Esce nell’orto, va sotto il ciglio, si nasconde ben bene nell’incavo della grotta e poi grida, alterando un poco la voce:

«La pace a Te, Maestro», e poi a voce naturale: «Marziam!…».

La vocetta di Marziam, che empiva di esclamazioni l’aria quieta, si tace… Una pausa, poi la vocetta quasi da bambina del ragazzo chiede: «Maestro, ma non era il padre mio questo che mi ha chiamato?».

Forse Gesù era tanto immerso nei suoi pensieri che non ha sentito nulla e lo confessa, semplicemente.

Pietro chiama di nuovo: «Marziam!», e poi ride della sua aperta risata.

«Oh! è proprio lui! Padre! Padre mio! Dove sei?». Si spenzola per guardare nell’orto. Ma non vede nulla…

Anche Gesù si fa avanti e guarda… Vede Maria che sorride sulla porta e Giovanni e Sintica che la imitano dalla stanza in fondo all’orto, presso il forno.

Ma Marziam rompe gli indugi e si butta giù dal balzo, proprio vicino alla grotta, e Pietro è pronto ad afferrarlo prima che tocchi terra. È commovente il saluto dei due. Gesù, Maria e i due in fondo all’orto l’osservano sorridendo e poi si fanno tutti vicini al gruppetto d’amore.

310.2

Pietro si libera come può dalla stretta del ragazzo per inchinarsi a Gesù salutandolo di nuovo. E Gesù lo abbraccia, abbracciando insieme il bambino, che non si svincola dall’apostolo e che chiede: «E la madre?».

Ma Pietro risponde a Gesù che gli dice: «Perché sei venuto tanto presto?».

«E ti pareva che potessi stare tanto tempo senza vederti? E poi… Eh! e poi c’è Porfirea che non mi dava bene: “Va’ a vedere Marziam. Portagli questo. Portagli quello”. Pareva che sapesse Marziam fra i ladroni o in un deserto. L’altra notte poi si è alzata a fare le focacce apposta e, appena cotte che furono, mi fece partire…».

«Uh! le focacce!…», grida Marziam. Ma poi si zittisce.

«Sì. Sono qui dentro con i fichi seccati nel forno e le ulive e le mele rosse. E poi ti ha fatto un pane unto. E poi ti ha mandato le formaggelle delle tue pecorine. E poi c’è una veste che non prende acqua. E poi, e poi… Non so che altro. Come? Non hai più fretta? Quasi piangi? Oh! Perché?».

«Perché preferivo mi portassi lei a tutte queste cose… Le voglio bene, sai, io!».

«Oh! divina Misericordia! Ma chi lo avrebbe pensato?! Se ci fosse lei a sentirti si scioglierebbe come il burro…».

«Marziam ha ragione. Potevi venire con lei. Certo desidera vederlo dopo tanto tempo. Noi donne siamo così coi nostri bambini…», dice Maria.

«Bene… Ma fra poco lo vedrà, non è vero, Maestro?».

«Sì. Dopo le Encenie, quando noi andremo via… Ma anzi…

Sì, quando tornerai, dopo le Encenie, verrai con lei. Starà con lui qui qualche giorno e poi torneranno insieme a Betsaida».

«Oh! che bello! Qui con due madri!». Il bambino è rasserenato e felice.

310.3

Entrano tutti in casa e Pietro si scarica dei suoi fagotti.

«Ecco: pesce secco, in salamoia, e fresco. Farà comodo a tua Madre. Ecco quel formaggio tenero che ti piace tanto, Maestro. E qui uova per Giovanni. Speriamo non si siano rotte… No. Meno male. E poi uva. Me l’ha data Susanna a Cana, dove ho dormito. E poi… Ah! questo poi! Guarda, Marziam, come è biondo. Sembra fatto dei capelli di Maria»… E apre un orciolo pieno di miele filante.

«Ma perché tanta roba? Ti sei sacrificato, Simone», dice Maria davanti a fagotti e fagottelli, vasi e orci che coprono la tavola.

«Sacrificato? No. Ho pescato molto e con molto utile. Questo per il pesce. Per il resto, roba di casa. Non costa nulla e dà in compenso tanta gioia a portarla. E poi… Sono le Encenie ormai… È uso. No?! Non assaggi il miele?».

«Non posso», dice serio Marziam.

«Perché? Stai male?».

«No. Ma non posso mangiarlo».

«Ma perché?».

Il bambino diventa rosso ma non risponde. Guarda Gesù e tace. Gesù sorride e spiega: «Marziam ha fatto un voto per ottenere una grazia. Non può prendere miele per quattro settimane».

«Ah! bene! Lo mangerai dopo… Prendi il vaso lo stesso…

Ma guarda! Non lo credevo così… così…».

«Così generoso, Simone. Chi si inizia alla penitenza da bambino troverà facile il cammino della virtù per tutta la vita», dice Gesù mentre il bambino va via col suo vasetto fra le mani.

Pietro lo guarda andare, ammirato. Poi chiede: «Lo Zelote non c’è?».

