Gli Scritti di Maria Valtorta

331. La foi de la Cananéenne et d’autres conquêtes.

331. La fede della donna cananea e altre conquiste. Arrivo ad Aczib.

331.1

« Est-ce que le Maître est avec toi ? » demande le vieux paysan Jonas à Jude, qui entre dans la cuisine.

Déjà le feu est allumé pour chauffer le lait et réchauffer la pièce, car il fait frisquet en ces premières heures d’une matinée de fin janvier, je crois, ou de début février. La matinée est très belle, mais le froid est un peu piquant.

« Il doit être sorti pour prier. Il sort souvent à l’aube, quand il sait qu’il peut être seul. Il va bientôt arriver. Pourquoi le demandes-tu ?

– Je l’ai demandé aussi aux autres, qui se sont maintenant dispersés pour le chercher, car il y a une femme à côté, avec mon épouse. C’est une femme d’un village d’au-delà de la frontière. Je ne sais vraiment pas dire comment elle a appris que le Maître est ici, mais elle le sait et elle veut lui parler.

– C’est bien. Elle lui parlera. Peut-être est-elle celle qu’il attend, avec une fillette malade. C’est son esprit qui l’aura conduite ici.

– Non. Elle est seule, elle n’a pas d’enfant avec elle : je la connais bien, parce que les villages sont si voisins… et la vallée appartient à tous. Et puis, moi je pense qu’il ne faut pas être cruel avec ses voisins, même phéniciens, pour servir le Seigneur. Je peux me tromper mais…

– C’est aussi ce que le Maître dit toujours : qu’il faut avoir pitié de tous.

– C’est ce qu’il fait, n’est-ce pas ?

– Oui.

– Hanne m’a dit aussi que, même maintenant, il a été traité mal. Mal, toujours mal !… En Judée, comme en Galilée, partout. Pourquoi donc Israël est-il si mauvais avec son Messie ? Je veux parler des plus grands parmi nous en Israël, car le peuple l’aime.

– Comment sais-tu tout cela ?

– Oh ! Je vis ici, au loin, mais je suis un juif fidèle. Il me suffit d’aller au Temple pour les fêtes d’obligation pour savoir tout le bien et tout le mal ! Et on connaît moins le bien que le mal, parce que le bien est humble et ne se vante pas. Les bénéficiaires devraient le proclamer, mais peu nombreux sont ceux qui sont reconnaissants après avoir reçu des grâces. L’homme reçoit le bienfait et l’oublie… Le mal, au contraire, fait résonner ses trompettes et retentir ses paroles, même aux oreilles de ceux qui ne veulent rien entendre. Vous qui êtes ses disciples, ne savez-vous pas à quel point, au Temple, on dénigre et on accuse le Messie ? Les scribes ne font plus d’enseignement autre que sur son compte. Je crois qu’ils ont mis au point un recueil d’instructions sur la manière d’accuser le Maître et de faits qu’ils présentent comme des motifs valables d’accusation. Et il faut avoir la conscience très droite, ferme et libre, pour savoir résister et juger avec sagesse. Mais lui, est-il informé de ces manœuvres ?

– Il les connaît toutes. Nous, plus ou moins, nous sommes aussi au courant, mais lui ne s’en soucie guère. Il continue son travail et le nombre des disciples ou des croyants augmente chaque jour.

– Dieu veuille qu’ils tiennent bon jusqu’à la fin, mais les pensées de l’homme sont instables. Il est faible…

331.2

Voici le Maître qui vient vers la maison avec trois disciples. »

Et le vieillard sort, suivi de Jude, pour vénérer Jésus qui, plein de majesté, se dirige vers la maison.

« Que la paix soit avec toi, aujourd’hui et toujours, Jonas.

– Gloire et paix avec toi, Maître, toujours.

– Paix à toi, Jude. André et Jean ne sont-ils pas encore revenus ?

– Non, et je ne les ai pas entendus sortir. Personne. J’étais fatigué et j’ai dormi comme une souche.

– Entre, Maître. Entrez. L’air est frais ce matin. Dans le bois il devait faire très froid. Voilà du lait chaud pour tout le monde. »

Ils sont en train de boire le lait et tous, sauf Jésus, y trempent de bons morceaux de pain, quand surviennent André, Jean et Hanne, le berger.

« Ah ! Tu es ici ? Nous revenions pour dire que nous ne t’avions pas trouvé… » s’écrie André.

Jésus donne le salut de paix aux trois hommes, et ajoute :

« Vite, prenez votre part et partons car je veux arriver, avant le soir, au moins au pied de la montagne d’Aczib. Ce soir commence le sabbat.

– Mais mes brebis ? »

Jésus sourit et répond :

« Elles seront guéries dès que je les aurai bénies.

– Mais je suis à l’est de la montagne ! Et toi, pour trouver cette femme, tu vas vers le couchant…

– Laisse faire Dieu, et il pourvoira à tout. »

331.3

Le repas fini, les apôtres montent chercher leurs sacs de voyage pour le départ.

« Maître… il y a une femme qui est là… tu ne l’écoutes pas ?

– Je n’ai pas le temps, Jonas. La route est longue et, du reste, je suis venu pour les brebis d’Israël. Adieu, Jonas. Que Dieu te récompense de ta charité. Ma bénédiction est sur toi et sur toute ta parenté. Allons-y. »

Mais le vieillard se met à crier à tue-tête :

« Enfants ! Femmes ! Le Maître part ! Venez vite ! »

Et de même qu’une nichée de poussins éparpillés dans un poulailler accourt au cri de la mère poule qui les appelle, ainsi de tous les côtés de la maison accourent femmes et hommes occupés à leurs travaux ou encore à moitié endormis, et les enfants à demi nus qui sourient, le visage à peine éveillé… Ils se pressent autour de Jésus qui se tient au milieu de la cour ; les mères enveloppent les enfants dans leurs jupes amples pour les protéger de l’air, ou bien elles les serrent dans leurs bras jusqu’à ce qu’une servante se précipite avec des petits vêtements vite enfilés.

331.4

Mais voilà que survient une femme qui n’est pas de la maison, une pauvre femme en larmes, honteuse… Elle marche toute courbée, presque en rampant et, arrivée près du groupe au milieu duquel se trouve Jésus, elle se met à crier :

« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma petite fille est toute tourmentée par le démon qui lui fait commettre des choses honteuses. Aie pitié parce que je souffre beaucoup et que je suis méprisée par tous à cause de cela. Comme si ma fille était responsable de ce qu’elle fait… Aie pitié, Seigneur, toi qui peux tout. Elève ta voix et ta main, et ordonne à l’esprit impur de sortir de Palma. Je n’ai que cette enfant et je suis veuve… Oh ! Ne t’en va pas ! Pitié !… »

En effet, Jésus, qui a fini de bénir chaque membre de la famille et qui a réprimandé les adultes d’avoir parlé de sa venue – et eux s’en excusent en disant : “ Nous n’avons pas parlé, Seigneur, tu peux en être sûr ! ” – s’éloigne. Il fait preuve d’une dureté inexplicable envers la pauvre femme qui se traîne sur les genoux, les bras tendus en une supplication fébrile, en disant :

« C’est moi, moi qui t’ai vu hier passer le torrent, et j’ai entendu qu’on t’appelait “ Maître ”. Je vous ai suivis parmi les buissons et j’ai entendu vos conversations. J’ai compris qui tu es… Et ce matin, je suis venue alors qu’il faisait encore nuit, pour rester ici sur le seuil comme un petit chien jusqu’au moment où Sarah s’est levée et m’a fait entrer. Oh ! Seigneur, pitié ! Pitié pour une mère et une fillette ! »

Mais Jésus marche rapidement, sourd à tout appel. Les habitants de la maison disent à la femme :

« Résigne-toi ! Il ne veut pas t’écouter. Il l’a dit : c’est pour les fils d’Israël qu’il est venu… »

Mais elle se lève, à la fois désespérée et pleine de foi, et elle répond :

« Non. Je vais tellement le prier qu’il m’écoutera. »

Et elle se met à suivre le Maître sans cesser de crier ses supplications qui attirent sur le seuil des maisons du village tous ceux qui sont éveillés et qui, comme ceux de la maison de Jonas, se mettent à la suivre pour voir comment tout cela va se terminer.

331.5

Pendant ce temps, les apôtres, étonnés, se regardent les uns les autres et murmurent :

« Pourquoi agit-il ainsi ? Il ne l’a jamais fait ! »

Jean dit :

« A Alexandroscène, il a pourtant guéri ces deux malheureux.

– C’étaient cependant des prosélytes, répond Jude.

– Et celle qu’il va guérir maintenant ?

– Elle est prosélyte, elle aussi, dit le berger Hanne.

– Ah ! Mais que de fois il a guéri même des païens ! Et la petite Romaine, alors ? » dit André d’un ton désolé.

Il ne sait pas rester paisible devant la dureté de Jésus envers la femme cananéenne.

« Je vais vous dire ce qu’il y a » s’exclame Jacques, fils de Zébédée. « C’est que le Maître est indigné. Sa patience est à bout devant tant d’assauts de la méchanceté humaine. Ne voyez-vous pas comme il est changé ? Il a raison ! Désormais, il ne va se donner qu’à ceux qu’il connaît. Et il fait bien !

– Oui. Mais en attendant, cette femme nous poursuit de ses cris, avec une foule de gens à sa suite. S’il veut passer inaperçu, il a trouvé moyen d’attirer l’attention même des arbres, bougonne Matthieu.

– Allons lui dire de la renvoyer… Regardez le beau cortège qui nous suit ! Si nous arrivons ainsi sur la route consulaire, nous allons être frais ! Et elle, s’il ne la chasse pas, elle ne va pas nous lâcher… » dit Jude, fâché, qui, de plus, se retourne et intime à la femme :

« Tais-toi et va-t’en ! »

Jacques, fils d’Alphée, solidaire de son frère, en fait autant. Mais, sans se laisser impressionner par ces menaces et ces injonctions, la femme supplie de plus belle.

« Allons le dire au Maître, pour qu’il la chasse lui-même, puisqu’il ne veut pas l’exaucer. Cela ne peut pas durer ainsi ! dit Matthieu, alors qu’André murmure :

– La pauvre ! »

Et Jean ne cesse de répéter :

« Moi, je ne comprends pas… Je ne comprends pas… »

Jean est bouleversé de la façon d’agir de Jésus. Mais à présent, en accélérant leur marche, ils ont rejoint le Maître qui marche rapidement comme si on le poursuivait.

« Maître ! Renvoie donc cette femme ! C’est un scandale ! Elle crie derrière nous ! Elle nous fait remarquer par tout le monde ! La route se remplit de toujours plus de gens… et beaucoup la suivent. Dis-lui de partir.

– Dites-le-lui vous-mêmes. Moi, je lui ai déjà répondu.

– Elle ne nous écoute pas. Allons ! Dis-le-lui, toi. Et avec sévérité. »

331.6

Jésus s’arrête et se retourne. La femme prend cela pour un signe de grâce, elle hâte le pas et hausse le ton déjà aigu de sa voix ; son visage pâlit car son espoir grandit.

« Tais-toi, femme, et retourne chez toi ! Je l’ai déjà dit: “ C’est pour les brebis d’Israël que je suis venu. ” Pour guérir les malades et rechercher celles qui sont perdues. Toi, tu n’es pas d’Israël. »

Mais la femme est déjà à ses pieds et les baise en l’adorant et serrant ses chevilles, comme si elle était une naufragée qui a trouvé un rocher où se réfugier. Elle gémit :

« Seigneur, viens à mon secours ! Tu le peux, Seigneur. Commande au démon, toi qui es saint… Seigneur, Seigneur, tu es le Maître de tout, de la grâce comme du monde. Tout t’est soumis, Seigneur. Je le sais. Je le crois. Prends donc ce qui est en ton pouvoir et sers-t’en pour ma fille.

– Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants de la maison et de le jeter aux chiens de la rue.

– Moi, je crois en toi. En croyant, de chien de la rue je suis devenue chien de la maison. Je te l’ai dit : je suis venue avant l’aube me coucher sur le seuil de la maison où tu étais, et si tu étais sorti de ce côté là, tu aurais buté contre moi. Mais tu es sorti de l’autre côté et tu ne m’as pas vue. Tu n’as pas vu ce pauvre chien tourmenté, affamé de ta grâce, qui attendait pour entrer en rampant là où tu étais, pour te baiser ainsi les pieds, en te demandant de ne pas le chasser…

– Il n’est pas bien de jeter le pain des enfants aux chiens, répète Jésus.

– Pourtant, les chiens entrent dans la pièce où le maître prend son repas avec ses enfants, et ils mangent ce qui tombe de la table, ou les restes que leur donnent les gens de maison, ce qui ne sert plus. Je ne te demande pas de me traiter comme une fille et de me faire asseoir à ta table. Mais donne-moi, au moins, les miettes… »

331.7

Jésus sourit. Oh ! Comme son visage se transfigure dans ce sourire de joie… ! Les gens, les apôtres, la femme, le regardent avec admiration… sentant que quelque chose va arriver.

Et Jésus dit :

« Femme ! Ta foi est grande. Et par elle, tu consoles mon âme. Va donc, et qu’il te soit fait comme tu le désires. Dès ce moment, le démon est sorti de ta petite. Va en paix. Et comme, de chien perdu, tu as su vouloir être chien domestique, sache à l’avenir être fille, assise à la table du Père. Adieu.

– Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Seigneur !… Je voudrais courir pour voir ma Palma chérie… Je voudrais rester avec toi, te suivre ! Tu es béni ! Tu es saint !

– Va, va, femme. Va en paix. »

Jésus reprend alors sa route tandis que la Cananéenne, plus leste qu’une enfant, rebrousse chemin en courant, suivie de la foule curieuse de voir le miracle…

« Mais pourquoi, Maître, l’as-tu tant fait te prier pour ensuite l’écouter ? demande Jacques, fils de Zébédée.

– A cause de toi et de vous tous. Cela n’est pas une défaite, Jacques. Ici, je n’ai pas été chassé, ridiculisé, maudit… Que cela relève votre esprit abattu. J’ai déjà eu aujourd’hui ma nourriture très douce. Et j’en bénis Dieu.

331.8

Et maintenant allons trouver cette autre femme qui sait croire et attendre avec une foi assurée.