«È da Maria d’Alfeo. Ma presto verrà. Questa sera dormirete insieme.

310.4

Vieni di là, Simon Pietro».

Escono mentre Maria e Sintica mettono in ordine la stanza invasa di fagotti.

«Maestro… Io sono venuto per vedere Te e il bambino. È vero. Ma anche perché ho molto pensato in questi giorni, specie dopo la venuta di tre calabroni velenosi… ai quali ho detto più bugie che non ci siano pesci in mare. Ora stanno andando al Getsemani credendo di trovarci Giovanni di Endor, e poi vanno da Lazzaro sperando trovarci Sintica e anche Te. Camminino pure!… Ma poi torneranno e… Maestro, ti vogliono dare delle noie per quei due infelici…».

«Ho già provveduto a tutto, da mesi. Quando essi torneranno alla ricerca di questi due perseguitati non li troveranno più, in nessun posto della Palestina. Vedi questi cofani? Sono per loro. Hai visto tutte quelle vesti piegate presso il telaio? Sono per loro. Sei sbalordito?».

«Sì, Maestro. Ma dove li mandi?».

«Ad Antiochia».

Pietro fa una fischiatina significativa e poi chiede: «E da chi? e come ci vanno?».

«In una casa di Lazzaro. L’ultima che Lazzaro abbia là dove suo padre governò in nome di Roma. E ci andranno per mare…».

«Ah! ecco! Perché se Giovanni doveva andarci con le sue gambe…».

«Per mare.

310.5

Ho piacere anche Io di poterti parlare. Avrei mandato Simone a dirti: “Vieni”, per preparare tutto. Ascolta. Due o tre giorni dopo le Encenie noi partiremo di qui alla spicciolata per non dare nell’occhio. Della comitiva faranno parte Io, te, tuo fratello, Giacomo e Giovanni e i miei due fratelli, più Giovanni e Sintica. Andremo a Tolemaide. Da lì, con una barca, tu li accompagnerai a Tiro. Lì prenderete posto su di una nave che va ad Antiochia, come foste proseliti che tornano alle loro case. Poi tornerete indietro e mi troverete ad Aczib. Sarò in cima al monte ogni giorno, e del resto lo spirito vi guiderà…».

«Come? Tu non vieni con noi?».

«Sarei troppo notato. Voglio dare pace allo spirito di Giovanni».

«E come faccio io, che non sono mai andato fuori di qui?!».

«Non sei un pargolo… e presto dovrai andare molto più lontano di Antiochia. Mi fido di te. Vedi che ti stimo…».

«E Filippo e Bartolomeo?».

«Ci verranno incontro a Jotapata, evangelizzando in nostra attesa. Scriverò loro e tu porterai la lettera».

«E… quei due di là lo sanno già il loro destino?».

«No. Faccio far loro la festa in pace…».

«Umh! Poveretti! Guarda qui se uno deve esser perseguitato da delinquenti d’anima e…».

«Non ti sporcare la bocca, Simone».

«Sì, Maestro… Senti… Però come facciamo a portare questi cofani? E a portare Giovanni? Mi sembra proprio molto malato».

«Prenderemo un asino».

«No. Prenderemo un carretto».

«E chi lo guida?».

«Eh! se Giuda di Simone ha imparato a remare, Simone di Giona imparerà a guidare. Non deve poi essere cosa difficile condurre per la briglia un asino! Sul carretto ci mettiamo i cofani e quei due… e noi si va a piedi. Sì, sì! È bene fare così, credilo».

«E il carretto chi ce lo dà? Ricordati che non voglio che sia notata la partenza».

Pietro pensa… Decide: «Hai denaro?».

«Sì. Molto ancora dei gioielli di Misace».

«Allora tutto è facile. Dammi una somma. Prenderò asino e carro da qualcuno e… sì, sì… dopo regaleremo l’asino a qualche infelice e il carretto… vedremo… Ho fatto bene a venire. E devo proprio tornare con la sposa?».

«Sì. È bene».

«E bene sarà.

310.6

Ma quei due poverini! Mi spiace, ecco, non avere più Giovanni con noi. Già l’avremmo per poco… Ma, poveretto! Poteva morire qui, come Giona…».

«Non glielo avrebbero permesso. Il mondo odia chi si redime».

«Si mortificherà…».

«Troverò un argomento per farlo partire sollevato».

«Quale?».

«Lo stesso che ha servito per mandare via Giuda di Simone:

quello di lavorare per Me».

«Ah!… Soltanto che in Giovanni sarà santità, ma in Giuda è solo superbia».

«Simone, non mormorare».

«Più difficile che far cantare un pesce! È verità, Maestro, non è mormorazione… Ma mi pare sia venuto Simone coi tuoi fratelli. Andiamo di là».

«Andiamo. E silenzio con tutti».

«Me lo dici? Non posso tacere la verità quando parlo, ma so tacere del tutto, se voglio. E voglio. L’ho giurato a me stesso. Io andare fino ad Antiochia! In capo al mondo! Oh! non vedo l’ora di essere tornato! Non dormirò più finché tutto non è fatto…».

Escono e non so più niente.