– Et mes brebis, Seigneur ? Bientôt je devrai prendre une autre route que la tienne pour aller à ma pâture… » redemande le berger Hanne.

Jésus sourit sans répondre.

Il est beau de cheminer, maintenant que le soleil réchauffe l’air et fait resplendir comme des émeraudes les feuilles nouvelles des bois et les herbes des prairies, changeant en chaton tout calice de fleur sous les gouttes de rosée qui brillent dans les pétales multicolores des petites fleurs des champs. Jésus marche en souriant. Et les apôtres, qui ont subitement repris courage, le suivent en souriant aussi…

Ils arrivent au carrefour. Le berger Hanne, navré, dit :

« C’est ici que je devrais te quitter… Tu ne viens donc pas guérir mes brebis ? Moi aussi, j’ai foi, et je suis prosélyte… Tu me promets, au moins, de venir après le sabbat ?

– Oh, Hanne ! Tu n’as donc toujours pas compris que tes brebis sont guéries depuis le moment où j’ai levé la main vers Lesemdan ? Va donc, toi aussi, pour voir le miracle et bénir le Seigneur. »

Je crois que, lorsque la femme de Loth[1] a été changée en sel, elle n’a pas été différente du berger qui est resté comme il était, un peu incliné, mais la tête relevée vers Jésus pour le regarder, un bras à demi tendu en l’air… On dirait une statue. Et on pourrait lui mettre l’inscription : “Le suppliant.” Mais ensuite il se redresse et se prosterne, en disant :

« Béni sois-tu ! Tu es bon ! Tu es saint ! Mais je t’ai promis beaucoup d’argent, et je n’ai ici que quelques drachmes… Viens, viens chez moi après le sabbat…

– Je viendrai, non pour l’argent, mais pour te bénir encore pour ta simple foi. Adieu, Hanne. Que la paix soit avec toi. »

Et ils se séparent…

« Et cela aussi n’est pas une défaite, mes amis ! Et ici aussi, je n’ai pas été ridiculisé, chassé et maudit !…

331.9

Allons, du nerf ! Il y a une mère qui nous attend depuis plusieurs jours… »

Et la marche continue, avec un petit arrêt pour manger du pain et du fromage, et boire à une source…

Le soleil est au midi quand ils voient apparaître le carrefour.

« Voici le commencement de l’escalier de Tyr[2], là au fond » dit Matthieu.

Et il se réjouit à la pensée que la plus grande partie du parcours est faite.

Justement, adossée à une borne romaine, se tient une femme. A ses pieds, sur un strapontin, une fillette de sept à huit ans. La femme regarde dans toutes les directions, vers l’escalier taillé dans les rochers, vers la route de Ptolémaïs, vers celle que parcourt Jésus, et de temps à autre elle se penche pour faire une caresse à sa fille, lui protéger la tête du soleil par une toile, recouvrir d’un châle ses pieds et ses mains…

« Voilà la femme ! Mais où aura-t-elle dormi pendant ces jours ? demande André.

– Peut-être dans cette maison, tout près du carrefour. Il n’y en a pas d’autres dans le voisinage, répond Matthieu.

– Ou à la belle étoile, dit Jacques, fils d’Alphée.

– Non. A cause de la fillette, non, répond son frère.

– Oh ! Pour obtenir la grâce… » dit Jean.

331.10

Jésus garde le silence, mais il sourit. Tous en rang, trois d’un côté, trois de l’autre, et lui au milieu, ils prennent toute la route à cette heure de pause des voyageurs, occupés à déjeuner là où les a pris le milieu du jour.

Jésus sourit, grand, beau, au milieu d’eux. On dirait que toute la lumière du soleil s’est concentrée sur son visage, tant il est radieux. Il semble diffuser des rayons.

La femme lève les yeux… Ils sont désormais à une cinquantaine de mètres de distance. Peut-être Jésus a-t-il attiré son attention, distraite par une plainte de la fille, par son regard fixé sur elle. Elle regarde… Elle porte les mains à son cœur en un mouvement involontaire provoqué par l’angoisse et sursaute.

Le sourire de Jésus s’épanouit. Et ce sourire resplendissant, inexprimable, doit être très parlant pour la femme qui, non plus anxieuse mais souriante comme si déjà elle éprouvait son futur bonheur, se penche pour prendre sa petite fille ; elle la soulève de son siège, la porte les bras tendus comme si elle l’offrait à Dieu, s’avance et, quand elle arrive aux pieds de Jésus, elle s’agenouille en levant le plus qu’elle le peut la fillette allongée qui regarde, extasiée, le très beau visage de Jésus.

La femme ne dit pas un mot. D’ailleurs, que dire de plus profond que ce qu’elle exprime par toute son attitude ?

Et Jésus ne dit qu’un seul mot, petit, mais puissant, béatifiant comme le “ Fiat ” de Dieu à la création du monde :

« Oui. »

Et il pose sa main sur la petite poitrine de l’enfant étendue.

Alors l’enfant, avec un cri d’alouette libérée de la cage, s’écrie « Maman ! » et elle s’assied tout d’un coup, glisse à ses pieds, et embrasse sa mère qui, épuisée, vacille et va tomber à la renverse, s’évanouissant par suite de la fatigue, de l’angoisse subitement apaisée, de la joie qui dépasse les forces de son cœur déjà affaibli par tant de souffrances passées.

Jésus la soutient promptement. Son intervention est plus efficace que celle de la fillette qui, alourdissant de son poids les bras maternels, ne l’aide pas précisément à la soutenir. Jésus la fait asseoir et lui transmet sa force… Et il la regarde pendant que des larmes muettes coulent sur le visage à la fois las et bienheureux de la mère.

331.11

Puis viennent les mots :

« Merci, mon Seigneur ! Merci et bénédictions ! Mon espérance a été comblée… Je t’ai tant attendu… Mais maintenant je suis heureuse… »

La femme, une fois con malaise dissipé, se remet à genoux et adore, tenant devant elle la fillette que Jésus caresse. Elle explique :

« Il y a deux ans, un os s’est détérioré dans sa colonne vertébrale, ce qui l’a paralysée et l’amenait à la mort lentement en la faisant beaucoup souffrir. Nous l’avions montrée à des médecins d’Antioche, de Tyr, de Sidon et même de Césarée et de Pa­néade, faisant tant de dépenses en médecins et en remèdes que nous avons dû vendre la maison que nous possédions en ville et nous retirer dans celle de campagne, congédier les serviteurs de la maison pour ne garder que ceux de la campagne, vendre nos productions, qu’auparavant nous consommions… Et cela n’a servi à rien ! Je t’ai vu. Je savais ce que tu avais fait ailleurs. J’ai espéré obtenir ta grâce pour moi aussi… Et je l’ai eue ! Maintenant, je retourne à la maison, légère, joyeuse… et je vais faire cette joie à mon époux… A mon Jacques, lui qui m’a mis au cœur l’espérance, en me racontant ce qui était arrivé par ta puissance en Galilée et en Judée. Ah ! Si nous n’avions pas craint de ne pas te trouver, nous serions venus avec la fillette. Mais tu es toujours en route.

– C’est en faisant route que je suis venu vers toi… Mais où as-tu séjourné pendant ce temps ?

– Dans cette maison… Mais la nuit, ma fillette seule y restait. Il y a là une brave femme : elle en prenait soin à ma place. Moi, je suis restée tout le temps ici, par crainte de te manquer si tu passais de nuit. »

Jésus pose sa main sur sa tête :

« Tu es une bonne mère. Dieu t’aime pour cela. Tu vois qu’il t’a aidée en tout.

– Oh, oui ! Je l’ai bien senti pendant que je venais. J’étais venue de la maison à la ville, croyant t’y trouver, par conséquent avec peu d’argent et seule. Puis, suivant le conseil de l’homme, j’ai poursuivi ma route vers cet endroit. J’ai envoyé prévenir à la maison et je suis venue… et il ne m’a rien manqué. Ni pain, ni abri, ni force.

– Toujours avec ce fardeau dans les bras ? Ne pouvais-tu pas louer un char ? demande Jacques, fils d’Alphée, apitoyé.

– Non. Elle aurait trop souffert, à en mourir. C’est dans les bras de sa mère que ma Jeanne est venue à la grâce. »

Jésus leur caresse les cheveux à toutes les deux :

« Maintenant partez et soyez toujours fidèles au Seigneur. Que le Seigneur soit avec vous ainsi que ma paix. »

Jésus reprend sa marche sur la route qui mène à Ptolémaïs.

« Et cela non plus n’est pas une défaite, mes amis. Là aussi, je n’ai été ni chassé, ni ridiculisé, ni maudit. »

331.12

En suivant la route directe, ils ont vite fait de rejoindre la maréchalerie, près du pont. Le maréchal-ferrant romain se repose au soleil, assis contre le mur de la maison. Il reconnaît Jésus et le salue. Jésus lui rend son salut et il ajoute :

« Me permets-tu de rester ici pour me reposer un peu et manger un peu de pain ?

– Oui, Rabbi. Ma femme voulait te voir… car je lui ai raconté ce que j’avais entendu de ton discours de l’autre fois. Esther est juive. Mais je n’osais te le dire, moi qui suis romain. Je te l’aurais envoyée…

– Appelle-la donc. »

Et Jésus s’assied sur le banc, adossé au mur, pendant que Jacques, fils de Zébédée, distribue pain et fromage…

Une femme d’environ quarante ans sort, confuse, rouge de honte.

« Paix à toi, Esther. Il t’est venu le désir de me connaître ? Pourquoi ?

– A cause de ce que tu as dit… Les rabbins nous méprisent, nous qui avons épousé un Romain… Mais j’ai porté tous mes enfants au Temple et les garçons sont tous circoncis. Je l’avais dit d’avance à Titus, quand il a voulu m’épouser… Et il est bon… Il me laisse toujours faire avec les enfants. Coutumes, rites, tout est juif ici !… Mais les rabbins comme les chefs de synagogues nous maudissent. Pas toi… Tu as des paroles de pitié pour nous… Ah ! Sais-tu ce que cela signifie pour nous ? C’est comme sentir autour de soi les bras du père et de la mère qui nous ont répudiées et maudites, ou qui sont sévères avec nous… C’est comme remettre les pieds dans la maison que l’on a quittée et ne plus s’y sentir étrangère… Titus est bon. Pendant nos fêtes, il ferme la maréchalerie, quitte à perdre beaucoup d’argent, et il m’accompagne avec les enfants au Temple, car il assure que l’on ne peut rester sans religion. Lui dit que la sienne est celle de la famille et du travail, comme auparavant c’était celle du devoir de soldat… Mais moi… Seigneur… j’ai voulu te demander quelque chose… Tu as dit[3] que ceux qui suivent le vrai Dieu doivent prélever un peu de leur levain saint et le mettre dans la bonne farine pour la faire fermenter saintement. C’est ce que j’ai fait avec mon mari. Depuis vingt ans que nous sommes ensemble, j’ai cherché à travailler son âme qui est bonne avec le levain d’Israël. Mais il ne se décide jamais… et il est âgé… Je voudrais qu’il soit avec moi dans l’autre vie… Unis par la foi, comme nous le sommes par l’amour… Je ne te demande pas la richesse, le bien-être, la santé. Ce que nous avons nous suffit, Dieu soit loué ! Mais cela, je le désire… Prie pour mon mari ! Qu’il appartienne au vrai Dieu…

– Oui, il aura cette grâce. Sois-en sûre. Tu demandes une chose sainte et tu l’obtiendras. Tu as compris les devoirs de la femme envers Dieu et envers son époux. Si c’était le cas de toutes les épouses ! En vérité, je te dis que beaucoup devraient t’imiter. Reste telle que tu es et tu auras la joie d’avoir ton Titus à tes côtés, dans la prière et au Ciel.

331.13

Montre-moi tes enfants. »

La femme appelle ses nombreux enfants :

« Jacob, Judas, Lévi, Marie, Jean, Anne, Elise, Marc ! »

Puis elle entre dans la maison et en ressort avec un enfant qui marche à peine et un bébé de trois mois tout au plus :

« Lui, c’est Isaac, et la toute petite, c’est Judith, dit-elle pour terminer la présentation.

– Quelle abondance ! » s’exclame en riant Jacques, fils de Zébédée.

Et Jude s’écrie :

« Six garçons ! Et tous circoncis ! Et avec des noms purs ! Bravo ! »

La femme est heureuse et elle fait l’éloge de Jacob, Judas et Lévi qui aident leur père “ tous les jours sauf le sabbat, jour où Titus travaille seul pour mettre les fers préparés d’avance ”, dit-elle. Et elle loue Marie et Anne “ qui aident leur mère ”. Mais elle ne se fait pas faute de mettre en valeur les quatre plus petits, qui sont “ bons et ne font pas de caprices. ”

« Titus m’aide à les éduquer, lui qui a été un soldat discipliné » dit-elle en regardant affectueusement l’homme qui, adossé à l’huisserie, une main sur la hanche, a écouté tout ce qu’a dit sa femme avec un franc sourire sur son visage ouvert, et qui maintenant se rengorge en entendant rappeler ses mérites de soldat.

« Très bien. Dieu ne réprouve pas la discipline des armes quand le devoir du soldat est accompli avec humanité. L’important, c’est d’être toujours moralement honnête, dans tout travail, pour être toujours vertueux. Cette discipline d’autrefois que tu transmets à tes enfants doit te préparer à un service plus élevé : celui de Dieu. Maintenant, nous te quittons. J’aurai juste le temps d’arriver à Aczib avant la fin du crépuscule. Paix à toi, Esther, et à toute ta maison. Appartenez, bientôt, tous au Seigneur. »

La mère et les enfants s’agenouillent pendant que Jésus lève la main pour les bénir. L’homme, comme s’il était de nouveau le soldat de Rome devant son empereur, se met au garde-à-vous, en saluant à la romaine.

331.14

Et ils s’en vont… Après quelques mètres, Jésus pose la main sur l’épaule de Jacques :

« Et encore une fois, la quatrième de la journée, je te fais remarquer que ce n’est pas une défaite, ce n’est pas être chassé, ridiculisé, maudit… Et maintenant, qu’en dis-tu ?

– Que je suis un benêt, Seigneur, répond vivement Jacques, fils de Zébédée.

– Non. Toi comme vous tous, vous êtes encore et toujours trop humains, et vous éprouvez toutes les sautes d’humeur de celui qui est plus dominé par l’humanité que par l’esprit. Quand l’esprit est souverain, il ne change pas à tout souffle de vent, qui ne peut pas être toujours une brise parfumée… Il pourra souffrir, mais sans s’altérer. Je ne cesse de prier pour que vous parveniez à cette domination de l’esprit. Mais vous devez m’aider par votre effort… Eh bien ! Notre voyage est terminé. Pendant ce temps, j’ai semé ce qu’il faut pour préparer le travail pour le temps où vous serez vous-mêmes les évangélisateurs. Nous pouvons maintenant aller prendre le repos du sabbat avec la conscience d’avoir fait notre devoir. Et nous attendrons les autres… puis nous partirons… encore… toujours… jusqu’à ce que tout soit accompli… »

331.1

«Il Maestro è con te?», chiede il vecchio contadino Giona a Giuda Taddeo che entra nella cucina, dove il fuoco già splende per scaldare del latte e per scaldare l’ambiente, che è freddino in queste prime ore di una bellissima mattina di fine gennaio, credo, o di primi di febbraio, bellissima ma alquanto pungente.

«Sarà uscito a pregare. Esce sovente all’alba, mentre sa di poter stare solo. Fra poco verrà. Perché lo chiedi?».

«L’ho chiesto anche agli altri, che ora si sono sparsi a cercarlo, perché c’è una donna di là, con mia moglie. È una del paese d’oltre confine, e proprio non so dire come possa aver saputo che qui è il Maestro. Ma lo sa. E vuole parlargli».

«Va bene. Gli parlerà. Forse è quella che Egli attende, con una figlioletta malata. L’avrà guidata qui lo spirito suo».

«No. È sola. Non ha figli con sé. La conosco perché i paesi sono così vicini… e la valle è di tutti. Io, poi, penso che non occorre essere crudeli coi vicini, se fenici, per servire il Signore.

Sbaglierò, ma…».

«Lo dice sempre anche il Maestro che bisogna essere pietosi con tutti».

«Lui lo è, non è vero?».

«Lo è».

«Mi ha detto Anna che anche ora è stato trattato male. Male, sempre male!… In Giudea, come in Galilea, in ogni luogo. Perché mai Israele è così cattivo col suo Messia? Voglio dire, i più grandi fra noi d’Israele. Perché il popolo lo ama».

«Tu come sai queste cose?».

«Oh! vivo qui, lontano. Ma sono un fedele israelita. Basta andare per le feste di precetto al Tempio per sapere tutto il bene e tutto il male! E il bene si sa meno del male. Perché il bene è umile e da sé non si loda. Dovrebbero essere i beneficati che lo proclamano. Ma pochi sono quelli che sono grati dopo avere avuto grazia. L’uomo accetta il beneficio e lo dimentica… Il male invece suona forte le sue trombe e fa sentire le sue parole anche a chi non le vuole sentire. Voi, che siete i suoi discepoli, non sapete quanto si sparli e si accusi nel Tempio contro il Messia!

Non si tengono più lezioni dagli scribi altro che su questo. Io credo che si sono fatti un libro di lezioni sul come accusare il Maestro e di fatti che presentano come credibili oggetti di accusa. E occorre avere la coscienza molto retta, e ferma, e libera, per sapere resistere e giudicare con sapienza. Lui le sa queste manovre?».

«Tutte le sa. E anche noi, più o meno, le sappiamo. Ma Lui non si scuote. Continua la sua opera e i discepoli o i credenti in Lui crescono ogni giorno».

«Dio voglia che tali restino sino alla fine. Ma l’uomo è mutevole nel suo pensiero. E debole…

331.2

Ecco, il Maestro viene verso la casa con tre discepoli».

E il vecchio esce fuori, seguito da Giuda Taddeo, per venerare Gesù che, pieno di maestà, viene verso casa.

«La pace sia con te in questo giorno e sempre, Giona».

«Gloria e pace con Te, Maestro, sempre».

«La pace a te, Giuda. Andrea e Giovanni non sono ancora tornati?».

«No. E non li ho sentiti uscire. Nessuno. Ero stanco e dormivo sodo».

«Entra, Maestro. Entrate. L’aria è fresca questa mattina.

Nel bosco doveva esservi molto freddo. Là vi è latte caldo per tutti».

Stanno bevendo il latte e, meno Gesù, tutti vi inzuppano delle robuste porzioni di pane, quando sopraggiungono Andrea e Giovanni insieme ad Anna, il pastore.

«Ah! sei qui? Tornavamo a dire che non ti avevamo trovato…», esclama Andrea.

Gesù dà il suo saluto di pace ai tre e aggiunge: «Presto.

Prendete la vostra parte e partiamo, perché voglio entro sera essere almeno alle falde del monte di Aczib. Questa sera si inizia il sabato».

«Ma le mie pecore?», domanda perplesso il pastore[1].

Gesù sorride e risponde: «Saranno guarite dopo che benedette sono».

«Ma io sto a oriente del monte! Tu vai a ponente per andare da quella donna…».

«Lascia fare a Dio, ed Egli a tutto provvederà».

331.3

Il pasto è finito e gli apostoli salgono a prendere le sacche da viaggio, apprestandosi a partire.

«Maestro… quella donna che è di là… non l’ascolti?».

«Non ho tempo, Giona. La via è lunga e del resto sono venuto per le pecore d’Israele. Addio, Giona. Dio ti rimuneri della tua carità. La mia benedizione su te e su tutti i tuoi parenti.

Andiamo».

Ma il vecchio si dà ad urlare a squarciagola: «Figli! Donne! Il Maestro parte! Accorrete!».

E, come una nidiata di pulcini sparsa per un pagliaio accorre al grido della chioccia che la richiama, così da ogni parte della casa accorrono donne e uomini in faccende o ancora mezzo assonnati, e bambini seminudi, sorridenti nel visetto appena uscito dal sonno… Si stringono intorno a Gesù che è in mezzo all’aia, e le madri avvolgono nelle loro ampie gonne i fanciulli per proteggerli dall’aria, oppure li stringono fra le braccia finché una servente accorre con le vesticciole che sono presto messe.

331.4

Ma accorre anche una non della casa. Una povera donna piangente, vergognosa… Procede curva, quasi strisciando, e giunta presso il gruppo al cui centro è Gesù si dà a gridare:

«Abbi pietà di me, o Signore, Figlio di Davide! La mia figliola è molto tormentata dal demonio che le fa fare cose vergognose. Abbi pietà, perché io soffro tanto e sono schernita da tutti per questo. Quasi che la mia creatura ne abbia colpa di fare ciò che fa… Abbi pietà, Signore, Tu che tutto puoi. Alza la tua voce e la tua mano e comanda allo spirito immondo di uscire da Palma. Non ho che questa creatura, e vedova sono… Oh! non te ne andare! Pietà!…».

Gesù, infatti, finito di benedire i singoli componenti della famiglia, dopo aver redarguito gli adulti per avere parlato della sua venuta — ed essi si scusano dicendo: «Noi non parlammo, credilo, Signore!», — se ne va, inspiegabilmente duro verso la povera donna, che si trascina sui ginocchi con le braccia tese in supplica affannosa mentre dice: «Io, io ti ho visto ieri mentre passavi il torrente e ho sentito dirti: “Maestro”. Vi sono venuta dietro, fra i cespugli, e ho sentito i discorsi di costoro. Ho capito Chi sei… E questa mattina sono venuta che era ancora notte a stare qui, sulla soglia, come un cagnolino, finché si è alzata Sara e mi ha fatto entrare. Oh! Signore, pietà! Pietà! Di una madre e di una fanciulla!».

Ma Gesù va lesto, sordo ad ogni richiamo.

Quelli della casa dicono alla donna: «Rassegnati! Non ti vuole ascoltare. Lo ha detto: è per quelli di Israele che è venuto…».

Ma lei si alza disperata e nello stesso tempo piena di fede, e risponde: «No. Tanto pregherò che mi ascolterà». E si dà ad inseguire il Maestro sempre gridando le sue suppliche, che attirano sugli usci delle case del villaggio tutti coloro che sono desti e che, come quelli della casa di Giona, si dànno a seguirla per vedere come va a finire la cosa.

331.5

Gli apostoli intanto si guardano stupiti fra di loro e mormorano: «Perché mai fa così? Non lo ha mai fatto!…».

E Giovanni dice: «Ad Alessandroscene ha pure guarito quei due».

«Erano proseliti, però», risponde il Taddeo.

«E questa che va a curare ora?».

«È proselite essa pure», dice il pastore Anna.

«Oh! ma quante volte ha curato anche gentili o pagani! La bambina romana, allora?…», dice desolato Andrea, che non sa darsi pace della durezza di Gesù verso la donna cananea.

«Io vi dico cosa è», esclama Giacomo di Zebedeo. «È che il Maestro è sdegnato. La sua pazienza ha termine davanti a tanti assalti di cattiveria umana. Non vedete come è mutato? Ha ragione! D’ora in poi si dedicherà solo a chi ben conosce. E fa bene!».

«Sì. Ma intanto questa ci viene dietro urlando e un bel codazzo di gente la segue. Lui, se vuole passare inosservato, ha trovato il modo di attirare l’attenzione anche delle piante…», brontola Matteo.

«Andiamo a dirgli di mandarla via… Guardate qui che bel corteo abbiamo alle spalle! Se arriviamo così sulla via consolare, si sta freschi! E questa, se Egli non la caccia, non ci lascia…», dice seccato il Taddeo, che anche si volge e intima alla donna: «Taci e va’ via!». E questo fa anche Giacomo d’Alfeo[2], solidale col fratello. Ma quella non si impressiona delle minacce e delle ingiunzioni, e continua a supplicare.

«Andiamo a dirlo al Maestro, che la cacci Lui, posto che non la vuole esaudire. Così non si può durare!», dice Matteo, mentre Andrea mormora: «Poveretta!», e Giovanni ripete senza tregua: «Io non capisco… Io non capisco…». È sbalordito, Giovanni, del modo di agire di Gesù.

Ma ormai hanno, affrettando il passo, raggiunto il Maestro che va lesto come uno inseguito. «Maestro! Ma licenzia quella donna! È uno scandalo! Ci grida dietro! Ci addita a tutti! La via sempre più si affolla di passeggeri… e molti si mettono dietro a lei. Dille che se ne vada».

«Diteglielo voi. Io le ho già risposto».

«Non ci ascolta. Suvvia! Diglielo Tu. E severamente».

331.6

Gesù si ferma e si volta. La donna prende ciò per un segno di grazia, accelera il passo e alza il tono già acuto della voce, col viso che si sbianca per la cresciuta speranza.

«Taci, donna. E torna a casa. Io l’ho già detto: “Sono venuto per le pecore d’Israele”. Per guarire le malate e ricercare le perdute fra esse. Tu non sei d’Israele».

Ma la donna è già ai suoi piedi e li bacia, adorandolo, tenendolo stretto ai malleoli come fosse una naufraga che ha trovato uno scoglio di salvezza, e geme: «Signore, aiutami! Tu lo puoi, Signore. Comanda al demonio, Tu che santo sei… Signore, Signore, Tu sei padrone di tutto, della grazia come del mondo. Tutto ti è soggetto, Signore. Io lo so. Io lo credo. Prendi dunque ciò che è tuo potere e usalo per la mia creatura».

«Non è bene prendere il pane dei figlioli della casa e gettarlo ai cani della via».

«Io credo in Te. Credendo, da cane della via sono divenuta cane della casa. Te l’ho detto: sono venuta avanti l’alba ad accucciarmi sulla soglia della casa dove Tu eri, e se fossi uscito di lì avresti inciampato in me. Ma Tu sei uscito dall’altro lato e non mi hai vista. Non hai visto questo povero cane straziato, affamato della tua grazia, che aspettava di entrare, strisciando, dove Tu eri, per baciarti i piedi così, chiedendoti di non cacciarlo…».

«Non è bene gettare il pane dei figli ai cani», ripete Gesù.

«Ma però i cani entrano nella stanza dove il padrone mangia coi figli, e mangiano ciò che cade dalla tavola, o gli avanzi che dànno loro i famigliari, ciò che non serve più. Io non ti chiedo di trattarmi da figlia e di farmi sedere alla tua mensa. Ma dàmmi almeno le briciole…».

331.7

Gesù sorride. Oh! come si trasfigura il suo viso in questo sorriso di gaudio!…

La gente, gli apostoli, la donna, lo guardano ammirati…

sentendo che qualcosa sta per accadere.

E Gesù dice: «Oh! donna! Grande è la tua fede. E con questa tu consoli lo spirito mio. Va’, dunque, e ti sia fatto come tu vuoi. Da questo momento il demonio è uscito dalla tua figliuola. Va’ in pace. E, come da cane disperso hai saputo voler essere cane della casa, così sappi in futuro essere figlia, seduta alla mensa del Padre. Addio».

«Oh! Signore! Signore! Signore!… Vorrei correre via, a vedere la mia Palma diletta… Vorrei stare con Te, seguirti! Benedetto! Santo!».

«Va’, va’, donna. Va’ in pace».

E Gesù riprende la sua via mentre la cananea, più svelta di una fanciulla, corre via per la strada già fatta, seguita dalla folla curiosa di vedere il miracolo…

«Ma perché, Maestro, l’hai fatta pregare tanto per poi ascoltarla?», chiede Giacomo di Zebedeo.

«Per causa tua e di tutti voi. Questa non è una sconfitta, Giacomo. Qui non sono stato cacciato, deriso, maledetto… Ciò rialzi il vostro spirito abbattuto. Io ho già avuto oggi il mio cibo dolcissimo. E ne benedico Iddio.

331.8

Ed ora andiamo da quest’altra che sa credere e attendere con fede sicura».

«E le mie pecore, Signore? Fra poco io dovrei prendere una via che non è la tua per andare nel mio pascolo…», domanda di nuovo il pastore Anna[3].

Gesù sorride ma non risponde.

È bello andare ora che il sole scalda l’aria e fa splendere come smeraldi le fogliette novelle dei boschi e le erbe dei prati, cambiando in castone ogni calice di fiore per le gocce di rugiada che brillano nelle raggiere multicolori dei fioretti dei campi. E Gesù va, sorridendo. E gli apostoli, subito rincuorati, lo seguono sorridendo…

Giungono al bivio. Il pastore Anna, mortificato, dice: «E qui ti dovrei lasciare… Non vieni proprio a guarire le mie pecore? Anche io ho fede, e proselite sono… Mi prometti, almeno, di venire dopo il sabato?».

«Oh! Anna! Ma non hai capito ancora che le tue pecore sono guarite da quando ho alzato la mano verso Lesemdan? Va’ dunque tu pure a vedere il miracolo e a benedire il Signore».

Credo che la moglie di Lot[4], dopo la sua pietrificazione in sale, non sarà stata diversa dal pastore che è rimasto così come era, un poco curvo ad inchino, col capo volto in su per guardare Gesù, un braccio semiteso a mezz’aria… Sembra una statua. E potrebbe avere sotto il cartello: “Il supplicatore”. Ma poi si ridesta e si prosterna dicendo: «Te benedetto! Te buono! Te santo!… Ma ti ho promesso molto denaro e qui non ho che poche dramme… Vieni, vieni da me dopo il sabato…».

«Verrò. Non per il denaro, ma per benedirti ancora per la tua semplice fede. Addio, Anna. La pace sia con te».

E si separano…

«E anche questa non è una sconfitta, amici! E anche qui non sono stato deriso, cacciato e maledetto…

331.9

Su, lesti! Vi è una madre che ci attende da giorni…».

E la marcia continua, con una lieve sosta per mangiare pane e formaggio e bere ad una fonte…

Il sole è al mezzodì quando si vede apparire la biforcazione della via.

«Ecco l’inizio della scala di Tiro, là in fondo», dice Matteo.

E si rallegra pensando che il più del percorso è fatto.

Proprio addossata al cippo romano è una donna. Ai suoi piedi, su uno strapuntino, è una fanciullina sui sette, otto anni. La donna guarda in tutte le direzioni. Verso la scala nel masso. Verso la via di Tolemaide. Verso questa che fa Gesù; e ogni tanto si china ad accarezzare la sua bambina, a ripararle con un telo la testa dal sole, ricoprirle i piedi e le mani con uno scialle…

«Ecco la donna! Ma dove avrà dormito in questi giorni?», chiede Andrea.

«Forse in quella casa prossima al bivio. Non ci sono altre case vicine», risponde Matteo.

«O alla guazza», dice Giacomo d’Alfeo.

«No. Per la bambina, no», risponde suo fratello.

«Oh! pur di avere la grazia!…», dice Giovanni.

331.10

Gesù non parla. Ma sorride. Tutti in fila, con Lui al centro, tre di qua, tre di là, tengono tutta la strada in quest’ora di sosta dei passeggeri, fermi a mangiare là dove li ha presi il mezzodì. Gesù sorride, alto, bello, al centro della fila. E sembra che tutta la luce del sole si sia concentrata sul suo viso, tanto è radioso. Sembra emani raggi.

La donna alza gli occhi… Sono ormai alla distanza di una cinquantina di metri. Forse ha attirato la sua attenzione, distratta da un pianto della figlia, lo sguardo di Gesù fissato su lei. Guarda… Si porta le mani al cuore in un atto involontario di ansia, di sussulto.

Gesù aumenta il suo sorriso. E quel sorriso fulgido, inesprimibile, deve dire tanto alla donna che, non più ansiosa, ma sorridente, come già fosse felice, si china a prendere la sua bambina e, sorreggendola sul suo strapunto, a braccia tese, come se l’offrisse a Dio, viene avanti e, giunta ai piedi di Gesù, si inginocchia alzando più che può la fanciulla distesa, che guarda estatica il bellissimo viso di Gesù.

La donna non dice una parola. E che deve dire di più profondo di quanto dica con tutto il suo aspetto?…

E Gesù non dice che una parola, piccola, ma potente, ma letificante come il «Fiat» di Dio nella creazione del mondo:

«Sì». E posa la mano sul piccolo petto della fanciulla distesa.

E la creatura, con un grido di calandra liberata dalla gabbia, grida: «Mamma!», e si siede di colpo, e scivola in piedi, e abbraccia la madre che, questa sì, esausta vacilla e sta per cadere riversa, in un deliquio dato dalla stanchezza, dall’ansia che si placa, dalla gioia che sovraffatica le forze del cuore già indebolite da tanto dolore passato.

Gesù è pronto a sorreggerla. Un aiuto più valido di quello della fanciullina che, aggravando del suo peso le membra materne, non è certo il più valido coefficiente per sorreggere la madre sui ginocchi. Gesù la fa sedere e le trasfonde forza… E la guarda mentre lacrime mute scendono sul viso, stanco e beato insieme, della donna.

331.11

Poi vengono le parole: «Grazie, mio Signore! Grazie e benedizioni! La mia speranza è stata coronata… Ti ho tanto atteso… Ma ora io sono felice…».

La donna, superato il suo semideliquio, torna ad inginocchiarsi[5], adorando, tenendo davanti a sé la fanciullina guarita che Gesù carezza. E spiega: «Erano due anni che le marciva un osso nella schiena, paralizzandola e conducendola a morte lentamente e con grandi dolori. L’abbiamo fatta vedere a medici di Antiochia, di Tiro, di Sidone e anche di Cesarea e di Paneade, consumando tanto per medici e medicine da vendere la casa che avevamo in città per ritirarci in quella di campagna, congedando i servi della casa e tenendo solo quelli dei campi, vendendo i prodotti che prima consumavamo noi… E nulla giovava! Ti ho visto. Sapevo di ciò che fai altrove. Ho sperato grazia anche per me… E l’ho avuta! Ora torno a casa, leggera, ilare… e allo sposo darò gioia… Al mio Giacomo che mi ha messo lui in cuore la speranza, raccontandomi ciò che avviene per tuo potere in Galilea e Giudea. Oh! se non avessimo temuto di non trovarti saremmo venuti con la bambina. Ma Tu sei sempre in cammino!…».

«Camminando sono venuto da te… Ma dove hai sostato in questi giorni?».

«In quella casa… Ma alla notte vi era soltanto la fanciulla.

Vi è là una buona donna che me la sorvegliava. Io sono rimasta sempre qui, per paura che Tu passassi di notte».

Gesù le pone la mano sul capo: «Sei una buona madre. Dio ti ama per questo. Lo vedi che ti ha aiutato in tutto».

«Oh! sì! L’ho sentito proprio mentre venivo. Ero venuta da casa in città credendo trovarti, perciò con poco denaro, e sola. Poi, secondo il consiglio dell’uomo, ho proseguito per questo luogo. Ho mandato a dirlo a casa e sono venuta… e non mi è mai mancato nulla. Né pane, né ricovero, né forza».

«Sempre con quel peso sulle braccia? Non potevi usare un carro?…», chiede impietosito Giacomo d’Alfeo.

«No. Avrebbe troppo sofferto, da morirne. Sulle braccia della mamma sua è venuta la mia Giovanna alla Grazia».

Gesù le carezza sui capelli tutte e due: «Ora andate pure e siate sempre fedeli al Signore. Il Signore sia con voi e con voi sia la mia pace».

Gesù riprende ad andare sulla strada che va a Tolemaide.

«E anche questa non è una sconfitta, amici. E anche qui non sono stato né cacciato, né deriso, né maledetto».

331.12

Tenendo la via diretta, è presto raggiunta la mascalcia presso il ponte. Il maniscalco romano si riposa al sole, seduto contro il muro della casa. Riconosce Gesù e lo saluta.

Gesù ricambia il saluto e aggiunge: «Mi lasci sostare qui, per riposare un poco e mangiare un poco di pane?».

«Sì, Rabbi. Mia moglie ti voleva vedere… perché le ho detto anche quello che lei non aveva sentito del tuo discorso dell’altra volta. Ester è ebrea. Ma non osavo dirtelo io, romano. Ti avrei mandato dietro lei…».

«Chiamala, dunque». E Gesù si siede sulla panca che è contro la parete, mentre Giacomo di Zebedeo distribuisce pane e cacio…

Esce una donna sulla quarantina, confusa, rossa di vergogna.

«La pace a te, Ester. Ti è venuto desiderio di conoscere Me? Perché ?».

«Per quello che Tu hai detto… I rabbi ci sprezzano, noi, sposate a un romano… Ma io, i figli io li ho tutti portati al Tempio, e i maschi tutti circoncisi. L’ho detto prima a Tito, quando mi voleva… E lui è buono… Mi lascia sempre fare coi figli. Usi, riti, tutto ebraico qui!… Ma i rabbi, gli arcisinagoghi, ci maledicono. Tu no… Tu hai parole di pietà per noi… Oh! sai cosa è questo per noi? È come sentirsi intorno le braccia del padre e della madre che ci hanno ripudiate e maledette, o che sono severi con noi… È come rimettere piede nella casa lasciata e non sentirsi straniere in essa… Tito è buono. Per le nostre feste chiude la mascalcia, con grande perdita di denaro, e mi accompagna coi figli al Tempio. Perché dice che senza religione non si può stare. Lui dice che la sua è quella della famiglia e del lavoro, come prima era quella del dovere di soldato… Ma io… Signore… io ti ho voluto parlare per una cosa…

Tu hai detto[6] che i seguaci del vero Dio devono levare un poco del loro lievito santo e metterlo nella buona farina per farla lievitare santamente. Io l’ho fatto con il mio sposo. Ho cercato, in questi venti anni che siamo insieme, di lavorargli l’anima, che è buona, con il lievito d’Israele. Ma egli non si decide mai… e vecchio è… Io lo vorrei con me nell’altra vita… Uniti dalla fede come lo siamo dall’amore… Io non ti chiedo ricchezze, benesseri, salute. Ciò che abbiamo è sufficiente, ne sia lode a Dio! Ma questo lo vorrei… Prega per il mio sposo! Che sia del vero Dio…».

«Lo sarà. Stànne sicura. Tu chiedi cosa santa e l’avrai. Tu hai compreso i doveri della moglie verso Dio e verso lo sposo. Così fosse di tutte le spose! In verità ti dico che molte dovrebbero imitarti. Continua ad essere così e avrai la gioia di avere il tuo Tito al tuo fianco, nella preghiera e nel Cielo.

331.13

Mostrami i tuoi figli».

La donna chiama la numerosa prole: «Giacobbe, Giuda, Levi, Maria, Giovanni, Anna, Elisa, Marco». E poi entra in casa e ne esce con uno che cammina appena e uno di tre mesi al massimo: «E questo è Isacco, e questa piccolina è Giuditta», dice finendo la presentazione.

«Abbondanza!», dice ridendo Giacomo di Zebedeo.

E Giuda esclama: «Sei maschi! E tutti circoncisi! E con nomi puri! Brava!».

La donna è felice e fa gli elogi di Giacobbe, Giuda e Levi, che aiutano il padre «tutti i giorni meno il sabato, giorno in cui Tito lavora da solo a mettere i ferri già fatti», dice. Ed elogia Maria e Anna, «aiuto della mamma loro». Ma non manca di elogiare anche i quattro più piccoli, «buoni e senza capricci.

Tito mi aiuta ad educarli, lui che è stato un milite disciplinato», dice guardando con sguardo affettuoso l’uomo che, addossato allo stipite, con una mano sul fianco, ha ascoltato tutto quanto ha detto la moglie con uno schietto sorriso sul volto aperto, e che ora si ringalluzzisce sentendo ricordare i suoi meriti di soldato.

«Molto bene. La disciplina delle armi non è invisa a Dio quando sia fatto con umanità il proprio dovere di soldato. Tutto sta ad essere sempre moralmente onesti, in ogni lavoro, per essere sempre virtuosi. Questa tua passata disciplina, che tu trasfondi nei figli, ti deve preparare ad entrare in un servizio più alto, in quello di Dio. Ora lasciamoci. Appena faccio a tempo a giungere ad Aczib prima che sia compiuto il tramonto. Pace a te, Ester, e alla tua casa. Siate, fra poco, tutti del Signore».

La madre e i figli si inginocchiano mentre Gesù alza la mano benedicendo. L’uomo, come fosse di nuovo il soldato di Roma davanti al suo imperatore, si irrigidisce sull’attenti, salutando romanamente.

331.14

E vanno… Dopo qualche metro Gesù posa la mano sulla spalla di Giacomo: «E ancora una volta, la quarta del giorno, ti faccio notare che questa non è una sconfitta, non è essere cacciato, deriso, maledetto… E ora che dici?».

«Che sono uno stolto, Signore», dice impetuosamente Giacomo di Zebedeo.

«No. Tu, come tutti voi, siete ancora e sempre troppo umani e avete tutte le alternative di chi è dominato più da umanità che da spirito. Lo spirito, quando è sovrano, non si altera per ogni soffio di vento, che non può essere sempre brezza profumata… Potrà soffrire, ma non si altera. Io prego sempre perché voi giungiate a questa sovranità dello spirito. Ma voi mi dovete aiutare col vostro sforzo… Ebbene! Il viaggio è terminato. In esso ho seminato quel tanto che necessita a prepararvi il lavoro per quando sarete voi gli evangelizzatori. Ora possiamo andare al riposo sabatico con la coscienza di avere fatto il nostro dovere. E attenderemo gli altri… Poi anderemo… ancora… sempre… finché tutto sia compiuto…».


Notes

  1. la femme de Loth, en Gn 19, 26, qui fait partie de l’épisode de la destruction de Sodome en Gn 19, 1-29.
  2. l’escalier de Tyr se trouvait à 15-20 kms au sud de Tyr sur le sentier le long de la côte. C’était un promontoire rocheux taillé en forme de marches d’escalier directement dans la montagne.
  3. Tu as dit, en 327.5.

Note

  1. domanda perplesso il pastore è un’aggiunta di MV su una copia dattiloscritta.
  2. Giacomo d’Alfeo, con l’aggiunta di solidale col fratello, è correzione di MV su una copia dattiloscritta al posto di Giacomo di Zebedeo.
  3. domanda di nuovo il pastore Anna è un’aggiunta di MV su una copia dattiloscritta.
  4. la moglie di Lot, in Genesi 19, 26, che fa parte dell’episodio della distruzione di Sodoma: Genesi 19, 1-29.
  5. torna ad inginocchiarsi, invece di si torna inginocchiare, è correzione nostra.
  6. hai detto, in 327.5.